LES ASSISES INTERREGIONALES AUVERGNE / RHÔNE-ALPES
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Le plan pluriannuel de lutte contre la pauvreté
et pour l’inclusion sociale : la mise en place
des Etats généraux du travail social.
La Conférence nationale contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale a mis en lumière une évolu-
tion de la demande de travail social liée aux évolutions des politiques sociales :
• interrogations de la part des bénéficiaires : Le travailleur social est-il un « guichet » vers lequel
se tourner pour solliciter un droit ? Un professionnel qu’on ne peut s’empêcher de soupçonner
d’être chargé d’une forme de contrôle social ? Un accompagnant chargé de construire avec la
personne un parcours « cousu main » ?
• interrogations de la part des pouvoirs publics : Quelles priorités pour les travailleurs sociaux ?
Gérer des dispositifs de masse ou accompagner individuellement les personnes vulnérables ? Eta-
blir une relation d’aide individuelle ou mettre en œuvre un accompagnement collectif pour une
population vulnérable ? Etre des spécialistes de dispositifs pointus ou des intégrateurs de solu-
tions diversifiées ?
• interrogations des professionnels : Les organisations de travail et les pratiques de management
sont-elles toujours adaptées aux nouvelles réalités ? Comment pallier aux risques d’isolement,
source de repli et d’usure professionnelle ? Quelles responsabilités des travailleurs sociaux dans la
mise en œuvre des diérentes politiques sociales ?
Ces constats ont conduit à faire de la refondation
du travail social un axe important du plan Pauvreté.
C’est pourquoi le Gouvernement a décidé de lancer des Etats généraux du travail social,
élargis à l’ensemble des champs de l’intervention sociale pour donner à ses politiques les profes-
sionnels qu’elles recquièrent.
La démarche des Etats généraux du travail social doit permettre de répondre à un triple enjeu :
• un objectif d’amélioration de la qualité de service rendu à l’usager, en redéfinissant les
missions du travail social pour qu’il réponde mieux aux besoins des personnes concernées ;
• un objectif de valorisation de ces métiers et de leur expertise propre, pour redonner du sens au
travail de ces diérents professionnels ; en rendant les travailleurs sociaux acteurs des politiques
publiques de cohésion sociale ;
• un objectif de politique de l’emploi, en facilitant l’embauche dans un secteur qui peine à recru-
ter alors que les besoins sont là.
Il s’agit donc de construire un véritable projet politique
pour le travail social, en lien avec la nouvelle vision
des politiques sociales et des besoins des usagers.
Pour cela, une triple ambition :
• Repérer ou susciter des démarches de réflexion autour du travail social, en s’appuyant selon les
besoins sur des groupes de travail ad hoc composés des divers acteurs du travail social et des
politiques sociales à l’échelle du territoire ou sur des instances existantes.
• Faire émerger des consensus sur les évolutions à impulser dans les organisations de travail, dans
la coordination des acteurs et dans la formation des travailleurs sociaux pour faire évoluer les
pratiques et améliorer les accompagnements mis en œuvre ;
• Mettre en valeur les pratiques significatives existantes, les capitaliser et en assurer la diusion,
tant dans le cadre de la formation (initiale et continue) que dans les organisations de travail.
Pour coordonner l’ensemble des travaux, il convient de s’appuyer sur la triple légitimité des
Conseils Généraux (principaux employeurs et/ou financeurs du travail social dans les territoires),
des Conseils Régionaux (compétents en matière de formation des travailleurs sociaux) et de l’Etat
à qui il revient de garantir la qualité des professionnels chargés de la mise en œuvre des politiques
sociales.
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