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LA
CRISE
DU
CAPITALISME
EUROPÉEN
2.
TRIOMPHE
DE
L’INDrvIDum
ÉCONOMIQUE
-
Après cette
crise, l’ordre est restauré sous la direction du Président
Coolidge.
Dans le domaine économique, le gouvernement rétablit la liberté
d’entreprise. Toutefois il aide de
SES
crédits la marine marchande
et,
pom
protéger l’économie américaine,
se
laisse entraîner au
pro-
tectionnisme contre la concurrence européenne reconstituée. Cet
isolationnisme
se traduit par un refus de reconnaître la
S.
D.
N.
Dans le
domaine
racial,
le
gouvernement s’efforce de mettre fin
aux excès contre les Noirs; mais, en même temps, il donne satis-
€action
ttu
mouvement xénophobe,
en
prenant des
mesures contre
l‘immigration
(1921-1924).
Ces mesures sont d’abord dirigées contre
Ies
Jaunes, puis contre les Slaves, nouveaux venus. Un faible
contingent d’étrangers, proportionnel au nombre de citoyens amé-
ricains de même origine, sera admis chaque année. Pratiquement,
c’est la fin du grand mouvement d’immigration qui avait si rapi-
dement transformé l’Amérique au début du
XX~
siécle.
Ainsi repliée
sur
elle-même, l’Amérique s’efforce de développer
son propre marché intérieur. La liberté d”entrepriae rétablit et
assure le
triomphe de l’individualisme.
Chacun déploie tous ses
efforts
pour
se €aire une situation. La littérature traduit cette
mentalité. MBme Part et la musique soulignent cet optimisme dans
les destinées de l’individu
;
c’est la grande époque de la
((
Rhapsody
in blue
P.
Si les créateurs de la vie économique, ainsi entraînés dans un
vertigineux effort pour fabriquer
à
tout prix, construisent de nou-
velles entreprises, Ies consommateurs sont invités
à
dépenser
beaucoup,
Ford,
le constructeur d’automobiles, déclare que tout
homme, fût-il Lapon, est appelé devenir acheteur d’automobile.
Pour
faciliter les achats, on voit se développer les
ventes
à
cré-
dit:
même les petits magasins vendent des marchandises
sur
simple
paiement d’un petit acompte, des encaisseurs se présentent ensuite
chez leurs clients pour obtenir le versement des traites successives.
Automobiles, usterisiles ménagers, vêtements, tout s’achète
à
crédit.
Ainsi se développe extraordinairement le marché intérieur amé-
ricain. Grâce
Q
son isolement, l’Amérique peut profiter de ses
immenses ressources. Dans toutes
les
classes, le confort se répand
:
c’est
l’&re
de
la
prospérité.
Sans doute celle-ci est encore marquée
de
violences. L’initiative individuelle,
qui
exploite
tous
les moyens,
se
traduit par le développement spectaculaire du gangstérisme,
.