Les paupières sont des replis dorsaux et ventraux de peau fine en continuité
avec la peau de la face. Une coupe transversale au travers d’une paupière permet de
distinguer 4 portions : la peau superficielle externe, le muscle Orbicularis oculi, le
tarse (ou stroma palpébral) et la conjonctive palpébrale interne.
La peau externe de la paupière est typiquement recouverte d’un épithélium
pluristratifié pavimenteux kératinisé. Toujours sur le versant externe, sont insérés de
nombreux poils fins, appelés vulgairement cils, contribuant à la protection mécanique
du globe oculaire. Tout comme les poils, ces extensions pileuses sont pourvues à leur
base d’un muscle érecteur appelé le muscle Erector ciliorum.
Des glandes excrétrices prenant naissance dans le stroma s’abouchent à
proximité des insertions ciliaires et y déversent leurs sécrétions. Il s‘agit des glandes
de Zeiss (glandes sébacées), des glandes de Moll (glandes ciliaires de type
sudoripares).
Le muscle Orbicularis oculi est un muscle strié squelettique, entourant la base
des deux paupières (supérieure et inférieure) et permettant la fermeture de celles-ci.
Le stroma de la paupière supérieure contient en plus le muscle strié squelettique
Levator Palpebra Superioris, intervenant uniquement dans l’ouverture de la paupière
supérieure. Au sein du stroma, le tarse est le nom donné au tissu conjonctif dense.
Le stroma palpébral contient des glandes tarsales ou glandes de Meibomius qui
s’abouchent au niveau du bord libre de la paupière. L’ouverture de leurs canaux est
visible à l’œil nu lorsque l’on s’en approche suffisamment. Les glandes de Meibomius
sont des glandes sébacées à sécrétion holocrine élaborant la composante lipidique des
larmes ainsi qu’un analogue au surfactant (pulmonaire).
!La!conjonctive palpébrale recouvre la surface interne de la paupière, se replie
sur elle-même au niveau d’une zone appelée fornix et rejoint le globe oculaire au
niveau d’une zone appelée limbe. Au delà de cette zone, c’est l’épithélium cornéen
qui recouvre antérieurement le globe oculaire. La conjonctive palpébrale est
recouverte d’un épithélium cylindrique pseudostratifié, infiltré de cellules muqueuses
caliciformes (Goblet cells) et de lymphocytes intra- ou sous-épithéliaux.
13.2.3 Les glandes lacrymales
Les glandes lacrymales, comme celles
de Wolfring et de Krause, sont des glandes
tubulo-acineuses à sécrétions mixtes dont les
canaux excréteurs s’abouchent au niveau du fornix (cul-de-sac) conjonctival
supérieur. Les acini sont entourés de cellules myoépithéliales et reposent sur une lame
basale. Les cellules épithéliales acinaires élaborent jusqu’à 60% du contenu aqueux
des larmes. Les sécrétions sont aussi de
nature protéique et contiennent des
agents bactéricides : lactoferrine,
lysozyme et IgA sécrétoires. Les glandes
lacrymales sont innervées par les
systèmes nerveux ortho- et
parasympathique.
Les larmes, ou film pré-cornéen,
est un assemblage des sécrétions issues
des glandes lacrymales, des glandes
palpébrales et des cellules caliciformes