MAISON
ELECTRONIQUE magazine - n° 87
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phosphorée lui conférant une lumière de
couleurs et de qualités diverses. Dans le
tube se trouvent deux électrodes ali-
mentées de l’extérieur. Le réacteur est
un solénoïde (de l’extérieur il ressemble
à un transformateur comparable à ceux
alimentant les spots halogènes 12 V)
constitué d’un enroulement de l de
cuivre isolé et dimensionné en fonction
de la puissance du tube (18 W, 36 W,
60 W et ainsi de suite).
Le starter est un petit cylindre à deux
électrodes favorisant l’allumage du tube :
en effet, la tension du secteur 230 V ne
suft pas à amorcer à froid la décharge
dans le gaz (le gaz rare utilisé est géné-
ralement le néon, justement) ; dans son
bulbe de verre rempli de gaz inerte (géné-
ralement de l’argon) se trouve un bilame
normalement ouvert avec en parallèle un
condensateur de 5,6 nF ; dès qu’on ali-
mente le tube au néon, entre les bornes
ouvertes du bilame un arc électrique se
produit (voir gure 3).
La chaleur produite ferme le contact
du bilame lequel, étant en série avec
les laments des tubes, en provoque le
réchauffement et l’ionisation du gaz ; aux
bornes du contact du bilame, maintenant
fermées, la décharge cesse ; par consé-
quent le bilame se refroidit et le contact
se rouvre ; cette ouverture, conjuguée
avec le réacteur qui a emmagasiné de
l’énergie, produit un effet d’auto-induc-
tion qui se manifeste par une décharge
à haute tension, ce qui favorise une pro-
chaine décharge ionisante dans le gaz et
donc l’allumage du tube.
Une autre façon d’allumer un tube au
néon consiste à lui fournir une tension
élevée d’un millier de volts (à partir d’un
transformateur, bien sûr) ; on réchauffe
ainsi les laments et on peut alimenter
des tubes très longs. C’est la méthode
que mit en œuvre Tesla dans les années
1900 (voir gure 6).
Note : si vous habitez près d’une cen-
trale électrique ou si les câbles de la
haute tension passent au dessus de
votre habitation, vous pouvez allumer un
tube au néon simplement en le tenant
à la main, sans avoir à l’alimenter.
Une autre manière d’allumer les tubes
au néon revient à les alimenter avec un
courant alternatif à haute fréquence
xe. Dans ce cas, à la place du starter,
on monte une résistance PTC.
Les tubes ainsi alimentés ont un meilleur
rendement et nous épargnent ce fastidieux
clignotement à 50 Hz que vous n’avez pas
manqué de déplorer (ce phénomène se
produit avec les tubes en n de vie) ; mais
surtout, avec ce procédé, on n’a pas
besoin non plus de réacteur.
Note : ce phénomène peut être expéri-
menté en mettant le tube à proximité
immédiate d’antennes émettrices (un
émetteur ou réémetteur de radio/
télédiffusion ou une tour hertzienne ou
un relais de téléphonie mobile). Mais ne
restez pas trop longtemps dans de tels
parages et surtout ne regardez jamais le
faisceau invisible sortant d’une antenne
émettrice directive UHF, les risques de
lésion rétinienne sont élevés…bref, ne
faites pas cette expérience, croyez-nous
sur parole et fuyez ces lieux insalubres !
Note sur la décharge
A la pression ambiante, le courant
dans le tube demeure très faible et il
est dû à quelques ions toujours pré-
sents dans le gaz. Quand la pression
dans le tube est sufsamment réduite
(moins de 10 millimètres de mercure
ou 10 mmHg), le courant augmente
et la décharge ionisante engendre
une lumière liforme reliant les deux
électrodes.
Dans l’air, cette décharge a une cer-
taine luminosité, mais en présence
d’autres gaz elle donne des couleurs
différentes : par exemple, avec le néon,
la couleur est rouge ; avec l’argon elle
est bleu-vert.
Si l’on diminue encore la pression, la
lumière envahit tout le volume du tube
(décharge en lueur). Les tubes des
enseignes lumineuses fonctionnent
selon ce principe, avec des gaz différents
selon la couleur souhaitée. La lumines-
cence du tube est due à des rayons
spéciques émis par la cathode. Ces
rayons n’engendrent pas seulement
la luminescence du verre, mais égale-
ment d’autres substances. Par exemple
Figure 2 : Le starter est le disposi-
tif qui permet l’allumage du tube
uorescent au néon. A l’intérieur
du petit bulbe de verre se trouvent
deux contacts bilames normalement
ouverts et un condensateur.
Figure 1 : Le réacteur est monté en série avec les tubes au néon (ou ampoules
uorescentes) an de stabiliser et de limiter le courant consommé. Parfois la
totalité du circuit d’allumage est installé dans la base même de l’ampoule, ce
qui la rend assez volumineuse.
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