
Dès 1989, le Bureau régional européen de l’O.M.S. émet une Charte de l’environnement et
de la santé qui stipule qu’une bonne santé et le bien-être
« exigent un environnement
propre et harmonieux dans lequel tous les facteurs physiques, psychologiques, sociaux et
esthétiques tiennent leur juste place. L’environnement devrait être traité comme une
ressource aux fins de l’amélioration des conditions de vie et du bien-être. »
(van
Steenberghe et Doumont, 2005).
En 19992, l’Organisation Mondiale de la Santé souligne que «
L’environnement est la clé d’une
meilleure santé »
. De nos jours,
« … des professionnels de la santé et de l’environnement
(Hendrick, 2001 ; Van Den Berg, 1997) estiment que certaines pathologies, telles que la
tuberculose, le saturnisme ou les troubles nutritionnels, peuvent être perçus comme le reflet
d’un environnement « malsain » qui intègre un ensemble de facteurs environnementaux et
sociaux tels que les conditions de vie des personnes (environnement bio-physique comme
l’insalubrité du logement, l’humidité, l’air ambiant; les habitudes de vie telles que le
tabagisme, la malnutrition) et l’intégration sociale.
La plupart des facteurs mentionnés ne peuvent donc trouver de solutions purement
thérapeutiques, sans s’intéresser à la prévention « classique » qui dépasse largement le
champ de la médecine. »
(van Steenberghe et Doumont, 2005).
Dès lors, une approche cohérente de la santé doit également intégrer cette dimension
environnementale au sein de la santé publique.
La « santé publique » selon Agren G., (2003) dépend finalement du type de société dans
laquelle nous souhaitons vivre.
« Il y a un lien très étroit entre démocratie, participation,
égalité et sécurité sociale d’une part et d’autre part une bonne santé publique ».
Il en va de même pour la perception de la « promotion de la santé » et de « l’éducation
pour la santé ». Des différences existent au sein des pays européens et/ou anglo-saxons.
Prenons l’exemple décrit par Morin R. (2007) qui décrit la situation de la France et du
Québec. Selon cet auteur, le concept de promotion de la santé est largement plus répandu
au Québec que le concept d’éducation pour la santé
« … qui n’est réservé que pour désigner
une stratégie de promotion de la santé parmi d’autres. C’est tout le contraire en France où
l’éducation pour la santé est plus répandue que la promotion de la santé. Ces distinctions se
reflètent parfaitement dans les mandats confiés aux organisations publiques françaises et
québécoises. Ainsi, en France, l’institut national de prévention et d’éducation pour la santé
met en œuvre surtout des interventions qui visent les changements de comportements
individuels alors qu’au Québec, l’institut national de santé publique intègre dans sa mission
toute une variété d’interventions, notamment celles qui visent directement la création
d’environnements favorables à la santé
».
2 Conférence ministérielle “santé et environnement” organisée par l’OMS, Londres, juin 1999, citée par van
Steenberghe E. et Doumont D., (2005)
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