CULTURE ET DEVELOPPEMENT EN AFRIQUE
DR. MEHENOU AMOUZOU
La culture est un des facteurs les plus importants du développement. Son rôle
dans le développement doit être traité comme multicouches: d'une part comme
une valeur intrinsèque, d'autre part comme le véritable facteur de développement
régional entraînant une augmentation de l'attractivité des régions pour les touristes,
les résidents et les investisseurs, et enfin, comme un facteur actif de développement
social basé sur la connaissance, la tolérance et la créativité.
Certains réduisent la connaissance de la culture au fétichisme et à d'autres
actes archaïques et anachroniques seulement bonnes pour le musée. D'autres
considèrent que la culture se limite juste aux tambours et à la danse. Certains
anthropologues ont cependant donné une explication plus profonde de la culture
comme étant des formes de comportement, de pratiques et de pensées qui sont
nourris, maintenus, chéris et entretenus avec l’intime conviction de leur importance
pour nos vie.
La culture est la lumière de toute une société. Un peuple sans culture est
comme un arbre sans racines, un avion sans pilote. La tradition et les connaissances
sont également considérées comme les principaux piliers du développement, la
subsistance des communautés et qu'aucune société ne peut progresser en
l'absence des deux.
Dans cet article, la culture sera présentée comme un facteur de croissance
économique et sociale. Ce que les dirigeants en Afrique, obnubilés par l’égoïsme
et la quête de l’intérêt personnel ont mal compris, conduisant ainsi leurs pays à la
faillite.
LA CULTURE, FACTEUR CLE DU DEVELOPPEMENT SOCIAL
Le fondamental dans la culture est la formation à la vie dans la société. Cela
joue un rôle crucial dans le développement social. Une culture est la base de la
croissance du potentiel intellectuel des régions et l’édifice de la conscience et de
l’ouverture d’esprit des citoyens. La culture est une base pour initier la coopération
et la communication humaine, la réalisation de nombreuses fonctions éducatives,
ce qui permet d’activer les différentes couches de la société.
Aujourd’hui, les changements observables dans les économies des pays
développés montrent l’importance accrue du capital social comme un élément
essentiel du développement économique.
La culture constitue également un remède au phénomène d’exclusion et aux
pathologies sociales. Ainsi, elle contribue à restaurer les personnes handicapées à
la vie sociale et professionnelle. Il convient de souligner que le capital social d'un
Etat est également créé par les institutions et stimulé par leur capacià travailler
collectivement. L'ampleur et la qualité de ces institutions impacte en partie la
construction d'une société fondée sur la connaissance: la créativité, l’innovation,
l’ouverture au changement, la capacité à établir les liens sociaux et économiques
permanentes. L'un des fondements de la construction d'une telle société est
l’investissement dans la culture.
LA CULTURE, ASPECT IMPORTANT DU DEVELOPPEMENT SOCIAL :
La culture fait partie de l’identité nationale. C’est une base pour initier la
coopération et la communication humaine. C’est le renforcement du capital
humain qui bâtit la politique locale et instaure les bases d’une société réactive.
Cela préserve de la division des clans et crée l’intégration sociale. Une société qui
maintient sa culture est guidée par un standard de vie décent, ce qui lui permet
d’éviter les pathologies sociales. C’est à travers la culture que s’instaure l’ouverture
et l’atténuation des préjugés. A travers elle s’établit la sistance à l’intolérance
raciale par la généralisation du métissage culturel.
LA CULTURE, SOURCE DE DEVELOPPEMENT DE L’ECONOMIE:
La plupart des occidentaux ont développé leur société en se fondant sur les
valeurs culturelles et leurs connaissances. La culture est le centre de gravité, une
fondation. Pour ne citer que quelques noms, Adam Smith a été considéré comme
l’initiateur de l’économie contemporaine. Dans son classique « Richesse des
nations » crite en 1776), il révèle que chaque individu, encouragé par la poursuite
de ses intérêts privés, contribue à l’intérêt public dans un système qui est
autorégulé. Mr Smith a démontré à travers ses travaux que « la recherche d’intérêt
personnel » est beaucoup plus importante que la création de la monnaie. Par
conséquent, son œuvre, « Théorie des sentiments moraux » traite de ce que nous
appellerons aujourd’hui les valeurs culturelles. De son côté, John Stuart Mill, 70
années après Mr Adam Smith, arrive à la même conclusion quand il écrivit que les
restrictions culturelles sur les individus pourraient avoir plus d’effet néfastes que la
recherche d’un gain financier personnel.
Au début du 20e siècle, le scientifique social Max Weber a décrit la manière
dont la culture ou même les valeurs religieuses pouvaient avoir une incidence sur la
production économique. En se basant sur le cas de l’éthique protestante, il a
démontré que la poursuite de la richesse était un devoir et qu’endoctriner les vertus
est nécessaire à la productivité économique maximale. Pour ce motif, les
protestants étaient plus productifs. Cela a été démontré à cette période en Europe
en comparant l’Allemagne et la Grande-Bretagne à l’Irlande, l’Espagne, le
Portugal et l’Italie.
Les investissements consentis dans le domaine culturel ont une dimension
économique. Le montant de soutien financier aux évènements culturels a
augmenté en raison des industries culturelles, qui contribuent à accroître l’emploi et
à produire de la valeur du Produit Intérieur Brut (PIB) des pays.
Les résultats des projets entrepris dans le domaine de la culture peuvent être
reconnus dans le développement de la base économique régionale qui comprend
une impulsion d’une nouvelle expansion. Ce développement est articulé par la
promotion de la situation des entités commerciales existantes et la
commercialisation (changement positif de l’image de la gion par exemple),
l’amélioration du niveau de vie des habitants (modernisation de l’infrastructure
culturelle stimulé par l’accès à la culture) ainsi que l’explosion du nombre d’emplois
liés au processus de réalisation de l’investissement, et ensuite avec le
fonctionnement de nouveaux éléments de l’actif immobilisé d’une région.
Les industries culturelles sont caractérisées par un niveau élevé de la
modernisation et de l’originalité sur le marché, la plupart des biens et services
proposés ne peuvent pas être correctement substitués. Les industries culturelles
créent des emplois en dehors du secteur public. Divers secteurs de l’industrie de la
culture, dans lesquels les entreprises moyennes et petites dominent, ont un grand
potentiel d’emploi et sont fortement attachés dans les communautés locales et les
réseaux régionaux. Les industries culturelles appartiennent à un secteur le
facteur d’emploi est le plus élevé. Elles créent un grand nombre d’emplois à une
époque où l’économie mondiale est vouée à la stagnation.
En général, la culture comme un facteur important de la croissance
économique a un grand impact sur l’attractivité du logement et l’emplacement
des régions pour les résidents et les investisseurs. Cela détermine le développement
du tourisme et améliore le marché du travail. C’est donc un contributeur important
au PIB. Créer une culture industrielle provoque des processus économiques
multiplicateurs définis conjointement par le veloppement de l’infrastructure
sociale, les fonctions métropolitaines des villes, propices à l’affectation des
ressources humaines dans les secteurs en développement, créant ainsi une image
positive.
LA CULTURE INFLUENCE –T-ELLE EFFICACEMENT LES RESULTATS DE COUTS ?
Selon David Landes, dans The Wealth and poverty of nations, le succès des
économies nationales est entraîné par des facteurs culturels plus que tout autre
chose. La prudence, le travail acharné, la persévérance, la sincérité et l’ouverture
d’esprit sont les causes culturelles qui créent toute la différence. De plus, Max
Weber a démontré que les pensées et les valeurs sociales sont puissantes et
peuvent déterminer l’orientation de l’économie couronnée de succès ou d’échec.
De leur côté, Amy Chua et Gregory Clark ont tenté de corroborer le poids de
la culture sur l’économie en déclarant ceci : « la technologie moderne par lui-
même ne sera jamais capable de faire tourner une économie et d’améliorer la vie
normales de la population. ». Le développement d’un état d’esprit, des valeurs et
d’habitudes supplémentaires est un important élément de l’équation. Une bonne
éducation peut ajouter à cela, mais probablement pas tellement parce qu’elle
ordonne de nouvelles informations. En effet, une bonne éducation encourage une
nouvelle vision du monde et des valeurs simultanément.
Au début du 20
e
siècle, Gregory Clark décrivit la compétition entre
l’amélioration de la production des travailleurs japonais et les employés des usines
indiennes. Il en est résulté que le Japon a dominé le marché car ses performances
sont nettement au-dessus de celles réalisées en Inde. Ceci est au fait que les
japonais, en adoptant une discipline stricte, et des valeurs nationales rigoureuses
ont renforcé leur succès.
Comment pouvons-nous expliquer l’effondrement perpétuel des nations
africaines, même avec les aides reçues en vue de développer l’économie ?
Pourquoi les pays même avec beaucoup de ressources naturelles et une
population bien éduquée n’arrivent pas à se développer ?
L’esprit de la culture africaine a été presque détruite et continue à
rencontrer plusieurs obstacles pendant des siècles d’esclavage, de la colonisation,
de l’indépendance et par la suite de ce que Mr Malcom X appelle « House Negros
et Field Negros ! ». En effet, House Negros est le type de noirs domestiqués. Ils
pensent que leurs maîtres colons sont des dieux et essaient de leur ressembler. Si
leur maître n’est pas heureux, le House Negros ne l’est pas non plus et il est heureux
de parler la langue de son maître mieux que ce dernier. Il a collaboré et continue à
le faire avec le colon au détriment du développement et du bien-être de sa propre
nation. Contrairement à lui, le type Field Negro veut être libre. Pour lui, la priorité est
donnée à l’intérêt et le bien être de sa propre communauté et il exige le respect.
L’esclavage a été une négation, un déni du droit de l’homme. Les animaux
sont plus considérés que l’esclave. Sa culture qui est l’inspiration, la connaissance,
l’espoir et la réalisation de chaque catégorie est interdite. Lorsqu’on a éhumilié,
moins considéré qu’un être humain pendant de nombreux siècles, l’on commence
par ne plus croire en sa valeur à tel point que la culture dans laquelle on est
peut disparaître. Ce qui en résulte est une perte de repère.
Il n’y a pas beaucoup de différence entre la colonisation et l’esclavage.
L’intention de la conférence de Berlin en 1884 est de fournir à l’Europe les
ressources naturelles dont elle a besoin en allant à la conquête d’autres territoires.
Le reste a été de camoufler cette idée sous le nom de civilisation des autres
peuples. Qui a la prétention et l’hégémonie de se trouver civili et l’autre
barbare ? La colonisation est la continuation de l’esclavage avec un nom différent.
Ensuite est venu le néocolonialisme on trouve 80% des ressources du pays
indépendant détenues par les anciens colons. Ces pays sont dirigés par des House
Negros déniant leur propre culture. Le pays est donc dirigé comme dans le temps
de l’esclavage et de la colonisation. Les pays en voie de développement souffrent
de problème d’identité culturelle.
Comment diriger un pays avec 20% de ses ressources. Comment arrive-t-on à
mettre en place les infrastructures nécessaire telles que les hôpitaux, les écoles, les
services de traitement des eaux usées et potables? Le contrôle des ressources par
le colon a aggrala corruption dans le monde en développement. Est-il normal
qu’un pays qui a des ressources ne puisse pas les utiliser pour son développement ?
Imaginez que la valeur sur le marché d’un produit soit de 100$ USD et que l’ancien
colon ait décidé de l’acheter à 5% de son prix soit 5$ USD. Dans le même temps, il
est porté à la connaissance du public que ces pays sont les plus pauvres de monde
nécessitant d’aides financières pour survivre et la population se meurt. Ces pays
ont-ils vraiment besoin d’aide financière ? En fait ces pays ont juste besoin de
vendre leurs produits à leur juste valeur marchande.
Nous ne sommes pas ici pour défendre, protéger ou critiquer le House Negro.
Dans la vie il y a un choix à faire et ils ont fait le leur en vendant le présent et
l’avenir de leur peuple, soit 99% des biens pour leur intérêt personnel. Pourquoi ces
House Négros, présidents ne peuvent rien faire sans demander la permission à leur
maître colon ? Un pays sans culture n’aura pas à gérer sa propre monnaie et la
laissera dans la main d’autres pays qui la manipuleront de la façon dont ils le
voudraient. C’est en fait comme un avion sans pilote. Il est plus que temps d’arrêter
de rêver debout.
La culture africaine commence à être une cause perdue. Les dirigeants des
pays sont complexés, très embarrassés de leurs coutumes, de parler leurs propres
langues. Mais si vous n’êtes pas fiers des pays dont vous êtes le Chef d’état, vous ne
pouvez pas diriger parce que vous ne croyez pas en vous-même. Vous devenez
donc un handicap pour le développement. La dernière conférence de la
Francophonie a uni au moins six pays de l’Afrique de l’Ouest tels que la Côte
d’Ivoire, le Sénégal, le Mali, la Guinée Conakry, le Burkina-Faso. Une partie de leurs
populations parlent la même langue. Pourquoi ne pas organiser cette conférence
en Dioula ? Ainsi, les autres délégués et présidents pourraient avoir accès à la
traduction automatique à travers les écouteurs. Si l’Afrique ne valorise pas sa
propre culture, qui le fera ?
Qu’apporte la Francophonie à ces pays ? Rien sauf un moyen de maintenir
un contrôle politique et économique en laissant la population pour compte. Les
frais du voyage pour assister à ces conférences pourraient être utilisés pour amener
l’eau potable à la population, acheter des équipements hospitaliers plutôt que de
servir à ce gaspillage. Il est vraiment triste que ces dirigeants reçoivent des
instructions d’un autre Chef d’état. Nul besoin de changer la constitution en vue de
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