universel par les membres de la communauté musulmane de l'époque. A travers l'exemple des cinq
premiers califes, l'imam de Valence nous explique que l'Islam laisse aux individus le choix du mode
d'élection des leurs représentants.
Rappelant que le Coran mentionne que le gouverneur se doit de consulter son peuple dans les
affaires, A.D. nous explique que contrairement aux idées reçues, la démocratie n'est pas
contradictoire avec l'Islam, bien au contraire, elle est prescrite par ce dernier.
L’Islam est il donc sécularisable?
Selon A.D., la religion musulmane par essence, intègre la séparation du pouvoir. Ce principe permit
le jugement des califes par des juges totalement indépendants en cas de litige avec d'autres citoyens.
Donnant en exemple la charte établi par le prophète de l'Islam à son arrivée à Médine, qui définit
des règles afin que musulmans, juifs, chrétiens et autres habitants de la ville puissent cohabiter
ensemble, A.D. démontre l'existence d'une certaine forme de citoyenneté dès le début de l'Islam.
Cette charte avait pour but de permettre à tout les habitants, quelques soient leurs religions, de vivre
en paix et de défendre la ville des attaques extérieures. Elle garantissait le droit à la propriété et le
respect des cultes de chacun.
L’Islam est il un moteur pour un vivre ensemble?
Oui, l’islam est moteur, selon Abdallah DELIOUAH. Même si elle ne partage pas toutes les valeurs
actuelles de notre société, la religion pousse ses fidèles à être des citoyens positifs en exerçant
pleinement leurs rôles dans la société.
Rappelant certains enseignements du prophète de l'Islam, tels que " le meilleur des Hommes est
celui le plus utile aux Hommes" ou "le croyant est comparable à la pluie salvatrice, là ou elle tombe,
elle est utile" ou encore "celui qui plante un arbre, et qu'un animal ou un humain en bénéficie, Dieu
lui récompensera cet acte", A.D. nous démontre que les musulmans doivent jouer un rôle positif
dans la société et d’œuvrer pour un monde meilleur et plus juste, tout en faisant abstraction des
différences de croyance.
Abdallah DELOUIAH soutient donc que l'Islam est un moteur pour promouvoir les droits humains,
le vivre ensemble et la pleine citoyenneté, qu'elle véhicule des valeurs positives pour la société et
l'avenir de l'humanité.
Il ajoute également qu'en tant qu'humain nous n'avons pas à faire un choix entre nos valeurs
religieuses et les valeurs civiques. Les adeptes d'une religion peuvent exprimer leur volonté à
travers les moyens civiques dont ils disposent et proposer des valeurs, des principes à la société. La
laïcité doit être ouverte et bienveillante, permettant à tout les citoyens quelque soit leur religion de
s'exprimer et d’être visible, de pratiquer leur religion dans l'espace privé et public sans heurter les
autres. Il nous rappelle les propos de son prédécesseur Robert THALVAR, ancien dirigeant
d'entreprise engagé dans l'église catholique, "la laïcité est l'expression juridique de la liberté
religieuse".
Le conseil européen de recherche de la fatwa, à consacrer en 2007 une session complète à la
citoyenneté dans la religion musulmane avec une vingtaine de sujets de recherche qui encouragent
les musulmans à vivre comme des citoyens à part entière, à participer à la vie politique, à participer
via des associations ou autres moyens pour le bien de leur société.