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une partie de cette gauche continue à trouver des vertus à Robespierre, le pourvoyeur
forcené du rasoir national.
Hier la gauche refusait les pleins pouvoirs de l'argent et le combattait au nom de
l'humanisme. Elle luttait contre le capital qui exploitait les enfants dans les mines et
voulait les sortir des galeries de charbon pour les éduquer dans les écoles. Aujourd'hui, ce
qui se présente comme la gauche défend que les pauvresses rendues misérables par le
capitalisme (qu'ils ne combattent plus) puissent louer leur utérus à des riches désireux
d'implanter leurs fœtus dans des ventres de location - comme on loue une place de parking
ou un garage. Comme on peut se poser la question « où est l'islam ? », on peut légitiment
se demander « où est la droite ? » et « où est (passée) la gauche ? ».
Quand Marx écrit cette fameuse phrase : « La religion, c'est l'opium du peuple », il s'inscrit
dans la logique de son temps : la religion chrétienne est en effet, dans l'Europe industrielle
du XIXe siècle, le bras spirituel armé de l'aliénation de la classe ouvrière exploitée par le
capitalisme. Parce qu'elle renonce au paradis sur terre dans les églises, la classe laborieuse
croit que la terre est une vallée de larmes d'autant plus légitime que sa souffrance lui ouvre
les portes du paradis. L'Église n'a cessé d'associer son goupillon au sabre du pouvoir qui
sert à charger les ouvriers quand ils manifestent pour obtenir de meilleures conditions de
travail. Si la religion est l'opium du peuple, alors l'islam étant une religion, il est aussi
l'opium du peuple. On devrait donc, quand on se réclame du marxisme, penser et agir en
athée, c'est-à-dire s'opposer autant à la Torah qu'à la Bible et au Coran.
Pourquoi donc chez Alain Badiou et quelques autres intellectuels qui lorgnent du côté du
Parti communiste français, du Front de gauche ou du Nouveau Parti anticapitaliste (plus
effrayés par l'islamophobie française d'après le 7 janvier qui n'a fait aucun mort que par
l'islam terroriste qui, lui, en fait...) trouve-t-on des marxistes qui défendent l'islam, tout
l'islam, toutes ses formules, y compris les sanglantes ? Pour ceux- là, la religion n'est pas
l'opium du peuple mais la force d'un peuple, même embrumée par les vapeurs d'opium,
qu'il s'agit d'utiliser comme un levier pour mettre à bas le capitalisme. « Au nom du
principe que les ennemis de mes ennemis sont mes amis, l'islam, en tant qu'il lutte contre
l'Occident et ses valeurs capitalistes, est mon ami à moi, révolutionnaire marxiste, parce
que je souhaite la fin du capitalisme et l'avènement de la révolution prolétarienne
mondialisée ! » La religion est donc l'opium d'idiots utiles qui rendent possible la
réalisation du projet marxiste : la fin du capital et l'avènement de la révolution.
L'islam partage avec le marxisme révolutionnaire, qui laisse des traces au Parti socialiste,
au Parti communiste français, au Front de gauche, chez certains écologistes d'Europe-
Écologie-Les Verts, la critique des valeurs de la bourgeoisie occidentale, du capitalisme