Les écrevisses
indigènes et exotiques
en Région wallonne
Association Theutoise
pour l’Environnement
Association Theutoise
pour l’Environnement asbl
asbl
Photos : D. Herman
Table des matières
nIntroduction: morphologie externe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 1
nStructure interne des écrevisses. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 3
nBiologie et écologie des écrevisses . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 5
nReproduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 5
nEclosion et développement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 7
nComportement - écologie. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 11
nAlimentation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 12
nAutre particularité des écrevisses . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 13
nAdversité et adversaires. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 14
lPrédateurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 14
lMaladies . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 15
lPollutions. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 18
nIdentification des différents espèces d’écrevisses
nindigènes ou importées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 19
nEcrevisses indigènes européennes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 20
l
Ecrevisse à pieds rouges ou écrevisse noble. . . . . . . . . . . . . . p. 20
l
Ecrevisse à pieds blancs. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 21
l
Ecrevisse des torrents ou écrevisse de pierre . . . . . . . . . . . . . p. 22
nEcrevisses exotiques. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 23
l
Ecrevisse turque ou écrevisse à pattes grêles. . . . . . . . . . . . . p. 23
l
La «petite américaine» . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 24
l
Ecrevisse de Californie ou écrevisse «signal». . . . . . . . . . . . . . p. 25
l
Ecrevisse des marais de Louisiane. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 27
nConseils pour les repeuplements en écrevisses. . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 29
nLe projet de sauvegarde des l’écrevisse à pieds rouges de l’ATE. . . . p. 30
PREFACE
Le projet NATURA 2000, mis sur rail depuis quelque temps, dynamise
au sein des pays européens la problématique de conservation d’espè-
ces ou d’habitats menacés. Il promeut aussi la politique de développe-
ment soutenable, indispensable à la survie humaine.
En Région wallonne, ce réseau concerne 13% de notre territoire. De
plus, l’écrevisse à pieds rouges, Astacus astacus, notre seule espèce
d’écrevisses indigène, est une espèce concernée par NATURA 2000
(espèce reprise à l’annexe 4 du décret). Elle devrait ainsi bénéficier des
retombées favorables de cette politique.
A l’heure présente, l’écrevisse à pieds rouges est menacée et, sans
intervention de l’homme, elle risque de disparaître à plus ou moins
court terme.…Faisant partie intégrante de notre patrimoine naturel,
comme le saumon atlantique, elle symbolise aussi la grande qualité
des eaux . La conservation des habitats qu’elle occupe bénéficie éga-
lement au maintien de multiples autres espèces vivantes.
L’écrevisse est de plus un outil pédagogique particulièrement intéres-
sant, permettant de sensibiliser le grand public (et en particulier les
jeunes générations) à plusieurs problèmes majeurs liés à la conserva-
tion de la nature, tels que le maintien et la restauration des milieux
aquatiques, indispensables à toute vie sur Terre, ou encore la diminu-
tion de la biodiversité.
Cette espèce mérite donc aussi un effort particulier de protection, et
c’est donc dans ce sens que s’est développé depuis 4 ans le projet de
sauvegarde de cette espèce, projet mené par l’Association Theutoise
pour l’Environnement, avec le soutien de la Région wallonne.
Le Ministre de l’Agriculture et de la Ruralité
revêtaient un intérêt économique certain au
Moyen-Age: des pêches de nuit à la torche étaient
régulièrement organisées, comme le démontre ce
dessin naïf tiré du “Fischbuch” de l’empereur
Maximilien 1er d’Autriche (en 1499).
En Europe occidentale, il existe seulement 3
espèces indigènes: l’écrevisse des torrents
(Austropotamobius torrentium), l’écrevisse à
pieds rouges (Astacus astacus) et l’écrevisse à
pieds blancs (Austropotamobius pallipes).
La première ne se rencontre guère plus que dans
les montagnes de l’Europe centrale. L’aire de
répartition de la seconde est l’Europe centrale et
septentrionale, mais elle est en forte régression. La
troisième, plus méridionale, également en forte
régression, se rencontre dans toute l’Europe
occidentale: France, Allemagne, Grande Bretagne,
Irlande, Espagne, Italie, Suisse, Autriche, Croatie,
Bosnie (mais pas en Belgique)...
Le squelette externe de l’écrevisse est fait
essentiellement de chitine, substance
membraneuse et cornée; excepté aux articulations
des membres, la chitine est imprégnée de
carbonate de calcium, lui assurant une dureté
protectrice.
Le corps est divisé en deux parties:
le céphalothorax (tête et thorax soudés) et
l’abdomen.
l Le céphalothorax se termine en avant par un
éperon, appelé rostre . La tête porte deux yeux
pédonculés composés , formés d’un nombre
d’ommatidies (petits yeux simples), croissant avec
l’âge: leur nombre s’élève à environ 600 chez les
juvéniles et 2000 chez les adultes. La tête porte
aussi 5 autres paires d’appendices articulés,
notamment deux antennules (à deux flagelles),
deux longues antennes , les mandibules
(calcifiées pour pouvoir broyer les aliments) et
d’autres appendices buccaux.
Le sens du toucher a son siège dans les soies
situées notamment sur les antennes et antennules.
Introduction : morphologie externe
Dans le règne animal, l’écrevisse fait partie des
arthropodes, c’est-à-dire des animaux
segmentés pourvus de membres articulés, mais
sans squelette interne. C’est aussi un crustacé,
caractérisé par une carapace externe recouvrant
latéralement ses branchies. Les écrevisses sont
apparues, au cours de l’évolution, il y a quelque
250 millions d’années. Elles se sont diversifiées
(plus de 470 espèces à l’heure actuelle) et ont
colonisé progressivement les eaux douces des
différents continents.
A l’aube de l’histoire humaine, l’écrevisse, dont la
capture est plus aisée que celle du poisson, a
certainement fait partie de l’alimentation de
l’homme préhistorique. Cette pratique s’est
perpétuée au fil des siècles: les écrevisses
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Quant au thorax, il porte 5 paires de pattes ou
péréiopodes (d’où le nom de crustacé
“décapode”), dont la première paire est
transformée chez les écrevisses en deux pinces
puissantes. A la base de ces péréiopodes, sur une
membrane d’articulation les reliant au corps, sont
fixées les 18 branchies, permettant la respiration
de l’écrevisse. Elles sont dissimulées de chaque
côté par la carapace.
L’odorat de l’écrevisse a son siège dans les
multiples soies situées sur la plupart des antennes,
antennules et pattes.
l L’abdomen des écrevisses est formé de 6
segments articulés, prolongés par un battant
natatoire, le telson , qui porte l’anus en face
ventrale. Les 6 paires de pattes abdominales,
appelées pléiopodes , sont toutes semblables
chez les femelles et ont comme principale
fonction de retenir les oeufs pendant
l’incubation. Chez les mâles par contre, les deux
premières paires sont transformées en organe
copulateur dirigé vers l’avant et situé entre les
péréiopodes . Il a pour fonction l’écoulement
du liquide spermatique au moment de
l’accouplement.
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Structure interne des écrevisses
coagule dans l’eau douce, à l’endroit d’une plaie,
grâce au travail des thrombocytes (cellules
sanguines).
Le système nerveux est essentiellement
ganglionnaire, à raison d’une paire de ganglions
par segment. Le ganglion se trouvant au-dessus du
pharynx est appelé “cerveau” de l’écrevisse. Il est
relié à une chaîne ventrale composée de 22
ganglions. Des ganglions partent des connexions
nerveuses vers les muscles du corps, vers la tête et
les différents organes du corps.
Le système excréteur: Même si les branchies
jouent un rôle dans l’excrétion, le système principal
est constitué par les glandes vertes, dont l’orifice est
situé à la base des antennes . Le liquide excrété
est en majorité composé d’ammoniaque et d’urée.
La musculature: Les muscles les plus développés
sont bien entendu ceux de l’abdomen (2 paires:
les dorsaux ou extenseurs et les ventraux ou
fléchisseurs) et ceux des pinces.
Ce sont ces muscles-là qui sont consommés par
l’homme.
L’écrevisse possède bien entendu toute une série
d’autres muscles, moins puissants cependant:
ceux des mandibules, ceux des autres pattes, de
l’estomac, etc...
L’appareil génital
l chez le mâle, l’appareil génital est composé de
deux testicules (situés dorsalement dans le
thorax, sous le coeur et au-dessus de l’intestin),
de deux canaux déférents et de deux glandes
androgènes situées juste avant l’orifice extérieur.
C’est à la base de la 5ème paire de périopodes que
se localisent les orifices extérieurs (les gonopores
mâles).
l chez la femelle, l’appareil génital se compose de
deux ovaires et de deux oviductes, qui aboutissent
aux gonopores femelles à la base de la 3ème paire
de péréiopodes . Le développement des ovaires
dépend de la phase de croissance et de
Le système digestif est composé de trois parties:
¿Un court oesophage et un estomac volumineux et
très musculeux (pour le broyage des aliments);
¡Un intestin moyen et glandulaire, avec un
hépatopancréas (sécrétant la cellulase, enzyme
permettant de digérer la cellulose végétale) et un
caecum;
¬Un intestin postérieur, long tube droit se
prolongeant jusqu’au telson.
Le système circulatoire est “ouvert”: Il est
constitué d’un coeur, perforé de 3 paires de trous ou
ostioles, permettant au liquide sanguin de la cavité
générale du corps d’y pénétrer lorsqu’il se dilate. A
20°C, le coeur de l’écrevisse bat à raison de 30-40
fois par minute. Un réseau d’artères alimente les
différents organes du corps, mais comme la
circulation n’est pas fermée, le sang se déverse à
l’extrémité de ces vaisseaux dans les cavités situées
entre les organes. Pour cette raison, en cas de
blessure importante, les écrevisses peuvent mourir
en perdant leur sang... Le sang de l’écrevisse est
incolore. Il ne contient pas de l’hémoglobine mais
de l’hémocyanine (contenant du cuivre et non du
fer), dont le rôle est le transport de l’oxygène
provenant des branchies. Le sang de l’écrevisse se
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