Développement régional et création d'entreprise :
rôle à jouer des acteurs internationaux. Le cas tunisien
Séminaire et conférences, Tunis 19-20 avril 2013
La situation post-révolutionnaire que traverse
actuellement la Tunisie constitue un contexte sensible
sur le plan économique et social. Cette situation de
transition se caractérise entre autres par un taux de
chômage élevé et un déséquilibre régional alarmant.
La montée du chômage touche plus particulièrement
les jeunes ayant des diplômes universitaires ou
professionnels, dans les régions du nord-ouest, du
sud-ouest et du sud-est du pays. A noter aussi le
décalage entre les régions intérieures et les côtes.
Face à des zones qui ont bénéficié d’investissements
importants, d’autres semble avoir été délaissées ou
tout au moins leur ressources -notamment issues du
secteur agricole- mal redistribuées. Aujourd’hui
encore, les organismes chargés du développement
régional sont loin de fonctionner sur le mode de la
déconcentration, et qui plus est de la décentralisation.
Le gouverneur est jusqu’à ce jour un gestionnaire
dépendant de l’appareil du pouvoir central.
Face à la persistance des disparités inter-régionales
et à l’absence d’équité régionale, la mise en place
d’un modèle de développement basé sur la solidarité
entre les régions s’avère nécessaire. Ce modèle peut
s’appuyer sur trois piliers majeurs : les ressources
financières (les investissements), les appuis
institutionnels (décentralisation de l’administration),
et les actions de la société civile.
Dans ce contexte, de nombreuses et diverses
initiatives internationales visant à accroître le taux
d’emploi des jeunes, ont vu le jour afin de tenter
d’apporter une réponse tant à la question de l’emploi
qu’à celle de l’équilibre régional, à travers le soutien à
l’organisation et à la participation de la société civile.
Dans ce sens, plusieurs programmes de développement
ont été mis en place par l’Union Européenne, comme
par exemple le Programme d’appui au secteur de
l’emploi, le Programme d'appui au développement des
zones défavorisées, le Programme d’appui aux
politiques publiques de gestion des ressources en eau
pour le développement rural et agricole, le
Programme multilatéral de coopération trans-
frontalière bassin maritime, ou encore le Programme
Italie/Tunisie de coopération transfrontalière.
En l’occurrence, on distinguera deux types
d’acteurs internationaux. D’une part, les bailleurs et
opérateurs du développement, présents de longue date
en Tunisie, par exemple l’Agence française de
développement (AFD), la Coopération technique
Tuniso-Allemande GIZ, la Banque africaine de
développement (BAD), et d’autre part, entre autres,
les ONG nationales et organisations internationales
comme la Fondation Suisse, la Fondation de France,
le réseau associatif de financement des créateurs
d’entreprise français (Initiative France), et
l’Association pour le droit à l’initiative économique
(ADIE), et ENDA interviennent en Tunisie, ainsi que
le programme MercyCorps (Tounes Tekhdem,
soutien à l’emploi et l’entrepreneuriat des jeunes dans
les gouvernorats de Kasserine, Gafsa, Tataouine et
Médenine).
Tous ces acteurs proposent aujourd’hui de
s’attaquer à la question du chômage, de participer au
développement régional à travers l’encouragement à
la création de micro-entreprises, et de lutter contre les
situations de précarité.
La journée d’étude organisée par l’IRMC (Institut
de recherche sur le Maghreb contemporain), en
partenariat avec l’AFD (Agence française de
développement), l’IFT (institut français de Tunis),
traitera des réponses aujourd’hui proposées par les
acteurs du développement national et international à
la question du développement régional par la création
d’entreprises et d’emplois.
Elle permettra ainsi de confronter des chercheurs
en sciences sociales avec des praticiens tunisiens du
développement et les experts des opérateurs
internationaux, en s’interrogeant, entre autres, sur les
points suivants :
Quels sont les besoins et préoccupations recensés
par les nouvelles associations de la société civile ?
- Quelles sont les motivations et les logiques
d’interventions des organismes internationaux ?
- Quel sera l’effet des actions internationales sur
les politiques publiques d’une part, et d’autre part sur
la société civile et sur le renforcement de la
participation des citoyens ?
- Enfin, quels types de développement et de
relation au territoire sont proposés par les politiques
publiques régionales, voire de décentralisation.
La journée se tiendra à Tunis le 19 avril 2013.
Outre des chercheurs et praticiens tunisiens, quatre
personnes extérieures représentant d’organisations
françaises et internationales seront pressenties.
En marge de cette journée, se tiendra le samedi
20 avril en collaboration avec la bibliothèque
nationale de Tunisie (BNT) une rencontre/conférence
sur le thème Politiques économiques, développement
régional et décentralisation.
Au cours de cette rencontre, Jean-Louis Guigou va
présenter une conférence sur La prospective au
service de l'Aménagement du territoire et Jean-Pierre
Worms interviendra sur Décentraliser pour mobiliser
les ressources humaines, sociales et économiques
des territoires.
Le discutant des deux conférences sera Mahmoud
Ben Romdhane, professeur d’économie.
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1 18,6 % au niveau national et atteignant même les 40 % pour les tranches d’âges de 15 à 29 ans dans certaines régions.