ÉTATS GÉNÉRAUX DU TRAVAIL SOCIAL ASSISES INTERREGIONALES DU TRAVAIL SOCIAL AUVERGNE & RHONE ALPES www.auvergne.drjscs.gouv.fr / www.rhone-alpes.drjscs.gouv.fr REMERCIEMENTS L’organisation des assises interrégionales Rhône-Alpes / Auvergne est le fruit d’un travail partenarial : 12 conseils généraux, 2 conseils régionaux autant d’administrations décentralisées de l’Etat, des collectivités territoriales, un tissu associatif foisonnant et dynamique, des universitaires et des personnes dites « usagers » engagées dans une démarche collective. Aussi, les DRJSCS Auvergne et Rhône-Alpes remercient chaleureusement de leur implication : - Les personnes « usagers » pour leur engagement - Les membres des groupes de travail pour leurs contributions - Les membres du COPIL interrégional pour leur expertise - Les membres de l’équipe projet dont l’équipe de l’Ansa, pour l’apport méthodologique - Pierre Vidal-Naquet pour son témoignage et ses analyses - Claude Costechareyre pour son animation - Les Universités Lyon 2 et Lyon III pour leur accueil Ce document n’a pas l’ambition de porter à connaissance tous les échanges et les travaux menés durant ces 8 mois de réflexion Il vise plus modestement à rendre compte de manière synthétique des principales analyses et propositions interrégionales concernant le projet de refondation du travail social. L’ensemble des contributions est disponible sur le site internet des DRJSCS Rhône-Alpes et Auvergne www.rhone-alpes.drjscs.gouv.fr / www.auvergne.drjscs.gouv.fr SOMMAIRE 1 • Les assises interrégionales Auvergne / Rhône-Alpes………… p. 05 2 • Les éléments de diagnostic………… p. 09 3 • Les pratiques inspirantes………… p. 13 4 • Les préconisations………… p. 21 5 • Annexes………… p. 25 www.auvergne.drjscs.gouv.fr / www.rhone-alpes.drjscs.gouv.fr GLOSSAIRE des sigles AGASEF : Association de Gestion de l’Action Sociale des Ensembles Familiaux ATD : Agir Tous pour la Dignité. ATTS : Assises Territoriales du Travail Social CAF : Caisse d’Allocations Familiales CCRPA : Conseil Consultatif Régional des Personnes Accueillies CLAS : Commission Locale d’Action sociale CRDSU : Centre de Ressources et d’échanges pour le Développement Social et Urbain CREAÏ : Centre Régional pour l’Enfance et l’Adolescence Inadaptée DDCSPP : Direction départementale de la Cohésion Sociale et de la Protection des Populations DSL : Développement Social Local EGTS : Etats Généraux du Travail Social FNARS : Fédération nationale des associations d’accueil et de réadaptation sociale IREIS : Institut Régional et Européen des métiers de l’Intervention Sociale ITSRA : Institut du Travail Social de la Région Auvergne MAP : Modernisation de l’Action Publique MRIE : Mission Régionale d’Informations sur l’Exclusion PREFAS : Pôle Ressources Formation en Action Sociale RSA : Revenu de Solidarité Active SEL : Système d’Echange Local UNAFORIS : Union Nationale des Associations de Formation et de Recherche en Intervention sociale URHAJ : Union Régionale Habitat Jeunes URIOPSS : Union Régionale Interfédérale des Organismes Privés Sanitaires et Sociaux ASSISES INTERREGIONALES DU TRAVAIL SOCIAL / AUVERGNE ET RHONE ALPES 1 LES ASSISES INTERREGIONALES AUVERGNE / RHÔNE-ALPES Le plan pluriannuel de lutte contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale : la mise en place des Etats généraux du travail social. La Conférence nationale contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale a mis en lumière une évolution de la demande de travail social liée aux évolutions des politiques sociales : • interrogations de la part des bénéficiaires : Le travailleur social est-il un « guichet » vers lequel se tourner pour solliciter un droit ? Un professionnel qu’on ne peut s’empêcher de soupçonner d’être chargé d’une forme de contrôle social ? Un accompagnant chargé de construire avec la personne un parcours « cousu main » ? • interrogations de la part des pouvoirs publics : Quelles priorités pour les travailleurs sociaux ? Gérer des dispositifs de masse ou accompagner individuellement les personnes vulnérables ? Etablir une relation d’aide individuelle ou mettre en œuvre un accompagnement collectif pour une population vulnérable ? Etre des spécialistes de dispositifs pointus ou des intégrateurs de solutions diversifiées ? • interrogations des professionnels : Les organisations de travail et les pratiques de management sont-elles toujours adaptées aux nouvelles réalités ? Comment pallier aux risques d’isolement, source de repli et d’usure professionnelle ? Quelles responsabilités des travailleurs sociaux dans la mise en œuvre des différentes politiques sociales ? Ces constats ont conduit à faire de la refondation du travail social un axe important du plan Pauvreté. C’est pourquoi le Gouvernement a décidé de lancer des Etats généraux du travail social, élargis à l’ensemble des champs de l’intervention sociale pour donner à ses politiques les professionnels qu’elles recquièrent. La démarche des Etats généraux du travail social doit permettre de répondre à un triple enjeu : • un objectif d’amélioration de la qualité de service rendu à l’usager, en redéfinissant les missions du travail social pour qu’il réponde mieux aux besoins des personnes concernées ; • un objectif de valorisation de ces métiers et de leur expertise propre, pour redonner du sens au travail de ces différents professionnels ; en rendant les travailleurs sociaux acteurs des politiques publiques de cohésion sociale ; • un objectif de politique de l’emploi, en facilitant l’embauche dans un secteur qui peine à recruter alors que les besoins sont là. Il s’agit donc de construire un véritable projet politique pour le travail social, en lien avec la nouvelle vision des politiques sociales et des besoins des usagers. Pour cela, une triple ambition : • Repérer ou susciter des démarches de réflexion autour du travail social, en s’appuyant selon les besoins sur des groupes de travail ad hoc composés des divers acteurs du travail social et des politiques sociales à l’échelle du territoire ou sur des instances existantes. • Faire émerger des consensus sur les évolutions à impulser dans les organisations de travail, dans la coordination des acteurs et dans la formation des travailleurs sociaux pour faire évoluer les pratiques et améliorer les accompagnements mis en œuvre ; • Mettre en valeur les pratiques significatives existantes, les capitaliser et en assurer la diffusion, tant dans le cadre de la formation (initiale et continue) que dans les organisations de travail. Pour coordonner l’ensemble des travaux, il convient de s’appuyer sur la triple légitimité des Conseils Généraux (principaux employeurs et/ou financeurs du travail social dans les territoires), des Conseils Régionaux (compétents en matière de formation des travailleurs sociaux) et de l’Etat à qui il revient de garantir la qualité des professionnels chargés de la mise en œuvre des politiques sociales. 5 1 LES ASSISES INTERREGIONALES AUVERGNE / RHÔNE-ALPES La territorialisation des EGTS : les assises interrégionales du travail social en Rhône-Alpes / Auvergne. Le territoire « Sud-Est », territoire d’expérimentation des ATTS, composé de l’Auvergne et de Rhône-Alpes a été chargé de travailler la question : • de la place des usagers au titre de la thématique transverse ; • de la lutte contre les exclusions au regard de la politique publique et plus particulièrement à travers le prisme de la complémentarité des métiers du travail social et de l’intervention sociale. En effet, étant donnée l’ampleur des champs couverts, la réflexion a été structurée par thématique afin de rendre plus concrets les travaux menés dans les territoires en lien avec les acteurs de terrain. C’est ainsi que la réflexion engagée en Auvergne autour de la question de la place des usagers dans le champ des politiques de lutte contre les exclusions qui a donné lieu à un colloque les 12 et 13 décembre 2013 a enrichi la réflexion des ATTS lancée dès octobre 2013. Une gouvernance locale partenariale. Le caractère partenarial de la démarche s’est traduit par la constitution : • d’une équipe interne : les deux DRJSCS et l’Ansa en charge des aspects méthodologiques et logistiques ; • d’une équipe projet interrégionale composée de représentants des Directions Régionales, Conseils Régionaux, Conseils Généraux et Agences Régionales de Santé ; • d’un comité de pilotage reflétant la diversité des acteurs impliqués dans la réflexion sur les mutations de l’intervention sociale (Collectivités locales, Services de l’Etat, Rectorats, associations, représentations d’usagers, CPAM, CAF…) ; • de groupes de travail constitués à cet effet pour traiter les deux thématiques investies par l’interrégion Auvergne/Rhône-Alpes. Une démarche de réflexion ascendante Le partis pris méthodologique de l’équipe projet, validé par le COPIL, a été de solliciter des têtes de réseaux associatifs œuvrant dans le champ des politiques de lutte contre les exclusions et pour l’inclusion sociale et développant des démarches participatives (usagers, professionnels, organisation) afin d’alimenter la réflexion par l’élaboration d’une contribution collective sur les sujets traités en interrégion : la thématique transverse et la politique publique. Ainsi, deux groupes ont traité de la question de la participation des usagers. L’un en Rhône-Alpes animé par la FNARS et la MRIE, l’autre en Auvergne constitué des représentants des quatre conseils généraux. Partant des constats liés aux évolutions sociétales, réglementaires et juridiques susceptibles de questionner les pratiques d’accompagnement social, les questions ont été alors de savoir quelle est aujourd’hui la réalité de la participation des usagers ? Quelles conséquences pour les postures et pratiques professionnelles ? Quelle impulsion et prise en compte par les organisations institutionnelles ? Enfin, quels sont les facteurs qui développent notamment le « pouvoir d’agir » des usagers ? Parallèlement, un groupe interrégional animé par le CRDSU et l’UNAFORIS s’est penché sur la problématique de la complémentarité des métiers entre travail social et intervention sociale dans le champ des politiques de lutte contre la pauvreté et les exclusions. En effet, la massification des phénomènes de pauvreté et la raréfaction des moyens, la mise en place de politiques d’insertion instituant de nouvelles modalités d’intervention, les lignes de partage entre travailleurs sociaux et intervenants sociaux, entre métiers dit « historiques » et nouveaux métiers, entre généralistes et experts, entre compétence et qualification posent un certain nombre de question. ASSISES INTERREGIONALES DU TRAVAIL SOCIAL / AUVERGNE ET RHONE ALPES Les assises territoriales du travail social Auvergne / Rhône-Alpes • Journée du 8 avril 2014. La réflexion engagée dès octobre 2013 autour des Assises a donné lieu à l’organisation d’une journée de restitution le 8 avril 2014 qui a rassemblé près de 300 personnes issues de tous horizons : Etat, conseils régionaux, conseils généraux, collectivités territoriales, professionnels de l’intervention sociale, associations et usagers. La participation à la journée du 8 avril 2014 (ref : annexe 1) La participation Invités Participants 112 36 264 AUVERGNE 273 376 309 TOTAL RHONE ALPES Ces assises ont rassemblé une diversité d’acteurs dont un tiers de professionnels de terrain. Origine institutionnelle des participants 109 0 Etat 79 32 21 68 Collectivités Territoriales 309 Organismes de Sécurité Sociale Associatifs Usagers, Organisations syndicales, Experts Total Ces assises ont constitué une étape dans la démarche des EGTS. Dès lors, le présent document s’inscrit dans une approche contributive. Il vise à porter à connaissance les échanges et les travaux qui ont alimenté pendant plus de 8 mois la réflexion autour des assises. Ce document est issu de l’analyse des contributions et propose une lecture en trois parties : diagnostic, présentation des pratiques inspirantes et préconisations. 7 ASSISES INTERREGIONALES DU TRAVAIL SOCIAL / AUVERGNE ET RHONE ALPES 2 LES ELEMENTS DE DIAGNOSTIC Sur les deux thématiques à traiter par l’inter-région, l’équipe projet des ATTS a sollicité d’une part la MRIE et la FNARS, et d’autre part l’UNAFORIS et le CRDSU pour coordonner et produire deux contributions présentées à la journée interrégionale. La participation des usagers. Contribution coordonnée par la MRIE et la FNARS La MRIE et la FNARS ont animé une réflexion sur la thématique « quelle place et quelle participation pour les usagers de l’intervention sociale » ; Les terminologies utilisées – usagers, participation- ne sont pas bien comprises et acceptées par les personnes concernées : si celles-ci se sentent « usagers » de nombreux services (santé, culturels), elles se considèrent davantage comme « obligées » des services sociaux ; la participation est un mot « valise » qui recouvre des réalités très différentes ; sur un autre registre, le terme « d’Assises » du travail social leur fait davantage penser à un tribunal ; • Les ersatz de « participation » (alibi, bons sentiments, affichage), peuvent avoir des effets lourds de conséquences : démobilisation des personnes, défiance vis-à-vis des institutions, radicalisation, non recours… ; • La participation des usagers constitue un enjeu pour les usagers mais aussi pour les professionnels de l’intervention sociale car participation des usagers et engagement des professionnels sont des postures en miroir ; l’une et l’autre augmente ou diminue en symétrie ; • La participation des usagers interroge la gouvernance politique et institutionnelle de l’intervention sociale, et à ce titre elle concerne tous les acteurs : élus, décideurs institutionnels, encadrants de l’intervention sociale, professionnels, bénévoles, usagers ; • La participation des usagers questionne les professionnels sur leurs pratiques du « faire avec » : - Faut il attendre ou non l’expression de la demande (au risque d’une aggravation de la situation) ou faut il la suggérer voire la précéder (au risque d’assistanat et de rupture d’égalité de traitement) ? - Etre précaire, être autonome, être acteur, des situations qui se conjuguent de nombreuses manières sans automatisme et préjugé : on peut être précaire et autonome, ne pas être autonome et acteur ; être ni précaire ni autonome … ; le dogme de l’accompagnement vers l’autonomie assignée à l’intervention sociale mérite aussi d’être re questionné - Si l’objectif de l’accès au droit doit rester prioritaire, il faut aussi prendre en compte les réalités du non accès au droit (ex : le manque de places dans les structures d’hébergement, de logement accessibles, de travail…) ; dans ces contextes, la réussite de l’accès au droit ne peut être la seule mesure d’efficacité de l’intervention sociale. • Sur le terrain, selon les usagers eux-mêmes, la participation se pratique mais non sans difficultés : - Expérience d’un collectif de femmes des quartiers « qui depuis 20 ans rame pour participer à part entière à la politique de leur pays» ; ces femmes se définissent comme des « faiseuses de participation » ; Le CCRPA (comité consultatif régional des personnes accompagnées) estime que 12 ans après la sortie de la loi du 2 janvier 2002, l’heure ne devrait plus être aux questions mais à l’action, ; il interpelle tous les acteurs, services de l’Etat, élus, responsables (administrateurs et directeurs) d’associations, de fédérations et de réseaux, travailleurs sociaux, personnes concernées, pour leur demander s’ils sont prêts, chacun de leur place, à bouger les lignes ; 9 2 LES ELEMENTS DE DIAGNOSTIC Extrait des contributions du groupe de travail des Conseils Généraux de l’Auvergne sur la participation des usagers : « Place des usagers, des personnes rencontrées dans les démarches collectives » « Le travail social, de par la connaissance qu’il a du territoire et du réseau de partenaires peut s’adresser à l’ensemble de la population pour proposer un travail collectif. Le travailleur social favorise la parole de chacun. Il est un repère pour les personnes qu’il soutient dans leurs parcours personnels. Il fait le lien entre la personne soutenue et le collectif plus large. Ainsi en confiance, l’usager est placé au centre de l’action collective : il est participant. En intégrant un collectif, l’usager rencontre d’autres personnes dont les problématiques sont éloignées de ses préoccupations quotidiennes, notamment financières, et il peut s’autoriser à imaginer ensemble un projet porté par le groupe. Parce que l’action part du terrain, impulsée par le travailleur social, elle permet aux usagers accompagnés de trouver une place au sein de leurs communes, de vivre pleinement leur citoyenneté, parfois simplement de se réapproprier un espace qu’ils considéraient comme excluant. L’accompagnant n’est pas celui qui possède le savoir, la connaissance, il est celui qui recherche avec le groupe, il soutient le projet. Le pilotage de ce dernier est réalisé par le groupe, le collectif. » CFDT • Des usagers qui ne font plus valoir leurs droits face à l’illisibilité des démarches et des dispositifs • Une injonction paradoxale entre une volonté d’émancipation des personnes et des moyens en face qui ne permettent pas sa mise en place CGT • Difficulté à faire respecter les droits fondamentaux des usagers (santé, logement, protection, formation..) et l’accès à ces droits • La parole des usagers insuffisamment prise en compte, qui pose la question des modes de participation proposés (Information ?, concertation ?, consultation ?) Synthèse de la contribution d’ATD Quart-Monde : Groupe de Chalon-sur-Saône • Problématique de l’écoute : « ce n’est pas facile de donner son avis quand pendant toute sa vie on a cru que ce qu’on pensait n’avait pas d’importance » • Problématique de la temporalité : « Permettre à ces personnes de donner leur avis demande du temps, beaucoup de temps, et parfois les circonstances dans lesquelles se déroulent les projets de participation ne laissent pas ce temps qui est nécessaire » Les pratiques et métiers de l’intervention sociales et travail social dans le champ des politiques de luttre contre les exclusions. Contribution coordonnée par l’UNAFORIS et le CRDSU L’UNAFORIS et le CRDSU ont animé un groupe de travail partenarial sur la thématique des complémentarités entre travail social et intervention sociale dans le champ des politiques de lutte contre la pauvreté et les exclusions. • Les pratiques et modes de travail collaboratifs du travail social sont profondément impactés par la massification des phénomènes de pauvreté, la complexification des problèmes (tant individuels que collectifs) et des systèmes organisationnels, la multiplication des dispositifs doublée de l’injonction à l’autonomie et à la responsabilité individuelle, l’envahissement par des exigences procédurales et administratives (au détriment des finalités de l‘intervention sociale) ; • Les pratiques d’accompagnement individuel et d’action collective restent souvent en tension, malgré l’accent mis sur le développement du travail social à dimension collective dans les formations initiales. Les raisons sont multiples : difficultés pour définir le « collectif » et rendre explicitement compte des différents modèles de référence à l’œuvre, action collective, groupe, communautaire, DSL, réseau primaire… ; volontés institutionnelles insuffisamment présentes pour s’engager vers des finalités d’émancipation ou de participation des usagers, appréhension des institutions à gérer les situations de conflit, de rapport de force que peut engendrer l’action collective ; ASSISES INTERREGIONALES DU TRAVAIL SOCIAL / AUVERGNE ET RHONE ALPES • Le partage d’informations nominatives à caractère secret est générateur de tensions et d’incompréhensions, souvent par méconnaissance des règles auxquelles les autres métiers sont soumis et par déficit de participation et/ou d’accord de la personne concernée ; • L’autonomie et l’expertise technique des professionnels du travail social sont insuffisamment reconnues par leurs institutions employeurs. Les pratiques professionnelles voient leurs marges de manœuvre réduites, ce qui a pour effet de limiter la prise de risque des professionnels alors qu’elle est inhérente à la dimension relationnelle du travail social ; il est aussi constaté que si la prise de risque existe, elle se fait souvent sans le soutien de la hiérarchie. Avec des interventions de plus en plus normées, la capacité d’innovation des professionnels est entachée ; • Les évolutions organisationnelles mettent à distance les professionnels du travail social, et cela quelle que soit l’organisation (collectivités locales, associations ….), Il est en effet constaté un renforcement de l’encadrement hiérarchique au détriment de l’encadrement technique pour des raisons de contrôle et de suivi financiers. Le décisionnaire s’éloigne ainsi des travailleurs sociaux de terrain, qui ne peuvent rendre compte des réalités de terrain et conduit à une perte de sens de l’action. De même, la dimension qualitative ainsi que les processus mis à l’œuvre ne sont pas suffisamment prises en compte par les logiques évaluatives et procédurales et conduisent là encore à une uniformisation des pratiques sociales. • L’organisation de la formation initiale et continue des métiers de l’intervention sociale ne favorise pas les approches et cultures transversales. Ainsi, les formations initiales et les diplômes des métiers de l’intervention sociale, de par leur diversité et spécialisation accrues, augmentent les risques de cloisonnements entre professionnels. L’accueil des stagiaires en travail social est lui aussi segmenté: par exemple, il est constaté que les étudiants assistants de service social ou éducateurs spécialisés sont rarement en stage auprès d’équipes « politique de la ville ». La formation continue inter partenariale n’est pas suffisamment développée. Synthèse de la contribution de la FNARS • L’intervention sociale est souvent trop tardive du fait d’un manque de coordinations entre institutions, elle est de plus en plus standardisée du fait de réponses essentiellement formalisées à travers des dispositifs cloisonnés et stratifiés. Les pratiques sociales, de plus en plus inscrites dans des dispositifs ciblés, se caractérisent souvent, pour une même personne, par un découpage et une multiplicité d’accompagnements ; ceux-ci sont préconisés par nature et financement du dispositif, et par problématique à prendre en compte (emploi, logement endettement….). • L’expertise des intervenants sociaux est peu reconnue et peu prise en compte dans l’élaboration, la mise en œuvre, l’évaluation des politiques publiques, des projets institutionnels. Synthèse de la contribution de la CGT • Des niveaux d’exigence des employeurs en hausse et remise en cause de la qualité et de l’utilité du travail des professionnels. • Réorganisation, glissement de tâches et adaptation en continu des salariés. • Mise en garde : des métiers à rendre complémentaires mais non concurrents dans les missions. • Des dispositifs qui enferment la pratique professionnelle alors que des outils de la démocratie sociale font leur preuve. Synthèse de la contribution de la CFDT • Des difficultés à prendre en charge des parcours qui ne sont pas linéaires car les organisations sont elles-mêmes cloisonnées. • Eparpillement des moyens, confusion des compétences entre Etat, Collectivités territoriales et cloisonnement des dispositifs. • Des professionnels engagés, qualifiés mais manque de partenariat et de réseau « mise en situation d’impuissance ». Synthèse de la contribution de l’URIOPSS • Les postures professionnelles traditionnelles sont remises en causes et soulèvent des attentes de plus en plus nombreuses et parfois contradictoires. • L’inadaptation des organisations de travail et des pratiques de management se traduisent par un isolement des professionnels. 11 2 LES ELEMENTS DE DIAGNOSTIC Synthèse de la contribution de la DRJSCS Auvergne • caractère stigmatisant d’une aide sociale enfermée dans une logique de guichet. • Le travailleur social perd le sens de sa mission d’accompagnement ; l’usager son statut de citoyen. Synthèse de la contribution de la CAF 26 • Bouleversement du rôle des travailleurs sociaux des CAF lié à la diversité des problématiques sociales, à l’augmentation des situations de précarité et des phénomènes d’exclusion, mais également aux importantes évolutions de la cellule familiale. Synthèse de la contribution de l’éducation populaire • Des métiers de direction de plus en plus complexes. Dans un environnement complexe – où tout va très vite, il convient de définir des priorités afin que les directeur(trices) puissent piloter sereinement le projet associatif. • Des métiers dont l’identité reste à clarifier. Entre animation socio-culturelle et travail social, il est difficile de définir clairement le cœur de métier et le rôle des professionnels de l’éducation populaire (amuseurs ? créateurs de liens ? éducateurs ? contrôleurs sociaux ? sauveurs ? …). • Des métiers qui nécessitent une formation sur mesure ? Les formations et diplômes accessibles à nos professionnels et futurs professionnels ne répondent que très rarement aux impératifs du métier. Synthèse des contributions issues des journées Chérèque en Rhône-Alpes • Territoire régional contrasté entre départements aisés et départements défavorisés ce qui se traduit notamment par une pauvreté concentrée particulièrement en zones urbaines. • Des problématiques sociales récurrentes liées aux difficultés d’accès à l’hébergement, au logement, aux droits, aux soins, d’insertion professionnelle et d’accès à l’emploi. • Des problématiques sociales émergentes : celles liées à l’hébergement de personnes non éligibles au droit au logement (débouté de la demande d’asile, etc..), la présence de squats et de campements illicites, l’aggravation des phénomènes de pauvreté en milieu rural et dans les territoires fragiles. ASSISES INTERREGIONALES DU TRAVAIL SOCIAL / AUVERGNE ET RHONE ALPES 3 SYNTHESES DES PRATIQUES INSPIRANTES 1 • Concernant la participation des usagers. 1-1 : Dans le champ des politiques d’inclusion sociale La recherche d’une plus grande participation des bénéficiaires du RSA tant dans les instances de travail que décisionnelles, est au cœur des pratiques inspirantes de plusieurs conseils généraux. Ce qui est en jeu : • La construction d’une parole collective et sa prise en compte dans une finalité de démocratie participative • La représentation pérenne des usagers dans les instances de décision Conseil général du Rhône : La participation des bénéficiaires du RSA au groupe ressource RSA Dans le cadre des équipes pluridisciplinaires en charge du plan départemental d’insertion a été mis en place un groupe ressource composé outre de professionnels de l’action sociale du Conseil Général, des bénéficiaires volontaires du dispositif RSA. Organe consultatif, ce groupe émet des avis et des propositions sur la gestion du dispositif RSA dans son volet insertion. Il poursuit trois objectifs principaux : • inscrire les bénéficiaires du RSA dans une démarche participative dans la gestion du dispositif ; • permettre, via cette participation, au représentant des bénéficiaires du RSA de s’inscrire dans une dynamique de réinsertion sociale par l’acquisition de nouvelles compétences, la constitution d’un réseau social… • faire évoluer les pratiques par un éclairage du vécu des bénéficiaires. A ce jour, ce sont 14 Commissions locales d’insertion qui ont intégré un représentant des bénéficiaires du RSA, sur 16 existantes dans le département. Conseil général de l’Isère : Les forums territoriaux du RSA Mise en place sur l’ensemble du département isérois de forums territoriaux qui ont pour objectifs de : • Désigner des représentants d’allocataires du RSA aux équipes pluridisciplinaires et aux coordinations territoriales pour l’insertion ; • Permettre aux allocataires de porter une parole collective et construite. A ce jour, tous les territoires d’action sociale isérois accueillent un forum territorial. Conseil général de la Loire : Recherche action sur la participation des bénéficiaires du RSA Impulsée par le Conseil Général de la Loire, portée par l’Université de St Etienne en partenariat avec la MRIE, l’AGASEF et l’IREIS, cette expérimentation avait pour objectif : • D’élaborer un état des lieux de la participation des bénéficiaires du RSA dans les instances de décision du RSA ; • De préconiser des axes de développement. Ce dernier point a permis notamment de mettre en place - des « espaces d’apprentissage de la participation » ; - des groupes ressources locaux sur la participation ; - de constituer des groupes de travail en associant bénéficiaires du RSA dans l’élaboration de support de communication institutionnel. 13 3 SYNTHESES DES PRATIQUES INSPIRANTES 1-2 : Dans le champ des politiques de protection de l’enfance Le travail en transversalité au sein des institutions, l’acceptation d’une prise de risque dans la réponse, la construction avec les familles concernées, le changement de posture des professionnels sont les points innovants des pratiques développées. La formation des intervenants et l’investissement des cadres sont des clés de réussite. Conseil général de l’Isère : Mobiliser le réseau primaire des familles dans le cadre des situations de protection de l’enfance. Parce que bien souvent la réponse institutionnelle privilégiée ne correspond pas toujours, ou durablement à la situation de l’enfant en situation de protection et ne s’inscrit pas forcement dans une dynamique de co-construction, l’expérimentation mise en place par le Conseil général vise, côté usager, à l’amener à parler de son réseau primaire et d’analyser ses potentiels, et côté professionnels à en analyser les limites, coordonner sa mise en œuvre et l’évaluer régulièrement. Cette expérimentation a ouvert un espace de collaboration entre services afin d’élaborer une culture commune en matière de mobilisation du réseau primaire des usagers et de soutenir des pratiques professionnelles moins standardisées mais plus adaptées à la réalité de la situation. Côté managérial, cette action est garantie et validée par l’organisation du travail. 1-3 : Au regard de la citoyenneté La construction d’une expression et parole collective des personnes (habitants et usagers des politiques publiques) génère de la citoyenneté et s’inscrit dans une visée de transformation sociale. Ces pratiques doivent être soutenues par une volonté institutionnelle et requièrent des changements de posture de tous les actes. Conseil général de l’Isère : Le Théâtre Forum Des habitants d’un territoire et des usagers d’un dispositif ont été invités à la construction de pièces de théâtre afin d’exprimer leurs attentes eu égard aux actions sociales menées par le Conseil Général. L’objectif étant qu’ils pointent ce qui ne va pas, ce qui leur parait injuste et ce qu’il faudrait changer dans les dispositifs et les systèmes. Des élus, des professionnels, des partenaires locaux ont également été mobilisés. 2 • Concernant la qualité de l’intervention sociale. Les pratiques d’aller vers sont pertinentes pour prendre en compte les problématiques des personnes vulnérables qui, face aux complexités administratives et institutionnelles et aux risques de discriminations et de stigmatisations, adoptent de plus en plus fréquemment des attitudes de non recours aux droits ; Conseil général de la Drôme : Drôme Solidarité : une plate forme téléphonique pour faciliter l’accès aux droits des personnes âgées et en situation de handicap Crée en 2009, la plateforme téléphonique départementale a pour but de renforcer l’efficacité et la qualité de l’accueil pour le public des personnes âgées puis des personnes en situation de handicap depuis novembre 2011 Cette plateforme vise à • Offrir aux personnes un nouveau service de proximité et leur éviter l’errance téléphonique • Améliorer les pratiques internes, harmoniser les procédures, limiter et organiser la sollicitation aux équipes opérationnelles. A ce jour 30 centres médico-sociaux, les directions PA/PH, les directions Famille enfance, les directions santé…ont été mobilisés et un système de partage des données des services départementaux a été mis en place afin de garantir le suivi des situations ASSISES INTERREGIONALES DU TRAVAIL SOCIAL / AUVERGNE ET RHONE ALPES ITSRA : Femmes de tout horizon : Une expérience inventive et dynamisante. Création d’un collectif Femmes de tout Horizon, dans un quartier politique de la ville A la suite d’une dégradation de l’image de quartier, des habitantes ont saisi les élus et les travailleurs sociaux afin de créer une espace de rencontre et d’échange pour et avec les habitants. Les pratiques de développement social local et d’interventions collectives sont valorisantes pour les usagers et les professionnels ; en changeant le regard et les représentations de l’autre. Elles dynamisent, donnent confiance et favorisent la mobilisation des personnes. Elles permettent aussi d’élargir le champ du travail social en s’adressant plus globalement, par exemple, à des habitants d’un territoire plutôt qu’exclusivement à des personnes en situation de précarité. Portées et légitimées par les élus, elles initient de nouvelles formes de gouvernance de l’intervention sociale. Conseil général de l’Allier Priorité des élus locaux du Conseil Général, le vivre ensemble s’est traduit en 2008 par la mise en place d’une démarche de DSL dans le département de l’Allier. Cette démarche vise à impulser une dynamique nouvelle en : • fédérant les acteurs locaux • favorisant l’engagement citoyen • en remettant la question du sens aux cœurs des pratiques • en passant d’une logique de gestion des dispositifs à une logique de faire ensemble • en mettant en place une ingénierie dédiée • en impliquant les habitants Depuis, des ateliers nationaux du vivre ensemble en lien avec l’ODAS et trois comités locaux du vivre ensemble afin de favoriser l’échange de pratiques, l’émergence d’actions fédératrices ont été organisés Un comité départemental du vivre ensemble ayant pour objectif de définir les grandes orientations départementales en matière de DSL a été constitué. DDCSPP de la Haute Loire : Charte de cohésion sociale du pays Lafayette Cette charte vise à permettre la transversalité des politiques territorialisées de l’Etat, du Conseil général, des collectivités locales afin de faciliter l’accès aux services sociaux des personnes qui en sont les plus éloignées. Elle s’est traduite depuis par la mise en place • d’un dispositif d’aide aux déplacements dit COLIBRIE • d’un réseau d’acteurs locaux en charge de l’insertion par l’aide alimentaire • d’actions de soutien aux aidants familiaux • d’un dispositif de soutien aux agriculteurs en difficultés • d’actions mémorielles pour lutter contre l’isolement en milieu rural Conseil général de la Loire : Aide aux aidants personnes âgées : travail social collectif Le Conseil Général de la Loire a confié au CODERPA l’organisation d’une commission d’évaluation de la situation des aidants familiaux des personnes âgées bénéficiaires de l’allocation personnalisée d’autonomie afin de répondre à plusieurs objectifs : • repérer le profil des aidants, • préciser leur(s) besoin(s), • analyser la pertinence de la réponse apportée, • adapter l’offre de soutien destinée aux aidants. Cette commission a envoyé plus de 3000 questionnaires aux aidants identifiés du territoire, 1000 ont répondu dont 500 réponses qui identifient la nécessité d’un accompagnement par un professionnel à domicile. 15 3 SYNTHESES DES PRATIQUES INSPIRANTES Les pratiques de management visant un décloisonnement du travail social et une mise en réseau des acteurs favorisent la prise en compte des enjeux de complexité et de sectorisation des politiques sociales, améliorent la qualité de la réponse et valorisent le travail des intervenants sociaux. Ce management requiert un accompagnement méthodologique des cadres leur donnant les compétences pour garantir un pilotage institutionnel fort de ces actions. Mairie de Saint Fons (Rhône) Mise en place de groupes territoriaux et inter institutionnels sur les quartiers de la politique de la ville. Il s’agit de groupe de professionnels qui se réunissent tous les deux mois afin : • acquérir une culture commune, • échanger des expériences et de l’information sur les pratiques de chacun, • présenter les temps fors sur les quartiers, • créer des partenariats opérationnels et favoriser la construction de projets, • alimenter en permanence le diagnostic social Les pratiques visant à soutenir et (ré) affirmer les valeurs et les principes d’action du travail social et de l’éducation populaire contribuent à redonner du sens à l’action des professionnels CAF de la Drôme Convention d’objectifs et de gestion 2005-2008 : confirmer le rôle clé du travail social dans l’accompagnement des familles. Le soutien et la (ré) affirmation des valeurs et des principes d’action du travail social contribuent à redonner du sens à l’action des professionnels. Réseau associatif de l’éducation populaire Elaboration conjointe (professionnels/formateurs) d’un référentiel métier intitulé « directeur d’une structure d’actions collectives » qui vise la transformation sociale, le développement du pouvoir d’agir et portant les valeurs de l’éducation populaire. 3 • Focus sur des pratiques inspirantes présentées lors de la Journée Interrégionale du 8 avril 2014. 3-1 : L’accompagnement des personnes vulnérables : entre protection et autonomie ? Conseil Général Isère /CREAI : cadre rénové de la protection de l’enfance et démarche d’évaluation participative Dans le cadre rénové et contraint de la protection de l’enfance, la question de la mobilisation, de la participation des familles autour de l’évaluation des situations a été posée en associant les professionnels. Problématique : La complexité de l’évaluation en protection de l’enfance réside d’une part dans la juxtaposition paradoxale de la prise en compte de l’intérêt de l’enfant et des droits des parents et d’autre part dans le soutien de l’exercice professionnel. Conduite de projet et méthode : Le CG de l’Isère a inscrit dans son schéma départemental de l’enfance et de la famille un référentiel d’évaluation participative en protection de l’enfance, en ayant 4 objectifs • mieux répondre à ses obligations légales • garantir une égalité de traitement sur l’ensemble du département • mieux sécuriser les décisions prises car elles peuvent être lourdes de conséquence pour les familles • Doter les professionnels d’un outil de référence et développer une culture commune avec une formation dispensée aux travailleurs sociaux ASSISES INTERREGIONALES DU TRAVAIL SOCIAL / AUVERGNE ET RHONE ALPES Freins rencontrés : certaines réticences /résistances de professionnels (crainte outils de cotation, contrôle social, d’un prêt à penser, de surcharge de travail…) Leviers / effets positifs : • Près de 700 professionnels formés (3 jours) au référentiel en groupe pluridisciplinaire et inter-territoires • Mise en place d’une démarche d’évaluation plus rigoureuse et plus respectueuse du droit des personnes • Evolution des postures (rechercher l’expression du point de vue des parents, leurs responsabilités, replacer l’enfant au centre de la préoccupation des parents) • Construction commune de sens et élaboration d’un projet partagé Les limites : la formalisation du projet de l’enfant dans le cadre d’une élaboration partagée (problèmes du cadre contraint de la mesure judiciaire, des séparations conflictuelles des parents) Perspectives : Construire une intervention sociale à part entière : partager à double voix (professionnels et familles) le diagnostic et les actions L’évolution des pratiques professionnelles : diversifier les réponses, explorer la médiation familiale… l’enjeu de l’évaluation : faire évaluer par les familles elle-même les actions de la protection de l’enfance Conseil Général du Puy de Dôme : la préservation de l’autonomie entre le rôle des professionnels et le libre arbitre des personnes Présentation d’une situation réelle d’un couple de personnes âgées dépendantes, souhaitant à tout prix rester à domicile, mais pour lesquels les services à domicile ne veulent plus intervenir compte tenu de la dépendance. Une réunion de coordination avec tous les acteurs (14 professionnels) est organisée et la solution EHPAD est préconisée – Le travailleurs social doit annoncer la nouvelle au couple qui ne la comprend pas. Une fois entrés à l’EHPAD, décès rapide de madame, et état de santé de monsieur qui se détériore et qui souhaite toujours rentrer chez lui. Enseignements tirés de cette situation : • La prise en compte de la parole de l’usager : l’associer aux échanges avec les professionnels • La question de la prise de risque face au principe de précaution : comment le travailleur social peut se défaire de la volonté des services de se « couvrir » et déterminer les limites à la prise de risque. Le professionnel ne peut pas prendre le risque seul et l’institution doit protéger ses professionnels 3-2 : Les pratiques de développement social territorial, un levier d’action pour des changements de postures institutionnelles et professionnelles Conseil général du Cantal / La MANCELLE : mise en place d’un Système d’Echange Local (SEL) En lien avec la question de la participation et de la place des usagers dans l’intervention sociale, le Département du Cantal (directeur et cadre d’action sociale) présente la démarche institutionnelle inscrite dans le projet du service social départemental, visant à valoriser les pratiques professionnelles de développement social local et d’actions collectives, à partir de la mise en place d’un SEL. Ces pratiques construisent des représentations plus positives entre usagers et travailleurs sociaux, ce qui est facteur de participation et de mobilisation accrues pour les usagers. De cette démarche, l’institution a identifié les conditions nécessaires d’une mise en œuvre réussie : • l’engagement voire le militantisme des professionnels • le renforcement des collaborations et coopérations entre travailleurs sociaux et personnels administratifs • l’accompagnement des compétences de l’encadrement de proximité pour soutenir les projets et les professionnels ; le métier de cadre de proximité a considérablement changé d’où la nécessité d’accompagner ces évolutions ; • la volonté institutionnelle incarnée par la mise en place de moyens en faveur des professionnels : organisation facilitante en termes de temps de travail, formation, • le portage politique traduit par une implication forte des élus locaux : soutien, présence auprès des habitants et des travailleurs sociaux, ce qui est encore possible dans des territoires ruraux mais plus difficile en territoires urbains. 17 3 SYNTHESES DES PRATIQUES INSPIRANTES Conseil général de la Drôme / La Commission locale d’action sociale (CLAS) : une dynamique de développement social local et de travail en réseau Afin de répondre aux enjeux de complexité et de sectorisation des politiques sociales, qui rendent difficiles l’accès des citoyens aux services, le département de la Drôme expérimente une Commission locale d’action sociale sur un de ses territoires (CLAS). Présidée par le Vice-président en charge des solidarités, elle a pour objet d’animer en transversalité les politiques sociales du département. Son rôle : engager une réflexion prospective sur des thèmes transversaux, animer le territoire et mettre en place des actions concrètes. Les objectifs portent tant sur la mise en cohérence des dispositifs, la mutualisation et la mise en synergie des acteurs locaux que sur le développement des réseaux. La méthode employée est celle du développement social local, largement participative, et engageant des élus, des agents du département, des bénévoles, des institutions, des représentants d’associations etc Des actions concrètes ont émergé de cette concertation : information et communication entre partenaires, parrainage citoyen, actions culturelles et d’intégration sociale. La CLAS a vocation à être généralisée sur toute la Drôme en 2016. Cette action expérimentale a été retenue par le Gouvernement comme exemple correspondant à la démarche de modernisation de l’action publique (MAP), initiée pour une meilleure gouvernance des politiques de lutte contre les exclusions. Il s’agit d’une démarche intégrée qui implique : • Une mise en réseau des acteurs : un guide des solidarités, l’animation d’un réseau collaboratif, une instance de gestion des cas complexe. • Une coordination stratégique : instances de coordination de développement social • Une participation à un chantier national : actions visant à encourager la participation des personnes en situation de précarité, à leur faciliter l’accessibilité des services publics ; expérimentation de la garantie jeunes. L’objectif à termes est de développer un réseau de CLAS sur les quatre territoires de la Drôme ; la démarche est portée politiquement et soutenue comme stratégie institutionnelle pertinente, en termes d’efficacité de l’action publique départementale, du « vivre ensemble » pour les habitants, et de légitimité pour les travailleurs sociaux. Conseil général de l’Ardèche / Le développement social local, une démarche interne à enjeu managérial Dans le cadre de la réécriture de ses schémas sociaux pour la période 2014 – 2018, le Département a inscrit le Développement Social Local (DSL) comme la pierre angulaire de la mise en œuvre de ses politiques sociales. Eléments de contexte : • tension autour du travail social en département, avec une inflation des demandes, des dispositifs et prestations. • dans le même temps, constats d’une recherche de sens pour les équipes, d’une volonté des élus de ne pas être uniquement des «gestionnaires» de mesures. • Il y a donc nécessité de travailler sur les questions de territorialisation de l’action sociale et de développement social. En effet, ces notions invitent le Département à inscrire ses missions dans le cadre de la cohésion sociale d’un territoire, en lien avec les habitants et les acteurs locaux (associatifs, centres sociaux, bailleurs, établissements et services ...). Ces évolutions posent un enjeu managérial: • organisation territoriale des services, • positionnement des cadres en territoire (interface entre les équipes, les partenaires et les directions du siège) afin d’incarner au mieux le Conseil général comme chef de file de l’action sociale, c’est à dire l’inscrire dans une fonction de coordinateur et d’animateur de réseaux locaux en lien avec les autres acteurs, ASSISES INTERREGIONALES DU TRAVAIL SOCIAL / AUVERGNE ET RHONE ALPES • le nécessaire repositionnement des directions du siège pour développer une culture et une approche métier avec un minimum d’harmonisation des pratiques et des postures à travers les territoires (animation d’un travail autour de la construction de référentiels commun en capitalisant les bonnes expériences ...). La démarche « développement social et territoires » en Ardèche est un processus de travail interne visant à aborder trois enjeux : • le premier est la construction d’indicateurs de contexte et d’activité pour mieux cerner les différents territoires. • Le second vise à améliorer et développer les relations entre les directions du siège et les territoires (guide des relations entre les directions, constitution de réunions thématiques entre les directions et lancement de groupes métier entre professionnels travaillant sur les mêmes sujet pour élaborer des propositions d’harmonisation des pratiques et/ou de priorisation d’action et/ou des choix efficients d’organisation). • le troisième consiste à rédiger un référentiel métier pour les cadres du secteur social en territoire (démarche de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences permettant d’acter un certain nombre d’évolution des métiers et donc certaines attentes de l’institution en terme de savoir être/faire et de formation). 4 • Eléments d’analyse : extrait de l’intervention de Pierre VIDAL-NAQUET, sociologue. Journée interrégionale du 8 avril 2014 Quelle signification sociale donnée à la vision « genrée » de la participation ? Les professions du travail social sont très féminisées ; ce matin, ce sont essentiellement des femmes qui sont venues parler de la participation ; la question du genre ne doit pas être abandonnée sous le prétexte d’une citoyenneté « asexuée » ; c’est une question mais je n’ai pas de réponse … La méthode de « la tarte TATIN », selon l’expression utilisée par le collectif de femmes ; méthode qui consiste à retourner les questions, qui est une approche intéressante pour appréhender les notions de participation et d’autonomie, qui ne peuvent être définies préalablement. Le terme de « faiseuses de participation » que s’est attribué le collectif de femmes, indique bien que la définition de la participation n’est pas donnée, et qu’elle se construit, se fabrique par l’action de ceux qui participent. C’est la même chose pour « l’autonomie », et on peut se référer au paradoxe très productif de Paul RICOEUR « l’homme est autonome, par conséquent il doit le devenir ». Il n’y a pas d’essence du travail social, de la participation, de l’autonomie, c’est devant nous. La notion de « prise de risque » évoquée est importante dans le rôle de l’encadrement ; Dans l’expérience présentée (le SEL par le CG du Cantal), on tire un fil sans forcément savoir ce qu’on en tire ; c’est une prise de risque qui va vers l’acceptation d’un pouvoir partagé ; La notion de vulnérabilité qui vient se substituer ou recouvrir celle de précarité interroge le travail social et pose la question de « jusqu’où accompagner ? » ; si l’on peut penser pouvoir sortir de la précarité voire de l’exclusion, on ne peut envisager de sortir (et fort heureusement) de la vulnérabilité. Il a été largement constaté que le terme d’usagers n’est pas satisfaisant. Il y a une notion qui pourrait faire consensus, déjà souvent utilisée dans le travail social, c’est celle de personne. La notion de personne est tridimensionnelle - anthropologique (en tant qu’espèce humaine), sociale et relationnelle (qui n’existe pas sans relation à l’autre), subjective (le sujet) - ; A ce titre, la personne est relativement inaccessible, ce qui implique que les travailleurs sociaux dans leurs relations à la personne, soient soumis à des épreuves de plusieurs ordres : authenticité, qualification, capacités, responsabilité, ethnicité. L’enjeu de l’interconnaissance (à plusieurs reprises évoqué au cours de la journée) : une condition nécessaire mais pas suffisante. Certes la connaissance interpersonnelle est importante dans le travail social, pour autant l’interconnaissance est à relativiser car chaque acteur a des logiques, des cultures professionnelles, des moyens, des techniques différentes. 19 3 SYNTHESES DES PRATIQUES INSPIRANTES Le constat d’un élargissement considérable du travail social, avec des démarches territoriales et participatives, qui s’adresse à tout public et non plus seulement aux personnes en difficultés ; une question majeure qui change l’orientation des politiques publiques et celle du travail social ; dans ce contexte, il est important que les travailleurs sociaux puissent décrypter la dimension sociale de tous les services (et non plus seulement les institutions traditionnelles d’action sociale) ; le point de vue des travailleurs sociaux doit s’élargir. Les compétences qui en découlent pour les intervenants sociaux : • capacité à gérer les différences, les conflits car être ensemble est difficile et passe par des non compréhensions, des conflits; • capacité à négocier : le montage de projets nécessite de faire des compromis Le besoin de reconnaitre la dimension politico-éthique des travailleurs sociaux : les professionnels doivent se poser des questions globales, qui sont des questions politiques, ce qui peut générer des relations difficiles avec les élus locaux voire des mises en concurrence. ASSISES INTERREGIONALES DU TRAVAIL SOCIAL / AUVERGNE ET RHONE ALPES 4 PRECONISATIONS A partir des thématiques traitées, des pratiques inspirantes et des contributions recueillies, des débats lors de la journée des ATTS, des travaux du COPIL, trois registres de préconisations ont été formulés : • Tout d’abord, celles portées par les personnes directement concernées à savoir les usagers des services sociaux ; leurs représentants ont formalisé, oralement et par écrit, une parole collective, élaborée à travers des organisations et des dynamiques collectives ; comme indiqué précédemment, la participation des personnes concernées met en lumière un triple enjeu : les personnes elles mêmes et leur propre projet de vie, la valorisation des pratiques professionnelles et l’efficience des politiques publiques ; • Ensuite, les préconisations relatives à la gouvernance du travail social ; « le travail social pris dans une acception large, s’intéressant à l’ensemble des actions sociales de proximité menées par des intervenants divers recouvre un pan important de l’action publique ; même si celui ci peut être mis en œuvre dans un cadre institutionnel privé, ses ressorts et ses financements relèvent pour l’essentiel des pouvoirs publics ». Le questionnement de la gouvernance (dans ses dimensions politique et institutionnelle) de ce champ professionnel constitue un enjeu pour les EGTS . • Enfin, les préconisations relatives aux pratiques professionnelles ; celles-ci sont doublement confrontées à l’ampleur et l’intensité des problématiques sociétales et aux contraintes de rationalisation. Pour lutter contre le sentiment d’usure professionnelle, les logiques de guichet démobilisantes, les comportements de non recours, la promotion de pratiques professionnelles innovantes et de démarches participatives territorialisées s’avèrent nécessaires. Les préconisations portées par des représentants de personnes usagers des services sociaux. Le CCRPA Rhône-Alpes : Pour laisser de la place à la participation, le CCRPA affirme la nécessité de se doter d’une méthodologie qui engage tous les acteurs à tous les niveaux : • Pour financer le temps de la mise en place de la participation, • Pour co-construire les décisions prises avec les personnes concernées, • Pour les accueillir dans les instances consultatives et intégrer leur expertise, • Pour ouvrir les instances statutaires des établissements à des travailleurs sociaux et des personnes accompagnées, • Pour abandonner un peu de pouvoir, et prendre des risques pour laisser la place à ceux qui sont accompagnés, • Pour saisir toutes les opportunités offertes, Le CCRPA préconise : • Donner un accès systématique au dossier personnel • Prévoir la co-cosignature de tous les actes faits par le travailleur social référent, notamment les synthèses ; • Faire intervenir des travailleurs pairs ou des personnes accueillies en école de travail social • Construire des formations conjointes, travailleurs sociaux et personnes accueillies, pour construire une culture commune de l’accompagnement ; Le collectif de femmes de quartiers populaires Pour faire connaître leurs doléances et leurs propositions, elles sont sur tous les fronts, école, éducation, jeunesse des quartiers, démocratie participative ; Leur principe d’action est empruntée à Paolo FREIRE : « Personne n’éduque personne, les hommes s’éduquent ensemble par l’intermédiaire du monde » 21 4 PRECONISATIONS Pour faire en sorte que la participation des personnes usagers des services sociaux soit reconnue et prise en compte par les décideurs, le collectif préconise : • Développer, produire et faire reconnaitre une expertise populaire, à partir de prises de parole et de productions écrites, et par l’acquisition de méthodes et de boite à outil fournie ; • Développer les capacités d’agir des habitants des cités populaires en identifiant les freins à leur participation, en affirmant leurs atouts et leur utilité sociale, leur fierté, dignité et intérêt, autant de leviers pour participer à la mise en œuvre de l’action publique ; • Prendre appui sur les dynamiques collectives pour faciliter la participation à la mise en œuvre des politiques publiques ; • Inviter les professionnels de l’intervention sociale à des changements de posture ; ATD Quart Monde • Utiliser des mots compris de tous est une première marque de respect et une première marche vers la participation des personnes concernées ; à cet effet, plusieurs exemples cités : - Plutôt que « d’Assises (qui fait penser à tribunal) du Travail Social », parler d’« l’Assemblée des professionnels qui travaillent avec des gens qui ont des difficultés » ; - Plutôt que « participation des usagers », dire « discuter avec les personnes concernées », - Plutôt qu’ « usagers » tout court, parler d’« usagers des services sociaux » ; • Donner du temps, souvent beaucoup de temps pour permettre aux personnes qui ont des difficultés de donner leur avis, temps que les professionnels et institutionnels n’ont pas et/ou ne prennent pas… ; Les réseaux associatifs (MRIE, FNARS, URIOPSS) • Définir ce que recouvrent les notions de place et de participation des usagers des services sociaux. La place des usagers se construit à partir de 3 registres de postures qui sont complémentaires et qui font système : - l’association de la personne à la définition de son projet, à l’action sociale qui la concerne, - la participation collective à l’élaboration, à la mise en œuvre, à l’évaluation de l’action publique sur les questions de société qui les concernent, - la représentation des personnes en situation de précarité dans les instances. Les différentes lois qui se sont succédées ces quinze dernières années amalgament représentation et participation, à tort : la représentation dans les instances n’est qu’un élément constitutif de la participation. • Impliquer les usagers dans la gouvernance des associations à travers les instances ; la participation des usagers doit aller au-delà de l’accompagnement ; • Clarifier les notions de représentation et/ou participation, et faire vivre les outils de la loi 2/2002 • Organiser une participation des usagers au sein même des conceptions des politiques publiques ASSISES INTERREGIONALES DU TRAVAIL SOCIAL / AUVERGNE ET RHONE ALPES Les préconisations portant sur la gouvernance du travail social et de l’intervention sociale. Ces contributions sont issues des documents transmis aux DRJSCS de la part des organismes suivants : CAF 26, CAF 69, CGT Rhône-Alpes, Conseils généraux de l’Allier, de l’Ardèche, du Cantal, de la Drôme, de la Haute-Loire, de l’Isère, de la Loire, du Puy-de-Dôme et du Rhône ; DRJSCS Auvergne, FNARS Rhône-Alpes, Groupe de travail animé conjointement par la FNARS et la MRIE, Groupe ATD Quart-Monde de Chalon-sur-Saône, Groupe de travail animé conjointement par l’UNAFORIS et le CRDSU, le PREFAS Rhône Alpes, URACCS, URHAJ, Les MJC Rhône-Alpes, URI CFDT Rhône-Alpes, URIOPSS Rhône-Alpes • METTRE EN PLACE ET GARANTIR DANS LA DUREE LES CONDITIONS NECESSAIRES A L’EXERCICE DE PRATIQUES SOCIALES INNOVANTES ET PARTICIPATIVES - Donner une légitimité et du sens aux pratiques professionnelles conduites « hors dispositifs » par un portage politique affirmé, traduit par une volonté, un pilotage, et une implication forte des élus locaux ; - Mobiliser l’institution sur le bien fondé de ces pratiques, à tous les niveaux hiérarchiques et de manière transversale et décloisonnée à tous les services, à travers notamment la formalisation d’objectifs partagés et la mise en place d’organisations facilitantes ; - Mettre en cohérence et garantir les engagements affichés par leur inscription dans les documents institutionnels (planification, projet de services…) ; • ACCOMPAGNER L’EVOLUTION DES COMPETENCES REQUISES POUR LES METIERS DE L’ENCADREMENT DE L’INTERVENTION SOCIALE - Rénover le management par le développement de compétences nouvelles : sécurisation des professionnels au quotidien, échanges interinstitutionnels, avec la société civile pour décloisonner et mettre en place des projets de proximité - Développer des politiques de formations continues, en intra, orientées sur de la recherche action et de la construction collective de management institutionnel, et hors institution fondées sur des approches pluri institutionnelles, pluridisciplinaires-; - Engager une réflexion sur l’ensemble de l’offre de formation (affaires sociales, universités) de l’encadrement de l’intervention sociale (en termes d’architecture et d’ingénierie des diplômes), en partant d’une approche globale des attendus de compétences du secteur, et transversales aux catégories d’acteurs – décideurs, gestionnaires, professionnels, usagers des services sociaux ; - Etendre les expériences de recherche en travail social, pour améliorer et valoriser les pratiques professionnelles. - Evaluer et communiquer sur les expérimentations pour essaimer • PROMOUVOIR DES MODES DE MANAGEMENT EN PHASE AVEC LES MUTATIONS DU SECTEUR - Pour accompagner et sécuriser les prises de risque professionnelles nécessaires à la mise en œuvre de pratiques expérimentales et participatives (solliciter des personnes ressources, légitimer le droit à l’erreur,) - Pour créer et légitimer des espaces (inter) institutionnels de soutien méthodologique et de partage entre pairs - Pour apporter le soutien méthodologique et l’expertise technique utiles aux professionnels dans l’impulsion et la conduite d’actions 23 4 PRECONISATIONS Les préconisations portant sur les pratiques professionnelles. Ces contributions sont issues des documents transmis aux DRJSCS de la part des organismes suivants : CAF 26, CAF 69, CGT Rhône-Alpes, Conseils généraux de l’Allier, de l’Ardèche, du Cantal, de la Drôme, de la Haute-Loire, de l’Isère, de la Loire, du Puy-de-Dôme et du Rhône ; DRJSCS Auvergne, FNARS Rhône-Alpes, Groupe de travail animé conjointement par la FNARS et la MRIE, Groupe ATD Quart-Monde de Chalon-sur-Saône, groupe de travail animé conjointement par l’UNAFORIS et le CRDSU, le PREFAS Rhône Alpes, URACCS, URHAJ, Les MJC Rhône-Alpes, URI CFDT Rhône-Alpes, URIOPSS Rhône-Alpes • CHANGER DE POSTURE PROFESSIONNELLE EN EXPERIMENTANT DE NOUVEAUX MODES DE RELATION AVEC LES USAGERS DES SERVICES SOCIAUX - Aller vers, sortir de son bureau, rencontrer les personnes dans un cadre différent - Organiser des accueils professionnels de proximité, coordonnés entre institutions et professionnels, pour rendre l’intervention sociale plus accessible et adaptée à tous, - Développer le « collectif » sous ses différentes acceptions – action collective, travail avec les groupes, travail social communautaire, développement social territorial, aide à la construction d’une parole collective des personnes concernées…. • ELARGIR LE PERIMETRE D’INTERVENTION ET DE PARTENARIAT DU TRAVAIL SOCIAL - S’adresser à d’autres publics que ceux qui s’adressent habituellement aux services sociaux : conduire une action collective sur un territoire permet de s’adresser aux habitants et non plus seulement aux personnes en difficultés ; - Associer d’autres institutions que celles exclusivement « estampillées sociales » : engager une démarche de développement social territoriale amène à travailler avec des services différents (au sein d’une même institution telle que le conseil général), avec d’autres institutions ou service dans le champ économique, culturel, environnement, sport… - Coopérer avec d’autres acteurs que les travailleurs sociaux : bénévoles, administrateurs, usagers, aidants, acteurs de la société civile … pour prendre en compte toutes les dimensions dans un parcours global de la personne. • DEVELOPPER LE « POUVOIR D’AGIR DES PERSONNES » - Changer le regard, lâcher prise pour redonner leurs compétences et responsabilités aux usagers des services sociaux ; - Participer à des espaces de travail collectif soutenus par les institutions, qui sécurisent les échanges et les collaborations (en termes de partages d’informations, de responsabilité, de valeurs) ; - Penser et organiser la globalité et la coordination des accompagnements à partir du parcours des personnes, avec la désignation d’un référent par le réseau des intervenants sociaux. • FAIRE EVOLUER LES DISPOSITIFS DE FORMATION INITIALE ET CONTINUE - Mieux adapter les contenus aux évolutions et enjeux de société (ex vulnérabilité) - Développer un socle commun à l’ensemble des formations pour améliorer la transversalité des métiers ; - Mise en place de formation continue interprofessionnelle et/ou avec les usagers et/ou sur des territoires ciblés. ASSISES INTERREGIONALES DU TRAVAIL SOCIAL / AUVERGNE ET RHONE ALPES ANNEXES ANNEXE 1 Le programme de la journée du 08 avril 2014………… p. 26 ANNEXE 2 Le programme du séminaire de l’Auvergne des 12 & 13 décembre 2013………… p. 27 ANNEXE 3 Les feuilles de route………… p. 28 ANNEXE 4 Les membres de l’équipe projet………… p. 32 ANNEXE 5 Les membres du COPIL………… p. 33 ANNEXE 6 La liste des contributions………… p. 36 ANNEXE 7 La liste des pratiques inspirantes………… p. 37 NOTES………… p. 38 25 ANNEXE 1 PROGRAMME DE LA JOURNÉE DU 08 AVRIL 2014 ÉTATS GÉNÉRAUX DU TRAVAIL SOCIAL ASSISES INTERREGIONALES DU TRAVAIL SOCIAL - AUVERGNE ET RHONE ALPES mardi 8 avril 2014 UNIVERSITE LYON 2 / Grand amphithéâtre / 18, Quai Claude Bernard - Lyon 7e 08H30 Accueil des participants 09H15 Mot d’accueil de Monsieur le Préfet de la région Rhône-Alpes 09H30 Ouverture des Assises Sabine FOURCADE, Directrice Générale de la Cohésion Sociale (sous réserve) 10H00 La démarche et ses attendus Claude COSTECHAREYRE, animateur de la journée Du travail social à l’intervention sociale, quels enjeux pour les usagers et les professionnels? Pierre VIDAL NAQUET, sociologue et grand témoin de la journée 10H20Présentation des travaux interrégionaux • Contribution des organisations syndicales • Quelle place et quelle participation pour les usagers de l’intervention sociale ? Rapporteurs : MRIE (Mission Régionale d’Information sur l’Exclusion) et FNARS (Fédération Nationale de l’Accueil et de la Réinsertion Sociale) et contributions des Conseils Généraux de la région Auvergne 11H20 Pause • Quelles complémentarités entre travail social et intervention sociale dans le champ des politiques de lutte contre les exclusions ? Rapporteurs : UNAFORIS (Union Nationale des Associations de Formation et de Recherche en Intervention Sociale) et CRDSU (Centre Ressources du Développement Social Urbain) 12H30 Eléments pour une synthèse : Pierre VIDAL NAQUET 13H00 Déjeuner libre 14H15 Usagers, professionnels, institutions : des pratiques à reconfigurer • Miser sur les compétences des personnes accompagnées dans les pratiques de soutien à la parentalité et de préservation de l’autonomie Table ronde : CREAI, Université Populaire de Parents, Conseils Généraux de l’Isère et du Puy de Dôme • Valoriser les réseaux et les actions collectives dans les pratiques de développement social territorial Table ronde : Conseils Généraux de la Drôme et de l’Ardèche. 16H30 Clôture de la journée Jean-Philippe BERLEMONT et Alain PARODI, Directeurs Régionaux de la Jeunesse, des Sports et de la Cohésion Sociale Auvergne et Rhône- Alpes 17H00 Fin des travaux ASSISES INTERREGIONALES DU TRAVAIL SOCIAL / AUVERGNE ET RHONE ALPES 2 LES ASSISES INTERREGIONALES PROGRAMME DU SÉMINAIRE AUVERGNE /DE RHÔNE-ALPES L’AUVERGNE (suite) DES 12 & 13 DÉCEMBRE ANNEXE 2013 ÉTATS GÉNÉRAUX DU TRAVAIL SOCIAL ASSISES TERRITORIALES DU TRAVAIL SOCIAL AUVERGNE ET RHÔNE-ALPES LUTTE CONTRE L’EXCLUSION : PRATIQUES ET BESOINS « Les besoins des usagers à l’épreuve des représentations des professionnels » Jeudi 12 et vendredi 13 décembre 2013 Ecole de Droit / Amphithéâtre Michel de l’Hospital / 41, boulevard François Mitterrand - Clermont Ferrand JEUDI 12 DÉCEMBRE 09H00 Café d’accueil 09H30 Mot d’accueil et introduction des deux journées 09H45 Définition des termes du débat : De quoi parle-t-on ? Gérard GUIEZE, philosophe 10H45 Evolution des politiques publiques dans la prise en charge de la lutte contre l’exclusion Michel LEGROS, professeur à l’Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique et membre du conseil de l’Observatoire National de la Pauvreté et de l’Exclusion Sociale 11H45« Le travail social à l’ère de la précarité » Régis PIERRET, sociologue et responsable du pôle recherche à l’ITSRA 12H45 BUFFET sur inscription préalable 14H00 « La pauvreté en milieu rural » Agnès ROCHE, sociologue et maitre de conférences à l’Université d’Auvergne 15H00 Projection d’un film : la parole des usagers 15H15 Pause 15H30 Table Ronde : « Besoins exprimés par les publics précaires et les réponses apportées par les travailleurs sociaux : ce qui fait obstacle, les leviers d’évolution mobilisés ou mobilisables » 17H00 Relecture de la journée par Marc-Alexis Roquejoffre, RCF 63 VENDREDI 13 DÉCEMBRE 09H00 Café d’accueil 09H30 Projection d’un film : la parole des usagers 10H00 Formation des travailleurs sociaux : Evolution des dispositifs de formation. ITSRA 10H45Pause 11H00Film « Un chez soi d’abord », présentation par Pascale ESTECAHANDY, Coordinatrice technique nationale du programme « Un chez soi d’abord », DIHAL 12H30 BUFFET sur inscription préalable 14H00 Table Ronde : « Des actions innovantes en termes de lutte contre l’exclusion, de pratiques professionnelles et de place de l’usager » 16H00 Conclusion : Quelles mobilisations des leviers repérés au cours du colloque, quel prolongement de la réflexion menée en contributions pour les assises territoriales du travail social ? Les pistes relevées en termes de pratiques professionnelles… 27 ANNEXE 3 FEUILLE DE ROUTE À L’ATTENTION DES ANIMATEURS DES THÉMATIQUES Feuille de route à l’attention des animateurs des groupes de travail 1. LES PROPOSITIONS METHODOLOGIQUES A L’ECHELLE INTERREGIONALE RHONE ALPES - AUVERGNE L’appropriation interrégionale des thématiques à traiter • Thématique transverse : Quelle place, quelle participation pour les usagers ? Cette thématique sera travaillée par les deux régions, Rhône-Alpes et Auvergne, dans le champ des politiques et dispositifs de lutte contre les exclusions (accès au droit / insertion professionnelle / hébergement /logement) • Thématique politiques sociales : Dans le champ des politiques de lutte contre la pauvreté et les exclusions, quelles complémentarités entre métiers du travail social et ceux de l’intervention sociale ? cette thématique sera traitée conjointement par les deux régions Le choix d’une co-animation des travaux par des réseaux associatifs Pour conduire les réflexions dans chacune des deux thématiques, il est proposé une co-animation confiée à des têtes de réseau associatives, sollicitées au regard de leur expertise et savoir faire sur la thématique à traiter. Si le choix d’une co-animation a pour objectif de favoriser des approches plurielles, elle ne se veut pas pour autant restrictive ou exclusive dans la mesure où les principaux réseaux ou acteurs compétents sur le sujet auront vocation à participer aux travaux. Concrètement, sont pressenties : 1. s ur la première thématique (participation des usagers) : • pour Rhône Alpes, FNARS et MRIE • pour l’Auvergne : Groupes de travail sur chaque département 2. s ur la seconde (complémentarité travail social et intervention sociale), UNAFORIS et CRDSU Les animateurs de ces travaux pourront bénéficier de l’appui de l’Agence Nouvelle des Solidarités Actives (ANSA), mise à disposition par la DGCS, appui qui peut se concrétiser par un soutien logistique (organisation de réunion), méthodologique et rédactionnel (compte rendu réunions, synthèse…) ASSISES INTERREGIONALES DU TRAVAIL SOCIAL / AUVERGNE ET RHONE ALPES 3 LES ASSISES INTERREGIONALES AUVERGNE / RHÔNE-ALPES (suite) (suite) FEUILLE DE ROUTE À L’ATTENTION DES ANIMATEURS DES THÉMATIQUES ANNEXE L’organisation du travail en trois séquences : janvier à fin mars, avril (assises territoriales) et avril à juin 2014 (élaboration du livrable) Pour rester dans le cadre contraint fixé par les échéances nationales tout en se donnant les moyens de travailler, il est proposé d’identifier trois séquences de travail : 1. janvier - fin mars : travaux des groupes de travail • diagnostic/constats du territoire et points forts/point faibles/freins de la thématique ou de la politique publique • un recensement des expérienc es « inspirantes » et significatives, et les enseignements qui en sont tirés • l’identification des leviers pour une première rédaction de préconisations 2. P remière quinzaine d’avril : Assises territoriales • Restitution des travaux des groupes • Ateliers sur les thématiques complémentaires : > enfance/parentalité > autonomie/dépendance, > développement social et territoire • Echanges sur les préconisations 3. Avril - fin mai : consolidation des préconisations, rédaction du livrable et poursuite des travaux Préconisations d’actions et pratiques « inspirantes » pouvant essaimer, à faire remonter à la DGCS fin juin pour les états généraux prévus dernier trimestre 2014 : • production d’une analyse des facteurs de réussite et des blocages • formulation de préconisations d’amélioration Poursuite des travaux en cours. Des modalités de travail ouvertes et prenant en compte quelques principes d’action Les co-animateurs pourront s’appuyer sur des travaux déjà conduits par des acteurs en région, des entretiens avec des acteurs jugés clés, des réunions et/ou groupes de travail… animation d’un groupe de travail associant largement les acteurs clés concernés par la thématique/politique publique. Quelques principes de travail à prendre en compte : janvier à fin mars / avril (assises territoriales) / avril à juin 2014 (élaboration du livrable) Croiser les regards et éviter l’entre soi en veillant à solliciter l’avis et l’analyse des différentes catégories d’acteurs : • Usagers : « conseil consultatif régional des personnes accueillies », « moderniser sans exclure », ATD, … • professionnels de l’intervention sociale, • formateurs de travailleurs sociaux, • étudiants, • Responsables institutionnels (Etat, CT, associations) • Elus de collectivités territoriales • Chercheurs 29 3 ANNEXE ANNEXE FEUILLE DE ROUTE À L’ATTENTION DES ANIMATEURS DES THÉMATIQUES (suite) 2. LES AXES DE REFLEXION À DÉVELOPPER Thématique : la place et participation des usagers La note élaborée par la DGCS, présente les principaux éléments de problématique : Les pistes de réflexion à explorer, en rappelant l’importance de croiser les points de vue • Le cadre législatif et réglementaire a largement fait évoluer, depuis le début des années 1990, les pratiques d’accompagnement social et la question de la participation des usagers en renforçant des approches en termes de principes et de droit, mais aussi de parcours ; •Q uelle est aujourd’hui la réalité de la participation des usagers ? • La notion de participation des usagers revêt des écarts importants en termes de représentations et de pratiques, selon qu’il s’agit de « démocratie participative », « participation citoyenne », « représentation des usagers » ; « gouvernance des dispositifs », « consultation et adhésion des personnes » ; la terminologie même « d’usager » est interrogée. Les empêchements à cette participation des usagers trouvent pour une part, leurs origines dans les fondements même de l’intervention sociale justifiée par les manques et les carences des individus censés en relever ; • La question des méthodologies d’intervention sociale – d’aide à la personne ou d’intérêt collectif – est souvent mise en lien avec la problématique de la participation des usagers, avec des lignes de partage peu opérantes : pratiques d’assistanat et perte d’autonomie pour la première ou « empowerment » et développement d’expertise pour la seconde; l’articulation des deux méthodologies permettrait davantage de penser la participation des usagers et la co-construction; • La question de la participation ne peut être posée seulement au regard des postures professionnelles des travailleurs sociaux mais doit l’être aussi plus largement au regard des managements et des organisations institutionnelles ; > Quel a été l’impact des évolutions législatives et réglementaires sur la participation des usagers (loi 2002-2) : vrai changement ou dispositions formelles ? notamment sur le champ professionnel et institutionnel des politiques de lutte contre les exclusions ? > Les notions de « participation » et « d’usagers » sont elles adéquates ou faut-il les requalifier, les préciser ? que recouvrent les pratiques de co-construction ? • La participation des usagers, quelles conséquences pour les postures et pratiques professionnelles ? > La participation des usagers repose-t-elle avant tout sur l’engagement et la posture du professionnel ? > Est-elle une question de représentation qu’ont les travailleurs sociaux des personnes en situation de précarité et de pauvreté ? et plus globalement une représentation de la pauvreté dans la société ? > Est-elle une question de méthodologies d’intervention : – individuelle ou collective – vrai ou faux débat dans la question de la participation des usagers ? la nouvelle ingénierie des formations du travail social effectuée dans les années 2000 a –t- elle eu un impact en termes de participation des usagers ? > Est-elle un droit ou un devoir pour l’usager ? Celui-ci est il toujours en mesure de participer ? comment interpréter le refus (ex d’hébergement), le non recours ? • La participation des usagers, quelle impulsion et prise en compte par les organisations institutionnelles ? > Existe-il dans les cadres institutionnels, des instances, des lieux où les professionnels et les usagers peuvent se rencontrer dans une relation à parité ? si non faudrait il en créer ? > Quelles marges de manœuvre sont données aux travailleurs sociaux pour favoriser la participation des usagers ? • Quels sont les facteurs favorisant une intervention sociale démocrative qui développe notamment le « pouvoir d’agir » des usagers ? ASSISES INTERREGIONALES DU TRAVAIL SOCIAL / AUVERGNE ET RHONE ALPES ANNEXE 3 FEUILLE DE ROUTE À L’ATTENTION DES ANIMATEURS DES THÉMATIQUES (fin) Thématique : Dans le champ des politiques de lutte contre la pauvreté et les exclusions, quelles complémentarités entre travail social et intervention sociale ? La note élaborée par la DGCS présente les éléments de contexte et de problématique : • La massification des phénomènes de pauvreté avec une raréfaction des moyens, une prégnance de l’urgence, une complexité des organisations institutionnelles, des champs de compétences partagées ; • La mise en place de politiques d’insertion instituant de nouvelles modalités d’intervention telles que la contractualisation, la multiplicité de dispositifs, la pluralité d’intervenants sociaux et d’accompagnements nécessitant des coordinations d’acteurs, le développement d’approche participative, la prise en compte du parcours des personnes, • Une image dégradée du travail des travailleurs sociaux avec une remise en question de l’adéquation de leurs pratiques avec les besoins, • Un sentiment de malaise souvent exprimé par les travailleurs sociaux face à l’augmentation des tâches administratives au détriment de l’accompagnement, à une réduction de leurs marges de manœuvre pour accompagner des usagers en grande souffrance et faisant parfois preuve d’agressivité ; • Des lignes de partage qui continuent de se creuser entre travailleurs sociaux et intervenants sociaux, entre métiers dit « historiques » et nouveaux métiers, entre généralistes et spécifiques, entre compétences et qualifications… > En quoi la contractualisation avec l’usager interroge-t-elle les pratiques en travail social ? Quelle juste application ? Quelles limites ? Quelles pratiques alternatives pour la co-construction avec l’usager ? > Comment faire exister une possibilité d’accompagnement social « hors dispositifs »? y-a-t-il complémentarité ou concurrence entre accompagnement généraliste et accompagnement spécifiques (ex logement, emploi…) ? • Relatifs aux modalités de la commande publique et des organisations institutionnelles : > Comment faire évoluer les modes de coordination entre acteurs face au morcellement et à la complexité des dispositifs ? Quelles questions en matière de partage d’information ? > Quelles marges de manœuvre donner aux travailleurs sociaux pour adapter les dispositifs et renouveler les modalités de l’accompagnement ? >C omment soutenir les différentes catégories de professionnels (agents de guichet, jeunes professionnels…) dans la confrontation aux situations difficiles ? Quel rôle pour l’encadrement ? > Comment l’expertise des travailleurs sociaux est-elle mobilisée pour élaborer les diagnostics territoriaux? Commet les travailleurs sociaux sont-ils ou non placés en situation de contribuer à la conception des politiques territoriales d’action sociale et à l’élaboration de réponses adaptées aux problématiques locales ? • Une appétence pour certains métiers du travail social qui diminue considérablement avec en corollaire de la part des employeurs, des formes de remises en cause de certaines qualifications (ex : ASS) et de valorisation d’autres (ex CESF) • Relatifs aux dispositifs de formation : > Les complémentarités ou clivages observés entre métiers de l’intervention sociale et du travail social trouvent-elles en partie leur origine dans les cursus et dispositifs de formation - initiaux ? continus ? > Comment faire progresser les complémentarités ? > Faut-il envisager des refontes plus structurelles des dispositifs de formation ? si oui lesquelles ? Les questionnements : Méthodologie proposée par l’ANSA • Quelle est aujourd’hui la réalité des clivages/lignes de partage ou non entre intervenants sociaux et travailleurs sociaux ? En amont du lancement des groupes de travail, l’ANSA se propose de rencontrer chaque animateur afin de leur présenter la feuille de route et de cadrer ensemble la méthodologie. • La situation a-t-elle évoluée, et si oui comment, depuis les travaux conduits en 2000(4) et synthétisés dans l’ouvrage intitulé « les mutations du travail social, dynamiques d’un champ professionnel », qui s’intéressait déjà aux tensions entre nouveaux intervenants sociaux et métiers historiques du travail social ? TROIS REGISTRES DE QUESTIONNEMENTS POSSIBLES : • Relatifs aux pratiques professionnelles : > Comment concilier massification des problématiques sociales à traiter et approche singulière des situations requise en termes d’intervention sociale ? > Comment favoriser l’approche globale des personnes en situation de pauvreté par les travailleurs sociaux? 4 - Synthèse d’un programme de recherche pluri-institutionnel sur l’observation des emplois et des qualifications des professions de l’intervention sociale, sous la direction de Jean Noël CHOPART (programme animé par la DRESS et la MiRe), DUNOD, juin 2000 Une réunion de coordination et d’étape dans chaque région, regroupant tous les animateurs des groupes de travail, l’ANSA et la DRJSCS, sera organisée fin février. Chaque groupe de travail se réunira au minimum trois fois, selon un ordre du jour qui pourrait être le suivant : 1. réunion de présentation de la démarche, partage des constats (diagnostic) et problématisation/ priorisation des questions à traiter 2. identification des enjeux de la thématique, échanges sur les pratiques inspirantes et les enseignements à en tirer 3. identification des premières préconisations et préparation de la restitution pour les assises Chaque groupe désignera, en plus des co-animateurs, un preneur de notes des réunions et un rapporteur pour les assises. Les groupes travaillant sur la place de l’usager devront veiller à élaborer ensemble une restitution conjointe pour les assises. 31 ANNEXE 4 ÉQUIPE PROJET ATTS AUVERGNE / RHÔNE-ALPES Institution Nom Prénom Fonction Vice-présidente en charge de la formation professionnelle tout au long de la vie, des formations sanitaires et sociales et de l’apprentissage Conseil Régional Auvergne ARNAUD-LANDAU Conseil Général du Puy-de-Dôme BERNAZ Philippe Directeur général de la solidarité et de l’action sociale Conseil Général de l’Allier BOUREZ Catherine Directrice territoriale des solidarités et du vivre ensemble ARS Auvergne BRUNEL Marie-Christine Directrice de l’offre ambulatoire, de la prévention et de la promotion de la santé ARS CHAMBE Fabienne Direction de la stratégie et des projets ARS Auvergne DUMUIS François Directeur général DRJSCS Rhône-Alpes El MISSAOUI Fatima Chargée de mission service égalité des chances et politique de la ville Conseil Général de la Drôme EVANO Brigitte Directrice adjointe des territoires d’action sociale DGCS GARCIA Anne-Marie Conseil Général de la Loire GAUTIER Nicole Directrice pôle social territorial Conseil Général de la Drôme GENTHON Alain Vice-président solidarité Conseil Régional Rhône Alpes GHIZZO Karine Service formation sanitaires et sociales Conseil Régional Auvergne GIRONDE ANSA GROUES Emilie Chargée de mission ANSA GUERIN Gabrielle Chargée de mission DRJSCS Auvergne LAGNEAU Véronique Directrice régionale adjointe Conseil Général de la Drôme LAMUR-BAUDREU Anne-Claude Directeur général adjoint Conseil Général de la Drôme DRJSCS Rhône-Alpes LESBROS-ALQUIER Astrid Chef du pôle emploi, formations, certifications Conseil général de l’Isère LIMON Monique Directrice service insertion DRJSCS Rhône-Alpes MAY-CARLE Françoise Directrice régionale adjointe DRJSCS Rhône-Alpes MORENS Jocelyne Chargée de mission cohésion sociale Conseil Régional Rhône-Alpes PERRIN Florence Vice-présidente déléguée formations sanitaires et sociales et à la vie étudiante ANSA PION Florence Responsable projet Conseil Général du Rhône TREVISAN Fabien Conseiller technique pôle ressources et territoires Responsable du pôle sanitaire et social ASSISES INTERREGIONALES DU TRAVAIL SOCIAL / AUVERGNE ET RHONE ALPES 5 LES ASSISES INTERREGIONALES MEMBRES COPIL ATTS AUVERGNE AUVERGNE / RHÔNE-ALPES / RHÔNE-ALPES (suite) ANNEXE Institution Nom Prénom Fonction URIOPSS AIGRET Julie Directrice CFDT AILLARD Pierrick Secrétaire général de l'union départementale du Rhône CFDT ALSAFRANA Colette Secrétaire générale du syndicat CFDT santé sociale du Rhône Conseil Général de l'Isère ARIAS José Vice-président cohésion sociale Conseil Régional Auvergne ARNAUD-LANDAU DGCS BACHSCHMIDT Carole Chargée de la sous-direction des professions sociales, de l'emploi et des territoires Conseil Général du Puy-de-Dôme BERNAZ Philippe Directeur général de la solidarité et de l'action sociale UNIFED RA BERNELIN Thierry Secrétaire régional Rectorat de Lyon BOCQUET Danièle Conseil Général de l'Allier BOUREZ Catherine Directrice territoriale des solidarités et du vivre ensemble ARS Auvergne BRUNEL Marie-Christine Directrice de l'offre ambulatoire, de la prévention et de la promotion de la santé Conseil Général de l'Ardèche CAMPESE Anne-Claire Direction solidarité mobilité CCAS CAULT-FUTY Christine Directeur Conseil Général de l'Isère CESARI Stéphane Directeur général adjoint chargé de la vie sociale ARS CHAMBE Fabienne Direction de la stratégie et des projets ORSPERE CHAMBON Nicolas Sociologue Conseil Général de l'Ain CLEMENT Thierry Directeur général adjoint solidarité DIPJJ COINTE Orane Responsable du pôle territorial de formation de l’école nationale de protection judiciaire de la jeunesse MRIE CONDAMIN Yvon Président UREI Rhône-Alpes CONSIGNY Laurent Secretaire général CREAI CORBET Eliane Directrice UNAFORIS CORNIER Chantal Directeur général représentant UNAFORIS RA URML DARNE Jacky Président CESER DESCLOZEAUX Sybille Présidente Armée du Salut DUFILS Brigitte Directeur général Cité de Lyon Ars Auvergne DUMUIS François Directeur Général DRJSCS Rhône-Alpes El MISSAOUI Fatima Chargée de mission pôle du service égalité des chances et politique de la ville CCAS de Grenoble ESTABLE Vincent Directeur général Vice Présidente en charge de la formation professionnelle tout au long de la vie, des formations sanitaires et sociales et de l’apprentissage 33 ANNEXE 5 MEMBRES COPIL ATTS AUVERGNE / RHÔNE-ALPES (suite) Institution Nom Prénom Fonction Conseil Général de la Drôme EVANO Brigitte ARFRIPS GAGO Abel DGCS GARCIA Anne-Marie Conseil Général de la Loire GAUTIER Nicole Directrice pôle social territorial Conseil Général de la Drôme GENTHON Alain Vice-président solidarité Conseil Régional Rhône Alpes GHIZZO Karine Service formation sanitaires et sociales Conseil Régional Auvergne GIRONDE DGIPJJ GOLLIN Marielle Conseil Régional Rhône Alpes GORCE Catherine Responsable du service DEFI3S DIPJJ GOUNEL Eric Directeur interregionnal DIPJJ GRIMAUD Corinne Directrice des ressources humaines de la direction interrégionale ANSA GROUES Emilie Chargée de mission ANSA GUERIN Gabrielle Chargée de mission Association le Tremplin HABOUZIT Patrick ARFRIPS HALTER William Président Collectif Pauvreté Précarité HAMELIN Philippe Directeur DRJSCS Auvergne LAGNEAU Véronique Directrice régionale adjointe Conseil Général de la Drôme LAMUR-BAUDREU Anne-Claude Directeur général adjoint Conseil Général de la Drôme Union Régionale CFDT LE GAC Elisabeth Secrétaire régionale DRJSCS Rhône-Alpes LESBROS-ALQUIER Astrid Chef du pôle emploi, formations, certifications Pôle Emploi LESCURE Patrick Directeur régional CRDSU LEVEQUE Louis Président Conseil Général de l'Isère LIMON Monique Directrice service insertion URML LONGO Rémy Délégué régional DRJSCS Rhône-Alpes MAY-CARLE Françoise Directrice régionale adjointe ARFRIPS MONBEIG Michel Directeur général DRJSCS Rhône-Alpes MORENS Jocelyne Chargée de mission cohésion sociale Rectorat de Lyon MOULIN-CIVIL Françoise Rectrice Conseil Général de l'Ardèche NICOLLET Zhor Direction solidarité mobilité CCAS de Grenoble NOBLECOURT Olivier Vice-président solidarité Directrice adjointe des territoires d'action sociale Responsable du pôle sanitaire et social ASSISES INTERREGIONALES DU TRAVAIL SOCIAL / AUVERGNE ET RHONE ALPES ANNEXE 5 MEMBRES COPIL ATTS AUVERGNE / RHÔNE-ALPES (fin) Institution Nom Prénom Fonction DRDFE PALANDJIAN Elsa Déléguée régionale ARS PATUREAU-MIRAND Béatrice Inpecteur des affaires sanitaires et sociales département de la promotion de la santé et de la prévention des risques sanitaires Conseil Régional Rhône-Alpes PERRIN Florence Vice-présidente déléguée formations sanitaires et sociales et à la vie étudiante Union régionale FO PICHOT Arnaud Coordinateur régional DIPJJ PILLET Lyne Directrice des politiques éducatives et de l’audit de la direction interrégionale ANSA PION Florence Responsable projet Conseil Général de l'Ardèche PION Brigitte Direction solidarité mobilité (UT) CAF de Lyon ROULET Sandrine Sous-directrice de l'action sociale FNARS SIBELAS Audrey Déléguée régionale FNARS SILVENTE Francis Président CAF de Lyon SIMONNOT Philippe Directeur général CAF de Lyon TIXIER Marc Président Conseil Général de la Haute-Savoie TORMENTO Philippe Directeur général adjoint des services Conseil Général du Rhône TREVISAN Fabien Conseiller technique pôle ressources et territoires Union régionale CGT VALLA Martine Réprésentante CREAI VOLKMAR Claude Directeur Général Conseil Général de l'Ardèche VOLLE Marc Direction solidarité mobilité (UT centre) ORSPERE ZEROUG VIAL Halima Directrice Conseil Général de la Savoie Président Conseil Général du Cantal Président Conseil Général de la Haute-Loire Président CAF Directeur ISTRA Directeur CNFPT Directrice ANEF Directeur Association des maires ruraux Président Association régionale Auvergne de l'union sociale pour l'habitat Directeur Union régionale de l'habitat des jeunes Déléguée régionale 35 ANNEXE 6 LES PRATIQUES INSPIRANTES AUVERGNE / RHÔNE-ALPES Titre de la pratique Institution Territoire Champ d'intervention Charte territoriale de cohésion sociale du Pays de Lafayette Association du Pays de la Fayette Haute-Loire Gouvernance Locale / LCE Système d'Echange Local : La Mancelle Association la Mancelle Cantal Accompagnement social / démarche participative Comité des usagers CAF 69 Rhône Accompagnement social / démarche participative Parcours spécifique travail social et séparation CAF 69 Rhône Complémentarité des métiers Commission locale d'action sociale Conseil Général 26 Drôme Gouvernance Locale / LCE Les ateliers locaux du vivre ensemble Conseil Général 03 Allier Gouvernance Locale / LCE Plate forme téléphonique : Drôme solidaire Conseil Général 26 Drôme Accompagnement social / démarche participative Elaboration d'un référentiel d'évaluation en protection de l'enfance Conseil Général 38 Isère Complémentarité des métiers Forum Territoriaux RSA Conseil Général 38 Isère Accompagnement social / démarche participative Mobilisation du réseau primaire dans le cadre des situations de protection de l'enfance Conseil Général 38 Isère Accompagnement social / démarche participative Théâtre Forum Conseil Général 38 Isère Accompagnement social / démarche participative Commission d'aide aux aidants de personnes âgées Conseil Général 42 Loire Accompagnement social / démarche participative Groupe ressource RSA Conseil Général 69 Rhône Accompagnement social / démarche participative Femmes de Tout Horizon : une expérience inventive et dynamisante avec un groupe ISTRA Puy de Dôme Accompagnement social / démarche participative Groupes Territoriaux Mairie de St Fons Rhône Complémentarité des métiers Rencontres territoriales Auvergne relatives au Plan pauvreté Préfecture de Région Région Auvergne Lutte contre les exclusions Rencontres territoriales Rhône-Alpes relatives au Plan pauvreté Préfecture de Région Région Rhône-Alpes Lutte contre les exclusions Recherche-Action sur la participation des bénéficiaires dans le cadre du dispositif RSA Université de St Etienne / Conseil Général 42 Loire Accompagnement social / démarche participative Atelier "Accompagnement social et émancipation, quelle place pour l'usager ?" URI CFDT Rhône-Alpes et Auvergne Saint-Etienne Accompagnement social / démarche participative ASSISES INTERREGIONALES DU TRAVAIL SOCIAL / AUVERGNE ET RHONE ALPES 7 LES ASSISESCONTRIBUTIONS INTERREGIONALES ATTS AUVERGNE AUVERGNE / RHÔNE-ALPES / RHÔNE-ALPES (suite) ANNEXE Intitulé de la contribution Institution Contribution de la CAF de la Drôme CAF de la Drôme Contribution de la CGT Rhône-Alpes aux ATTS CGT Rhône-Alpes Temps donné aux projets, l'implication de l'institution Direction de l'action sociale de Mauriac Contribution aux EGTS DRJSCS Auvergne Pour une R-évolution du travail social FNARS Rhône-Alpes Quelle place et quelle participation pour les usagers de l'intervention sociale ? FNARS/MRIE Contribution pour les Assises du Travail Social Groupe ATD Quart-Monde de Chalon-sur-Saône La place de l'usager Pierre VIDAL NAQUET Travail social, intervention sociale Pierre VIDAL NAQUET Dans le champ des politiques de lutte contre la pauvreté et les exclusions, quelles complémentarités entre travail social et intervention sociale UNAFORIS/ CRDSU Référentiel métier directeur d'une structure d'actions collectives visant la transformation sociale, le développement du pouvoir d'agir et portant les valeurs de l'éducation populaire URACCS, URHAJ, MJC Rhône-Alpes Contribution aux ATTS URI CFDT Rhône-Alpes et Auvergne Dans un contexte de montée des inégalités sociales, comment améliorer les conditions de travail et la qualité des prises en charges? URI CFDT Rhône-Alpes et Auvergne Contribution de l'URIOPSS Rhône-Alpes URIOPSS Rhône-Alpes La recherche dans tous ses états ! pour une extension des expériences de recherche en travail social PREFAS Rhône-Alpes 37 NOTES ASSISES INTERREGIONALES DU TRAVAIL SOCIAL Graphisme : - 07/2014 AUVERGNE & RHONE ALPES www.auvergne.drjscs.gouv.fr / www.rhone-alpes.drjscs.gouv.fr ÉTATS GÉNÉRAUX DU TRAVAIL SOCIAL