
(16) sàbà dírá ù mà.      ‘On leur a donné trois.’ 
(17) wooro tàrà à fè.      ‚Il en a pris six.’ 
Mais contrairement à ces numéraux cardinaux en fonction d’attribut, les numéraux désignant 
la monnaie peuvent former à eux seul (de 5 à 50F, les autres étant formés par addition, par 
conséquent complexes) la NP, car le substantif, doromè ‘unité de monnaie 5F’, qui peut se les 
adjoindre est le plus souvent absent. 
(18) doromè má soro à kùn.      ‘On n’a pas trouvé 5 francs sur lui.’ 
(19) mùkàn tí mùrû ìn soro.     ‘100 francs ne suffisent pas pour avoir ce couteau là.’ 
(20) kèmè tí ù bóló.         ‘Je n’ai pas 500 francs.’ 
3.1.6. Les adverbes 
Il s’agit des adverbes non composés de temps bì, sínín, et de lieu yàn, yèn. Ils ne sont pas en 
fait des nominaux, mais ils le deviennent par transfert, pour la simple raison qu’ils remplissent 
les fonctions syntaxiques propres aux nominaux.  
(21) bì mán dí.   ‘Aujourd’hui n’est pas bon.’ 
(22) sínín ká jàn.   ‘Demain, c’est loin.’ 
En outre bì et sínín peuvent, dans de rares cas, apparaître dans une construction syntaxique où 
ils peuvent s’adjoindre tout comme les nominaux ordinaires l’élément détermination, ce qui 
les rapproche des nominaux. Voici un exemple: 
(23) à bï` ní à sínîn joro bí án ná.    ‘On  a peur pour son présent et son avenir’ 
3.2. La NP simple élargie 
On vient de voir plus haut que le substantif ou des mots d’une autre catégorie grammaticale  
qui se comportent syntaxiquement comme lui et qui, à notre avis, sont dépourvus de toute 
caractéristique de composés ou de dérivés, forment une NP qu’on peut qualifier de simple. 
Nous essayerons ici de décrire les expansions ou selon Dumestre (1994) les périphéries de la 
NP simple. La NP simple peut être élargie par: 
 
3.2.1. L’élément de la détermination 
L’élément de  la détermination est une  voyelle de ton haut toujours  identique à la  voyelle 
finale du substantif suivie d’un ton bas flottant (Diallo 1989). Mais dans la graphie, il est 
réduit ici à une voyelle avec un accent circonflexe. 
(24) mìshî bí wòtórô sàmà.     ‘La vache tire la charrette.’ 
(25) nono sànnà.       ‘Le lait a été acheté.’ 
(26) sòkô má jènì.       ‘La viande n’a pas été grillée.’  
 Le comportement tonal de l’élément de détermination est, comme il a été indiqué plus haut, 
qu’il abaisse un ton haut suivant de son niveau normal. En un mot, il provoque chez un ton 
haut suivant le phénomène du downstep, pendant qu’il ne se manifeste pas du tout devant un 
ton bas suivant. 
 
3.2.2. Le morphème du pluriel 
Le morphème du pluriel est représenté phonologiquement par la voyelle u de ton bas. Aussi 
bien les substantifs à la forme indéterminée que déterminée peuvent s’adjoindre le morphème 
du pluriel. Déjà, on a vu que l’élément de la détermination constitue une expansion pour la 
NP. Le morphème du pluriel sera représenté ici orthographiquement par l’approximant w. 
(27) sàmàw nànà.       ‘Des éléphants sont venus.’ 
(28) sàmâw nànà.       ‘Les éléphants sont venus.’ 
Ainsi, nous ne partagerons pas, en ce qui concerne la variante décrite ici,  l’avis de Creissels 
qui pense que l’adjonction du morphème du pluriel à un substantif suppose la présence de 
l’élément de détermination chez ce substantif. Il écrit (1978:44):  
En effet, on peut admettre avec M. Houis que la suffixation de la marque du pluriel à un nom 
présuppose que ce nom soit affecté de la modalité "défini".