en effet à donner la priorité à la prévention, afin de diminuer la production de déchets ; mais elle vise aussi à favoriser le
recyclage et la valorisation des déchets produits par une collecte sélective de ceux-ci [B12].
L’impact de l’activité « construction » sur l’environnement naturel et humain sera également étudié au travers des rejets gazeux,
liquides et solides et de la consommation d’énergie.
L'idée d'employer tous les produits issus d'un processus de fabrication - et donc y compris les sous-produits1, qui sont des
produits différents de celui que l'on veut produire en principal, le déchet étant le « sous-produit » ultime - n'est pas neuve pour
l'homme. C'est particulièrement vrai dans le domaine agricole, le phénomène étant plus récent dans l'industrie. Dans ce domaine
[B3], le développement de l'emploi de certains déchets s'est fait en parallèle avec le développement de l'industrie lourde, ce qui
semble normal dans la mesure où les déchets produits par les industries du charbon ou du fer étaient relativement facilement
assimilables à des granulats ou incorporables dans des liants (Tableau 1).
Tableau 1 – déchets valorisés en France dans le domaine de la construction
Type de déchet Année
étude de l'emploi du laitier granulé en cimenterie 1880
acceptation en France en 1928
mais emploi pour le métro dès 1900
étude du laitier concassé en ballast 1885
1,25 106 tonnes 1952
laitier de haut)-fourneau expansé -brevet en 1900
début des emplois du laitier granulé dans la route 1955
laitier pré broyé dans la route 1970
schistes houillers noirs ou rouges Années 1950
cendres volantes de houilles (route) Environ 1960
cendres - ciment 1960-65
graves - cendres 1968
cendres - chaux - gypse 1968
Avec le temps, l'offre en déchets qui, au départ, était limitée qualitativement et très importante quantitativement, s'est diversifiée
de plus en plus, avec les industries du pétrole, des plastiques, des caoutchoucs, de la chimie,...
La rencontre avec l'industrie routière [B4] et le génie civil [B5] s'est faite progressivement après la seconde guerre mondiale et a
connu une accélération importante dans le début des années 90, de par la demande et l'exigence accrues de matériaux, tant en
quantité qu'en qualité : si, au départ, les déchets étaient utilisés principalement comme remblais ou agrégats, ce sont plus tard
des liants, des additifs,... qui se sont développés.
Dans le cadre de ce rapport, nous avons uniquement envisagé les matériaux qui interviennent dans le cycle de vie des
constructions et bâtiments ; d’autres matériaux, comme les phosphogypses ou encore les mâchefers d’incinération d’ordures
ménagères (MIOM), qui peuvent être valorisés dans le domaine de la construction, ne font pas partie de ce cycle et ne sont pas
repris dans cette étude.
1 La notion de sous-produit n’existe pas dans la législation wallonne. Même si le terme est employé dans le langage courant,
selon la législation, la production au cours d’un procédé industriel d’autres « produits » que ceux recherchés correspond à la
génération de déchets (et non de sous-produits), même si ces derniers sont valorisables. Ces « déchets » perdent leur caractère
de déchet une fois qu’ils ont été mis en œuvre.
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