PHI 2584

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PHI 2584
Philosophie de la religion
(en contexte de modernité et postmodernité)
Session: Hiver 2012
Jour & heure: mardi 17 :30-20 :30
Professeur: A.Ramazani
COURRIEL :
Salle : TBA
BUREAU : TBA
Heures de bureau :
(Ou sur rendez-vous)
Description du cours
Le monde moderne et postmoderne dans lequel nous vivons est un monde
en perpétuelle crise pas seulement sur le plan économique et financier mais aussi et surtout sur le
plan religieux et spirituel. De ce fait, les vieilles démocraties sont en crise de légitimité (Marcel
Gauchet), elles sont minées par les effets de la globalisation économique et financière. Nous
vivons aussi aujourd’hui l’implosion du monde arabe et des régimes totalitaires dans les pays du
Golfe prolongement de cette crise soutenue par les conséquences de la globalisation économique
et financière. Cette crise affecte aussi les trois monothéismes, juif, chrétien et musulman et serait
à la base du fondamentalisme et extrémisme religieux. L’archéologie des violences modernes
perpétrées au nom de la religion et les crises multiformes affectées par les trois monothéismes
sont-elles à rechercher dans le retour du religieux auquel on assiste aujourd’hui ou bien plutôt
dans l’inquisition et le long siècle des guerres de religion en Europe ? C’est moins à un recours
idéologique au religieux au service des intérêts économiques et politiques qui pourra nous
préoccuper dans ce cours, mais une narrativité critique de la rupture de la chrétienté et de
l’effondrement de la métaphysique initiée par Spinoza et la critique de la Bible, par Kant et la
religion morale, par Hegel et Schelling et la rationalisation de la religion. C’est dans une
dynamique de relecture critique des Lumières marquées par la sécularisation et la
déchristianisation de l’Europe surtout à partir du 18ème siècle que nous pouvons bien comprendre
le devenir du religieux dans notre monde postmoderne. La postmodernité se veut un tournant
éthique (Levinas), herméneutique (Ricœur) et phénoménologique (Henri, Marion) dans la
compréhension de la religion. Les religions doivent « habiter le monde autrement » en remettant
en cause toute violence gratuite et en travaillant dans le sens de la responsabilité d’autrui. Les
religions doivent contribuer à la paix dans le monde. La posture éthique permettra de sortir de la
violence gratuite prônée par les fondamentalismes religieux de toutes sortes et les élites
néoconservatrices occidentales. La posture éthique prépare un espace social largement pacifié
permettant aux religions de s’ouvrir à la transcendance à travers une expérience religieuse
beaucoup plus riche et marquée par la tolérance, le vivre ensemble harmonieux et cohésif,
socialement. La posture herméneutique engage le logos philosophique dans l’art d’interprétation
critique de religion à chaque époque de l’histoire, à chaque contexte historique pour mieux s’en
approprier. Et la posture phénoménologique conduit à considérer la religion comme phénomène
des phénomènes, comme phénomène par excellence, comme phénomène saturé conduisant à la
vie en plénitude.
Objectifs
Le cours de philosophie de religion pourra répondre à une triple finalité :
- Comprendre l’arrière-fond historique de l’évolution de la philosophie de religion dans la pensée
des philosophes modernes et postmodernes.
- L’irruption du religieux semble promouvoir des expériences religieuses émotionnelles et
sentimentales, et pourtant l’héritage des Lumières bien approfondi philosophiquement devrait
conduire à la compréhension et réappropriation critique du fait religieux en contexte de
modernité et de postmodernité en vue de cerner l'horizon des problèmes qu'une philosophie
herméneutique de la religion devra affronter aujourd'hui.
- Dans la perspective des philosophes de soupçon, la religion n’est pas une illusion métaphysique
(Freud), une aliénation philosophique (Marx) ou un nihilisme de mauvais aloi (Nietzsche), elle
est une expérience profonde de rencontre avec l’absolument autre faisant appel à la fois au
comprendre et au croire.
Textes
Quelques textes en lien avec le cours :
J. Greisch, Le buisson ardent et les lumières de la raison. L’invention de la philosophie de la
religion. T. I : Héritages et héritiers du XIXe siècle (coll. « Philosophie & Théologie »), Paris :
Éd. du Cerf, 2002.
Idem, Approches phénoménologiques et analytiques, Novembre 2002.
Idem, héritage et héritiers du 19ème siècle, janvier 2002.
Exigences
- Dans ce cours, notre préoccupation sera d’aider les étudiants à maîtriser le développement
historique du fait religieux depuis Spinoza pour mieux comprendre la rupture épistémologique
opérée par les philosophes de la postmodernité et les phénomènes religieux, sécularisation,
déchristianisation de l’Occident, l’irruption du religieux dans notre contexte postmoderne et le
recours idéologiques aux religions pour des intérêts politiques et économiques jusqu’à
entraîner les sociétés humaines dans la violence gratuite. Nous nous arrêterons à l’éthique,
comme espace herméneutique du fait religieux dans la modernité historique en vue de donner
du sens à notre existence historique et comme moment de cohabitation humaniste des
religions au sein de nos sociétés postmodernes.
- L’étudiant doit animer un atelier dans le cours sur des questions de philosophie de religion
afin de manifester sa capacité de compréhension.
- Il doit, enfin, présenter à la fin du cours un rapport final bien écrit, problématisé et critique
en Philosophie de religion.
-Animation d’un atelier : 30 %
- Rédaction d’un travail écrit : 30 %
- Examen final : 40 %
NB : L’inobservation des règlements du guide de la présentation des travaux occasionnera une
pénalité de 10%.
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