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du corps apraxique, et de fait,  ils restent non représentés à travers le sensible c’est-à-dire, le 
matériau des sensations, le sensible ne se fait jamais bruit selon l’expression de Josselyn 
Benoîst. Alors que l’apparition propre unit l’ensemble complexe des sensations de la 
perception, et c’est ce complexe qui supporte une fonction représentative.  
De fait, le sujet apraxique ne peut jamais accéder à l’anticipation ni à la rétro-référence qui  se 
co-appartiennent, et qui permettent  de constituer un donner objectif, d’autant que ce dernier 
ne concerne pas exclusivement  les sensations mais également les phénomènes qui permettent 
d’attribuer à la conscience une unité. Le sujet apraxique ne peut pas accéder à l’anticipation 
car  l’incarnation vide de son corps ne s’envisage pas dans l’espace-temps,  ce dernier ne fait 
jamais  repère. Et cette impossibilité de percevoir son corps comme repère, fait que le sujet 
apraxique n’accède pas non plus à la rétro-référence. L’incarnation vide apraxique ne fait ni 
référence spatio-temporelle, ni référence mentale, formes de  références qu’implique la  
rétroréférence de l’incarnation orientée par excellence. 
 Lorsque le corps est une incarnation orientée, et que les perceptions sont imbriquées les unes 
dans les autres,  il y a un noyau intuitif environné d’intentions vides, mais ce vide est un 
espace qui permet aux perceptions de passer les unes dans les autres de manière continue, car 
ce vide est  intentionnellement impliqué. Husserl analyse la simple intention vide qu’elle soit 
autonome ou non, qui rejette le schéma contenu-forme comme principe d’explication des 
différences entre actes. Il définit alors ces actes comme des actes de présentification incluant 
le souvenir et l’imagination, mais qu’il ne distingue pas des actes présentatifs (qui sont donc 
en train de s’accomplir). Il considère ces actes comme des modifications intentionnelles de 
perception. C’est justement parce que ce sont des actes intentionnels de la perception qu’ils 
ne sont pas présents dans l’apraxie dans la mesure où la forme d’incarnation vide de l’apraxie 
est un vide où l’intention de signification n’est pas remplie, il n’y donc pas de possibilité de 
forme d’intentionnalité quelle qu’elle soit. 
Husserl en arrive à l’idée que les intentions vides sont une classe particulière de modifications 
intentionnelles, distinctes de celles des présentifications. Plus il y a de contenu intuitif, plus 
claire est l’intuition, et moins il y a de contenu intuitif, plus obscure est l’intuition. Si 
l’intuition est complètement vidée d’un tel contenu alors il s’agit, comme dans l’apraxie, 
d’une représentation vide qui a la forme d’une intuition complètement obscure. 
Ainsi, dans l’apraxie, assiste-t-on à  un vide non-autonome, qui implique une régression à 
l’infini des représentations vides inclues les unes dans les autres. Cependant, puisqu’une telle