• Les Mapuche, habitants du Sud de l’actuel Chili, furent tout d’abord des chasseurs puis, suivant
l’exemple des Diaguita, ils se tournèrent vers des cultures sédentaires comme celles du maïs, de la
pomme de terre et des poivrons. Ils complétaient leur alimentation avec du gibier et du poisson
pêché dans l’océan Pacifique. Ils se servaient d’outils de pierre pour les moissons, la construction
des maisons et des enclos des lamas.
Ils menaient parfois des offensives sur les villages voisins, qu’ils fussent de la même famille
linguistique ou non. Leur caractère guerrier fut un atout pour résister à Topa Inca qui ne put les
soumettre. Ils s’organisèrent pour la résistance en élisant des chefs de guerre et conservèrent cette
attitude face aux Européens devant lesquels ils ne s’avouèrent vaincus qu’en 1880.
• Les Guarani, autre peuple d’agriculteurs et de guerriers, vivaient à l’est des territoires des
Diaguita, au-delà du désert du Gran Chaco. Originaires du bassin de l’Amazone au Brésil, ils
occupaient les forêts semi-tropicales de l’actuel Paraguay. Observant une stricte répartition des
rôles, les hommes chassaient et pêchaient tandis que les femmes s’occupaient des cultures.
Les Guarani vivaient par familles élargies dans des huttes qui pouvaient contenir jusqu’à
cinquante personnes dormant dans des hamacs. Les villages comptaient entre vingt et trente
maisons. Leur système politique était décentralisé et chaque groupe vivait sur un territoire
délimité. Les Guarani souffrirent des raids des peuples nomades du Gran Chaco.
Au contraire, les groupes d’Indiens du Sud de l’Argentine, depuis le Chaco jusqu’à la Patagonie
en passant par les collines de la région de Córdoba et la Pampa, étaient des chasseurs nomades aux
modes de vie bien différents. Ils furent particulièrement rétifs à l’installation des Espagnols sur
leur territoire.
Ces individus, contrairement à ceux évoqués précédemment, vivaient au jour le jour, sans jamais
disposer d’aucun surplus de nourriture. Les groupes nomades résidaient dans des camps
temporaires formés d’une dizaine de toldos, des tentes rondes recouvertes de peaux animales.
Les décisions, surtout quand il s’agissait de faire la guerre, étaient prises par les chefs lors de
conseils réunissant la communauté après consultation des chamanes en lien étroit avec les esprits.
Ces chamanes pratiquaient également la médecine et des rituels animistes qui donnaient un sens
aux phénomènes naturels. Les groupes étaient très indépendants les uns des autres et très souvent
antagonistes.
Voyons tout d’abord les peuples du Chaco, dépression située entre les Andes, les montagnes
méridionales du Brésil et celles de la région de Córdoba. Tantôt aride et désertique, tantôt soumise
à des précipitations si fortes qu’elle devient marécageuse, cette région est particulièrement hostile
à l’occupation humaine. Les groupes ethniques et culturels y sont nombreux et variés mais sept
d’entre eux s’imposent. Les Guana étaient les seuls à cultiver le tabac mais tous en consommaient,
ainsi que du chanvre.
Les femmes construisaient les abris temporaires, tressaient des paniers et faisaient de la poterie
tandis que les hommes étaient à la chasse ou au combat. Les missionnaires jésuites qui arrivèrent
les premiers dans le Chaco témoignent du rôle prégnant des combats dans la vie quotidienne de
ces groupes au tempérament belliqueux.
Les Espagnols attendirent trois cents ans pour s’installer dans le Chaco après des rencontres
malheureuses avec ses habitants.
Les Charrua, autre groupe important de chasseurs, entretinrent des relations hostiles avec les
Européens. Divisés en cinq groupes, tous reliés les uns aux autres par la langue, ils habitaient les
régions de l’actuel Brésil, de l’Uruguay et du nord de l’Argentine.
Les hommes Charrua se peignaient le corps avant la bataille et se perçaient les lèvres, les oreilles
et le nez pour y introduire des coquillages ou bien des plumes. Ils se déplaçaient en canoës.
Eux aussi pratiquaient une décentralisation politique et sociale et, aux dires des missionnaires
jésuites, leurs chefs n’avaient que peu d’ascendant et d’autorité. Ils vivaient en petits groupes de
quelques dizaines d’individus mais s’alliaient parfois lors de guerres. Au combat, ils ne
témoignaient d’aucune pitié envers les femmes et les enfants des tribus opposées dont ils faisaient
des esclaves après les avoir capturés.
Plus au sud, dans la Pampa et jusqu’en Patagonie, vivaient des petites bandes de
chasseurs-cueilleurs. Outre les ressources que leur procurait le gibier local, ces peuples côtiers
amélioraient leur repas quotidien avec du poisson. Leurs outils, faits d’os et de pierre, étaient