DONIZETTI lucia di lammermoor Sam. 25 avril 20h30 Dim. 26 avril 16h30 Burcu Uyar, dans le rôle de Lucia, fait de ces vocalises l’expression d’une détresse indicible, qui nous parviendrait de l’au-delà, avec de sublimes aigus qui font frissonner. Le temps se fige dans le miracle de la voix. Christophe Gervot opéra Bach / Brahms Beethoven Philippe cassard orchestre perpignan méditerranée direction Daniel Tosi Ven. 15 mai 20h30 Réunir en un concert trois grands compositeurs germaniques ne manque pas d’intérêt, ne serait-ce que par la force du langage que chacun d’eux propulse aux oreilles de l’humanité. D’autant plus lorsqu’ils sont interprétés par Philippe Cassard, considéré par ses pairs, la critique et le public comme un des pianistes les plus attachants et complets de sa génération. dimanche 29 mars 18h I Le Grenat I 1h50 sans entracte PETITE MESSE SOLENNELLE en anglais & allemand, surtitré en français Gioachino Rossini / Nico and The Navigators Une œuvre musicale qui mélange avec délectation sacré et profane ! À l’écoute de cette œuvre aussi fervente qu’attachante, tout sauf "petite", on est bien certain que le musicien fut exaucé. Nicolas Southon concert symphonique © FotoFalk Wenzel D Cie opéra éclaté conception et mise en scène Nicola Hümpel direction musicale Nicholas Jenkins scénographie Oliver Proske lumières Andreas Fuchs costumes Frauke Ritter Assistante mise en scène Sarah Myriam Wolf Interprètes Yui Kawaguchi Martin Clausen (Peter Fasching*) Charles Adrian Gillott Patric Schott Piano SooJin Anjou & Andreas Donat (David Zobel*) Harmonium Jan Gerdes Chanteurs Claire Debono Soprano Solo (Laura Mitchell*) Julla von Landsberg Soprano Leticia Giuffredi Soprano (Elizabeth Weisberg*) Janja Vuletic Mezzo Solo (Ulrike Mayer*) Annerose Hummel Mezzo Philipp Caspari Contre-ténor Milos Bulajic Ténor Solo Ted Schmitz Ténor Adam Tunnicliffe Ténor (Sean Clayton*) Pauls Putnins Basse Solo Franz Schlecht Basse (Michael Adair*) Tobias Hagge Basse (Ulf Bunde*) Equipe technique de tournée Carsten Wank, Holger Müller, David Rusitschka, Sonja Winkler Surtitres Marie Henrion Production Ilja Fontaine, Judith Bodenstein *artistes ayant participé à la création du spectacle (2011) Une production du Kunstfest Weimar et Nico and the Navigators. Coproduction Grand Théâtre du Luxembourg, Bregenzer Festspiele, KunstFestspiele Herrenhausen, Theater Erfurt. Avec le soutien du Hauptstadtkulturfonds, du Land de Berlin, de la Fondation Schering et de la Fondation Augstein. Petite Messe Solennelle une œuvre de musique sacrÉe comme un "péché de vieillesse" Il n’y a pas de doute, Rossini en écrivant la Petite messe solennelle a vraiment voulu se faire plaisir. Il a plus de 70 ans et a cessé de composer des opéras depuis 30 ans quand le régent de la Banque de France, le comte Pillet-Will, lui commande une œuvre pour la consécration de sa chapelle privée à la mémoire de son épouse Louise, qu’il compose donc en 1863. La Petite messe solennelle est donnée pour la première fois le 14 mars 1864. La Petite Messe Solennelle est une œuvre de musique sacrée écrite pour quatre solistes, chœur mixte, deux pianos et un harmonium. L’œuvre est superbe, elle surprend par sa modernité même si Rossini ne manque pas de rendre hommage à ses maîtres Palestrina et Bach. Rossini adresse au "créateur" une dédicace en forme de boutade : "Bon Dieu. La voilà terminée cette pauvre petite messe. Est-ce bien de la musique sacrée que je viens de faire ou de la sacrée musique ? J’étais né pour l’opera buffa, tu le sais bien ! Peu de science, un peu de cœur, tout est là. Sois donc béni et accorde moi le Paradis." Sur la page de garde de son manuscrit, Rossini tient aussi à préciser, avec la maîtrise du français qui était la sienne : "Petite messe solennelle, composée pour ma villégiature de Passy. Douze chanteurs des trois sexes, hommes, femmes et castrats seront suffisants pour son exécution, savoir huit pour les chœurs, quatre pour les solos, total douze chérubins. Bon Dieu, pardonne-moi le rapprochement suivant : douze aussi sont les apôtres dans le célèbre coup de mâchoire peint à fresque par Léonard, dit la Cène, qui le croirait. Il y a parmi tes disciples de ceux qui prennent des fausses notes ! Seigneur, rassure-toi, j’affirme qu’il n’y aura pas de Judas à mon déjeuner et que les miens chanteront juste et con amore tes louanges et cette petite composition qui est hélas ! le dernier péché mortel de ma vieillesse."- Gioachino Rossini, Passy, 1863. Cette évocation d’un "péché de vieillesse", dont Rossini écrit que cette Petite Messe Solennelle serait "le dernier", renvoie à un ensemble de compositions diverses composées après son retrait de la scène et réunies sous le titre Péchés de vieillesse. Structure de l’œuvre La partition, dont l’exécution dure environ une heure et demie, est divisée en deux parties de sept pièces musicales chacune et mêle rythmes de marche et tempos majestueux, sur des harmonies parfois surprenantes. Première partie 1 2 3 4 5 6 7 Deuxième partie Kyrie eleison - chœur Credo Gloria 8 Credo - solistes et chœur Gloria in excelsis Deo - solistes et chœur 9 Crucifixus - soprano solo Et resurrexit - solistes et chœur Gratias - Trio pour contralto, ténor et basse Domine Deus - ténor solo Qui tollis - Duo pour soprano et contralto Quoniam - basse solo Cum Sancto Spiritu - chœur 10 Prélude religieux (pendant l’Offertoire) piano puis harmonium solo 11 Ritornello (9 mesures d’harmonium) 12 Sanctus - solistes et chœur 13 O salutaris Hostia - soprano solo 14 Agnus Dei - contralto et chœur Gioachino Rossini (Pesaro, 1792 – Paris, 1868) Gioachino Rossini a profondément marqué l’histoire de l’opéra du XIXème siècle en menant à son apogée le bel canto à l’italienne : il pare l’opéra-bouffe d’airs énergiques et brillants dotés d’un naturel nouveau, et développe et innove l’écriture orchestrale en préparant ainsi l’éclosion du romantisme. Doté d’un talent musical précoce, il est élevé dans une famille de mélomanes. Il apprend la musique notamment en lisant les partitions de Mozart ou Haydn. Il fait ses études au prestigieux Liceo Musicale de Bologne, maîtrisant déjà cor et chant, il y apprend le violoncelle, le piano, l’alto, le contrepoint, l’instrumentation, l’orchestration et la structuration harmonique. Trois des opéras de Rossini sont créés avant son vingtième anniversaire, dont La Cambiale di Matrimonio. À la suite de ces opéras-bouffes, il s’attelle à "l’opera seria" avec la création de Tancrede (1816) ; il fait évoluer le genre dans Otello (1816) et Semiramide (1823). Son chef-d’œuvre est Le Barbier de Séville, tout de suite reconnu comme tel lors de sa création en 1816. Rossini impose aussi un genre intermédiaire (déjà exploité par Mozart), "l’opera semi-seria" auquel se rattachent La Cenerentola ou La Pie voleuse (1817). Après un séjour très réussi à Paris, où il reviendra à la fin de sa vie, et la création de Guillaume Tell en 1829, Rossini arrête de composer pour la scène. Il se consacre alors à la musique religieuse, genre qui met tout aussi bien en valeur ses qualités musicales : le Stabat Mater (1841) et la Petite messe solennelle (1864) soulignent par leur clarté et leur profondeur d’écriture le talent du compositeur. Bien que saluée à la suite de sa première audition comme un chef-d’œuvre inégalé, la Petite messe solennelle de Rossini n’a jamais connu la popularité d’une autre œuvre sacrée de grande envergure de sa maturité, le Stabat Mater. © Carjat Dans ces différentes pièces musicales, les nuances des chanteurs excèdent rarement le piano. Rossini attribue aux chanteurs des nuances forte pour quelques moments comme les acclamations Eleison, le début du Gloria, son homologue le Cum Sancto Spiritu, les parties extrêmes des Credo, Sanctus et Hosanna et les dernières mesures du Dona nobis pacem. Nico and the Navigators Turbulente troupe de théâtre de l’underground berlinois. C'est avec la pièce Ich war auch schon einmal in Amerika qu'est fondée en 1998 au Bauhaus Dessau la compagnie Nico and the Navigators, sous la direction artistique de Nicola Hümpel et Oliver Proske. Rapidement une étroite collaboration s'ensuit avec le festival les Sophiensaele à Berlin, où la compagnie se consacre à partir de 1999 à son cycle Menschenbilder. Leurs productions tournent depuis dans le monde entier, invitées par les théâtres et festivals les plus renommés en Belgique, France, Italie, PaysBas, Autriche, Pologne, Russie, Serbie, Espagne, Suède, Hongrie… Comme en attestent les échos dans la presse, la troupe occupe depuis lors une place singulière dans le paysage théâtral et musical européen. Le prix George-Tabori décerné en mai 2011 à Nico and the Navigators vient récompenser l'ensemble du parcours accompli. Nicola Hümpel et Oliver Proske © Proske Nicholas Jenkins Direction musicale Il étudie au Merton College à Oxford et à la Guildhall School of Music and Drama. Nicholas Jenkins débute sa carrière comme chanteur et chef de chœur avant de devenir l'assistant de Marc Minkowski, emblématique chef d’orchestre français. Il est chef de chœur au Grange Park Opera et chez les Musiciens du Louvre, ainsi que chef de chœur invité du Chœur du Châtelet, du Geoffrey Mitchell Choir et du Philharmonia Chorus. Il assiste également Sir Simon Rattle pour la Carmen de Bizet dans le cadre du Festival de Salzbourg. Il dirige en outre Mireille de Gounod (New Sussex Opera), Cendrillon de Massenet (Blackheath Halls, London) et la version mise en scène par Nico and the Navigators de la Petite Messe solennelle de Rossini. Il assiste Marc Minkowski pour Le Trouvère de Verdi et Oliver von Dohnányi pour La Norma de Bellini.