QUATRInME
PARTIE
LA
CRISE
1919
A
NOS
JOURS
DTJ
CAPITALISME
EC'ROPÉEN
DÉBUT
DE
L'EXPANSION
CAPITALISTE
AMÉRICAINE (1913-1930)
Pays
créditeurs
Mouvements
des
capitaux
Pdys
dëmigpation
@
Émigration
CHAPITRE
XX
LE MONDE
RPR~S
LA
PREMIÈRE
GUERRE
MONDIALE
1.
-
PUISSANCE NOUVELLE
DE
L’AMIÉRIQUE
1.
LES
ÉTATS-UNIS,
CRÉDITEURS
DE
L’EUROPE.
-
Au début du
XX~
siècle encore, les
capitaux
européens étaient très largement
répandus aux Gtats-Unis. Mais, pendant la guerre, les capitaux
üméricains ont pris le chemin de l’Europe; pour subvenir aux
besoins de l’Europe en guerre, pour outiller leur propre armée, les
Américains ont poussé très vivement leur effort de production,
d’autant plus qu’ils n’ont rencontré aucune concurrence étrangère.
Leur flotte devient la deuxième du monde, et dans tous les secteurs
économiques ils marchent vers la primauté.
Assurément, le
passage de l’étal de guerre
à
.l’étal de paix
ne se
fait pas sans dificultés. Les capitalistes veulent rejeter les contrôles
que l’État avait introduits, notamment dans les chemins de fer,
les pétroles, l’alimentation
;
des scandales révèlent la collusion
entre fonctionnaires et industriels. Par contre, le développement de
la révolution prolétarienne en Europe éveille des échos parmi les
démobilisés qui trouvent difficilement des places. Des chefs syndi-
calistes considèrent qu’il faut passer
à
l’action révolutionnaire et
aboutir
à
la suppression de la liberté économique. Dans le domaine
racial, on assiste
à
une recrudescence de la mentalité antinoire,
c’est une grande époque du Ku Klux Klan, marquée de violences,
de lynchages.
L’un des épisodes symboliques de cette période est
l’affaire Sacco-
Vunzetti;
ces deux artisans, accusés, en 1920, d’avoir assassiné un
caissier et un gardien, avaient jpué un rôle important dans les
mouvements révolutionnaires syndicalistes. Ils sont, sur de légers
indices, condamnés
à
mort et, malgré de nombreuses interven-
tions, passés
à
la chaise électrique en 1927. Cette affaire déchaîne
les plus vives passions
;
elle souligne l’antisocialisme de certains
entre 1920 et 1927, des forces révolutionnaires américaines,
dirigeants
de
l’opinion américaine et l’affaiblissement progressif,
MORAZÉ-WOLFF.
-
L,’époqiie
contemporaine.
IO
,
/
284
LA
CRISE
DU
CAPITALISME
EUROPÉEN
2.
TRIOMPHE
DE
L’INDrvIDum
ÉCONOMIQUE
-
Après cette
crise, l’ordre est restauré sous la direction du Président
Coolidge.
Dans le domaine économique, le gouvernement rétablit la liberté
d’entreprise. Toutefois il aide de
SES
crédits la marine marchande
et,
pom
protéger l’économie américaine,
se
laisse entraîner au
pro-
tectionnisme contre la concurrence européenne reconstituée. Cet
isolationnisme
se traduit par un refus de reconnaître la
S.
D.
N.
Dans le
domaine
racial,
le
gouvernement s’efforce de mettre fin
aux excès contre les Noirs; mais, en même temps, il donne satis-
€action
ttu
mouvement xénophobe,
en
prenant des
mesures contre
l‘immigration
(1921-1924).
Ces mesures sont d’abord dirigées contre
Ies
Jaunes, puis contre les Slaves, nouveaux venus. Un faible
contingent d’étrangers, proportionnel au nombre de citoyens amé-
ricains de même origine, sera admis chaque année. Pratiquement,
c’est la fin du grand mouvement d’immigration qui avait si rapi-
dement transformé l’Amérique au début du
XX~
siécle.
Ainsi repliée
sur
elle-même, l’Amérique s’efforce de développer
son propre marché intérieur. La liberté d”entrepriae rétablit et
assure le
triomphe de l’individualisme.
Chacun déploie tous ses
efforts
pour
se €aire une situation. La littérature traduit cette
mentalité. MBme Part et la musique soulignent cet optimisme dans
les destinées de l’individu
;
c’est la grande époque de la
((
Rhapsody
in blue
P.
Si les créateurs de la vie économique, ainsi entraînés dans un
vertigineux effort pour fabriquer
à
tout prix, construisent de nou-
velles entreprises, Ies consommateurs sont invités
à
dépenser
beaucoup,
Ford,
le constructeur d’automobiles, déclare que tout
homme, fût-il Lapon, est appelé devenir acheteur d’automobile.
Pour
faciliter les achats, on voit se développer les
ventes
à
cré-
dit:
même les petits magasins vendent des marchandises
sur
simple
paiement d’un petit acompte, des encaisseurs se présentent ensuite
chez leurs clients pour obtenir le versement des traites successives.
Automobiles, usterisiles ménagers, vêtements, tout s’achète
à
crédit.
Ainsi se développe extraordinairement le marché intérieur amé-
ricain. Grâce
Q
son isolement, l’Amérique peut profiter de ses
immenses ressources. Dans toutes
les
classes, le confort se répand
:
c’est
l’&re
de
la
prospérité.
Sans doute celle-ci est encore marquée
de
violences. L’initiative individuelle,
qui
exploite
tous
les moyens,
se
traduit par le développement spectaculaire du gangstérisme,
.
LE
MONDE
APRÈS
LA
PREMIERE
GUERRE
MONDIALE
285
Toutefois, les efforts moralisateurs accompagnent le retour
à
la
prospérité. Les ligues antialcooliques obtiennent
à
ce moment, du
gouvernement, la
loi
de prohibifion,
qui fait des boot-leggersl de
magnifiques sujets de film pour le cinéma commençant.
3.
L’HÉMISPHÈRE
SUD.
LES
DWIWIONS.
-
En Amérique
du
Sud,
l’ouverture du
canal
de Panama
a relié les côtes du Pacifique
à
l’économie atlantique.
Ces
facilités nouvekes de communication
sont offertes alors que le monde en guerre s’adresse
à
l’Amérique
du Sud, pour importer céréales, viande, minerais
et.
pétrole. Tout
le continent est amené
à
dévelapper bnisquement son activité éco-
nomique. Mais
A
la Grande-Bretagne et
à
l’Europe fournisseurs de
capitaux et de produits manufacturés se joignent
les
États-Unis, en
même temps que, par une série de lignes de navigation, puis d’avia-
tion, ils rattachent l’Amérique.
du
Sud plus étroitement
Q
eux.
Cette influence des États-Unis reste encore surtout économique.
De langue espagnole et portugaise, les États de l’Amérique latine
gardent leurs relations intellectuelles avec l’Europe; ils
y
envoient
de nombreux étudiants.
Leur
peuplement les différencie profondé-
ment de l’Amérique du Nord
:
à
côté des immigrants européens, il s’y
trouve une importante masse indienne; entre ces deux groupes les
unions ont été fréquentes, et
les
métis sont aussi un élément consi-
dérable de
la
population.
Or,
ces éléments cammencent
à
s’ins-
truire et
A
circuler,
ils
prennent coascience de leur origina-
lité; une sorte
de
nationalisme indien apparaît, qui s’oppose au
monde anglo-saxon. En génkral
la
vie politique des etats sud-amé-
ricains est dombée par l’opposition entre
€es
purbis
libércaux,
qui se
recrutent surtout parmi hdiens et métis,
et
les
partis conservateurs
appuyés surtout par les, Blanes.
L’évolution économique fait aussi apparaître des
problèmes
RW-
ueam:
surtout au
Mexique,
Le d6veloppement agraire amène l’État
a
s’attaquer aux grandes propriétés, dont l’existence ralentit le
progrès, et donc
à
l’Église. L’essor industriel fait naître le syndi-
calisme, oppose les ouvriers aux compagnies pétrolières des États-
Unis;
le gouvernement manifeste de nettes tendances socialistes et
dictatoriales.
1.
Ce
nom,
donné
d’abord
8
ceux
qui
cachent
des
Aacons
d’alcool
dans
la
jambe
(leg;
de leurs bottes
(book),
en
est
venu
A
désigner, aux
etats-Unis,
tous
ceux
qui
se livrent
g
la aontrebande
de
l’alcool.
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