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Etat initial faune aquatique sur le site de Menciol les Hauts à Saint André. 23/12/2014.
1 Cadre de l’étude
Ce diagnostic écologique s’inscrit dans le cadre du projet d'emprunt de matériaux au lieudit Menciol
les Hauts par la société GUINTOLI. L’état initial réalisé dans le cadre de la présente a pour objet
d’identifier les enjeux écologiques concernant la faune aquatique sur les milieux concernés par le
projet, dans le contexte plus global du bassin versant de la rivière Saint Jean.
L’état initial des milieux aquatiques a été dressé à partir des données disponibles (étude continuité
DIREN, Réseau RCS de l’Office de l’Eau) et au travers d’inventaires complémentaires (poissons
crustacés et macro-invertébrés) réalisés à proximité immédiate du site d’emprunt projeté, sur la
Grande Rivière Saint-Jean et ses affluents.
Les groupes faunistiques pris en compte dans la présente étude
La faune aquatique est très diversifiée, comprenant des vertébrés (poissons) ainsi que des invertébrés
(insectes, crustacés, mollusques, ...). Historiquement, ces groupes sont étudiés séparément compte
tenu des techniques d’échantillonnage, mais également de cycle écologique. On étudiera alors
distinctement :
1. La macrofaune, vertébrés et invertébrés, comprenant les poissons et les crustacés
décapodes. Les espèces de poissons et de macro-crustacés indigènes de La Réunion sont
toutes migratrices :
o Espèces amphidromes : elles se reproduisent en rivière. A l’éclosion les larves
dévalent en mer. A l’issue de la phase marine larvaire (de quelques semaines à
plusieurs mois), les post-larves ou juvéniles colonisent les cours d’eau. En rivière, les
individus grandissent jusqu’à l’âge adulte pour se reproduire à leur tour. La majorité
des espèces possèdent ce cycle de vie, dont : les bouche-rondes S. lagocephalus et
C. acutipinnis (adultes des bichiques), la chevaquine A. serrata,
o Espèces catadromes : elles se reproduisent en mer. A l’issue de la phase larvaire
marine les post-larves ou juvéniles colonisent les eaux douces jusqu’à maturité
sexuelle. Les adultes effectuent ensuite une migration en mer pour se reproduire. Les
anguilles (Anguilla sp.) et les poissons plats (Kuhlia sp.) sont les principales espèces
catadromes.
Il en résulte que tous les poissons et macro-crustacés indigènes présents en rivière ont accompli leur
phase larvaire en mer et ont dû coloniser le cours d’eau depuis l’embouchure : ces espèces sont très
sensibles à la présence d’obstacles qui pourraient perturber cette longue migration. La pêche
(bichiques), les seuils en rivière mais également les cassés ou les assecs naturels limitent la
colonisation de ces espèces de l’aval vers l’amont en fonction des espèces, de leurs exigences
d’habitats et de leurs capacités de franchissement.
En rivière, ces espèces sont sensibles à la quantité et à la qualité des habitats (surface mouillée,
diversité des conditions hydro-écologiques). En particulier, le colmatage des interstices par des
particules fines réduit les ressources alimentaires ainsi que la qualité des habitats pour la reproduction
des bouche-rondes (adultes des bichiques).