Cours de Sociologie Politique
A. Zambiras
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→ les goûts des personnes ne sont pas aussi « libres » qu’on pourrait le croire, et ils
sont en large part déterminés par le milieu social d’origine des personnes.
Transition I→II : Ms cet exemple nous invite aussi à revenir sur la conception Durkheimienne de la société et à la
complexifier, notamment pcq la vision de Durkheim permet difficilement de penser la notion de conflits entre ces
différents groupes sociaux
3) Les invisibles de la sociologie Durkheimienne
Dans l’ensemble du dossier se déploie la proposition que nous sommes façonnés par la société, par le groupe dont
nous faisons partie. Dans cette partie, on va se demander ce que cette proposition exclut.
a) Une société non homogène
i) Complexifier l’hypothèse de Durkheim grâce au doc sur les prénoms dans différentes classes sociales :
montre l’existence de groupes sociaux ;
• on peut même parler d’une cartographie du monde social : exemple du graphique VI : tracer
ligne au niveau du taux de diffusion du prénom « Sylvie » en 1950 chez les cadres, les autres
catégories s’en éloignent comme des « zones » géographiques, et finissent par rattraper leur
retard
→ il faut prendre en compte les différentes composantes de la société ; Durkheim raisonne à partir
de la notion de « société » au sens large, il faut complexifier et prendre en compte les différents groupes
sociaux.
ii) Durkheim postule une société homogène et cohérente, avec des comportements humains entièrement et
identiquement façonnés par le corps social
• L’invisible = possibilité de conflit social : comment penser le conflit social ? Vision d’une
société sans conflit (Aron 390) où règnerait accord sur le bien/mal (dans texte de Durkheim,
idée que tout le monde est d’accord sur le droit etc.) ; une réalité lissée
• Même remarque à Mead p.252: « la nature humaine est éminemment malléable, obéit
fidèlement aux impulsions que lui communique le corps social » : comment penser la
diversité du corps social (en France, tous les hommes ne sont pas agressifs et toutes les
femmes soumises).
b) Le libre-arbitre est-il possible ?
• L’idée qu’on est entièrement façonnés par la société supprime toute subjectivité Durkheim p6 :
« quand je m’acquitte de ma tâche de frère, d’époux, ou de citoyen […] je remplis des devoirs
qui sont définis, en dehors de moi »
→ on n’aime son frère parce que c’est un devoir, pas par choix, mais cette idée
supprime aussi l’idée qu’on puisse ne pas aimer son frère ;
autre formule qui montre la suppression du libre arbritre p.6 « la plupart de nos
idées et de nos tendances ne sont pas élaborées par nous » ;
ou encore : 1ère page : « [à propos des devoirs de frère] Alors même qu’ils sont
d’accord avec mes sentiments propres et que j’en sens intérieurement la réalité,
celle-ci ne laisse pas d’être objective ; car ce n’est pas moi qui les ai faits »
Si ces normes de conduites ne sont pas dans les consciences individuelles, où
sont elles ? Durkheim supprime l’individu mais c’est lui qui porte ces manières
d’être et de faire