11 mm) ; longueur de la patte postérieure : 12,5-13,5 mm ;
longueur du métafémur : 4-4,4 mm.
Larves du saut Emérillon : longueur totale hors pattes, hors
antennes, pyramide incluse : 16-17,2 mm (larves en éthanol) ;
largeur maximale de la tête : 5,2-5,4 mm (larves en éthanol) ;
largeur maximale de l’abdomen : 6-6,3 mm (larves en éthanol);
longueur de l’abdomen, pyramide anale incluse : 10-11,1 mm
(larves en éthanol); longueur de la patte postérieure : 12-13 mm;
longueur du métafémur : 4-4,3 mm.
Considérations écologiques
Les larves de M. pumila ont été récoltées dans deux
biotopes attenants à un ruisseau : une mare de quelques
mètres de diamètre et, proche de celle-ci, une zone maré-
cageuse. Comme je n’ai pas trouvé de larve de cette
espèce dans le ruisseau malgré une prospection intense,
il semblerait que M. pumila affectionne les eaux stag-
nantes. Malheureusement le trop faible échantillon ne
permet pas de conclure si l’espèce dénigre réellement
les milieux lotiques.
Larves et exuvies de B. praedatrix ont été récoltées
sur deux sauts, l’un sur le fleuve Sinnamary, l’autre sur
le fleuve Grand Inini. Sur ce dernier fleuve, sur deux
autres sauts de moindre importance, j’ai également pu
observer quelques exuvies et une larve de stade avancé
lors de l’expédition retour vers Saül, expédition laissant
malheureusement très peu de place à la récolte et à l’ob-
servation. Toutes les larves et les exuvies ont été obser-
vées au niveau de zones d’eaux rapides et tumultueuses,
zones où se développe l’herbe à koumarou (Mourera
fluviatilis Aublet, 1775, Podostemaceae). Les larves ont
été systématiquement trouvées en présence de cette
plante, la majorité des exuvies ont été récoltées ou vues
sur les rochers mêmes où croît M. fluviatilis,seules
quelques exuvies ont été observées peu de mètres en
aval, sur de gros blocs granitiques dont M. fluviatilis
semble absente (peut-être certaines larves matures ont-
elles été balayées par la force du courant). En deux jours
passés au saut Takari Tenté (Sinnamary) et surtout en
huit semaines passées sur le saut Emerillon (Grand Inini),
les larves de B. praedatrix ont toujours été rencontrées
sous les ‘feuilles’ de M. fluviatilis et jamais ailleurs, malgré
une prospection assidue de différents biotopes.
Les feuilles thalloïdes de M. fluviatilis,la plupart du
temps immergées sous de forts courants, sont assez
coriaces et peuvent avoir des dimensions assez impor-
tantes. Les plus grandes sont gaufrées et créent des loges
entreleur face inférieure et le substrat. Plaquées sur les
rochers, éventuellement en se chevauchant, elles doivent
apporter une certaine protection aux invertébrés vivant
sous leur face inférieure. Ainsi, les larves de B. praeda-
trix se trouvent non seulement protégées de prédateurs
comme les poissons ou les oiseaux, mais aussi des trop
forts courants d’eau qui pourraient les blesser par les
divers débris charriés, ou les arracher à leur support et
les emporter vers d’autres lieux moins favorables. En
outre, le grand nombre de larves d’Ephemeroptera, de
Trichoptera et dans une moindre mesure d’Odonata et
de Megaloptera vivant aussi sous ces « feuilles», consti-
tue sans nul doute une source de nourriture abondante
pour B. praedatrix.
Le développement de B. praedatrix est très vraisem-
blablement lié à celui de M. fluviatilis,la période de vol
de la libellule correspondant à la période de floraison
de la plante. Cela se passe en fin de saison sèche, lorsque
le niveau des eaux est très bas, l’herbe à koumarou est
alors émergée et meurt assez rapidement par dessicca-
tion. Le macrobenthos inféodé à M. fluviatilis se trouve
alors progressivement privé d’humidité et de protection
avec la baisse des eaux et la disparition de la plante.
M. fluviatilis entre comme composant essentiel de
certains cosmétiques et fait l’objet d’une pratique
commerciale de plus en plus marquée. L’arrachage abusif
des plants, peu avant leur émersion, pourrait avoir des
conséquences néfastes sur B. praedatrix et plus généra-
lement sur la faune des sauts.
Considérations taxonomiques
La larve de Brechmorhoga praedatrix diffère assez nette-
ment des autres larves du genre (voir Santos, 1969 mais
surtout les excellents travaux de De Marmels, 1982 et
de Novelo-Gutiérrez, 1995a, 1995b) par : (1) une épine
dorsale du segment 9 remarquablement bien dévelop-
pée, très effilée, surplombant tout le segment 10 et une
partie de la pyramide anale;(2) les épines dorsales des
segments 2 à 9 très bien développées et très effilées; (3)
les épines latérales du segment 9 très longues, dépassant
la marge postérieuredu segment 10;(4) une pyramide
anale très longue, plus grande que la longueur des deux
derniers segments abdominaux réunis; (5) les grandes
soies spatulées sur les palpi et sur la marge distale du
mentum.
Remarque – Santos & Costa (1999) décrivent la larve
de B. travassosi Santos, 1946 et tentent de la comparer
avec toutes les autres larves connues du genre. Ils ne
tiennent aucun compte du travail de Novelo-Gutiérrez
(1995a) où est décrite la larve de B. Pertinax (Hagen,
1861) et surtout de Novelo-Gutiérrez (1995b) qui
présente une synthèse concernant les larves connues,
avec la description de la larve de B. praecox (Hagen,
1861).
Dans le travail de Santos & Costa (1999), la descrip-
tion est laconique et les dessins trop schématiques
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Les larves de Macrothemis etde Brechmorhoga