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Société canadienne du cancer - Division du Québec / Soins de fin de vie au Québec
SOMMAIRE
Démarche de la SCC
La SCC prend part à l’étude du projet de loi sur les soins de fin de vie afin de faire entendre la voix des per-
sonnes atteintes de cancer et faire valoir leurs besoins en matière de soins palliatifs. La présente réflexion
est le fruit de nos 75 ans de soutien auprès des personnes atteintes de cancer, mais aussi de façon plus ciblée
d’une démarche de recherche par entretiens qualitatifs réalisée auprès de professionnels, de proches et
de bénévoles ayant vécu de près l’accompagnement en fin de vie.
Si les soins palliatifs sont considérés dans l’actuel projet de loi sur les soins de fin de vie, et si d’au-
cuns s’entendent pour affirmer que les soins palliatifs constituent la réponse par excellence à la vaste
majorité des situations de fin de vie, cette réponse n’est pas offerte à tous à l’heure actuelle. Pour y
remédier, il faudra y mettre l’énergie, les ressources et le personnel, mais aussi la volonté politique.
Introduction et contexte
Avec une population vieillissante et des progrès médicaux qui ont des effets spectaculaires sur la survie,
l’accroissement des besoins palliatifs en fin de vie est manifeste. Cependant, beaucoup de travail reste à
faire pour développer une véritable culture palliative. Une proportion importante des citoyens n’ont pas
accès à des soins palliatifs au moment où ils en ont besoin et à l’endroit de leur choix.
En ce moment, les soins palliatifs seraient accessibles pour 20 à
60 % des personnes qui en ont besoin, selon les régions. Il man-
querait plus de 100 lits palliatifs dans le réseau et les maisons de
soins; 20 % des Centres de santé et de services sociaux (CSSS)
affirment ne pas disposer d’une équipe de soins palliatifs à domi-
cile. L’actuel plan de développement des soins palliatifs prévoit
une atteinte des objectifs pour 2015. Tiendra-t-il ses promesses?
Ces lits seront-ils accompagnés des équipes dédiées nécessaires
et quel sera le niveau de soins auquel les personnes en fin de vie
pourront s’attendre?
Les soins palliatifs prolongent la vie des patients et permettent
de dispenser des soins moins coûteux. De fait, de nombreuses
juridictions parviennent à les offrir à leur population de façon plus
large que ce n’est le cas au Québec. Il est démontré que les per-
sonnes qui reçoivent des soins palliatifs en plus des soins habituels
se rendent moins souvent à l’urgence, passent moins de jours à
l’hôpital par année, et que les coûts reliés à leurs soins sont moins
importants. Elles sont aussi plus susceptibles de mourir à la mai-
son. C’est à domicile que souhaitent mourir sept Québécois sur
dix et c’est exactement la même proportion qui craint de ne pas
recevoir les soins adéquats lorsqu’eux-mêmes seront en fin de vie.
Recommandations sur le projet de loi sur les soins de fin de vie
Le projet de loi no 52 nous apparaît en continuité avec l’esprit de la Commission, étant donné que le législa-
teur aura choisi de se pencher sur la problématique de la fin de vie dans sa globalité, de mettre de l’avant
le continuum des soins de fin de vie et de doter la thématique d’un organe de réflexion, afin d’alimenter les
décideurs. En soi, il s’agit là de progrès par rapport à notre lien collectif à la fin de vie.