Les roches présentes à Château-Queyras sont des métagabbros issus de la transformation à l’état solide
(métamorphisme) du gabbro océanique initial dans de nouvelles conditions de P° et T°.
Les schistes verts, présents au Chenaillet, qui y sont retrouvés, témoignent d’une accrétion océanique
s’accompagnant d’une hydratation et d’un refroidissement des roches (donc des minéraux) de la croûte
océanique. Leur présence loin de leur position initiale est également la preuve d’un déplacement par
l’eau dû à une érosion de la chaîne de montagnes.
Les schistes bleus en revanche, témoignent d’une T° qui reste peu élevée mais dans un contexte
d’augmentation de la pression qui n’est possible que par un enfouissement très profond des roches de
la croûte océanique. Cette augmentation de P° entraîne un « essorage » de ces roches se traduisant par
leur déshydratation, de plus en plus poussée à mesure que l’enfouissement se poursuit. Tout ceci
traduit l’existence d’une paléo-subduction.
En allant à une centaine de km vers l’est, dans la vallée du Pô, on arrive au Mont Viso où l’on trouve un 3ème type
de métagabbro : les éclogites. L’association minéralogique qui les caractérise traduit une augmentation de P°
par rapport aux schistes bleus. Cela prouve un enfouissement plus important dû à la poursuite de la subduction.
L’histoire des Alpes peut donc se résumer ainsi :
L’ouverture et l’expansion de l’océan Alpin :
- A débuté à la fin du Trias moyen, vers -230 Ma, par l’arrivée de l’eau et l’ouverture d’un rift (Lac
Besson)
- S’est poursuivie au Jurassique et au Crétacé inférieur, de -230 à -96 Ma, par l’ouverture d’une
dorsale et l’océanisation (Chenaillet)
Cet océan a ensuite commencé à se fermer, à partir du Crétacé supérieur et jusqu’à l’Éocène, de -96 à -
50 Ma, lors de mouvement de convergence (Cols du Lautaret, du Galibier et de l’Izoard) initiés par une
subduction (Château-Queyras).