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Les Living Labs, le Forum LLSA
Thématique
: Ecosystème et
modèles économiques des LL
Animateurs
-
Pronost et Fabien Harel
Dans une démarche d’innovation ouverte, le Living Lab favorise de nouvelles approches
économiques : économie de la connaissance, économie sociale et solidaire, économie de
l’innovation, économie collaborative Ils visent notamment le développement économique des
territoires, la création d’emplois et d’entreprises mais aussi la proposition de nouvelles offres
innovantes, d’où l’intérêt de nombreux acteurs et la volonté de mutualiser les connaissances.
Parallèlement, du fait de la crise économique, les économies non marchandes font également l’objet
d’attentions nouvelles. La question du bénévolat en santé et solidarité, plus récemment la
problématique des aidants familiaux, relèvent de cette tendance. La présence, mais surtout le
maintien en nombre et la compétence de ces personnes dans l’avenir constitue une variable clé de
l’économie de notre système de santé.
Des initiatives voient le jour, et conjuguent ces dimensions, en mettant à disposition de
communautés défavorisées des outils véhiculant du savoir, selon des approches relevant de
l’économie sociale et solidaire. Mais l’intégration de ces approches dans l’économie globale du
système de santé reste à développer.
Ainsi, deux dimensions sont à prendre en compte :
- la dimension macroéconomique : le living lab dans son environnement ;
- la dimension microéconomique : au sein d’un living lab, l’évaluation des produits et services.
Au niveau de la dimension macroéconomique, deux thématiques émergent et posent questions :
- le modèle économique du Living Lab et son financement ;
- l’écosystème du Living Lab et l’impact sur le territoire et ses parties prenantes.
L’écosystème du Living Lab
Il est nécessaire de définir les objectifs du Living Lab : développement économique, innovation
sociale…. car l’impact sur le territoire est différent, les attentes des politiques publiques sont
différentes. Il est donc nécessaire d’avoir une vision conceptuelle du Living Lab et pouvoir le situer
par rapport aux pôles de compétitivité, aux clusters… et aux pôles territoriaux de coopération
économique (réseau d’acteurs incluant les TPE, PME, collectivités locales, les organismes de
formation, les acteurs de la recherche…)
Il est importance de définir les différentes parties prenantes car tous les acteurs ont un bout du
réseau de valeur mais à qui reviennent les bénéfices de la valeur créée ? Comment valoriser le savoir-
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faire avec les industriels ? Comment positionner les ARS ? Qui sont les partenaires des démarches
d’innovation sociale ?
Quel est l’impact d’un Living Lab sur le territoire ? Il faut évaluer l’impact en termes d’emplois, de
formation de développement local…
L’économie évolue et le champ de l’économie sociale et solidaire est à prendre en compte.
De même, le Living Lab évolue, la gouvernance peut changer, l’écosystème peut changer, il s’adapte
aux réalités locales.
Chaque Living Lab est différent et donc ses objectifs et son positionnement dans le territoire local.
Des questions émergent :
- peut-on identifier une typologie des Living Labs selon leurs objectifs et parties prenantes ?
- quels impacts en termes d’emploi, de formation, de développement économique ?
- quel positionnement des Living Labs par rapport aux autres formes de coopération
territoriale ?
Concernant le modèle économique, plusieurs thèmes sont à appréhender :
- la chaîne de valeur : quelles sont les parties prenantes ? Quelle est la valeur ajoutée pour
chacune d’entre elle ? Comment créer de la valeur au travers d’une interaction de parties
prenantes œuvrant à la conception et l’évaluation continue de produits/services pour la
santé et l’autonomie du citoyen ? Quel réseau de valeur ?
- la solvabilité : quelles sources de revenus ? Par quels acteurs ?
- la valeur ajoutée du Living Lab : comment mesurer la contribution de l’approche de co-
conception et des Living Labs à la création de valeur et au développement économique ?
Quels sont les impacts des Living Labs sur les politiques publiques ?
- la régulation : quelle gouvernance, à quel échelon territorial ?
- la pérennité : comment pérenniser les ressources en lien avec les compétences ?
Ces premiers éléments de réflexion positionnent le Living Lab dans son réseau d’acteurs et son
territoire.
Une autre piste a été lancée :
Une première démarche a été entamée. En parallèle du Livre Blanc Canadien, quelques Living Labs
ont accepté de fléchir à leur modèle économique et remplir le Canvas de Osterwalder
(représentation graphique traditionnelle du questionnement autour des Business Models en
Piste pour le groupe de travail
: définir le réseau de valeur
d’un Living Lab et proposer différents scénarios de modèles
économiques.
Piste
s
pour le groupe de travail
: proposer une typologie des
Living Lab selon ses objectifs et ses parties prenantes et
identifier les impacts du Living Lab sur un territoire.
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marketing). En annexe 1, est présentée la version adaptée pour les Living Labs et présentée au sein
du Livre Blanc Canadien (Umvelt, 2014).
Une seconde démarche microéconomique concerne les apports méthodologiques du Living Lab et la
valeur des services et produits proposés par le Living Lab.
Les approches médico-économiques, tout en restant centrales pour les produits de santé visant le
champ médical, ne permettent pas de mesurer la valeur globale des produits et service de santé au
sens large. Les living labs sont potentiellement des lieux d’évaluation multidisciplinaire, selon des
approches à opérationnaliser, en s’inscrivant dans la ligne de la grille GEMSA.
Comment dépasser, tout en l’intégrant, l’approche traditionnelle de l’évaluation des produits de
santé dite « médico-économique » en mesurant d’autres potentiels de valeur : pour le patient, la
pratique professionnelles, les organisations ? Comment prendre en compte les potentialités des
approches de l’économie sociale et solidaire dans une telle réflexion ? Quels modèles économiques
pour les produits et services offerts ?
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Annexe 1 : Business Model canvas (Osterwalder et Pigneur, 2010) Complété par les travaux du Livre Blanc Canadien (Umvelt, 12014)
Ressources clés
Quelles ressources permettront
d’assurer le fonctionnement du
Living Lab ?
Infrastructure (espaces de
cocréation, plateforme
collaboratives, fabrication
numérique), compétences,
ressources intellectuelles,
finances ?
Activités
Quelles activités sont nécessaires
pour actualiser la proposition de
valeur du Living Lab ? (animation
cocréative, soutien à l’exploration,
soutien à l’expérimentation,
soutien à l’évaluation, observation
quantitative et qualitative des
usages, coordination, animation de
groupes de travail – activités de
rayonnement : publications,
conférences, évènements –
démarchage/recrutement :
communauté d’usagers)
Relation client
A quelle relation nos clients
s’attendent-ils avec le living Lab ?
(implication au sein des
communautés d’usagers, gardien de
l’espace sécuritaire
d’expérimentation et du partage de
la valeur créée, intermédiation
soutenue en présenciel et en
numérique, stimulation du processus
d’innovation)
Comment ces relations viennent-
elles affecter le modèle d’affaire ?
(en termes de participation soutenue
des usagers, en termes de confiance
des parties prenantes)
Canaux de distribution
Quels canaux nos clients préfèrent-
ils ? Comment peut-on intégrer ces
canaux ? Lesquels sont les plus
efficaces ?
Pour faire connaitre le LL :
conférences, partenariats,
publications. Pour évaluer l’offres :
références, ateliers créatifs, projets
pilots.
Structure des coûts
Quels sont les coûts les plus importants ?
Quelles ressources clés sont les plus coûteuses ?
Quelles activités clés sont les plus coûteuses ?
Sources de revenu
Pour quelle valeur nos clients sont disposés à payer ?
Pour quoi payent-ils actuellement ? Comment ils payent ?
Combien paient-ils actuellement pour les services qu’ils reçoivent ?
Quelle est la sensibilité de nos clients face au prix des services du LL ?
Quelle est la source de revenus pressentie comme la plus importante au sein du LL ?.
Proposition de valeur
Quelle valeur désirons-nous livrer
à nos clients ? (Valeur de
l’intermédiation, réduction des
cycles commerciaux, aligner des
produits et des besoins, faire des
usagers des contributeurs)
Quels problèmes auxquels font
face nos clients aidons-nous à
résoudre ? (peu de financement à
l’innovation, difficulté d’apprécier
le risque d’un projet d’innovation,
non adoption du produit, longueur
du time to market)
Quels produits et services offrons
nous à nos clients ? (maillage,
place de marché, gestion de projet,
étude de faisabilité, groupe de
discussion, intermédiation, design,
prototypage)
Quels besoins des clients notre
offre satisfait-elle ? (design,
réduction des coûts, nouveaux
usages, baisse du risque,
accessibilité, utilisabilité,
personnalisation, création de
produits innovants)
Partenaires
Qui sont nos parties prenantes
clés ? (Institutionnels,
entreprises, académiques,
collectivités, associations,
hôpitaux, financiers)
Quelle est leur importance
relative au sein du Living Lab ?
Cartographie des parties
prenantes.
Quelles sont les ressources
fournies par nos partenaires ?
(technologies collaboratives,
savoir-faire et compétences,
investissements
Quels sont les intérêts de nos
partenaires ? (Retour sur
investissement, cueillette
d’information, expérimentation,
développement territorial,
recherche fondamentale
Segments clients
Pour qui créons-nous de la
valeur ?
(PME, communauté
d’usagers, grande
entreprise, associations,
collectivités)
Quel est le segment le plus
important ?
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Le Livre Blanc Canadien rajoute trois cases supplémentaires, transverses :
Gouvernance
Comment la gouvernance du Living Lab peut-elle favoriser la création d’un
dynamique co-créative ?
Comment s’assurer de la bonne marche des activités expérimentales dans le LL ?
Comment gérer les enjeux étiques liés au LL ?
(Evaluation de la qualité, comité d’éthique...)
Intermédiation
Quelle est la composition idéale de mon groupe de parties prenantes ?
Quel est le profil recherché de chaque partie prenante ?
Quels mécanismes me permettent de créer un langage et un sens commun entre
les parties prenantes ?
Quels sont les éléments d’expérience à privilégier dans la démarche du Living Lab
afin de favoriser la création de valeur ?
Gestion des retombées
Comment s’assurer de la reconnaissance du travail de nos usagers ?
(Ententes contractuelles, accès préférentiels aux produits ou services)
Quels sont les types de retombées valorisées par chaque partie prenante ?
(en termes de connaissances générées, d’innovation sociale générée, de retombées
économiques et d’affaire)
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