Peu d’informations existent chez l’enfant d’âge préscolaire. Avant 6 ans,
l’insomnie et la perte de poids sont fréquentes tout comme l’apathie, l’agita-
tion et le retrait social. Àl’inverse, l’augmentation du poids et l’hypersomnie
seraient rares àcet âge (Angold, 1988).
Mitchell et coll. (1988) ont également analyséla fréquence des principales
manifestations dépressives dans des populations d’enfants, d’adolescents et
d’adultes ayant un épisode dépressif majeur. Les adolescents se distinguent des
enfants prépubères par une hypersomnie plus fréquente. Enfants et adoles-
cents se distinguent des adultes par la fréquence de la faible estime de soi, des
plaintes somatiques, par la présence de tentatives de suicide et la présence
d’hallucinations. La diminution de l’appétit est plus souvent retrouvée chez
l’adulte (tableau 15.IV).
Si ces études ne remettent pas en cause une similitude des symptômes dépres-
sifs au cours des étapes du développement, il est possible que les critères des
classifications internationales ne permettent d’identifier que les dépressions
les plus sévères chez l’enfant et l’adolescent. Certains symptômes tels que les
Tableau 15.I : Critères diagnostiques de l’épisode dépressif majeur du DSM-IV
(APA, 1994)
•Au moins 5 des symptômes suivants doivent avoir été présents pendant une même période d’une durée de
deux semaines et avoir représenté un changement par rapport au fonctionnement antérieur. Au moins un des
symptômes est soit une humeur dépressive, soit une perte d’intérêt ou de plaisir.
NB : ne pas inclure les symptômes qui sont manifestement imputables à une affection médicale générale, à des
idées délirantes ou à des hallucinations non congruentes à l’humeur.
•Humeur dépressive présente pratiquement toute la journée, presque tous les jours, signalée par le sujet ou
observée par les autres. NB : éventuellement irritabilité chez les enfants et les adolescents ;
•Diminution marquée d’intérêt ou de plaisir pour toutes ou presque toutes les activités, pratiquement toute la
journée, presque tous les jours (signalée par le sujet ou observée par les autres) ;
•Perte ou gain de poids significatif en l’absence de régime (modification du poids corporel en un mois excédant
5 %), ou diminution ou augmentation de l’appétit presque tous les jours. NB : chez l’enfant prendre en compte
l’absence d’augmentation de poids attendue ;
•Insomnie ou hypersomnie presque tous les jours ;
•Agitation ou ralentissement psychomoteur presque tous les jours (constaté par les autres, non limité à un
sentiment subjectif de fébrilité ou de ralentissement intérieur) ;
•Fatigue ou perte d’énergie presque tous les jours ;
•Sentiment de dévalorisation ou de culpabilité excessive ou inappropriée (qui peut être délirante) presque tous
les jours (pas seulement se faire grief ou se sentir coupable d’être malade) ;
•Diminution de l’aptitude à penser ou à se concentrer ou indécision presque tous les jours (signalée par le sujet
ou observée par les autres) ;
•Pensées de mort récurrentes (pas seulement une peur de mourir), idées suicidaires récurrentes, sans plan
précis ou tentative de suicide ou plan précis pour se suicider.
•Les symptômes ne répondent pas aux critères d’épisode mixte ;
•Les symptômes induisent une souffrance cliniquement significative ou une altération du fonctionnement social,
professionnel ou dans d’autres domaines importants ;
•Les symptômes ne sont pas directement dus à l’effet physiologique d’une substance (par exemple : une
substance donnant lieu à un abus, un médicament) ou à un état pathologique somatique (par exemple :
hypothyroïdie) ;
•La perturbation ne constitue pas la réaction normale à un deuil, c’est-à-dire après la perte d’un être cher, les
symptômes persistent durant plus de deux mois ou sont caractérisés par un handicap fonctionnel marqué, des
préoccupations morbides avec sentiment d’indignité, idées suicidaires, symptômes psychotiques ou
ralentissement psychomoteur.
Troubles de l’humeur
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ANALYSE