ONAGRARIÉES : EPILOBIUM
manque presque complètement sur le littoral méditerranéen, rare
clans les Alpes-Maritimes. — Suisse : commun. — Belgique : assez
commun ou assez rare ; rare en certaines contrées ; manque dans
la Région littorale.
Europe : presque toute l'Europe sauf les contrées arctiques et la
partie septentrionale de la Presqu'île Scandinave. —Hors d'Europe:
Asie.
On a décrit 1 variété et 1 sous-espèce de cette espèce. Ce sont les
suivantes.
993. 2». Variété gemmáscens Rouy et Camus (bourgeonnante)
[Synonyme : Epilóbium gemmáscens C. A. Mey.] (pl. 190 : 993. 2°.,
tige fleurie). — Tiges ayant à leur base des bourgeons jaunâtres et
portant souvent, plus haut, au voisinage des feuilles, des rosettes
de feuilles en forme de bulbes. (Rare; hautes régions des Alpes).
993 b. E. trfgonum Schrank E. à trois angles [Synonyme : Epiló-
bium rôseum variété trigonum D. C.[ (pl. 190 : 993 b., tige fleurie).—
Feuilles en général verticillées par 3, rarement par
4
ou opposées, sans
pétiole ou à pétiole extrêmement court, embrassant (très peu) la
tige par leur base ; fleurs roses ; tiges fleuries portant à la base des
bourgeons presque en forme de bulbes. (Hautes montagnes).
994. Epilóbium tetrágonum L. Epilobe à quatre angles
(pl. 190: 994, plante fleurie ; 994. 2°., 994 b., 994 c. et 994 d., tiges
ou plantes fleuries d'une race et des 3 sous-espèces). — Les diverses
formes que l'on peut réunir sous ce nom sont des plantes, dont la
taille peut varier de 10 cm. à 1 m., qui croissent dans les fossés, les
marais, dans les bois humides et au bord des eaux dans presque toute
l'étendue de notre Flore ; elles épanouissent de juillet à septembre
leurs fleurs roses, d'un rose lilacé ou d'un pourpre rosé. On peut dé-
finir l'ensemble de ces formes par les caractères suivants: Les fl-urs
sont régulières ; les tiges sont marquées par 2 à 4 saillies dessinant
des lignes longitudinales ; le style se termine par une masse ovale,
ne se divisant pas en 4 stigmates étalés en croix : les feuilles moyen-
nes sont ordinairement plus de deux fois et demi plus longues que
larges ; les fruits sont velus ; les tiges fleuries produisent à leur base
des rejets, plus ou moins allongés, qui donnent naissance à des ro-
settes de feuilles. Les feuilles moyennes sont' ordinairement sans pé-
tiole, opposées, plus ou moins denticulées. Les graines sont couvertes
de petits tubercules, visibles à la loupe. Ce sont des plantes vivaces
ou plurannuelles, c'est-à-dire pouvant vivre plusieurs années, et qui
deviennent bisannuelles dans les terrains secs. (On a trouvé, exception-
nellement, des exemplaires à fleurs doubles.)— Le type principal se
reconnaît à ses fleurs d'un rose lilacé, de 3 à 5 millimètres de largeur,
dont les pétales dépassent peu les sépales, aux tiges souvent à 4 an-
gles (rarement 2), aux feuilles moyennes se prolongeant un peu sur
la.tige par leur base, les inférieures ayant un très court pétiole.
•Ràoi <fi <U*ui.
USAGES ET PROPRIÉTÉS. — Plante peu mellifère.— Les propriétés
médicales sont analogues à celles de l'espèce 987.Epilóbium spieatum.
DISTRIBUTION. — Ne s'élève guère au delà de 900 m. d'altitude
sur les montagnes. — France : assez commun ou assez rare, suivant
les contrées : rare dans les Alpes-Maritimes et dans une assez grande
partie du littoral' méditerranéen. — Suisse .-assez commun.— Bel-
gique : assez commun, mais rare dans la Région ' littorale.
Europe : presque toute l'Europe. — Hors d'Europe : Asie, Nord
de l'Afrique, Ile Madère ; Amérique septentrionale.
On a décrit 3 sous-espèces, 1 race et 2 variétés de cette espèce.
On a décrit aussi 2 hybrides formés entre cette espèce et l'espèce
993. Epilóbium róseum, 2 hybrides avec l'espèce 989. Epilóbium
palustre, et 1 hybride entre les sous-espèces. Les 3 sous-espèces et
la race sont les suivantes.
994. 2° E. Lamyi F. Schultz (E. de Lamy) [Synonyme : Epilóbium
tetrágonum variété canéscens DOll.]. — Tiges portant 2 à 4 lignes de
poils,peu saillantes, en jonction avec le milieu de la base des feuilles :
celles-ci se prolongent un peu le long de la tige à droite et à gauche:
fleurs de 5 à 6 mm.de largeur ; plante glauque, bisannuelle. (Çà et là ;
peu commun).
994 b. E. virgâtum Fries E. raide (pl. 190 : 994 b., plante fleurie).
— Tige dure, difficile à comprimer sous les doigts, raide, dressée ;
feuilles presque toutes opposées sauf celles qui avoisinent les fleurs,
faiblement denticulées sur les bords ; fleurs de 5 à 6 mm. de largeur ;
plante non glauque, vivace, à. rejets courts, produisant des racines
adventives très près de la base de la tige fleurie et des rosettes de
feuilles. (Çà et là),
994 c. E Tournefortll Michalet E. de Tournejort [Synonymes •
Epilobium virgâtum variété màjus Lange ; Epilobium Salzmanni
Boiss. et Reut.] (pl. 190 : 994 c., tige fleurie). — Fleurs de
7
à 12mm.
de largeur, à.pétales ayant environ deux fois la longueur des divi-
sions du calice, d'un pourpre violacé ; feuilles peu aiguës au sommet,
à dents assez fortes, à limbe se prolongeant largement sur la tige ;
plante vivace, à tige robuste portant 4 arêtes longitudinales sail-
lantes. (Provence; rare: environs de Marseille et de La Farlède,
dans le Var).
994 d. E. obscûrum Roth E. à feuilles sombres. [Synonymes :
Epilobium virgâtum G. G. (non Fries) ; Epilobium flaccidum Brot.]
(pl. 190 : 994 d., sommité fleurie). — Tiges couchées, et pourvues de
racines adventives dans leur partie basilaire ; feuilles écartées de la
tige, très faiblement denticulées, souvent luisantes, à poils très peu
nombreux : fleurs de 5 à 6 mm. de largeur : sépales aigus ; style ter-
miné par un renflement qui, à la fin de la floraison, tend à se diviser
en quatre stigmates. (Çà et là, dans les terrains siliceux).
995. Epilobium alsinaefdlium Vill. Epilobe à feuilles d'al-
sinées [Synonymes : Epilobium origanifolium Lam. ; Epilobium al-
pestre Schmidt] (pl. 191 : 995, plante fleurie). — Cette espèce des
hautes montagnes est facile à reconnaître à ses feuilles ovales, moins
de deux fois plus longues que larges, et à ses fleurs d'un rose lilacé ou
pourpré qui mesurent de 11 à 15 millimètres de largeur. Elle décore
de ses délicates tiges fleuries le bord des ruisseaux, les rochers humi-
des ou les alentours des sources, aux altitudes élevées des montagnes.
Sa taille est de 10 à 30 cm., et ses fleurs s'épanouissent en juillet et
en août. On distingue encore cette espèce aux caractères suivants:
Les feuilles sont opposées, sauf parfois tout au sommet des tiges;
elles sont denticulées et quelquefois entières, ovales-aiguës, sans
poils, à très court pétiole. Les tiges sont parcourues par 2 à 4 saillies
longitudinales. Les pétales dépassent les divisions du calice d'un
tiers environ de leur longueur ; le stigmate se termine par une masse
ovale qui ne se divise pas en 4 stigmates. Les fruits, d'abord couverts
de petits poils, deviennent presque sans poils lorsqu'ils sont mûrs.
C'est une plante vivace, à tiges souterraines développées produisant
des rameaux souterrains ou aquatiques, blanchâtres ou jaunâtres,
un peu charnus, portant des feuilles réduites à des écailles.
DISTRIBUTION. — S'élève jusqu'à 2.500 m. d'altitude et même,
exceptionnellement, dans les Alpes, jusqu'à 2.900 m. : sa limite in-
férieure en altitude est environ 1.200 m. — France : Vosges (très
rare : indiqué au Holmeck), Jura, Alpes, Plateau central. Plateau
d'Aubrac dans l'Aveyron, Pyrénées. •— Suisse: Jura, Alpes.
Europe : presque toute l'Europe (sur les montagnes dans l'Europe
méridionale). — Hors d'Europe : Nord et Ouest de l'Asie ; Amérique
septentrionale.
On a décrit 4 hybrides de cette espèce avec les espèces 989. Epi-
lobium palustre, 992 E. montanum, 993 E. roseum et 994 d. E. obscû-
rum. 9
996. Epilobium alpinum L. Epilobe des Alpes [Synonyme:
Epilobium anagallidifolium Lam.] (pl. 191 : 996, plante fleurie ;
996. 2°., plante fleurie de la variété). — Cette petite plante, de 5 îi
15 cm., fleurit dans les endroits humides ou tourbeux des hautes
régions montagneuses. Ses petites fleurs roses (mesurant 3 y 5 milli-
mètres de largeur) se montrent en juillet et août. On reconnaît cette
espèce aux caractères suivants : Les feuilles inférieures sont oppo-
sées, les supérieures alternes ; les feuilles moyennes tout au moins
présentent un très court pétiole et n'ont jamais une longueur égale
à plus de deux fois et demi leur largeur ; ces feuilles sont sans poils,
entières ou denticulées. Les pétales dépassent peu les divisions du ca-
lice ; le style se termine par un renflement qui ne se divise pas en 4
stigmates. I,es fruits, parfois couverts de petits poils appliqués, sont
à la maturité sans poils ou presque sans poils. C'est une plante vivace
qui produit à sa base des rameaux allongés, couchés sur le sol, portant
des feuilles opposées, obtuses au sommet, dont les paires sont écartées
les unes des autres.
DISTRIBUTION. — Peut s'élever très haut sur les montagnes ; on
l'a même observé, exceptionnellement, jusqu'à 3.000 m. d'altitude ;
ne descend pas, en général, au-dessous de 1.200 m. — France :
Vosges et Jura où il est rare, Alpes, Plateau central, Corbières:
Pyrénées. — Suisse : Alpes et quelques localités du Jura suisse.
Europe : toute l'Europe (hautes montagnes dans l'Europe méri-
dionale). — Hors d'Europe : Ouest et Nord de l'Asie, Japon, Améri-
que septentrionale, Extrêrçie-Sud 4e l'Amérique méridionale.
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