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3. Verbes inaccusatifs
(7) a. Une catastrophe est arrivée. français
b. Il est arrivé une catastrophe.
c. Gianni arriva. italien
d. Arriva Gianni.
Les verbes inaccusatifs sont des verbes comme arriver, aller, venir, partir, rester, tomber… pour
lesquels Burzio (1986) a montré que le NP qui apparaît en position sujet est en réalité un objet
profond4, ce qui explique que la position sujet puisse être occupée en français soit par un explétif, soit
par le NP objet5.
Dans la mesure où, dans les phrases comportant un verbe de cette première catégorie (a), ces
sujets sont en réalité des objets profonds, ils sont effectivement engendrés à droite du verbe et il
convient donc de les distinguer des "vrais" sujets, engendrés en position de sujet, c'est-à-dire à gauche
du verbe, ce qui est le cas avec les verbes de type (b) où on observe effectivement un contraste entre le
français et l'italien, comme le montrent les exemples (8-9) :
(b) 1. Verbes inergatifs (les "vrais" intransitifs)
(8) a. Marie téléphone. a'. * (il) téléphone Marie. français
b. Marie dort. b'. * (il) dort Marie.
c. Maria telefona. c'. pro telefona Maria. italien
d. Maria dorme. d'. pro dorme Maria.
2. Verbes transitifs actifs
(9) a. Marie mange une pomme. a'. *(il) mange une pomme Marie français
b'. *(il) mange Marie une pomme
c. Maria mangia una mela. c'. pro mangia una mela Maria. italien
d'. *pro mangia Maria una mela
Ce qui apparaît très nettement ici, c'est que l'ordre des constituants en français est fixe (SVO),
tandis qu'en italien, on peut avoir SVO ou VOS, la configuration VSO étant cependant exclue.
L'analyse habituellement faite de ces phrases est décrite en (10) :
4 Comme pour les verbes au passif qui perdent leur capacité à assigner le Cas Accusatif.
5 La "Généralisation de Burzio" suppose en effet une corrélation entre l'absence d'argument externe et la non-assignation
du Cas Accusatif, ce qui explique le regroupement de ces trois types de prédicats sous (a).