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endances
MESURES 751 - JANVIER 2003
tion, elle peut varier de 4W pour un Geode
300 MHz à 20 W pour un Pentium III à
1 GHz (pas encore disponible). « Ça va
chauffer! », diront certains. Qu’ils se rassu-
rent : la définition mécanique de l’ETX spé-
cifie même le principe de refroidissement.
Toutes les platines ETX dignes de ce nom
doivent être dotées d’une plaque de dissi-
pation thermique appelée “écarteur de cha-
leur”, réalisant la conduction de la chaleur
vers l’extérieur de la carte. Ce principe per-
met de réaliser des systèmes sans refroidis-
sement actif, même pour des processeurs
de puissance comparable à celle du Pen-
tim III 700 MHz. « Au-delà d’une fréquence d’hor-
loge supérieure à 400 MHz,nous proposons à nos clients
de poser un ventilateur », précise toutefois Michel
Voisin, responsable des ventes pour l’em-
barqué d’Advantech France.«On prend un risque
supplémentaire car un ventilateur peut tomber en panne,
mais cela vaut mieux que de griller le processeur », pour-
suit celui-ci.
Une connectique efficace
Avant tout, la caractéristique principale de la
carte reste sa connectique, d’un coût réduit,
réalisée en technologie CMS (Composants
Montés en Surface), et permettant de mettre
en place un grand nombre d’interfaces pour
le dialogue avec la carte d’accueil. Ainsi, de
part et d’autre de la carte, on trouve une pai-
re de connecteurs baptisés X1, X2, X3 et X4
qui servent à réaliser la jonction physique et
mécanique entre l’ETX et la carte mère. L’in-
terface est standardisée : le connecteur
dénommé X1 véhicule des signaux PCI, USB
et de type “son”. Le connecteur X2 est un
connecteur dédié aux échanges avec le bus
ISA. Le connecteur X3 est chargé de la gestion
des périphériques. C’est pourquoi on trou-
ve sur ce lien les signaux VGA, ports COM 1
et 2, LCD, clavier et souris. Enfin, le X4 s’oc-
cupe des échanges via les protocoles Ether-
net et IDE pour la gestion d’un éventuel
disque dur. Dans une application embarquée
classique, ces connexions ne sont bien évi-
demment pas toutes utilisées. Le fait de pou-
voir en disposer de manière standard sur la
carte laisse une grande souplesse à l’inté-
grateur. En particulier, avec l’ETX le proces-
sus d’intégration passe d’une logique d’as-
semblage de cartes à une logique
d’intégration de composants autour de la
carte processeur. « Auparavant, avec le
PC/104, le fabricant qui voulait développer une
application basée sur une acquisition vidéo sui-
vait une méthode d’empilement de cartes.C’est-
à-dire qu’il lui fallait connecter la carte du
PC/104*avec une carte d’acquisition vidéo.
Avec l’ETX, il peut se contenter d’intégrer le
“chipset” réalisant l’acquisition vidéo sur la car-
te mère sans avoir à faire l’achat d’une carte vidéo
complète. Le gain de place et d’argent est incon-
testable », explique Noël Dussourd, ingé-
nieur d’applications chez Kontron Embedded
Module ex Jumptec. En outre, la technologie
CMS permet au développeur de disposer
les connecteurs qu’il désire exactement là
où il le souhaite sur la carte d’accueil, et
cela même pour des applications très spé-
cifiques. Par rapport à l’achat d’une carte
mère où tout est figé, finis les câblages dif-
ficiles, les connecteurs mal placés et les sur-
coûts de composants. D’autant plus que
l’ETX, en soulageant la charge de dévelop-
pement sur le cœur de PC, permet de se
focaliser sur ces problèmes.
De sérieux atouts pour réussir
Par ailleurs, disposer d’une interface méca-
nique et électrique bien définie offre des pos-
sibilités que l’on aurait tort de sous-estimer.
La première consiste à pouvoir faire évoluer
un système existant en réalisant une substi-
tution de processeurs. « Si le constructeur a
prévu l’opération au moment de la conception,
c’est-à-dire que la carte ETX est restée accessible
et si la compatibilité du nouveau système d’ex-
ploitation avec le matériel été vérifiée, c’est très
facile.Ce n’est ni plus ni moins que 4 vis à dévis-
ser, et à remettre après la pose de la nouvelle car-
te », commente Michel Voisin d’Advantech.La
seconde nouveauté qu’apporte l’ETX, c’est
un effet de gamme de facto : le développeur a
Le “petit” monde de l’embarqué
A l’origine, les systèmes dits « embar-
qués » correspondent littéralement à des
architectures matérielles et logicielles
intégrées dans des voitures, des avions
ou des trains… Aujourd’hui, les télé-
phones portables et même les bornes
informatiques fixes (de type distributeur
de billets) sont aussi considérés comme
des systèmes embarqués. Fixés et figés
dans des boîtiers spécifiques, ces équi-
pements doivent se plier à un certain
nombre de contraintes et en particulier
celles de la robustesse et de la fiabilité à
long terme. Les mises à jour post-pro-
duction (et surtout matérielles) sont
rares car souvent complexes. Le proces-
seur constitue le cœur du système. Le
choix d’une bonne carte mère peut se
faire sur les caractéristiques telles que la
compacité de la carte, la consommation
d’énergie, la résistance mécanique et
thermique mais aussi la puissance de cal-
cul, la pérennité de la carte et le nombre
d’entrées/sorties. C’est sur ces derniers
points que le format ETX détient des
avantages majeurs.