RESUME
L’insertion professionnelle des jeunes en fin de scolarité obligatoire est devenue un problème
récurrent et d’actualité. Dans le cadre de cette recherche, nous avons approfondi cette
problématique en nous focalisant sur les difficultés que rencontrent les jeunes d’origine
étrangère, vivant en Suisse, pour trouver une place d’apprentissage. Plus particulièrement,
nous nous sommes intéressées à l’influence des représentations sociales sur l’origine
culturelle en rapport avec l’insertion professionnelle des jeunes en fin de scolarité obligatoire.
Pour ce faire, nous avons effectué une étude exploratoire auprès de l’Office de
Perfectionnement scolaire, de Transition et d’Insertion (OPTI) d’Aigle et entamé des
démarches de récoltes de données à l’aide de questionnaires envoyés aux employeurs1 du
canton de Vaud. Ces démarches nous ont permises de déterminer en quoi l’origine culturelle
influence sur l’insertion professionnelle des jeunes à la recherche d’une place d’apprentissage.
Les réponses obtenues ont permis de mettre en lumière l’importance que les employeurs
accordent à une bonne compréhension ainsi qu’une bonne expression orale et écrite de la
langue française de la part de l’apprenti. C’est l’un des facteurs principaux qui peut
discriminer les jeunes d’origine étrangère lors du processus d’embauche. Les mœurs et
coutumes, souvent différentes d’un pays à un autre, font également partie des raisons à
l’origine d’une certaine « discrimination » à l’égard de la personne considérée comme
« étrangère ». Par exemple, la ponctualité est considérée par les employeurs du canton de
Vaud comme étant un critère d’embauche prépondérant lors du choix de l’apprenti.
Cependant, selon les employeurs questionnés, les jeunes d’origine étrangère n’ont pas
toujours conscience de cette importance en raison de leur origine culturelle qui n’inculque pas
forcément ce type de valeur, valeur pourtant ancrée en Suisse.
Différents préjugés et stéréotypes, ainsi que de fortes généralisations telles que « tous les
étrangers ont des difficultés en français » ou « tous les étrangers sont moins ponctuels que les
Suisses », ont été révélés grâce à notre étude et nous ont amené à mieux comprendre les
raisons pour lesquelles un jeune d’origine étrangère rencontre plus de difficultés qu’un jeune
suisse à trouver un apprentissage. De plus, cette étude a démontré que l’importance attribuée
aux critères d’embauche varie selon le domaine professionnel et d’un employeur à l’autre,
rendant ainsi difficile le préparatif des jeunes en recherche d’un apprentissage.
MOTS-CLES
Insertion professionnelle – Jeunes – Origine culturelle – Apprentissage – Représentations
sociales.
1 Dans ce travail, le masculin est utilisé pour les deux genres par souci de simplicité.