Sommaire Introduction .....................................................................................................................1 1. Un peu d'histoire .......................................................................... 2 1.1 1.2 1.3 1.4 De la préhistoire aux Romains .........................................................................2 De l’Alsace Alémanique à l’Alsace dans le Saint Empire .........................3 Le temps de la Révolution ..................................................................................3 La traversée des deux guerres. ........................................................................5 Le cas de la SACM..................................................................................................................................... 5 2. La situation actuelle...................................................................... 6 2.1 2.2 2.3 2.4 2.5 2.6 2.7 2.8 L’économie alsacienne ........................................................................................6 L’industrie agro-alimentaire ............................................................................7 Le secteur alimentaire : ........................................................................................................................ 7 Le secteur brassicole : ............................................................................................................................ 7 L’industrie automobile .......................................................................................7 PSA Mulhouse ............................................................................................................................................ 7 Bugatti Molsheim..................................................................................................................................... 8 L’industrie pharmaceutique .............................................................................8 L’industrie textile .................................................................................................8 L’industrie chimique............................................................................................9 L’équipement mécanique...................................................................................9 Une partie décroissante au profit du tertiaire ........................................ 10 3. Perspectives et avenir ................................................................. 11 3.1 3.2 3.3 3.4 Une logique de centralisation et d'optimisation .................................... 11 L’innovation thérapeutique ..............................................................................................................11 Le véhicule du futur ..............................................................................................................................11 Une ouverture transfrontalière .................................................................... 12 Le GPLT Régio Pamina ........................................................................................................................12 La Regio TriRhena .................................................................................................................................12 L’eurodistrict Strasbourg-Ortenau ................................................................................................13 Une ouverture ferroviaire ..................................................................................................................13 L’énergie dans l’avenir ..................................................................................... 13 Une ouverture culturelle ................................................................................. 14 4. Conclusion .................................................................................. 15 5. Annexes ..................................................................................... 16 Sources : .......................................................................................................................... 21 Introduction L'Alsace est la plus petite région de France avec seulement 8 300 km². Elle est divisée en deux départements, le Bas Rhin (67) et le Haut Rhin (68). Le climat alsacien est semi continental où les hivers sont rigoureux et les étés très chauds avec de très faibles précipitations. De ce fait, certaines villes sont caractérisées comme les plus « sèche de France » (Colmar). Sa population est de plus de 1,6 millions d'habitants et son chef lieu est Strasbourg. La diversité géographique y est très importante. Les reliefs sont composés, d'Ouest en Est, des Vosges, montagnes peu élevées, recouvertes de forêts, des collines sous vosgiennes, principalement consacrées à la viticulture, puis la plaine comprenant des prairies fréquemment inondées. Sa situation géographique et ses richesses ont fait de cette région un lieu très convoité qui au fil des ans a su construire un véritable centre économique aujourd’hui encore au cœur de l’innovation. Comment la région alsacienne a-t-elle construit cette économie fleurissante grâce à son histoire ? Par quels moyens reste-elle encore aujourd’hui au cœur d’une activité industriel intense ? 1 1. Un peu d'histoire 1.1 De la préhistoire aux Romains Le Rhin et son affluent l’Ill font, de la cuvette entre les Vosges et la Forêt Noire, un vaste marécage inhospitalier. C’est pourquoi il ne reste que très peu de traces du Paléolithique et du Néolithique dans cette région. Le peuplement de la région se fera principalement à l’âge du bronze. C’est effectivement à partir de -1500, dans l’âge du bronze moyen, que l’Alsace est envahie par les Proto celtes. Vers le sixième siècle avant Jésus-Christ les Celtes s’établissent définitivement en Alsace. La dernière vague celtique venue du Danube, civilisera la plaine d’Alsace édifiant entre autre l’oppidum du Britzgiberg et le “Mur Païen” du Mont Sainte Odile. En 65 avant J-C, la région est occupée par les Suèves d'Arioviste, grande fédération germanique. Arioviste est chassé en 58 av. J-C par les troupes de Jules César à la bataille de l’Ochsenfeld (aux environs de Cernay). Avec la défaite d'Arioviste par César, commence la première domination latine de l'Alsace pour près de quatre siècles. Rome fixe les tribus germaniques entre les Triboques dans le nord et Raurasques dans le sud et protège la frontière par des camps militaires installés le long du Rhin. Pendant près de quatre siècles, la civilisation gallo-romaine s'épanouit en Alsace. Ils introduisent la culture de la vigne et construisent de nombreuses routes favorisant l'essor économique de la région. Strasbourg (Argentoratum) devient la cité importante de la région en parallèle avec d'autres cités comme Saverne, Seltz, Kembs, Wissembourg. La domination romaine dure jusqu'au début du IVème siècle, puis surviennent les invasions des Alamans qui occupent l'Alsace malgré la victoire de Julien remportée devant Argentoratum (Strasbourg) en 357 après JC. La cité d'Argentoratum devient Strateburgum (ville sur la route) en 496. Annexe 1 : L’invasion des Alamans 2 1.2 De l’Alsace Alémanique à l’Alsace dans le Saint Empire Après la défaite des Romains (en 401), les Alamans se heurtent au peuple des Francs, qui les battent à Tolbiac en 496. Les Alamans, vaincus, continuèrent néanmoins à prédominer en Alsace, même sous la domination franque. L'Alsace se trouve alors au centre de leur aire d'expansion et porte le nom d'Alémanie. C'est la langue alémane qui s'impose à la population toute entière. Le dialecte alsacien est donc un héritage des Alamans et se conservera, jusqu'à nos jours, dans ses diverses variantes allant du Palatinat à la Suisse. C’est au début du VIIème siècle que le nom d’Alsace fait son apparition. Les Alamans sont bientôt remplacés par les Mérovingiens qui réorganisent la région avec le concours de l'Eglise, Duché sous les Mérovingiens, puis Comté sous les Carolingiens, l’Alsace fait partie de l’empire Franc jusqu’au traité de Verdun (en 843 mettant fin à la guerre entre les trois petits-fils de Charlemagne) qui la sépare de l’empire de Charlemagne et la donne à Lothaire Ier. A la mort de Lothaire II, décédé sans enfant légitime, le traité de Mersen en 870 cède l’Alsace à Louis le Germanique. Les XIIe et XIIIe siècles marquent une période de prospérité. La ville de Haguenau devient la résidence du grand bailli impérial, tandis que Strasbourg est une cité importante du Saint-Empire Romain, formant une république indépendante dans le cadre de l'Empire. Un commerce important s’organisa avec la Suisse et l'Allemagne moyenne. En 1354, la Décapole d'Alsace se constitue et forme une ligue des dix villes marchandes les plus importantes, sous la protection impériale, à savoir les cités libres de Mulhouse, Colmar, Munster, Sélestat… Au cours des XVIème et XVIIème siècles, l'Alsace connaît une longue période de guerres d'ordre social, religieux ou politique. Mais la prospérité résiste aux calamités diverses qui frappent le pays comme la guerre de cent ans, la grande peste de 1349, les guerres féodales endémiques, jusqu’à la guerre de 30 ans où la prospérité est brutalement interrompue. L'Alsace est ravagée par les Allemands, les Suédois, les Espagnols, les Lorrains, les Français... Les massacres, les famines, et les épidémies réduisent la population de moitié. La paix de 1648, signée lors du traité de Münster, provoque l'intégration progressive de la province dans le Royaume de France et l’abandon de l’Alsace par l’empereur germanique. Strasbourg est prise par Louis XIV en 1681, le Rhin devient Frontière. La reconstruction et la reconquête religieuse par l'Eglise Catholique donnent un nouvel élan. C'est la floraison du baroque et du classicisme, influences française et allemande s'alliant dans des édifices religieux et profanes. 1.3 Le temps de la Révolution Au XVIIIe siècle, Vauban édifie des forteresses le long du Rhin (Strasbourg, Sélestat, Neuf-Brisach, Huningue, ainsi que Belfort) ce qui assure la sécurité de l'Alsace. C’est également le siècle de l’assèchement de marais et la reconstruction d’un réseau routier. L’université de Strasbourg avec des étudiants brillants (ex : Metternich, Cobenzl, Goethe, ainsi que de nombreux Russes) permet à la région un rayonnement important en Europe protestante. Sous l’impulsion de Mulhouse, la région alsacienne connait une révolution industrielle précoce. Alors qu’il faudra attendre la fin du XVIIIème siècle et le début du 3 XIXème siècle pour voir les prémices de cette révolution dans le reste de la France, Mulhouse accueille dès 1746 sa première manufacture d’impression sur tissu, alors que la ville ne compte que 6000 habitants, et qui sera la base de l’industrie textile en Alsace. En quarante ans, la ville verra l’apparition d’une trentaine d’autres manufactures. Le rattachement de Mulhouse à la France en 1798 va voir l’explosion de son industrie. En effet, trente autres manufactures textiles apparaitront entre 1800 et 1815, à coté de cela se développent des sociétés spécialisées dans les filatures et tissages pour répondre aux besoins des imprimeurs. On peut aussi voir l’apparition d’industries chimique et mécanique pour blanchir ou colorer les tissus, qui conduisent à leur tour à la création d’écoles spécialisées. A partir de 1820, l’industrie haut-rhinoise s’adapte et adopte les principes de la mécanisation dans le textile. Mulhouse obtiendra par la suite le surnom de « Manchester français » en référence au berceau de la révolution industrielle et comptera jusqu’à 60 000 habitants en 1866. Ce développement industriel autour du textile sera accompagné de la mise en place d’un réseau important de transport dans la région. Un canal allant du Rhône au Rhin est ouvert sur toute la longueur en 1833 puis un autre de la Marne au Rhin en 1853. La première voie de chemin de fer alsacienne sera quant à elle ouverte en 1839, reliant Mulhouse à Thann, suivie peu après par la ligne Strasbourg/Bâle en 1841. En 1857, Mulhouse est relié à Belfort, ce qui lui permet d’être accessible directement depuis Paris par le train. Durant la révolution industrielle, Strasbourg sera quant à elle surnommée « l’entrepôt de la France » par son activité commerciale très importante (lieu de transit et d’échange conséquent de vin, coton, épices, sucre et tabac) grâce à sa position stratégique. A l’inverse de Mulhouse, la région strasbourgeoise se développe principalement autour des activités brassicoles (Fischer, Kronenbourg, Meteor…) et de la production de tabac. Suite à l’annexion de l’Alsace-Moselle en 1871, l’Alsace se développe avec la seconde révolution industrielle au sein de l’empire allemand. Le gouvernement allemand souhaitait faire de Strasbourg une ville vitrine du savoir-faire allemand dont l’impact est encore visible dans le quartier de la Place de la République. La construction d’un port autonome en dehors de Strasbourg et un réseau de tramway étendu vont aider à ce développement. Mulhouse souffre plus de cette annexion que son homologue bas-rhinoise mais réussi tout de même son intégration, notamment par la découverte en 1904 de gisement de potasse qui apporte un nouvel essor à la région. Néanmoins, l’Alsace durant cette période ne se retrouve pas isoler du reste de la France, et profite de ses anciens et nouveaux liens pour son commerce. Comme dans le reste de la France, quelques constructeurs automobiles voient le jour en Alsace au début du XXème siècle, parmi lesquelles se feront remarquer Mathis1 et le très célèbre Bugatti. Fabriquant des voitures pour les classes populaires qui disparu en 1946, il sera même le 4ème constructeur français de l’entre deux guerres. Cf. Annexe 2 1 4 1.4 La traversée des deux guerres. L’Alsace subit de plein fouet les deux Guerres Mondiales de par sa situation géographique et ses annexassions successives entre l’Allemagne et la France. La Première Guerre mondiale voit 250 000 Alsaciens – Mosellans enrôlés de force dans l'armée allemande alors que 17 000 Alsaciens volontaires s’engagent dans l’armée française. Durant la Seconde Guerre Mondiale, 130 000 « Malgré Nous » sont enrôlés de force dans la Wehrmacht ou la Affenes. Le cas de la SACM La fondation de l’entreprise André Kœchlin & Cie en 1826 qui sera appelée la Société alsacienne de constructions mécaniques (SACM) fut par exemple un véritable fleuron de l’industrie française présent dans le monde entier. La SACM offrit près de deux siècles d’innovations avec les premières locomotives qui firent rapidement la renommée internationale de l’entreprise mulhousienne. Puis suite à l’annexion au Reich Allemand en 1871, « la Société Alsacienne » développa ses célèbres machines textiles. Dans l’entre-deux guerres, l’entreprise a maintenu ce qui fit son succès, la construction mécanique ; c’est l’époque où fut bâtie l’emblématique Fonderie Marozeau. Après la rude crise de 1929 et les années d’occupation nazie arriva le nouvel âge d’or des années 1950-60, avec l’innovation dans le textile et la mise au point de remarquables moteurs diesel. Annexe 3 : Première locomotive de la SACM Après la guerre, l’Alsace se relève de ses ruines. La fin du XXe siècle marqua le déclin de la SACM (fusionnée avec la Compagnie française Thomson Houston pour donner Alsthom), comme celui d’innombrables entreprises en Alsace et en Europe. Mais sa situation au centre de l’Europe et aux frontières de l’Allemagne et de la Suisse suscite une importante prospérité économique. 5 2. La situation actuelle 2.1 L’économie Alsacienne Par sa position au cœur de l'Europe rhénane, l'Alsace est très ouverte sur l'international et fait d’elle une région particulièrement dynamique. Le PIB est le 4ème de France par habitant, soit approximativement 28 470€ en 2008, alors que l’Alsace est la plus petite région (1,5% du territoire) et son taux de chômage est le plus faible de France. L’alsace représentant seulement 2,9% de la population française mais détient 4,3% de l’emploi industriel français (hors énergie). Ce résultat du poids de l’emploi industriel alsacien place la région au 7ème rang sur le plan national. Les secteurs les plus présents en Alsace sont l'industrie des équipements mécaniques, l'industrie automobile et les industries agricoles et alimentaires. Ils regroupent 40 % de l'emploi salarié industriel régional. Ces trois secteurs sont aussi mieux représentés dans la région qu'en France. Les industries chimiques, du textile, de l'équipement du foyer et des équipements électriques et électroniques rassemblent moins de salariés mais restent des secteurs spécifiques de l'industrie alsacienne.2 L’Alsace est parfaitement reliée aux grands réseaux autoroutiers d’Europe et se situe à seulement 2 heures des deux aéroports internationaux de Francfort et Zurich. Elle est également reliée au TGV Est-Européen depuis juin 2007. La richesse de l’économie alsacienne repose, ainsi, largement sur ses performances à l’export. Avec 45 % de la production régionale destinée aux marchés étrangers en 2007, l’Alsace se situe en deuxième position des régions exportatrices en France, derrière Midi-Pyrénées. En effet, la proximité géographique et culturelle associée à une stratégie économique, ont encouragé les entreprises allemandes à s’implanter en Alsace. Les entreprises à capitaux suisses et allemands emploient 10 % des effectifs du secteur marchand. Quant aux entreprises industrielles à participation américaine et Benelux, le poids de leurs effectifs en Alsace est tout juste inférieur à celui du niveau de la Métropole (27%). Par ailleurs de nombreux frontaliers profitent de la proximité de l’Allemagne et de la Suisse pour aller y travailler ou acheter à des prix moins coûteux. En effet un actif sur dix résidant en Alsace travaille en Allemagne ou en Suisse. En Alsace l'industrie est présente dans toutes les zones d'emploi, mais la répartition des emplois industriels n'est pas homogène sur le territoire régional. Les zones englobant les principales agglomérations régionales regroupent une part importante de l'emploi industriel. Strasbourg (22 % des effectifs industriels), Mulhouse (16 %) et Colmar Neuf-Brisach (12 %) accueillent quelques sites importants : PSA Peugeot Citroën à Mulhouse, Lilly à Fegersheim, General Motors à Strasbourg, Liebherr et Timken à Colmar. 2 Annexe 4 : Les principales entreprises implantées en Alsace 6 2.2 L’industrie agro-alimentaire3 Le secteur de l’agro-alimentaire est le plus important en termes d’effectifs en Alsace (16 % des emplois industriels, 23 000 employés). On peut distinguer dans cette catégorie les entreprises alimentaires et brassicoles : Le secteur alimentaire : De nombreuses entreprises internationales de ce secteur sont implantées en Alsace, on retiendra notamment la présence de Masterfood (produisant les M&M's, d’autres barres chocolatées ainsi que de la nourriture pour animaux de compagnie), l’implantation du groupe Nestlé par sa marque de charcuterie Herta, ou encore du groupe Unilever par sa marque de soupe Knorr. A coté de cela, de part sa culture culinaire riche, l’Alsace dispose aussi de nombreuses sociétés locales comme Erstein (sucre), Stoeffler (produits régionaux) ou Pierre Schmidt (produits régionaux) Le secteur brassicole : L’industrie brassicole alsacienne ancrée dans un passé lointain, est toujours orientée vers l’avenir. Sa production annuelle de 11 millions d’hectolitres, correspond à 60% de la production annuelle française. Cette industrie se caractérise par quelques grandes brasseries, anciennement familiales, intégrées à de grands groupes internationaux (Fischer Heineken, Kronenbourg, ou Karlsbrau) ou encore indépendante (Meteor) ainsi que de nombreuses micro-brasseries disposées dans toute la région. 2.3 L’industrie automobile L’industrie automobile alsacienne est principalement représentée aujourd’hui par le site de PSA implanté à Mulhouse depuis les années 50 mais aussi par l’un des fleurons de l’industrie automobile mondiale, à savoir Bugatti. Ce secteur regroupe 13% des emplois industriels Alsacien. PSA Mulhouse Dans le début des années soixante, la région de Mulhouse est choisie pour accueillir le nouveau centre de production de boîtes de vitesses de la société Peugeot pour fournir le site de Sochaux. En pleine mutation économique, Mulhouse dispose d’une main d’œuvre qualifiée et de voies de communication prometteuses pour accueillir la nouvelle usine. Mulhouse profite en 1963 du déménagement de la Forge de Sochaux. Des investissements conséquents sont effectués, notamment dans l’adoption des fours à induction quelques années plus tard ainsi qu’une fonderie d’aluminium sous pression est également installée. 3 Annexe 5 :L’industrie agro-alimentaire en Alsace 7 Mulhouse se prépare à détenir une usine automobile à part entière avec la construction d’une unité terminale au début des années soixante-dix. Elle se compose de quatre usines : Emboutissage, Ferrage, Peinture et Montage qui permettra la production de 1,2 millions d’exemplaires de la Peugeot 104 en 1972. Au fil des années Mulhouse permit la production de nombreuses autres séries comme les Peugeot 106 et 206 à 2,2 millions d’exemplaires respectivement. Bugatti Molsheim Tout d’abord en collaboration avec le constructeur Mathis dans les années 1900, Ettore Bugatti choisit la voie des voitures de luxe alors que son ex-collaborateur prendra le chemin des voitures populaires. Après un départ fulgurant dans les années 1910 et 1920, la marque connaitra de grandes difficultés financières liées à la Grande Dépression, puis à la Seconde Guerre Mondiale. La mort d’Ettore Bugatti en 1947 signera la fin temporaire de la production automobile par Bugatti. En 1987 un entrepreneur italien acquiert la marque Bugatti et relance la production en Italie, avant de faire faillite en 1995. Suite à cela, le groupe allemand Volkswagen rachète à son tour la marque Bugatti et fonde en 1998 Bugatti Automobiles S.A.S sur le site originel de Molsheim. Depuis 2000, cette entreprise a produit 220 exemplaires de Veyron4 16.4, l’une des voitures les plus chères (1 million d’euros) et les plus luxueuses au monde. 2.4 L’industrie pharmaceutique L’industrie pharmaceutique est présente à hauteur de 3.5% des emplois industriels en Alsace (5000 emplois) et les plus grands groupes mondiaux de ce domaine sont implantés dans la région : l’américain Millipore, spécialisé dans la fabrication de systèmes de filtration et purification des fluides, Sanofi-Aventis, avec son centre de recherche dédié à la découverte de nouvelles molécules, ou encore la filiale du groupe Pfizer, Capsugel sont présents dans la région. Cette industrie est soutenue par le « cluster » Alsace Biovalley qui a pour but de rapprocher les secteurs interdépendants que sont l’industrie pharmaceutique, la recherche et la formation afin d’optimiser et d’améliorer au maximum chacun de ces secteurs en Alsace. 2.5 L’industrie textile Moteur économique de la 1ère Révolution Industrielle dans la région de Mulhouse et l’un des secteurs économiques le plus important de l’industrie alsacienne durant la première moitié du XXème siècle, l’industrie textile traverse depuis plusieurs décennies une crise due notamment à la concurrence d’autres marchandises moins couteuses. Après la seconde guerre, dès la réouverture de l’Ecole Supérieure de Chimie de Mulhouse, les professeurs Jean Lichtenberger et Jean Meybeck émirent l’idée de fonder à Mulhouse un centre de recherches textiles s’appuyant sur l’industrie locale et l’enseignement de haut niveau (Chimie, tissage, filature5 et la bonneterie). L’Institut Textile de France et les industriels adhérèrent immédiatement et dès 1947 était fondée l’association Centre de Recherches Textiles 4 5 Annexe 6 : La Bugatti Veyron, produit phare du monde automobile Annexe 7 : La filature Hartmann près de Munster (1845) 8 de Mulhouse (CRTM). Le CRTM participe à l’amélioration de la productivité et assure la promotion de la qualité des produits ainsi que du travail dans l’industrie textile. La création du pôle textile Alsace, non seulement porté sur l’opérateur, a engendré une nouvelle dynamique pour l’industrie textile alsacienne et tous les acteurs. De plus l’Alsace a su se reconvertir soit dans le très haut de gamme (Manufacture d’impression sur étoffes de Beauville) soit dans les textiles techniques, non-tissés notamment, pour lesquels elle représente 40 % de la production française. Ainsi cette industrie reste très présente en Alsace, avec 6,1% des emplois industriels (soit 8 000 postes), sous la forme de petite PME (représentant 90% des emplois dans le secteur) en 2008. 2.6 L’industrie chimique La chimie est un des secteurs historiques de l’industrie alsacienne. En effet, dès le début du XIXème siècle, des entreprises de colorant pour textile voient le jour dans la région mulhousienne. Néanmoins, malgré ces débuts précoces, cette industrie n’a pas connu une expansion semblable à celle des régions Rhône-Alpes ou à la Haute-Normandie. Le secteur représente aujourd’hui 9,2 % des emplois industriels alsaciens (13 000 personnes) soit 5,5 % des effectifs nationaux du secteur. On retiendra principalement la présence du groupe français Rhodia, par sa filière Clairefontaine dans la région de Mulhouse. 2.7 L’équipement mécanique L’industrie mécanique occupe une place particulière dans l’activité économique de la région car elle « nourrit » l’ensemble des l’activité industrielle et trouve ses clients dans tous les secteurs de l’économie. En effet cette industrie principalement dans la métallurgie (sidérurgie, fonderie) trouve des clients dans la distribution, l’armement, le BTP, les industries de procès ainsi que de transport (automobile, aéronautique, ferroviaire). En Alsace ce secteur regroupe près d’un millier d’établissements et 22600 emplois soit 15,6 % des emplois industrielles. L’industrie mécanique en Alsace est surreprésentée au sein de l’industrie comparativement au reste de la France. Les spécialisations les plus fortes de la mécanique en Alsace sont les équipements mécaniques (20% des emplois de la filière, contre 9% en France), les machines d’usage spécifique (15% des emplois de la filière, contre 9% en France). Ces deux secteurs représentent 35% des effectifs de la filière, concentrés dans un petit nombre d’établissements. L’Alsace se spécialise principalement dans les roulements liés à l’automobile et ses équipementiers. Les plus grands fabricants sont INA Roulements et Timken, mais on trouve aussi dans cette catégorie Kuhn, Schlumberger ou De Dietrich. Mais aussi la société Schaeffer Frères qui est une entreprise familiale spécialisée depuis 30 ans dans le négoce de machines-outils neuves et d’occasions. Mais encore L'usine Liebherr de Colmar produit toutes les pelles sur chenilles employant 500 personnes. 9 2.8 Une partie décroissante au profit du tertiaire Depuis une vingtaine d’années, en Alsace comme dans l’ensemble de l’Hexagone, les emplois industriels continuent de baisser au profit de ceux du tertiaire. Les effectifs alsaciens sont à la baisse, particulièrement dans le domaine de la transformation des métaux qui enregistre une diminution des effectifs et des établissements deux fois plus importants dans le Haut-Rhin que dans le Bas-Rhin. Les industriels choisissent désormais de s’appuyer sur des partenaires externes pour ces services qu’ils considèrent comme non stratégiques. C’est le cas des activités de transport, de logistique, de sécurité, de nettoyage et de maintenance qui connaissent une croissance importante depuis dix ans. Par ailleurs, les entreprises industrielles recourent beaucoup plus à l’emploi intérimaire qui leur permet d’adapter rapidement les effectifs aux fluctuations réelles ou anticipées de la production. Annexe 8 : Un ralentissement du secteur industriel au profit du tertiaire 10 3. Perspectives et avenir L'Alsace est ainsi la deuxième région la plus industrialisée, la deuxième place bancaire et le troisième pôle scientifique de France. En effet l’Alsace doit se faire plus innovante, faciliter son ouverture sur le monde pour suivre le cours du marché pour garder son statut de région la plus développée de France économiquement. 3.1 Une logique de centralisation et d'optimisation Depuis plusieurs années, la région Alsace a lancé de nombreuses initiatives pour conserver et relancer l’industrie de la région. Pour ce faire, on a vu l’apparition de nombreux pôles industriels6 ou « cluster ». Ainsi, les pôles chimie, textile, ou « Energivie » ont vu le jour. Ces pôles ont tout d’abord pour but de créer des liens et des réseaux entre les différentes entreprises du secteur afin d’améliorer leurs progrès et avancées pour toujours rester compétitif. De plus, ces pôles ont aussi pour but d’adapter au mieux les formations scolaires aux nouvelles exigences de secteur en pleine mutation, par l’intégration des universités et écoles d’ingénieurs de la région au sein même de l’association afin d’avoir des recrues le plus à jour possible. Enfin l’intégration des laboratoires de recherche (notamment universitaire) a pour but d’orienter aux mieux ces derniers ainsi que les entreprises dans les différentes voies à suivre pour atteindre l’excellence et maintenir une compétitivité attractive vis-à-vis des nouveaux acteurs des marchés émergents. A coté de cela, l’Alsace s’attache à l’établissement de deux pôles de compétitivité, labellisés par l'État, révélateurs d’un tournant négocié par l'économie alsacienne : innovation thérapeutique, le véhicule du futur et les fibres naturelles : L’innovation thérapeutique Grâce à la coopération transfrontalière et notamment aux laboratoires suisses de la région de Bâle qui sont à la pointe de la recherche, l’Alsace tente de trouver une nouvelle spécialisation dans la recherche et la haute technologie, en particulier dans les biotechnologies avec le cluster « Biovalley ». Ce cluster Alsace-Biovalley est dédié aux biotechnologies et rassemble les principaux organismes de formation alsaciens, plus de 150 laboratoires spécialisés et environ 200 entreprises en Alsace. Le véhicule du futur Développé par l’Alsace en coopération avec la Franche-Comté, il regroupe près de 200 entreprises, laboratoires de recherche et partenaires de toute l’Europe. Ce pôle a pour but de centraliser les acteurs du secteur autour de projets axés principalement sur le développement durable et donc les véhicules à énergie ne dépendant pas des énergies fossiles afin d’être, là aussi, le plus possible en phase avec les avancées technologiques et de proposer des solutions, des produits avantageux sur les marchés locaux et mondiaux. Comme par exemple la création en 2008 de la F-City qui est un quadricycle électrique urbain. Regroupement d’entreprises du même secteur et d’écoles contenant un centre de recherche. Ex : l’UTBM appartient au pôle de Recherche “Véhicule du futur” avec le LERMPS. 6 11 Annexe 9 : La F-City 3.2 Une ouverture transfrontalière Actuellement la métropole Rhin-Rhône et ses partenaires (Etat, Régions, universités, milieux économiques…) travaillent à la mise au point de projets métropolitain et de coopérations transfrontalières dans le but d’accroitre, de densifier son champ d’actions. Les coopérations, appelées “Eurorégions”, peuvent être considérées comme des entités territoriales transfrontalières dont l’objectif est de créer un espace intégré à travers des politiques spécifiques d’aménagement du territoire dans divers secteurs : économie locale, réseaux sociaux, activités culturelles, réseaux de transport, protection et conservation environnementale. Le GPLT Régio Pamina Le groupement local de coopération transfrontalière REGIO PAMINA est un groupe transfrontalier qui a pour objet de promouvoir, de soutenir, de coordonner la coopération transfrontalière et de veiller à la mise en œuvre ou, s’il y a lieu, de réaliser certains projets communs. Mais également d’assurer la maîtrise d’ouvrage, dans les domaines relevant de la compétence de ses membres. Ce territoire transfrontalier regroupe la Palatinat du Sud, Mittlerer Oberrhein ainsi que le Nord de l’Alsace. Annexe 9 : Régio Pamina La Région TriRhena Ce regroupement a pour vocation de renforcer la région du Rhin supérieur dans l’Europe qui se consolide, afin qu’elle soit concurrentielle face aux autres régions. Il comprend les villes (Colmar, Fribourg en Brisgau, Mulhouse et Bâle), des groupements de communes et autres collectivités 12 territoriales, mais aussi des organismes économiques, des établissements d'enseignement supérieur, ainsi que des associations. L’eurodistrict Strasbourg - Ortenau Créé en 2005, l’Eurodistrict Strasbourg-Ortenau est un Groupement Européen de Coopération Transfrontalière (GECT) qui rassemble 28 communes de la Communauté Urbaine de Strasbourg (CUS) et 51 communes de l’Ortenaukreis. Son ambition est de devenir un territoire pilote en matière d’intégration approfondie dans les régions frontalières. Parmi ses projets figure le dispositif d’apprentissage transfrontalier qui permet aux apprentis français et allemands d’effectuer toute la formation pratique de leur apprentissage dans le pays voisin, tout en suivant la formation théorique dans leur pays d’origine. Ils souhaitent également conforter la dimension européenne de la Ville de Strasbourg, siège d’institutions et d’organisations européennes, et continuer à développer la coopération transfrontalière existante. Une ouverture ferroviaire Une identification des enjeux et des potentialités a commencé pour le développement de la logistique et du fret dans un espace reliant deux des grandes dorsales de développement européen. En effet, il est prévu pour 2012 la conception d’une nouvelle offre de déplacements structurée par le TGV Rhin Rhône et de nouvelles gares, facilitant les allers-retours dans la demi-journée au sein de l’espace métropolitain. Ces gares permettront à l’Alsace une ouverture transfrontalière plus rapide et plus dense et la situera au carrefour européen des TGV. L’aménagement des quartiers gares TGV est très importante pour l’économie de la région car elles sont considérées comme lieux privilégiés de l’accueil des emplois métropolitain. 3.3 L’énergie dans l’avenir Dans le cadre du programme " Energie Alsace ", EDF prévoit plusieurs projets d’envergure dans la région. Le groupe français a l’intention d’investir 225 millions d’euros pour renforcer les capacités de production hydraulique de l’Alsace sur le Rhin (Gambsheim, Kembs, Iffezheim). Ces nouvelles installations, d’une puissance totale de plus de 130 MW, représenteront une capacité de production supplémentaire de 10 % d’énergie d’origine hydraulique. Le Groupe participe par ailleurs à l'exploitation de la centrale pilote européenne de production d'électricité à partir de la géothermie profonde de Soultz-Sous-Forêts (Bas-Rhin). 13 3.4 Une ouverture culturelle Au cœur des politiques publiques territoriales (régionales et départementales), l’Agence culturelle d’Alsace investit les champs du spectacle vivant, du cinéma et de l’audiovisuel tout en mobilisant ses capacités d’ingénierie. Car le développement d’une région se fait par la transmission de la culture à la jeunesse avec la perspective qu’ils améliorent la situation actuelle. Trois films présentant les atouts touristiques de Mulhouse, Colmar et Strasbourg sont actuellement tournés en 3D. Ils sont destinés au pavillon Alsace de l’exposition universelle de Shanghai montrant bien l’ambition de la région à s’ouvrir également culturellement au monde et particulièrement la Chine. L’Alsace possède patrimoine culturel assez conséquent par ses musées, ses châteaux, ses coutumes, sa gastronomie et son architecture qui en font une région très touristique. Elle cherche, toutefois, de nouvelles complémentarités et coopérations dans les domaines du tourisme et du réceptif. 14 4. Conclusion Fort de son passé riche et productif, l’Alsace a su bâtir sur de nombreux secteurs (automobile, équipements mécaniques, agro-alimentaire, textile…) une industrie importante. Néanmoins, cette industrie doit faire face de plus en plus régulièrement à la concurrence étrangère des pays émergents. De plus certains secteurs historiques, comme le textile, ont vu leur activité diminuée de manière conséquente sur les dernières décennies et n’être plus qu’à égalité, en terme d’effectif, avec des secteurs sous représenté en Alsace comme la Pharmacologie ou l’Imprimerie. De par la création de nombreux pôles industriels et d’Eurorégion, l’Alsace essaie de raviver son industrie en l’amenant à l’excellence dans tous les domaines (production, recherche, formation, transport). Les prochaines années seront donc décisives pour ce secteur, et prouveront certainement l’efficacité des initiatives mise en place par la région et le gouvernement. 15 5. Annexes Annexe 2 : Sortie des usines Mathis. (1922) 16 Annexe 4 : Les principales entreprises implantées en Alsace 17 Annexe 5 :L’industrie agro-alimentaire en Alsace 18 Annexe 6 : La Bugatti Veyron, produit phare du monde automobile Annexe 7 : La filature Hartmann près de Munster (1845) 19 Annexe 2 : Logos divers (compagnies, pôles, Eurorégion) 20 Sources : L’institut National de la Statistique et des Etudes Economiques : www.insee.fr La région Alsace : www.region-alsace.eu L’office du tourisme d’Alsace : http://www.tourisme-alsace.com Le site de l’entreprise Mathis : www.mathis-auto.com Le pôle de compétitivité Véhicule du Futur : www.vehiculedufutur.com Le pôle textile-alsace : www.textile-alsace.com Le pôle de compétitivité Alsace Biovalley : www.alsace-biovalley.com La Direction Régionale de l’Industrie, de la Recherche et de l’Environnement : www.drire.gouv.fr Les différents internet sites des entreprises vues dans le rapport : Bugatti, Kuhn, PSA, Masterfood, etc… 21