Philosophie et critiques contemporaines de la

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Université de Paris 8 Vincennes à Saint-Denis
UFR ARTS, PHILOSOPHIE ET ESTHÉTIQUE
DEPARTEMENT DE PHILOSOPHIE
ÉCOLE DOCTORALE PRATIQUES ET THÉORIES DU SENS
Philosophie et critiques
contemporaines de la culture
Master Recherche
MENTION DES DOMAINES
«
LETTRES , SCIENCES HUMAINES, SCIENCES SOCIALES
ET
«
ART
»
» DE L’UNIVERSITE DE PARIS 8
SOUS LA RESPONSABILITE DE
GEORGES NAVET ET PLINIO W. PRADO JR.
Vieira da Silva:“Bibliothèque en feu”
Année universitaire 2007- 2008
2, rue de la Liberté 93526 F–Saint-Denis cedex 02  tél (33) 1 49 40 66 13  fax (33) 1 48 21 04 46
Courrier électronique : [email protected]  Site internet : www-artweb.univ-paris8.fr
1
Sommaire
Orientation philosophique du Master et présentation
3
Inscriptions
7
Organisation du Master
Domaines de formation
Équipes de formation
Collaborations et conventions internationales
Cycle des études
Bourses et allocations
10
10
11
13
13
Cursus
Cursus de la première année de master
Cursus de la deuxième année de master
Contrôle et validation des connaissances
Délivrance du diplôme de master
Programme des enseignements (année 2007-2008)
Master 1, plan de formation du premier semestre
Master 1, plan de formation du deuxième semestre
Master 2, plan de formation du troisième semestre
Master 2, plan de formation du quatrième semestre
Descriptif des enseignements
Stages
15
17
18
19
20
22
23
26
29
31
80
Formation à la recherche
Séminaires, journées d’études, colloques, manifestations (année 2007-2008)
83
Annexes
Description des parcours spécialisés
Attestation de validation des acquis (équivalence)
Master binational « Philosophie de la culture et de la praxis interculturelle »
Avertissement : de l’usage de l’Internet
Plan d’accès à la Maison des sciences de l’homme de Paris-Nord
Index des enseignements
88
95
96
101
103
104
2
Philosophie et critiques contemporaines de la culture
Le Département de philosophie est habilité à délivrer au sein des domaines « Art » et
« Lettres, sciences humaines, sciences sociales » de l’Université de Paris 8 une mention de
master dont l’intitulé Philosophie et critiques contemporaines de la culture reflète l’esprit
des recherches qui se poursuivent en son sein depuis sa fondation à l’initiative de Michel
Foucault et de François Châtelet et qu’ont illustré par leurs écrits Gilles Deleuze, JeanFrançois Lyotard, René Schérer, Jacques Rancière, Alain Badiou .
L’originalité de ces recherches tient avant tout à l’attention que les enseignantschercheurs du département portent à accueillir, sous l’effet de délimitations retracées du
philosophique et de son dehors, l’émergence d’objets, de formes et de lieux souvent inédits
de l’investigation philosophique. La philosophie n’est pas condamnée à demeurer au sein de
relations héritées avec des questions, des territoires ou des méthodes qui lui auraient été
reconnus comme siens. Elle a comme institution et comme activité une vocation égale à
conserver la mémoire des lieux et des temps où elle a forgé son âme critique en même
temps que sa puissance auto-fondatrice, et à nourrir la conscience que son origine se situe
tout autant dans la non-philosophie, dans les pensées qui se profilent à l’horizon des
sciences, des arts, de la politique. Menant sur ce chemin double devant les risques premiers
du jugement et devant les écarts subjectifs des aventures de pensée, elle contraint aussi
bien à conférer le trait du natal à des ailleurs géographiques, historiques, disciplinaires, et à
entraîner dans des limites dépaysantes les doctrines et les textes les plus familiers.
Investissant cette relation à la fois pure et impure de la philosophie à elle-même
comme chance de transformations et de déplacements du travail de la pensée, les
enseignements et les recherches du département font insister un geste aujourd’hui repris
dans un nombre croissant d’universités et de pays, et pris en compte par eux à côté des
perspectives bien identifiées de l’histoire de la philosophie ainsi que des courants
phénoménologique, herméneutique, analytique. Opposant à l’injonction ordinaire des univers
culturels demandant à la pensée de « se faire monde » une résistance plus forte que
n’ambitionnent généralement de le faire les philosophies pragmatiques attachées à réduire
les figures d’hétérogénéité au sein des structures logico-mathématiques du langage et de
l’action ou les philosophies herméneutiques se vouant à les maîtriser dans des logiques et
éthiques du consensus, ils s’obligent à explorer systématiquement les ressources critiques
de la philosophie contemporaine et des pratiques humaines et sociales capables de retenir
les aventures réelles du présent de s’identifier spontanément aux partages préformés des
vies et des pensées, aux existences organisées sous l’État selon le réseau donné des liens
économiques et juridiques, aux représentations artificieuses et rassurantes de la modernité.
Soutenue par le Laboratoire d’études et de recherches sur les logiques
contemporaines de la philosophie et rattachée à l’École Doctorale Pratiques et théories
du sens, cette mention de Master Recherche permet la confrontation des études et des
thématiques qu’elle favorise avec celles mises en œuvre au sein des différentes équipes de
recherches animées au sein de l’école doctorale par des enseignants chercheurs de
philosophie, psychanalyse, langues et littératures, histoire, politique, esthétique, sciences de
l’éducation.
Les études proposées dessinent un cursus combinant :
-
Une formation à la créativité conceptuelle de la philosophie contemporaine.
3
-
Une étude approfondie des problématiques historiques et théoriques qui confèrent
aux déplacements expérimentés par la philosophie contemporaine leur sens et leur
efficacité.
-
Une introduction aux dynamiques qui agissent au présent, avec le soutien de la
philosophie, dans les transformations et pensées des sciences, de la politique et des
arts.
Elles ont pour objectifs scientifiques de mobiliser dans la connaissance de son
environnement international la constellation scientifique apparue dans une figure de la
philosophie française contemporaine à la frontière de la tradition historique de la philosophie
et des nouveaux territoires de pensée institués par les sciences humaines et sociales pour :
-
Produire des intelligibilités nouvelles au sujet des objets étudiés par l’investigation
contemporaine sous les noms de science, de politique, de social, d’esthétique
(objectif théorique).
-
Contribuer à l’analyse des formes de description, conceptualisation et écriture qui
accompagnent la constitution sous ces noms d’objets d’études et de systématisations
scientifiques (objectif épistémologique).
-
Tirer les conséquences de la découverte des performatifs de la parole pour les faire
échapper à la neutralisation qu’en opèrent les philosophies des speach acts, les
rendre à leur puissance réflexive et critique dans les champs de l’existence humaine,
des sciences et des institutions de la culture. Agir au sein des transformations de la
philosophie et des circulations entre discours savants et compétences ordinaires qui
se produisent au contact des sciences, des expériences sociales et politiques, des
arts contemporains (objectif pratique et professionnalisant).
Elles ont pour objectifs pédagogiques de proposer :
-
Un cursus d’études en philosophie développant fortement l’orientation contemporaine
de la philosophie, l’épistémologie et la critique réflexives des sciences humaines et
sociales, l’interculturalité, l’ouverture sur la créativité au sein des champs du social,
du politique, de l’esthétique, et offrant une orientation vers la recherche aux étudiants
titulaires de la licence de philosophie de l’Université de Paris 8 ou d’autres
universités.
-
Une base méthodologique et théorique forte permettant à des étudiants venus
d’autres cursus que celui de la philosophie, ainsi qu’à des étudiants engagés dans la
vie professionnelle et ayant parfois acquis des compétences élevées dans le
domaine des sciences et des techniques, du monde social ou des arts, de s’engager
dans des recherches novatrices sur les objets qu’ils souhaitent approfondir en
s’aidant de la conceptualité philosophique.
-
Un pôle d’attraction pour les étudiants européens et internationaux qui souhaitent
renforcer leur connaissance de la philosophie française contemporaine, mener des
recherches à son sujet ou selon ses orientations, rejoindre des équipes de
recherches travaillant selon cette perspective.
Elles ont pour objectifs professionnels d’offrir :
-
Un cursus attentif aux conditions d’études d’étudiants salariés ou voués à des
emplois précaires, notamment dans le Nord-Est parisien, et autorisant l’organisation
de parcours individualisés menant un nombre significatif d’entre eux vers l’obtention
de crédits européens et le succès à des concours, ainsi que l’intégration dans les
milieux de l’édition, de la presse, de la mode, de l’action sociale, artistique ou
culturelle.
4
-
Une poursuite d’études pour les professeurs de philosophie de lycées ou de classes
préparatoires de la région parisienne ainsi que pour les personnels d’organismes
internationaux du monde de la culture et de la politique souhaitant concrétiser à
l’occasion d’une recherche et dans le cadre d’un cursus diplômant un niveau de
formation déjà élevé susceptible de favoriser leur carrière.
-
Un parcours menant vers le doctorat, ayant pour vocation de former de jeunes
chercheurs dans des domaines de recherches innovants et de favoriser leur insertion
dans des carrières universitaires, et de valoriser les collaborations internationales du
département de philosophie de l’Université de Paris 8 en certifiant et nouant des liens
d’avenir avec les élites universitaires de pays étrangers.
5
INSCRIPTIONS
Responsables pédagogiques
Georges NAVET – [email protected]
Plínio Walder PRADO Jr. – [email protected]
Responsables administratifs
UFR Arts, Philosophie, Esthétique (UFR1)
Secrétariat du département de philosophie : Bâtiment A, salle A 030
℡ 01 49 40 66 13 – 01 48 21 04 46
Adresse électronique : [email protected]
Inscription pédagogique
UFR Arts, Philosophie, Esthétique
Département de Philosophie – Salle A 030
Inscription administrative
MASTER 1 Bureau du deuxième cycle, salle G 115.
MASTER 2 Bureau du troisième cycle Salle G 116.
L’inscription administrative est subordonnée à l’inscription pédagogique.
Site Internet
http://www-artweb.univ-paris8.fr
7
Conditions d’inscription
Les dossiers d’admission à l’inscription en première et en deuxième du Master sont
vérifiés par la Commission des équivalences composée des responsables de la mention
et/ou de ceux de ses parcours spécialisés.
Master 1
Pour être admis à présenter une demande d’inscription, les candidats doivent remplir
les conditions suivantes
-
Etre titulaire d’une licence de philosophie (régime DEUG – licence) ou d’un diplôme
équivalent.
-
Etre titulaire d’une licence (régime DEUG – licence) ou d’un niveau d’études
équivalent offrant les bases pour une réorientation dans un cursus de philosophie.
-
Etre titulaire d’une licence de philosophie ou d’un parcours en licence comportant une
mineure de philosophie (régime licence – master – doctorat).
-
Avoir suivi après le baccalauréat ou après un diplôme équivalent un cursus de 180
ECTS dont 45 ECTS d’enseignements assimilables aux enseignements fondamentaux
du parcours de formation de la licence de philosophie de l’Université de Paris 8, ainsi
que 10 ECTS assimilables à ceux de méthodologie écrite.
L’autorisation d’inscription en première année de Master est prononcée par le
Président d’Université sur proposition du responsable du Master après étude du dossier du
candidat par la Commission des équivalences du Master, et après visa du Directeur de l’UFR
« Arts, philosophie, esthétique » de l’Université de Paris 8.
Master 2
La deuxième année de Master est ouverte aux étudiants :
-
Ayant obtenu le passage de première en deuxième année de la mention de Master
“Philosophie et critiques contemporaines de la culture”.
Justifiant d’un cursus d’études supérieures équivalent à 240 ECTS dont 15 ECTS
d’enseignements assimilables aux enseignements de tronc commun du Master.
Titulaires d’une maîtrise (régime DEUG – Licence – Maîtrise) ou d’un diplôme
équivalent offrant les bases d’une poursuite d’études en philosophie.
Justifiant de travaux et de titres d’un niveau reconnu équivalent par la Commission
des équivalences
Le passage de la première à la deuxième année de Master est prononcé à l’issue de
l’examen de première année par le Jury de Master composé de l’enseignant tuteur de
l’étudiant, du responsable de la mention de Master et des responsables des parcours
spécialisés.
L’admission directe en deuxième année de Master est prononcée par le Président
d’Université sur proposition du responsable du Master après étude du dossier, analyse du
projet de recherche, entretien avec le candidat et consultation de l’équipe de formation de la
mention de Master, par la Commission des équivalences du Master. Elle est visée par le
Directeur de l’UFR Arts, philosophie, esthétique de l’Université de Paris 8, et par le Directeur
de l’Ecole doctorale « Pratiques et théories du sens ».
8
Formalités d’inscription
Les étudiants ayant obtenu les 180 crédits européens du cursus de licence de
philosophie de l’Université de Paris 8 sont admis de droit en première année de Master.
Les étudiants de première année ayant obtenu leur passage en deuxième année du
Master ont également accès de droit à cette deuxième année.
Les étudiants ayant effectué leurs études dans d’autres universités françaises et
désirant s’inscrire en première ou en deuxième année du Master « Philosophie et critiques
contemporaines de la culture » doivent déposer une demande de transfert au Bureau des
transferts. Ces étudiants, ainsi que les étudiants ayant effectué leurs études dans des
universités ou institutions étrangères, doivent constituer en outre un dossier d’inscription
comprenant :
Master 1
Une lettre de motivation.
Un Curriculum vitae.
Une photocopie de baccalauréat ou d’un diplôme équivalent.
Une photocopie du dernier diplôme obtenu
Une traduction en langue française des diplômes présentés (étudiants étrangers).
Un formulaire spécial de demande d’équivalence de leurs diplômes (étudiants issus
d’autres cursus et étudiants étrangers, voir annexes).
Le dossier est examiné en concertation avec l’équipe de formation du Master par le
responsable de la mention, qui statue sur la demande d’inscription. L’étudiant est informé de
la décision. Si sa demande a été retenue, il se présente pour inscription au bureau du
deuxième cycle, muni d’une autorisation d’inscription ainsi que des pièces administratives de
son dossier. Il reçoit, s’il est étranger, un certificat administratif lui permettant d’effectuer les
démarches nécessaires à l’obtention de son visa pour études.
-
Master 2
-
Une lettre de motivation.
Un Curriculum vitae.
Un projet de mémoire de 4 à 6 pages dactylographiées avec bibliographie.
Une photocopie de baccalauréat ou d’un diplôme équivalent.
Une photocopie du dernier diplôme obtenu
Une traduction en langue française des diplômes présentés (étudiants étrangers).
Un formulaire spécial de demande d’équivalence de leurs diplômes (étudiants issus
d’autres cursus et étudiants étrangers, voir annexes
Le dossier est examiné en concertation avec l’équipe de formation du Master par le
responsable de la mention, qui statue sur la demande d’inscription. L’étudiant est informé de
la décision. Si sa demande a été retenue, il se présente pour inscription au bureau du
troisième cycle, muni d’un formulaire d’admission visé par un enseignant chercheur
acceptant de diriger sa recherche et par le Directeur de l’École doctorale « Pratiques et
théories du sens », ainsi que des pièces administratives de son dossier. Il reçoit
préalablement, s’il est étranger, un certificat administratif lui permettant d’effectuer les
démarches nécessaires à l’obtention de son visa pour études.
9
ORGANISATION DU MASTER
Domaines de formation
La mention de Master Philosophie et critiques contemporaines de la culture est une
mention relevant, au choix, de deux domaines de formation de l’Université de Paris 8 :
Le domaine Art
Le domaine Lettres, sciences humaines, sciences sociales
Le choix d’imputer l’attribution de la mention de Master à l’un ou l’autre domaine est
pris par le Jury de Master sur proposition de l’étudiant et de son enseignant tuteur à l’issue
de l’examen terminal de la mention de Master.
Équipes de formation
La formation est assurée par les enseignants chercheurs du département de
philosophie de l’Université de Paris 8 et par des enseignants chercheurs d’autres centres
universitaires liés à la formation de Master par des accords ou des conventions.
Le suivi des parcours individuels des étudiants, des stages et de la rédaction du
mémoire de master est assuré par une équipe d’enseignants chercheurs exerçant à leur
égard des fonctions d’enseignants tuteurs et de directeurs de mémoire.
Équipe des enseignants chercheurs directeurs de mémoire :
J. BADURA – D. BENSAID – A. BIRNBAUM – A. BROSSAT – B. CANY – M. CUILLERAI –
J.-L. DÉOTTE – S. DOUAILLER – M. FASHAHI – N. GRANGÉ – M. KULLASHI – E.
LECERF – J.-P. MARCOS – G. NAVET – PLINIO W. PRADO Jr. – J. POULAIN – N. PUIGVERGÈS – A. SOULEZ – P. VERMEREN
L’initiation à la recherche est assurée dans le cadre des séminaires, activités,
collaborations avec l’école doctorale « Pratiques et théories du sens », collaborations
nationales et internationales, proposés par le Laboratoire d’études et de recherches sur
les logiques contemporaines de la philosophie (LLCP – EA 4008).
Coordonné par S. DOUAILLER, le laboratoire LLCP regroupe trois équipes de
recherche :
-
Équipe A : « Théories contemporaines
philosophique » dirigée par J. POULAIN.
de
la
science
et
anthropologie
-
Équipe B : « Pensées de l’événement et de la technique, pratiques culturelles et
communautés » dirigée par J.-L. DÉOTTE.
-
Équipe C : « Recherches sur les figures philosophiques, politiques, juridiques,
esthétiques de l’hétérogénéité », dirigée par H. VINCENT.
Page Internet : http://recherche.univ-paris8.fr/red_fich_equ.php?OrgaNum=15
10
Collaborations et conventions internationales
Un certain nombre de crédits européens (ECTS) du Master peuvent être acquis en
dehors des activités de formation et des enseignements proposés par le département de
philosophie de l’Université de Paris 8 sur la base de conventions ou d’accords ponctuels
avec d’autres centres universitaires.
Des accords de mutualisation d’enseignements autorisent l’acquisition (et la
validation dans le cursus du Master) d’ECTS proposés par d’Autres formations de
l’Université de Paris 8 : Mathématiques et histoire des sciences – Sciences politiques –
Littérature – Arts plastiques – Musique – Danse – Théâtre.
Des accords réguliers ou ponctuels permettent de valider comme ECTS au sein du
cursus du Master certains séminaires et cycles d’études proposés par le Centre
International d’Études sur la Philosophie Française Contemporaine de l’École normale
supérieure de Paris.
Des accords réguliers ou ponctuels permettent de valider comme ECTS au sein du
cursus du Master certains séminaires proposés par le Collège international de philosophie
(Paris).
Des accords de mutualisation d’enseignements autorisent l’acquisition (et la
validation dans le cursus du Master) d’ECTS proposés par le Master « Sociétés,
Politiques, Migrations » de l’Université Paris 7 – Denis Diderot.
Des accords et des conventions de mutualisation d’enseignements autorisent
l’acquisition (et permettent de valider comme ECTS dans le cursus du Master) des
enseignements et séminaires proposés par :
L’Institut de philosophie de l’Université Jagellone de Cracovie (Pologne)
Avec le soutien d’un programme Erasmus et sous la responsabilité conjointe des Pr. J.
MIKLASZEWSKA et S.DOUAILLER
Le Master de Philosophie contemporaine de l’Université de Tunis (Tunisie) :
- « Les enjeux de la modernité » (Pr. F.TRIKI)
- « Éthique économique » (Pr. HMAÏED BEN AZIZA)
- « Esthétique et théorie de l’art » (Pr. BOUBAKEUR-TRIKI)
- « Éthique des sciences biologiques » (Pr. ALI CHANNOUFI)
La Maestria de l’Université d’Entre Rios (Argentine) :
- « Philosophie contemporaine » (Pr. S.DULUC et G.LAMBRUSCHINI)
- « Philosophie et psychanalyse » (Pr. N.BARBAGELATTA et G.FRIGERIO)
- « Esthétique et politique » (Pr. G.LAMBRUSCHINI)
- « Philosophie politique » (Pr. J.DOTTI)
L’Institut de philosophie de l’Université de Valparaiso (Chili) :
- « Esthétique et pensée des arts » (Pr. J.JARA)
- « Philosophie contemporaine » (Pr. C.MARTEL)
La Faculté des arts et de l’architecture de l’Université nationale de Bogota
(Colombie) :
- « Philosophie contemporaine et esthétique » (Pr. A.VEGA)
11
En collaboration avec l’Institut de philosophie de la technique de l’Université de
Stuttgart, le Master contribue par ses activités de formation et ses enseignements aux
parcours du Master binational « Philosophie de la culture et de la praxis culturelle »,
mention de master de l’Université Paris 8 et de l’Université de Stuttgart, ainsi que de
l’Université franco-allemande de Sarrebruck. (Informations sur le site http://www-artweb.univparis8.fr)
12
Cycle des études
Associant une équipe d’enseignants chercheurs et les équipes de recherche du
Laboratoire d’études et de recherches sur les logiques contemporaines de la philosophie
(LLCP), les études de Master préparent au diplôme valant mention de master « Philosophie
et critiques contemporaines de la culture » de l’Université Paris 8.
Le cycle des études est un cycle de formation pour et par la recherche. Il comporte
quatre semestres organisés sur deux années universitaires correspondant à la première et à
la deuxième année de master (M1 – M2). Des prolongations d’études, accordées en
particulier aux étudiants exerçant une activité professionnelle, permettent de préparer
chaque année de master sur une durée de trois ans.
Bourses et allocations de recherche
Bourses
Pendant les années de préparation du master, les étudiants de nationalité française
peuvent sous certaines conditions bénéficier d’une bourse. La demande doit être déposée
au bureau des bourses et de la vie étudiante (G 112).
Bourses de mobilité
L’initiation à la recherche introduit les étudiants de Master dans un univers de culture
et de références internationales. Leurs objets d’investigation peuvent les amener à effectuer
des stages dans d’autres centres universitaires, et à solliciter pour ce faire des soutiens
institutionnels. Des informations à ce sujet peuvent être obtenues auprès du Secrétariat de
philosophie (A 030), auprès du Service des relations et de la coopération internationales (G
220), auprès du Service de la recherche (A 2274) :
-
BOURSES DU MASTER BINATIONAL « PHILOSOPHIE DE LA CULTURE ET DE
LA PRAXIS CULTURELLE »
Renseignements et dossiers de candidatures :
Université de Paris 8 (Secrétariat de philosophie) et Université de Stuttgart.
-
BOURSES DE MOBILITÉ ERASMUS
Renseignements et dossiers de candidature
Université de Paris 8 (G 222) et Université de Cracovie.
-
BOURSES DE FORMATION INITIALE ET BOURSES DE STAGES CULTURELS DE
L’AGENCE UNIVERSITAIRE DE LA FRANCOPHONIE
Renseignements et dossiers de candidatures :
http:// www.auf.org/programmes/programme6
-
BOURSES RELEVANT DU PROGRAMME ALBAN DE L’UNION EUROPÉENNE
POUR L’AMÉRIQUE LATINE
Renseignements et dossiers de candidatures :
http://europa.eu.int/comm/europeaid/projects/alban/index.fr.htm
13
Bourses doctorales
La deuxième année de master est l’occasion pour des étudiants de se porter
candidats à l’octroi de bourses doctorales liées à un projet de doctorat :
-
CONCOURS DES ALLOCATIONS DE RECHERCHE
Un petit nombre d’étudiants peut bénéficier pendant la préparation de la thèse
de doctorat d’une allocation de recherche attribuée par l’école doctorale « Pratiques
et théories du sens ». Les projets de candidatures sont à élaborer avec le soutien du
directeur de mémoire et celui du directeur de thèse pressenti. Ils sont à faire
connaître à la fin du troisième semestre du Master au responsable de la mention pour
préinscription par le directeur de l’école doctorale. Le dossier final est transmis au
cours du quatrième semestre, à la fin duquel l’école doctorale organise les oraux du
concours. Par mesure dérogatoire, des étudiants n’ayant pas transmis de dossier de
préinscription sont néanmoins autorisés à constituer et présenter ce même dossier
complet de candidature. La sélection des candidats est effectuée en deux sessions
(juillet et septembre).
Renseignements : http://dr.education.fr/Alloc_doc/
-
ALLOCATIONS DOCTORALES DE LA RÉGION ÎLE DE FRANCE – Direction du
Développement économique, de l’emploi et de la formation professionnelle –
Département Recherche –Innovation-Technologie
Renseignements et dossiers de candidature :
http://www.iledefrance.fr
-
BOURSES DE FORMATION À LA RECHERCHE ET BOURSES DE STAGE
CULTUREL DE L’AGENCE UNIVERSITAIRE DE LA FRANCOPHONIE
http:// www.auf.org/programmes/programme6
Renseignements et dossiers de candidatures :
-
BOURSES DU PROGRAMME BFE (BOURSIERS FRANÇAIS À L’ÉTRANGER) –
Ministère des Affaires étrangères
Renseignements et dossiers de candidatures :
http://www.egide.asso.fr/fr/programmes/bfe/
-
BOURSES DE MOBILITÉ INTERNATIONALE « AIRES CULTURELLES »
Renseignements et dossiers de candidatures :
http://www.recherche.gouv.fr/appel/2006/ac.htm
-
BOURSES RELEVANT DU PROGRAMME ALBAN DE L’UNION EUROPÉENNE
POUR L’AMÉRIQUE LATINE
Renseignements et dossiers de candidatures :
http://europa.eu.int/comm/europeaid/projects/alban/index_fr.htm
Il existe aussi des aides ponctuelles à des recherches doctorales liées à certains
thèmes privilégiés de recherche pour des doctorants, qui sont signalés régulièrement par le
Service de la Recherche (A 2274).
Les étudiants inscrits en co-tutelle de thèse en partenariat avec des universités
étrangères peuvent également constituer avec l’appui de leur directeur de thèse, au cours de
la première année de co-tutelle, un dossier de demande d’aide à la co-tutelle à présenter au
Ministère de l’Éducation. Se renseigner auprès du Service de la Recherche (A 2274,
Véronique Dupont).
14
CURSUS
Cursus de la première année du Master
L’acquisition des crédits européens (ECTS) de la première année de master requiert
de suivre régulièrement les enseignements théoriques et méthodologiques qui sont proposés
dans le cadre de la formation. Il n’y a pas de dispense d’assiduité. Le cursus de l’étudiant est
fixé au début de chaque semestre avec l’enseignant chercheur tuteur sur la base du
programme proposé et des compléments que celui-ci juge utiles à son travail.
Le cursus comprend :
Six cours à répartir sur l’année (soit 6 X 6 ECTS = 36 ECTS) et qui se distribuent
de la manière suivante :
- Deux cours d’enseignements fondamentaux de tronc commun
(2 X 6 ECTS = 12ECTS)
- Deux cours de formation aux outils et méthodologies de la recherche
(2 X 6ECTS = 12 ECTS)
- Deux cours d’enseignements optionnels
(2 X 6 ECTS = 12 ECTS).
Un stage ou la réalisation d’un projet sous la responsabilité d’un
enseignant tuteur (6 ECTS).
Un examen oral de fin de première année du Master (18 ECTS), au cours duquel
l’étudiant rend compte du cursus et des activités qu’il a effectués et validés dans le cadre
des deux premiers semestres du Master, et présente le projet de recherche qu’il souhaite
mener à bien au cours des troisième et quatrième semestres du Master avec le soutien d’un
enseignant chercheur directeur de mémoire. L’étudiant passe devant le jury où siège son
tuteur de stage. L’obtention d’un avis favorable est d’autant plus importante pour le passage
en deuxième année que c’est lors de cet oral qu’est décidé quel enseignant sera le directeur
du mémoire.
Les étudiants qui désirent arrêter leur cursus à la fin de M1 et obtenir le diplôme de maîtrise
devront présenter à l’oral le traitement d’une question (bibliographie, hypothèses…) qu’ils
auront élaborée avec l’aide de leur tuteur.
Le passage en deuxième année de Master (M2) nécessite l’obtention de 30 ECTS ;
mais l’étudiant devra obtenir les ECTS manquantes pour obtenir le diplôme de Master.
15
Cursus de la deuxième année du Master
L’acquisition des crédits européens (ECTS) de la deuxième année de master requiert
de rédiger et de soutenir un mémoire de master, ainsi que de suivre régulièrement les
enseignements théoriques et méthodologiques proposés dans le cadre de la formation
générale du Master et dans celui de ses parcours spécialisés. Le cursus de l’étudiant est fixé
au début de chaque semestre avec l’enseignant chercheur directeur de mémoire sur la base
des programmes proposés et des compléments que celui-ci juge utiles à son travail.
Le cursus comprend :
Cinq cours à répartir sur l’année (soit 5 X 6 ECTS = 30 ECTS) et qui se
distribuent de la manière suivante :
• Trois cours d’enseignements fondamentaux de tronc commun et formation
aux outils méthodologiques de la recherche (soit 3 X 6 ECTS = 18 ECTS).
Il est demandé ici aux étudiants de valider 3 cours avec des professeurs différents
parmi les rubriques suivantes :
-
Logiques de la philosophie
-
Anthropologie philosophique des arts, des techniques, des institutions
-
Initiation à la recherche
-
Approfondissement en lecture / écriture de la philosophie
-
Méthodologie du mémoire de recherche
-
Perfectionnement en langue étrangère ou exercices philosophiques en langue étrangère
-
Réalisation informatique
-
Supports et réalisations multimédias
• Deux cours d’enseignements spécifiques proposés par des parcours
spécialisés (soit 2 X 6 ECTS).
Ils sont à choisir parmi les rubriques suivantes :
I. PARCOURS « PHILOSOPHIE CONTEMPORAINE » :
-
Déplacements contemporains de la philosophie.
Philosophie et psychanalyse.
Archéologie du présent et critique de la culture.
Sujet, langage, rationalité.
II. PARCOURS « THÉORIES
CONNAISSANCE » :
-
DES
SCIENCES
ET
PHILOSOPHIE
Pragmatique de la science et théories des vérités.
Épistémologie comparée.
Performativité scientifique et théorie philosophique de la connaissance.
Histoire des sciences et des techniques et créativité conceptuelle.
DE
LA
III. PARCOURS « PHILOSOPHIE POLITIQUE » :
-
Sujets politiques et théories de l’action.
Violence, domination et théories du conflit.
Philosophies et politiques du vivant.
Travail, économie et théories de l’émancipation.
IV. PARCOURS « PHILOSOPHIE, ESTHÉTIQUE, LITTÉRATURE, PENSÉE DES
ARTS »
-
Formes et figures du sensible.
Arts, technologies, nouveaux médias.
Arts et enjeux esthétiques contemporains.
Écritures, peuples, littératures.
Un stage ou la réalisation d’un projet sous la responsabilité d’un enseignant
tuteur, ou l’assistance et la participation à des journées d’études ou séminaires
proposés par les équipes de recherches du laboratoire LLCP ou par l’école doctorale
« Pratiques et théories du sens » (6 ECTS).
Rédaction et soutenance (24 ECTS) d’un mémoire de Master :
L’obtention de la mention de Master requiert l’élaboration, la rédaction et la soutenance d’un
mémoire de recherche d’environ 80 pages démontrant une capacité à identifier un état des
connaissances dans un domaine de recherche, à problématiser un sujet d’étude définissant
une contribution originale à ce dernier, à sélectionner une méthodologie et des outils
d’analyse pertinents, à formuler des hypothèses heuristiques capables de mener vers des
recherches approfondies.
Contrôle et validation des connaissances
Le contrôle et la validation des connaissances comprennent :
Des épreuves écrites et/ou orales validant semestriellement les enseignements
théoriques et méthodologiques. Elles s’effectuent selon des modalités arrêtées par chaque
enseignant chercheur à l’issue d’une concertation organisée par les responsables de la
mention et des parcours spécialisés du Master. Elles comportent des sessions de rattrapage.
Les modalités d’évaluation et de rattrapage font l’objet de descriptions destinées à faciliter
les équivalences et les mutualisations d’enseignements entre centres universitaires associés
au Master.
Les unités d’enseignements de tronc commun, d’enseignements optionnels et
d’enseignements au sein des parcours spécialisés sont compensables annuellement entre
unités de même champ. Les unités de formation aux outils méthodologiques de la recherche
ne sont pas compensables entre elles.
Un examen oral de fin de première année de master devant un jury composé de
membres de l’équipe enseignante et présidé par le responsable de la mention de master.
Une épreuve orale jointe à la soutenance du mémoire de recherche devant
permettre d’apprécier la capacité du candidat à appréhender le champ disciplinaire ou
pluridisciplinaire auquel se rattachent l’investigation particulière et le projet de recherches
qu’il présente. Cette épreuve est organisée sous la responsabilité du Jury du Master
composé du responsable de la mention, d’un ou plusieurs responsables des parcours
18
spécialisés ainsi que de membres de l’équipe enseignante. Elle prépare directement la
décision d’attestation de réussite permettant la délivrance du diplôme de Master.
Délivrance du diplôme de Master
Le diplôme de Master « Philosophie et critiques contemporaines de la culture » est
délivré aux étudiants qui ont satisfait aux exigences définies par le parcours de formation de
la mention de Master et acquis les 300 crédits européens (ECTS) nécessaires à son
obtention (c’est-à-dire 180 ECTS correspondants à la Licence + 120 ECTS correspondant
aux années de M1 et de M2). L’attestation de réussite est prononcée par le Jury de Master
composé du responsable de la mention, d’un ou plusieurs responsables des parcours
spécialisés concernés et de membres de l’équipe enseignante. Elle est visée par le Directeur
de l’école doctorale « Pratiques et théories du sens ».
Le Jury porte une attention particulière à la conformité du parcours de formation suivi par
l’étudiant. Il tient compte des éventuelles réorientations mises en œuvre à la fin de la
première année. Il évalue l’adéquation du mémoire de recherche aux attentes et objectifs
fixés par les parcours spécialisés, ainsi que sa capacité à préfigurer une poursuite d’études
en doctorat, par l’attribution d’une mention. Il conseille l’étudiant sur la pertinence de
prolonger ou redéfinir la recherche menée pour la rédaction d’un doctorat, et il suggère à
cette fin d’imputer le cursus d’études à l’un ou l’autre des deux domaines de formation (Arts
– Lettres, sciences humaines, sciences sociales) de la mention de master.
19
PROGRAMME DES ENSEIGNEMENTS
COURS THÉORIQUES, MÉTHODOLOGIE, STAGE OU PROJET
ANNÉE UNIVERSITAIRE 2007-2008
Plans de formation Master 1ère année
22
Plans de formation Master 2nd année
26
Descriptif des enseignements
31
20
MASTER 1
Plans de formation
Rappel du cursus de première année
Le cursus de la première année du Master requiert l’obtention de :
- 12 ECTS d’enseignements fondamentaux de tronc commun
- 12 ECTS d’enseignements optionnels
- 12 ECTS de formation aux outils méthodologiques de la recherche
- 6 ECTS validant un stage ou un projet
- 18 ECTS validant une épreuve orale de fin de première année
21
PLAN DE FORMATION
Semestre 1
ENSEIGNEMENTS FONDAMENTAUX DE TRONC COMMUN
Histoire de la philosophie
M. CUILLERAI : « Métaphysique de l’échange, la perspective
Bataille », p. 42
S. DEMICHEL : « Philosophies du corps humain », p. 47
Philosophie générale
B. CANY : « Quel avenir pour la métaphysique ? », p. 40
P.W. PRADO : « La philosophie comme thérapie (III). Le soi,
l’autre et le sexuel. », p. 64
Philosophie du langage
et de la culture
J. BADURA : « Philosophie de l’interculturalité », p. 33
F. TRIKI : « Raison et raisonnabilité dans la philosophie
arabe », p. 74
S. DOUAILLER : « Aristote et l’art poétique », p. 49
ENSEIGNEMENTS OPTIONNELS
Philosophie contemporaine
A. BADIOU : « Pour aujourd’hui : Platon ! », p. 32
R. SCHERER : « Philosophie, politique et criminalité », p. 72
F. RAMBEAU : « Éthiques de la désidentification », p. 70
Histoire de la rationalité, des
sciences et des techniques
C. ALUNNI : « Pensée des sciences », p. 32
N. PUIG-VERGES : « Conception de l’humain, apport des
neurosciences et génomique», p. 68
Philosophie, théories politiques
et théories juridiques
D. BENSAID : « Le spectacle, stade suprême du fétichisme
marchand. », p. 35
G. NAVET : « Le droit chez G.B. Vico », p. 59
Esthétique et théorie critique
de la modernité
J-L. DÉOTTE : « Théories du cinéma », p. 44
J-P. MARCOS : « Aspects du deuil et figures de la
mélancolie », p. 58
M. CHAUVIN : « La philosophie de quelques non philosophes
(I) », p. 41
FORMATION AUX OUTILS MÉTHODOLOGIQUES DE LA RECHERCHE
Méthodologie de l’écriture
philosophique
S. DOUAILLER : « Cartes postales et lettres volées : la
philosophie épistolaire », p. 48
Exercices philosophiques
en langue étrangère
M. ZOUZI CHEBBI : « Arabe pour philosophes », p. 77
A. BIRNBAUM : « Etre et Temps », p. 36
Introduction aux technologies
de la recherche
M. BURKHALTER : « Archives Gilles Deleuze », p. 40
Y.ROBVEILLE : « Villes, regards personnels. Introductionméthodologie.», p. 71
J. BADURA : « Atelier méthodologie », p. 34
STAGE OU PROJET
Coordination : M.CUILLERAI p. 80
22
PLAN DE FORMATION
Semestre 2
ENSEIGNEMENTS FONDAMENTAUX DE TRONC COMMUN
Histoire de la philosophie
S. DEMICHEL : « Lectures de Sartre, actualités de
l’existentialisme », p. 48
e
G. NAVET : « Socrate et ses autres au XIX s. », p. 59
Philosophie générale
P. PRADO: « Confessions (II). L’écriture de l’autre», p. 66
P. LORAUX : « Le « réel » dans la pensée grecque »,
p. 57
S. DOUAILLER : « Histoire et violence chez MerleauPonty », p. 51
Philosophie du langage et de la
culture
ENSEIGNEMENTS OPTIONNELS
Philosophie et sciences humaines
J-L. DEOTTE : « La pensée du transindividuel chez
Simondon », p. 44
Philosophie et sciences de la
société
M. CUILLERAI : « Logiques expressives de
l’économique », p. 43
Logique et philosophie de la
connaissance
A. de SAINT- OURS : « Le monde comme miniature.
Introduction à la physique quantique », p. 72
C. ALUNNI : « Pensée des sciences », p. 32
N. PUIG-VERGES : « La notion d’esprit : de l’Empirisme
logique au Neurocognitivisme », p. 69
J-H. PAUL : « Rationalité et « non-objectivité » », p. 60
Pratiques et philosophies
contemporaines de la politique
D. BENSAÏD : « Utopie et messianisme », p. 35
S. DOUAILLER : « Espaces et publics de la philosophie :
Afrique et philosophie », p. 50
R. SCHÉRER : « Philosophie, politique et criminalité »,
p. 72
Théories esthétiques et pensées
des arts
B. CANY : « Lyotard, un philosophe artiste ? », p. 41
A. BIRNBAUM : « La critique à l’œuvre », p. 37
Littérature et philosophie
M. ZOUZI-CHEBBI : « Philosophie des poètes, poésie
des philosophes », p. 77
M. CHAUVIN : « La philosophie de quelques non
philosophes (II) », p. 42
N. GRANGÉ : « Les passions à l’Âge classique :
psychologie, morale, politique », p. 55
FORMATION AUX OUTILS MÉTHODOLOGIQUES DE LA RECHERCHE
Initiation à la méthodologie de la
recherche
M. CUILLERAI : « Méthodologie », p. 43
E. LECERF : « Simone Weil, critique de Marx », p. 56
Introduction aux technologies de
la recherche
Y. ROBVEILLE : « Atelier de réalisation vidéo.», p. 71
BURKHALTER : « Site Internet Deleuze », p. 40
STAGE OU PROJET
Coordination : M. CUILLERAI, p. 80
23
MASTER 2
Plans de formation
Rappel du cursus de deuxième année
Le cursus de la deuxième année du Master requiert l’obtention de :
- 6 ECTS d’enseignements fondamentaux de tronc commun
- 12 ECTS d’enseignements spécifiques proposés par des parcours spécialisés
- 12 ECTS de formation méthodologique à la recherche
- 6 ECTS validant un stage ou un projet, ou l’assistance et la participation à des
journées d’études ou séminaires proposés par les équipes de recherches du
laboratoire LLCP ou par l’école doctorale « Pratiques et théories du sens »
- 24 ECTS validant la rédaction et la soutenance d’un mémoire de master
25
PLAN DE FORMATION
Semestre 3
ENSEIGNEMENTS FONDAMENTAUX DE TRONC COMMUN
Logiques de la philosophie
S. DOUAILLER : « Aristote et l’art poétique », p. 49
A. BIRNBAUM : « Être et Temps », p. 36
Anthropologie philosophique des
arts, des techniques, des
institutions
J. POULAIN : « Logique et anthropologie pragmatiques
de la communication II », p. 60
ENSEIGNEMENTS DU PARCOURS : « PHILOSOPHIE CONTEMPORAINE »
Déplacements contemporains de la
philosophie
A. BADIOU : « Pour aujourd’hui : Platon ! », p. 32
A. BROSSAT, M. KULLASHI : « L’aveu de Foucault »,
p. 37
Philosophie et psychanalyse
J.-P. MARCOS : « Aspects du deuil et figures de la
mélancolie », p. 58
P.W. PRADO : « La philosophie comme thérapie (III). Le
soi, l’autre et le sexuel. », p. 64
ENSEIGNEMENTS DU PARCOURS :
« THÉORIES DES SCIENCES ET PHILOSOPHIE DE LA CONNAISSANCE »
Pragmatique de la science et
théories des vérités
J. POULAIN : « Logique et anthropologie pragmatiques
de la communication II », p. 60
Épistémologie comparée
C. ALUNNI : « Pensée des sciences », p. 32
N. PUIG-VERGÈS : « Conception de l’humain, apport
des neurosciences et génomique », p. 68
ENSEIGNEMENTS DU PARCOURS : « PHILOSOPHIE POLITIQUE »
Sujets politiques et théories de
l’action
G. NAVET : « Le droit chez G.B. Vico », p. 59
Violence, domination et théories du
conflit
N. GRANGÉ : « Théories de la guerre juste et justice
d’après-guerre », p. 54
A. BROSSAT, Muhamedin KULLASHI : « Médicalisation
de la société, médicalisation de la vie », p. 37
ENSEIGNEMENTS DU PARCOURS :
« PHILOSOPHIE, ESTHÉTIQUE, LITTÉRATURE, PENSÉE DES ARTS »
Formes et figures du sensible
A. SOULEZ : « Objet scientifique, objet esthétique »,
p. 73
Arts, technologies, nouveaux
médias
J.-L. DÉOTTE : « Les théories du cinéma », p. 44
D. BENSAÏD : « Le spectacle, stade suprême du
fétichisme marchand. », p. 35
Écritures, fictions et diversité des
cultures
M. FASHAHI : « La philosophie critique de l’Histoire »,
p. 52
F. TRIKI : « Raison et raisonnabilité dans la philosophie
26
arabe », p. 74
FORMATION AUX OUTILS MÉTHODOLOGIQUES DE LA RECHERCHE
Initiation à la recherche
E. LECERF : « La philosophie dans ses enchaînements :
de l’image bergsonienne au cinéma de Deleuze », p. 56
Exercices philosophiques en langue
étrangère
A. BIRNBAUM : « Etre et Temps », p. 36
M. ZOUZI CHEBBI : « Arabe pour philosophes », p. 78
Lecture/écriture philosophique
S. DOUAILLER : « Cartes postales et lettres volées : la
philosophie épistolaire », p. 48
Introduction aux technologies de la
recherche
M. BURKHALTER : « Archive Gilles Deleuze », p. 40
Y. ROBVEILLE : « Villes, regards personnels.», p. 71
STAGE OU PROJET
M. CUILLERAI, p. 80
27
PLAN DE FORMATION
Semestre 4
ENSEIGNEMENTS FONDAMENTAUX DE TRONC COMMUN
Logiques de la philosophie
P. LORAUX : « Le « réel » dans la pensée grecque »,
p. 57
e
G. NAVET : « Socrate et ses autres au XIX siècle »,
p. 59
P. W. PRADO : « Confessions (II). L’écriture de l’autre. »,
p. 66
Anthropologie philosophique des arts,
des techniques, des institutions
A. BROSSAT, M. KULLASHI : « L’aveu de Foucault »,
p. 39
J. POULAIN : « Anthropologie philosophique de la
communication, de l’art et du dialogue transculturel »,
p. 62
ENSEIGNEMENTS DU PARCOURS : « PHILOSOPHIE CONTEMPORAINE »
Archéologie du présent et critique de la
culture
A. BADIOU : « Pour aujourd’hui : Platon ! », p. 32
Sujet, langage et rationalité
J.-P. MARCOS : « Différencier les sexes : la question du
féminin », p. 58
F. RAMBEAU : « Éloge du paradoxe », p. 70
ENSEIGNEMENTS DU PARCOURS :
« THÉORIES DES SCIENCES ET PHILOSOPHIE DE LA CONNAISSANCE »
Performativité scientifique et théorie
philosophique de la connaissance
C. ALUNNI : « Pensée des sciences », p. 32
Histoire des sciences et des techniques
et créativité conceptuelle
N. PUIG-VERGÈS : « LA NOTION d’ESPRIT : de
l’Empirisme logique au Neurocognitivisme », p. 69
A. de SAINT OURS : « Le monde comme miniature.
Introduction à la physique quantique », p. 72
ENSEIGNEMENTS DU PARCOURS : « PHILOSOPHIE POLITIQUE »
Philosophies et politiques du vivant
Ecriture, politique, émancipation
A. BROSSAT, M. KULLASHI : « Médicalisation de la
société, médicalisation de la vie », p. 37
E. LECERF : « Simone Weil, critique de Marx », p. 56
D. BENSAÏD : « Le spectacle, stade suprême du
fétichisme marchand. », p. 35
S. DOUAILLER : « Histoire et violence chez MerleauPonty », p. 51
ENSEIGNEMENTS DU PARCOURS :
« PHILOSOPHIE, ESTHÉTIQUE, LITTÉRATURE, PENSÉE DES ARTS »
Arts et enjeux esthétiques
contemporains
J.-L. DÉOTTE : « Les théories du cinéma », p. 44
A. BIRNBAUM : « La critique à l’œuvre », p. 37
29
Écritures, peuples, littératures
S. DOUAILLER : « Espaces et publics de la philosophie :
Afrique et philosophie », p. 50
M. FASHAHI : « Histoire, la Raison ou le Hasard ? »,
p. 53
FORMATION AUX OUTILS MÉTHODOLOGIQUES DE LA RECHERCHE
Initiation à la recherche
Méthodologie du mémoire de recherche
M. CUILLERAI : « Méthodologie », p. 43
Exercices philosophiques en langue
étrangère
M. ZOUZI CHEBBI : « Arabe pour philosophes », p. 78
STAGE OU PROJET
Coordination : M. CUILLERAI, p. 80
30
DESCRIPTIF DES ENSEIGNEMENTS
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Charles ALUNNI
Pensée des sciences
Mercredi 20h - 22h
1er et 2nd semestres – Master 1, 2
6 ECTS
Laboratoire disciplinaire « Pensée des Sciences ». Tradition-TraductionTransmission. La traduction « SHS-Sciences dures » dans tous ses états.
Site web : http://www.ens.fr/pense-science/
Ce Laboratoire disciplinaire entend soumettre les questions vives propres à telle
discipline à l'épreuve des autres, sans complaisances ni concessions. Il s'agit de traquer les
questionnements philosophiques où ils peuvent se former au cœur des sciences ellesmêmes : sur leur front.
Principaux axes traités : 1) L’écriture physico-mathématique ; 2) Théorie généralisée
de la traduction ; 3) Enjeux philosophique de la théorie mathématique des Catégories ; 4) La
pensée du diagramme (Peirce, Heisenberg, Feynman, Penrose, Grothendieck) ; 5)
Philosophies relativistes post-einsteiniennes ; 6) L’héritage philosophique de Gilles Châtelet ;
6) La musique face aux « sciences dures ».
Ce séminaire annuel a lieu à l’ENS, 45 rue d’Ulm, 75005, Paris, Salle Cavaillès.
___________________________________________________________________
Alain BADIOU
Pour aujourd’hui : Platon !
Mercredi 20h - 22h
Séminaire annuel – Master 1, 2
6 ECTS
J’ai proposé ces trois dernières années une doctrine du temps présent, défini comme
désorientation dans la pensée. Soit ce qui dévalue l’existence, en ne la rapportant qu’à des
maximes d’intérêt dont la conséquence est la ruine de l’Idée.
Il a donc fallu aussi bien revenir, à partir des catégories mises en jeu dans Logiques
des mondes, sur la distinction de l’être et de l’existence, comme sur l’émergence
événementielle des vérités, leur labeur subjectif et leur éternité singulière.
J’ai également avancé les prémisses d’une morale provisoire pour temps désorienté.
Rappelons trois principes de cette « morale » :
1. Gouverne-toi, non selon ce qui existe, mais selon ce qui in-existe.
2. Tire les conséquences de cette existence dont, en l’affirmant, tu as orienté ta pensée.
3. Tiens un point-de-vérité sans considérer un seul instant l’opinion dominante, mais au
contraire en tant qu’il y fait exception.
32
Je voudrais cette année déployer les références philosophiques sous-jacentes à ce
que ce nouveau régime d’affirmation et d’orientation nous impose de penser, pour ne céder
ni à la fatuité démocratico-militaire de l’Occident, ni aux variantes du nihilisme, terroristes ou
consuméristes lesquelles sont finalement identiques, ne réalisant qu’une butée subjective
sur le cadavre des Dieux.
Notre guide sera Platon. C’est de lui en effet que nous avons prioritairement besoin
aujourd’hui, pour une raison précise : il a donné l’envoi à la conviction que nous gouverner
dans le monde suppose que quelque accès à l’absolu nous soit ouvert, non parce qu’un Dieu
vérace nous surplombe (Descartes), ni parce que nous sommes nous-mêmes les agents du
devenir-sujet de cet Absolu (Hegel comme Heidegger), mais parce que le sensible qui nous
tisse participe, au-delà de la corporéité individuelle et de la rhétorique collective, de la
construction des vérités éternelles.
Ce motif de la participation, dont on sait qu’il fait énigme, nous le reprendrons de telle
sorte qu’il nous permette d’aller au-delà des contraintes de ce que j’ai nommé le
« matérialisme démocratique ». Soit l’affirmation qu’il n’existe que des individus et des
communautés, avec, entre elles, la négociation de quelques contrats, dont tout ce que nos
modernes chiens de garde prétendent nous faire espérer est qu’ils puissent être équitables.
Cette « équité » n’offre en réalité au philosophe que l’intérêt de constater qu’elle ne se
réalise que comme intolérable injustice. Aussi bien faut-il soutenir qu’outre les corps et les
langages, il y a des vérités éternelles, et que corps et langages peuvent participer dans le
temps à l’élaboration combattante de cette éternité. Ce que Platon n’a cessé de tenter de
faire entendre aux sourds, raison pour laquelle nous nous tournerons vers lui.
Il y aura une séance par mois à partir d’Octobre, le mercredi à 20 heures, à l’Ecole Normale
Supérieure, 29 rue d’Ulm, salle Jules Ferry. Les dates proposées à ce jour sont les suivantes :
24 octobre, 28 novembre, 5 décembre, 16 janvier, 20 février, 19 mars, 9 avril, 14 mai, 11 juin.
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Jens BADURA
Philosophie de l'interculturalité
1er semestre – Master 1
6 ECTS
‘Interculturalité’ est une notion à la fois populaire dans le discours en sciences
humaines et philosophiquement vague. Sur la base des textes emblématiques du discours
sur l’interculturalité dans les sciences humaines, des cultural et des postcolonial studies ainsi
que par une réflexion par rapport au concept de la culture, de la différence et de l’autre dans
ces approches on va explorer l’impact philosophique des concepts de l’interculturalité les
plus populaires.
Ce module est obligatoire pour les étudiants en Master binational et ouvert pour tous les
étudiants en Master.
Bibliographie :
Bhabha, Homi K.: The location of culture. London/New York: Routledge, 1994
Deleuze, Gilles/Guattari, Félix : Mille Plateaux. Editions de Minuit 1980.
33
Derrida, Jacques : La différance. Dans : Marges de la philosophie. Paris : Editions de Minuit
1972, p. 1-29.
Glissant, Edouard: Traité du tout-monde. Paris: Gallimard
Gruzinski, Serge: La pensée métisse. Paris: Fayard, 1999
Hall, Stuart: The question of cultural identity. Dans: Hall et al. (ed.): Modernity and it’s futures,
Milton Keynes: Polity Press 1992, p. 273-316.
Herder, Johann Gottfried von: Idées sur la philosophie de l'histoire de l'humanité. Paris:
Presses pocket, 1991
Lévi-Strauss, Claude: Race et historie. Dans: Anthropologie structurale 2. Paris: Plon 1973.
Lyotard, Jean-François : Le différend. Editions de Minuit 1983.
Rousseau, Jean-Jacques : Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les
hommes.
Taylor, Charles: Multiculturalisme. Flammarion, 1997.
Welsch, Wolfgang: Transculturality - the Puzzling Form of Cultures Today. Dans: Spaces of
Culture: City, Nation, World , ed. by Mike Featherstone and Scott Lash, London: Sage 1999,
194-213.
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Jens BADURA
Atelier Méthodologie
Cours intensif
Intersemestre de février – Master 1
6 ECTS
Cet atelier a comme objectif d’exercer une attention philosophique au présent. Il s’agit
à la fois d’une introduction à différentes stratégies méthodologiques en philosophie,
notamment la sémiologie et l’analyse de discours, et d’une étude de philosopher par rapport
à des phénomènes concrets. Par conséquent les étudiants sont invités à préparer une
présentation qui aura lieu dans le cadre du séminaire, une discussion préparatoire aura lieu
en mois de novembre.
Inscrivez-vous sous [email protected] jusqu’au 30 octobre (places limitées).
Ce module est obligatoire pour les étudiants en Master binational mais ouvert (selon
la disponibilité de places) pour tous les étudiants en Master; la présence y est nécessaire.
Bibliographie :
Barthes, Roland : Mythologies, Paris : Editions du Seuil 1957.
Foucault, Michel : L’ordre du discours, Paris : Gallimard 1971.
34
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Daniel BENSAÏD
Le spectacle, stade suprême du fétichisme marchand
Jeudi 12 h –15 h
1er semestre – Master 1
6 ECTS
A l’occasion du quarantième anniversaire de la publication de La société du spectacle, nous
examinerons les rapports entre aliénation, fétichisme, réification, et leur évolution jusqu’à
l’émergence du concept de spectacle chez Debord.
Bibliographie :
Alfonso Iacono : Le fétichisme, histoire d’un concept (PUF)
Marx : Manuscrits de 1844 (Folio)
Marx : Le Capital (Editions sociales)
Guy Debord : La société du spectacle (in Œuvres, Quarto Gallimard)
G. Lukacs : Histoire et conscience de classe (Minuit)
Jean Marie Vincent : Fétichisme et société (Anthropos)
Antoine Artous : Le fétichisme chez Marx (Syllepse)
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Daniel BENSAÏD
Utopie et messianisme
Jeudi 12 h –15 h
2nd semestre – Master 1
6 ECTS
Par delà la confusion qui règne parfois dans l’usage de ces deux notions, nous nous
efforcerons d’établir qu’elles relèvent de deux conceptions distinctes, voire opposées, de la
temporalité, de l’histoire, de la politique, et de leurs rapports réciproques.
Bibliographie
Marx/Engels : Manifeste du Parti communiste
Engels : Socialisme utopique et socialisme scientifique
Ernst Bloch : L’Esprit de l’Utopie (Gallimard)
Ernst Bloch : Le Principe espérance (Gallimard)
Walter Benjamin : Paris, capitale du XIXè siècle (Cerf)
Michaël Löwy : Utopie et Rédemption (Puf)
Pierre Bouretz : Témoins du futur (Gallimard)
Pierre Birnbaum : Géographie de l’espoir (Gallimard)
Gershom Scholem : Le messianisme juif (Calmann-Lévy)
35
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Antonia BIRNBAUM
Être et Temps
Mardi 9h – 12h
1er semestre – Master 1, 2
(L3 et master)
6 ECTS
Ce cours poursuit une interrogation, mais peut tout à fait être fréquenté sans avoir été
suivi l’année précédente. Il est recommandé à tous d’avoir lu l’introduction.
Sein und Zeit (Être et Temps) publié en 1926 procède à un déplacement du
questionnement philosophique ; Heidegger s’y emploie d’abord à élargir le champ de la
philosophie. La première conséquence en est une transformation de la notion même de
pensée : ce qui est déterminé comme second relativement au caractère primordial d’un sujet
fermé sur sa conscience - à savoir l’être avec les autres, l’être au monde, la Stimmung
(atmosphère ou disposition) - est restitué dans sa dignité. Ce qui est préphilosophique
change de statut : au lieu d’être posé comme ce qui doit être repris dans l’objectivation de la
raison, les conduites et les modes d’être les plus divers sont considérés comme étant
habités ou travaillés par la pensée, sous la forme d’une inquiétude, d’un souci.
Deuxième conséquence : par-delà la destitution du sujet moderne, cet
infléchissement vers le souci esquisse une ellipse problématique plus ample, laquelle entend
renouer avec une question de la philosophie antique, celle de l’être. Pour Heidegger, dire
que nous ne sommes pas déterminés comme des êtres de conscience ne revient pas à lui
substituer une autre détermination. Étant « toujours déjà » là, présents sous tel ou tel mode,
nous ne sommes pourtant fixés en aucun, ou, pour le dire dans le lexique heideggérien,
nous sommes irréductiblement des êtres pour qui le sens de notre propre être ne cesse de
faire question.
Si c’est en tant qu’ouverture au monde que se donne notre « être-là », notre Dasein,
selon l’expression allemande, si c’est seulement dans la dimension non fixée de cet être
intranquille que l’être peut s’expliciter, alors l’être dans sa totalité ne peut s’avérer pleinement
que comme expérience du temps, comme passage. En esquissant une répétition du
questionnement de l’être qui, depuis sa naissance antique, se trouve recouvert par les
clôtures de l’étant, y compris celle de la clôture sur soi du sujet, Heidegger entend faire droit
à la temporalité qui hante la philosophie comme son oubli inaugural, oubli auquel il donne le
nom de métaphysique.
Le travail de ce cours vise à introduire à la conjonction problématique d’être et de
temps dans cette oeuvre.
Bibliographie :
Martin Heidegger, Sein und Zeit, Niemeyer Verlag Tübingen, 1986 (traduction d’Emmanuel
Martineau, disponible sur internet)
36
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Antonia BIRNBAUM
La critique à l’œuvre
2nd semestre – Master 2
6 ECTS
Il y a une tendance actuelle à identifier l’œuvre d’art, voire l’art lui-même, avec la
création. Ce cours se propose de revisiter une des conceptions de l’art et de l’œuvre à
l’opposé de cette tendance. Cette conception s’appuie au contraire sur la notion de critique,
de réflexivité et de forme : le romantisme allemand.
Que signifie le terme « critique » dans le vocabulaire de cette esthétique qui l’a repris
d’abord à Kant, puis à l’idéalisme allemand ? En quoi cette critique diffère-t-elle de toute
conception didactique ou idéologique du travail artistique ? Pour Friedrich Schlegel, la
critique appartient de manière immanente à l’œuvre, elle oblige à penser l’œuvre comme
rapport et comme déploiement infini de l’idée, ramassés en un nœud d’articulations
sensibles.
L’élucidation de cette conception permet de questionner l’usage hyperbolique de la
notion de création, alors même que l’art du siècle dernier s’est insurgé contre son
prométhéisme par le désœuvrement, la soustraction, la destruction, l’éphémère.
Les textes lus seront ceux de Friedrich Schlegel « Discours sur la poésie » ainsi
qu’une sélection de fragments disponibles en français dans le recueil de Jean-Luc Nancy et
Philippe Lacoue-Labarthe, L’Absolu littéraire.
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Alain BROSSAT
Muhamedin KULLASHI
Médicalisation de la société, médicalisation de la vie
Semestre 1– Master 2
(ouvert au doctorat)
6 ECTS
La médicalisation de la société constitue, selon Foucault, l'une des dimensions de
l'expansion, dans les sociétés occidentales, du paradigme biopolitique. Evoquant un
phénomène de "médicalisation indéfinie", l'auteur de La Volonté de savoir montre comment
la médecine s'extrait au XX° siècle hors de son cha mp d'exercice traditionnel (consistant à
intervenir à la demande du malade pour identifier et traiter la maladie, soulager la douleur...)
pour s'imposer comme une pratique sociale à facettes multiples, appelée à faire valoir son
point de vue et développer ses prises dans les domaines de vie et selon les procédures les
37
plus variés. Désormais, remarque Foucault, la médecine "s'impose à l'individu, malade ou
non, comme un acte d'autorité". Elle intervient lors de l'embauche dans un entreprise et
assure le suivi sanitaire des personnels dans ce cadre, elle a partie liée avec la Justice
(expertise psychiatrique), elle a son mot à dire quant au comportement sexuel des individus,
mais elle est aussi partie prenante de la prise en charge par l'autorité de la qualité de vie
dans les espaces urbains, de l'assainissement de l'eau, du contrôle des niveaux de pollution,
etc.
Aux origines de ce processus global, l'hôpital est établi dans la position d'un "appareil
de médicalisation collective". Mais les évolutions contemporaines vont dans le sens d'une
diversification incessante des mécanismes d'administration médicale et sanitaire de la vie en
général et non plus simplement de la société humaine. Ainsi tend à se vérifier le diagnostic
(le terme est ici approprié) établi par Foucault dès 1976 : "Dans la situation actuelle, ce qui
est diabolique, c'est que, lorsque nous voulons avoir recours à un domaine que l'on croit
extérieur à la médecine, nous nous apercevons qu'il a été médicalisé. Et quand on veut
objecter à la médecine ses faiblesses, ses inconvénients et ses effets nocifs, cela se fait au
nom d'un savoir médical plus complet, plus raffiné et plus diffus".
- C’est en montrant comment certains dispositifs cherchent à fixer les individus autour
de nouvelles normes qui n’ont plus pour principe l’exclusion mais l’amélioration et la
rééducation des individus, dans le but de les guérir ou de les protéger, que Foucault a su
repérer plusieurs transformations majeures dans les pratiques de gouvernement des
sociétés modernes. En effet, c’est en qualifiant ou en disqualifiant certains comportements,
rappelle Foucault, que le « pouvoir médical » constitue des espaces d’interdits mais aussi
des zones de liberté surveillées préventivement.
Les analyses de Foucault concernant la mise en question du processus de
médicalisation, comme celle concernant le nouveau quadrillage territorial, la libre circulation
des biens et des choses ou encore l’hygiène, ont été largement utilisées dans le cadre
d’analyses sociologiques visant à décrire les conséquences de l’instauration de l’« État
providence ». Ces réflexions ont été l’occasion de mieux comprendre pourquoi, dans quelles
conditions, mais surtout à quel prix (celui par exemple de la multiplication des interventions
médicales et biologiques sur les êtres humains), la recherche effrénée de la santé des
individus comme des populations, la recherche du mieux être et du plus être des apparences
corporelles, du confort sexuel, comme de ce qui concerne les performances sportives et
scolaires, sont devenues aujourd’hui incontournables dans les sociétés modernes.
- La nouvelle médecine « prescriptive » de zone de conduite n’use pas de persuasion
violente mais des sollicitations de conduite qui sont jugés mieux appropriées par les
dispositifs de santé comme par ses agents principaux. Il s’agit par exemple, pour certaines
campagnes de prévention, en particulier concernant l’alcoolisme ou le tabagisme, de recréer
des situations où l’individu arrive à résister aux influences négatives et quotidiennes qui le
poussent soit à fumer, soit à boire. Ces campagnes fonctionnement à partir de l’implication
des individus et sur le fait de les faire se sentir concernés par les propos de la campagne.
- Par exemple et pour les plus célèbres : Castel, R. (1973) L’ordre psychiatrique. L’âge d’or
de l’aliénisme, Paris, Maspero. Donzelot, J. (1977) Police des familles, Paris, Minuit. Meyer,
P. (1977) L’enfant et la raison d’Etat, Paris, Seuil. Lascoumes, P. (1977) Prévention et
contrôle social : les contradictions du travail social, Paris, Masson. Ewald, Fr. (1986) L’état
providence, Paris, Grasset. Procacci, G. (1993) Gouverner la misère. La question sociale en
France, 1789-1848, Paris, Seuil.
Le
séminaire
est
organisé
en
commun
avec
l'équipe
de
recherche
IRIS
(CNRS/INSERM/EHESS/Paris 13). Il est animé par une équipe composée de Jean-François Bert,
Alain Brossat, Mathilde Girard, Sylvia Klingberg, Muhamedin Kullashi, Maria Muhle, Stéphane
Nadaud.
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Deux journées d'études doctorales seront organisées dans ce cadre, l'une en décembre 2007,
l'autre en mai 2008.
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Alain BROSSAT
Muhamedin KULLASHI
L’aveu de Foucault
Jeudi 14h – 17h (Séminaire mensuel à la MSH Paris-nord)
1er et 2nd semestres – Master 2
6 ECTS
Depuis le Moyen Age, les sociétés occidentales, selon Foucault, ont placé l’aveu
parmi les rituels majeurs dont on attend la production de la vérité. La réglementation du
sacrement de pénitence, le développement de techniques de confessions, des méthodes
d’interrogations et d’enquête tout cela a contribué à donner à l’aveu un rôle central dans
l’ordre des pouvoirs civiles et religieux. L’aveu de la vérité, comme matrice générale qui régit
la production du discours vrai sur le sexe, est l’exemple qui doit vérifier la thèse de Foucault
que la vérité n’est pas libre par nature mais que sa production est tout entière traversée des
rapports de pouvoirs.
A travers l’analyse des textes de Foucault et de certains problèmes de la société
d’aujourd’hui, il s’agit de repérer les procédés par lesquels cette volonté de savoir relative au
sexe, qui caractérise l’Occident moderne, a fait fonctionner les rituels de l’aveu dans les
schémas de la régularité scientifique (dans la démographie, la biologie, la médecine, la
psychiatrie, la psychologie, la morale, la pédagogie, la critique politique). Restituer une
analytique du pouvoir dans le jeu concret et historique de ses procédés, la manière dont
pouvoir et désir s’articulent et la constitution d’un savoir sur le sujet ou sur « ce qui le fait
échapper à lui-même ». Il s’agit d’essayer de suivre les déplacements et transformations de
cette forme de savoir–pouvoir qu’est l’aveu dans les interrogatoires, consultations, récits
autobiographiques et lettres d’aujourd’hui.
Les séances auront lieu : lundi 22 octobre, 5 novembre, 26 novembre, 7 janvier, 4 février, 3
mars, 7 avril, 5 mai et 2 juin.
Intervenants : Alain Brossat, Muhamedin Kullashi, Martin Megevand, Florence Hartmann,
Georges-Marie Chenu, Frédéric Gros, Jean-Pierre Marcos, Véronique Nahoum-Grappe etc.
Bibliographie :
Michel Foucault, Histoire de la sexualité, I, La volonté de savoir, Gallimard, Paris, 1976.
Michel Foucault, Les Anormaux, Gallimard -Seuil, Paris, 1977.
Tertullien, Traité de la Pénitence, Picard et fils, Paris, 1906.
Denis Diderot, Les bijoux indiscrets, in Œuvres, Gallimard, Paris, 1974.
La Religieuse, in Œuvres, Gallimard, Paris, 1974.
Jean-Jacques Rousseau, Les confessions, Le livre de poche, Paris, 1972.
Jean Delumeau, L’aveu et le pardon. La difficulté de la confession. XIIIe-XVIIIe siècle, Fayard,
Paris, 1990.
Arthur London, L’aveu, dans l’engrenage du procès de Prague, Le livre de poche, 1970.
André Malraux, Antimémoires, Gallimard, Paris, 1967.
Jean-Paul Sartre, Les Mots, Gallimard, Paris, 1964.
Alois Hahn, Contribution à la sociologie de la confession et autres formes institutionnalisées
d'aveu: autothématisation et processus de civilisation, Actes de la recherche en sciences
sociales, n°62-63, 1986.
39
Claude Pennetier, Bernard Pudal : For intérieur et remise de soi. L'autobiographie communiste
d'institution, in Le for intérieur, collectif, PUF, 1995.
d’Henri Alleg La Question, Minuit, Paris, 1958.
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Marielle BURKHALTER
Archives de Gilles Deleuze
1er et 2nd semestres – Master 1
6 ECTS
La voix de Gilles Deleuze en ligne : http://www.univ-paris8.fr/deleuze/
Il s’agit de rendre consultable sur Internet le fonds documentaire constitué par les
C.D. numérisés en 1999 par la B.N.F, des cours de Gilles Deleuze sur le cinéma
(1981/1985), alors qu'il écrivait L'image-mouvement et L'image-temps, publiés en 1983 et
1985.
Son originalité par rapport aux sites existants tient à la possibilité de mettre en ligne
la parole même de Gilles Deleuze et sa manière singulière de faire cours.
Chaque cours d'une durée moyenne de 150 minutes, est une formidable le on de
philosophie, accessible ˆ tous, car Gilles Deleuze insistait beaucoup sur l'importance d'une
écoute intuitive et d'une réflexion ouverte aux non-philosophes. Elles forment un panorama
impressionnant de la richesse et de la densité de la pensée de l'un des plus grands
philosophes du XXe siècle.
Le site qui existe depuis 2005 met en ligne actuellement environ 70 cours.
Les étudiants seront invités afin de valider leur stage à transcrire, corriger et
structurer un cours entier.
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Bruno CANY
Quel avenir pour la métaphysique ?
1er semestre – Master 1
6 ECTS
Heidegger, Adorno et les philosophes français des années 70
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Bruno CANY
Lyotard, un philosophe artiste ?
2nd semestre – Master 1
6 ECTS
Du "Différend" à "Que peindre ?" : quelle poétique pour la pensée du différend ?
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Marielle CHAUVIN
La philosophie de quelques non philosophes (I)
Lundi de 12h –15h
1er semestre – Master 1
6 ECTS
Dans la République de Platon, la littérature est à la fois expérience et divertissement
qui écarte l’homme des problèmes fondamentaux. Ainsi, les philosophes, du moins s’ils
prétendent faire vraiment de la philosophie, doivent d’abord se soucier de la pertinence et de
la cohérence de leurs propos compatibles avec l’énoncé d’une vérité maîtrisée. Ainsi,
Nietzsche a-t-il pu apparaître, du moins aux yeux de ses contemporains, comme un mauvais
philosophe, dans la mesure où sa pensée ne se laissait pas appréhender immédiatement
dans une rassurante rationalité et prenait toute son ampleur dans sa poéticité. Outre ce
« cas limite », on peut se demander si les textes philosophiques sont vraiment indépendants
de la trame narrative et fictionnelle qui les anime. Dans ces conditions, il devient possible de
prendre au sérieux l’hypothèse selon laquelle il y aurait quelque chose de philosophiquement
intéressant dans les textes littéraires et cela paraît sans doute évident lorsqu’il s’agit de
Jorge Luis Borgès, Paul Valéry, Robert Musil ou Thomas Bernhard. Il s’agira donc moins ici
de définir les contours d’un cadre philosophique de la littérature (dans un domaine qui est
d’ailleurs en constant remaniement) que de chercher à montrer les mécanismes qui assurent
la mise en fonctionnement de la fiction en tant que voie d’accès possible à l’intelligibilité.
Indications bibliographiques
BORGES Jorge Luis, Fictions
BOUVERESSE Jacques, Robert Musil, l’homme probable, le hasard, la moyenne et l’escargot
de l’histoire
GARGANI Aldo G., La phrase infinie de Thomas Bernhard
GOMBROWICZ Witold, Cours de philosophie en six heures un quart
KUNDERA Milan, L’art du roman
VALERY Paul, Cahiers 1894-1914
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Marielle CHAUVIN
La philosophie de quelques non philosophes (II)
Lundi de 12h –15h
2nd semestre – Master 1
6 ECTS
Il y a comme une matière commune à l’éthique et à la littérature : elles semblent
parfois parler de la même chose, décrire une même réalité morale. Mais rien n’est moins
évident à saisir. Cette difficulté n’est pas sans rappeler la vision éthique propre à
Wittgenstein, une éthique de`l’implicite, une éthique sur laquelle il vaut souvent mieux se
taire. En effet, il y a dans le roman, une philosophie qui tend à exprimer une vision globale
de l’expérience humaine, quelque chose qui tend à une totalité limitée. Nous somme là
encore en pleine réflexion wittgensteinienne puisque celui-ci écrit : « L’œuvre d’art, c’est
l’objet vu sub specie aeternitatis, et la vie bonne, c’est le monde vu sub specie aeternitatis.
C’est la connexion entre l’art et l’éthique. » Ainsi, c’est à travers les œuvres de deux
écrivains, par ailleurs élèves de Wittgenstein, William H.Gass et Iris Murdoch, que nous
essaierons de comprendre comment la littérature nous propose une forme d’attention à la vie
humaine ordinaire et dessine, dans la gestualité qui lui est propre, une forme à notre vie.
Indications bibliographiques :
GASS William H., Le tunnel
MURDOCH Iris, L’attention romanesque : écrit sur la philosophie et la littérature
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Marie CUILLERAI
Métaphysique de l’échange, la perspective Bataille
Jeudi de 9 h –12 h
1er semestre – Master 1
6 ECTS
Si tant est que l’économie politique s’est d’emblée donnée comme cette science qui
cherche à concilier le bonheur de l’individu et la prospérité de l’Etat, la violence n’y intervient
que sous la forme de l’origine, du dysfonctionnement ou de la crise.
Pour Georges Bataille, ces ambitions ont courte vue. La violence sociale doit être comprise
dans son fondement économique comme relevant d’une autre logique, cosmique et
ontologique. Loin de pouvoir être domptée par les échanges dans le capitalisme moderne, la
violence selon Bataille y trouve un moyen d’expression contourné, craintif et mystificateur.
Ce cours est une invitation à chercher chez un auteur éloigné d’une reconnaissance
disciplinaire qui en ferait un philosophe penseur de l’économie, ce qu’il peut y avoir de
fécond dans une écriture et une manière de philosopher en dehors des sentiers battus.
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Le cours sera validé par trois travaux (fiche de lecture et/ou commentaire de textes)
et par un oral de présentation d’un de ces travaux.
Bibliographie :
G. Bataille, « L’économie à la mesure de l’univers », « La limite de l’utile », [1946, 1939-45]
Œuvres Complètes, Gallimard, tome VII.
G. Bataille, La part maudite et La notion de dépense. Éditions de Minuit, 1967.
G. Bataille, L’érotisme, [1951], 10/18, 1977.
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Marie CUILLERAI
Méthodologie
Mardi 12h – 15h
2nd semestre – Master 1, 2
(Licence et master)
6 ECTS
Lecture de M. Foucault, Le gouvernement des vivants, Cours au Collège de France
1979-80, Gallimard-Seuil, 2005.
Méthodologie Licence - Atelier de préparation aux épreuves de M1 et M2.
Programme de travail et critère d’évaluation :
- Un exposé oral d’environ 20 minutes pour les M1 et M2 (plan détaillé et bibliographie).
- Deux synthèses de textes analysés en cours (écrit).
- Un commentaire de texte (écrit).
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Marie CUILLERAI
Logiques expressives de l’économique
Jeudi de 9 h –12 h
2nd semestre – Master 2
6 ECTS
Ce cours prolonge le premier semestre. Le dispositif esquissé par G. Bataille dans les
fragments des Limites de l’utile sera mis en perspective avec d’autres essais de subversion
économique ou d’utopies monétaires ; entre autres, le texte de Pierre Klossowki, La monnaie
vivante, (éd. Losfeld, et celui de Silvio Gesell, L’ordre économique naturel, 1948,
malheureusement introuvable traduction de F. Swinne, éd. Marcel Rivière). À travers ces
lectures, nous essaierons de dégager la fécondité d’une perspective anéconomique ou
utopique pour penser l’aliénation marchande, les limites du paradigme de la rationalité
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instrumentale et utilitariste qui président à la conception classique des fondements de l’agir
économique.
Le cours sera validé par trois travaux (commentaire et/ou fiche de lecture) et un oral
de présentation d’un de ces travaux.
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Jean- Louis DÉOTTE
(Avec J.H. BARTHÉLÉMY de la MSH Paris Nord)
La pensée du transindividuel chez Simondon
mardi de 13h30 –16h30
séminaire annuel – Master 1
(en alternance avec le séminaire précédent sur Les Immatériaux)
6 ECTS
Le séminaire "Simondon, ou l'Encyclopédisme génétique" a commencé en octobre
2006 et se déroulera jusqu'en juin 2009. Il a pour vocation de réunir différentes recherches
autour de ou inspirées par la philosophie visionnaire de Gilbert Simondon (1924-1989),
aujourd'hui découverte ou redécouverte en France mais aussi en Belgique, en Italie et tout
récemment aux Etats-Unis et en Allemagne. Après une première année 2006-2007
consacrée à l'Encyclopédisme génétique de Simondon dans ses trois dimensions
épistémologique, ontologique et technique, le séminaire "Simondon, ou l'Encyclopédisme
génétique" consacrera l'année 2007-2008 à l'étude plus précise de la pensée du
"transindividuel" chez Simondon, avec le double objectif de dégager les conditions d'une
unification de la psychologie et de la sociologie à l'intérieur d'une "psycho-sociologie des
profondeurs", et de penser les conditions techniques de la culture dans ses différentes
dimensions (art, science, religion, travail)".
Bibliographie :
Barthélémy, J. H. :
Penser l’individuation. Simondon et la philosophie de la nature, L’Harmattan, 2005
Penser la connaissance et la technique après Simondon, L’Harmattan, 2005
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Jean-Louis DÉOTTE
(avec S. LIANDRAT-GUIGUES, études cinématographiques, Lille 3)
Les théories du cinéma (1re année)
Mardi de 16h30 – 19h30 (tous les quinze jours à la MSH Paris Nord)
Séminaire annuel – Master 1, 2
(ouvert à la licence)
6 ECTS
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I. ARGUMENT ET PROBLEMATIQUE
Il faut dire les théories (et non la théorie) parce qu'il existe différentes manières de
''théoriser'' le cinéma.
A. Panorama théorique
- il y a les théories des cinéastes, elles-mêmes diversifiées : ceux qui mettent sur le
papier leurs idées de manière plus ou moins développée (Eisenstein pour le plus et Bresson
pour le moins) ; ceux chez qui la théorie est implicite (il faut la déduire de leurs
réalisations) ; d'ailleurs ces théories sont-elles seulement dues à des metteurs en scène : n'y
aurait-il pas des scénaristes, opérateurs, monteurs qui auraient eux aussi ''théorisé''
(explicitement ou plus sûrement implicitement) ?
- il y a les théoriciens ''purs'' style Laffay ou Mitry dans des ordres d'idée très
différents ; il y a parmi ces théoriciens ceux qui s'inspirent d'un mode de pensée renvoyant à
un extérieur du cinéma (sémiologie, psychologie, sociologie, histoire, cognitivisme ...)
- il y a les philosophes qui écrivent à propos du cinéma (Cavell, Deleuze, Nancy ...
- il y a la critique esthétique interne qui théorise au moyen de l’analyse des films et
les principaux concepts qui en sont issus ( cinéma expérimental ou d’avant-garde, cinéma
documentaire ou du réel, neo-réalisme, Nouvelle vague, notion d’auteur, caméra-stylo,
notion
de
transparence,
cinéma
pur
ou
cinéma
impur,
montage-roi,…)
B. Théorie et pratique
- Il faut dire les théories et les pratiques car, parlant d'Eisenstein ou de Bresson
comment ne pas imaginer qu'il existe des passerelles entre leur manière de filmer et leurs
idées.
- Mais également il y a tous les dialogues instaurés entre des moyens d'expression
(plastiques, spectaculaires, scripturaires) avec le cinéma, et dans ces dialogues on peut
découvrir un degré de théorisation ; ces dialogues peuvent aller du cinéma vers (la peinture,
la littérature, le théâtre, etc.) ou de la peinture, de la littérature, du théâtre, etc. vers le
cinéma (de Sacha Guitry à Orson Welles ou Jacques Rivette, par exemple).
C. Proximités théoriques
- Il y a ceux qui, comme artiste, ''couvrent'' plusieurs champs (Eisenstein, Bergman,
Cocteau, Pasolini ...) et qui ''théorisent'' nécessairement au carrefour de ces champs.
- les penseurs comme Deleuze qui théorise au carrefour du cinéma, de la littérature
ou de la peinture et de son champ conceptuel (fait ou non d'emprunts à d'autres : Peirce,
Bergson, Nietzsche ...).
D. Histoire des théories.
- Rappel des influences théoriques (sémiologie, linguistique, structuralisme,
narratologie, psychanalyse,…
- Comment la philosophie est venue récemment au cinéma, comment on
(re)découvre Kracauer (via Benjamin), comment on oublie certains (Laffay, Arnheim,
Balazs), etc.
Cela fait donc beaucoup de sujets potentiels (certains déjà balisés, 'autres moins). Il
faudra sans doute mettre en évidence le dialogue (le conflit aussi) car c'est là que se passe
quelque chose.
II. BIBLIOGRAPHIE SELECTIVE
A. Ouvrages généraux
Les théories du cinéma aujourd’hui, CinémAction n°47, 1988
Histoires des théories du cinéma, CinémAction n°60, Corlet, 1991
Aumont Jacques et Marie Michel, Dictionnaire théorique et critique du cinéma ; Nathan, 2001
Casetti Francesco, Les théories du cinéma depuis 1945, Nathan, 1999
Ciment Michel et Zimmer Jacques, La critique de cinéma en France, Ramsay Cinéma, 1997
45
B. Théories des cinéastes
Astruc Alexandre, Du stylo à la caméra….et de la caméra au stylo, L’archipel, 1992
Bresson Robert, Notes sur le cinématographe, Gallimard, 1975
Cocteau Jean, Du cinématographe, Belfond, 1973
Duras Marguerite, Les Yeux verts, éditions de l »Etoile, 1987
Epstein Jean, Ecrits sur le cinéma, 2 vol., Seghers, 1974-75
Eisenstein Serge M. , Au-delà des étoiles, Mémoires, La Non-indifférente nature, volumes de
la coll. 10/18, UGE, 1974 ; 1978-85 ; 1976-78 ; Cinématisme. Peinture et cinéma, ed.
Complexe, 1980, etc.
Pasolini Pier Paolo, L’expérience hérétique, Payot, 1976 ; Ecrits sur le cinéma, PUL, 1987
Ruiz Raoul, Poétique du cinéma, I, Dis-Voir, 1995 ; II, Dis-Voir, 2006
Straub Jean-Marie et Huillet Danièle, « Faire un plan » Jean-Marie Straub et Danièle Huillet,
Antigone, 1990
Tarkovski Andréi, Le Temps scellé, éditions de l’Etoile, 1989
C. Critique théorique
Albera François, Les Formalistes russes et le cinéma. Poétique du film, Nathan, 1996
Amengual Barthelemy, Du réalisme au cinéma, coll.ref, Nathan, 1997
Aumont Jacques, L’œil interminable, Librairie Séguier, réed. 1995.
Bazin André, Qu’est-ce que le cinéma ? 4 vol ., éditions du Cerf,1959- 62 ; réédition en 1vol.,
Cerf, 1985, 2002
Bellour Raymond, L’Entre-images. Photo, cinéma, video, I, ed. La différence, 1990; L’Entreimages. Mots, images, II, POL, 1999
Bonitzer Pascal, Le Champ aveugle, Cahiers du cinéma-Gallimard, 1982.
Brenez Nicole et Lebrat Christian (dir.) Jeune, Pure, Dure.Une histoire du cinéma d’avantgarde et expérimental en France, Mazzotta et Cinémathèque française,2001
Daney Serge, Devant la recrudescence des vols de sacs à main, Aléas éditeurs, 1991 ;
Déotte, J.L. : L’époque des appareils, Lignes, 2004
Ishaghpour Youssef et JL Godard, Archéologie du cinéma et mémoire du siècle, Farrago,
2000
Leutrat Jean-Louis, Vie des fantômes, ed ; de l’Etoile, 1995 ; (et Francis Jacques), L’Autre
Visible, Presses de la Sorbonne Nouvelle et Méridiens Klincksieck, 1998
Liandrat-Guigues Suzanne, Esthétique du mouvement cinématographique, Klincksieck, 2005 ;
Cinéma et Sculpture, L’Harmattan, 2002
Noguez Dominique, Une renaissance du cinéma. Le cinéma underground américain,
Klincksieck, 1985
Schefer Jean Louis, L’Homme ordinaire du cinéma, Cahiers du cinéma-Gallimard, 1980 ;
Images mobiles. Récits, visages, flocons, POL, 1999
D. Philosophie et théorie du cinéma
Benjamin Walter, « L’œuvre d’art à l’ére de sa reproductibilité technique, 1936-39 », in
L’Homme, le langage et la culture. De la politique à la sémiologie, trad. Maurice de Gandillac,
Denoël-Gonthier, 1971
Cavell Stanley, La Projection du monde. Réflexions sur l’ontologie du cinéma, trad. C.
Fournier, Belin, 1999
Château Dominique, Cinéma et philosophie, Nathan, 2003
Deleuze Gilles, L’Image-mouvement . Cinéma I; L’Image-temps, Cinéma II, éditions de Minuit,
1983 ; 1985
Laffay Albert, Logique du cinéma, Masson, 1964
Merleau-Ponty Maurice, « Le cinéma et la nouvelle psychologie », Sens et non- sens,
Gallimard, 1948
Rancière Jacques, La fable cinématographique, Seuil, 2001
Zabunyan Dork, Gilles Deleuze. Voir, parler, penser au risque du cinéma, Presses de la
Sorbonne Nouvelle, 2006
Zarader Jean Pierre, Philosophie et cinéma, Ellipses, 1997
46
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Sophie DEMICHEL
Philosophies du corps humain
L’identification corporelle subjective
Mercredi de 9h –12h
1er semestre - Master 1
6 ECTS
Une approche historique et conceptuelle du traitement philosophique du corps
humain. La question de la détermination de l’individu par son corps est fondée sur ce qui,
de l’individu, peut-être fondé dans l’altérité : c’est parce que le corps nous marque
comme phénomène ! Être corps nous met en rapport constitutif et violent avec ce réel qui
nous excède et met en jeu notre individualité.
“ Je me suis demandé assez souvent si tout compte fait la philosophie jusqu’à lors n’aurait
pas été uniquement une exégèse du corps et un malentendu à propos du corps ”
C’est à l’aune de cette citation de Nietzsche que l’on peut interroger l’hypothèse
d’une tentative d’approche philosophique du corps : comment envisager les systèmes de
structure conceptuels du point de vue du corps – qui fait les conditions de la pensée ?
C’est donc au cours de trois grands axes d’organisation de la position du corps par
rapport au sujet philosophique que va se structurer le statut philosophique du corps, à
savoir les structures de pouvoir concernant l’espace du corps humain :
pouvoir des mages ou des sages ( corps nature )
pouvoir des scientifiques ( corps objet)
pouvoir des politiques ( corps sujet )
Ces discours se découvrant structurant fondamentalement la position du sujet, donc
de la définition de la personne humaine.
Le statut philosophique du corps peut et doit se lire comme le symptôme d’une
métaphysique globale qui détermine quant à elle la métastructure du sujet.
Bibliographie (non-exhaustive) :
Platon, Le banquet ;
F.Nietszche, Le Gai Savoir ;
Michel Foucault, “ Il faut défendre la société ” - Cours au Collège de France 1976
Le corps, Chantal Jacquet – PUF “ Philosopher ”
Encyclopédie philosophique universelle, PUF, sous la direction de Sylvain Auroux
Penser le corps, M.M Marzano Parisoli, PUF “ Questions d’éthique ”
La République, Phédon, Gorgias ; Platon
- “ Le corps entre mépris et idôlatrie ” Philippe Gaudin
In Le corps, ouvrage collectif, ed Ellipse
Histoire de la pensée médicale, ss la direction de Mirko D. Grmek, éd. Du Seuil
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Sophie DEMICHEL
Lectures de Sartre
Actualités de l’existentialisme
Mercredi de 9h –12h
2nd semestre - Master 1
6 ECTS
Au travers de l’étude des œuvres de Jean-Paul Sartre, les œuvres philosophiques,
mais également, le théâtre et les « situations », une lecture de la philosophie sartrienne dans
les enjeux historiques qui ont été les siens : la phénoménologie comme outil d’une redéfinition de l’identité et de la liberté humaine, la re-fondation a-naturaliste d’une subjectivité
individuelle.
Parce que l’œuvre philosophique de Jean-Paul Sartre reste une expérimentation radicale
d’un processus de libération métaphysique.
Il s’agira donc d’interroger l’actualité des théories existentialistes – et notamment
sartriennes- dans les « traces » qui en sont toujours efficientes, notamment autour de
quelques grandes problématiques :
- La philosophie comme héroïsme : problématiques de l’engagement, la figure de
l’ »intellectuel ».
- Le principe de la responsabilité radicale : théories de l’acte ultime
- La querelle Sartre- Camus, ou la question de l’absurde
- Interrogations sur l’athéisme sartrien, ou la question de l’obsession du divin en point
aveugle de l’ « humanisme » existentialiste. Repenser les conceptions sartriennes dans une
dialectique du matérialisme et du sacré.
Bibliographie :
J-P Sartre ; Oeuvres complètes
Betti Cannon, Sartre et la Psychanalse
Isabelle Stal ; La philosophie de Sartre, PUF
F.Jeanson, Sartre par lui-même, Seuil ;
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Stéphane DOUAILLER
Cartes postales et lettres volées : la philosophie épistolaire
COURS DE METHODOLOGIE DE L’ÉCRITURE PHILOSOPHIQUE
Jeudi 15h –18h
1er semestre – Master 2
6 ECTS
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Chacun sait que la philosophie n’est pas seulement poème, dialogue, confession,
traité, programme, essai, etc., mais aussi des lettres adressées à des destinataires réels ou
fictifs. Ce cours introduira aux écritures et aux intentions spécifiques qui se sont essayées
dans cette forme, du monde antique jusqu’à aujourd’hui, sans supposer entre elles d’unité
particulière autre que celle d’un ensemble de problèmes généraux concernant ce qu’un texte
écrit et soustrait dans les relations directes et indirectes qu’il s’efforce de nouer avec ses
lecteurs. Conformément à l’objectif méthodologique du cours, les étudiants y sont chaque
semaine invités à s’exercer à la rédaction de dissertations, commentaires ou contractions de
texte, qui sont proposés en lien avec l’exploration esquissée du corpus épistolaire de la
philosophie ainsi qu’avec son investigation à la lumière d’interrogations contemporaines
concernant le textuel.
La validation requiert d’avoir rédigé et remis avant la fin du semestre au moins 5
exercices.
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Stéphane DOUAILLER
Aristote et l’art poétique
Vendredi 15 –18h
1er semestre – Master 2
6 ECTS
Le texte qui nous a été transmis sous le nom de l’art poétique d’Aristote oppose à sa
compréhension un triple obstacle : celui de la corruption apparente de sa lettre, celui d’une
importante réception qui a fait de quelques-unes de ses propositions des guides constants
mais souvent éloignés de l’intention aristotélicienne de la création poétique, celui de sa
question même prélevée par Aristote dans la tension entre l’épique et le tragique aussi bien
qu’entre l’éthique et le drame mimétique. On s’attachera à opposer à ces difficultés une
lecture la plus attentive possible du texte en s’aidant de l’important travail de commentaire
dont ce texte a bénéficié, notamment de la part de D.W. Lucas (Oxford 1968) et de R.
Dupont-Roc et J. Lallot (Paris, Seuil, 1980). On cherchera à démêler la double stratégie de
connaissance mise en œuvre par Aristote pour constituer l’art poétique comme tel, au regard
notamment de l’art rhétorique, l’une orientée vers une définition d’essences cherchée à partir
d’une division rigoureuse du problème de la mimesis selon les questions « en quoi »,
« quoi » et « comment », l’autre soucieuse de faire correspondre ce travail de délimitation
d’un domaine d’analyses aux productions poétiques de son temps dominées par la double
figure d’Homère et des tragiques. Plus avant, on confrontera cette prise de connaissance du
texte avec quelques prolongements contemporains de sa conceptualité, tels que le projet de
poétique généralisée développée par Paul Ricoeur (La métaphore vive, Temps et récit) ou la
« mythologie blanche » de Jacques Derrida (Marges de la philosophie).
Les traductions en français les plus courantes sont celles de l’édition du Seuil (avec
texte grec), de l’édition Gallimard (collection TEL), de l’édition du Livre de poche.
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Stéphane DOUAILLER
Espaces et publics de la philosophie : Afrique et philosophie
Jeudi 15h –18h
2nd semestre – Master 1, 2
6 ECTS
Dans un paragraphe assez bref de son texte « La surcivilisation et son conflit
interne » (V), Jan Patočka aborde, depuis l’idée d’un déclin, ce qu’il appelle une analogie
tentante entre la civilisation antique et l’actuelle civilisation « atlantique », pour conclure au
caractère limité d’un tel rapprochement. Deux traits peuvent cependant en être soulignés : le
trait général, d’abord, qui invite à considérer les cultures, moins au bord d’où elles
émergeraient des organisations premières, singulières en même temps qu’immémoriales, de
la vie sociale, qu’à celui où elles butent sur un point d’arrêt qui les empêchent de déployer
comme « surcivilisation » l’universel qui est en eux ; le trait spécifique, ensuite, qui identifie à
la suite de Hegel l’institution de l’esclavage comme ce point pour les sociétés antiques.
Aperçu du point de vue de ce privilège théorique accordé à l’idée de surcivilisation, cet
esclavage s’écarte de toute conceptualisation qui le comprendrait simplement comme
survivance des vieilles pratiques du travail forcé dans la marche en avant d’un monde, aussi
bien que de toutes protestations et désirs d’émancipation fondées sur des appartenances
nostalgiques plutôt que sur une compréhension des modernités agissantes dans lesquelles il
était pris. Il se révèle un point indépassable de pure contradiction entre un essor de
civilisation, dont il participe pleinement, et son désastre, en même temps que celui par lequel
un universel rechute inlassablement dans le civilisationnel, continue dans sa soumission à la
loi de la conquête et de l’expansion, demeure dans l’exportation de sa catastrophe. L’idée de
ce point d’arrêt dépasse le monde antique, son institution de l’esclavage, ses analogies
limitées avec le présent. Aux yeux de Jan Patočka, un tel point agit sur toute situation
admettant en son sein une composante irréductiblement non-universalisable. Dans le temps
présent,
conçu
comme
augmentation
planétaire
de
la
puissance
et
appropriation/expropriation par les autres peuples des pouvoirs du projet rationnel de
science, d’une division mondiale du travail et d’une gouvernance régulée des sociétés, il
retient la mondialisation de la relation instrumentale et technique aux choses et à la vie de
jeter les assises universelles d’un entre-mondes sachant conjuguer le « regard dans ce qui
est » et la « sollicitude ». Il maintient les peuples et les civilisations dans les temporalités de
l’historicité éruptive et du conflit.
L’irrationnel d’une civilisation a reçu, à diverses occasions, le nom de « Caliban ». La
Tempête de Shakespeare en fit le témoin impuissant d’une différence entre les vains calculs
des ambitieux et des comploteurs, et la maîtrise qu’un roi-magicien s’assure des éléments
au sein d’une vision et d’un spectacle du tout. Reprenant le thème en pleine époque
coloniale (Dialogues philosophiques, 1878), Ernest Renan reconnaît au contraire en lui la
figure d’un peuple s’élevant à la réclamation des droits de l’homme, accédant au puissant
mystère de son existence politique, tournant les pages de la vieille alliance entre le religieux
et la superstition en même temps que celles des règnes idéaux du savoir pour inaugurer
l’ère et l’ordre de la science, de l’éducation, d’un progrès protégé et politiquement
contractualisé des arts, des sciences et des lettres. Or, rapportée à ses prédécesseurs, la
Tempête d’Aimé Césaire (1969) bouscule cette opération simple de relève, oppose à ce
prolongement un recommencement, introduit dans le panthéon le dieu de la négritude,
enferme le colonisateur dans la lente agonie de son rêve civilisateur, annonce dans les replis
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d’une nature ignorée et d’une langue inconnue la naissance d’une subjectivité encore
innommée et le changement de camp de l’idéal.
S’il y a quelque chose d’obscur dans les universalisations éruptives, expansionnistes
et conflictuelles du programme de la raison, il y en a aussi dans les forces qui entrent
frontalement ou dialectiquement en lutte avec elles. La pièce d’Aimé Césaire, à côté de
nombreuses œuvres engagées dans un combat similaire, rend visible pour sa part le travail
singulier d’invention et de partage qui, s’attachant à ouvrir une autre histoire, demeure
effectivement requis pour faire venir ce que Jan Patočka appelait au même moment de ses
vœux sous les traits d’un programme général et d’une action de « surcivilisation posteuropéenne » d’appropriation/expropriation. Le cours qu’on propose cette année prendra
pour fil directeur la philosophie dans le prolongement direct de cette interrogation : que peut
signifier en philosophie une appropriation/expropriation post-européenne ?
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Stéphane DOUAILLER
Histoire et violence chez Merleau-Ponty
Vendredi 15 –18h
2nd semestre – Master 1
6 ECTS
Aperçus dans leur dimension événementielle, les faits d’histoire ne tissent pour
Merleau-Ponty ni un chaos de circonstances accidentelles ni un enchaînement causal
nécessaire. Ils disposent des « monogrammes de l’esprit dans les choses » et à chaque fois
les ressources d’un « sens inépuisable » (Résumés de cours, collège de France, 19531954, cours du lundi). Ils suscitent pour tous et pour toujours l’occasion de « s’installer d’un
coup dans d’autres vies, de les confronter, de les manifester les unes aux autres, de les
rendre compossibles dans un ordre de vérité, de se rendre responsable de toutes, de
susciter une vie universelle » (La prose du monde, p.122). Le ressort de cette fréquentation
de l’historique se présente, comme en de nombreux autres textes de Merleau Ponty, comme
déploiement philosophiquement conséquent de l’expérience perceptive modelée sur le
phénomène de la Gestalt. Le sens d’histoire n’advient pas aux choses par leur disposition
sous quelque transcendance verticale ou immanence horizontale, mais par un décalage
originaire et contemporain de leur présentation qui distingue d’emblée en eux un avant et un
arrière plan. Cette circonstance, qui inscrit chaque moment d’histoire dans une singularité en
même temps que dans une universalité culturelle, ne cesse de recouper les partages du
connu et de l’inconnu, du donné et du nouveau, du commun et de l’inouï. Par là, il ne surgit
aussi bien que dans une torsion plus ou moins violente de ce qui est. Ce cours prendra cette
année pour motif cette violence, et l’attention que Merleau Ponty lui accorda dans plusieurs
de ses œuvres dans le prolongement d’Humanisme et terreur.
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MOHAMAD FASHAHI
La philosophie critique de l’Histoire
Mardi 9h – 12h
1er semestre – Master 2
6 ECTS
En 1969, Léon Tolstoï, l’un des plus grands romanciers de tous les temps, mais aussi
l’un des plus éminents « penseurs de l’histoire» (comme le disait Karl Raimund Popper),
écrivait dans l’épilogue de Guerre et Paix : « L’histoire étudie les manifestations de la liberté
humaine dans ses rapports avec le monde extérieur, avec le temps et dans sa dépendance
vis-à-vis de la causalité, c'est-à-dire qu’elle délimite la liberté selon les lois de la raison ;
aussi ne peut-elle être une science qu’autant que la liberté est soumise à ces lois. »
De « l’évolutionnisme historique et sociologique » d’Ibn Khaldun, Auguste Comte,
Herbert Spencer à « l’Histoire Providentielle » de Saint-Augustin, Fârâbi et Bossuet, en
passant par la « philosophie de l’Histoire » de Hegel et Arnold Toynbee, nous étudierons la
question du sens ou du non-sens de l’histoire.
Lectures et commentaires de textes par l’enseignant et les étudiant(es).
Bibliographie :
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Louis Althusser. Pour Marx, Ed. La Découverte.
Raymond Aron. La philosophie critique de l’histoire, Ed. du Seuil.
Benjamin. Thèses sur le concept d’histoire. Ed. PUF
Bossuet. Discours sur l’histoire universelle, Ed. Flammarion.
François Chatelet. La naissance de l’histoire, 10/18.
Norman Cohn. Cosmos, Chaos et le monde qui vient. Ed. Allia.
Auguste Comte. Cours de philosophie positive. Ed. Hatier .
Fârâbi. Idées des habitants de la Cité vertueuse. Ed. Collection UNESCO.
Hegel. La raison dans l’histoire. 10/18
Hegel. La philosophie de l’histoire. Ed. J. Vrin
Ibn Khaldun. Discours sur l’histoire universelle. Ed. Actes Sud
Karl Jaspers. Origine et sens de l’histoire. Ed. de Minuit.
Levi Strauss. Race et histoire. Ed. Denoël.
Lukacs. Histoire et conscience de classe. Ed. de Minuit.
Herbert Marcuse. L’ontologie de Hegel et la théorie de l’historicité. Ed. Gallimard.
Marx et Engels. Manifeste ; commentaires de François Chatelet. Ed G.F. (poche)
K. R. Popper. Misère de l’historicisme. Ed. Agora.
Saint-Augustin. La cité de Dieu. (3 volumes). Ed du Seuil.
Oswlald Spengler. Déclin de l’Occident. Ed. Gallimard.
Léon Tolstoï. Guerre et paix. Ed. Gallimard.
Arnold Toynbee. Sur l’histoire. Ed. Payot.
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MOHAMAD FASHAHI
Histoire, la Raison ou le Hasard ?
Mardi 9h – 12h
2nd semestre – Master 2
6 ECTS
En 1969, Léon Tolstoï, l’un des plus grands romanciers de tous les temps, mais aussi
l’un des plus éminents « penseurs de l’histoire» (comme le disait Karl Raimund Popper),
écrivait dans l’épilogue de Guerre et Paix : « L’histoire étudie les manifestations de la liberté
humaine dans ses rapports avec le monde extérieur, avec le temps et dans sa dépendance
vis-à-vis de la causalité, c'est-à-dire qu’elle délimite la liberté selon les lois de la raison ;
aussi ne peut-elle être une science qu’autant que la liberté est soumise à ces lois. »
De « l’évolutionnisme historique et sociologique » d’Ibn Khaldun, Auguste Comte,
Herbert Spencer à « l’Histoire Providentielle » de Saint-Augustin, Fârâbi et Bossuet, en
passant par la « philosophie de l’Histoire » de Hegel et Arnold Toynbee, nous étudierons la
question du sens ou du non-sens de l’histoire.
Lectures et commentaires de textes par l’enseignant et les étudiant(es).
Bibliographie :
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Louis Althusser. Pour Marx, Ed. La Découverte.
Raymond Aron. La philosophie critique de l’histoire, Ed. du Seuil.
Benjamin. Thèses sur le concept d’histoire. Ed. PUF
Bossuet. Discours sur l’histoire universelle, Ed. Flammarion.
François Chatelet. La naissance de l’histoire, 10/18.
Norman Cohn. Cosmos, Chaos et le monde qui vient. Ed. Allia.
Auguste Comte. Cours de philosophie positive. Ed. Hatier .
Fârâbi. Idées des habitants de la Cité vertueuse. Ed. Collection UNESCO.
Hegel. La raison dans l’histoire. 10/18
Hegel. La philosophie de l’histoire. Ed. J. Vrin
Ibn Khaldun. Discours sur l’histoire universelle. Ed. Actes Sud
Karl Jaspers. Origine et sens de l’histoire. Ed. de Minuit.
Levi Strauss. Race et histoire. Ed. Denoël.
Lukacs. Histoire et conscience de classe. Ed. de Minuit.
Herbert Marcuse. L’ontologie de Hegel et la théorie de l’historicité. Ed. Gallimard.
Marx et Engels. Manifeste ; commentaires de François Chatelet. Ed G.F. (poche)
K. R. Popper. Misère de l’historicisme. Ed. Agora.
Saint-Augustin. La cité de Dieu. (3 volumes). Ed du Seuil.
Oswlald Spengler. Déclin de l’Occident. Ed. Gallimard.
Léon Tolstoï. Guerre et paix. Ed. Gallimard.
Arnold Toynbee. Sur l’histoire. Ed. Payot.
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Ninon GRANGÉ
Théories de la guerre juste et justice d’après-guerre
Mardi 9h –12h
1er semestre – Master 2
6 ECTS
C’est récemment que la notion de « guerre juste », à l’occasion des guerres menées
en Irak, a connu un regain d’intérêt. Ignorée ou oubliée dans un temps où il ne semblait plus
nécessaire de justifier les guerres, l’expression a fait une réapparition remarquée dans les
discours politiques, à bon ou mauvais escient, qui furent heureusement relayés par des
philosophes contemporains tels Michael Walzer. Pour bien comprendre les enjeux que
suscite un tel usage de l’expression, il importe de remonter aux diverses théories qui l’ont
réfléchie et formalisée. Car il n’est pas de doctrine une et homogène de « la » guerre juste,
mais des réflexions participant de conceptions philosophiques et politiques plus larges. Si
Cicéron avait déjà formulé l’essentiel des conditions requises pour mener une guerre juste,
c’est le Moyen-Âge qui fixe la notion, avec les Croisades. La découverte de l’Amérique, les
polémiques sur le droit ou non de coloniser les Indiens, l’opposition entre droit de conquête
et liberté de commerce sont autant d’événements fondateurs pour une pensée de la guerre
juste et constitueront un point de départ pour notre réflexion. Enfin les penseurs du droit
naturel l’intègrent à une large conception des rapports politiques dans le monde.
Il faudra s’interroger sur les différentes formulations de la guerre juste qui ne se limite
pas, quant à elle, au seul droit international, récent et non contraignant, ou aux exigences
morales d’un comportement violent mais digne. La guerre juste n’est-elle qu’une série de
conditions à remplir ? Se confond-elle avec la cause qu’elle est censée défendre par les
armes ? Induit-elle une définition limitative de la guerre ? Toutes ces questions anciennes
sont reprises par une réflexion très contemporaine dont les développements les plus
intéressants résident dans une compréhension de la guerre juste au regard de la paix à
construire, à rebâtir. Ainsi on s’intéressera au droit d’après-guerre, aux modalités de
résolution de conflit, à la justice transitionnelle, ce qui nous amènera à revisiter le conflit
dans l’horizon très large de la société et des souverainetés.
Bibliographie :
AUGUSTIN, Le maître, Klincksieck, 2002.
BRAITHWAITE, John, Restorative justice and responsive regulation, Oxford UP, 2002
GROTIUS, Le droit de la guerre et de la paix, Livre I, PUF, (Léviathan).
PUFENDORF, Le droit de la nature et des gens, trad. Jean Barbeyrac Bâle, Thourneisen, 1732,
rééd. Caen, Bibliothèque de philosophie politique et juridique de Caen, 1987, 2 vol
RAWLS, John, Le droit des gens, Éditions Esprit.
SCHMITT, Carl, Le nomos de la terre, PUF, (Léviathan).
THOMAS D’AQUIN, Somme théologique, IIa, IIae, qu. 40.
VATTEL, Emmerich de, Le droit des gens ou principes de la loi naturelle, Slatkin.
VITORIA, Francisco de, Leçon sur les Indiens ; Leçon sur le droit de la guerre, Dalloz.
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Ninon GRANGÉ
Les passions à l’Âge classique : psychologie, morale, politique
Mardi 9h –12h
2nd semestre – Master 1
6 ECTS
Les passions connaissent plusieurs modes de définition selon qu’on les considère
comme des émotions, des sentiments, qui aliènent ou qui exaltent. La première perspective,
classique, engage une théorie de l’âme et du corps qui, de l’Âge classique (Descartes,
Hobbes, Spinoza), remonte à l’Antiquité (Épictète, Sénèque, Lucrèce). La seconde
perspective, tout en étant liée à la première, a été davantage prise en charge par la
littérature (Mme de la Fayette, Racine, Rousseau, Stendhal…). Pourtant il n’est pas évident
que les passions soient de constants objets de critique, ce qui se retrouve dans des écrits
plus récents (Nietzsche, Sartre). On insistera sur une « psychologie » des états d’âme qui
engage l’imagination et le corps, la force et la faiblesse, la mélancolie comme maladie ou
comme signe du génie, les théories de la représentation, et qui va à l’encontre d’une
condamnation chrétienne des passions. La lecture de Descartes constituera le point de
départ de cette réflexion transversale qui n’exclura pas l’investigation dans le domaine
littéraire et qui tentera de faire place au point aveugle des théories classiques : le rôle
politique des passions.
Bibliographie :
ARISTOTE, Éthique à Nicomaque, II, V, VI.
CICÉRON, Tusculanes, III, 5, 6 ; IV, 6, 11.
DESCARTES, Traité des passions ; Les passions de l’âme ; Lettres à Élisabeth
ÉPICTÈTE, Manuel ; Entretiens
GŒTHE, Les souffrances du jeune Werther
HEGEL, Leçons sur la philosophie de l’histoire
HOBBES, Léviathan
HUME, Les passions (Traité de la nature humaine) ; Dissertation sur les passions
KAMBOUCHNER, Denis, Descartes, l’homme des passions, Albin Michel
KANT, Anthropologie d’un point de vue pragmatique
KIERKEGAARD, Le journal du séducteur
LUCRÈCE, De la nature, Livre IV
MARC-AURÈLE, Pensées
MOLIÈRE, Don Juan
NIETZSCHE, Généalogie de la morale
PLATON, Phèdre ; Le banquet
RACINE, Phèdre
ROUSSEAU, Julie ou la nouvelle Héloïse
SARTRE, L’être et le néant ; Esquisse d’une théorie des émotions
SÉNÈQUE, Lettres à Lucilius ; De la colère
SPINOZA, Éthique, livre V
STENDHAL, De l’amour
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Éric LECERF
La philosophie dans ses enchaînements :
de l’image bergsonienne au cinéma de Deleuze
Samedi de 9h –12h
1er semestre – Master 2
6 ECTS
Après nous être intéressés, l’an passé, aux emprunts que Deleuze a effectués dans
la philosophie de Bergson pour ressaisir la notion de concept, et ceci dès les premiers textes
qu’il lui a consacrés en 1956, le séminaire de cette année va poursuivre ce travail en
interrogeant la seconde étape de cet enchaînement remarquable. Cette fois, notre étude
portera sur la reprise de l’image, telle que Bergson en a instruit la nature aperceptive dans le
premier chapitre de Matière et mémoire. Élément clef pour constituer sa philosophie du
cinéma, Deleuze n’évite aucune des difficultés que cette reprise suggère, au premier rang
desquelles il faut souligner la désignation de cette illusion cinématographique que Bergson
mobilise pour marquer les impasses dont la philosophie est restée captive dès lors qu’elle
faisait du concept un absolu. À travers les quatre commentaires que Deleuze consacre à
Bergson dans L’image-mouvement et dans L’image-temps, nous verrons comment les
conflits internes à la fondation du concept se retrouvent dans l’image, le cinéma devenant un
enjeu déterminant pour concevoir ce que peut être une métaphysique.
Indications bibliographiques :
André Bazin : Qu’est-ce que le cinéma 1, ontologie et langage.
Henri Bergson : L’évolution créatrice
Henri Bergson : Le rire
Henri Bergson : Matière et mémoire
Gilles Deleuze : Différence et répétition
Gilles Deleuze : L’image-mouvement
Gilles Deleuze : L’image-temps
Elie Faure : Introduction à la mystique du cinéma
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Éric LECERF
Simone Weil, critique de Marx
Samedi de 9h –12h
2nd semestre – Master 1, 2
6 ECTS
Simone Weil occupe une place à part dans le corpus des critiques révolutionnaires du
marxisme. Alors qu’elle est d’une grande lucidité envers le stalinisme et les diverses autres
tendances du léninisme qui ne se revendiquent de la démocratie ouvrière que lorsque le
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pouvoir leur a échappé, elle s’oppose à l’ensemble de ces analyses paresseuses qui font
jaillir des théories de Marx un système totalitaire. À la différence d’un Sorel, elle ne réfute
pas son idéalisme, mais elle n’instruit cependant nul procès à charge contre la dimension
empirique de ses analyses dont elle reconnaît au contraire la justesse. Sa critique de Marx
échappe ainsi aux querelles d’école et tend dès lors à s’intéresser aux fondements
ontologiques d’une philosophie en laquelle elle ne voit pas un simple avatar de
l’hégélianisme, mais une méthode d’appréhension du réel essentiellement dérivée d’une
théorie du sujet, au sens le plus classique du terme. Associant ainsi Marx et Descartes dans
sa critique, elle tend à introduire une pensée du contre-sujet qui sera déterminante dans le
déploiement mystique de sa philosophie. Mais le moment critique qu’elle effectue au travers
ses lectures de Marx, notamment lorsqu’elle prépare la rédaction des Réflexions sur les
causes de la liberté et l’oppression sociale, est pour elle une occasion unique de penser les
conditions de possibilité de cette philosophie à laquelle le jeune Marx semblait destiné, mais
à laquelle sa lecture de Proudhon lui a fait renoncer : à savoir une philosophie du travail. Non
pas une philosophie qui voudrait élever – ou plutôt abaisser – le travail au rang de valeur,
mais une métaphysique dont le travail, avec toutes ses ambiguïtés serait tout à la fois le
mobile, l’invariant et peut-être aussi la limite.
Une part de ce séminaire sera consacrée à un travail d’apprentissages sur les
recherches de sources bibliographiques, la publication des œuvres complètes de Simone
Weil constituant à cet égard un modèle exemplaire. Une table ronde avec des responsables
de cette édition savante sera organisée.
Indications bibliographiques :
Simone Weil : Ecrits historiques et politiques, vol 1, L’engagement syndical
Simone Weil : Ecrits historiques et politiques, vol 2, L’expérience ouvrière et l’adieu à la
révolution
Robert Chenavier : Simone Weil, une philosophie du travail
Simone Pétrement : la vie de Simone Weil
Ouvrages collectifs :
Les catégories de l’universel, Simone Weil et Hannah Arendt, 2001, L’Harmattan
Simone Weil, le travail comme témoignage, Publications de la Faculté de philosophie de
l'Université Jean Moulin Lyon 3, Série annales, 2006.
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Patrice LORAUX
Le « réel » dans la pensée grecque
2nd semestre – Master 1, 2
6 ECTS
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Jean-Pierre MARCOS
Aspects du deuil et figures de la mélancolie
Mardi 15h – 18h
1er semestre – Master 2
6 ECTS
Au-delà des déterminations freudiennes des catégories de "deuil" et de "mélancolie",
la problématique retenue implique la dimension esthétique et philosophique de la question
de la perte et de la séparation comme épreuve de subjectivation particulière. A quel titre
devons-nous à des exercices répétés de séparation la possibilité d'ouvrir un avenir inédit
par-delà toute inévitable répétition ?
Bibliographie communiquée en début de cours
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Jean-Pierre MARCOS
Différencier les sexes : la question du féminin
Mardi 15h – 18h
2nd semestre – Master 2
6 ECTS
La grammaire logique présidant à l’intelligence de la distribution sexuée de l’espèce
humaine sous le chef de catégories convenues –différence, altérité, contradiction ou
complémentarité-, n’est pas sans se heurter à la question du féminin. Trop souvent pensée à
partir d’une philosophie implicite ou explicite de l’altérité, la féminité demeure abordée du
point de vue d’une norme masculine antécédente.
L’objet de ce séminaire sera donc d’introduire à une réflexion épistémologique et
politique sur la question de la normalité/normativité et la construction du genre.
Bibliographie communiquée en début de cours
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Georges NAVET
Le droit chez G.B. Vico
Mardi 15h – 18h
1er semestre – Master 1, 2
6 ECTS
L’histoire telle que la pense G.B. Vico dans La science nouvelle de 1744 est, entre
autres aspects, une histoire du droit : de son apparition, de ses transformations et de ses
tensions internes.
D’un côté, le droit n’est pas concevable pour lui hors des agencements concrets,
familiaux ou politiques, où s’organise la vie des hommes. C’est dire que le droit n’est pas
détachable des rapports de forces et de l’ordre social ou politique. C’est dire aussi que Vico
est un virulent critique du droit naturel des modernes et des théories du contrat.
D’un autre côté, pourtant, le droit, en tant qu’il permet les rapports interhumains et les
structure, reste habité par une aspiration interne au vrai qui outrepasse tout ce qui est
susceptible de s’institutionnaliser dans l’immanence.
Le cours s’efforcera de dégager la spécificité et la fécondité de cette approche, en
insistant sur ce qui est repris de Grotius et en marquant les différences avec l’approche
kantienne.
Bibliographie :
G.B. Vico, Origine de la poésie et du droit (De constantia jurisprudentis), traduction par
Catherine Henri et Annie Henry, Café / Clima éd., Paris, 1983.
G.B. Vico, La Science Nouvelle, traduction par Alain Pons, Fayard, Paris, 2001.
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Georges Navet
Socrate et ses autres au XIXème siècle
Mardi 15h – 18h
2nd semestre – Master 1
6 ECTS
Qu’on le prenne comme personnage ou comme « figure », il est rare que Socrate
apparaisse isolément dans les œuvres du XIXème siècle. D’autres « figures » viennent le plus
souvent redoubler la sienne, la conforter, la relativiser ou la contester, comme par exemple
celles de Job ou du Christ (chez Soeren Kierkegaard ou Pierre Leroux), de Diogène (chez
Gabriel Gauny), de Dionysos (chez F. Nietzsche)…
Le cours s’intéressera à quelques uns de ces accompagnateurs ou rivaux
(principalement Job, Diogène, Dionysos) pour déterminer quelle « image » retravaillée de
Socrate en résulte et pour analyser les enjeux philosophiques, politiques et existentiels de
ces configurations.
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Une bibliographie sera donnée au début du cours.
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Jean-Hérold PAUL
Rationalité et « non-objectivité »
Mardi 15h – 18h
2nd semestre – Master 1
(ouvert aux étudiants de licence)
6 ECTS
La constitution « onto-logique » de la philosophie issue du Poème de Parménide, et
dont on trouve l’écho dans l’allégorie de la caverne de Platon, pose la rationalité dialectique
(pure) sur le fond de l’abstraction géométrique. Le primat du « noesis » sur l’ « aisthesis »,
comme lieu de la doxa, prouve l’essence eidétique de la vérité entant que validité objective
et validité universelle nécessaire dont la gymnastique de la raison est l’unique garant. Les
philosophies dogmatiques classiques (Descartes, Leibniz, Spinoza, …) font de l’idéal de
rationalité grec un hyper-rationalisme par la consécration de la toute puissance de la raison,
et en faisant de la métaphysique la condition de possibilité de la scientificité. Ainsi est-ce
l’exigence même d’objectivité, ses conditions et ses limites, qui se trouve menacée et mise
en péril. On propose de voir comment le « tribunal de la raison » institué par Kant permet de
saisir dans la « non-objectivité » non l’ « autre » exclusivement irréductible de la rationalité,
mais une maladie congénitale de la raison elle-même dont la métaphysique spéciale
(théologie, psychologie et cosmologie rationnelles) est le véritable symptôme.
Ouvrages :
Descartes, Méditations métaphysiques.
Leibniz, Discours de métaphysique et Monadologie.
Spinoza, Ethique.
Kant, Critique de la raison pure ; Opus postumum ; Leçons de métaphysique.
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Jacques POULAIN
Logique et anthropologie pragmatiques de la communication II
Jeudi 15h – 18h
1er semestre – Master 2
6 ECTS
Les théories contemporaines des actes de parole érigent le consensus avec autrui
en puissance de régulation de l'action humaine : l'occurrence de l’accord d’autrui leur
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semble être indépendante de la volonté qu'ont les interlocuteurs de la produire. Cet accord
semble ainsi avoir la même puissance de régulation que l’accord des scientifiques avec le
monde visible. La parole règle la vie humaine comme l’expérimentation scientifique règle
l’accès des scientifiques à la vérité. Transformant l'expérimentation scientifique en forme de
vie sociale, elles soumettent l'homme à une expérimentation totale, mais font parler cette fois
la "nature interne" des hommes à leur place, transformant en absolus les conventions
sociales, les croyances, les désirs et les intentions d'agir des individus.
Ces pragmatiques du dialogue prônent en réalité une morale de la communication. Elles
cherchent à rendre opératoire la nature communicationnelle de l’homme en faisant du
consensus avec lui-même et avec autrui la clé de son expérimentation de lui-même, du
monde et d’autrui. L’anthropologie pragmatique du langage nous apprend pourquoi. Elles
tentent d’harmoniser ses relations de parole à autrui et avec lui-même à la façon dont le
langage permet d’harmoniser son monde d’action, à son monde visuel : en subordonnant
l’usage de la main à celui de l’œil comme l’oreille se subordonne la voix. L’usage du langage
qu’elles ont prôné en décrivant ou en prescrivant les règles d’usage des énonciations
illocutoires, ne pouvait donc que reproduire et renforcer l’usage des systèmes juridiques,
moraux et politiques hérités des religions archaïques et de la modernité. L’esprit du
consensus avait à y régler pragmatiquement la chair des perceptions, des actions physiques
et de satisfaction des désirs.
On examinera cette année la logique et la dynamique anthropologiques des seules
pragmatiques qui prétendent tirer la leçon des découvertes de l’anthropologie contemporaine
du langage : l’éthique transcendantale de K.O. Apel et la pragmatique universelle de J.
Habermas. On montrera que leurs limitations leur sont communes avec l’anthropobiologie
pragmatique d’A. Gehlen et l’on dégagera par contraste la logique et la dynamique d’une
anthropobiologie philosophiques du langage.
Indications bibliographiques :
1. Logique et anthropologie pragmatiques de la communication
K.O.Apel L’éthique à l’âge de la science, Presses de l’Université de Lille, 1987
Discussion et responsabilité, Cerf, 1996
K.O.Apel Transformation der Philosophie, Francfort, Suhrkamp, 1973
“La rationalité de la communication humaine dans la perspective de la pragmatique
transcendantale” in Critique, 1988, No. 493-4, p.579-603
J. Habermas Connaissance et intérêt, Paris, Gallimard, 1976 /Théorie de l’agir
communicationnel, Paris, Fayard, 1987 /La paix perpétuelle, Cerf, 1996 / J.Habermas Droit et
démocratie, Gallimard, 1997, 1997/ Connaissance et justification, Gallimard, 2001
J.F.Lyotard Le différend, Paris, Minuit, 1983
J.Piel (Ed.) La philosophie comme elle continue, Paris, Minuit, 1988
V.Descombes Les institutions du sens, Paris, Minuit, 1989
J. Poulain
La condition démocratique, Paris, L’Harmattan, 1998
2. Logique et anthropologie philosophiques de la communication
J.F.Lyotard, G.Kortian, V.Descombes La faculté de juger, Paris, Minuit, 1983
J.Poulain (Ed.) Le partage de la vérité, Paris, L’Harmattan, 1991
G.Kortian Métacritique, Paris, Minuit, 1979
J.Poulain La loi de vérité ou la logique philosophique du jugement, Paris, Albin, 1993 ; Les
possédés du vrai ou l’enchaînement pragmatique de l’esprit.,Cerf, 1998 ; De l’homme.
Éléments d’anthropobiologie philosophique du langage, Cerf, 2001
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Jacques POULAIN
Anthropologie philosophique de la communication,
de l’art et du dialogue transculturel
Jeudi 15h – 18h
2nd semestre – Master 2
6 ECTS
Les pragmatiques scientifiques, les théories des actes de parole et les pragmatiques
éthico-politiques se prétendent philosophiques parce qu’elle disent avoir tiré les
conséquences des découvertes anthropologiques qui ont découvert au XXème siècle que
l’homme était langage et, plus précisément, dialogue: elles ont cherché à rendre opératoire
la nature communicationnelle de l’homme en faisant du consensus avec lui-même et autrui
la clé de son expérimentation de lui-même, du monde et d’autrui. Elles ont tenté
d’harmoniser ses relations de parole à autrui et avec lui-même à la façon dont le langage
permet d’harmoniser son monde d’action, à son monde visuel : en subordonnant l’usage de
la main à celui de l’œil comme l’oreille se subordonne la voix. L’usage du langage qu’elles
ont prôné en décrivant ou en prescrivant les règles d’usage des énonciations illocutoires, ne
pouvait donc que reproduire et renforcer l’usage des systèmes juridiques, moraux et
politiques hérités des religions archaïques et de la modernité. L’esprit du consensus avait à
régler pragmatiquement la chair des perceptions, des actions physiques et de satisfaction
des désirs.
La transformation pragmatique et expérimentale de toute culture s’est ainsi alignée
sur l’expérimentation contemporaine de l’art. Cette culture de l’art tient à la façon dont on
cherche à s’approprier sa créativité en l’expérimentant. Parce que cette transformation
pragmatique de la culture de l’art prolonge purement et simplement celle qu’ont développée
les temps modernes, l’anthropologie pragmatique des arts contemporains semble pouvoirs
effacer les limites d’opérance du modèle d’esthétisation de la vie, hérité d’une philosophie de
la conscience. C’est cette expérience de production et de réception de la figuration artistique
qui s’est prise elle-même aujourd’hui comme objet d’expérience et d’appropriation directe
des effets de cette expérience dans les différentes transformations pragmatiques de l’art
comme il appert avec évidence à travers l’évolution exemplaire de la peinture
contemporaine, de l’impressionnisme et du cubisme jusqu’à l’art dit abstrait. Cette
transformation peut se lire comme une adaptation du moyen de figuration esthétique au but
de la jouissance esthétique. L’expérimentation contemporaine de l’homme par le dialogue
reproduit la même logique et la même dynamique. L’art est présumé présenter la figuration
du désir et du bonheur qui appelle irrésistiblement l’identification à elle des individus qui la
produisent et en reconnaissent la beauté du seul fait que cette figuration anticipe la
satisfaction qu’ils ne peuvent pas ne pas désirer obtenir, l’obtention du dialogue apparaît
comme une instance de réception gratifiante du bonheur dialogal. La réception de la forme
artistique par l’artiste aussi bien que par les autres récepteurs, doit s’imposer d’elle-même,
sans le détour d’un concept, du seul fait qu’elle ait été reçue et comprise de façon gratifiante,
abstraction faite de son instanciation dans la réalité ou dans l’action. De même la
consommation de l’accord de dialogue doit-elle s’imposer sans concept, comme instance
transcendante et incontournable de la vie humaine elle-même, devenue œuvre artistique.
On y fait abstraction de l’usage du jugement qui est enraciné dans l’identification
audio-phonique de l’homme aux sons et a contribué à forger institutions et psychisme
humain sur le modèle du dialogue. Cet usage du dialogue comme partage de la vérité fait la
part du réel et de l’imaginaire tant pour organiser l’expérience que pour forger les systèmes
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juridiques, moraux et politiques. Parce que la réflexion pragmatique, sous ses théoriques et
pratiques, s’est laissé guider par le mouvement d’anticipation virtuelle du vrai pour tenter de
se l’approprier, elle s’est donné sans le savoir une structure autistique et a neutralisé son
propre usage ainsi que les expériences de vie institutionnelle et psychique que rendait
possible le dialogue. Elle peut être interprétée par l’anthropologie philosophique du langage
comme une fixation au stade de créativité et d’expérimentation artistique qui se plie aux lois
d’une pure sensibilisation esthétique de la raison.
Dans le contexte contemporain de la mondialisation, le dialogue entre cultures
s’avère une nécessité qui à la fois reconduit cette esthétisation de l’expérimentation
culturelle de l’être humain et exige, pour être surmontée, qu’on échappe à ces limitations
esthétiques du dialogue. La faillite des systèmes capitalistes et de la globalisation
néolibérale a engendré un repli intégriste et le déclenchement d’une guerre des cultures.
Cette guerre semble ne pouvoir se surmonter qu’en contraignant à faire usage d’un dialogue
interculturel qui fait valoir la diversité culturelle comme horizon de réconciliation et
d’expérimentation totale de l’homme. Les modèles herméneutiques et pragmatiques du
dialogue semblent s’imposer comme instances transcendant les différences et les conflits
car elles semblent déjà régler le dialogue interculturel en acte et ne se contentent pas de
faire respecter l’irréductibilité formelle des cultures les unes aux autres.
Peuvent-elles répondre aux espoirs qu’elles font naître et aux promesses des
herméneutes et des pragmaticiens ? ne sont-elles qu’une rechute de sécurisation de l’esprit
dans une esthétique de la maîtrise de l’expérimentation de l’homme ? ou leurs échecs
programmés font-ils surgir un horizon transculturel de dialogue qui exige des protagonistes
de ce dialogue qu’ils parviennent à situer ces cultures dans une expérimentation totale de
l’homme et à dégager des constantes anthropologiques valides en toute culture bien qu’elles
règnent encore que dans certaines d’entre elles ? ces échecs ne contraignent-ils donc pas
plutôt à rendre philosophique ce dialogue transculturel ? et à sortir ainsi des limites
esthétiques de la sensibilisation de la raison ?
Indications bibliographiques :
Jürgen Habermas Théorie de l’agir communicationnel, Payot, 1987
Jean-François Lyotard Discours, Figures, Klincksieck, 1973 ; La condition post-moderne,
Minuit, 1979 ; Le différend, Minuit, 1983
H.G. Gadamer Vérité et méthode, Ed du Seuil, 1994 ; Qui suis-je et qui es-tu ? Commentaire
de ‘Cristaux de souffle’ de Paul Celan, trad. E. Poulain, Actes Sud, 1987 ; L’actualité du beau,
trad. E. Poulain, Ed. Alinea, 1992
E. Kant Critique du jugement, trad. Gibelin, PUF, 1951 ; Anthropologie du point de vue
pragmatique, trad. M. Foucault, Vrin, 1991
Richard Rorty Contingence, Ironie et Solidarité, Armand Colin, 1993 ; L’espoir au lieu du
savoir, Albin Michel, 1995
R. Shusterman Vivre la philosophie, Klincksieck, 2001 ; L’art à l’état vif, pragmatisme et art de
vivre, Minuit, 1992 ; La fin de l’expérience esthétique, Ed. de l’Eclat, 1999.
Jacques Poulain L’âge pragmatique ou l’expérimentation totale, L’Harmattan, 1991 ; Les
possédés du vrai ou l’enchaînement pragmatique de l’esprit, Éd. du Cerf, 1998 ; De l’homme.
Eléments d’anthropobiologie philosophique du langage, Ed ; du Cerf, 2001
Jacques Poulain(Ed.) Le partage de la vérité, L’Harmattan, 1991
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Plínio Walder PRADO Jr.
La philosophie comme thérapie (III).
Le soi, l’autre et le sexuel.
Mardi 12h – 15h
1er semestre – Master 1, 2
6 ECTS
Ce cours cherche à retrouver l’inspiration originaire de la philosophie : celle qui
l’inaugure en tant que style de vie, impliquant un travail sur soi (askesis), engageant
l’existence toute entière.
« L’art de vivre [c’est-à-dire : la philosophie], dit Épictète, a pour matière la vie de chacun. »
Le travail à faire sur cette « matière » — le soi, la psyché ou le corps-psyché — est un
travail de transformation : une réforme critique de soi, de sa manière de voir, de vivre et de
se conduire. Ce que signifie Épicure lorsqu’il affirme que « Notre seule occupation doit être
notre guérison. » « Therapeuein heauton » veut justement dire cela : s’occuper, prendre soin
ou souci de soi… — y compris de l’autre de soi « à l’intérieur » de soi, préciserons-nous (et
c’est là un des enjeux majeurs du cours).
Or l’exercice, le souci ou le travail de soi sur soi-même, au cœur de la vie
philosophique, aura toujours eu pour champ d’application privilégié les passions, les affects,
la chose sexuelle et les plaisirs.
C’est dans cette perspective que Freud, à sa façon, considère les « techniques » de
l’art de vivre de la sagesse antique dans Malaise dans la culture. De même Michel Foucault,
qui axera sur les rapports entre l’ethos et les aphrodisia le 2nd volume de son Histoire de la
sexualité, consacré à L’Usage des plaisirs.
Nous savons que sous de formes diverses, voire hétérogènes, cette détermination
originaire, « thérapeutique » de la philosophie, reste vivante dans la conscience de notre
temps, de Nietzsche et Freud à Heidegger et à Wittgenstein, sans parler de son élaboration
thématique explicite par P. Rabbow, P. Hadot, A.-J. Vœlke, M. Foucault.
Ce dernier en définit précisément l’enjeu aujourd’hui lorsqu’il pose qu’« il n’y a pas
d’autre point, premier et ultime, de résistance au pouvoir politique que dans le rapport de soi
à soi. »
Il reste que, à partir de là, un certain nombre de questions s’imposent à nous
aujourd’hui. Et au premier chef, celle de savoir ce qu’il en est du rapport de soi à soi eu
égard à la question du sexuel. Ces questions seront au centre du cours de cette année, qui
interrogera essentiellement l’« objet » de la therapeia : le soi, — et la visée ou le telos de
celle-ci : l’absence de trouble, l’ataraxia.
1. La visée de la therapeia. — Suivant sa détermination originaire, la philosophie
apparaît éminemment, depuis au moins les injonctions de Socrate (de Platon), comme une
« thérapeutique des passions », ayant pour finalité de procurer à chacun l’apatheia,
l’impassibilité, la paix de l’âme, l’ataraxia. C’est un point commun que partagent les
différentes « écoles de sagesse ». (Au final du IVe siècle hellénistique, Métrodore, lui-même
fidèle à Épicure, conseille ainsi son disciple : « Les plaisirs de l’amour n’ont jamais profité à
personne, c’est beaucoup quand ils ne nuisent pas. »)
Et pourtant, on ne peut pas ne pas voir qu’avec la pensée moderne, et clairement depuis le
tournant du XVIIIe au XIXe siècle, une rupture ou un changement a lieu quant à cette
« ascétique » et sa visée, une mutation dont la figure emblématique et la plus éloquente est
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celle de Nietzsche. « Toutes ces morales qui s'adressent aux individus pour faire leur
« bonheur », comme on dit », lit-on dans Par-delà le bien et le mal, « que sont-elles d'autre,
sinon des compromis avec le danger qui menace la personne à l’intérieur d’elle-même, des
recettes contre les passions de l'individu, contre ses bons et ses mauvais penchants… de
petites et de grosses ruses ou des artifices qui sentent le renfermé, la pharmacie domestique
et les remèdes de bonne femme… Tout cela, au point de vue intellectuel, ne vaut pas grandchose ; et c'est bien loin d'être de la « science », encore moins de la « sagesse »… — qu'il
s'agisse de la froideur marmoréenne et de l’impassibilité que les stoïciens recommandaient
et employaient comme un antidote à la folie incendiaire des passions ; ou bien de
renoncement au rire et aux pleurs préconisé par Spinoza… »
Au lieu d’éliminer les affections, de dépouiller les passions, il s’agira plutôt de les
intensifier désormais. Se met ainsi en place un désir d’intensités, avec l’idée que ce qui fait
la valeur de la vie, c’est sa force.
Un tout autre « art de l’existence » émerge donc, exigeant d’autres pratiques de soi et
un nouveau style de vie. Ce que nous aurons à élaborer.
2. L’« objet » de la therapeia. — D’autre part, et conjointement, nous aurons à nous
interroger sur le concept de soi, tel que Foucault, après d’autres, l’hérite de la philosophie
antique et le place au centre de ses derniers travaux. Nous nous demanderons notamment
ce qu’il en est, au regard de ce concept, de la question d’une altérité intrinsèque au soi, d’un
corps étranger (ou extérieur) à l’intérieur, justement. Autrement dit : la question de l’autre —
l’autre de soi, quoiqu’en soi (ce « qui menace la personne à l’intérieur d’elle-même », au
sens de Nietzsche). Cette altérité, une certaine modernité nous a appris à la considérer
comme étant la condition constitutive d’émergence du soi, justement, ainsi que de son
affectivité ou « affectualité ».
Cela ouvre en grand la question des rapports, ambivalents, entre Foucault et la
psychanalyse, y incluant tout ce que la psychanalyse doit à l’art et à la littérature.
Ce qui se joue, à l’horizon de cette recherche : l’élaboration d’un ethos ou style de vie
qui soit à la mesure de nouveaux défis que nous lance dorénavant la condition
contemporaine, technoscientifique, néo-libérale et multimédiatique.
Bibl.: textes de Deleuze, Épictète, Épicure, Foucault, Freud, Hadot, Klossowski, Lacan, Laplanche,
Lyotard, Nietzsche, Platon, Sénèque, Vœlke, Wittgenstein.
Les références bibliographiques complètes seront communiquées au cours des séances.
Pour plus de détails sur le cours, les textes et les références, voir le site : http://www.atelierphilosophie.org/
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Plínio Walder PRADO Jr.
Confessions (II). L’écriture de l’autre.
Mardi 12h – 15h
2nd semestre – Master 1
6 ECTS
Ce cours fera suite, en un sens, à l’étude sur le soi, l’autre et le sexuel (« La
philosophie comme thérapie »), sans qu’il soit pour autant nécessaire d’avoir suivi cette
étude pour pouvoir suivre le présent cours.
Nous repartirons ici de la remarque de Nietzsche — que le cours portera en
épigraphe — d’après laquelle « toute grande philosophie a été jusqu’à ce jour, la
confession de son auteur, des sortes de mémoires involontaires et insus ».
De là il s’ensuit qu’une autobiographie, à proprement parler — c’est-à-dire une écriture de
soi, voire de la conscience de soi, présente à soi — « est dénuée de sens. » « Dans ce qui
est en devenir, lit-on dans Humain trop humain, un être en devenir ne saurait se réfléchir en
image fixe et durable, en image d'un "ça" ».
Voilà qui circonscrit, d’un premier trait, ce qu’il s’agira d’étudier au cours de ce
semestre : la question insurmontable et incontournable de l’heteros, de l’autre.
On peut dire en un sens large que, sous des variantes diverses, la confession a
toujours été un genre de discours, ou jeu de langage, explicitement constitutif de la pratique
philosophique, pour autant que celle-ci se définit comme exercice spirituel, travail de soi sur
soi-même, voire examen de soi — mais toujours sur la scène d’un rapport à l’autre (scene
of address, disent les anglo-américains). Exemple stoïcien incontournable : la
correspondance Sénèque/Lucilius.
On sait que c’est la Modernité, c’est-à-dire le christianisme et son remaniement de
l’héritage hellénistique, qui institue les Confessions comme un genre littéraire spécifique – le
récit de la transformation (conversio) de soi, l’autobiographie spirituelle –, constitué par des
règles, des fins, le principe autographique, ses biographèmes et les enjeux qui lui sont
propres.
Lors du premier volet de cet enseignement — que nous rappellerons dans ses
grandes lignes en début de cours — il s’est agi de circonscrire et de décrire cette
constitution moderne du genre « confession » à partir d’Augustin, annonçant la philosophie
du Cogito et la Confessio philosophi de Leibniz, jusqu’à Rousseau et au-delà.
Il était question de vérifier comment ce genre s’inscrit dans le grand dispositif
philosophique, dialectique, du déploiement du Soi en direction de lui-même.
Notre objectif était commandé par la nécessité d’analyser et de problématiser les
présupposés du genre « confessif », à commencer par son axiome premier : celui de la
transparence de soi à soi-même, de la sincérité d’un je coïncidant avec soi et sûr de soi. Un
tel axiome résiste-t-il à l’examen que lui imposent la littérature, la psychanalyse et la pensée
modernes ? Jusqu’où le soi pourrait ou saurait-il s’écrire vraiment, en vérité ? Qui signe
finalement la confession d’une vie ou d’une vie-œuvre (d’une vie œuvrée, façonnée aussi
par le récit « confessionnel » ou « confessif ») ?
Nous voilà au seuil de la problématique du présent cours.
Si nous avons consacré des longues analyses aux Confessions d’Augustin, c’est que
ce texte, inaugural à tant d’égards, pose lui-même de façon remarquable les questions que
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nous cherchons à élaborer. Disons d’un trait que, de l’« anima » d’Augustin à « l’autre
psychique » de Freud (« das andere Psychische »), une structure de l’intimité moderne se
dessine où le soi-disant sujet est habité (ou hanté) par un autre qui l’excède et en un sens le
dépossède.
Cela détermine le statut de l’écriture : si elle n’est pas que pure fonction protectrice,
elle opère de telle sorte qu’elle en vient plutôt à déproprier le soi et à le découvrir comme un
autre. Il n’est pas jusqu’à l’écriture des Confessions qui n’en porte le témoignage.
À l’autre bout des « époques de la confession » (Augustin - Rousseau - Nietzsche),
plus près de nous et partageant notre condition contemporaine, le Livre de l’Intranquillité de
Pessoa-Soares en est un cas limite.
L’écriture philosophique elle-même ne saurait y ferait exception. Comme l’atteste
cette version tardive, paradoxale, parodique pour ainsi dire des Confessions, qu’est l’Ecce
Homo de Nietzsche.
Mais si ladite écriture de soi entraîne plutôt le devenir autre du soi-disant autographe,
alors le genre « confessif » et le projet métaphysique dont il relève se trouve radicalement
subverti, transformé de fond en comble, de même que le sens du travail de soi sur soimême. Et par conséquent, le sens aussi de l’« art de vivre » par lequel la philosophie se
définit originairement.
Un nouvel ethos, de nouveaux possibles, de nouvelles manières de vivre peuvent
peut-être alors émerger : moins fondées sur l’exigence d’une identité à soi, de maîtrise ou
d’unité de soi, mais plus souples, plus généreuses aussi, disponibles à ce qui arrive,
ouvertes aux métamorphoses, accueillant l’inattendu.
Bibl.: textes d’Augustin, Barthes, Deleuze, De Quincey, Foucault, Freud, Hadot, Lacan, LacoueLabarthe et Nancy, Lyotard, L. Marin, Nietzsche, Pessoa, Stendhal, Wittgenstein.
Les références bibliographiques complètes seront communiquées au cours des séances.
Pour plus de détails sur le cours, les textes et les références, voir le site : http://www.atelierphilosophie.org/
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Nielle PUIG-VERGES
Conception de l’humain, apport des neurosciences et génomique
Mercredi de 12h30 –15h
1er semestre – Master 1, 2
(ouvert aux étudiants de L3 et aux doctorants)
6 ECTS
L’homme, son devenir, mais aussi son rapport au Monde et à l’évolution de son
environnement ont de tout temps alimentés débats philosophique et scientifiques. Les
biotechnologies, et plus récemment les nanotechnologies, dont les avancées ont été
largement relayées par les médias, exercent une fascination sur tous les publics parce
qu’elles concernent le vivant comme la matière, l’homme comme le monde et parce
qu’elles prétendent changer les références d’un ensemble de connaissances sur les êtres,
les corps et les objets.
Présenté par certains théoriciens comme l’innovation et la maîtrise du devenir
humain, il nous semble utile de nous efforcer de mettre en évidence les principes,
postulats et théories sous-jacents et de les resituer dans l’histoire des idées et de la
société.
Pour ce faire, nous dégagerons à partir de l’analyse épistémologique clinique
comparative les contradictions, interférences et anticipations des discours scientifiques,
anthropologiques et éthiques ? Une telle activité critique devient une nécessité dès lors que
les pratiques sociales vont au-delà de l’encadrement législatif qui diffère d’ailleurs d’un
pays à l’autre.
BIBLIOGRAPHIE (extraits) :
KNOPPERS B.M.: Le génome humain: patrimoine commun de l’humanité, Ed.Fides 1999
SCHWEITZER M.G. : Recherches sur l'embryon. Vers un bouleversement des références
anthropologiques, Journal de Médecine Légale, 2001, vol 44 , n°5-6, p 431-36
SCHWEITZER M.G., PUIG-VERGÈS N. : Biotechnologies et Filiation. Questions pour
l'attachement et la parentalité, Annales Médico-Psychologiques, 2002, vol 160, n° 4, p 33236
SCHWEITZER M.G., PUIG-VERGES N, Psychopathologie, Neurosciences et Postgénomique. Causalités et étiopathogénie dans l’histoire de la psychiatrie, Annales Médicopsychologiques, 2005, 163, p 323-328.
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Nielle PUIG-VERGES
La notion d’esprit : de l’Empirisme logique au Neurocognitivisme
Mercredi de 12h30 –15h
2nd semestre - Master 1, 2
(ouvert aux étudiants L3 et aux doctorants)
6 ECTS
Avec l’apport des neurosciences et des nouvelles techniques d’imagerie cérébrale,
les références à l’esprit retrouvent de nos jours une dimension polémique.
Les oppositions aux théories subjectivistes de la pensée amorcées par les
philosophies analytiques et les tenants de l’empirisme logique ont animé les débats d’idées
entre 1930 et 1950 en se décentrant du langage à l’esprit. La référence à la théorie de
l’esprit, d’abord peu répandue en Europe, semble devenue une référence incontournable
dans les pays de langue anglaise ou américaine ; quant à la philosophie de l’esprit, elle
renvoie dans ce début de XXIème siècle à des élaborations théoriques bien différentes selon
que l’on s’intéresse à l’apport européen ou à l’apport anglo-américain.
En France, depuis près d’un demi-siècle, la référence philosophique s’est estompée
dans les sciences de l’homme au profit d’affirmations scientistes invoquant les
neurosciences, le neurocognitivisme et la théorie de l’esprit. Toutefois, un retour à la
référence philosophique commence à se dessiner autour du glissement de l’esprit vers la
conscience.
Nous tenterons ici de cerner les interrogations soulevées par des notions que
revendiquent neurologues, psychiatres, neurophysiologistes et biologistes et…philosophes ;
aux convictions de la valeur de vérité de notions redécouvertes du fait de l’évolution
technique s’oppose une approche critique de la certitude dans le domaine des sciences
dès lors que l’on s’attache à la pensée.
BIBLIOGRAPHIE (extraits) :
Austin J. (1955) Quand dire c’est faire, Seuil 1970
Churland Patricia (1999) Neurophilosophie : l’esprit-cerveau Paris Puf
Churland Paul (1995) Le cerveau : moteur de la raison, siège de l’âme, De Boeck 1999
Davidson D (1980) Actions et Evènements Puf 1993
Dennett D. (1993) La Conscience expliquée O. Jacob
Fodor J., Pylyshin (1983) La modularité de l’esprit:Essai sur la psychologie des Facultés
Minuit 1986.
James William Le pragmatisme, Flammarion 1968
Mach Enrnst (1905) La théorie et l’erreur 1908 Flammarion
Marchais Pierre (2007) La conscience humaine, L’Harmattan.
Putman H. (1988) Représentation et Réalité, Gallimard 1990
Quine W. ( 1960) Les mots et la chose, Flammarion 1977
Ryle G. (1949) La notion d’Esprit : pour une critique des concepts mentaux, Payot 1976
Searle J. (1992) La redécouverte de l’esprit, Gallimard 1995
Schweitzer M.G., Morin D., Puig-Vergès N. : L'homme des Neurosciences est-il le même que
celui de la psychiatrie dynamique? Le nécessaire recours à l'élucidation par l'épistémologie
clinique comparative, L'Information Psychiatrique, Québec, juin 2002, n° 6, p 628-29.
Schweitzer M.G., Puig-Vergès N., : Evidence Based Medicine ; un nouveau système de
pensée ou une idéologie des temps modernes, Annales Médico-Psychologiques, 2005, 163,
p 786-790Puig-Vergès N., Schweitzer M.G : A propos des psychoses: confrontations
épistémologiques des courants psychanalytiques et phénoménologiques, Annales de
69
Psychiatrie, 2001, 16 p.78-82
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Frédéric RAMBEAU
Éloge du paradoxe
Semestre 2 – Master 2
6 ECTS
Les paradoxes font entendre une puissance singulière du langage, celle de renverser
une signification en son contraire, de doubler le sens du sens inverse. Ce qui rend possible
une telle « rétorsion », c’est le fait qu’il n’y ait pas de critères internes aux énoncés pour
distinguer suffisamment les paroles sensées et dépourvues de sens, les discours sérieux et
non-sérieux. C’est pourquoi Aristote justifie et institutionnalise ce partage, contre les
sophistes, grâce à « l’intention de signifier quelque chose ». Et de même la pragmatique
recourt au « principe de sincérité » ou d’engagement. Or, dans les deux cas, ces critères
conduisent à exclure les énonciations et les énoncés paradoxaux qui n’y adhérent pas
entièrement. La puissance de rétorsion produit pourtant des effets : de plaisir, mais aussi de
vérité et de re-signification. Derrida et Deleuze y ont été particulièrement sensibles, jusqu’à
en faire, chacun différemment, mais radicalement, une condition sans laquelle le partage
sérieux/non-sérieux serait lui-même privé de sens. Ils nous montrent aussi que cela
n’implique pas pour autant de renoncer à l’exigence d’être soi-même engagé dans ce qu’on
dit, même si le sérieux n’est plus défini par l’adéquation prescriptive du dire et du vouloirdire.
Aristote, Métaphysique, Livre Gamma, Vrin, 1991.
Austin, Quand dire c’est faire, Seuil, 1970.
e
Deleuze, Logique du sens (12 série, sur le paradoxe), Minuit, 1969.
Derrida, Limited Inc (Sec),Galilée, 1990.
Freud, Le mot d’esprit et sa relation à l’inconscient, Gallimard, 1988.
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Fréderic RAMBEAU
Éthiques de la désidentification
1er semestre – Master 1
6 ECTS
Le fait que pour Deleuze comme pour Foucault les productions historiques et sociales
de subjectivité, à l’heure néo-libérale, ne s’articulent plus tant autour de l’identité et de
l’identification à soi, qu’autour de la capacité à se singulariser et à se « déterritorialiser », les
a conduit à promouvoir, pour une éthique qui soit contemporaine, la pratique d’un certain
type de désidentification. Un « devenir impersonnel » chez Deleuze, une « singularisation »
de nos normes d’existence chez Foucault. Chacun d’eux, et on pourrait aussi parler de
70
Lacan dans ce cas, oppose une éthique de la désidentification, conçue comme une ascèse,
à la morale des valeurs transcendantes qui jugent la vie (Deleuze), qui normalise au lieu de
singulariser (Foucault), ou à celle des relations imaginaires entre les personnes (Lacan).
Reconnaître, sous cet angle, un ethos commun à ces pensées permettra d’autant mieux d’en
mesurer, sur quelques points, les divergences souvent cruciales. Par exemple : que veut dire
que pour Deleuze comme pour Lacan, mais pour des raisons opposées, il ne faille pas céder
sur son désir ? Et que s’est-il passé pour que Deleuze et Foucault entendent exactement
l’inverse dans les notions de désir et de plaisir ?
Deleuze et Guattari, Mille Plateaux (Plateaux 6 et 10), Minuit, 1980.
Foucault, L’Usage des Plaisirs, Gallimard, Tel, 1984.
Lacan, Séminaire VII, L’éthique de la psychanalyse, Seuil, 1986.
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Yolande ROBVEILLE
Villes, regards personnels. Introduction-méthodologie.
Mercredi 9h – 12h
1er semestre – Master 1, 2
(Licence, master, ouverte aux étudiants d’autres départements)
6 ECTS
Une approche de la ville, écrite et-ou, filmée par les participants.
Votre point de vue, exercices d’écritures, d’agencement d’idées, d’images……
Pendant les séances visionnage de films ou de documents.
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Yolande ROBVEILLE
Atelier de réalisation vidéo. Introduction-méthodologie.
Mercredi 15h – 18h
2nd semestre – Master 1
(Licence, master, ouverte aux étudiants d’autres départements)
6 ECTS
Créations personnelles se rapportant à un sujet qui vous interpelle fortement.
Présentation des sujets au groupe avec argumentation.
Pendant les séances visionnage de films ou de documents.
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Alexis de SAINT-OURS
Le monde comme miniature. Introduction à la physique quantique
Mercredi 9h – 12h
2nd semestre – Master 1, 2
(Licence)
6 ECTS
La mécanique quantique a radicalement bouleversé les concepts classiques de
matière, de mesure et de causalité. Ce cours sera une introduction semi-technique à la
théorie quantique. Nous étudierons sa structure (la théorie des espaces de Hilbert) et les
différentes interprétations discutées encore aujourd’hui. Nous insisterons tout
particulièrement sur l’interprétation relationnelle proposée notamment par Carlo Rovelli.
Nous montrerons que ce travail conduit à l'abolition de la distinction entre observateur et
observé et nous verrons également dans quelle mesure, il fonde rétrospectivement la
métaphysique relationnelle de Simondon.
Bibliographie :
- Le cours de physique de Feynman
- Physics meets philosophy at the Planck scale (edited by Craig Callender and Nick Huggett)
- G. Bachelard, L’Expérience de l’espace dans la physique contemporaine
- F.Balibar et J.M. Lévy-Leblond, Quantique : rudiments
- M.Bitbol, Mécanique quantique : une introduction philosophique
- N. Bohr, Physique atomique et connaissance humaine
- W. Heisenberg,
o La nature dans la physique contemporaine
o Physique et philosophie
- E. Klein, Petit voyage dans le monde des quanta
- J.M. Lévy-Leblond, Aux contraires
- C. Rovelli, Quantum Gravity
- E. Schrödinger, Physique quantique et représentation du monde
- G.Simondon, L'individuation à la lumière des notions de forme et d’information
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René SCHÉRER
Philosophie, politique et criminalité
Jeudi 15h –17h30
Séminaire bimensuel de 2007- 2008 – Master 1
6 ECTS
Et d’abord, pour attirer l’attention : « …c’est un fait qu’au cours des deux derniers
siècles (il s’agit des 17ème et 18ème s.) tout philosophe éminent a été assassiné, ou du moins
s’est vu tout près de l’être ; tant et si bien que, si un homme se prétend philosophe et qu’on
72
n’ait jamais attenté à sa vie, vous pouvez être assuré qu’il n’a pas d’étoffe… ». (Thomas De
Quincey, De l’assassinat considéré comme un des beaux-arts).
A bon entendeur, salut !
Pour compléter le séminaire de l’an dernier qui portait sur l’anarchisme, et n’avait fait
qu’évoquer l’ombre des grands noms de Michaël Kohlaas, des deux amis de Bourbonne, de
Cartouche ou Mandrin, etc…,le séminaire de cette année place au centre de nos réflexion le
thème du crime dans ses relations avec la criminalité des pouvoirs et des lois. En faisant
ressortir une « constellation » au sens benjaminien qui peut s’étendre, de Diderot, justement,
jusqu’à L’enfant criminel de Genet, Moi, Pierre Rivière et La vie des hommes infâmes, de
Foucault, en passant par Sittlichkeit und Kriminalität, de Karl Kraus.
La réflexion sur la grandeur et la signification du crime ouvre un vaste terrain, jalonné,
évidemment, d’embûches, d’amalgames, qu’il faudra savoir contourner et déjouer.
On ne peut se contenter, je crois, en effet, de la simple opposition entre une criminalisation
de la politique et une politisation du crime. La ligne court entre les termes, les enveloppe,
appelle à de nouvelles définitions. Dans cette direction : Sade et Fourier.
Cette notice entend être une sorte d’appel d’offre et vise surtout à attirer l’attention
des participant(e)s qui assurent la vie du séminaire. Je les invite à proposer d’ores et déjà
leurs projets d’études se d’exposés.
Et, pour la bonne bouche, à titre d’encouragement : « Si l’on peut dire de Leibniz,
bien qu’il n’ait pas été assassiné, qu’il est mort en partie de la crainte d’être assassiné et en
partie de la vexation de ne l’être point, Kant, d’autre part – qui ne manifesta aucune ambition
de ce genre- échappa à un meurtrier de plus près qu’aucun homme dont parlent les livres
hormis Des Cartes » ( De Quincey).
Je rappelle que ce séminaire qui fait théoriquement partie de la formation doctorale
est ouvert à tout le monde, quel que soit le cycle, et donne droit à une validation d’UV.
La condition essentielle est, sinon la ponctualité, du moins la fidélité des participants, afin
que la continuité du thème ainsi que l’enchaînement des séances, leur « suivi », puissent
être établis.
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Antonia SOULEZ
Objet scientifique, objet esthétique
Mercredi 12h – 15h, à la MSH Paris-nord
1er semestre – Master 2
6 ECTS
Nous déterminerons le rôle de la lecture de l’oeuvre de Wittgenstein du Tractatus aux
Recherches, à travers certaines positions-clefs de Granger vis à vis du kantisme, de
Cavaillès et de Carnap. Nous indiquerons chemin faisant quelques traits marquants
relativement à leurs conceptions respectives de l’esthétique par rapport à la science, et
apprécierons la spécificité d’une pensée grangérienne des « opérations », sur laquelle
Gilles Granger se sépare de Wittgenstein.
Nous formulons ensuite une question portant sur la nature de l’objet en tant que fruit
d’une corrélation entre opérations et pensée chez Gilles Gaston Granger, dans le cadre de la
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science. A la clef de son approche réside la notion de « style », importante en épistémologie
et en histoire des sciences. Nous examinerons alors ce qu’il en est de « l’objet esthétique »
avec lequel Gilles Granger compare « l’objet scientifique » du point de vue du rapport
opérations-objet qui est, dit-il, déterminant pour la science. Les relations complexes entre
forme et contenu rentreront en ligne de compte. Nous comparerons les manières différentes
dont « l’opératoire est fondamental pour l’objet », dans les deux domaines des sciences
(mathématiques, en particulier) et des arts (musique en particulier). Nous montrerons ainsi
comment s’articulent dans le cas de la musique forme et contenu (auxquels s’ajoute la
dimension incontournable du matériau).
Bibliographie sélective :
Gilles Granger : Formes, Opérations, Objets, Vrin, 1994, et Pour la connaissance philosophique,
Odile Jacob, 1988
D’autres ouvrages de G. Granger seront évidemment mentionnés notamment Pensées
formelles et sciences de l’homme, mais aussi : Philosophie du style (chez A. Colin, 1968),
L’irrationnel (O. Jacob, 1998), et un article sur « Bild » et « Gleichnis » chez Wittgenstein publ.
dans la revue Sud, en 1986, n° consacré à Wittgenstein.
Antonia Soulez : Comment écrivent les philosophes ? Editions Kimè, 2003
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Fathi TRIKI
Raison et raisonnabilité dans la philosophie arabe
Mercredi 15h – 18h
1er semestre – Master 1, 2
Séminaire doctoral validable par les étudiants de Master
6 ECTS
Le séminaire se tiendra de façon groupée entre le 12 décembre 2007 et le 19 janvier 2008
Ce cours propose d’étudier les différentes configurations de la raison dans les
pratiques discursives chez les philosophes arabes du Moyen Age. On peut déceler, dans la
civilisation arabe et islamique, plusieurs formes d’usage de la raison : tout d’abord l’usage
religieux qui nous mène à réfléchir à l’épineuse relation entre foi et raison ; l’usage social qui
ouvre la voie à une philosophie politique fondatrice de la citoyenneté, un usage scientifique
de la raison qui trouve dans le livre de Fârâbi « La classification des sciences » un modèle
d’une possible épistémologie ; Il y a enfin un usage éthique de la raison qui part de la morale
quotidienne et individuelle pour aboutir à un humanisme réfléchi.
Je partirai de la distinction établie par le philosophe Fârâbî entre « 'Aql et ta 'aqul, la
raison et le raisonnable, dans son Traité sur la raison ou dans ses Fragments séparés. Al ta'
aqul se définit dans un premier sens comme ce qui permet au public de dire d'un homme
qu'il est raisonnable. Dans un deuxième sens, ce terme traduit parfaitement la notion aristotélicienne de phronesis, c'est-à-dire cette disposition « accompagnée de raison juste,
tournée vers l'action et concernant ce qui est bien et mal pour l'homme.»
Je considérerai alors la raison comme élément de toute réflexion théorique et la
raisonnabilité comme instrument pour toute réflexion pratique qui concerne la vie quotidienne
de l'homme. L'homme raisonnable est celui qui fait de la raison sa référence de manière à
rendre son éthique adéquate à la rationalité.
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Pour Fârâbî, la raisonnabilité est aussi ce qui donne à la raison sa dimension sociale
puisqu'elle peut être à l'origine du tissu de relations avec les autres comme critère
fondamental de tout humanisme. Elle est donc cet ensemble de critères théoriques et de
dispositions pratiques, dont la réalisation dans l'activité quotidienne de l'homme rendrait
l'individu raisonnable, vivant selon les exigences de la raison et pouvant persévérer dans son
être, pour parler un langage spinozien.
La raisonnabilité est ainsi « la capacité de bien délibérer et de bien déduire les
choses, les meilleures, pour que l'homme puisse obtenir en vérité un grand bien et atteindre
une fin noble et vertueuse, que ce soit le bonheur ou quelque chose dont on ne peut se
passer dans l'acquisition du bonheur ». Elle n'est pas l'habileté, elle n'est pas non plus la perversité, ni la ruse, elle est ce qui permet à l'homme d'être dans une adéquation parfaite avec
l'environnement.
C'est pourquoi nous pouvons considérer la raisonnabilité comme moyen d'unir les
acquis de la raison théorique et ceux de la raison pratique, à travers la concrétisation des «
principes universaux et nécessaires » dans les divers champs de la vie et par la réalisation
d'un équilibre entre les différentes expressions de l'homme. C'est donc la concrétisation de la
raison dans le réel, son ouverture sur l'existence et la vie, qui donnent à la raisonnabilité un
aspect moderne et la rapproche du concept de rationalité tel qu'il est travaillé par Habermas.
La dimension éthique de la raisonnabilité freine pour ainsi dire l'hégémonie de la technique
dans sa tentative de domination de l'homme par le truchement de la technologie de pointe ou
par sa forme économique et politique.
J’aborderai ces problématiques en trois points nodaux
1- La raisonnabilité permet, par le fait même d'unir la théorie et la pratique, de
rapprocher la politique de l'éthique. Il faut reconnaître à Ibn Khaldûn le mérite d'avoir
marqué une rupture avec « les analyses» théologiques du politique et les recettes et
conseils aux princes, assortis généralement d'une apologie d'un régime en place. Ibn
khaldûn a rationalisé les analyses politiques pour nous présenter une théorie sociale
et politique fondée sur la raison et l'histoire. L'humanité de l'homme s'exprime, pour
Ibn Khaldûn, par sa raisonnabilité et « dans la mesure où il est un être humain, il est
plutôt porté à la bonté et aux vertus.». L'État est évidemment une forme historique du
pouvoir. Mais, comme le précise Spinoza, tous les hommes « ont de l'état civil un
appétit naturel» puisque « il n'est personne qui ne désire vivre à l'abri de la crainte
autant qu'il se peut et cela est tout à fait impossible aussi longtemps qu’il est loisible
à chacun de faire tout ce qui lui plaît », (Spinoza, TTP, § 11).
2- La raisonnabilité permet une meilleure appréciation de la philosophie des sciences
chez les arabes, en particulier chez Fârâbî et Ibn Sîna (Avicenne). J’analyserai les
spécificités des classifications des sciences chez Fârâbî et chez Ibn Sîna par rapport
à Aristote en insistant sur la nouveauté introduite par ces philosophes à partir des
sciences nouvelles comme l’Algèbre et l’histoire.
3- La dialectique de la raison et de la raisonnabilité permet une meilleure
compréhension du statut de la philosophie dans la communauté musulmane, statut
qui permet l’avènement du vrai (Ibn Roshd ou Averroes). Je tenterai de mettre en
relief la relation entre raison et foi et d’examiner la solution d’Averroès pour qui la
philosophie doit être acceptée par la loi religieuse. Seul l’examen rationnel de la
Source de la Révélation peut conduire l’élite intellectuelle dans le chemin de la vérité.
Plan du cours et organisation des séances :
Première séance : Définition de la raison dans quelques textes philosophiques arabes (Al
Kindi, Fârâbî, Avicenne et Averroes)
Distinction des usages de la raison.
75
Deuxième séance : Fârâbî et la raison : analyse de trois œuvres : Le traité de la raison, Le
livre de la classification des sciences, Les fragments.
Troisième séance : l’usage épistémologique de la raison : le cas de ‘ilm al hyal (la
mécanique) et de l’algèbre.
Quatrième séance : l’usage social de la raison : la cité vertueuse et la policité : Fârâbî et Ibn
Khaldoun
Cinquième séance : l’usage éthique de la raison : le problème des valeurs morales et le
devenir de la phronésis dans la philosophie arabe : Le livre des fragments de Fârâbî
Sixième séance : Raison et foi : le rationalisme d’Averroès et le statut de la philosophie en
islam : analyse du livre du discours décisif
Septième séance : Conclusion : l’actualité de cette problématique (Raison et raisonnabilité)
dans le débat philosophique contemporain dans le monde arabe et islamique ou Fârâbî et
Averroès, nos contemporains.
Bibliographie
A. Abdessalem, Ibn Khaldoun et ses lecteurs, Paris, PUF, 1983
M. Arkoun, Contribution à l’étude de l’humanisme arabe au IV / X siècle, Miskawayh,
philosophe et historien, Paris, Vrin 1970
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Averroès. Le Livre du discours décisif. Traduction inédite, notes et dossier par Marc Geoffroy,
Introduction par A. de Libera (GF 871), Paris, GF FLammarion, 1996.
Averroès, L'Intelligence et la Pensée, Grand Commentaire du De anima, Livre III, 429a10432a3-14. Trad., introd., bibliogr., chronologie, notes et index par A. de Libera (GF 974), Paris,
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Fârâbî, Ihsa al ‘ulûm, Le Caire, 1949, éd. Othman Amin.
Fârâbî, Traité des opinions des habitants de la Cité idéale, Introd., trad. et notes par T. Sabri
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empires berbères (fin Xl' siècle-début XIll' siècle), Toulouse, CNRS/PUM, 1990.
___________________________________________________________________
Mohamed Hassen ZOUZI CHEBBI
Arabe pour philosophes I :
Philosophie des poètes, poésie des philosophes
Vendredi 12h – 15h
1er semestre – Master 1, 2
6 ECTS
Il s’agit à travers un choix de testes et d’auteurs précis (traduits ou non) de réfléchir
sur les liens inextricables entre pensée philosophique et création poétique dans la trame du
poème arabe. Les exemples significatifs de philosophes poètes seront évoqués en
comparaison afin de découvrir l’unité ou les similitudes entre poésie et philosophie. Ayant
d’abord strictement orale pendant des siècles, la poésie arabe transmise de génération en
génération ne se fondait que sur la mémoire vive et fiable. La poésie était le miroir de la vie,
le réceptacle de la Hikma (sagesse) et l’expression suprême de la langue.
L’avènement de l’Islam a produit une modification profonde dans la condition du
poète et de la poésie. L’Islam arabe fondateur s’est préoccupé dès ses débuts à discréditer
toute comparaison entre l’inspiration du poète et le message prophétique. Le risque
outrageux contenu dans la proximité des trois termes poète-prophète-fou devait être à tout
prix repoussé comme une aberration et un blasphème.
Poètes au bord de la folie sacrée, prophètes méconnus, génies incompris, poètes
maudits, autant de catégories erronées cousues de poncifs et de clichés qui escamotent
l’immense richesse d’une pensée pénétrante et d’une esthétique du goût.
La rupture radicale avec les dispositions païennes opérait en même temps à
canaliser le fait poétique pour l’intégrer à l’œuvre commune de la nouvelle civilisation et de
sa spiritualité. Malgré cette réhabilitation intégrative et les conséquences qui en découlaient,
la poésie et le poète sont restés à jamais marqués par cette fatalité. Païenne irréductible, la
77
poésie chez les arabes comme chez bien d’autres peuples s’est allègrement convertie,
divertie, travestie à tous les cultes, dansé et chanté dans tous les temples, hanté les palais
et les décharges mais elle est restée toujours fidèle à elle-même comme principe, comme
manifestation singulière de l’être, du sublime du langage humain, une lumière mystérieuse
et subtile qui éclaire les profondeurs de l’âme et anime la pensée sensible. Une philosophie
autre.
Bibliographie provisoire
MIQUEL André : L’Islam et sa civilisation -Paris, Armand Colin 1968, 2° Ed 1977
DJAÏT Hichem : La personnalité et le devenir arabo-islamiques, Paris Ed du Seuil 1978
ABDELALEK Anouar : Anthropologie de la littérature arabe contemporaine,
e
Paris, Seuil 1965. 2 Ed. 1978
KHAWWAM René : La poésie arabe des origines à nos jours,
Paris, Marabout 1967
MONTEIL Vincent : Anthologie bilingue de la littérature arabe contemporaine,
Imprimerie Catholique, Beyrouth 1961
ZEGHIDOUR Sliman : La poésie arabe moderne entre l’Islam et l’Occident,
Karthala, Paris 1982
IBN KHALDOUN : Discours sur l’Histoire universelle, Al-Muqaddima, Traduit de l’arabe,
présenté et annoté par Vincent Monteil,
Sindbad, Paris 1997
Al-JABRI Mohamed Abed : Introduction à la critique de la raison arabe ;
Editions la découverte / Institut du monde arabe,
Textes à l’appui, Série islam et société, Paris 1995
RODINSON Maxime : Les Arabes. Puf-Quadrige, Paris 2002
RANCIERE Jacques (sous sa direction) : La politique des poètes, Bibliothèque du Collège
International de Philosophie, Albin Michel, Paris, 1972
ARISTOTE : Rhétorique des passions. Éditions Payot&Rivages, Paris, 2000
Poétique, Gallimard, Paris, 1996
MESCHONNIC Henri: Politique du rythme, politique du sujet. Éd. Verdier, Paris 1995
Poétique du traduire, Éd. Verdier, Paris 1999
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Mohamed Hassen ZOUZI CHEBBI
Arabe pour philosophes II :
La langue arabe : Aventure philosophique, élan mystique
Vendredi de 12h –15h
2nd semestre – Master 1, 2
ECTS
Il s’agira d’examiner, à travers des exemples nombreux et significatifs, l’histoire et la
réalité singulière de l’une des plus anciennes langues sémitiques.
La “lougha” (logos, langue) arabe, aux registres nombreux et multiformes, dans son
cheminement historique et géographique, idiome identitaire par excellence et facteur d’unité
et de cohésion socio-culturelle, a toujours été le lieu d’exercice de la pensée, de l’éloquence,
de l’imaginaire et de la poésie. En plus de son enracinement dans une tradition orale
ancienne, la langue arabe s’est enrichie de toutes les fécondités avoisinantes (civilisation
gréco-byzantine, civilisations africaines et asiatiques...).
Le Coran et l’Islam lui ouvrirent des horizons d’une formidable diversité humaine, lui
garantissant une incontestable universalité et la promesse tenue d’un extraordinaire
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épanouissement. Au-delà de la liturgie et de la théologie, qui furent le premier lien avec les
peuples musulmans non arabes, elle devient au long des siècles, la langue unitaire d’un
vaste monde humain où son aventure passe par les champs de la philosophie, de la science,
des belles lettres et de tous les domaines de l’art.
Il ne s’agira donc pas du tout d’une initiation à la langue pour “grands débutants” mais
d’une approche analytique et critique d’une somme de textes classiques illustrant la part
active de la langue des arabes à la poursuite et au développement des grandes questions
philosophiques (néo-platonisme) et des divers courants de pensée rationaliste ou mystique.
C’est surtout à travers ces derniers que nous tenterons de cerner l’étendue des
capacités expressives, des modalités stylistiques et rhétoriques, des ressources originales
de la prosodie symbolique. La poésie mystique comme exemple extrême de la poursuite de
l’ineffable propre à l’expérience mystique sera le domaine privilégié où seront puisés les
objets de la réflexion.
Sera également abordée la problématique complexe de la traduction de la langue arabe par
l’évaluation comparative de plusieurs générations de traductions de textes arabes connus,
avec l’ambition de faire prendre conscience de certains aspects de la dynamique
d’absorption et d’assimilation de la langue arabe ainsi que du phénomène inverse.
Bibliographie sommaire :
- G.C. Anawati et Louis Gardet : mystique musulmane, aspects et tendances-expériences et
techniques, Vrin 1986
- Vitray Meyrovitch : Mystique et poésie en Islam, Paris, Desclée de Brouwer 1972
- R. A. Nicholson : An historical Inquiry concerning the origin and development of sufism ,
Studies in islamic Mysticism,
Cambridge University Press
G. Mounin Linguistique et traduction
Avicenne, Le livre des définitions, Trad. et notes de A. M.
Goichon, Vrin 1963
- Hallaj : Diwan, Ed. et trad. De Louis Massignon, Paris, Cahiers
du Sud, 1995
___________________________________________________________________
79
STAGES
U.E. PHILOSOPHER HORS- CHAMPS
Marie CUILLERAI
Jeudi de 9 h – 12 h
1er et 2nd semestres
6 ECTS
2nd semestre
LICENCE 3 - MASTER 1 - MASTER 2
L’Unité d’Enseignement « Philosopher Hors-Champs » est destinée à ouvrir le cursus
philosophique L3, M1, M2 à ce qui se constitue comme son extériorité. Il s’obtient sur projet
personnel déterminé conjointement par l’étudiant et son tuteur de stage.
Philosopher hors champ, c’est se donner la liberté de réfléchir aux diverses pratiques et
formations qui jalonnent la vie d’étudiant (pratiques culturelles, éducatives, associatives,
militantes, politiques, etc.). Ce peut-être sous forme de stage, s’ouvrir à l’apprentissage des
contraintes sociales, et aux différentes introductions à la vie professionnelle (expériences
professionnelles en cours ou déjà acquises, etc.).
L’étudiant définit son projet. Il choisit son mode d’évaluation et son tuteur en dialoguant avec
les enseignants du département ou en prenant contact avec la responsable de l’UE, Marie
Cuillerai.
Le tuteur évalue le travail et valide l’UE (6 ECTS).
Les étudiants de M2 qui n’auraient pas obtenu les 6 ECTS de M1 ont la possibilité de
cumuler 12 ECTS sur l’année de M2.
Les ECTS sont en général obtenus par la rédaction d’un mémoire court, entre 5 et 10 pages,
qui présente le projet mené à bien en accord avec le tuteur responsable. D’autres formes de
présentations ne sont pas exclues (audio, vidéo, performance), elles seront décidées
conjointement entre le tuteur et l’étudiant.
Le Département de Philosophie peut signer des conventions de stages avec toute institution
susceptible de recruter un stagiaire. Les conventions de stages sont à retirer au secrétariat.
Marie Cuillerai tient une permanence, le mardi à 15 h et le jeudi à 12h.
80
Propositions de projets de stage du Département de Philosophie
Archives Gilles Deleuze
M. Burkhalter propose un stage sur Gilles Deleuze.
Travail à partir des transcriptions des cours qui seront faites par les étudiants de philosophie
et d'arts plastiques. Contact Marielle Burkhalter: [email protected]
Marielle Burkhalter: [email protected]
Stage Master 1 et 2
Mercredi 12h/15h Informatique pour tous - C 207
Archéologie
L'Institut National d'Archéologie Préventive propose des stages de courte durée, 1 à 2
semaines. Il s’agit d’acquérir une méthodologie de recherche scientifique sur le terrain, dans
le cadre de chantiers de fouilles archéologiques en cours notamment en Ile-de-France,
Centre et Midi-Pyrénnées.
Contact auprès du Département de Philosophie : Stavroula BELLOS.
Archives sonores de la lutte anti - CPE
Des archives sonores ont été constituées pendant la mobilisation anti CPE. Le travail
se fera à partir des morceaux de bandes sonores dont chaque étudiant se verra confié une
partie à retranscrire. L’historienne Sophie Wahnich et des étudiants de l’EHESS viendront
présenter ces archives lors d’une réunion qui aura lieu le mercredi 29 novembre de 12h30 –
13 h30 salle A 028. Contact Marie Cuillerai : [email protected]
Arts contemporains
La revue en ligne paris-art.com dont le responsable est André Rouillé, professeur de
photographie (département photo et multi-média), propose des stages de 3 mois à temps
complet ou partiel (possibilité 6 mois et plus). Il cherche en particulier un modérateur du
Forum et des Blogs qui vont être ouverts prochainement.
Contact avec A. Rouillet pour rendez-vous : 01 42 01 57 94 ou 06 64 26 57 63 Mail>
[email protected]. Web> http://www.paris-art.com
Édition, Bibliothèques & Documentations
Eric Puisais anime la Société chauvinoise de philosophie, et développe à Chauvigny dans la
Vienne une bibliothèque d’histoire du syndicalisme et de l’anarcho-syndicalisme. Il propose
un accès à ces archives pour un travail documenté et/ou une collaboration pour la
constitution d’une base de données. (Éventualité de rémunération).
Contacter: [email protected]
Les Cahiers Critiques de Philosophie (Revue du département).
81
Secrétariat de rédaction. Contacter B. Cany : [email protected].
Les éditions Hermann peuvent accueillir des stagiaires au service éditorial temps
plein ou mi-temps pour une durée de 3 mois avec indemnisation. Contacter B. Cany:
[email protected].
La MSH Paris-Nord
La MSH Nord recrute des stagiaires pour la rénovation de la bibliothèque. Se
renseigner auprès du secrétariat du département. Ou directement auprès de M. Porchet et
G. Popovici. MSH : 01 55 93 93 00
L’Harmattan
Les éditions l’Harmattan proposent des stagiaires sur différents postes. Se renseigner
auprès du secrétariat du département ou contacter de la part de J.-L Déotte, Virginie Hureau:
06 85 56 43 30.
La bibliothèque de Paris 8 propose des stages sur la section philosophie. Contact :
Département ou bibliothèque de Paris8, Mr. Ribes Ros, webmaster.
Enseignement- Éducation
Le Cours Saint-John Perse (lycée privé) cherche des stagiaires sur des missions de
surveillance et de soutien à la vie scolaire. Lieux : 3 rue de l'Eure 75014 Paris - 01 45 43 05
15. Contact : Directeur Paul Andréo sur recommandations de B. Cany.
([email protected])
Différents lycées de Seine Saint-Denis sont susceptibles d’accueillir des étudiants
pour expérimenter l’enseignement de la philosophie en terminale. Contacter Marie Cuillerai
Épistémologie et philosophie des sciences
À travers des entretiens préparés en amont, les étudiants rencontrent des chercheurs
en « sciences dures » et approchent des thèmes et concepts communs aux différentes
disciplines (espace, temps, réel, virtuel, etc.). Contact : Alexis de Saint-Ours,
[email protected]
Valorisation scientifique- Organisation d’événements culturels
L’institut du Monde Arabe propose des stages dans le cadre de son département Colloques
et Manifestations. Contact Zouzi Chebbi : [email protected]
Identité philosophique européenne
La fondation Notre Europe propose un stage de 3 mois indemnisé pour des
chercheurs de niveau M2. Participation aux activités de recherches de la Fondation
(organisation de séminaires, interventions, articles). Contact : Marie Cuillerai. [email protected]
82
FORMATION À LA RECHERCHE
SÉMINAIRES, JOURNÉES D’ÉTUDES, COLLOQUES, MANIFESTATIONS
ANNÉE UNIVERSITAIRE 2007-2008
Séminaires pour les doctorants
(Une brochure contenant la liste et les descriptifs complets des séminaires de formation doctorale sera
diffusée au cours du mois d’octobre.)
« Le silence peut-il être articulé ? » : question posée au philosophe et au
musicien. (Antonia Soulez)
Ce séminaire en 2 volets sur deux semestres consécutifs abordera d’abord le statut
du silence dans différentes philosophies et conceptions de la musique et s’appliquera à
questionner le mythe de « l’ineffabilité »
1.
comme modalité « rhétorique », sous ses différents aspects : au regard de
l’incommunicabilité, de l’expression de l’inexprimable, de l’intraductible, irreprésentable, ou
non-transposable, de l’inarticulé fondamental, de la voix, de l’opposition entre le pur et
l’impur, du prélinguistique ou pré-langagier, de l’intra-langagier (à distinguer du prélangagier), de la représentation et de la description, de l’intentionnalité, de l’écriture, de
l’œuvre ou de la partition….mais aussi, des sons et des relations entre les sons, du bruit,
etc…
2.
On abordera ensuite les différentes stratégies de composition du silence dans les
œuvres musicales et les philosophies de la musique éventuellement non explicitées des
musiciens.
Auteurs consultés : Theodor Adorno, Samuel Beckett, John Cage, Daniel Charles, Lydia
Goehr, N. Goodman, Heidegger, Peter Kivy, Max Paddison, Aaron Ridley, Wittgenstein. Une
bibliographie plus précise sera donnée en début d’année.
Signalons la jeune revue Filigrane, ed. Delatour France, ss la direction de J-P. Olive.
nd
Ce séminaire aura lieu le 2
semestre à la MSH Paris-nord
Séminaire de doctorat de l’équipe B du Laboratoire d’études et de recherches
sur les logiques contemporaines de la philosophie. (Jean-Louis Déotte)
Avec A. Brossat (Paris 8), J-L. Déotte (Paris 8), V. Fabbri (Collège international de
philosophie), D. Payot (Strasbourg 2), G. Teyssot (Laval, Canada).
Séminaire annuel les mardis de 16h30 à 19h30h à la MSH Paris Nord, après le
séminaire sur Lyotard.
Les : 13/XI, 27/XI, 11/XII, 8/I/2008, 19/II, 4/III, 18/III, 1/IV, 15/IV, 13/V, 27/V.
83
Les doctorants seront amenés à exposer l’état de leurs travaux dans une équipe de
formation à la recherche, dirigée par quatre universitaires de la MSH Paris Nord. Séminaire
ouvert aux masters.
Dispositif (Foucault, Agamben), machine (Deleuze), appareil (Benjamin, Flusser)
Le concept de machine intervient pour Deleuze (Logique du sens, Mille Plateaux,
L’image-mouvement, L’image-temps, etc) à la jonction d’une réflexion d’une part sur les
systèmes sériels, la répétition différenciante, d’autre part sur les « appareils » de capture
(Etat). Entre la machine et l’appareil, se joue la différence entre ce qui fonctionne, se
détraque, produit, et ce qui surcode, noue et lie. La relation entre ces deux concepts place
au cœur de la réflexion deleuzienne la question du statut du sens, d’une part dans la relation
à l’espace, d’autre part dans sa relation à l’inconscient.
Le dispositif chez Foucault, relayé par Agamben (Qu’est-ce qu’un dispositif ? 2007)
appartient au domaine de l’économie au sens aristotélicien, repris par la théologie du
premier christianisme. Selon le modèle du Panopticon de Bentham, il permet à Foucault
(Surveiller et punir, etc) d’articuler deux séries hétérogènes : celle du savoir (sciences
humaines), celle du pouvoir.
Ces deux points de départ nous permettrons de donner une autre inflexion à la notion
d’appareil, capable d’articuler à partir de Benjamin (L’œuvre d’art à l’époque de sa
reproductibilité technique) : l’infrastructure technique, la parure et la cosmétique donc
l’esthétique, l’appariement de réalités hétérogènes et l’accueil de l’événement.
Journées d’études
Journées Granger, Janvier 2008 (Antonia Soulez)
Les Journées d’études sur Gilles Granger se tiendront le 23 janvier 2008 à la MSH
Paris-nord, et le 24 janvier 2008 à ENS de la rue d’Ulm (coord. A. Moreno, Université de
Campinas, Brésil, A. Ruscio, Collège International de philosophie, A. Soulez, Université de
Paris8 /MSH de Paris-nord).
Un séminaire se tiendra également l’an prochain au Collège International de
philosophie, assuré par Antoine Ruscio sur G. Granger.
Journées d'étude : Subjectivation et reconnaissance.
(Philosophie, psychanalyse et sciences sociales)
Les 21 et 22 Mars 2008
Organisées par Jean-Pierre Marcos et Antonia Soulez (Paris 8).
Avec : Plínio Prado (Paris 8), Nancy Frazer (N. Y.), Laurent Jeanpierre (Strasbourg), Sophie
Mendelssohn (Paris), Frédéric Rambeau (Paris 8) et Vladimir Safatle (São Paulo).
84
Atelier autour de Différence et répétition
Divergences, partitions et croisements de nos lectures (Mars 2008)
Cela pourrait être déjà la source de ce que Deleuze nommait un « problème », une
manifestation du souci qui a été le sien de conférer à l’histoire de la philosophie autre chose
qu’un statut au sein duquel chacun viendrait puiser sa petite dose de reconnaissance.
S’installer d’emblée dans une difficulté dont ni l’imaginaire ni le jugement ne sauraient à eux
seuls triompher ; choisir comme mode de locomotion les concepts les plus incertains, ceux
qui prêtent à sourire aussi bien que ceux qui sont sortis de tout sens commun après avoir
trop longtemps servi à capitonner les cellules internes du positivisme ; venir débusquer
l’événement dans ces réduits d’impuissance où les concepteurs d’empire, les maîtres en
théologie et les marchands d’émotions ne sauraient se rendre ; convertir chacune de ces
impasses en un labyrinthe auquel chaque empreinte, chaque écho, viendra offrir une
nouvelle ouverture ; se tenir dans une lecture de l’attention qui est pour elle-même un geste
de résistance, l’expérience vive de cette attitude à laquelle la raison administrative s’emploie,
avec une extraordinaire pugnacité, à nous faire renoncer. Cela devrait être un problème pour
la simple raison que Différence et répétition participe de ces lectures qui, à être trop vives,
n’ont d’autres alternatives que d’introduire une philosophie au sein de laquelle toute notion
est à la fois héritière d’un croisement de traditions et totalement inédite, éducatrice des sens
qui l’ont précédés.
Ouvrir un atelier qui nous permette de confronter nos lectures de Différence et
répétition, c’est-à-dire qui soit l’occasion de donner à voir aussi bien nos difficultés à nous en
saisir que nos petits instants de jubilation à en être traversés, implique un certain nombre de
refus qui ont déjà leur propre portée philosophique. Ce ne peut être un conclave de disciples,
tant il est vrai que pour une philosophie du virtuel, il n’est de bastille plus efficiente que cette
ferveur, fût-elle naïve, pathologique ou intéressée. Ce ne peut être une célébration, ce trait
d’ironie qui en nos temps de soumission de la pensée à l’ordre s’amuserait à célébrer les
quarante ans des interdits d’interdire, des plages secrètes soutenant les pavés, des
universités critiques des sens obligatoires et créatrices de chemins de traverse. Ce ne peut
être une instance de convergences ou une fabrique d’identités communes car, précisément,
cela reviendrait à renoncer à lire, cela impliquerait qu’à ce ressaisissement de la philosophie
il convienne de substituer une doxa. Ce ne peut être une réunion d’anciens combattants, un
comité de redressements des fêtes défuntes ou un consistoire d’exégètes en mal de
systèmes à édifier.
D’une certaine façon, ouvrir un atelier autour de nos lectures de Différence et
répétition, cela devrait d’abord nous conduire à prendre la mesure de l’événement dont cette
philosophie a manifesté la singulière exigence : à savoir que la métaphysique est par,
l’usage même du temps, du langage ou du travail qu’elle implique, un acte politique ;
autrement dit une opposition irréductible à cette forme de servitude qui voudrait qu’il y ait une
place pour chaque chose, un sens pour chaque concept, un temps pour chaque forme
d’activité, un partage clairement établi entre le monde commun et l’expérience intime, entre
le sensible et l’intelligible, entre l’absolu et les données immédiates de l’expérience. Tout à la
fois théorie de la connaissance et retournement des ontologies classiques, Différence et
répétition constitue ainsi une occasion de nous amener à interroger le sens que nous
conférons à l’acte de lire et, ce faisant, de ressaisir ce souci originel de la philosophie qui
introduit effectivement une série d’écarts entre le sens donné et l’effet qu’il produit en chacun
de nous.
Un programme détaillé sera fourni dès janvier.
85
In memoriam
Ivan LAPEYROUX
(1969-2007)
Entre philosophie contemporaine et création :
un autre monde possible
La philosophie sera à prendre sous condition d’événements de pensée qui lui sont
extérieurs, pour cela nous puiserons dans différentes formes et régimes de pensée que nous
ferons se confronter pour donner lieu à une - transformation de la philosophie. Ce geste
s’apparentera alors peut-être à ce que nous nommerons une relève.
Analyser et comprendre multiples lieux et territoires dans la relation et les déplacements
opérés entre la philosophie et un dehors, comprendre la friction entre un corpus hétérogène
et celui de la philosophie - à partir d’auteurs comme Deleuze, Derrida, Nietzsche et
Wittgenstein.
-
Les différents points que nous aborderons durant l’année seront les suivants :
Réflexion autour de la pensée de Gilles Deleuze.
Comprendre la mondialisation.
La place du langage, du corps et de l’objet.
Surexposition et esthétique (image, imagination, représentation).
Sculpture sociale, art et marchandise.
Cinéma : Debord, Cassavetes, Deleuze, Barney.
Nomadisme philosophique : (scène philosophique contemporaine (20ème siècle /
France).
Entre humanisme et existentialisme – la question de l’engagement.
Être dans le monde, capitalisme et hyperconsommation.
Changer de société / un autre monde est-il possible ?
Conclusion
Le département consacrera une journée de réflexion sur le travail d’Ivan Lapeyroux.
86
ANNEXES
87
DESCRIPTION DES PARCOURS SPÉCIALISÉS
Au cours des 3e et 4e semestres de la mention de Master « Philosophie et critiques
contemporaines de la culture », les étudiants sont orientés vers quatre parcours spécialisés :
Philosophie contemporaine.
Théories des sciences et philosophie de la connaissance.
Philosophie politique.
Philosophie, esthétique, littérature, pensée des arts.
Ces parcours ont des objectifs à la fois scientifiques, pédagogiques et
professionnalisants. Ils sont placés sous la responsabilité particulière d’un enseignantchercheur de l’équipe pédagogique de la mention de master. L’insertion de l’étudiant au sein
des parcours spécialisés comprend des enseignements théoriques et méthodologiques
spécifiques, ainsi que l’élaboration, rédaction et soutenance d’un mémoire d’environ 80
pages démontrant sa capacité à définir une orientation de recherche originale, une
méthodologie et des outils d’investigation appropriés au champ et à l’état de la recherche,
des hypothèses heuristiques susceptibles de fonder un projet de recherche doctorale.
Parcours : « Philosophie contemporaine »
Sous la responsabilité de S. DOUAILLER
Présentation :
Les objectifs de ce parcours sont de compléter la formation aux méthodes et à la
créativité conceptuelle de la philosophie contemporaine délivrée par le tronc commun de la
mention de master. Ce parcours a vocation à accueillir les étudiants que leurs intérêts en
philosophie portent vers l’histoire des problématiques générales, l’explicitation et la
confrontation des concepts fondamentaux, l’élucidation des enjeux épistémiques et pratiques
des nouages inventifs dans lesquels la réflexion philosophique déplace le mouvement
historique de sa pensée. Il apporte aux recherches dans lesquelles ces étudiants s’engagent
des soutiens théoriques, méthodologiques et critiques. Les compétences acquises au sein
du parcours « philosophie contemporaine » confèrent un niveau élevé de qualification en
philosophie fondamentale en même temps qu’une connaissance fine des figures de ses
contributions aux débats contemporains. Elles répondent à des besoins identifiés au sein
des métiers de la culture, des missions diplomatiques à l’étranger, d’associations culturelles
internationales. Leurs approfondissements aux niveaux doctoral et post-doctoral
correspondent à des attentes d’un nombre croissant de départements et d’instituts
universitaires français et étrangers. La visée scientifique du parcours se fonde sur le fait que,
partagée entre plusieurs traditions et orientations spécialisées, la philosophie contemporaine
est aussi fortement productive en chacun de ses lieux, et requiert la formation de chercheurs
informés des travaux paradigmatiques, des contributions innovantes, des concepts et
problèmes qui dessinent les champs d’investigation. Les domaines de recherche
particulièrement mis en avant correspondent pour partie à l’histoire spécifique du
département de philosophie de l’Université de Paris 8, et pour partie aux compétences
singulières des membres des équipes d’accueil ainsi que de ceux des laboratoires
européens et étrangers associés qui l’encadrent. Ils s’efforcent de combattre les tendances
aux clôtures géographiques et théoriques régulièrement reproduites par des avancées
88
thématiques de la philosophie, et place vigoureusement l’accent, en même temps que sur le
dialogue des traditions, sur la mobilité des enseignants et des étudiants.
Contenus :
LES DÉPLACEMENTS CONTEMPORAINS DE LA PHILOSOPHIE
Il s’agit de prendre en compte le trait par lequel de nombreuses entreprises
philosophiques du vingtième siècle ont tendu à se présenter comme des définitions
renouvelées ou des alternatives à la philosophie sur la base d’un renouveau de ses
méthodes, de ses objets, de son sens. Les enseignements proposés dans cet axe étudient
la créativité intellectuelle que la philosophie a su déployer dans ce cadre en se rapportant
aux dimensions du temps, du langage, de l’échange, de la finitude, du sensible, de l’altérité,
du dehors, etc., et en s’imposant sous diverses modalités, de penser sous leur condition.
PHILOSOPHIE ET PSYCHANALYSE
Ce champ d’investigation se réfère à la configuration d’ensemble dans laquelle un
certain nombre de sciences humaines comme la linguistique, l’anthropologie, la sémiologie,
la psychanalyse, ont été conduites à modifier le rapport traditionnel de la nature à la culture
en même temps que celui des sciences empiriques aux sciences de l’esprit, et à susciter
conjointement en philosophie des interrogations inédites sur le réel, le champ de la parole, la
pensée des vérités, l’instance subjective. Les enseignements proposés dans cet axe
proposent à la fois de revenir sur l’histoire récente de ces développements, et d’en examiner
critiquement les conséquences.
ARCHÉOLOGIE DU PRÉSENT ET CRITIQUE DE LA CULTURE
Cet axe d’études a sa source dans la diversité des gestes par lesquels la philosophie
soustrait les productions culturelles au milieu desquelles elle se déploie à leurs historicités
positives pour les éclairer sur des plans d’historicité ou de systématicité propres. Les
enseignements proposés introduisent à la diversité des temporalités expérimentées à cet
égard par la production philosophique récente, archéologique, généalogique, utopique,
épocale etc., et engagent leur confrontation et discussion à la lumière des enjeux critiques
revendiqués.
SUJET, LANGAGE, RATIONALITÉ
Cet axe a pour champ d’études les transformations de la relation de l’Être au
langage, ainsi que de la conscience à la représentation, sur la base desquelles un grand
massif de la philosophie actuelle a édifié sa figure contemporaine. Les enseignements
proposés analysent les mutations, décentrements et reconstructions qu’elles entraînent dans
l’histoire du rationnel, l’exigence éthique, l’expérience esthétique.
89
Parcours :
« Théories des sciences et philosophie de la connaissance »
Sous la responsabilité de J.POULAIN
Présentation :
Les objectifs de ce parcours visent à l’acquisition de compétences philosophiques et
réflexives relatives à l’analyse, la mise en œuvre et la valorisation de recherches et de
pratiques innovantes dans le champ de la culture scientifique et technique. Il comporte une
forte orientation pluridisciplinaire, ainsi que des investigations approfondies des interactions
entre savoirs, cultures, sociétés. Les compétences acquises au sein du parcours théories
des sciences et philosophie de la connaissance qualifient les étudiants à des activités
interdisciplinaires et réflexivement fondées dans le domaine des sciences de la culture et de
la médiation culturelle, ainsi qu’à des approfondissements dans le champ de recherches
philosophiques et critiques comportant des implications sociales. Elles privilégient la
connaissance scientifique comme connaissance en acte de créativité et de jugement
critique. Cette philosophie de la connaissance se dégage par contraste du concept de
science développé par les théories épistémologiques de la vérité et les pratiques de
justification qu’elles prêtent aux sciences.
Contenus :
PRAGMATIQUE DE LA SCIENCE ET THÉORIES DES VÉRITÉS
Les théories de la vérité-cohérence, de la vérité-correspondance et de la véritéconsensus sont proposées par les diverses théories pragmatiques de la science dans le
sillage des syntaxes et des sémantiques logico-mathématiques ainsi que des théories des
actes de parole. Qu’elles soient purement descriptives ou délibérément prescriptives, elles
conçoivent la validation de ces différents types de vérité en fonction de leurs conditions de
justification. Elles demeurent donc dans l’horizon de l’épistémologie moderne en déduisant
les conditions de production de la vérité à partir de cet objectif de justification et de
l’appropriation des concepts de vérité à cet objectif. Les apories de l’extensionnalisme, de
l’intensionnalisme et du constructivisme y génèrent un indéterminisme et un agnosticisme
qui nourrissent un scepticisme fondé sur une théorie subjectiviste de l’interprétation.
ÉPISTÉMOLOGIE COMPARÉE
Il s’agit d’élaborer les modes opératoires d’une compréhension des productions des
sciences, de la culture et des arts sur la base d’un concept de paradigme, ressaisi d’une part
dans sa généalogie pluridisciplinaire, et explicité d’autre part en référence à des stratégies
analogiques empruntant aux notions wittgensteiniennes d’Aspekt et de Denkstil la possibilité
d’analyses sortant des registres simplement grammaticaux ou épistémologiques et
susceptibles d’accueillir subjectivité, intériorité, temporalité.
90
PERFORMATIVITÉ SCIENTIFIQUE ET THÉORIE PHILOSOPHIQUE DE LA
CONNAISSANCE
L’anthropologie contemporaine du langage a dégagé les fondements de
l’expérimentation scientifique, abordée par les pragmatiques comme dialogue avec le monde
visible. La production des hypothèses est ainsi restaurée comme articulation de la pensée et
du langage au monde : elle restaure une harmonie avec le monde après avoir décelé la
fausseté de théories antérieures. La performativité du jugement est ainsi à la base de la
falsification tout autant que de l’imaginaire créateur. On montre qu’elle s’inscrit comme
performativité critique dans l’usage des actes de parole aussi bien que dans le transfert de la
dynamique d’expérimentation dans le monde social. Cette dynamique d’inventivité critique
sera donc analysée tant dans les actes de parole et de pensée que dans les sciences de la
matière, de la biologie et dans les sciences de l’homme.
HISTOIRE DES
CONCEPTUELLE
SCIENCES
ET
DES
TECHNIQUES
ET
CRÉATIVITÉ
La créativité critique du jugement n’inscrit ses résultats dans les concepts qu’à
travers le dialogue scientifique : celui-là demeure la seule source de légitimation de la
science qui soit conforme aux conditions de production des vérités scientifiques. On recourra
à l’histoire des sciences et aux théories logiques des catégories pour retracer cette genèse
des concepts et leur validation dans l’articulation des théories au monde et aux techniques
de transformation de ce monde. Mais on analysera également, dans une perspective
heuristique, la dynamique philosophique de choix et d’inspiration mutuelle qui se développe
actuellement dans le domaine d’interaction des concepts philosophiques et des concepts
scientifiques : on s’insèrera, pour ce faire, dans le dialogue contemporain des sciences, des
techniques et de la philosophie comme dialogue d’inventivité critique des concepts. On
analysera la façon dont le jugement conceptuel et théorique inspire et limite les jugements
expérimentaux aux marges de la biologie, de la physique, de l’anthropologie et de la
philosophie des catégories.
Parcours « Philosophie politique »
Sous la responsabilité de G. NAVET
Présentation :
Les objectifs du parcours visent à former des étudiants capables de mobiliser
l’interrogation philosophique de la politique dans la perspective d’un dépassement des
schèmes de pensée et d’action traditionnellement ordonnés aux fondements et refondations
historico-juridiques du politique vers des déchiffrements pluriels et inventifs du monde
contemporain. Elle comprend de ce fait l’acquisition de compétences débordant les champs
conventionnels du social, de l’économique et du politique, notamment par des
connaissances esthétiques, sémiologiques, anthropologiques, ainsi que par des savoirs ou
expériences fortement ouverts sur les réalités internationales. Les compétences acquises au
sein de ce parcours confèrent aux étudiants des capacités de se diriger dans des systèmes
d’information complexes, de concevoir et de réaliser des enquêtes sur le réel contemporain,
d’y mettre en œuvre des interventions réflexives, culturelles et pratiques. Elles répondent en
91
ce sens à des besoins croissants du monde de la presse, de l’édition, de la communication,
ainsi qu’aux évolutions de l’action sociale, humanitaire, internationale. Le projet scientifique
s’attache à constituer en objets problématiques les entités usuelles de description du monde
contemporain comme le social, le culturel, le politique. Sous ces conditions, il soumet à
analyse les formes de conceptualisation et d’écriture sous lesquelles ces entités servent à
instituer des objets d’études et de sciences, ainsi que les partages et conflits démocratiques
entre discours légitimes et mineurs qui se produisent à partir d’elles.
Contenus :
SUJETS POLITIQUES ET THÉORIES DE L’ACTION
Cette dimension prend appui sur le mouvement réflexif par lequel l’élucidation de
logiques de l’agir dégagées de relectures récentes de Marx ou d’Aristote se sont efforcées, à
la fois de dépasser la dualité traditionnelle de l’individu et de la société, et de penser la
délimitation du politique à l’égard du social à partir de normes immanentes à l’action. Les
enseignements proposés restituent le parcours et les œuvres marquantes de cette pensée
du politique, en l’interrogeant d’un côté sur le rôle instituant qu’elle tend en plusieurs de ses
versions à conférer à l’opinion, en la mettant en tension d’un autre côté avec les constitutions
en figure d’exception des sujets politiques au titre de l’événement, de la mésentente, de la
différence du féminin, du temps de l’émancipation, etc.
VIOLENCE, DOMINATION ET THÉORIES DU CONFLIT
Cet axe d’investigations prend en compte que la politique et sa pensée ne cessent de
se saisir aux bords de violences et de dominations. Pour autant que ces bords se tiennent en
deçà de l’informe et de l’irreprésentable, ils requièrent à chaque fois un travail historique,
critique, mémorial. Les enseignements proposés placent un accent particulier sur les figures
contemporaines et souvent extrêmes de ces mises à l’épreuve du politique.
PHILOSOPHIE ET POLITIQUES DU VIVANT
Cet axe d’études a pour contexte les tentatives récentes, qui ont cherché à dépasser
les théories classiques du pouvoir au sein d’une pure pensée de la puissance ainsi que de
son immanence et co-extensivité aux phénomènes vitaux. Les enseignements proposés
examinent les recompositions qu’elles induisent entre la souveraineté et le social ainsi que
les relèves qu’elles encouragent du couple historique droit/émancipation par un couple
puissance/multitudes. Au-delà de ces tentatives, ils interrogent les modes sous lesquels les
formes de description et de conceptualisation des territoires du vivant retentissent sur les
partages de l’ontologique et de l’éthique.
TRAVAIL, ÉCONOMIE ET THÉORIES DE L’ÉMANCIPATION
Cette dimension prend pour objet les critiques contemporaines du libéralisme
économique articulées aux deux paradigmes dominants des critiques de la raison
instrumentale et des redécouvertes du symbolisme et de la socialité totale de l’échange. Les
enseignements proposés examinent les partages réels, imaginaires et aporétiques suggérés
92
par ces critiques entre calcul et liberté, esclavage et humanité, en les confrontant aux
conflagrations d’identités et de temporalités recueillies et développées par les pensées de
l’émancipation.
Parcours :
« Philosophie, esthétique, littérature, pensée des arts »
Sous la responsabilité de J.-L.DÉOTTE
Présentation :
Les objectifs poursuivis par ce parcours prennent appui sur l’intérêt pour l’art et la
littérature revendiqué et exprimé dans le moment contemporain avec une insistance
particulière par la philosophie, pour former des étudiants initiés à la rencontre avec les
œuvres, aux grammaires, subjectivations et temporalisations techniques du matériau
linguistique et sensible attribuables à la création, aux liens qui ont noué l’historicité des
champs littéraires et artistiques à celle des industries culturelles. Les enseignements
proposés dans cette perspective se caractérisent de déborder la connaissance des doctrines
et herméneutiques traditionnellement rassemblées sous le nom d’esthétique au profit de
contacts avec le réel de la création, et font un large accueil à des étudiants ayant validé ou
validant simultanément des cursus dans des écoles et départements de littérature, d’art et
d’architecture. Les compétences acquises au sein du parcours confèrent aux étudiants une
discipline du regard et du jugement qui les rend aptes à devenir des acteurs informés et
inventifs de la réception et diffusion des œuvres, à intervenir dans les évolutions intriquées
des formes littéraires et artistiques et de leurs dispositifs d’adresses au public, à enrichir de
recherches critiques les investigations et débats accompagnant en ses déplacements parfois
déroutants la création contemporaine. Ces compétences, qui les qualifient directement pour
l’ensemble des secteurs de la médiation culturelle, sont également à même de soutenir des
approfondissements théoriques désirés et mis en œuvre par des acteurs du champ littéraire
et artistique, ainsi que l’acquisition de connaissances orientant vers l’enseignement. La visée
théorique s’efforce de dépasser les usages dominants des motifs de l’autonomie de l’art et
du désintéressement du jugement esthétique dans lesquels leurs compréhensions comme
expérience supérieure et heureuse des fins de la raison, désistement du rationnel devant le
pur sensible ou index irréductible de la différence anti-représentative de la modernité,
tendent surtout à rejoindre des configurations préformées de la philosophie elle-même. Dans
la confrontation avec la production littéraire et artistique contemporaine qu’elle favorise, ce
parcours oriente ses analyses vers les découpages que celle-là opère des temps et des
espaces, des visibilités, des puissances du parler et du penser, ainsi que vers les régimes de
vérités singulières et les redistributions politiques qui s’y inventent.
Contenus :
FORMES ET FIGURES DU SENSIBLE
Cet axe d’investigations prend son départ dans un abandon de la référence à des
formes a priori de la sensibilité tel que des analyses menées stratégiquement en référence
au monde de l’art, à la suite notamment de W. Benjamin, Th. Adorno, M. Foucault, J.F.
Lyotard, J. Rancière, en ont suggéré des modes d’historicisation. La réflexion portera sur les
temporalisations et catégorisations du sensible introduites par les pensées qui se réfèrent
aux idées d’origine, de style, d’ « épistémé », de « régimes de l’art », de « blocs d’écriture »,
93
de « faire-époque », etc. Elle portera aussi sur ce qui distingue les œuvres de la sensibilité
commune d’une époque.
ARTS, TECHNOLOGIES, NOUVEAUX MÉDIAS
Ce plan d’analyses porte sur les multiples insertions aux univers culturels qui
s’imposent aux arts du fait des techniques, dispositifs et appareils qu’ils élisent, transforment
ou génèrent comme leurs supports. Les enseignements proposés examinent les partages
qui cherchent à s’y délimiter entre invention et reproduction, en s’attachant en particulier à
problématiser les tensions internes et externes qui circulent et s’échangent entre la
production artistique et les modes d’expression de la politique, ainsi qu’à dénouer les
équivoques et complexités induites par les thématiques de l’âge industriel de la culture. Une
attention privilégiée est accordée aux mutations en cours, comme celles que connaît par
exemple le domaine de l’architecture au moment où les techniques projectives nées avec la
perspective se voient absorbées par l’écriture « numérique », ou le cinéma, dont les
recherches de G. Deleuze, J. Rancière et A. Badiou ont montré qu’il joint à son
fonctionnement comme appareil culturel mobilisant les autres une puissance de
sensibilisation de l’événement et/ou du monde commun.
ARTS ET ENJEUX ESTHÉTIQUES CONTEMPORAINS
Ce champ d’études observe dans une confrontation directe avec les œuvres les
transformations qui s’y expérimentent de leurs logiques productives, hiérarchies matérielles
et figurales, délimitations liées à leurs statuts d’œuvres et de performances. En plus de
transmettre les principaux modes institués et théorisés de la relation à l’œuvre d’art de la
philosophie et des sciences humaines, les enseignements proposés s’attachent aussi bien à
saisir dans les émergences du nouveau les changements de regard, déplacements de
repères culturels, modifications des formes d’attention de la pensée, qui en permettent et à
certains égards anticipent la réception. Deux aspects des arts contemporains seront
privilégiés : la difficulté de délimiter le champ artistique et les pratiques (telles que la
littéralisation) qui investissent cette difficulté ; les formes de résurgences dans les
esthétiques de la modernité d’une impureté (comme on le voit dans le cas d’une esthétique
de la disparition).
ÉCRITURES, PEUPLES, LITTÉRATURES
Ce champ d’investigation porte sur les actes d’enracinements, refondations,
contestations, passages de frontières, exils, dans lesquels des pensées se séparent par un
projet de littérature des paroles ordonnatrices de la tradition ou des représentations
souveraines du sujet pour travailler comme grammaires de vérité une ou plusieurs
configurations culturelles. Les enseignements proposés se réfèrent aussi bien à des
segments historiques ou de civilisation (Europe médiévale, pensées persane et chinoise,
littératures métisses, etc.), qu’à des formations symboliques (la poésie, le religieux, le droit,
etc.). Ils mettent l’accent sur les conquêtes d’hétérogénéité par lesquelles les constellations
d’existence s’excentrent au profit de décisions subjectives ou collectives à leur égard, ainsi
que sur leurs enjeux politiques.
94
UNIVERSITE PARIS VIII SAINT DENIS UFR I__I ANNEE 200_ 200_
ATTESTATION DE VALIDATION DES ACQUIS (EQUIVALENCE)
(Décret 85-906 du 23.08.1985)
(Cette attestation n’est valable que pour l’année universitaire concernée et sous réserve de remplir les conditions)
NOM :………………………………….
EPOUSE : ……………………………………
PRENOM : ………………………………….
Date de naissance : ……………… N°Carte : ………………….Nationalité :.………………
Adresse :…………………………………. ………………………………….………………
………………………………………………………………………………………………..
BACHELIER : OUI I__I NON I__I
Intitulé date et lieu d’obtention des Diplômes :……………………………………………….
………………………………….………………………………….……………………………
…….………………………………….………………………………….……………………..
(Les justificatifs seront demandés pour la remise de diplôme)
Activités Professionnelles : …………………………………………………………………
………………………………….………………………………….……………………………
…….………………………………….………………………………….……………………
Acquis Personnels : ………………………………………………………………………….
………………………………….………………………………….……………………………
DECISION DE LA COMMISSION PEDAGOGIQUE
pour une Admission en …………………………………….
UE
DISPENSE
Module (s)
Nombre d’UE I__I ou modules I__I nécessaires pour le diplôme : ……………………………
Nombre d’UE I__I ou modules I__I accordés : ………………………………………………..
(Le cas échéant, schéma des enseignements)
Nombre d’UE I__I ou modules I__I à effectuer (prérequis)* : ………………………………….
(pour l’accès dans la formation)
Soit un total à faire pour l’obtention du diplôme : ………………………………………………
Fait le :
Signature du Responsable des équivalences :
Signature du Président de la
Commission Pédagogique et Cachet
Cachet du Département
Ces prérequis peuvent être détaillés sur un document annexe avec signature et cachet du département
95
Mention de master binational
PHILOSOPHIE DE LA CULTURE ET DE LA PRAXIS CULTURELLE
Mention délivrée de façon conjointe par le Département de philosophie de l’Université
de Paris 8 et par l’Institut de philosophie de l’Université de Stuttgart
Programme soutenu par l’Université Franco-Allemand
Le parcours Master « Philosophie de la culture et de la praxis culturelle » valide une
formation professionnelle franco-allemande fondée sur l’acquisition de compétences
interculturelles. L’obtention des crédits européens de cette formation confère un double
diplôme de master, reconnu en France et en Allemagne, ainsi que la certification du diplôme
de master de l’Université franco-allemande de Sarrebruck.
Le programme conjoint la double expérience des départements de philosophie des
Universités de Stuttgart et de Paris 8 dans le domaine d’une critique culturelle fondée sur
l’investigation des processus scientifiques, techniques et technologiques qui font œuvre,
savoir, ouverture sensible et communauté litigieuse dans les univers culturels de l’histoire et
du présent, ainsi que sur l’élucidation des processus de subjectivations singulières et
d’institutions de collectivités inédites qui en accompagnent la dynamique d’interculturalité.
Le parcours Philosophie de la culture et de la praxis culturelle prend appui sur le
cadre européen – historique et contemporain – au sein duquel les institutions universitaires
d’Europe inscrivent l’idée même d’Université ainsi que les tâches propres et partagées
qu’elle présuppose. Il vise à développer entre les étudiants des institutions associées (le
département de philosophie de l’Université de Paris 8 et le département de philosophie de
l’Université de Stuttgart) des compétences linguistiques, des savoirs positifs, des univers de
référence culturels et bibliographiques, des savoir-faire méthodologiques, des paradigmes
d’investigation et de résolution de problèmes d’un statut et d’une efficience véritablement binationaux.
Le grade de master Philosophie de la culture et de la praxis culturelle donne droit à la
poursuite d’études doctorales en philosophie, en arts ou en esthétique. Les objectifs
professionnels visent à développer des compétences réflexives spécifiques en matière de
sciences de la culture et de gestion culturelle aux côtés des dynamiques multiples qui
soutiennent les coopérations et les performances communes entre la France et l’Allemagne
ainsi qu’à l’échelle de l’Europe dans le domaine des sciences et des techniques, des
productions et diffusions des arts, des structures et manifestations culturelles.
Universität Stuttgart
96
PROGRAMME MASTER BINATIONAL
“Philosophie de la culture et de la praxis culturelle’’
Université Paris 8 / Universität Stuttgart
Calendrier exemple, contactez le coordinateur pour trouver la bonne formule pour vos études !
Première année
Semestre 1
Semestre 2
Module
L’idée de culture et son histoire (6 ECTS)
Module
Histoire philosophique du concept de la culture (6
ECTS)
Module
Mise au niveau en langue allemande (6 ECTS)
Module
Philosophie et théories critiques de la culture (6
ECTS)
Module
Interculturalité (Paris)
ou
Culture et technologies (Stuttgart) (6 ECTS)
Module
Cours facultatif (6 ECTS)
Module
Cours facultatif (6 ECTS)
Module
Présentation d’un projet de recherche (18 ECTS)
= 60 ECTS pour la première année
Dans l’intersemestre: cours intensif
Deuxième année
Semestre 3
Module
Interculturalité (Paris)
ou
Culture et technologies (Stuttgart) (6 ECTS)
(en complémentarité avec le choix du deuxième
semestre)
Module
Méthodologies (6 ECTS)
Module
Cours facultatif (6 ECTS)
Semestre 4
Module
Stage (12 ECTS)
(3 mois)
Module
Master-Thesis (30 ECTS)
(4 mois)
= 60 ECTS pour la deuxième année;
soit 120 ECTS en total
Les études se terminent par une présentation du
projet de recherche devant un jury binational.
Il faut passer au moins 40 ECTS dans
l’établissement partenaire.
Contenus du parcours
Ils sont définis par une charte pédagogique des deux Universités, qui a retenu
comme pertinent un parcours comprenant les items suivants :
L’idée de culture et son histoire
Histoire de la philosophie – Histoire de la rationalité, des sciences et des techniques - Nature
et culture dans l’Antiquité et à la Renaissance – Théories de la culture à l’âge des Lumières
et dans la modernité – Anthropologie et philosophie de la culture.
97
Histoire philosophique du concept de culture
Anthropologie philosophique des arts, des techniques, des institutions – Philosophie
du langage et de la culture - Culture et civilisation – Sciences de l’esprit et sciences de la
société.
Philosophie et théories critiques de la culture
Esthétique et théorie critique de la modernité – Archéologie du présent et critique de
la culture - Philosophie du langage et de la culture – Culture et institutions (Théorie critique)
– Interculturalités.
Méthodologies
Outils méthodologiques de la recherche – Philosophie contemporaine – Philosophie
et sciences de la société – Pensée formelle et sciences de l’homme – Herméneutique –
Concepts et théories du lien social
Mise à niveau en langue française/allemande
Un enseignement (= 6 ECTS) à prendre selon les indications de l’enseignant-tuteur
de l’étudiant et du responsable de Master
Culture et technologies (Stuttgart)
Nature et technique (Platon, Aristote, Bacon, Descartes, Diderot, Hegel, Marx,
Heidegger) ; travail, technique, société (Arendt, Anders, Ford, Schumacher, Schumpeter,
Sombart) ; technocratie, industrie culturelle (Ellne, Moscovici, Freyer, Schelsky, Horkheimer,
Adorno) ; technique et religion (Needham, Dessauer, Bergson, Brinkmann, Weber) ; éthique
et technique (Horkheimer, Jonas, Ropohl, Hubig)
Interculturalité (Paris 8)
Déplacements contemporains de la philosophie – Ecritures, peuples, littératures –
Sujets politiques et théories de l’action – Enjeux esthétiques contemporains - Théories de
l’interculturalité et théories du pluralisme ; formes et figures de l’interaction interculturelle
(dialogue, mimétisme, médiation artistique, etc.)
Stage
Le stage a comme objectif l’expérimentation de la pensée critique dans le monde
culturel ainsi que des expériences au delà du cadre universitaire. Les étudiants peuvent
choisir librement le format et la nature spécifique de leur stage (soit dans une organisation
culturelle comme l’UNESCO, une ONG culturelle, des journaux, des établissements culturels
comme les théâtres, centre culturels etc.). La durée du stage se monte normalement à 2-3
mois, le stage peut avoir lieu en France ou en Allemagne. Un rapport de stage sera
demandé dont l’objectif principal est l’analyse des expériences qu’on a faites relativement
aux rapports entre l’espace culturel, politique, économique. Il est possible de développer le
‘Master Thesis’ sur la base du rapport de stage.
98
Informations pratiques
Conditions d’accès et inscription
L’inscription effectuée auprès de l’Université de Paris 8 requiert (l’inscription à
l’Université Paris 8 permet une inscription gratuite à l’université de Stuttgart pendant les
semestres en Allemagne dans le cadre du programme master binational):
- d’être titulaire d’une licence en philosophie, en arts, en esthétique, en littérature ou d’un
diplôme équivalent ;
- d’accepter les exigences d’assiduité, de travaux et d’examens (écrits et oraux) requis
durant deux années alternativement dans les deux universités ;
- de suivre un cours d’initiation ou de perfectionnement en langue allemande proposé par
l’Université de Paris 8 durant la première année, et un cours de perfectionnement en langue
allemande à l’Université de Stuttgart.
L’inscription s’effectue en plusieurs étapes :
1) Candidature au programme Master et Pré-inscription (Lettre de Motivation et CV à
l’adresse de la coordination du programme Master binationale – par email)
2) L’inscription administrative
Renseignez vous sur : http://www.univ-paris8.fr/rubrique.php3?id_rubrique=198
Elle est finalisée par la délivrance de la carte d’étudiant(e).
Les étudiants ayant effectué leurs études dans d’autres universités françaises doivent
déposer une demande de transfert au Bureau des transferts Salle (se renseigner auprès du
secrétariat A 030). Ces étudiants, ainsi que les étudiants ayant effectué leurs études dans
des universités ou institutions étrangères, doivent constituer en outre un dossier d’inscription
comprenant :
•
•
•
•
Une photocopie de baccalauréat ou d’un diplôme équivalent.
Une photocopie du dernier diplôme obtenu
Une traduction en langue française des diplômes présentés (étudiants étrangers).
Un formulaire spécial de demande d’équivalence de leurs diplômes (étudiants issus
d’autres cursus et étudiants étrangers, contactez le secrétariat A 030).
Le dossier est examiné en concertation avec l’équipe de formation du Master par le
responsable de la mention, qui statue sur la demande d’inscription. L’étudiant est informé de
la décision. Si sa demande a été retenue, il se présente pour inscription au bureau du
deuxième cycle, muni d’une autorisation d’inscription ainsi que des pièces administratives
de son dossier. Il reçoit, s’il est étranger, un certificat administratif lui permettant d’effectuer
les démarches nécessaires à l’obtention de son visa pour études.
Informations supplémentaires pour les étudiants étrangers sur http://www.univ-paris8.fr/ri/
3) L’inscription pédagogique
Elle concerne votre inscription aux cours ou éléments constitutifs (EC) en début d’année
universitaire auprès du secrétariat du département de Philosophie (Salle A 030). Cette
inscription se fait auprès de chaque enseignant, par minitel ou par fiche informatique en
fonction des formations.
4) L’inscription à l’Université Franco Allemand (UFH)
99
Cette inscription s’effectue en ligne et elle est obligatoire pour l’accès aux bourses de UFA
(voir ci-dessous). Il faut respecter le délai d’inscription : c’est le 30 septembre de chaque
année pour l’année universitaire suivante.
http://www.dfh-ufa.org/747+M50d1923b41f.html
Bourses de l’UFA
Les membres du programme bénéficient de bourses de mobilité à hauteur de 250
euros mensuels permettant d’effectuer une partie du cursus de ce master dans l’institution
partenaire (dix mois sur deux ans au maximum).
Une bourse de 300 euros est allouée pour un cours de perfectionnement en langue
allemande.
Contact: Annick Lemonnier ([email protected])
Contacts:
Direction du programme
• Prof. Dr. Jacques Poulain ([email protected])
• Prof. Dr. Christoph Hubig ([email protected])
Coordination Paris 8
Dr. Jens Badura ([email protected])
Coordination Stuttgart
Dr. Niels Gottschalk-Mazouz ([email protected])
Susanne Ertelt ([email protected])
Renseignements complémentaires
Département de Philosophie de l’Université de Paris 8 (Salle A 030)
2 rue de la liberté, 93526 Saint-Denis cedex 2
Téléphone + 33 (0)1 49 40 66 13.
[email protected]
http://www-artweb.univ-paris8.fr/
Informations générales sur la vie étudiante sur Paris 8 etc.:
http://www.univ-paris8.fr/index.php3?id_rubrique=12
Pour les étudiants étrangers :
http://www.univ-paris8.fr/ri/ (entre autres un ‘guide pratique’ à télécharger)
http://www.uni-stuttgart.de/philo/index.php?id=729&L=3
100
AVERTISSEMENT : de l’usage de l’Internet. Les dix points à retenir.
1. L’Internet est un outil précieux qui nous facilite l’accès à l’information. Il est donc important de
savoir l’utiliser. Le travail sur Internet comporte deux aspects:
a) un aspect technique - le plus facile, qui est celui de trouver l’information: dans une
bibliothèque on cherche les livres dans des catalogues; sur Internet on manipule des “moteurs
de recherche” (Google, MSN, Lycos etc...) et on “clique” sur les bonnes adresses;
b) un aspect intellectuel de lecture, de compréhension et d’interprétation des textes que
vous trouvez sur le réseau Internet.
2. L’information que vous trouvez sur Internet est “la matière brute sur laquelle vous devez travailler”,
tout comme un livre, une revue, un journal. Ce n’est pas un travail déjà fait pour vous.
3. Ce qu’on vous demande c’est de montrer avec vos propres mots et vos réflexions que vous avez
lu et compris vos textes, que vous avez bien réfléchi à leur contenu et que vous savez en parler et dire
ce que vous en pensez. Bien sûr, vous pouvez aussi exprimer vos doutes ou votre désaccord avec le
contenu de vos lectures. Cela montrera que votre approche est créative, que vous ne vous contentez
pas seulement de lire et reproduire ce que d’autres ont dit.
4. La seule chose que vous ne devez absolument pas faire, c’est du copié collé, même en partie. En
faisant cela, vous vous appropriez le travail de l’auteur du texte et vous le présentez comme étant le
vôtre. Cela s’appelle du plagiat et cela est interdit, qu’il s’agisse de la littérature, des arts ou des
sciences sociales. C’est exactement comme la contrefaçon en industrie.
5. Le travail des copistes avait un sens au Moyen-âge avant l’invention de l’imprimerie. Les moines,
alors, passaient des années à copier les vieux manuscrits et c’était la seule façon de partager le
savoir. Si vous faites du “copié collé” à partir d’Internet vous vous servez d’un outil moderne avec des
méthodes qui sont celles du Moyen-âge! Vous faites un travail non seulement inutile, mais également
malhonnête car vous présentez le travail d’autrui comme étant le vôtre.
6. Bien sûr, on ne peut pas “tout inventer” soi-même. Les sciences (sociales et autres) progressent en
utilisant le travail que nos prédécesseurs ont réalisé pendant des siècles. C’est bien la raison pour
laquelle nous devons étudier et comprendre ce que d’autres ont dit et fait avant nous. Ce n’est
qu’ainsi que certains d’entre nous pourront, un jour, y ajouter du nouveau.
7. Tout travail doit donc différencier clairement entre ce qui est à nous (nos propres mots, nos
phrases, nos réflexions) et ce que d’autres ont dit. Lorsque nous avons absolument besoin de
reproduire littéralement (mot par mot) ce que d’autres ont dit, nous pouvons le faire en mettant cette
partie du texte entre guillemets. Cela s’appelle une citation. Nous nous servons de citations lorsque
nous voulons illustrer une réflexion ou offrir un exemple de ce que nous affirmons. C’est la seule
exception où vous pouvez faire du “copié collé”. Les citations doivent être courtes et en nombre limité.
On doit toujours indiquer le nom de l’auteur, le titre du livre, son éditeur, l’année de l’édition et la page
où se trouve la phrase citée. Lorsqu’il s’agit d’une citation trouvée sur Internet, on indique également
l’adresse du site (www. etc..).
8. Ces règles s’appliquent, bien entendu, à vos fiches de lecture ainsi qu’à tout devoir ou
mémoire. Une fiche de lecture est un travail où, par vos propres mots, vous devez donner le contenu
de ce que vous avez lu et compris. Donc, pas de copié-collé, sauf pour les citations au cas où cellesci seraient indispensables pour illustrer vos propres jugements.
101
9. Bibliographie: On ajoute une bibliographie à son travail pour identifier les sources qui nous ont
permis de nous familiariser avec un sujet et de développer notre propre réflexion. En d’autres termes,
vous dites à votre professeur: “voici ce que j’ai lu avant d’écrire ce que j’ai écrit”. Il est inutile de
mettre dans la bibliographie tous les titres que vous avez trouvés sur Internet sur le sujet qui vous
intéresse et que vous n’avez pas lus.
10. Tout cela demande un travail individuel et indépendant de chaque étudiant. L’entraide n’est pas
interdite mais elle doit se limiter à l’échange d’idées. Un devoir préparé par une personne autre que
celle qui l’a signé sera noté zéro.
Sur Internet:
Lisez les instructions Usage d’Internet que nous vous avons distribuées, vous pouvez les
demander au Secrétariat. Il y est précisé comment vous pouvez utiliser Internet.
Il est interdit de copier des textes entiers, des paragraphes, des phrases et même des parties
de phrase: c’est du plagiat.
Sachez qu’une seule phrase copiée d’un livre ou d’Internet vous vaut 0/20 et perte
irrémédiable de confiance et de respect aggravée par une légitime suspicion.
Sachez que les sources sur Internet ne sont pas du tout toujours scientifiquement fiables,
parce que n’importe qui peut y déposer ses divagations sans qu’il y ait eu auparavant, comme dans
l’édition, recension scientifique. C’est pour cela que, quand vous pompez sur Internet, vous recopiez
souvent des erreurs.
Les enseignants ne vérifient pas systématiquement si quelqu’un a copié, ils partent du
présupposé que les étudiants sont de bonne foi. C’est pour cela que nombre de plagiats leur
échappent. Un certain nombre d’entre vous continue à tricher.
Mais sachez que vos enseignants sont plus expérimentés que vous et qu’ils peuvent détecter
puis démontrer les copies d’Internet quand ils s’en rendent compte et font la recherche nécessaire. Ils
peuvent le faire si et quand le “devoir” soulève leur soupçon, soit qu’il est bourré d’arbitraire avec
“assurance”, soit que son langage et contenu sont très différents de ce dont l’étudiant semble par
ailleurs capable (et comparé à d’autres devoirs du même étudiant ou de la promotion), soit qu’il utilise
un vocabulaire qui n’est pas familier aux étudiants (les enseignants - hélas !- connaissent bien ce
vocabulaire), soit qu’il fait état de citations sans en donner des références, etc.
Les enseignants n’ont aucune envie de faire les policiers. Ne transformez pas vos
enseignants en policiers, et vous-mêmes en voleurs de textes, c’est moralement exécrable et vous
n’en sortirez pas grandis, en plus de faire un tort réel – dans les cas où la triche réussit - à vos
camarades qui ont travaillé tous seuls et ont obtenu de mauvaises notes néanmoins, ainsi qu’à vos
enseignants, à qui vous faites perdre du temps utile pour la recherche.
Les copies sur Internet sont très faciles et rapides à découvrir, une fois que l’enseignant a la
puce à l’oreille: il lui suffit de taper sur Google n’importe quelle expression, phrase ou mot de votre
texte, pour faire apparaître immédiatement les textes et les sites exacts où vous avez copié pour le
devoir. Même une partie copiée invalide votre devoir et vous vaut 0/20.
102
PLAN D’ACCES A LA MSH PARIS-NORD
103
Index des enseignements
Charles ALUNNI
Pensée des sciences
32
Alain BADIOU
Pour aujourd’hui : Platon !
32
Jens BADURA
Philosophie de l'interculturalité
33
Jens BADURA
Atelier Méthodologie
34
Daniel BENSAÏD
Le spectacle, stade suprême du fétichisme marchand
35
Daniel BENSAÏD
Utopie et messianisme
35
Antonia BIRNBAUM
Être et Temps
36
Antonia BIRNBAUM
La critique à l’œuvre
37
Alain BROSSAT et Muhamedin KULLASHI
Médicalisation de la société, médicalisation de la vie
37
Alain BROSSAT et Muhamedin KULLASHI
L’aveu de Foucault
39
M. BURKHALTER
Archives Gilles Deleuze
40
Bruno CANY
Quel avenir pour la métaphysique ?
40
Bruno CANY
Lyotard, un philosophe artiste ?
41
Marielle CHAUVIN
La philosophie de quelques non philosophes (I)
41
Marielle CHAUVIN
La philosophie de quelques non philosophes (II)
42
Marie CUILLERAI
Métaphysique de l’échange, la perspective Bataille
42
Marie CUILLERAI
Méthodologie
43
Marie CUILLERAI
Logiques expressives de l’économique
43
Sophie DEMICHEL
Philosophies du corps humain
47
104
Sophie DEMICHEL
Lectures de Sartre, Actualités de l’existentialisme
48
Jean-louis DÉOTTE avec J.H. BARTHÉLÉMY
La pensée du transindividuel chez Simondon
44
Jean-louis DÉOTTE avec S. LIANDRAT-GUIGUES
re
Les théories du cinéma (1 année)
44
Stéphane DOUAILLER
Cartes postales et lettres volées : la philosophie épistolaire
48
Stéphane DOUAILLER
Aristote et l’art poétique
49
Stéphane DOUAILLER
Espaces et publics de la philosophie : Afrique et philosophie
50
Stéphane DOUAILLER
Histoire et violence chez Merleau-Ponty
51
MOHAMAD FASHAHI
La philosophie critique de l’Histoire
52
MOHAMAD FASHAHI
Histoire, la Raison ou le Hasard ?
53
Ninon GRANGÉ
Théories de la guerre juste et justice d’après-guerre
54
Ninon GRANGÉ
Les passions à l’Âge classique : psychologie, morale, politique
55
Éric LECERF
La philosophie dans ses enchaînements: de l’image bergsonienne au cinéma de Deleuze
56
Éric LECERF
Simone Weil, critique de Marx
56
Patrice LORAUX
Le « réel » dans la pensée grecque
57
Jean-Pierre MARCOS
Aspects du deuil et figures de la mélancolie
58
Jean-Pierre MARCOS
Différencier les sexes : la question du féminin
58
Georges NAVET
Le droit chez G.B. Vico
59
Georges NAVET
ème
siècle
Socrate et ses autres au XIX
59
Jean-Hérold PAUL
Rationalité et « non-objectivité »
60
Jacques POULAIN
Logique et anthropologie pragmatiques de la communication II
60
105
Jacques POULAIN
Anthropologie philosophique de la communication, de l’art et du dialogue transculturel
62
Plínio Walder PRADO Jr.
La philosophie comme thérapie (III). Le soi, l’autre et le sexuel
64
Plínio Walder PRADO Jr.
Confessions (II). L’écriture de l’autre
66
Nielle PUIG-VERGES
Conception de l’humain, apport des neurosciences et génomique
68
Nielle PUIG-VERGES
La notion d’esprit : de l’Empirisme logique au Neurocognitivisme
69
Fréderic RAMBEAU
Éloge du paradoxe
70
Fréderic RAMBEAU
Éthiques de la désidentification
70
Yolande ROBVEILLE
Villes, regards personnels. Introduction-méthodologie
71
Yolande ROBVEILLE
Atelier de réalisation vidéo. Introduction-méthodologie
71
Alexis de SAINT-OURS
Le monde comme miniature. Introduction à la physique quantique
72
René SCHÉRER
Philosophie, politique et criminalité
72
Antonia SOULEZ
Objet scientifique, objet esthétique
73
Fathi TRIKI
Raison et raisonnabilité dans la philosophie arabe
74
Mohamed Hassen ZOUZI CHEBBI
Arabe pour philosophes I : Philosophie des poètes, poésie des philosophes
77
Mohamed Hassen ZOUZI CHEBBI
Arabe pour philosophes II : La langue arabe : Aventure philosophique, élan mystique
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ATTENTION
LES HORAIRES DES COURS
PEUVENT ETRE MODIFIÉS
EN FONCTION DE L'ATTRIBUTION DES SALLES.
CONSULTER LE PLANNING A LA
RENTRÉE UNIVERSITAIRE
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