Ce stage vise à évaluer des solutions d’adaptation innovantes pour la filière bois 
à  l’échelle  d’un  territoire, le PNR  des Ballons des Vosges. Ces solutions  sont 
développées pour répondre aux enjeux globaux de développement durable de la 
filière,  de  lutte  contre  le  changement  climatique,  de  préservation  de  la 
biodiversité, et de résilience (économique et environnementale) des territoires et 
passent par de nouveaux modes de consommation (circuits courts, utilisation de 
ressources locales, utilisation en cascade des sous-produits) des produits issus 
de la filière forêt-bois.  
Pour cela, un modèle économique spatialisé sera développé afin d’identifier les 
conséquences  socio-économiques  des  aménagements  liés  à  la  filière  sur 
l’ensemble du territoire d’étude (i.e., tous les secteurs d’activité) et sur l’intégralité 
de la filière (compétitions et synergies en dehors du territoire d’étude).  
Ce projet est doublement novateur : il étudie une filière (la filière bois) dans toute 
sa verticalité, et il associe cette filière à un territoire et permet de représenter les 
interactions de cette filière avec les autres activités économiques du territoire.  
Dans ce contexte, l’objectif du  stage  est de développer un modèle économique 
spatialisé  à  l’échelle  du  territoire  du  Parc  Naturel  Régional  des  Ballons  des 
Vosges. A plus long terme, les travaux menés au cours du stage permettront de 
coupler un modèle économique territorialisé à un modèle d’analyse de cycle de 
vie (ACV) territoriale pour évaluer les impacts environnementaux et économiques, 
directs et indirects, d’aménagements touchant la filière forêt-bois. 
Le  modèle  économique  à  développer  représentera  l’ensemble  des  activités  de 
production et de consommation sur le territoire du PNR et les interactions entre la 
filière  forêt-bois  locale  et  les  filières  forêt-bois  des  territoires  extérieurs.  Les 
activités  économiques  seront  regroupées  en  groupes  homogènes  et  seront 
spatialisées au sein du territoire.   
Nous proposons  pour cela de développer une version territorialisée de  FFSM 
(Caurla,  2012  ; Lobianco,  2015a,  2015b)  qui  représenterait  la  filière  forêt-bois 
locale  et les  autres filières  qui  y sont  économiquement liées.  Cette  démarche 
présente  l’avantage  de  s’inscrire  dans  un  cadre  d’équilibre  général,  tout  en 
représentant  plus  précisément  la  filière  forêt-bois  dans  un  cadre  multi-agents. 
Nous nous baserons pour cela sur la structure  théorique du French Forest Sector 
Model  (FFSM)  en  (1)  l’adaptant  à  l’échelle  territoriale  et  (2)  intégrant  les  liens 
entre filière forêt-bois et autres filières économiques sur le territoire étudié et entre 
le territoire d’étude et les territoires économiquement liés. 
 
Les  versions actuelles  de  FFSM  représentent  l’offre et la  demande  de  produits 
bois à l’échelle de la région administrative mais ne représente pas explicitement 
la  localisation  des  activités  économiques  dans  une  région.  Les  échanges  de 
produits bois entre deux régions se font ainsi sur la base du niveau de l’offre et de 
la demande dans chaque région et des coûts de transport entre le barycentre des 
deux  régions  administratives.  Les  flux  de  produits  intra-régionaux,  et  les 
émissions  qu’ils  entrainent,  ne  sont  donc  pas  représentés.  La  première 
amélioration consiste donc à spatialiser les activités économiques sur le territoire 
étudié. 
Ensuite,  à  l’échelle  territoriale,  les  seuls  coûts  de  transport    ne  peuvent,  à  eux 
seuls,  expliquer  les  échanges  de  produits.  Ainsi  pour  représenter  ces  flux,  et 
mieux  modéliser  leurs  impacts  environnementaux,  certaines  non-convexités 
comme les  effets stratégiques entre firmes, les rendements d’échelle croissants 
et  l’imparfaite  mobilité  des  facteurs  de  production  doivent  également  être 
considérés dans le modèle.  
 
Enfin, FFSM est un modèle en équilibre partiel représentant uniquement la filière 
forêt-bois. Or la filière forêt-bois  n’est  pas  isolée  sur  un  territoire,  elle  interagit 
(compétition, effets d’éviction, entrainement) avec les autres filières économiques.