Université de Paris 8 Vincennes à Saint-Denis UFR ARTS, PHILOSOPHIE ET ESTHÉTIQUE DEPARTEMENT DE PHILOSOPHIE ÉCOLE DOCTORALE PRATIQUES ET THÉORIES DU SENS Philosophie et critiques contemporaines de la culture Master Recherche MENTION DES DOMAINES « LETTRES , SCIENCES HUMAINES, SCIENCES SOCIALES ET « ART » » DE L’UNIVERSITE DE PARIS 8 SOUS LA RESPONSABILITE DE GEORGES NAVET ET PLINIO W. PRADO JR. Vieira da Silva:“Bibliothèque en feu” Année universitaire 2007- 2008 2, rue de la Liberté 93526 F–Saint-Denis cedex 02 tél (33) 1 49 40 66 13 fax (33) 1 48 21 04 46 Courrier électronique : [email protected] Site internet : www-artweb.univ-paris8.fr 1 Sommaire Orientation philosophique du Master et présentation 3 Inscriptions 7 Organisation du Master Domaines de formation Équipes de formation Collaborations et conventions internationales Cycle des études Bourses et allocations 10 10 11 13 13 Cursus Cursus de la première année de master Cursus de la deuxième année de master Contrôle et validation des connaissances Délivrance du diplôme de master Programme des enseignements (année 2007-2008) Master 1, plan de formation du premier semestre Master 1, plan de formation du deuxième semestre Master 2, plan de formation du troisième semestre Master 2, plan de formation du quatrième semestre Descriptif des enseignements Stages 15 17 18 19 20 22 23 26 29 31 80 Formation à la recherche Séminaires, journées d’études, colloques, manifestations (année 2007-2008) 83 Annexes Description des parcours spécialisés Attestation de validation des acquis (équivalence) Master binational « Philosophie de la culture et de la praxis interculturelle » Avertissement : de l’usage de l’Internet Plan d’accès à la Maison des sciences de l’homme de Paris-Nord Index des enseignements 88 95 96 101 103 104 2 Philosophie et critiques contemporaines de la culture Le Département de philosophie est habilité à délivrer au sein des domaines « Art » et « Lettres, sciences humaines, sciences sociales » de l’Université de Paris 8 une mention de master dont l’intitulé Philosophie et critiques contemporaines de la culture reflète l’esprit des recherches qui se poursuivent en son sein depuis sa fondation à l’initiative de Michel Foucault et de François Châtelet et qu’ont illustré par leurs écrits Gilles Deleuze, JeanFrançois Lyotard, René Schérer, Jacques Rancière, Alain Badiou . L’originalité de ces recherches tient avant tout à l’attention que les enseignantschercheurs du département portent à accueillir, sous l’effet de délimitations retracées du philosophique et de son dehors, l’émergence d’objets, de formes et de lieux souvent inédits de l’investigation philosophique. La philosophie n’est pas condamnée à demeurer au sein de relations héritées avec des questions, des territoires ou des méthodes qui lui auraient été reconnus comme siens. Elle a comme institution et comme activité une vocation égale à conserver la mémoire des lieux et des temps où elle a forgé son âme critique en même temps que sa puissance auto-fondatrice, et à nourrir la conscience que son origine se situe tout autant dans la non-philosophie, dans les pensées qui se profilent à l’horizon des sciences, des arts, de la politique. Menant sur ce chemin double devant les risques premiers du jugement et devant les écarts subjectifs des aventures de pensée, elle contraint aussi bien à conférer le trait du natal à des ailleurs géographiques, historiques, disciplinaires, et à entraîner dans des limites dépaysantes les doctrines et les textes les plus familiers. Investissant cette relation à la fois pure et impure de la philosophie à elle-même comme chance de transformations et de déplacements du travail de la pensée, les enseignements et les recherches du département font insister un geste aujourd’hui repris dans un nombre croissant d’universités et de pays, et pris en compte par eux à côté des perspectives bien identifiées de l’histoire de la philosophie ainsi que des courants phénoménologique, herméneutique, analytique. Opposant à l’injonction ordinaire des univers culturels demandant à la pensée de « se faire monde » une résistance plus forte que n’ambitionnent généralement de le faire les philosophies pragmatiques attachées à réduire les figures d’hétérogénéité au sein des structures logico-mathématiques du langage et de l’action ou les philosophies herméneutiques se vouant à les maîtriser dans des logiques et éthiques du consensus, ils s’obligent à explorer systématiquement les ressources critiques de la philosophie contemporaine et des pratiques humaines et sociales capables de retenir les aventures réelles du présent de s’identifier spontanément aux partages préformés des vies et des pensées, aux existences organisées sous l’État selon le réseau donné des liens économiques et juridiques, aux représentations artificieuses et rassurantes de la modernité. Soutenue par le Laboratoire d’études et de recherches sur les logiques contemporaines de la philosophie et rattachée à l’École Doctorale Pratiques et théories du sens, cette mention de Master Recherche permet la confrontation des études et des thématiques qu’elle favorise avec celles mises en œuvre au sein des différentes équipes de recherches animées au sein de l’école doctorale par des enseignants chercheurs de philosophie, psychanalyse, langues et littératures, histoire, politique, esthétique, sciences de l’éducation. Les études proposées dessinent un cursus combinant : - Une formation à la créativité conceptuelle de la philosophie contemporaine. 3 - Une étude approfondie des problématiques historiques et théoriques qui confèrent aux déplacements expérimentés par la philosophie contemporaine leur sens et leur efficacité. - Une introduction aux dynamiques qui agissent au présent, avec le soutien de la philosophie, dans les transformations et pensées des sciences, de la politique et des arts. Elles ont pour objectifs scientifiques de mobiliser dans la connaissance de son environnement international la constellation scientifique apparue dans une figure de la philosophie française contemporaine à la frontière de la tradition historique de la philosophie et des nouveaux territoires de pensée institués par les sciences humaines et sociales pour : - Produire des intelligibilités nouvelles au sujet des objets étudiés par l’investigation contemporaine sous les noms de science, de politique, de social, d’esthétique (objectif théorique). - Contribuer à l’analyse des formes de description, conceptualisation et écriture qui accompagnent la constitution sous ces noms d’objets d’études et de systématisations scientifiques (objectif épistémologique). - Tirer les conséquences de la découverte des performatifs de la parole pour les faire échapper à la neutralisation qu’en opèrent les philosophies des speach acts, les rendre à leur puissance réflexive et critique dans les champs de l’existence humaine, des sciences et des institutions de la culture. Agir au sein des transformations de la philosophie et des circulations entre discours savants et compétences ordinaires qui se produisent au contact des sciences, des expériences sociales et politiques, des arts contemporains (objectif pratique et professionnalisant). Elles ont pour objectifs pédagogiques de proposer : - Un cursus d’études en philosophie développant fortement l’orientation contemporaine de la philosophie, l’épistémologie et la critique réflexives des sciences humaines et sociales, l’interculturalité, l’ouverture sur la créativité au sein des champs du social, du politique, de l’esthétique, et offrant une orientation vers la recherche aux étudiants titulaires de la licence de philosophie de l’Université de Paris 8 ou d’autres universités. - Une base méthodologique et théorique forte permettant à des étudiants venus d’autres cursus que celui de la philosophie, ainsi qu’à des étudiants engagés dans la vie professionnelle et ayant parfois acquis des compétences élevées dans le domaine des sciences et des techniques, du monde social ou des arts, de s’engager dans des recherches novatrices sur les objets qu’ils souhaitent approfondir en s’aidant de la conceptualité philosophique. - Un pôle d’attraction pour les étudiants européens et internationaux qui souhaitent renforcer leur connaissance de la philosophie française contemporaine, mener des recherches à son sujet ou selon ses orientations, rejoindre des équipes de recherches travaillant selon cette perspective. Elles ont pour objectifs professionnels d’offrir : - Un cursus attentif aux conditions d’études d’étudiants salariés ou voués à des emplois précaires, notamment dans le Nord-Est parisien, et autorisant l’organisation de parcours individualisés menant un nombre significatif d’entre eux vers l’obtention de crédits européens et le succès à des concours, ainsi que l’intégration dans les milieux de l’édition, de la presse, de la mode, de l’action sociale, artistique ou culturelle. 4 - Une poursuite d’études pour les professeurs de philosophie de lycées ou de classes préparatoires de la région parisienne ainsi que pour les personnels d’organismes internationaux du monde de la culture et de la politique souhaitant concrétiser à l’occasion d’une recherche et dans le cadre d’un cursus diplômant un niveau de formation déjà élevé susceptible de favoriser leur carrière. - Un parcours menant vers le doctorat, ayant pour vocation de former de jeunes chercheurs dans des domaines de recherches innovants et de favoriser leur insertion dans des carrières universitaires, et de valoriser les collaborations internationales du département de philosophie de l’Université de Paris 8 en certifiant et nouant des liens d’avenir avec les élites universitaires de pays étrangers. 5 INSCRIPTIONS Responsables pédagogiques Georges NAVET – [email protected] Plínio Walder PRADO Jr. – [email protected] Responsables administratifs UFR Arts, Philosophie, Esthétique (UFR1) Secrétariat du département de philosophie : Bâtiment A, salle A 030 ℡ 01 49 40 66 13 – 01 48 21 04 46 Adresse électronique : [email protected] Inscription pédagogique UFR Arts, Philosophie, Esthétique Département de Philosophie – Salle A 030 Inscription administrative MASTER 1 Bureau du deuxième cycle, salle G 115. MASTER 2 Bureau du troisième cycle Salle G 116. L’inscription administrative est subordonnée à l’inscription pédagogique. Site Internet http://www-artweb.univ-paris8.fr 7 Conditions d’inscription Les dossiers d’admission à l’inscription en première et en deuxième du Master sont vérifiés par la Commission des équivalences composée des responsables de la mention et/ou de ceux de ses parcours spécialisés. Master 1 Pour être admis à présenter une demande d’inscription, les candidats doivent remplir les conditions suivantes - Etre titulaire d’une licence de philosophie (régime DEUG – licence) ou d’un diplôme équivalent. - Etre titulaire d’une licence (régime DEUG – licence) ou d’un niveau d’études équivalent offrant les bases pour une réorientation dans un cursus de philosophie. - Etre titulaire d’une licence de philosophie ou d’un parcours en licence comportant une mineure de philosophie (régime licence – master – doctorat). - Avoir suivi après le baccalauréat ou après un diplôme équivalent un cursus de 180 ECTS dont 45 ECTS d’enseignements assimilables aux enseignements fondamentaux du parcours de formation de la licence de philosophie de l’Université de Paris 8, ainsi que 10 ECTS assimilables à ceux de méthodologie écrite. L’autorisation d’inscription en première année de Master est prononcée par le Président d’Université sur proposition du responsable du Master après étude du dossier du candidat par la Commission des équivalences du Master, et après visa du Directeur de l’UFR « Arts, philosophie, esthétique » de l’Université de Paris 8. Master 2 La deuxième année de Master est ouverte aux étudiants : - Ayant obtenu le passage de première en deuxième année de la mention de Master “Philosophie et critiques contemporaines de la culture”. Justifiant d’un cursus d’études supérieures équivalent à 240 ECTS dont 15 ECTS d’enseignements assimilables aux enseignements de tronc commun du Master. Titulaires d’une maîtrise (régime DEUG – Licence – Maîtrise) ou d’un diplôme équivalent offrant les bases d’une poursuite d’études en philosophie. Justifiant de travaux et de titres d’un niveau reconnu équivalent par la Commission des équivalences Le passage de la première à la deuxième année de Master est prononcé à l’issue de l’examen de première année par le Jury de Master composé de l’enseignant tuteur de l’étudiant, du responsable de la mention de Master et des responsables des parcours spécialisés. L’admission directe en deuxième année de Master est prononcée par le Président d’Université sur proposition du responsable du Master après étude du dossier, analyse du projet de recherche, entretien avec le candidat et consultation de l’équipe de formation de la mention de Master, par la Commission des équivalences du Master. Elle est visée par le Directeur de l’UFR Arts, philosophie, esthétique de l’Université de Paris 8, et par le Directeur de l’Ecole doctorale « Pratiques et théories du sens ». 8 Formalités d’inscription Les étudiants ayant obtenu les 180 crédits européens du cursus de licence de philosophie de l’Université de Paris 8 sont admis de droit en première année de Master. Les étudiants de première année ayant obtenu leur passage en deuxième année du Master ont également accès de droit à cette deuxième année. Les étudiants ayant effectué leurs études dans d’autres universités françaises et désirant s’inscrire en première ou en deuxième année du Master « Philosophie et critiques contemporaines de la culture » doivent déposer une demande de transfert au Bureau des transferts. Ces étudiants, ainsi que les étudiants ayant effectué leurs études dans des universités ou institutions étrangères, doivent constituer en outre un dossier d’inscription comprenant : Master 1 Une lettre de motivation. Un Curriculum vitae. Une photocopie de baccalauréat ou d’un diplôme équivalent. Une photocopie du dernier diplôme obtenu Une traduction en langue française des diplômes présentés (étudiants étrangers). Un formulaire spécial de demande d’équivalence de leurs diplômes (étudiants issus d’autres cursus et étudiants étrangers, voir annexes). Le dossier est examiné en concertation avec l’équipe de formation du Master par le responsable de la mention, qui statue sur la demande d’inscription. L’étudiant est informé de la décision. Si sa demande a été retenue, il se présente pour inscription au bureau du deuxième cycle, muni d’une autorisation d’inscription ainsi que des pièces administratives de son dossier. Il reçoit, s’il est étranger, un certificat administratif lui permettant d’effectuer les démarches nécessaires à l’obtention de son visa pour études. - Master 2 - Une lettre de motivation. Un Curriculum vitae. Un projet de mémoire de 4 à 6 pages dactylographiées avec bibliographie. Une photocopie de baccalauréat ou d’un diplôme équivalent. Une photocopie du dernier diplôme obtenu Une traduction en langue française des diplômes présentés (étudiants étrangers). Un formulaire spécial de demande d’équivalence de leurs diplômes (étudiants issus d’autres cursus et étudiants étrangers, voir annexes Le dossier est examiné en concertation avec l’équipe de formation du Master par le responsable de la mention, qui statue sur la demande d’inscription. L’étudiant est informé de la décision. Si sa demande a été retenue, il se présente pour inscription au bureau du troisième cycle, muni d’un formulaire d’admission visé par un enseignant chercheur acceptant de diriger sa recherche et par le Directeur de l’École doctorale « Pratiques et théories du sens », ainsi que des pièces administratives de son dossier. Il reçoit préalablement, s’il est étranger, un certificat administratif lui permettant d’effectuer les démarches nécessaires à l’obtention de son visa pour études. 9 ORGANISATION DU MASTER Domaines de formation La mention de Master Philosophie et critiques contemporaines de la culture est une mention relevant, au choix, de deux domaines de formation de l’Université de Paris 8 : Le domaine Art Le domaine Lettres, sciences humaines, sciences sociales Le choix d’imputer l’attribution de la mention de Master à l’un ou l’autre domaine est pris par le Jury de Master sur proposition de l’étudiant et de son enseignant tuteur à l’issue de l’examen terminal de la mention de Master. Équipes de formation La formation est assurée par les enseignants chercheurs du département de philosophie de l’Université de Paris 8 et par des enseignants chercheurs d’autres centres universitaires liés à la formation de Master par des accords ou des conventions. Le suivi des parcours individuels des étudiants, des stages et de la rédaction du mémoire de master est assuré par une équipe d’enseignants chercheurs exerçant à leur égard des fonctions d’enseignants tuteurs et de directeurs de mémoire. Équipe des enseignants chercheurs directeurs de mémoire : J. BADURA – D. BENSAID – A. BIRNBAUM – A. BROSSAT – B. CANY – M. CUILLERAI – J.-L. DÉOTTE – S. DOUAILLER – M. FASHAHI – N. GRANGÉ – M. KULLASHI – E. LECERF – J.-P. MARCOS – G. NAVET – PLINIO W. PRADO Jr. – J. POULAIN – N. PUIGVERGÈS – A. SOULEZ – P. VERMEREN L’initiation à la recherche est assurée dans le cadre des séminaires, activités, collaborations avec l’école doctorale « Pratiques et théories du sens », collaborations nationales et internationales, proposés par le Laboratoire d’études et de recherches sur les logiques contemporaines de la philosophie (LLCP – EA 4008). Coordonné par S. DOUAILLER, le laboratoire LLCP regroupe trois équipes de recherche : - Équipe A : « Théories contemporaines philosophique » dirigée par J. POULAIN. de la science et anthropologie - Équipe B : « Pensées de l’événement et de la technique, pratiques culturelles et communautés » dirigée par J.-L. DÉOTTE. - Équipe C : « Recherches sur les figures philosophiques, politiques, juridiques, esthétiques de l’hétérogénéité », dirigée par H. VINCENT. Page Internet : http://recherche.univ-paris8.fr/red_fich_equ.php?OrgaNum=15 10 Collaborations et conventions internationales Un certain nombre de crédits européens (ECTS) du Master peuvent être acquis en dehors des activités de formation et des enseignements proposés par le département de philosophie de l’Université de Paris 8 sur la base de conventions ou d’accords ponctuels avec d’autres centres universitaires. Des accords de mutualisation d’enseignements autorisent l’acquisition (et la validation dans le cursus du Master) d’ECTS proposés par d’Autres formations de l’Université de Paris 8 : Mathématiques et histoire des sciences – Sciences politiques – Littérature – Arts plastiques – Musique – Danse – Théâtre. Des accords réguliers ou ponctuels permettent de valider comme ECTS au sein du cursus du Master certains séminaires et cycles d’études proposés par le Centre International d’Études sur la Philosophie Française Contemporaine de l’École normale supérieure de Paris. Des accords réguliers ou ponctuels permettent de valider comme ECTS au sein du cursus du Master certains séminaires proposés par le Collège international de philosophie (Paris). Des accords de mutualisation d’enseignements autorisent l’acquisition (et la validation dans le cursus du Master) d’ECTS proposés par le Master « Sociétés, Politiques, Migrations » de l’Université Paris 7 – Denis Diderot. Des accords et des conventions de mutualisation d’enseignements autorisent l’acquisition (et permettent de valider comme ECTS dans le cursus du Master) des enseignements et séminaires proposés par : L’Institut de philosophie de l’Université Jagellone de Cracovie (Pologne) Avec le soutien d’un programme Erasmus et sous la responsabilité conjointe des Pr. J. MIKLASZEWSKA et S.DOUAILLER Le Master de Philosophie contemporaine de l’Université de Tunis (Tunisie) : - « Les enjeux de la modernité » (Pr. F.TRIKI) - « Éthique économique » (Pr. HMAÏED BEN AZIZA) - « Esthétique et théorie de l’art » (Pr. BOUBAKEUR-TRIKI) - « Éthique des sciences biologiques » (Pr. ALI CHANNOUFI) La Maestria de l’Université d’Entre Rios (Argentine) : - « Philosophie contemporaine » (Pr. S.DULUC et G.LAMBRUSCHINI) - « Philosophie et psychanalyse » (Pr. N.BARBAGELATTA et G.FRIGERIO) - « Esthétique et politique » (Pr. G.LAMBRUSCHINI) - « Philosophie politique » (Pr. J.DOTTI) L’Institut de philosophie de l’Université de Valparaiso (Chili) : - « Esthétique et pensée des arts » (Pr. J.JARA) - « Philosophie contemporaine » (Pr. C.MARTEL) La Faculté des arts et de l’architecture de l’Université nationale de Bogota (Colombie) : - « Philosophie contemporaine et esthétique » (Pr. A.VEGA) 11 En collaboration avec l’Institut de philosophie de la technique de l’Université de Stuttgart, le Master contribue par ses activités de formation et ses enseignements aux parcours du Master binational « Philosophie de la culture et de la praxis culturelle », mention de master de l’Université Paris 8 et de l’Université de Stuttgart, ainsi que de l’Université franco-allemande de Sarrebruck. (Informations sur le site http://www-artweb.univparis8.fr) 12 Cycle des études Associant une équipe d’enseignants chercheurs et les équipes de recherche du Laboratoire d’études et de recherches sur les logiques contemporaines de la philosophie (LLCP), les études de Master préparent au diplôme valant mention de master « Philosophie et critiques contemporaines de la culture » de l’Université Paris 8. Le cycle des études est un cycle de formation pour et par la recherche. Il comporte quatre semestres organisés sur deux années universitaires correspondant à la première et à la deuxième année de master (M1 – M2). Des prolongations d’études, accordées en particulier aux étudiants exerçant une activité professionnelle, permettent de préparer chaque année de master sur une durée de trois ans. Bourses et allocations de recherche Bourses Pendant les années de préparation du master, les étudiants de nationalité française peuvent sous certaines conditions bénéficier d’une bourse. La demande doit être déposée au bureau des bourses et de la vie étudiante (G 112). Bourses de mobilité L’initiation à la recherche introduit les étudiants de Master dans un univers de culture et de références internationales. Leurs objets d’investigation peuvent les amener à effectuer des stages dans d’autres centres universitaires, et à solliciter pour ce faire des soutiens institutionnels. Des informations à ce sujet peuvent être obtenues auprès du Secrétariat de philosophie (A 030), auprès du Service des relations et de la coopération internationales (G 220), auprès du Service de la recherche (A 2274) : - BOURSES DU MASTER BINATIONAL « PHILOSOPHIE DE LA CULTURE ET DE LA PRAXIS CULTURELLE » Renseignements et dossiers de candidatures : Université de Paris 8 (Secrétariat de philosophie) et Université de Stuttgart. - BOURSES DE MOBILITÉ ERASMUS Renseignements et dossiers de candidature Université de Paris 8 (G 222) et Université de Cracovie. - BOURSES DE FORMATION INITIALE ET BOURSES DE STAGES CULTURELS DE L’AGENCE UNIVERSITAIRE DE LA FRANCOPHONIE Renseignements et dossiers de candidatures : http:// www.auf.org/programmes/programme6 - BOURSES RELEVANT DU PROGRAMME ALBAN DE L’UNION EUROPÉENNE POUR L’AMÉRIQUE LATINE Renseignements et dossiers de candidatures : http://europa.eu.int/comm/europeaid/projects/alban/index.fr.htm 13 Bourses doctorales La deuxième année de master est l’occasion pour des étudiants de se porter candidats à l’octroi de bourses doctorales liées à un projet de doctorat : - CONCOURS DES ALLOCATIONS DE RECHERCHE Un petit nombre d’étudiants peut bénéficier pendant la préparation de la thèse de doctorat d’une allocation de recherche attribuée par l’école doctorale « Pratiques et théories du sens ». Les projets de candidatures sont à élaborer avec le soutien du directeur de mémoire et celui du directeur de thèse pressenti. Ils sont à faire connaître à la fin du troisième semestre du Master au responsable de la mention pour préinscription par le directeur de l’école doctorale. Le dossier final est transmis au cours du quatrième semestre, à la fin duquel l’école doctorale organise les oraux du concours. Par mesure dérogatoire, des étudiants n’ayant pas transmis de dossier de préinscription sont néanmoins autorisés à constituer et présenter ce même dossier complet de candidature. La sélection des candidats est effectuée en deux sessions (juillet et septembre). Renseignements : http://dr.education.fr/Alloc_doc/ - ALLOCATIONS DOCTORALES DE LA RÉGION ÎLE DE FRANCE – Direction du Développement économique, de l’emploi et de la formation professionnelle – Département Recherche –Innovation-Technologie Renseignements et dossiers de candidature : http://www.iledefrance.fr - BOURSES DE FORMATION À LA RECHERCHE ET BOURSES DE STAGE CULTUREL DE L’AGENCE UNIVERSITAIRE DE LA FRANCOPHONIE http:// www.auf.org/programmes/programme6 Renseignements et dossiers de candidatures : - BOURSES DU PROGRAMME BFE (BOURSIERS FRANÇAIS À L’ÉTRANGER) – Ministère des Affaires étrangères Renseignements et dossiers de candidatures : http://www.egide.asso.fr/fr/programmes/bfe/ - BOURSES DE MOBILITÉ INTERNATIONALE « AIRES CULTURELLES » Renseignements et dossiers de candidatures : http://www.recherche.gouv.fr/appel/2006/ac.htm - BOURSES RELEVANT DU PROGRAMME ALBAN DE L’UNION EUROPÉENNE POUR L’AMÉRIQUE LATINE Renseignements et dossiers de candidatures : http://europa.eu.int/comm/europeaid/projects/alban/index_fr.htm Il existe aussi des aides ponctuelles à des recherches doctorales liées à certains thèmes privilégiés de recherche pour des doctorants, qui sont signalés régulièrement par le Service de la Recherche (A 2274). Les étudiants inscrits en co-tutelle de thèse en partenariat avec des universités étrangères peuvent également constituer avec l’appui de leur directeur de thèse, au cours de la première année de co-tutelle, un dossier de demande d’aide à la co-tutelle à présenter au Ministère de l’Éducation. Se renseigner auprès du Service de la Recherche (A 2274, Véronique Dupont). 14 CURSUS Cursus de la première année du Master L’acquisition des crédits européens (ECTS) de la première année de master requiert de suivre régulièrement les enseignements théoriques et méthodologiques qui sont proposés dans le cadre de la formation. Il n’y a pas de dispense d’assiduité. Le cursus de l’étudiant est fixé au début de chaque semestre avec l’enseignant chercheur tuteur sur la base du programme proposé et des compléments que celui-ci juge utiles à son travail. Le cursus comprend : Six cours à répartir sur l’année (soit 6 X 6 ECTS = 36 ECTS) et qui se distribuent de la manière suivante : - Deux cours d’enseignements fondamentaux de tronc commun (2 X 6 ECTS = 12ECTS) - Deux cours de formation aux outils et méthodologies de la recherche (2 X 6ECTS = 12 ECTS) - Deux cours d’enseignements optionnels (2 X 6 ECTS = 12 ECTS). Un stage ou la réalisation d’un projet sous la responsabilité d’un enseignant tuteur (6 ECTS). Un examen oral de fin de première année du Master (18 ECTS), au cours duquel l’étudiant rend compte du cursus et des activités qu’il a effectués et validés dans le cadre des deux premiers semestres du Master, et présente le projet de recherche qu’il souhaite mener à bien au cours des troisième et quatrième semestres du Master avec le soutien d’un enseignant chercheur directeur de mémoire. L’étudiant passe devant le jury où siège son tuteur de stage. L’obtention d’un avis favorable est d’autant plus importante pour le passage en deuxième année que c’est lors de cet oral qu’est décidé quel enseignant sera le directeur du mémoire. Les étudiants qui désirent arrêter leur cursus à la fin de M1 et obtenir le diplôme de maîtrise devront présenter à l’oral le traitement d’une question (bibliographie, hypothèses…) qu’ils auront élaborée avec l’aide de leur tuteur. Le passage en deuxième année de Master (M2) nécessite l’obtention de 30 ECTS ; mais l’étudiant devra obtenir les ECTS manquantes pour obtenir le diplôme de Master. 15 Cursus de la deuxième année du Master L’acquisition des crédits européens (ECTS) de la deuxième année de master requiert de rédiger et de soutenir un mémoire de master, ainsi que de suivre régulièrement les enseignements théoriques et méthodologiques proposés dans le cadre de la formation générale du Master et dans celui de ses parcours spécialisés. Le cursus de l’étudiant est fixé au début de chaque semestre avec l’enseignant chercheur directeur de mémoire sur la base des programmes proposés et des compléments que celui-ci juge utiles à son travail. Le cursus comprend : Cinq cours à répartir sur l’année (soit 5 X 6 ECTS = 30 ECTS) et qui se distribuent de la manière suivante : • Trois cours d’enseignements fondamentaux de tronc commun et formation aux outils méthodologiques de la recherche (soit 3 X 6 ECTS = 18 ECTS). Il est demandé ici aux étudiants de valider 3 cours avec des professeurs différents parmi les rubriques suivantes : - Logiques de la philosophie - Anthropologie philosophique des arts, des techniques, des institutions - Initiation à la recherche - Approfondissement en lecture / écriture de la philosophie - Méthodologie du mémoire de recherche - Perfectionnement en langue étrangère ou exercices philosophiques en langue étrangère - Réalisation informatique - Supports et réalisations multimédias • Deux cours d’enseignements spécifiques proposés par des parcours spécialisés (soit 2 X 6 ECTS). Ils sont à choisir parmi les rubriques suivantes : I. PARCOURS « PHILOSOPHIE CONTEMPORAINE » : - Déplacements contemporains de la philosophie. Philosophie et psychanalyse. Archéologie du présent et critique de la culture. Sujet, langage, rationalité. II. PARCOURS « THÉORIES CONNAISSANCE » : - DES SCIENCES ET PHILOSOPHIE Pragmatique de la science et théories des vérités. Épistémologie comparée. Performativité scientifique et théorie philosophique de la connaissance. Histoire des sciences et des techniques et créativité conceptuelle. DE LA III. PARCOURS « PHILOSOPHIE POLITIQUE » : - Sujets politiques et théories de l’action. Violence, domination et théories du conflit. Philosophies et politiques du vivant. Travail, économie et théories de l’émancipation. IV. PARCOURS « PHILOSOPHIE, ESTHÉTIQUE, LITTÉRATURE, PENSÉE DES ARTS » - Formes et figures du sensible. Arts, technologies, nouveaux médias. Arts et enjeux esthétiques contemporains. Écritures, peuples, littératures. Un stage ou la réalisation d’un projet sous la responsabilité d’un enseignant tuteur, ou l’assistance et la participation à des journées d’études ou séminaires proposés par les équipes de recherches du laboratoire LLCP ou par l’école doctorale « Pratiques et théories du sens » (6 ECTS). Rédaction et soutenance (24 ECTS) d’un mémoire de Master : L’obtention de la mention de Master requiert l’élaboration, la rédaction et la soutenance d’un mémoire de recherche d’environ 80 pages démontrant une capacité à identifier un état des connaissances dans un domaine de recherche, à problématiser un sujet d’étude définissant une contribution originale à ce dernier, à sélectionner une méthodologie et des outils d’analyse pertinents, à formuler des hypothèses heuristiques capables de mener vers des recherches approfondies. Contrôle et validation des connaissances Le contrôle et la validation des connaissances comprennent : Des épreuves écrites et/ou orales validant semestriellement les enseignements théoriques et méthodologiques. Elles s’effectuent selon des modalités arrêtées par chaque enseignant chercheur à l’issue d’une concertation organisée par les responsables de la mention et des parcours spécialisés du Master. Elles comportent des sessions de rattrapage. Les modalités d’évaluation et de rattrapage font l’objet de descriptions destinées à faciliter les équivalences et les mutualisations d’enseignements entre centres universitaires associés au Master. Les unités d’enseignements de tronc commun, d’enseignements optionnels et d’enseignements au sein des parcours spécialisés sont compensables annuellement entre unités de même champ. Les unités de formation aux outils méthodologiques de la recherche ne sont pas compensables entre elles. Un examen oral de fin de première année de master devant un jury composé de membres de l’équipe enseignante et présidé par le responsable de la mention de master. Une épreuve orale jointe à la soutenance du mémoire de recherche devant permettre d’apprécier la capacité du candidat à appréhender le champ disciplinaire ou pluridisciplinaire auquel se rattachent l’investigation particulière et le projet de recherches qu’il présente. Cette épreuve est organisée sous la responsabilité du Jury du Master composé du responsable de la mention, d’un ou plusieurs responsables des parcours 18 spécialisés ainsi que de membres de l’équipe enseignante. Elle prépare directement la décision d’attestation de réussite permettant la délivrance du diplôme de Master. Délivrance du diplôme de Master Le diplôme de Master « Philosophie et critiques contemporaines de la culture » est délivré aux étudiants qui ont satisfait aux exigences définies par le parcours de formation de la mention de Master et acquis les 300 crédits européens (ECTS) nécessaires à son obtention (c’est-à-dire 180 ECTS correspondants à la Licence + 120 ECTS correspondant aux années de M1 et de M2). L’attestation de réussite est prononcée par le Jury de Master composé du responsable de la mention, d’un ou plusieurs responsables des parcours spécialisés concernés et de membres de l’équipe enseignante. Elle est visée par le Directeur de l’école doctorale « Pratiques et théories du sens ». Le Jury porte une attention particulière à la conformité du parcours de formation suivi par l’étudiant. Il tient compte des éventuelles réorientations mises en œuvre à la fin de la première année. Il évalue l’adéquation du mémoire de recherche aux attentes et objectifs fixés par les parcours spécialisés, ainsi que sa capacité à préfigurer une poursuite d’études en doctorat, par l’attribution d’une mention. Il conseille l’étudiant sur la pertinence de prolonger ou redéfinir la recherche menée pour la rédaction d’un doctorat, et il suggère à cette fin d’imputer le cursus d’études à l’un ou l’autre des deux domaines de formation (Arts – Lettres, sciences humaines, sciences sociales) de la mention de master. 19 PROGRAMME DES ENSEIGNEMENTS COURS THÉORIQUES, MÉTHODOLOGIE, STAGE OU PROJET ANNÉE UNIVERSITAIRE 2007-2008 Plans de formation Master 1ère année 22 Plans de formation Master 2nd année 26 Descriptif des enseignements 31 20 MASTER 1 Plans de formation Rappel du cursus de première année Le cursus de la première année du Master requiert l’obtention de : - 12 ECTS d’enseignements fondamentaux de tronc commun - 12 ECTS d’enseignements optionnels - 12 ECTS de formation aux outils méthodologiques de la recherche - 6 ECTS validant un stage ou un projet - 18 ECTS validant une épreuve orale de fin de première année 21 PLAN DE FORMATION Semestre 1 ENSEIGNEMENTS FONDAMENTAUX DE TRONC COMMUN Histoire de la philosophie M. CUILLERAI : « Métaphysique de l’échange, la perspective Bataille », p. 42 S. DEMICHEL : « Philosophies du corps humain », p. 47 Philosophie générale B. CANY : « Quel avenir pour la métaphysique ? », p. 40 P.W. PRADO : « La philosophie comme thérapie (III). Le soi, l’autre et le sexuel. », p. 64 Philosophie du langage et de la culture J. BADURA : « Philosophie de l’interculturalité », p. 33 F. TRIKI : « Raison et raisonnabilité dans la philosophie arabe », p. 74 S. DOUAILLER : « Aristote et l’art poétique », p. 49 ENSEIGNEMENTS OPTIONNELS Philosophie contemporaine A. BADIOU : « Pour aujourd’hui : Platon ! », p. 32 R. SCHERER : « Philosophie, politique et criminalité », p. 72 F. RAMBEAU : « Éthiques de la désidentification », p. 70 Histoire de la rationalité, des sciences et des techniques C. ALUNNI : « Pensée des sciences », p. 32 N. PUIG-VERGES : « Conception de l’humain, apport des neurosciences et génomique», p. 68 Philosophie, théories politiques et théories juridiques D. BENSAID : « Le spectacle, stade suprême du fétichisme marchand. », p. 35 G. NAVET : « Le droit chez G.B. Vico », p. 59 Esthétique et théorie critique de la modernité J-L. DÉOTTE : « Théories du cinéma », p. 44 J-P. MARCOS : « Aspects du deuil et figures de la mélancolie », p. 58 M. CHAUVIN : « La philosophie de quelques non philosophes (I) », p. 41 FORMATION AUX OUTILS MÉTHODOLOGIQUES DE LA RECHERCHE Méthodologie de l’écriture philosophique S. DOUAILLER : « Cartes postales et lettres volées : la philosophie épistolaire », p. 48 Exercices philosophiques en langue étrangère M. ZOUZI CHEBBI : « Arabe pour philosophes », p. 77 A. BIRNBAUM : « Etre et Temps », p. 36 Introduction aux technologies de la recherche M. BURKHALTER : « Archives Gilles Deleuze », p. 40 Y.ROBVEILLE : « Villes, regards personnels. Introductionméthodologie.», p. 71 J. BADURA : « Atelier méthodologie », p. 34 STAGE OU PROJET Coordination : M.CUILLERAI p. 80 22 PLAN DE FORMATION Semestre 2 ENSEIGNEMENTS FONDAMENTAUX DE TRONC COMMUN Histoire de la philosophie S. DEMICHEL : « Lectures de Sartre, actualités de l’existentialisme », p. 48 e G. NAVET : « Socrate et ses autres au XIX s. », p. 59 Philosophie générale P. PRADO: « Confessions (II). L’écriture de l’autre», p. 66 P. LORAUX : « Le « réel » dans la pensée grecque », p. 57 S. DOUAILLER : « Histoire et violence chez MerleauPonty », p. 51 Philosophie du langage et de la culture ENSEIGNEMENTS OPTIONNELS Philosophie et sciences humaines J-L. DEOTTE : « La pensée du transindividuel chez Simondon », p. 44 Philosophie et sciences de la société M. CUILLERAI : « Logiques expressives de l’économique », p. 43 Logique et philosophie de la connaissance A. de SAINT- OURS : « Le monde comme miniature. Introduction à la physique quantique », p. 72 C. ALUNNI : « Pensée des sciences », p. 32 N. PUIG-VERGES : « La notion d’esprit : de l’Empirisme logique au Neurocognitivisme », p. 69 J-H. PAUL : « Rationalité et « non-objectivité » », p. 60 Pratiques et philosophies contemporaines de la politique D. BENSAÏD : « Utopie et messianisme », p. 35 S. DOUAILLER : « Espaces et publics de la philosophie : Afrique et philosophie », p. 50 R. SCHÉRER : « Philosophie, politique et criminalité », p. 72 Théories esthétiques et pensées des arts B. CANY : « Lyotard, un philosophe artiste ? », p. 41 A. BIRNBAUM : « La critique à l’œuvre », p. 37 Littérature et philosophie M. ZOUZI-CHEBBI : « Philosophie des poètes, poésie des philosophes », p. 77 M. CHAUVIN : « La philosophie de quelques non philosophes (II) », p. 42 N. GRANGÉ : « Les passions à l’Âge classique : psychologie, morale, politique », p. 55 FORMATION AUX OUTILS MÉTHODOLOGIQUES DE LA RECHERCHE Initiation à la méthodologie de la recherche M. CUILLERAI : « Méthodologie », p. 43 E. LECERF : « Simone Weil, critique de Marx », p. 56 Introduction aux technologies de la recherche Y. ROBVEILLE : « Atelier de réalisation vidéo.», p. 71 BURKHALTER : « Site Internet Deleuze », p. 40 STAGE OU PROJET Coordination : M. CUILLERAI, p. 80 23 MASTER 2 Plans de formation Rappel du cursus de deuxième année Le cursus de la deuxième année du Master requiert l’obtention de : - 6 ECTS d’enseignements fondamentaux de tronc commun - 12 ECTS d’enseignements spécifiques proposés par des parcours spécialisés - 12 ECTS de formation méthodologique à la recherche - 6 ECTS validant un stage ou un projet, ou l’assistance et la participation à des journées d’études ou séminaires proposés par les équipes de recherches du laboratoire LLCP ou par l’école doctorale « Pratiques et théories du sens » - 24 ECTS validant la rédaction et la soutenance d’un mémoire de master 25 PLAN DE FORMATION Semestre 3 ENSEIGNEMENTS FONDAMENTAUX DE TRONC COMMUN Logiques de la philosophie S. DOUAILLER : « Aristote et l’art poétique », p. 49 A. BIRNBAUM : « Être et Temps », p. 36 Anthropologie philosophique des arts, des techniques, des institutions J. POULAIN : « Logique et anthropologie pragmatiques de la communication II », p. 60 ENSEIGNEMENTS DU PARCOURS : « PHILOSOPHIE CONTEMPORAINE » Déplacements contemporains de la philosophie A. BADIOU : « Pour aujourd’hui : Platon ! », p. 32 A. BROSSAT, M. KULLASHI : « L’aveu de Foucault », p. 37 Philosophie et psychanalyse J.-P. MARCOS : « Aspects du deuil et figures de la mélancolie », p. 58 P.W. PRADO : « La philosophie comme thérapie (III). Le soi, l’autre et le sexuel. », p. 64 ENSEIGNEMENTS DU PARCOURS : « THÉORIES DES SCIENCES ET PHILOSOPHIE DE LA CONNAISSANCE » Pragmatique de la science et théories des vérités J. POULAIN : « Logique et anthropologie pragmatiques de la communication II », p. 60 Épistémologie comparée C. ALUNNI : « Pensée des sciences », p. 32 N. PUIG-VERGÈS : « Conception de l’humain, apport des neurosciences et génomique », p. 68 ENSEIGNEMENTS DU PARCOURS : « PHILOSOPHIE POLITIQUE » Sujets politiques et théories de l’action G. NAVET : « Le droit chez G.B. Vico », p. 59 Violence, domination et théories du conflit N. GRANGÉ : « Théories de la guerre juste et justice d’après-guerre », p. 54 A. BROSSAT, Muhamedin KULLASHI : « Médicalisation de la société, médicalisation de la vie », p. 37 ENSEIGNEMENTS DU PARCOURS : « PHILOSOPHIE, ESTHÉTIQUE, LITTÉRATURE, PENSÉE DES ARTS » Formes et figures du sensible A. SOULEZ : « Objet scientifique, objet esthétique », p. 73 Arts, technologies, nouveaux médias J.-L. DÉOTTE : « Les théories du cinéma », p. 44 D. BENSAÏD : « Le spectacle, stade suprême du fétichisme marchand. », p. 35 Écritures, fictions et diversité des cultures M. FASHAHI : « La philosophie critique de l’Histoire », p. 52 F. TRIKI : « Raison et raisonnabilité dans la philosophie 26 arabe », p. 74 FORMATION AUX OUTILS MÉTHODOLOGIQUES DE LA RECHERCHE Initiation à la recherche E. LECERF : « La philosophie dans ses enchaînements : de l’image bergsonienne au cinéma de Deleuze », p. 56 Exercices philosophiques en langue étrangère A. BIRNBAUM : « Etre et Temps », p. 36 M. ZOUZI CHEBBI : « Arabe pour philosophes », p. 78 Lecture/écriture philosophique S. DOUAILLER : « Cartes postales et lettres volées : la philosophie épistolaire », p. 48 Introduction aux technologies de la recherche M. BURKHALTER : « Archive Gilles Deleuze », p. 40 Y. ROBVEILLE : « Villes, regards personnels.», p. 71 STAGE OU PROJET M. CUILLERAI, p. 80 27 PLAN DE FORMATION Semestre 4 ENSEIGNEMENTS FONDAMENTAUX DE TRONC COMMUN Logiques de la philosophie P. LORAUX : « Le « réel » dans la pensée grecque », p. 57 e G. NAVET : « Socrate et ses autres au XIX siècle », p. 59 P. W. PRADO : « Confessions (II). L’écriture de l’autre. », p. 66 Anthropologie philosophique des arts, des techniques, des institutions A. BROSSAT, M. KULLASHI : « L’aveu de Foucault », p. 39 J. POULAIN : « Anthropologie philosophique de la communication, de l’art et du dialogue transculturel », p. 62 ENSEIGNEMENTS DU PARCOURS : « PHILOSOPHIE CONTEMPORAINE » Archéologie du présent et critique de la culture A. BADIOU : « Pour aujourd’hui : Platon ! », p. 32 Sujet, langage et rationalité J.-P. MARCOS : « Différencier les sexes : la question du féminin », p. 58 F. RAMBEAU : « Éloge du paradoxe », p. 70 ENSEIGNEMENTS DU PARCOURS : « THÉORIES DES SCIENCES ET PHILOSOPHIE DE LA CONNAISSANCE » Performativité scientifique et théorie philosophique de la connaissance C. ALUNNI : « Pensée des sciences », p. 32 Histoire des sciences et des techniques et créativité conceptuelle N. PUIG-VERGÈS : « LA NOTION d’ESPRIT : de l’Empirisme logique au Neurocognitivisme », p. 69 A. de SAINT OURS : « Le monde comme miniature. Introduction à la physique quantique », p. 72 ENSEIGNEMENTS DU PARCOURS : « PHILOSOPHIE POLITIQUE » Philosophies et politiques du vivant Ecriture, politique, émancipation A. BROSSAT, M. KULLASHI : « Médicalisation de la société, médicalisation de la vie », p. 37 E. LECERF : « Simone Weil, critique de Marx », p. 56 D. BENSAÏD : « Le spectacle, stade suprême du fétichisme marchand. », p. 35 S. DOUAILLER : « Histoire et violence chez MerleauPonty », p. 51 ENSEIGNEMENTS DU PARCOURS : « PHILOSOPHIE, ESTHÉTIQUE, LITTÉRATURE, PENSÉE DES ARTS » Arts et enjeux esthétiques contemporains J.-L. DÉOTTE : « Les théories du cinéma », p. 44 A. BIRNBAUM : « La critique à l’œuvre », p. 37 29 Écritures, peuples, littératures S. DOUAILLER : « Espaces et publics de la philosophie : Afrique et philosophie », p. 50 M. FASHAHI : « Histoire, la Raison ou le Hasard ? », p. 53 FORMATION AUX OUTILS MÉTHODOLOGIQUES DE LA RECHERCHE Initiation à la recherche Méthodologie du mémoire de recherche M. CUILLERAI : « Méthodologie », p. 43 Exercices philosophiques en langue étrangère M. ZOUZI CHEBBI : « Arabe pour philosophes », p. 78 STAGE OU PROJET Coordination : M. CUILLERAI, p. 80 30 DESCRIPTIF DES ENSEIGNEMENTS 31 ___________________________________________________________________ Charles ALUNNI Pensée des sciences Mercredi 20h - 22h 1er et 2nd semestres – Master 1, 2 6 ECTS Laboratoire disciplinaire « Pensée des Sciences ». Tradition-TraductionTransmission. La traduction « SHS-Sciences dures » dans tous ses états. Site web : http://www.ens.fr/pense-science/ Ce Laboratoire disciplinaire entend soumettre les questions vives propres à telle discipline à l'épreuve des autres, sans complaisances ni concessions. Il s'agit de traquer les questionnements philosophiques où ils peuvent se former au cœur des sciences ellesmêmes : sur leur front. Principaux axes traités : 1) L’écriture physico-mathématique ; 2) Théorie généralisée de la traduction ; 3) Enjeux philosophique de la théorie mathématique des Catégories ; 4) La pensée du diagramme (Peirce, Heisenberg, Feynman, Penrose, Grothendieck) ; 5) Philosophies relativistes post-einsteiniennes ; 6) L’héritage philosophique de Gilles Châtelet ; 6) La musique face aux « sciences dures ». Ce séminaire annuel a lieu à l’ENS, 45 rue d’Ulm, 75005, Paris, Salle Cavaillès. ___________________________________________________________________ Alain BADIOU Pour aujourd’hui : Platon ! Mercredi 20h - 22h Séminaire annuel – Master 1, 2 6 ECTS J’ai proposé ces trois dernières années une doctrine du temps présent, défini comme désorientation dans la pensée. Soit ce qui dévalue l’existence, en ne la rapportant qu’à des maximes d’intérêt dont la conséquence est la ruine de l’Idée. Il a donc fallu aussi bien revenir, à partir des catégories mises en jeu dans Logiques des mondes, sur la distinction de l’être et de l’existence, comme sur l’émergence événementielle des vérités, leur labeur subjectif et leur éternité singulière. J’ai également avancé les prémisses d’une morale provisoire pour temps désorienté. Rappelons trois principes de cette « morale » : 1. Gouverne-toi, non selon ce qui existe, mais selon ce qui in-existe. 2. Tire les conséquences de cette existence dont, en l’affirmant, tu as orienté ta pensée. 3. Tiens un point-de-vérité sans considérer un seul instant l’opinion dominante, mais au contraire en tant qu’il y fait exception. 32 Je voudrais cette année déployer les références philosophiques sous-jacentes à ce que ce nouveau régime d’affirmation et d’orientation nous impose de penser, pour ne céder ni à la fatuité démocratico-militaire de l’Occident, ni aux variantes du nihilisme, terroristes ou consuméristes lesquelles sont finalement identiques, ne réalisant qu’une butée subjective sur le cadavre des Dieux. Notre guide sera Platon. C’est de lui en effet que nous avons prioritairement besoin aujourd’hui, pour une raison précise : il a donné l’envoi à la conviction que nous gouverner dans le monde suppose que quelque accès à l’absolu nous soit ouvert, non parce qu’un Dieu vérace nous surplombe (Descartes), ni parce que nous sommes nous-mêmes les agents du devenir-sujet de cet Absolu (Hegel comme Heidegger), mais parce que le sensible qui nous tisse participe, au-delà de la corporéité individuelle et de la rhétorique collective, de la construction des vérités éternelles. Ce motif de la participation, dont on sait qu’il fait énigme, nous le reprendrons de telle sorte qu’il nous permette d’aller au-delà des contraintes de ce que j’ai nommé le « matérialisme démocratique ». Soit l’affirmation qu’il n’existe que des individus et des communautés, avec, entre elles, la négociation de quelques contrats, dont tout ce que nos modernes chiens de garde prétendent nous faire espérer est qu’ils puissent être équitables. Cette « équité » n’offre en réalité au philosophe que l’intérêt de constater qu’elle ne se réalise que comme intolérable injustice. Aussi bien faut-il soutenir qu’outre les corps et les langages, il y a des vérités éternelles, et que corps et langages peuvent participer dans le temps à l’élaboration combattante de cette éternité. Ce que Platon n’a cessé de tenter de faire entendre aux sourds, raison pour laquelle nous nous tournerons vers lui. Il y aura une séance par mois à partir d’Octobre, le mercredi à 20 heures, à l’Ecole Normale Supérieure, 29 rue d’Ulm, salle Jules Ferry. Les dates proposées à ce jour sont les suivantes : 24 octobre, 28 novembre, 5 décembre, 16 janvier, 20 février, 19 mars, 9 avril, 14 mai, 11 juin. ___________________________________________________________________ Jens BADURA Philosophie de l'interculturalité 1er semestre – Master 1 6 ECTS ‘Interculturalité’ est une notion à la fois populaire dans le discours en sciences humaines et philosophiquement vague. Sur la base des textes emblématiques du discours sur l’interculturalité dans les sciences humaines, des cultural et des postcolonial studies ainsi que par une réflexion par rapport au concept de la culture, de la différence et de l’autre dans ces approches on va explorer l’impact philosophique des concepts de l’interculturalité les plus populaires. Ce module est obligatoire pour les étudiants en Master binational et ouvert pour tous les étudiants en Master. Bibliographie : Bhabha, Homi K.: The location of culture. London/New York: Routledge, 1994 Deleuze, Gilles/Guattari, Félix : Mille Plateaux. Editions de Minuit 1980. 33 Derrida, Jacques : La différance. Dans : Marges de la philosophie. Paris : Editions de Minuit 1972, p. 1-29. Glissant, Edouard: Traité du tout-monde. Paris: Gallimard Gruzinski, Serge: La pensée métisse. Paris: Fayard, 1999 Hall, Stuart: The question of cultural identity. Dans: Hall et al. (ed.): Modernity and it’s futures, Milton Keynes: Polity Press 1992, p. 273-316. Herder, Johann Gottfried von: Idées sur la philosophie de l'histoire de l'humanité. Paris: Presses pocket, 1991 Lévi-Strauss, Claude: Race et historie. Dans: Anthropologie structurale 2. Paris: Plon 1973. Lyotard, Jean-François : Le différend. Editions de Minuit 1983. Rousseau, Jean-Jacques : Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes. Taylor, Charles: Multiculturalisme. Flammarion, 1997. Welsch, Wolfgang: Transculturality - the Puzzling Form of Cultures Today. Dans: Spaces of Culture: City, Nation, World , ed. by Mike Featherstone and Scott Lash, London: Sage 1999, 194-213. ___________________________________________________________________ Jens BADURA Atelier Méthodologie Cours intensif Intersemestre de février – Master 1 6 ECTS Cet atelier a comme objectif d’exercer une attention philosophique au présent. Il s’agit à la fois d’une introduction à différentes stratégies méthodologiques en philosophie, notamment la sémiologie et l’analyse de discours, et d’une étude de philosopher par rapport à des phénomènes concrets. Par conséquent les étudiants sont invités à préparer une présentation qui aura lieu dans le cadre du séminaire, une discussion préparatoire aura lieu en mois de novembre. Inscrivez-vous sous [email protected] jusqu’au 30 octobre (places limitées). Ce module est obligatoire pour les étudiants en Master binational mais ouvert (selon la disponibilité de places) pour tous les étudiants en Master; la présence y est nécessaire. Bibliographie : Barthes, Roland : Mythologies, Paris : Editions du Seuil 1957. Foucault, Michel : L’ordre du discours, Paris : Gallimard 1971. 34 ___________________________________________________________________ Daniel BENSAÏD Le spectacle, stade suprême du fétichisme marchand Jeudi 12 h –15 h 1er semestre – Master 1 6 ECTS A l’occasion du quarantième anniversaire de la publication de La société du spectacle, nous examinerons les rapports entre aliénation, fétichisme, réification, et leur évolution jusqu’à l’émergence du concept de spectacle chez Debord. Bibliographie : Alfonso Iacono : Le fétichisme, histoire d’un concept (PUF) Marx : Manuscrits de 1844 (Folio) Marx : Le Capital (Editions sociales) Guy Debord : La société du spectacle (in Œuvres, Quarto Gallimard) G. Lukacs : Histoire et conscience de classe (Minuit) Jean Marie Vincent : Fétichisme et société (Anthropos) Antoine Artous : Le fétichisme chez Marx (Syllepse) ___________________________________________________________________ Daniel BENSAÏD Utopie et messianisme Jeudi 12 h –15 h 2nd semestre – Master 1 6 ECTS Par delà la confusion qui règne parfois dans l’usage de ces deux notions, nous nous efforcerons d’établir qu’elles relèvent de deux conceptions distinctes, voire opposées, de la temporalité, de l’histoire, de la politique, et de leurs rapports réciproques. Bibliographie Marx/Engels : Manifeste du Parti communiste Engels : Socialisme utopique et socialisme scientifique Ernst Bloch : L’Esprit de l’Utopie (Gallimard) Ernst Bloch : Le Principe espérance (Gallimard) Walter Benjamin : Paris, capitale du XIXè siècle (Cerf) Michaël Löwy : Utopie et Rédemption (Puf) Pierre Bouretz : Témoins du futur (Gallimard) Pierre Birnbaum : Géographie de l’espoir (Gallimard) Gershom Scholem : Le messianisme juif (Calmann-Lévy) 35 ___________________________________________________________________ Antonia BIRNBAUM Être et Temps Mardi 9h – 12h 1er semestre – Master 1, 2 (L3 et master) 6 ECTS Ce cours poursuit une interrogation, mais peut tout à fait être fréquenté sans avoir été suivi l’année précédente. Il est recommandé à tous d’avoir lu l’introduction. Sein und Zeit (Être et Temps) publié en 1926 procède à un déplacement du questionnement philosophique ; Heidegger s’y emploie d’abord à élargir le champ de la philosophie. La première conséquence en est une transformation de la notion même de pensée : ce qui est déterminé comme second relativement au caractère primordial d’un sujet fermé sur sa conscience - à savoir l’être avec les autres, l’être au monde, la Stimmung (atmosphère ou disposition) - est restitué dans sa dignité. Ce qui est préphilosophique change de statut : au lieu d’être posé comme ce qui doit être repris dans l’objectivation de la raison, les conduites et les modes d’être les plus divers sont considérés comme étant habités ou travaillés par la pensée, sous la forme d’une inquiétude, d’un souci. Deuxième conséquence : par-delà la destitution du sujet moderne, cet infléchissement vers le souci esquisse une ellipse problématique plus ample, laquelle entend renouer avec une question de la philosophie antique, celle de l’être. Pour Heidegger, dire que nous ne sommes pas déterminés comme des êtres de conscience ne revient pas à lui substituer une autre détermination. Étant « toujours déjà » là, présents sous tel ou tel mode, nous ne sommes pourtant fixés en aucun, ou, pour le dire dans le lexique heideggérien, nous sommes irréductiblement des êtres pour qui le sens de notre propre être ne cesse de faire question. Si c’est en tant qu’ouverture au monde que se donne notre « être-là », notre Dasein, selon l’expression allemande, si c’est seulement dans la dimension non fixée de cet être intranquille que l’être peut s’expliciter, alors l’être dans sa totalité ne peut s’avérer pleinement que comme expérience du temps, comme passage. En esquissant une répétition du questionnement de l’être qui, depuis sa naissance antique, se trouve recouvert par les clôtures de l’étant, y compris celle de la clôture sur soi du sujet, Heidegger entend faire droit à la temporalité qui hante la philosophie comme son oubli inaugural, oubli auquel il donne le nom de métaphysique. Le travail de ce cours vise à introduire à la conjonction problématique d’être et de temps dans cette oeuvre. Bibliographie : Martin Heidegger, Sein und Zeit, Niemeyer Verlag Tübingen, 1986 (traduction d’Emmanuel Martineau, disponible sur internet) 36 ___________________________________________________________________ Antonia BIRNBAUM La critique à l’œuvre 2nd semestre – Master 2 6 ECTS Il y a une tendance actuelle à identifier l’œuvre d’art, voire l’art lui-même, avec la création. Ce cours se propose de revisiter une des conceptions de l’art et de l’œuvre à l’opposé de cette tendance. Cette conception s’appuie au contraire sur la notion de critique, de réflexivité et de forme : le romantisme allemand. Que signifie le terme « critique » dans le vocabulaire de cette esthétique qui l’a repris d’abord à Kant, puis à l’idéalisme allemand ? En quoi cette critique diffère-t-elle de toute conception didactique ou idéologique du travail artistique ? Pour Friedrich Schlegel, la critique appartient de manière immanente à l’œuvre, elle oblige à penser l’œuvre comme rapport et comme déploiement infini de l’idée, ramassés en un nœud d’articulations sensibles. L’élucidation de cette conception permet de questionner l’usage hyperbolique de la notion de création, alors même que l’art du siècle dernier s’est insurgé contre son prométhéisme par le désœuvrement, la soustraction, la destruction, l’éphémère. Les textes lus seront ceux de Friedrich Schlegel « Discours sur la poésie » ainsi qu’une sélection de fragments disponibles en français dans le recueil de Jean-Luc Nancy et Philippe Lacoue-Labarthe, L’Absolu littéraire. ___________________________________________________________________ Alain BROSSAT Muhamedin KULLASHI Médicalisation de la société, médicalisation de la vie Semestre 1– Master 2 (ouvert au doctorat) 6 ECTS La médicalisation de la société constitue, selon Foucault, l'une des dimensions de l'expansion, dans les sociétés occidentales, du paradigme biopolitique. Evoquant un phénomène de "médicalisation indéfinie", l'auteur de La Volonté de savoir montre comment la médecine s'extrait au XX° siècle hors de son cha mp d'exercice traditionnel (consistant à intervenir à la demande du malade pour identifier et traiter la maladie, soulager la douleur...) pour s'imposer comme une pratique sociale à facettes multiples, appelée à faire valoir son point de vue et développer ses prises dans les domaines de vie et selon les procédures les 37 plus variés. Désormais, remarque Foucault, la médecine "s'impose à l'individu, malade ou non, comme un acte d'autorité". Elle intervient lors de l'embauche dans un entreprise et assure le suivi sanitaire des personnels dans ce cadre, elle a partie liée avec la Justice (expertise psychiatrique), elle a son mot à dire quant au comportement sexuel des individus, mais elle est aussi partie prenante de la prise en charge par l'autorité de la qualité de vie dans les espaces urbains, de l'assainissement de l'eau, du contrôle des niveaux de pollution, etc. Aux origines de ce processus global, l'hôpital est établi dans la position d'un "appareil de médicalisation collective". Mais les évolutions contemporaines vont dans le sens d'une diversification incessante des mécanismes d'administration médicale et sanitaire de la vie en général et non plus simplement de la société humaine. Ainsi tend à se vérifier le diagnostic (le terme est ici approprié) établi par Foucault dès 1976 : "Dans la situation actuelle, ce qui est diabolique, c'est que, lorsque nous voulons avoir recours à un domaine que l'on croit extérieur à la médecine, nous nous apercevons qu'il a été médicalisé. Et quand on veut objecter à la médecine ses faiblesses, ses inconvénients et ses effets nocifs, cela se fait au nom d'un savoir médical plus complet, plus raffiné et plus diffus". - C’est en montrant comment certains dispositifs cherchent à fixer les individus autour de nouvelles normes qui n’ont plus pour principe l’exclusion mais l’amélioration et la rééducation des individus, dans le but de les guérir ou de les protéger, que Foucault a su repérer plusieurs transformations majeures dans les pratiques de gouvernement des sociétés modernes. En effet, c’est en qualifiant ou en disqualifiant certains comportements, rappelle Foucault, que le « pouvoir médical » constitue des espaces d’interdits mais aussi des zones de liberté surveillées préventivement. Les analyses de Foucault concernant la mise en question du processus de médicalisation, comme celle concernant le nouveau quadrillage territorial, la libre circulation des biens et des choses ou encore l’hygiène, ont été largement utilisées dans le cadre d’analyses sociologiques visant à décrire les conséquences de l’instauration de l’« État providence ». Ces réflexions ont été l’occasion de mieux comprendre pourquoi, dans quelles conditions, mais surtout à quel prix (celui par exemple de la multiplication des interventions médicales et biologiques sur les êtres humains), la recherche effrénée de la santé des individus comme des populations, la recherche du mieux être et du plus être des apparences corporelles, du confort sexuel, comme de ce qui concerne les performances sportives et scolaires, sont devenues aujourd’hui incontournables dans les sociétés modernes. - La nouvelle médecine « prescriptive » de zone de conduite n’use pas de persuasion violente mais des sollicitations de conduite qui sont jugés mieux appropriées par les dispositifs de santé comme par ses agents principaux. Il s’agit par exemple, pour certaines campagnes de prévention, en particulier concernant l’alcoolisme ou le tabagisme, de recréer des situations où l’individu arrive à résister aux influences négatives et quotidiennes qui le poussent soit à fumer, soit à boire. Ces campagnes fonctionnement à partir de l’implication des individus et sur le fait de les faire se sentir concernés par les propos de la campagne. - Par exemple et pour les plus célèbres : Castel, R. (1973) L’ordre psychiatrique. L’âge d’or de l’aliénisme, Paris, Maspero. Donzelot, J. (1977) Police des familles, Paris, Minuit. Meyer, P. (1977) L’enfant et la raison d’Etat, Paris, Seuil. Lascoumes, P. (1977) Prévention et contrôle social : les contradictions du travail social, Paris, Masson. Ewald, Fr. (1986) L’état providence, Paris, Grasset. Procacci, G. (1993) Gouverner la misère. La question sociale en France, 1789-1848, Paris, Seuil. Le séminaire est organisé en commun avec l'équipe de recherche IRIS (CNRS/INSERM/EHESS/Paris 13). Il est animé par une équipe composée de Jean-François Bert, Alain Brossat, Mathilde Girard, Sylvia Klingberg, Muhamedin Kullashi, Maria Muhle, Stéphane Nadaud. 38 Deux journées d'études doctorales seront organisées dans ce cadre, l'une en décembre 2007, l'autre en mai 2008. ___________________________________________________________________ Alain BROSSAT Muhamedin KULLASHI L’aveu de Foucault Jeudi 14h – 17h (Séminaire mensuel à la MSH Paris-nord) 1er et 2nd semestres – Master 2 6 ECTS Depuis le Moyen Age, les sociétés occidentales, selon Foucault, ont placé l’aveu parmi les rituels majeurs dont on attend la production de la vérité. La réglementation du sacrement de pénitence, le développement de techniques de confessions, des méthodes d’interrogations et d’enquête tout cela a contribué à donner à l’aveu un rôle central dans l’ordre des pouvoirs civiles et religieux. L’aveu de la vérité, comme matrice générale qui régit la production du discours vrai sur le sexe, est l’exemple qui doit vérifier la thèse de Foucault que la vérité n’est pas libre par nature mais que sa production est tout entière traversée des rapports de pouvoirs. A travers l’analyse des textes de Foucault et de certains problèmes de la société d’aujourd’hui, il s’agit de repérer les procédés par lesquels cette volonté de savoir relative au sexe, qui caractérise l’Occident moderne, a fait fonctionner les rituels de l’aveu dans les schémas de la régularité scientifique (dans la démographie, la biologie, la médecine, la psychiatrie, la psychologie, la morale, la pédagogie, la critique politique). Restituer une analytique du pouvoir dans le jeu concret et historique de ses procédés, la manière dont pouvoir et désir s’articulent et la constitution d’un savoir sur le sujet ou sur « ce qui le fait échapper à lui-même ». Il s’agit d’essayer de suivre les déplacements et transformations de cette forme de savoir–pouvoir qu’est l’aveu dans les interrogatoires, consultations, récits autobiographiques et lettres d’aujourd’hui. Les séances auront lieu : lundi 22 octobre, 5 novembre, 26 novembre, 7 janvier, 4 février, 3 mars, 7 avril, 5 mai et 2 juin. Intervenants : Alain Brossat, Muhamedin Kullashi, Martin Megevand, Florence Hartmann, Georges-Marie Chenu, Frédéric Gros, Jean-Pierre Marcos, Véronique Nahoum-Grappe etc. Bibliographie : Michel Foucault, Histoire de la sexualité, I, La volonté de savoir, Gallimard, Paris, 1976. Michel Foucault, Les Anormaux, Gallimard -Seuil, Paris, 1977. Tertullien, Traité de la Pénitence, Picard et fils, Paris, 1906. Denis Diderot, Les bijoux indiscrets, in Œuvres, Gallimard, Paris, 1974. La Religieuse, in Œuvres, Gallimard, Paris, 1974. Jean-Jacques Rousseau, Les confessions, Le livre de poche, Paris, 1972. Jean Delumeau, L’aveu et le pardon. La difficulté de la confession. XIIIe-XVIIIe siècle, Fayard, Paris, 1990. Arthur London, L’aveu, dans l’engrenage du procès de Prague, Le livre de poche, 1970. André Malraux, Antimémoires, Gallimard, Paris, 1967. Jean-Paul Sartre, Les Mots, Gallimard, Paris, 1964. Alois Hahn, Contribution à la sociologie de la confession et autres formes institutionnalisées d'aveu: autothématisation et processus de civilisation, Actes de la recherche en sciences sociales, n°62-63, 1986. 39 Claude Pennetier, Bernard Pudal : For intérieur et remise de soi. L'autobiographie communiste d'institution, in Le for intérieur, collectif, PUF, 1995. d’Henri Alleg La Question, Minuit, Paris, 1958. ___________________________________________________________________ Marielle BURKHALTER Archives de Gilles Deleuze 1er et 2nd semestres – Master 1 6 ECTS La voix de Gilles Deleuze en ligne : http://www.univ-paris8.fr/deleuze/ Il s’agit de rendre consultable sur Internet le fonds documentaire constitué par les C.D. numérisés en 1999 par la B.N.F, des cours de Gilles Deleuze sur le cinéma (1981/1985), alors qu'il écrivait L'image-mouvement et L'image-temps, publiés en 1983 et 1985. Son originalité par rapport aux sites existants tient à la possibilité de mettre en ligne la parole même de Gilles Deleuze et sa manière singulière de faire cours. Chaque cours d'une durée moyenne de 150 minutes, est une formidable le on de philosophie, accessible ˆ tous, car Gilles Deleuze insistait beaucoup sur l'importance d'une écoute intuitive et d'une réflexion ouverte aux non-philosophes. Elles forment un panorama impressionnant de la richesse et de la densité de la pensée de l'un des plus grands philosophes du XXe siècle. Le site qui existe depuis 2005 met en ligne actuellement environ 70 cours. Les étudiants seront invités afin de valider leur stage à transcrire, corriger et structurer un cours entier. ___________________________________________________________________ Bruno CANY Quel avenir pour la métaphysique ? 1er semestre – Master 1 6 ECTS Heidegger, Adorno et les philosophes français des années 70 40 ___________________________________________________________________ Bruno CANY Lyotard, un philosophe artiste ? 2nd semestre – Master 1 6 ECTS Du "Différend" à "Que peindre ?" : quelle poétique pour la pensée du différend ? ___________________________________________________________________ Marielle CHAUVIN La philosophie de quelques non philosophes (I) Lundi de 12h –15h 1er semestre – Master 1 6 ECTS Dans la République de Platon, la littérature est à la fois expérience et divertissement qui écarte l’homme des problèmes fondamentaux. Ainsi, les philosophes, du moins s’ils prétendent faire vraiment de la philosophie, doivent d’abord se soucier de la pertinence et de la cohérence de leurs propos compatibles avec l’énoncé d’une vérité maîtrisée. Ainsi, Nietzsche a-t-il pu apparaître, du moins aux yeux de ses contemporains, comme un mauvais philosophe, dans la mesure où sa pensée ne se laissait pas appréhender immédiatement dans une rassurante rationalité et prenait toute son ampleur dans sa poéticité. Outre ce « cas limite », on peut se demander si les textes philosophiques sont vraiment indépendants de la trame narrative et fictionnelle qui les anime. Dans ces conditions, il devient possible de prendre au sérieux l’hypothèse selon laquelle il y aurait quelque chose de philosophiquement intéressant dans les textes littéraires et cela paraît sans doute évident lorsqu’il s’agit de Jorge Luis Borgès, Paul Valéry, Robert Musil ou Thomas Bernhard. Il s’agira donc moins ici de définir les contours d’un cadre philosophique de la littérature (dans un domaine qui est d’ailleurs en constant remaniement) que de chercher à montrer les mécanismes qui assurent la mise en fonctionnement de la fiction en tant que voie d’accès possible à l’intelligibilité. Indications bibliographiques BORGES Jorge Luis, Fictions BOUVERESSE Jacques, Robert Musil, l’homme probable, le hasard, la moyenne et l’escargot de l’histoire GARGANI Aldo G., La phrase infinie de Thomas Bernhard GOMBROWICZ Witold, Cours de philosophie en six heures un quart KUNDERA Milan, L’art du roman VALERY Paul, Cahiers 1894-1914 41 ___________________________________________________________________ Marielle CHAUVIN La philosophie de quelques non philosophes (II) Lundi de 12h –15h 2nd semestre – Master 1 6 ECTS Il y a comme une matière commune à l’éthique et à la littérature : elles semblent parfois parler de la même chose, décrire une même réalité morale. Mais rien n’est moins évident à saisir. Cette difficulté n’est pas sans rappeler la vision éthique propre à Wittgenstein, une éthique de`l’implicite, une éthique sur laquelle il vaut souvent mieux se taire. En effet, il y a dans le roman, une philosophie qui tend à exprimer une vision globale de l’expérience humaine, quelque chose qui tend à une totalité limitée. Nous somme là encore en pleine réflexion wittgensteinienne puisque celui-ci écrit : « L’œuvre d’art, c’est l’objet vu sub specie aeternitatis, et la vie bonne, c’est le monde vu sub specie aeternitatis. C’est la connexion entre l’art et l’éthique. » Ainsi, c’est à travers les œuvres de deux écrivains, par ailleurs élèves de Wittgenstein, William H.Gass et Iris Murdoch, que nous essaierons de comprendre comment la littérature nous propose une forme d’attention à la vie humaine ordinaire et dessine, dans la gestualité qui lui est propre, une forme à notre vie. Indications bibliographiques : GASS William H., Le tunnel MURDOCH Iris, L’attention romanesque : écrit sur la philosophie et la littérature ___________________________________________________________________ Marie CUILLERAI Métaphysique de l’échange, la perspective Bataille Jeudi de 9 h –12 h 1er semestre – Master 1 6 ECTS Si tant est que l’économie politique s’est d’emblée donnée comme cette science qui cherche à concilier le bonheur de l’individu et la prospérité de l’Etat, la violence n’y intervient que sous la forme de l’origine, du dysfonctionnement ou de la crise. Pour Georges Bataille, ces ambitions ont courte vue. La violence sociale doit être comprise dans son fondement économique comme relevant d’une autre logique, cosmique et ontologique. Loin de pouvoir être domptée par les échanges dans le capitalisme moderne, la violence selon Bataille y trouve un moyen d’expression contourné, craintif et mystificateur. Ce cours est une invitation à chercher chez un auteur éloigné d’une reconnaissance disciplinaire qui en ferait un philosophe penseur de l’économie, ce qu’il peut y avoir de fécond dans une écriture et une manière de philosopher en dehors des sentiers battus. 42 Le cours sera validé par trois travaux (fiche de lecture et/ou commentaire de textes) et par un oral de présentation d’un de ces travaux. Bibliographie : G. Bataille, « L’économie à la mesure de l’univers », « La limite de l’utile », [1946, 1939-45] Œuvres Complètes, Gallimard, tome VII. G. Bataille, La part maudite et La notion de dépense. Éditions de Minuit, 1967. G. Bataille, L’érotisme, [1951], 10/18, 1977. ___________________________________________________________________ Marie CUILLERAI Méthodologie Mardi 12h – 15h 2nd semestre – Master 1, 2 (Licence et master) 6 ECTS Lecture de M. Foucault, Le gouvernement des vivants, Cours au Collège de France 1979-80, Gallimard-Seuil, 2005. Méthodologie Licence - Atelier de préparation aux épreuves de M1 et M2. Programme de travail et critère d’évaluation : - Un exposé oral d’environ 20 minutes pour les M1 et M2 (plan détaillé et bibliographie). - Deux synthèses de textes analysés en cours (écrit). - Un commentaire de texte (écrit). ___________________________________________________________________ Marie CUILLERAI Logiques expressives de l’économique Jeudi de 9 h –12 h 2nd semestre – Master 2 6 ECTS Ce cours prolonge le premier semestre. Le dispositif esquissé par G. Bataille dans les fragments des Limites de l’utile sera mis en perspective avec d’autres essais de subversion économique ou d’utopies monétaires ; entre autres, le texte de Pierre Klossowki, La monnaie vivante, (éd. Losfeld, et celui de Silvio Gesell, L’ordre économique naturel, 1948, malheureusement introuvable traduction de F. Swinne, éd. Marcel Rivière). À travers ces lectures, nous essaierons de dégager la fécondité d’une perspective anéconomique ou utopique pour penser l’aliénation marchande, les limites du paradigme de la rationalité 43 instrumentale et utilitariste qui président à la conception classique des fondements de l’agir économique. Le cours sera validé par trois travaux (commentaire et/ou fiche de lecture) et un oral de présentation d’un de ces travaux. ___________________________________________________________________ Jean- Louis DÉOTTE (Avec J.H. BARTHÉLÉMY de la MSH Paris Nord) La pensée du transindividuel chez Simondon mardi de 13h30 –16h30 séminaire annuel – Master 1 (en alternance avec le séminaire précédent sur Les Immatériaux) 6 ECTS Le séminaire "Simondon, ou l'Encyclopédisme génétique" a commencé en octobre 2006 et se déroulera jusqu'en juin 2009. Il a pour vocation de réunir différentes recherches autour de ou inspirées par la philosophie visionnaire de Gilbert Simondon (1924-1989), aujourd'hui découverte ou redécouverte en France mais aussi en Belgique, en Italie et tout récemment aux Etats-Unis et en Allemagne. Après une première année 2006-2007 consacrée à l'Encyclopédisme génétique de Simondon dans ses trois dimensions épistémologique, ontologique et technique, le séminaire "Simondon, ou l'Encyclopédisme génétique" consacrera l'année 2007-2008 à l'étude plus précise de la pensée du "transindividuel" chez Simondon, avec le double objectif de dégager les conditions d'une unification de la psychologie et de la sociologie à l'intérieur d'une "psycho-sociologie des profondeurs", et de penser les conditions techniques de la culture dans ses différentes dimensions (art, science, religion, travail)". Bibliographie : Barthélémy, J. H. : Penser l’individuation. Simondon et la philosophie de la nature, L’Harmattan, 2005 Penser la connaissance et la technique après Simondon, L’Harmattan, 2005 ___________________________________________________________________ Jean-Louis DÉOTTE (avec S. LIANDRAT-GUIGUES, études cinématographiques, Lille 3) Les théories du cinéma (1re année) Mardi de 16h30 – 19h30 (tous les quinze jours à la MSH Paris Nord) Séminaire annuel – Master 1, 2 (ouvert à la licence) 6 ECTS 44 I. ARGUMENT ET PROBLEMATIQUE Il faut dire les théories (et non la théorie) parce qu'il existe différentes manières de ''théoriser'' le cinéma. A. Panorama théorique - il y a les théories des cinéastes, elles-mêmes diversifiées : ceux qui mettent sur le papier leurs idées de manière plus ou moins développée (Eisenstein pour le plus et Bresson pour le moins) ; ceux chez qui la théorie est implicite (il faut la déduire de leurs réalisations) ; d'ailleurs ces théories sont-elles seulement dues à des metteurs en scène : n'y aurait-il pas des scénaristes, opérateurs, monteurs qui auraient eux aussi ''théorisé'' (explicitement ou plus sûrement implicitement) ? - il y a les théoriciens ''purs'' style Laffay ou Mitry dans des ordres d'idée très différents ; il y a parmi ces théoriciens ceux qui s'inspirent d'un mode de pensée renvoyant à un extérieur du cinéma (sémiologie, psychologie, sociologie, histoire, cognitivisme ...) - il y a les philosophes qui écrivent à propos du cinéma (Cavell, Deleuze, Nancy ... - il y a la critique esthétique interne qui théorise au moyen de l’analyse des films et les principaux concepts qui en sont issus ( cinéma expérimental ou d’avant-garde, cinéma documentaire ou du réel, neo-réalisme, Nouvelle vague, notion d’auteur, caméra-stylo, notion de transparence, cinéma pur ou cinéma impur, montage-roi,…) B. Théorie et pratique - Il faut dire les théories et les pratiques car, parlant d'Eisenstein ou de Bresson comment ne pas imaginer qu'il existe des passerelles entre leur manière de filmer et leurs idées. - Mais également il y a tous les dialogues instaurés entre des moyens d'expression (plastiques, spectaculaires, scripturaires) avec le cinéma, et dans ces dialogues on peut découvrir un degré de théorisation ; ces dialogues peuvent aller du cinéma vers (la peinture, la littérature, le théâtre, etc.) ou de la peinture, de la littérature, du théâtre, etc. vers le cinéma (de Sacha Guitry à Orson Welles ou Jacques Rivette, par exemple). C. Proximités théoriques - Il y a ceux qui, comme artiste, ''couvrent'' plusieurs champs (Eisenstein, Bergman, Cocteau, Pasolini ...) et qui ''théorisent'' nécessairement au carrefour de ces champs. - les penseurs comme Deleuze qui théorise au carrefour du cinéma, de la littérature ou de la peinture et de son champ conceptuel (fait ou non d'emprunts à d'autres : Peirce, Bergson, Nietzsche ...). D. Histoire des théories. - Rappel des influences théoriques (sémiologie, linguistique, structuralisme, narratologie, psychanalyse,… - Comment la philosophie est venue récemment au cinéma, comment on (re)découvre Kracauer (via Benjamin), comment on oublie certains (Laffay, Arnheim, Balazs), etc. Cela fait donc beaucoup de sujets potentiels (certains déjà balisés, 'autres moins). Il faudra sans doute mettre en évidence le dialogue (le conflit aussi) car c'est là que se passe quelque chose. II. BIBLIOGRAPHIE SELECTIVE A. Ouvrages généraux Les théories du cinéma aujourd’hui, CinémAction n°47, 1988 Histoires des théories du cinéma, CinémAction n°60, Corlet, 1991 Aumont Jacques et Marie Michel, Dictionnaire théorique et critique du cinéma ; Nathan, 2001 Casetti Francesco, Les théories du cinéma depuis 1945, Nathan, 1999 Ciment Michel et Zimmer Jacques, La critique de cinéma en France, Ramsay Cinéma, 1997 45 B. Théories des cinéastes Astruc Alexandre, Du stylo à la caméra….et de la caméra au stylo, L’archipel, 1992 Bresson Robert, Notes sur le cinématographe, Gallimard, 1975 Cocteau Jean, Du cinématographe, Belfond, 1973 Duras Marguerite, Les Yeux verts, éditions de l »Etoile, 1987 Epstein Jean, Ecrits sur le cinéma, 2 vol., Seghers, 1974-75 Eisenstein Serge M. , Au-delà des étoiles, Mémoires, La Non-indifférente nature, volumes de la coll. 10/18, UGE, 1974 ; 1978-85 ; 1976-78 ; Cinématisme. Peinture et cinéma, ed. Complexe, 1980, etc. Pasolini Pier Paolo, L’expérience hérétique, Payot, 1976 ; Ecrits sur le cinéma, PUL, 1987 Ruiz Raoul, Poétique du cinéma, I, Dis-Voir, 1995 ; II, Dis-Voir, 2006 Straub Jean-Marie et Huillet Danièle, « Faire un plan » Jean-Marie Straub et Danièle Huillet, Antigone, 1990 Tarkovski Andréi, Le Temps scellé, éditions de l’Etoile, 1989 C. Critique théorique Albera François, Les Formalistes russes et le cinéma. Poétique du film, Nathan, 1996 Amengual Barthelemy, Du réalisme au cinéma, coll.ref, Nathan, 1997 Aumont Jacques, L’œil interminable, Librairie Séguier, réed. 1995. Bazin André, Qu’est-ce que le cinéma ? 4 vol ., éditions du Cerf,1959- 62 ; réédition en 1vol., Cerf, 1985, 2002 Bellour Raymond, L’Entre-images. Photo, cinéma, video, I, ed. La différence, 1990; L’Entreimages. Mots, images, II, POL, 1999 Bonitzer Pascal, Le Champ aveugle, Cahiers du cinéma-Gallimard, 1982. Brenez Nicole et Lebrat Christian (dir.) Jeune, Pure, Dure.Une histoire du cinéma d’avantgarde et expérimental en France, Mazzotta et Cinémathèque française,2001 Daney Serge, Devant la recrudescence des vols de sacs à main, Aléas éditeurs, 1991 ; Déotte, J.L. : L’époque des appareils, Lignes, 2004 Ishaghpour Youssef et JL Godard, Archéologie du cinéma et mémoire du siècle, Farrago, 2000 Leutrat Jean-Louis, Vie des fantômes, ed ; de l’Etoile, 1995 ; (et Francis Jacques), L’Autre Visible, Presses de la Sorbonne Nouvelle et Méridiens Klincksieck, 1998 Liandrat-Guigues Suzanne, Esthétique du mouvement cinématographique, Klincksieck, 2005 ; Cinéma et Sculpture, L’Harmattan, 2002 Noguez Dominique, Une renaissance du cinéma. Le cinéma underground américain, Klincksieck, 1985 Schefer Jean Louis, L’Homme ordinaire du cinéma, Cahiers du cinéma-Gallimard, 1980 ; Images mobiles. Récits, visages, flocons, POL, 1999 D. Philosophie et théorie du cinéma Benjamin Walter, « L’œuvre d’art à l’ére de sa reproductibilité technique, 1936-39 », in L’Homme, le langage et la culture. De la politique à la sémiologie, trad. Maurice de Gandillac, Denoël-Gonthier, 1971 Cavell Stanley, La Projection du monde. Réflexions sur l’ontologie du cinéma, trad. C. Fournier, Belin, 1999 Château Dominique, Cinéma et philosophie, Nathan, 2003 Deleuze Gilles, L’Image-mouvement . Cinéma I; L’Image-temps, Cinéma II, éditions de Minuit, 1983 ; 1985 Laffay Albert, Logique du cinéma, Masson, 1964 Merleau-Ponty Maurice, « Le cinéma et la nouvelle psychologie », Sens et non- sens, Gallimard, 1948 Rancière Jacques, La fable cinématographique, Seuil, 2001 Zabunyan Dork, Gilles Deleuze. Voir, parler, penser au risque du cinéma, Presses de la Sorbonne Nouvelle, 2006 Zarader Jean Pierre, Philosophie et cinéma, Ellipses, 1997 46 ___________________________________________________________________ Sophie DEMICHEL Philosophies du corps humain L’identification corporelle subjective Mercredi de 9h –12h 1er semestre - Master 1 6 ECTS Une approche historique et conceptuelle du traitement philosophique du corps humain. La question de la détermination de l’individu par son corps est fondée sur ce qui, de l’individu, peut-être fondé dans l’altérité : c’est parce que le corps nous marque comme phénomène ! Être corps nous met en rapport constitutif et violent avec ce réel qui nous excède et met en jeu notre individualité. “ Je me suis demandé assez souvent si tout compte fait la philosophie jusqu’à lors n’aurait pas été uniquement une exégèse du corps et un malentendu à propos du corps ” C’est à l’aune de cette citation de Nietzsche que l’on peut interroger l’hypothèse d’une tentative d’approche philosophique du corps : comment envisager les systèmes de structure conceptuels du point de vue du corps – qui fait les conditions de la pensée ? C’est donc au cours de trois grands axes d’organisation de la position du corps par rapport au sujet philosophique que va se structurer le statut philosophique du corps, à savoir les structures de pouvoir concernant l’espace du corps humain : pouvoir des mages ou des sages ( corps nature ) pouvoir des scientifiques ( corps objet) pouvoir des politiques ( corps sujet ) Ces discours se découvrant structurant fondamentalement la position du sujet, donc de la définition de la personne humaine. Le statut philosophique du corps peut et doit se lire comme le symptôme d’une métaphysique globale qui détermine quant à elle la métastructure du sujet. Bibliographie (non-exhaustive) : Platon, Le banquet ; F.Nietszche, Le Gai Savoir ; Michel Foucault, “ Il faut défendre la société ” - Cours au Collège de France 1976 Le corps, Chantal Jacquet – PUF “ Philosopher ” Encyclopédie philosophique universelle, PUF, sous la direction de Sylvain Auroux Penser le corps, M.M Marzano Parisoli, PUF “ Questions d’éthique ” La République, Phédon, Gorgias ; Platon - “ Le corps entre mépris et idôlatrie ” Philippe Gaudin In Le corps, ouvrage collectif, ed Ellipse Histoire de la pensée médicale, ss la direction de Mirko D. Grmek, éd. Du Seuil 47 ___________________________________________________________________ Sophie DEMICHEL Lectures de Sartre Actualités de l’existentialisme Mercredi de 9h –12h 2nd semestre - Master 1 6 ECTS Au travers de l’étude des œuvres de Jean-Paul Sartre, les œuvres philosophiques, mais également, le théâtre et les « situations », une lecture de la philosophie sartrienne dans les enjeux historiques qui ont été les siens : la phénoménologie comme outil d’une redéfinition de l’identité et de la liberté humaine, la re-fondation a-naturaliste d’une subjectivité individuelle. Parce que l’œuvre philosophique de Jean-Paul Sartre reste une expérimentation radicale d’un processus de libération métaphysique. Il s’agira donc d’interroger l’actualité des théories existentialistes – et notamment sartriennes- dans les « traces » qui en sont toujours efficientes, notamment autour de quelques grandes problématiques : - La philosophie comme héroïsme : problématiques de l’engagement, la figure de l’ »intellectuel ». - Le principe de la responsabilité radicale : théories de l’acte ultime - La querelle Sartre- Camus, ou la question de l’absurde - Interrogations sur l’athéisme sartrien, ou la question de l’obsession du divin en point aveugle de l’ « humanisme » existentialiste. Repenser les conceptions sartriennes dans une dialectique du matérialisme et du sacré. Bibliographie : J-P Sartre ; Oeuvres complètes Betti Cannon, Sartre et la Psychanalse Isabelle Stal ; La philosophie de Sartre, PUF F.Jeanson, Sartre par lui-même, Seuil ; ___________________________________________________________________ Stéphane DOUAILLER Cartes postales et lettres volées : la philosophie épistolaire COURS DE METHODOLOGIE DE L’ÉCRITURE PHILOSOPHIQUE Jeudi 15h –18h 1er semestre – Master 2 6 ECTS 48 Chacun sait que la philosophie n’est pas seulement poème, dialogue, confession, traité, programme, essai, etc., mais aussi des lettres adressées à des destinataires réels ou fictifs. Ce cours introduira aux écritures et aux intentions spécifiques qui se sont essayées dans cette forme, du monde antique jusqu’à aujourd’hui, sans supposer entre elles d’unité particulière autre que celle d’un ensemble de problèmes généraux concernant ce qu’un texte écrit et soustrait dans les relations directes et indirectes qu’il s’efforce de nouer avec ses lecteurs. Conformément à l’objectif méthodologique du cours, les étudiants y sont chaque semaine invités à s’exercer à la rédaction de dissertations, commentaires ou contractions de texte, qui sont proposés en lien avec l’exploration esquissée du corpus épistolaire de la philosophie ainsi qu’avec son investigation à la lumière d’interrogations contemporaines concernant le textuel. La validation requiert d’avoir rédigé et remis avant la fin du semestre au moins 5 exercices. ___________________________________________________________________ Stéphane DOUAILLER Aristote et l’art poétique Vendredi 15 –18h 1er semestre – Master 2 6 ECTS Le texte qui nous a été transmis sous le nom de l’art poétique d’Aristote oppose à sa compréhension un triple obstacle : celui de la corruption apparente de sa lettre, celui d’une importante réception qui a fait de quelques-unes de ses propositions des guides constants mais souvent éloignés de l’intention aristotélicienne de la création poétique, celui de sa question même prélevée par Aristote dans la tension entre l’épique et le tragique aussi bien qu’entre l’éthique et le drame mimétique. On s’attachera à opposer à ces difficultés une lecture la plus attentive possible du texte en s’aidant de l’important travail de commentaire dont ce texte a bénéficié, notamment de la part de D.W. Lucas (Oxford 1968) et de R. Dupont-Roc et J. Lallot (Paris, Seuil, 1980). On cherchera à démêler la double stratégie de connaissance mise en œuvre par Aristote pour constituer l’art poétique comme tel, au regard notamment de l’art rhétorique, l’une orientée vers une définition d’essences cherchée à partir d’une division rigoureuse du problème de la mimesis selon les questions « en quoi », « quoi » et « comment », l’autre soucieuse de faire correspondre ce travail de délimitation d’un domaine d’analyses aux productions poétiques de son temps dominées par la double figure d’Homère et des tragiques. Plus avant, on confrontera cette prise de connaissance du texte avec quelques prolongements contemporains de sa conceptualité, tels que le projet de poétique généralisée développée par Paul Ricoeur (La métaphore vive, Temps et récit) ou la « mythologie blanche » de Jacques Derrida (Marges de la philosophie). Les traductions en français les plus courantes sont celles de l’édition du Seuil (avec texte grec), de l’édition Gallimard (collection TEL), de l’édition du Livre de poche. 49 ___________________________________________________________________ Stéphane DOUAILLER Espaces et publics de la philosophie : Afrique et philosophie Jeudi 15h –18h 2nd semestre – Master 1, 2 6 ECTS Dans un paragraphe assez bref de son texte « La surcivilisation et son conflit interne » (V), Jan Patočka aborde, depuis l’idée d’un déclin, ce qu’il appelle une analogie tentante entre la civilisation antique et l’actuelle civilisation « atlantique », pour conclure au caractère limité d’un tel rapprochement. Deux traits peuvent cependant en être soulignés : le trait général, d’abord, qui invite à considérer les cultures, moins au bord d’où elles émergeraient des organisations premières, singulières en même temps qu’immémoriales, de la vie sociale, qu’à celui où elles butent sur un point d’arrêt qui les empêchent de déployer comme « surcivilisation » l’universel qui est en eux ; le trait spécifique, ensuite, qui identifie à la suite de Hegel l’institution de l’esclavage comme ce point pour les sociétés antiques. Aperçu du point de vue de ce privilège théorique accordé à l’idée de surcivilisation, cet esclavage s’écarte de toute conceptualisation qui le comprendrait simplement comme survivance des vieilles pratiques du travail forcé dans la marche en avant d’un monde, aussi bien que de toutes protestations et désirs d’émancipation fondées sur des appartenances nostalgiques plutôt que sur une compréhension des modernités agissantes dans lesquelles il était pris. Il se révèle un point indépassable de pure contradiction entre un essor de civilisation, dont il participe pleinement, et son désastre, en même temps que celui par lequel un universel rechute inlassablement dans le civilisationnel, continue dans sa soumission à la loi de la conquête et de l’expansion, demeure dans l’exportation de sa catastrophe. L’idée de ce point d’arrêt dépasse le monde antique, son institution de l’esclavage, ses analogies limitées avec le présent. Aux yeux de Jan Patočka, un tel point agit sur toute situation admettant en son sein une composante irréductiblement non-universalisable. Dans le temps présent, conçu comme augmentation planétaire de la puissance et appropriation/expropriation par les autres peuples des pouvoirs du projet rationnel de science, d’une division mondiale du travail et d’une gouvernance régulée des sociétés, il retient la mondialisation de la relation instrumentale et technique aux choses et à la vie de jeter les assises universelles d’un entre-mondes sachant conjuguer le « regard dans ce qui est » et la « sollicitude ». Il maintient les peuples et les civilisations dans les temporalités de l’historicité éruptive et du conflit. L’irrationnel d’une civilisation a reçu, à diverses occasions, le nom de « Caliban ». La Tempête de Shakespeare en fit le témoin impuissant d’une différence entre les vains calculs des ambitieux et des comploteurs, et la maîtrise qu’un roi-magicien s’assure des éléments au sein d’une vision et d’un spectacle du tout. Reprenant le thème en pleine époque coloniale (Dialogues philosophiques, 1878), Ernest Renan reconnaît au contraire en lui la figure d’un peuple s’élevant à la réclamation des droits de l’homme, accédant au puissant mystère de son existence politique, tournant les pages de la vieille alliance entre le religieux et la superstition en même temps que celles des règnes idéaux du savoir pour inaugurer l’ère et l’ordre de la science, de l’éducation, d’un progrès protégé et politiquement contractualisé des arts, des sciences et des lettres. Or, rapportée à ses prédécesseurs, la Tempête d’Aimé Césaire (1969) bouscule cette opération simple de relève, oppose à ce prolongement un recommencement, introduit dans le panthéon le dieu de la négritude, enferme le colonisateur dans la lente agonie de son rêve civilisateur, annonce dans les replis 50 d’une nature ignorée et d’une langue inconnue la naissance d’une subjectivité encore innommée et le changement de camp de l’idéal. S’il y a quelque chose d’obscur dans les universalisations éruptives, expansionnistes et conflictuelles du programme de la raison, il y en a aussi dans les forces qui entrent frontalement ou dialectiquement en lutte avec elles. La pièce d’Aimé Césaire, à côté de nombreuses œuvres engagées dans un combat similaire, rend visible pour sa part le travail singulier d’invention et de partage qui, s’attachant à ouvrir une autre histoire, demeure effectivement requis pour faire venir ce que Jan Patočka appelait au même moment de ses vœux sous les traits d’un programme général et d’une action de « surcivilisation posteuropéenne » d’appropriation/expropriation. Le cours qu’on propose cette année prendra pour fil directeur la philosophie dans le prolongement direct de cette interrogation : que peut signifier en philosophie une appropriation/expropriation post-européenne ? ___________________________________________________________________ Stéphane DOUAILLER Histoire et violence chez Merleau-Ponty Vendredi 15 –18h 2nd semestre – Master 1 6 ECTS Aperçus dans leur dimension événementielle, les faits d’histoire ne tissent pour Merleau-Ponty ni un chaos de circonstances accidentelles ni un enchaînement causal nécessaire. Ils disposent des « monogrammes de l’esprit dans les choses » et à chaque fois les ressources d’un « sens inépuisable » (Résumés de cours, collège de France, 19531954, cours du lundi). Ils suscitent pour tous et pour toujours l’occasion de « s’installer d’un coup dans d’autres vies, de les confronter, de les manifester les unes aux autres, de les rendre compossibles dans un ordre de vérité, de se rendre responsable de toutes, de susciter une vie universelle » (La prose du monde, p.122). Le ressort de cette fréquentation de l’historique se présente, comme en de nombreux autres textes de Merleau Ponty, comme déploiement philosophiquement conséquent de l’expérience perceptive modelée sur le phénomène de la Gestalt. Le sens d’histoire n’advient pas aux choses par leur disposition sous quelque transcendance verticale ou immanence horizontale, mais par un décalage originaire et contemporain de leur présentation qui distingue d’emblée en eux un avant et un arrière plan. Cette circonstance, qui inscrit chaque moment d’histoire dans une singularité en même temps que dans une universalité culturelle, ne cesse de recouper les partages du connu et de l’inconnu, du donné et du nouveau, du commun et de l’inouï. Par là, il ne surgit aussi bien que dans une torsion plus ou moins violente de ce qui est. Ce cours prendra cette année pour motif cette violence, et l’attention que Merleau Ponty lui accorda dans plusieurs de ses œuvres dans le prolongement d’Humanisme et terreur. 51 ___________________________________________________________________ MOHAMAD FASHAHI La philosophie critique de l’Histoire Mardi 9h – 12h 1er semestre – Master 2 6 ECTS En 1969, Léon Tolstoï, l’un des plus grands romanciers de tous les temps, mais aussi l’un des plus éminents « penseurs de l’histoire» (comme le disait Karl Raimund Popper), écrivait dans l’épilogue de Guerre et Paix : « L’histoire étudie les manifestations de la liberté humaine dans ses rapports avec le monde extérieur, avec le temps et dans sa dépendance vis-à-vis de la causalité, c'est-à-dire qu’elle délimite la liberté selon les lois de la raison ; aussi ne peut-elle être une science qu’autant que la liberté est soumise à ces lois. » De « l’évolutionnisme historique et sociologique » d’Ibn Khaldun, Auguste Comte, Herbert Spencer à « l’Histoire Providentielle » de Saint-Augustin, Fârâbi et Bossuet, en passant par la « philosophie de l’Histoire » de Hegel et Arnold Toynbee, nous étudierons la question du sens ou du non-sens de l’histoire. Lectures et commentaires de textes par l’enseignant et les étudiant(es). Bibliographie : • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • Louis Althusser. Pour Marx, Ed. La Découverte. Raymond Aron. La philosophie critique de l’histoire, Ed. du Seuil. Benjamin. Thèses sur le concept d’histoire. Ed. PUF Bossuet. Discours sur l’histoire universelle, Ed. Flammarion. François Chatelet. La naissance de l’histoire, 10/18. Norman Cohn. Cosmos, Chaos et le monde qui vient. Ed. Allia. Auguste Comte. Cours de philosophie positive. Ed. Hatier . Fârâbi. Idées des habitants de la Cité vertueuse. Ed. Collection UNESCO. Hegel. La raison dans l’histoire. 10/18 Hegel. La philosophie de l’histoire. Ed. J. Vrin Ibn Khaldun. Discours sur l’histoire universelle. Ed. Actes Sud Karl Jaspers. Origine et sens de l’histoire. Ed. de Minuit. Levi Strauss. Race et histoire. Ed. Denoël. Lukacs. Histoire et conscience de classe. Ed. de Minuit. Herbert Marcuse. L’ontologie de Hegel et la théorie de l’historicité. Ed. Gallimard. Marx et Engels. Manifeste ; commentaires de François Chatelet. Ed G.F. (poche) K. R. Popper. Misère de l’historicisme. Ed. Agora. Saint-Augustin. La cité de Dieu. (3 volumes). Ed du Seuil. Oswlald Spengler. Déclin de l’Occident. Ed. Gallimard. Léon Tolstoï. Guerre et paix. Ed. Gallimard. Arnold Toynbee. Sur l’histoire. Ed. Payot. 52 ___________________________________________________________________ MOHAMAD FASHAHI Histoire, la Raison ou le Hasard ? Mardi 9h – 12h 2nd semestre – Master 2 6 ECTS En 1969, Léon Tolstoï, l’un des plus grands romanciers de tous les temps, mais aussi l’un des plus éminents « penseurs de l’histoire» (comme le disait Karl Raimund Popper), écrivait dans l’épilogue de Guerre et Paix : « L’histoire étudie les manifestations de la liberté humaine dans ses rapports avec le monde extérieur, avec le temps et dans sa dépendance vis-à-vis de la causalité, c'est-à-dire qu’elle délimite la liberté selon les lois de la raison ; aussi ne peut-elle être une science qu’autant que la liberté est soumise à ces lois. » De « l’évolutionnisme historique et sociologique » d’Ibn Khaldun, Auguste Comte, Herbert Spencer à « l’Histoire Providentielle » de Saint-Augustin, Fârâbi et Bossuet, en passant par la « philosophie de l’Histoire » de Hegel et Arnold Toynbee, nous étudierons la question du sens ou du non-sens de l’histoire. Lectures et commentaires de textes par l’enseignant et les étudiant(es). Bibliographie : • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • Louis Althusser. Pour Marx, Ed. La Découverte. Raymond Aron. La philosophie critique de l’histoire, Ed. du Seuil. Benjamin. Thèses sur le concept d’histoire. Ed. PUF Bossuet. Discours sur l’histoire universelle, Ed. Flammarion. François Chatelet. La naissance de l’histoire, 10/18. Norman Cohn. Cosmos, Chaos et le monde qui vient. Ed. Allia. Auguste Comte. Cours de philosophie positive. Ed. Hatier . Fârâbi. Idées des habitants de la Cité vertueuse. Ed. Collection UNESCO. Hegel. La raison dans l’histoire. 10/18 Hegel. La philosophie de l’histoire. Ed. J. Vrin Ibn Khaldun. Discours sur l’histoire universelle. Ed. Actes Sud Karl Jaspers. Origine et sens de l’histoire. Ed. de Minuit. Levi Strauss. Race et histoire. Ed. Denoël. Lukacs. Histoire et conscience de classe. Ed. de Minuit. Herbert Marcuse. L’ontologie de Hegel et la théorie de l’historicité. Ed. Gallimard. Marx et Engels. Manifeste ; commentaires de François Chatelet. Ed G.F. (poche) K. R. Popper. Misère de l’historicisme. Ed. Agora. Saint-Augustin. La cité de Dieu. (3 volumes). Ed du Seuil. Oswlald Spengler. Déclin de l’Occident. Ed. Gallimard. Léon Tolstoï. Guerre et paix. Ed. Gallimard. Arnold Toynbee. Sur l’histoire. Ed. Payot. 53 ___________________________________________________________________ Ninon GRANGÉ Théories de la guerre juste et justice d’après-guerre Mardi 9h –12h 1er semestre – Master 2 6 ECTS C’est récemment que la notion de « guerre juste », à l’occasion des guerres menées en Irak, a connu un regain d’intérêt. Ignorée ou oubliée dans un temps où il ne semblait plus nécessaire de justifier les guerres, l’expression a fait une réapparition remarquée dans les discours politiques, à bon ou mauvais escient, qui furent heureusement relayés par des philosophes contemporains tels Michael Walzer. Pour bien comprendre les enjeux que suscite un tel usage de l’expression, il importe de remonter aux diverses théories qui l’ont réfléchie et formalisée. Car il n’est pas de doctrine une et homogène de « la » guerre juste, mais des réflexions participant de conceptions philosophiques et politiques plus larges. Si Cicéron avait déjà formulé l’essentiel des conditions requises pour mener une guerre juste, c’est le Moyen-Âge qui fixe la notion, avec les Croisades. La découverte de l’Amérique, les polémiques sur le droit ou non de coloniser les Indiens, l’opposition entre droit de conquête et liberté de commerce sont autant d’événements fondateurs pour une pensée de la guerre juste et constitueront un point de départ pour notre réflexion. Enfin les penseurs du droit naturel l’intègrent à une large conception des rapports politiques dans le monde. Il faudra s’interroger sur les différentes formulations de la guerre juste qui ne se limite pas, quant à elle, au seul droit international, récent et non contraignant, ou aux exigences morales d’un comportement violent mais digne. La guerre juste n’est-elle qu’une série de conditions à remplir ? Se confond-elle avec la cause qu’elle est censée défendre par les armes ? Induit-elle une définition limitative de la guerre ? Toutes ces questions anciennes sont reprises par une réflexion très contemporaine dont les développements les plus intéressants résident dans une compréhension de la guerre juste au regard de la paix à construire, à rebâtir. Ainsi on s’intéressera au droit d’après-guerre, aux modalités de résolution de conflit, à la justice transitionnelle, ce qui nous amènera à revisiter le conflit dans l’horizon très large de la société et des souverainetés. Bibliographie : AUGUSTIN, Le maître, Klincksieck, 2002. BRAITHWAITE, John, Restorative justice and responsive regulation, Oxford UP, 2002 GROTIUS, Le droit de la guerre et de la paix, Livre I, PUF, (Léviathan). PUFENDORF, Le droit de la nature et des gens, trad. Jean Barbeyrac Bâle, Thourneisen, 1732, rééd. Caen, Bibliothèque de philosophie politique et juridique de Caen, 1987, 2 vol RAWLS, John, Le droit des gens, Éditions Esprit. SCHMITT, Carl, Le nomos de la terre, PUF, (Léviathan). THOMAS D’AQUIN, Somme théologique, IIa, IIae, qu. 40. VATTEL, Emmerich de, Le droit des gens ou principes de la loi naturelle, Slatkin. VITORIA, Francisco de, Leçon sur les Indiens ; Leçon sur le droit de la guerre, Dalloz. 54 ___________________________________________________________________ Ninon GRANGÉ Les passions à l’Âge classique : psychologie, morale, politique Mardi 9h –12h 2nd semestre – Master 1 6 ECTS Les passions connaissent plusieurs modes de définition selon qu’on les considère comme des émotions, des sentiments, qui aliènent ou qui exaltent. La première perspective, classique, engage une théorie de l’âme et du corps qui, de l’Âge classique (Descartes, Hobbes, Spinoza), remonte à l’Antiquité (Épictète, Sénèque, Lucrèce). La seconde perspective, tout en étant liée à la première, a été davantage prise en charge par la littérature (Mme de la Fayette, Racine, Rousseau, Stendhal…). Pourtant il n’est pas évident que les passions soient de constants objets de critique, ce qui se retrouve dans des écrits plus récents (Nietzsche, Sartre). On insistera sur une « psychologie » des états d’âme qui engage l’imagination et le corps, la force et la faiblesse, la mélancolie comme maladie ou comme signe du génie, les théories de la représentation, et qui va à l’encontre d’une condamnation chrétienne des passions. La lecture de Descartes constituera le point de départ de cette réflexion transversale qui n’exclura pas l’investigation dans le domaine littéraire et qui tentera de faire place au point aveugle des théories classiques : le rôle politique des passions. Bibliographie : ARISTOTE, Éthique à Nicomaque, II, V, VI. CICÉRON, Tusculanes, III, 5, 6 ; IV, 6, 11. DESCARTES, Traité des passions ; Les passions de l’âme ; Lettres à Élisabeth ÉPICTÈTE, Manuel ; Entretiens GŒTHE, Les souffrances du jeune Werther HEGEL, Leçons sur la philosophie de l’histoire HOBBES, Léviathan HUME, Les passions (Traité de la nature humaine) ; Dissertation sur les passions KAMBOUCHNER, Denis, Descartes, l’homme des passions, Albin Michel KANT, Anthropologie d’un point de vue pragmatique KIERKEGAARD, Le journal du séducteur LUCRÈCE, De la nature, Livre IV MARC-AURÈLE, Pensées MOLIÈRE, Don Juan NIETZSCHE, Généalogie de la morale PLATON, Phèdre ; Le banquet RACINE, Phèdre ROUSSEAU, Julie ou la nouvelle Héloïse SARTRE, L’être et le néant ; Esquisse d’une théorie des émotions SÉNÈQUE, Lettres à Lucilius ; De la colère SPINOZA, Éthique, livre V STENDHAL, De l’amour 55 ___________________________________________________________________ Éric LECERF La philosophie dans ses enchaînements : de l’image bergsonienne au cinéma de Deleuze Samedi de 9h –12h 1er semestre – Master 2 6 ECTS Après nous être intéressés, l’an passé, aux emprunts que Deleuze a effectués dans la philosophie de Bergson pour ressaisir la notion de concept, et ceci dès les premiers textes qu’il lui a consacrés en 1956, le séminaire de cette année va poursuivre ce travail en interrogeant la seconde étape de cet enchaînement remarquable. Cette fois, notre étude portera sur la reprise de l’image, telle que Bergson en a instruit la nature aperceptive dans le premier chapitre de Matière et mémoire. Élément clef pour constituer sa philosophie du cinéma, Deleuze n’évite aucune des difficultés que cette reprise suggère, au premier rang desquelles il faut souligner la désignation de cette illusion cinématographique que Bergson mobilise pour marquer les impasses dont la philosophie est restée captive dès lors qu’elle faisait du concept un absolu. À travers les quatre commentaires que Deleuze consacre à Bergson dans L’image-mouvement et dans L’image-temps, nous verrons comment les conflits internes à la fondation du concept se retrouvent dans l’image, le cinéma devenant un enjeu déterminant pour concevoir ce que peut être une métaphysique. Indications bibliographiques : André Bazin : Qu’est-ce que le cinéma 1, ontologie et langage. Henri Bergson : L’évolution créatrice Henri Bergson : Le rire Henri Bergson : Matière et mémoire Gilles Deleuze : Différence et répétition Gilles Deleuze : L’image-mouvement Gilles Deleuze : L’image-temps Elie Faure : Introduction à la mystique du cinéma ___________________________________________________________________ Éric LECERF Simone Weil, critique de Marx Samedi de 9h –12h 2nd semestre – Master 1, 2 6 ECTS Simone Weil occupe une place à part dans le corpus des critiques révolutionnaires du marxisme. Alors qu’elle est d’une grande lucidité envers le stalinisme et les diverses autres tendances du léninisme qui ne se revendiquent de la démocratie ouvrière que lorsque le 56 pouvoir leur a échappé, elle s’oppose à l’ensemble de ces analyses paresseuses qui font jaillir des théories de Marx un système totalitaire. À la différence d’un Sorel, elle ne réfute pas son idéalisme, mais elle n’instruit cependant nul procès à charge contre la dimension empirique de ses analyses dont elle reconnaît au contraire la justesse. Sa critique de Marx échappe ainsi aux querelles d’école et tend dès lors à s’intéresser aux fondements ontologiques d’une philosophie en laquelle elle ne voit pas un simple avatar de l’hégélianisme, mais une méthode d’appréhension du réel essentiellement dérivée d’une théorie du sujet, au sens le plus classique du terme. Associant ainsi Marx et Descartes dans sa critique, elle tend à introduire une pensée du contre-sujet qui sera déterminante dans le déploiement mystique de sa philosophie. Mais le moment critique qu’elle effectue au travers ses lectures de Marx, notamment lorsqu’elle prépare la rédaction des Réflexions sur les causes de la liberté et l’oppression sociale, est pour elle une occasion unique de penser les conditions de possibilité de cette philosophie à laquelle le jeune Marx semblait destiné, mais à laquelle sa lecture de Proudhon lui a fait renoncer : à savoir une philosophie du travail. Non pas une philosophie qui voudrait élever – ou plutôt abaisser – le travail au rang de valeur, mais une métaphysique dont le travail, avec toutes ses ambiguïtés serait tout à la fois le mobile, l’invariant et peut-être aussi la limite. Une part de ce séminaire sera consacrée à un travail d’apprentissages sur les recherches de sources bibliographiques, la publication des œuvres complètes de Simone Weil constituant à cet égard un modèle exemplaire. Une table ronde avec des responsables de cette édition savante sera organisée. Indications bibliographiques : Simone Weil : Ecrits historiques et politiques, vol 1, L’engagement syndical Simone Weil : Ecrits historiques et politiques, vol 2, L’expérience ouvrière et l’adieu à la révolution Robert Chenavier : Simone Weil, une philosophie du travail Simone Pétrement : la vie de Simone Weil Ouvrages collectifs : Les catégories de l’universel, Simone Weil et Hannah Arendt, 2001, L’Harmattan Simone Weil, le travail comme témoignage, Publications de la Faculté de philosophie de l'Université Jean Moulin Lyon 3, Série annales, 2006. ___________________________________________________________________ Patrice LORAUX Le « réel » dans la pensée grecque 2nd semestre – Master 1, 2 6 ECTS 57 ___________________________________________________________________ Jean-Pierre MARCOS Aspects du deuil et figures de la mélancolie Mardi 15h – 18h 1er semestre – Master 2 6 ECTS Au-delà des déterminations freudiennes des catégories de "deuil" et de "mélancolie", la problématique retenue implique la dimension esthétique et philosophique de la question de la perte et de la séparation comme épreuve de subjectivation particulière. A quel titre devons-nous à des exercices répétés de séparation la possibilité d'ouvrir un avenir inédit par-delà toute inévitable répétition ? Bibliographie communiquée en début de cours ___________________________________________________________________ Jean-Pierre MARCOS Différencier les sexes : la question du féminin Mardi 15h – 18h 2nd semestre – Master 2 6 ECTS La grammaire logique présidant à l’intelligence de la distribution sexuée de l’espèce humaine sous le chef de catégories convenues –différence, altérité, contradiction ou complémentarité-, n’est pas sans se heurter à la question du féminin. Trop souvent pensée à partir d’une philosophie implicite ou explicite de l’altérité, la féminité demeure abordée du point de vue d’une norme masculine antécédente. L’objet de ce séminaire sera donc d’introduire à une réflexion épistémologique et politique sur la question de la normalité/normativité et la construction du genre. Bibliographie communiquée en début de cours 58 ___________________________________________________________________ Georges NAVET Le droit chez G.B. Vico Mardi 15h – 18h 1er semestre – Master 1, 2 6 ECTS L’histoire telle que la pense G.B. Vico dans La science nouvelle de 1744 est, entre autres aspects, une histoire du droit : de son apparition, de ses transformations et de ses tensions internes. D’un côté, le droit n’est pas concevable pour lui hors des agencements concrets, familiaux ou politiques, où s’organise la vie des hommes. C’est dire que le droit n’est pas détachable des rapports de forces et de l’ordre social ou politique. C’est dire aussi que Vico est un virulent critique du droit naturel des modernes et des théories du contrat. D’un autre côté, pourtant, le droit, en tant qu’il permet les rapports interhumains et les structure, reste habité par une aspiration interne au vrai qui outrepasse tout ce qui est susceptible de s’institutionnaliser dans l’immanence. Le cours s’efforcera de dégager la spécificité et la fécondité de cette approche, en insistant sur ce qui est repris de Grotius et en marquant les différences avec l’approche kantienne. Bibliographie : G.B. Vico, Origine de la poésie et du droit (De constantia jurisprudentis), traduction par Catherine Henri et Annie Henry, Café / Clima éd., Paris, 1983. G.B. Vico, La Science Nouvelle, traduction par Alain Pons, Fayard, Paris, 2001. ___________________________________________________________________ Georges Navet Socrate et ses autres au XIXème siècle Mardi 15h – 18h 2nd semestre – Master 1 6 ECTS Qu’on le prenne comme personnage ou comme « figure », il est rare que Socrate apparaisse isolément dans les œuvres du XIXème siècle. D’autres « figures » viennent le plus souvent redoubler la sienne, la conforter, la relativiser ou la contester, comme par exemple celles de Job ou du Christ (chez Soeren Kierkegaard ou Pierre Leroux), de Diogène (chez Gabriel Gauny), de Dionysos (chez F. Nietzsche)… Le cours s’intéressera à quelques uns de ces accompagnateurs ou rivaux (principalement Job, Diogène, Dionysos) pour déterminer quelle « image » retravaillée de Socrate en résulte et pour analyser les enjeux philosophiques, politiques et existentiels de ces configurations. 59 Une bibliographie sera donnée au début du cours. ___________________________________________________________________ Jean-Hérold PAUL Rationalité et « non-objectivité » Mardi 15h – 18h 2nd semestre – Master 1 (ouvert aux étudiants de licence) 6 ECTS La constitution « onto-logique » de la philosophie issue du Poème de Parménide, et dont on trouve l’écho dans l’allégorie de la caverne de Platon, pose la rationalité dialectique (pure) sur le fond de l’abstraction géométrique. Le primat du « noesis » sur l’ « aisthesis », comme lieu de la doxa, prouve l’essence eidétique de la vérité entant que validité objective et validité universelle nécessaire dont la gymnastique de la raison est l’unique garant. Les philosophies dogmatiques classiques (Descartes, Leibniz, Spinoza, …) font de l’idéal de rationalité grec un hyper-rationalisme par la consécration de la toute puissance de la raison, et en faisant de la métaphysique la condition de possibilité de la scientificité. Ainsi est-ce l’exigence même d’objectivité, ses conditions et ses limites, qui se trouve menacée et mise en péril. On propose de voir comment le « tribunal de la raison » institué par Kant permet de saisir dans la « non-objectivité » non l’ « autre » exclusivement irréductible de la rationalité, mais une maladie congénitale de la raison elle-même dont la métaphysique spéciale (théologie, psychologie et cosmologie rationnelles) est le véritable symptôme. Ouvrages : Descartes, Méditations métaphysiques. Leibniz, Discours de métaphysique et Monadologie. Spinoza, Ethique. Kant, Critique de la raison pure ; Opus postumum ; Leçons de métaphysique. ___________________________________________________________________ Jacques POULAIN Logique et anthropologie pragmatiques de la communication II Jeudi 15h – 18h 1er semestre – Master 2 6 ECTS Les théories contemporaines des actes de parole érigent le consensus avec autrui en puissance de régulation de l'action humaine : l'occurrence de l’accord d’autrui leur 60 semble être indépendante de la volonté qu'ont les interlocuteurs de la produire. Cet accord semble ainsi avoir la même puissance de régulation que l’accord des scientifiques avec le monde visible. La parole règle la vie humaine comme l’expérimentation scientifique règle l’accès des scientifiques à la vérité. Transformant l'expérimentation scientifique en forme de vie sociale, elles soumettent l'homme à une expérimentation totale, mais font parler cette fois la "nature interne" des hommes à leur place, transformant en absolus les conventions sociales, les croyances, les désirs et les intentions d'agir des individus. Ces pragmatiques du dialogue prônent en réalité une morale de la communication. Elles cherchent à rendre opératoire la nature communicationnelle de l’homme en faisant du consensus avec lui-même et avec autrui la clé de son expérimentation de lui-même, du monde et d’autrui. L’anthropologie pragmatique du langage nous apprend pourquoi. Elles tentent d’harmoniser ses relations de parole à autrui et avec lui-même à la façon dont le langage permet d’harmoniser son monde d’action, à son monde visuel : en subordonnant l’usage de la main à celui de l’œil comme l’oreille se subordonne la voix. L’usage du langage qu’elles ont prôné en décrivant ou en prescrivant les règles d’usage des énonciations illocutoires, ne pouvait donc que reproduire et renforcer l’usage des systèmes juridiques, moraux et politiques hérités des religions archaïques et de la modernité. L’esprit du consensus avait à y régler pragmatiquement la chair des perceptions, des actions physiques et de satisfaction des désirs. On examinera cette année la logique et la dynamique anthropologiques des seules pragmatiques qui prétendent tirer la leçon des découvertes de l’anthropologie contemporaine du langage : l’éthique transcendantale de K.O. Apel et la pragmatique universelle de J. Habermas. On montrera que leurs limitations leur sont communes avec l’anthropobiologie pragmatique d’A. Gehlen et l’on dégagera par contraste la logique et la dynamique d’une anthropobiologie philosophiques du langage. Indications bibliographiques : 1. Logique et anthropologie pragmatiques de la communication K.O.Apel L’éthique à l’âge de la science, Presses de l’Université de Lille, 1987 Discussion et responsabilité, Cerf, 1996 K.O.Apel Transformation der Philosophie, Francfort, Suhrkamp, 1973 “La rationalité de la communication humaine dans la perspective de la pragmatique transcendantale” in Critique, 1988, No. 493-4, p.579-603 J. Habermas Connaissance et intérêt, Paris, Gallimard, 1976 /Théorie de l’agir communicationnel, Paris, Fayard, 1987 /La paix perpétuelle, Cerf, 1996 / J.Habermas Droit et démocratie, Gallimard, 1997, 1997/ Connaissance et justification, Gallimard, 2001 J.F.Lyotard Le différend, Paris, Minuit, 1983 J.Piel (Ed.) La philosophie comme elle continue, Paris, Minuit, 1988 V.Descombes Les institutions du sens, Paris, Minuit, 1989 J. Poulain La condition démocratique, Paris, L’Harmattan, 1998 2. Logique et anthropologie philosophiques de la communication J.F.Lyotard, G.Kortian, V.Descombes La faculté de juger, Paris, Minuit, 1983 J.Poulain (Ed.) Le partage de la vérité, Paris, L’Harmattan, 1991 G.Kortian Métacritique, Paris, Minuit, 1979 J.Poulain La loi de vérité ou la logique philosophique du jugement, Paris, Albin, 1993 ; Les possédés du vrai ou l’enchaînement pragmatique de l’esprit.,Cerf, 1998 ; De l’homme. Éléments d’anthropobiologie philosophique du langage, Cerf, 2001 61 ___________________________________________________________________ Jacques POULAIN Anthropologie philosophique de la communication, de l’art et du dialogue transculturel Jeudi 15h – 18h 2nd semestre – Master 2 6 ECTS Les pragmatiques scientifiques, les théories des actes de parole et les pragmatiques éthico-politiques se prétendent philosophiques parce qu’elle disent avoir tiré les conséquences des découvertes anthropologiques qui ont découvert au XXème siècle que l’homme était langage et, plus précisément, dialogue: elles ont cherché à rendre opératoire la nature communicationnelle de l’homme en faisant du consensus avec lui-même et autrui la clé de son expérimentation de lui-même, du monde et d’autrui. Elles ont tenté d’harmoniser ses relations de parole à autrui et avec lui-même à la façon dont le langage permet d’harmoniser son monde d’action, à son monde visuel : en subordonnant l’usage de la main à celui de l’œil comme l’oreille se subordonne la voix. L’usage du langage qu’elles ont prôné en décrivant ou en prescrivant les règles d’usage des énonciations illocutoires, ne pouvait donc que reproduire et renforcer l’usage des systèmes juridiques, moraux et politiques hérités des religions archaïques et de la modernité. L’esprit du consensus avait à régler pragmatiquement la chair des perceptions, des actions physiques et de satisfaction des désirs. La transformation pragmatique et expérimentale de toute culture s’est ainsi alignée sur l’expérimentation contemporaine de l’art. Cette culture de l’art tient à la façon dont on cherche à s’approprier sa créativité en l’expérimentant. Parce que cette transformation pragmatique de la culture de l’art prolonge purement et simplement celle qu’ont développée les temps modernes, l’anthropologie pragmatique des arts contemporains semble pouvoirs effacer les limites d’opérance du modèle d’esthétisation de la vie, hérité d’une philosophie de la conscience. C’est cette expérience de production et de réception de la figuration artistique qui s’est prise elle-même aujourd’hui comme objet d’expérience et d’appropriation directe des effets de cette expérience dans les différentes transformations pragmatiques de l’art comme il appert avec évidence à travers l’évolution exemplaire de la peinture contemporaine, de l’impressionnisme et du cubisme jusqu’à l’art dit abstrait. Cette transformation peut se lire comme une adaptation du moyen de figuration esthétique au but de la jouissance esthétique. L’expérimentation contemporaine de l’homme par le dialogue reproduit la même logique et la même dynamique. L’art est présumé présenter la figuration du désir et du bonheur qui appelle irrésistiblement l’identification à elle des individus qui la produisent et en reconnaissent la beauté du seul fait que cette figuration anticipe la satisfaction qu’ils ne peuvent pas ne pas désirer obtenir, l’obtention du dialogue apparaît comme une instance de réception gratifiante du bonheur dialogal. La réception de la forme artistique par l’artiste aussi bien que par les autres récepteurs, doit s’imposer d’elle-même, sans le détour d’un concept, du seul fait qu’elle ait été reçue et comprise de façon gratifiante, abstraction faite de son instanciation dans la réalité ou dans l’action. De même la consommation de l’accord de dialogue doit-elle s’imposer sans concept, comme instance transcendante et incontournable de la vie humaine elle-même, devenue œuvre artistique. On y fait abstraction de l’usage du jugement qui est enraciné dans l’identification audio-phonique de l’homme aux sons et a contribué à forger institutions et psychisme humain sur le modèle du dialogue. Cet usage du dialogue comme partage de la vérité fait la part du réel et de l’imaginaire tant pour organiser l’expérience que pour forger les systèmes 62 juridiques, moraux et politiques. Parce que la réflexion pragmatique, sous ses théoriques et pratiques, s’est laissé guider par le mouvement d’anticipation virtuelle du vrai pour tenter de se l’approprier, elle s’est donné sans le savoir une structure autistique et a neutralisé son propre usage ainsi que les expériences de vie institutionnelle et psychique que rendait possible le dialogue. Elle peut être interprétée par l’anthropologie philosophique du langage comme une fixation au stade de créativité et d’expérimentation artistique qui se plie aux lois d’une pure sensibilisation esthétique de la raison. Dans le contexte contemporain de la mondialisation, le dialogue entre cultures s’avère une nécessité qui à la fois reconduit cette esthétisation de l’expérimentation culturelle de l’être humain et exige, pour être surmontée, qu’on échappe à ces limitations esthétiques du dialogue. La faillite des systèmes capitalistes et de la globalisation néolibérale a engendré un repli intégriste et le déclenchement d’une guerre des cultures. Cette guerre semble ne pouvoir se surmonter qu’en contraignant à faire usage d’un dialogue interculturel qui fait valoir la diversité culturelle comme horizon de réconciliation et d’expérimentation totale de l’homme. Les modèles herméneutiques et pragmatiques du dialogue semblent s’imposer comme instances transcendant les différences et les conflits car elles semblent déjà régler le dialogue interculturel en acte et ne se contentent pas de faire respecter l’irréductibilité formelle des cultures les unes aux autres. Peuvent-elles répondre aux espoirs qu’elles font naître et aux promesses des herméneutes et des pragmaticiens ? ne sont-elles qu’une rechute de sécurisation de l’esprit dans une esthétique de la maîtrise de l’expérimentation de l’homme ? ou leurs échecs programmés font-ils surgir un horizon transculturel de dialogue qui exige des protagonistes de ce dialogue qu’ils parviennent à situer ces cultures dans une expérimentation totale de l’homme et à dégager des constantes anthropologiques valides en toute culture bien qu’elles règnent encore que dans certaines d’entre elles ? ces échecs ne contraignent-ils donc pas plutôt à rendre philosophique ce dialogue transculturel ? et à sortir ainsi des limites esthétiques de la sensibilisation de la raison ? Indications bibliographiques : Jürgen Habermas Théorie de l’agir communicationnel, Payot, 1987 Jean-François Lyotard Discours, Figures, Klincksieck, 1973 ; La condition post-moderne, Minuit, 1979 ; Le différend, Minuit, 1983 H.G. Gadamer Vérité et méthode, Ed du Seuil, 1994 ; Qui suis-je et qui es-tu ? Commentaire de ‘Cristaux de souffle’ de Paul Celan, trad. E. Poulain, Actes Sud, 1987 ; L’actualité du beau, trad. E. Poulain, Ed. Alinea, 1992 E. Kant Critique du jugement, trad. Gibelin, PUF, 1951 ; Anthropologie du point de vue pragmatique, trad. M. Foucault, Vrin, 1991 Richard Rorty Contingence, Ironie et Solidarité, Armand Colin, 1993 ; L’espoir au lieu du savoir, Albin Michel, 1995 R. Shusterman Vivre la philosophie, Klincksieck, 2001 ; L’art à l’état vif, pragmatisme et art de vivre, Minuit, 1992 ; La fin de l’expérience esthétique, Ed. de l’Eclat, 1999. Jacques Poulain L’âge pragmatique ou l’expérimentation totale, L’Harmattan, 1991 ; Les possédés du vrai ou l’enchaînement pragmatique de l’esprit, Éd. du Cerf, 1998 ; De l’homme. Eléments d’anthropobiologie philosophique du langage, Ed ; du Cerf, 2001 Jacques Poulain(Ed.) Le partage de la vérité, L’Harmattan, 1991 63 ___________________________________________________________________ Plínio Walder PRADO Jr. La philosophie comme thérapie (III). Le soi, l’autre et le sexuel. Mardi 12h – 15h 1er semestre – Master 1, 2 6 ECTS Ce cours cherche à retrouver l’inspiration originaire de la philosophie : celle qui l’inaugure en tant que style de vie, impliquant un travail sur soi (askesis), engageant l’existence toute entière. « L’art de vivre [c’est-à-dire : la philosophie], dit Épictète, a pour matière la vie de chacun. » Le travail à faire sur cette « matière » — le soi, la psyché ou le corps-psyché — est un travail de transformation : une réforme critique de soi, de sa manière de voir, de vivre et de se conduire. Ce que signifie Épicure lorsqu’il affirme que « Notre seule occupation doit être notre guérison. » « Therapeuein heauton » veut justement dire cela : s’occuper, prendre soin ou souci de soi… — y compris de l’autre de soi « à l’intérieur » de soi, préciserons-nous (et c’est là un des enjeux majeurs du cours). Or l’exercice, le souci ou le travail de soi sur soi-même, au cœur de la vie philosophique, aura toujours eu pour champ d’application privilégié les passions, les affects, la chose sexuelle et les plaisirs. C’est dans cette perspective que Freud, à sa façon, considère les « techniques » de l’art de vivre de la sagesse antique dans Malaise dans la culture. De même Michel Foucault, qui axera sur les rapports entre l’ethos et les aphrodisia le 2nd volume de son Histoire de la sexualité, consacré à L’Usage des plaisirs. Nous savons que sous de formes diverses, voire hétérogènes, cette détermination originaire, « thérapeutique » de la philosophie, reste vivante dans la conscience de notre temps, de Nietzsche et Freud à Heidegger et à Wittgenstein, sans parler de son élaboration thématique explicite par P. Rabbow, P. Hadot, A.-J. Vœlke, M. Foucault. Ce dernier en définit précisément l’enjeu aujourd’hui lorsqu’il pose qu’« il n’y a pas d’autre point, premier et ultime, de résistance au pouvoir politique que dans le rapport de soi à soi. » Il reste que, à partir de là, un certain nombre de questions s’imposent à nous aujourd’hui. Et au premier chef, celle de savoir ce qu’il en est du rapport de soi à soi eu égard à la question du sexuel. Ces questions seront au centre du cours de cette année, qui interrogera essentiellement l’« objet » de la therapeia : le soi, — et la visée ou le telos de celle-ci : l’absence de trouble, l’ataraxia. 1. La visée de la therapeia. — Suivant sa détermination originaire, la philosophie apparaît éminemment, depuis au moins les injonctions de Socrate (de Platon), comme une « thérapeutique des passions », ayant pour finalité de procurer à chacun l’apatheia, l’impassibilité, la paix de l’âme, l’ataraxia. C’est un point commun que partagent les différentes « écoles de sagesse ». (Au final du IVe siècle hellénistique, Métrodore, lui-même fidèle à Épicure, conseille ainsi son disciple : « Les plaisirs de l’amour n’ont jamais profité à personne, c’est beaucoup quand ils ne nuisent pas. ») Et pourtant, on ne peut pas ne pas voir qu’avec la pensée moderne, et clairement depuis le tournant du XVIIIe au XIXe siècle, une rupture ou un changement a lieu quant à cette « ascétique » et sa visée, une mutation dont la figure emblématique et la plus éloquente est 64 celle de Nietzsche. « Toutes ces morales qui s'adressent aux individus pour faire leur « bonheur », comme on dit », lit-on dans Par-delà le bien et le mal, « que sont-elles d'autre, sinon des compromis avec le danger qui menace la personne à l’intérieur d’elle-même, des recettes contre les passions de l'individu, contre ses bons et ses mauvais penchants… de petites et de grosses ruses ou des artifices qui sentent le renfermé, la pharmacie domestique et les remèdes de bonne femme… Tout cela, au point de vue intellectuel, ne vaut pas grandchose ; et c'est bien loin d'être de la « science », encore moins de la « sagesse »… — qu'il s'agisse de la froideur marmoréenne et de l’impassibilité que les stoïciens recommandaient et employaient comme un antidote à la folie incendiaire des passions ; ou bien de renoncement au rire et aux pleurs préconisé par Spinoza… » Au lieu d’éliminer les affections, de dépouiller les passions, il s’agira plutôt de les intensifier désormais. Se met ainsi en place un désir d’intensités, avec l’idée que ce qui fait la valeur de la vie, c’est sa force. Un tout autre « art de l’existence » émerge donc, exigeant d’autres pratiques de soi et un nouveau style de vie. Ce que nous aurons à élaborer. 2. L’« objet » de la therapeia. — D’autre part, et conjointement, nous aurons à nous interroger sur le concept de soi, tel que Foucault, après d’autres, l’hérite de la philosophie antique et le place au centre de ses derniers travaux. Nous nous demanderons notamment ce qu’il en est, au regard de ce concept, de la question d’une altérité intrinsèque au soi, d’un corps étranger (ou extérieur) à l’intérieur, justement. Autrement dit : la question de l’autre — l’autre de soi, quoiqu’en soi (ce « qui menace la personne à l’intérieur d’elle-même », au sens de Nietzsche). Cette altérité, une certaine modernité nous a appris à la considérer comme étant la condition constitutive d’émergence du soi, justement, ainsi que de son affectivité ou « affectualité ». Cela ouvre en grand la question des rapports, ambivalents, entre Foucault et la psychanalyse, y incluant tout ce que la psychanalyse doit à l’art et à la littérature. Ce qui se joue, à l’horizon de cette recherche : l’élaboration d’un ethos ou style de vie qui soit à la mesure de nouveaux défis que nous lance dorénavant la condition contemporaine, technoscientifique, néo-libérale et multimédiatique. Bibl.: textes de Deleuze, Épictète, Épicure, Foucault, Freud, Hadot, Klossowski, Lacan, Laplanche, Lyotard, Nietzsche, Platon, Sénèque, Vœlke, Wittgenstein. Les références bibliographiques complètes seront communiquées au cours des séances. Pour plus de détails sur le cours, les textes et les références, voir le site : http://www.atelierphilosophie.org/ 65 ___________________________________________________________________ Plínio Walder PRADO Jr. Confessions (II). L’écriture de l’autre. Mardi 12h – 15h 2nd semestre – Master 1 6 ECTS Ce cours fera suite, en un sens, à l’étude sur le soi, l’autre et le sexuel (« La philosophie comme thérapie »), sans qu’il soit pour autant nécessaire d’avoir suivi cette étude pour pouvoir suivre le présent cours. Nous repartirons ici de la remarque de Nietzsche — que le cours portera en épigraphe — d’après laquelle « toute grande philosophie a été jusqu’à ce jour, la confession de son auteur, des sortes de mémoires involontaires et insus ». De là il s’ensuit qu’une autobiographie, à proprement parler — c’est-à-dire une écriture de soi, voire de la conscience de soi, présente à soi — « est dénuée de sens. » « Dans ce qui est en devenir, lit-on dans Humain trop humain, un être en devenir ne saurait se réfléchir en image fixe et durable, en image d'un "ça" ». Voilà qui circonscrit, d’un premier trait, ce qu’il s’agira d’étudier au cours de ce semestre : la question insurmontable et incontournable de l’heteros, de l’autre. On peut dire en un sens large que, sous des variantes diverses, la confession a toujours été un genre de discours, ou jeu de langage, explicitement constitutif de la pratique philosophique, pour autant que celle-ci se définit comme exercice spirituel, travail de soi sur soi-même, voire examen de soi — mais toujours sur la scène d’un rapport à l’autre (scene of address, disent les anglo-américains). Exemple stoïcien incontournable : la correspondance Sénèque/Lucilius. On sait que c’est la Modernité, c’est-à-dire le christianisme et son remaniement de l’héritage hellénistique, qui institue les Confessions comme un genre littéraire spécifique – le récit de la transformation (conversio) de soi, l’autobiographie spirituelle –, constitué par des règles, des fins, le principe autographique, ses biographèmes et les enjeux qui lui sont propres. Lors du premier volet de cet enseignement — que nous rappellerons dans ses grandes lignes en début de cours — il s’est agi de circonscrire et de décrire cette constitution moderne du genre « confession » à partir d’Augustin, annonçant la philosophie du Cogito et la Confessio philosophi de Leibniz, jusqu’à Rousseau et au-delà. Il était question de vérifier comment ce genre s’inscrit dans le grand dispositif philosophique, dialectique, du déploiement du Soi en direction de lui-même. Notre objectif était commandé par la nécessité d’analyser et de problématiser les présupposés du genre « confessif », à commencer par son axiome premier : celui de la transparence de soi à soi-même, de la sincérité d’un je coïncidant avec soi et sûr de soi. Un tel axiome résiste-t-il à l’examen que lui imposent la littérature, la psychanalyse et la pensée modernes ? Jusqu’où le soi pourrait ou saurait-il s’écrire vraiment, en vérité ? Qui signe finalement la confession d’une vie ou d’une vie-œuvre (d’une vie œuvrée, façonnée aussi par le récit « confessionnel » ou « confessif ») ? Nous voilà au seuil de la problématique du présent cours. Si nous avons consacré des longues analyses aux Confessions d’Augustin, c’est que ce texte, inaugural à tant d’égards, pose lui-même de façon remarquable les questions que 66 nous cherchons à élaborer. Disons d’un trait que, de l’« anima » d’Augustin à « l’autre psychique » de Freud (« das andere Psychische »), une structure de l’intimité moderne se dessine où le soi-disant sujet est habité (ou hanté) par un autre qui l’excède et en un sens le dépossède. Cela détermine le statut de l’écriture : si elle n’est pas que pure fonction protectrice, elle opère de telle sorte qu’elle en vient plutôt à déproprier le soi et à le découvrir comme un autre. Il n’est pas jusqu’à l’écriture des Confessions qui n’en porte le témoignage. À l’autre bout des « époques de la confession » (Augustin - Rousseau - Nietzsche), plus près de nous et partageant notre condition contemporaine, le Livre de l’Intranquillité de Pessoa-Soares en est un cas limite. L’écriture philosophique elle-même ne saurait y ferait exception. Comme l’atteste cette version tardive, paradoxale, parodique pour ainsi dire des Confessions, qu’est l’Ecce Homo de Nietzsche. Mais si ladite écriture de soi entraîne plutôt le devenir autre du soi-disant autographe, alors le genre « confessif » et le projet métaphysique dont il relève se trouve radicalement subverti, transformé de fond en comble, de même que le sens du travail de soi sur soimême. Et par conséquent, le sens aussi de l’« art de vivre » par lequel la philosophie se définit originairement. Un nouvel ethos, de nouveaux possibles, de nouvelles manières de vivre peuvent peut-être alors émerger : moins fondées sur l’exigence d’une identité à soi, de maîtrise ou d’unité de soi, mais plus souples, plus généreuses aussi, disponibles à ce qui arrive, ouvertes aux métamorphoses, accueillant l’inattendu. Bibl.: textes d’Augustin, Barthes, Deleuze, De Quincey, Foucault, Freud, Hadot, Lacan, LacoueLabarthe et Nancy, Lyotard, L. Marin, Nietzsche, Pessoa, Stendhal, Wittgenstein. Les références bibliographiques complètes seront communiquées au cours des séances. Pour plus de détails sur le cours, les textes et les références, voir le site : http://www.atelierphilosophie.org/ 67 ___________________________________________________________________ Nielle PUIG-VERGES Conception de l’humain, apport des neurosciences et génomique Mercredi de 12h30 –15h 1er semestre – Master 1, 2 (ouvert aux étudiants de L3 et aux doctorants) 6 ECTS L’homme, son devenir, mais aussi son rapport au Monde et à l’évolution de son environnement ont de tout temps alimentés débats philosophique et scientifiques. Les biotechnologies, et plus récemment les nanotechnologies, dont les avancées ont été largement relayées par les médias, exercent une fascination sur tous les publics parce qu’elles concernent le vivant comme la matière, l’homme comme le monde et parce qu’elles prétendent changer les références d’un ensemble de connaissances sur les êtres, les corps et les objets. Présenté par certains théoriciens comme l’innovation et la maîtrise du devenir humain, il nous semble utile de nous efforcer de mettre en évidence les principes, postulats et théories sous-jacents et de les resituer dans l’histoire des idées et de la société. Pour ce faire, nous dégagerons à partir de l’analyse épistémologique clinique comparative les contradictions, interférences et anticipations des discours scientifiques, anthropologiques et éthiques ? Une telle activité critique devient une nécessité dès lors que les pratiques sociales vont au-delà de l’encadrement législatif qui diffère d’ailleurs d’un pays à l’autre. BIBLIOGRAPHIE (extraits) : KNOPPERS B.M.: Le génome humain: patrimoine commun de l’humanité, Ed.Fides 1999 SCHWEITZER M.G. : Recherches sur l'embryon. Vers un bouleversement des références anthropologiques, Journal de Médecine Légale, 2001, vol 44 , n°5-6, p 431-36 SCHWEITZER M.G., PUIG-VERGÈS N. : Biotechnologies et Filiation. Questions pour l'attachement et la parentalité, Annales Médico-Psychologiques, 2002, vol 160, n° 4, p 33236 SCHWEITZER M.G., PUIG-VERGES N, Psychopathologie, Neurosciences et Postgénomique. Causalités et étiopathogénie dans l’histoire de la psychiatrie, Annales Médicopsychologiques, 2005, 163, p 323-328. 68 ___________________________________________________________________ Nielle PUIG-VERGES La notion d’esprit : de l’Empirisme logique au Neurocognitivisme Mercredi de 12h30 –15h 2nd semestre - Master 1, 2 (ouvert aux étudiants L3 et aux doctorants) 6 ECTS Avec l’apport des neurosciences et des nouvelles techniques d’imagerie cérébrale, les références à l’esprit retrouvent de nos jours une dimension polémique. Les oppositions aux théories subjectivistes de la pensée amorcées par les philosophies analytiques et les tenants de l’empirisme logique ont animé les débats d’idées entre 1930 et 1950 en se décentrant du langage à l’esprit. La référence à la théorie de l’esprit, d’abord peu répandue en Europe, semble devenue une référence incontournable dans les pays de langue anglaise ou américaine ; quant à la philosophie de l’esprit, elle renvoie dans ce début de XXIème siècle à des élaborations théoriques bien différentes selon que l’on s’intéresse à l’apport européen ou à l’apport anglo-américain. En France, depuis près d’un demi-siècle, la référence philosophique s’est estompée dans les sciences de l’homme au profit d’affirmations scientistes invoquant les neurosciences, le neurocognitivisme et la théorie de l’esprit. Toutefois, un retour à la référence philosophique commence à se dessiner autour du glissement de l’esprit vers la conscience. Nous tenterons ici de cerner les interrogations soulevées par des notions que revendiquent neurologues, psychiatres, neurophysiologistes et biologistes et…philosophes ; aux convictions de la valeur de vérité de notions redécouvertes du fait de l’évolution technique s’oppose une approche critique de la certitude dans le domaine des sciences dès lors que l’on s’attache à la pensée. BIBLIOGRAPHIE (extraits) : Austin J. (1955) Quand dire c’est faire, Seuil 1970 Churland Patricia (1999) Neurophilosophie : l’esprit-cerveau Paris Puf Churland Paul (1995) Le cerveau : moteur de la raison, siège de l’âme, De Boeck 1999 Davidson D (1980) Actions et Evènements Puf 1993 Dennett D. (1993) La Conscience expliquée O. Jacob Fodor J., Pylyshin (1983) La modularité de l’esprit:Essai sur la psychologie des Facultés Minuit 1986. James William Le pragmatisme, Flammarion 1968 Mach Enrnst (1905) La théorie et l’erreur 1908 Flammarion Marchais Pierre (2007) La conscience humaine, L’Harmattan. Putman H. (1988) Représentation et Réalité, Gallimard 1990 Quine W. ( 1960) Les mots et la chose, Flammarion 1977 Ryle G. (1949) La notion d’Esprit : pour une critique des concepts mentaux, Payot 1976 Searle J. (1992) La redécouverte de l’esprit, Gallimard 1995 Schweitzer M.G., Morin D., Puig-Vergès N. : L'homme des Neurosciences est-il le même que celui de la psychiatrie dynamique? Le nécessaire recours à l'élucidation par l'épistémologie clinique comparative, L'Information Psychiatrique, Québec, juin 2002, n° 6, p 628-29. Schweitzer M.G., Puig-Vergès N., : Evidence Based Medicine ; un nouveau système de pensée ou une idéologie des temps modernes, Annales Médico-Psychologiques, 2005, 163, p 786-790Puig-Vergès N., Schweitzer M.G : A propos des psychoses: confrontations épistémologiques des courants psychanalytiques et phénoménologiques, Annales de 69 Psychiatrie, 2001, 16 p.78-82 ___________________________________________________________________ Frédéric RAMBEAU Éloge du paradoxe Semestre 2 – Master 2 6 ECTS Les paradoxes font entendre une puissance singulière du langage, celle de renverser une signification en son contraire, de doubler le sens du sens inverse. Ce qui rend possible une telle « rétorsion », c’est le fait qu’il n’y ait pas de critères internes aux énoncés pour distinguer suffisamment les paroles sensées et dépourvues de sens, les discours sérieux et non-sérieux. C’est pourquoi Aristote justifie et institutionnalise ce partage, contre les sophistes, grâce à « l’intention de signifier quelque chose ». Et de même la pragmatique recourt au « principe de sincérité » ou d’engagement. Or, dans les deux cas, ces critères conduisent à exclure les énonciations et les énoncés paradoxaux qui n’y adhérent pas entièrement. La puissance de rétorsion produit pourtant des effets : de plaisir, mais aussi de vérité et de re-signification. Derrida et Deleuze y ont été particulièrement sensibles, jusqu’à en faire, chacun différemment, mais radicalement, une condition sans laquelle le partage sérieux/non-sérieux serait lui-même privé de sens. Ils nous montrent aussi que cela n’implique pas pour autant de renoncer à l’exigence d’être soi-même engagé dans ce qu’on dit, même si le sérieux n’est plus défini par l’adéquation prescriptive du dire et du vouloirdire. Aristote, Métaphysique, Livre Gamma, Vrin, 1991. Austin, Quand dire c’est faire, Seuil, 1970. e Deleuze, Logique du sens (12 série, sur le paradoxe), Minuit, 1969. Derrida, Limited Inc (Sec),Galilée, 1990. Freud, Le mot d’esprit et sa relation à l’inconscient, Gallimard, 1988. ___________________________________________________________________ Fréderic RAMBEAU Éthiques de la désidentification 1er semestre – Master 1 6 ECTS Le fait que pour Deleuze comme pour Foucault les productions historiques et sociales de subjectivité, à l’heure néo-libérale, ne s’articulent plus tant autour de l’identité et de l’identification à soi, qu’autour de la capacité à se singulariser et à se « déterritorialiser », les a conduit à promouvoir, pour une éthique qui soit contemporaine, la pratique d’un certain type de désidentification. Un « devenir impersonnel » chez Deleuze, une « singularisation » de nos normes d’existence chez Foucault. Chacun d’eux, et on pourrait aussi parler de 70 Lacan dans ce cas, oppose une éthique de la désidentification, conçue comme une ascèse, à la morale des valeurs transcendantes qui jugent la vie (Deleuze), qui normalise au lieu de singulariser (Foucault), ou à celle des relations imaginaires entre les personnes (Lacan). Reconnaître, sous cet angle, un ethos commun à ces pensées permettra d’autant mieux d’en mesurer, sur quelques points, les divergences souvent cruciales. Par exemple : que veut dire que pour Deleuze comme pour Lacan, mais pour des raisons opposées, il ne faille pas céder sur son désir ? Et que s’est-il passé pour que Deleuze et Foucault entendent exactement l’inverse dans les notions de désir et de plaisir ? Deleuze et Guattari, Mille Plateaux (Plateaux 6 et 10), Minuit, 1980. Foucault, L’Usage des Plaisirs, Gallimard, Tel, 1984. Lacan, Séminaire VII, L’éthique de la psychanalyse, Seuil, 1986. ___________________________________________________________________ Yolande ROBVEILLE Villes, regards personnels. Introduction-méthodologie. Mercredi 9h – 12h 1er semestre – Master 1, 2 (Licence, master, ouverte aux étudiants d’autres départements) 6 ECTS Une approche de la ville, écrite et-ou, filmée par les participants. Votre point de vue, exercices d’écritures, d’agencement d’idées, d’images…… Pendant les séances visionnage de films ou de documents. ___________________________________________________________________ Yolande ROBVEILLE Atelier de réalisation vidéo. Introduction-méthodologie. Mercredi 15h – 18h 2nd semestre – Master 1 (Licence, master, ouverte aux étudiants d’autres départements) 6 ECTS Créations personnelles se rapportant à un sujet qui vous interpelle fortement. Présentation des sujets au groupe avec argumentation. Pendant les séances visionnage de films ou de documents. 71 ___________________________________________________________________ Alexis de SAINT-OURS Le monde comme miniature. Introduction à la physique quantique Mercredi 9h – 12h 2nd semestre – Master 1, 2 (Licence) 6 ECTS La mécanique quantique a radicalement bouleversé les concepts classiques de matière, de mesure et de causalité. Ce cours sera une introduction semi-technique à la théorie quantique. Nous étudierons sa structure (la théorie des espaces de Hilbert) et les différentes interprétations discutées encore aujourd’hui. Nous insisterons tout particulièrement sur l’interprétation relationnelle proposée notamment par Carlo Rovelli. Nous montrerons que ce travail conduit à l'abolition de la distinction entre observateur et observé et nous verrons également dans quelle mesure, il fonde rétrospectivement la métaphysique relationnelle de Simondon. Bibliographie : - Le cours de physique de Feynman - Physics meets philosophy at the Planck scale (edited by Craig Callender and Nick Huggett) - G. Bachelard, L’Expérience de l’espace dans la physique contemporaine - F.Balibar et J.M. Lévy-Leblond, Quantique : rudiments - M.Bitbol, Mécanique quantique : une introduction philosophique - N. Bohr, Physique atomique et connaissance humaine - W. Heisenberg, o La nature dans la physique contemporaine o Physique et philosophie - E. Klein, Petit voyage dans le monde des quanta - J.M. Lévy-Leblond, Aux contraires - C. Rovelli, Quantum Gravity - E. Schrödinger, Physique quantique et représentation du monde - G.Simondon, L'individuation à la lumière des notions de forme et d’information ___________________________________________________________________ René SCHÉRER Philosophie, politique et criminalité Jeudi 15h –17h30 Séminaire bimensuel de 2007- 2008 – Master 1 6 ECTS Et d’abord, pour attirer l’attention : « …c’est un fait qu’au cours des deux derniers siècles (il s’agit des 17ème et 18ème s.) tout philosophe éminent a été assassiné, ou du moins s’est vu tout près de l’être ; tant et si bien que, si un homme se prétend philosophe et qu’on 72 n’ait jamais attenté à sa vie, vous pouvez être assuré qu’il n’a pas d’étoffe… ». (Thomas De Quincey, De l’assassinat considéré comme un des beaux-arts). A bon entendeur, salut ! Pour compléter le séminaire de l’an dernier qui portait sur l’anarchisme, et n’avait fait qu’évoquer l’ombre des grands noms de Michaël Kohlaas, des deux amis de Bourbonne, de Cartouche ou Mandrin, etc…,le séminaire de cette année place au centre de nos réflexion le thème du crime dans ses relations avec la criminalité des pouvoirs et des lois. En faisant ressortir une « constellation » au sens benjaminien qui peut s’étendre, de Diderot, justement, jusqu’à L’enfant criminel de Genet, Moi, Pierre Rivière et La vie des hommes infâmes, de Foucault, en passant par Sittlichkeit und Kriminalität, de Karl Kraus. La réflexion sur la grandeur et la signification du crime ouvre un vaste terrain, jalonné, évidemment, d’embûches, d’amalgames, qu’il faudra savoir contourner et déjouer. On ne peut se contenter, je crois, en effet, de la simple opposition entre une criminalisation de la politique et une politisation du crime. La ligne court entre les termes, les enveloppe, appelle à de nouvelles définitions. Dans cette direction : Sade et Fourier. Cette notice entend être une sorte d’appel d’offre et vise surtout à attirer l’attention des participant(e)s qui assurent la vie du séminaire. Je les invite à proposer d’ores et déjà leurs projets d’études se d’exposés. Et, pour la bonne bouche, à titre d’encouragement : « Si l’on peut dire de Leibniz, bien qu’il n’ait pas été assassiné, qu’il est mort en partie de la crainte d’être assassiné et en partie de la vexation de ne l’être point, Kant, d’autre part – qui ne manifesta aucune ambition de ce genre- échappa à un meurtrier de plus près qu’aucun homme dont parlent les livres hormis Des Cartes » ( De Quincey). Je rappelle que ce séminaire qui fait théoriquement partie de la formation doctorale est ouvert à tout le monde, quel que soit le cycle, et donne droit à une validation d’UV. La condition essentielle est, sinon la ponctualité, du moins la fidélité des participants, afin que la continuité du thème ainsi que l’enchaînement des séances, leur « suivi », puissent être établis. ___________________________________________________________________ Antonia SOULEZ Objet scientifique, objet esthétique Mercredi 12h – 15h, à la MSH Paris-nord 1er semestre – Master 2 6 ECTS Nous déterminerons le rôle de la lecture de l’oeuvre de Wittgenstein du Tractatus aux Recherches, à travers certaines positions-clefs de Granger vis à vis du kantisme, de Cavaillès et de Carnap. Nous indiquerons chemin faisant quelques traits marquants relativement à leurs conceptions respectives de l’esthétique par rapport à la science, et apprécierons la spécificité d’une pensée grangérienne des « opérations », sur laquelle Gilles Granger se sépare de Wittgenstein. Nous formulons ensuite une question portant sur la nature de l’objet en tant que fruit d’une corrélation entre opérations et pensée chez Gilles Gaston Granger, dans le cadre de la 73 science. A la clef de son approche réside la notion de « style », importante en épistémologie et en histoire des sciences. Nous examinerons alors ce qu’il en est de « l’objet esthétique » avec lequel Gilles Granger compare « l’objet scientifique » du point de vue du rapport opérations-objet qui est, dit-il, déterminant pour la science. Les relations complexes entre forme et contenu rentreront en ligne de compte. Nous comparerons les manières différentes dont « l’opératoire est fondamental pour l’objet », dans les deux domaines des sciences (mathématiques, en particulier) et des arts (musique en particulier). Nous montrerons ainsi comment s’articulent dans le cas de la musique forme et contenu (auxquels s’ajoute la dimension incontournable du matériau). Bibliographie sélective : Gilles Granger : Formes, Opérations, Objets, Vrin, 1994, et Pour la connaissance philosophique, Odile Jacob, 1988 D’autres ouvrages de G. Granger seront évidemment mentionnés notamment Pensées formelles et sciences de l’homme, mais aussi : Philosophie du style (chez A. Colin, 1968), L’irrationnel (O. Jacob, 1998), et un article sur « Bild » et « Gleichnis » chez Wittgenstein publ. dans la revue Sud, en 1986, n° consacré à Wittgenstein. Antonia Soulez : Comment écrivent les philosophes ? Editions Kimè, 2003 ___________________________________________________________________ Fathi TRIKI Raison et raisonnabilité dans la philosophie arabe Mercredi 15h – 18h 1er semestre – Master 1, 2 Séminaire doctoral validable par les étudiants de Master 6 ECTS Le séminaire se tiendra de façon groupée entre le 12 décembre 2007 et le 19 janvier 2008 Ce cours propose d’étudier les différentes configurations de la raison dans les pratiques discursives chez les philosophes arabes du Moyen Age. On peut déceler, dans la civilisation arabe et islamique, plusieurs formes d’usage de la raison : tout d’abord l’usage religieux qui nous mène à réfléchir à l’épineuse relation entre foi et raison ; l’usage social qui ouvre la voie à une philosophie politique fondatrice de la citoyenneté, un usage scientifique de la raison qui trouve dans le livre de Fârâbi « La classification des sciences » un modèle d’une possible épistémologie ; Il y a enfin un usage éthique de la raison qui part de la morale quotidienne et individuelle pour aboutir à un humanisme réfléchi. Je partirai de la distinction établie par le philosophe Fârâbî entre « 'Aql et ta 'aqul, la raison et le raisonnable, dans son Traité sur la raison ou dans ses Fragments séparés. Al ta' aqul se définit dans un premier sens comme ce qui permet au public de dire d'un homme qu'il est raisonnable. Dans un deuxième sens, ce terme traduit parfaitement la notion aristotélicienne de phronesis, c'est-à-dire cette disposition « accompagnée de raison juste, tournée vers l'action et concernant ce qui est bien et mal pour l'homme.» Je considérerai alors la raison comme élément de toute réflexion théorique et la raisonnabilité comme instrument pour toute réflexion pratique qui concerne la vie quotidienne de l'homme. L'homme raisonnable est celui qui fait de la raison sa référence de manière à rendre son éthique adéquate à la rationalité. 74 Pour Fârâbî, la raisonnabilité est aussi ce qui donne à la raison sa dimension sociale puisqu'elle peut être à l'origine du tissu de relations avec les autres comme critère fondamental de tout humanisme. Elle est donc cet ensemble de critères théoriques et de dispositions pratiques, dont la réalisation dans l'activité quotidienne de l'homme rendrait l'individu raisonnable, vivant selon les exigences de la raison et pouvant persévérer dans son être, pour parler un langage spinozien. La raisonnabilité est ainsi « la capacité de bien délibérer et de bien déduire les choses, les meilleures, pour que l'homme puisse obtenir en vérité un grand bien et atteindre une fin noble et vertueuse, que ce soit le bonheur ou quelque chose dont on ne peut se passer dans l'acquisition du bonheur ». Elle n'est pas l'habileté, elle n'est pas non plus la perversité, ni la ruse, elle est ce qui permet à l'homme d'être dans une adéquation parfaite avec l'environnement. C'est pourquoi nous pouvons considérer la raisonnabilité comme moyen d'unir les acquis de la raison théorique et ceux de la raison pratique, à travers la concrétisation des « principes universaux et nécessaires » dans les divers champs de la vie et par la réalisation d'un équilibre entre les différentes expressions de l'homme. C'est donc la concrétisation de la raison dans le réel, son ouverture sur l'existence et la vie, qui donnent à la raisonnabilité un aspect moderne et la rapproche du concept de rationalité tel qu'il est travaillé par Habermas. La dimension éthique de la raisonnabilité freine pour ainsi dire l'hégémonie de la technique dans sa tentative de domination de l'homme par le truchement de la technologie de pointe ou par sa forme économique et politique. J’aborderai ces problématiques en trois points nodaux 1- La raisonnabilité permet, par le fait même d'unir la théorie et la pratique, de rapprocher la politique de l'éthique. Il faut reconnaître à Ibn Khaldûn le mérite d'avoir marqué une rupture avec « les analyses» théologiques du politique et les recettes et conseils aux princes, assortis généralement d'une apologie d'un régime en place. Ibn khaldûn a rationalisé les analyses politiques pour nous présenter une théorie sociale et politique fondée sur la raison et l'histoire. L'humanité de l'homme s'exprime, pour Ibn Khaldûn, par sa raisonnabilité et « dans la mesure où il est un être humain, il est plutôt porté à la bonté et aux vertus.». L'État est évidemment une forme historique du pouvoir. Mais, comme le précise Spinoza, tous les hommes « ont de l'état civil un appétit naturel» puisque « il n'est personne qui ne désire vivre à l'abri de la crainte autant qu'il se peut et cela est tout à fait impossible aussi longtemps qu’il est loisible à chacun de faire tout ce qui lui plaît », (Spinoza, TTP, § 11). 2- La raisonnabilité permet une meilleure appréciation de la philosophie des sciences chez les arabes, en particulier chez Fârâbî et Ibn Sîna (Avicenne). J’analyserai les spécificités des classifications des sciences chez Fârâbî et chez Ibn Sîna par rapport à Aristote en insistant sur la nouveauté introduite par ces philosophes à partir des sciences nouvelles comme l’Algèbre et l’histoire. 3- La dialectique de la raison et de la raisonnabilité permet une meilleure compréhension du statut de la philosophie dans la communauté musulmane, statut qui permet l’avènement du vrai (Ibn Roshd ou Averroes). Je tenterai de mettre en relief la relation entre raison et foi et d’examiner la solution d’Averroès pour qui la philosophie doit être acceptée par la loi religieuse. Seul l’examen rationnel de la Source de la Révélation peut conduire l’élite intellectuelle dans le chemin de la vérité. Plan du cours et organisation des séances : Première séance : Définition de la raison dans quelques textes philosophiques arabes (Al Kindi, Fârâbî, Avicenne et Averroes) Distinction des usages de la raison. 75 Deuxième séance : Fârâbî et la raison : analyse de trois œuvres : Le traité de la raison, Le livre de la classification des sciences, Les fragments. Troisième séance : l’usage épistémologique de la raison : le cas de ‘ilm al hyal (la mécanique) et de l’algèbre. Quatrième séance : l’usage social de la raison : la cité vertueuse et la policité : Fârâbî et Ibn Khaldoun Cinquième séance : l’usage éthique de la raison : le problème des valeurs morales et le devenir de la phronésis dans la philosophie arabe : Le livre des fragments de Fârâbî Sixième séance : Raison et foi : le rationalisme d’Averroès et le statut de la philosophie en islam : analyse du livre du discours décisif Septième séance : Conclusion : l’actualité de cette problématique (Raison et raisonnabilité) dans le débat philosophique contemporain dans le monde arabe et islamique ou Fârâbî et Averroès, nos contemporains. Bibliographie A. Abdessalem, Ibn Khaldoun et ses lecteurs, Paris, PUF, 1983 M. Arkoun, Contribution à l’étude de l’humanisme arabe au IV / X siècle, Miskawayh, philosophe et historien, Paris, Vrin 1970 Arnaldez, R., Aspects de la pensée musulmane, Paris, Vrin, 1987. Averroès. Le Livre du discours décisif. Traduction inédite, notes et dossier par Marc Geoffroy, Introduction par A. de Libera (GF 871), Paris, GF FLammarion, 1996. Averroès, L'Intelligence et la Pensée, Grand Commentaire du De anima, Livre III, 429a10432a3-14. Trad., introd., bibliogr., chronologie, notes et index par A. de Libera (GF 974), Paris, GF FLammarion, 1998. Avicenne, La Métaphysique du Shifii' , trad. G. Anawati, Paris, Vrin, 1978. Brunshvig, R.,« Averroès juriste », in Études d'orientalisme à la mémoire de Levi-Provençal, 1, Paris, Maisonneuve et Larose,1962,p.3-68. Butterworth, Ch.E. (éd.), The Political Aspects of Islamic Philosophy. Essays in Honor of Mushin S. Mahdi (Harvard Middle Eastern Monographs), Cambrige (Mass.), Harvard University Press, 1992. Collectif, Encyclopédie de l'Islam, nouv. éd., Leiden, BrillParis, Maisonneuve et Larose, 1960H. Corbin, Histoire de la philosophie islamique, Paris, Gallimard, 1964. Fakhry, M., Histoire de la philosophie islamique, trad. de l'anglais par Marwân Nasr, Paris, Éd. du Cerf, 1989. Fârâbî, Risala-t-al âql, Fârâbî, Ihsa al ‘ulûm, Le Caire, 1949, éd. Othman Amin. Fârâbî, Traité des opinions des habitants de la Cité idéale, Introd., trad. et notes par T. Sabri (Études musulmanes, 31), Paris, Vrin, 1990. Farabi, Kitâb al-hurüf, éd. Muhsin Mahdi, Dar e1-machreq, Beyrouth,1970. H. Fékih, Les idées religieuses et philosophiques de l’ismailisme fatimide, Pub. De l’Université de Tunis, 1978 L. Gardet, L’islam, religion et communauté, Paris, Desclée de Brouwer, Paris 1970 Gauthier, L., La Théorie d'Ibn Rochd (Averroès) sur les rapports de la religion et de la philosophie, Paris, Leroux, 1909 ; réimpr. Vrin-Reprise, Gauthier, L. (éd. et trad.), Traité décisif sur l'accord de la religion et de la philosophie, Alger 1948, réimpr. Vrin Reprise, Paris, 1983. Ghannouchi, A., « Lafalsafa face aux pouvoirs religieux et politique de l'époque classique», Actes du colloque « Défi à la philosophie. Défi de la philosophie », Tunis 11-17 avril 1988, Université de Tunis, Centre d'études et de recherches économiques et sociales, 1989, p. 179201. Gimaret, D., La Doctrine d'al-Ash'ari, Paris, Éd. du Cerf, 1990. G.G. Granger, La théorie aristotélicienne de la science, Aubier Montaigne, Paris 1976 Grunebaum, L’identité culturelle de l’islam, Paris, Gallimard 1973. A. Hasnaoui, L’islam : la conquête, le pouvoir in Histoire des idéologies, dirigé par Fr. Châtelet, T1, Paris 1978. Hayoun, M.-R., de Libera, A., Averroès et l'Averroïsme (Que sais-je? 2631), Paris, PUF, 1991. Hourani, G.F. (trad.), Averroes on the Harmony of Religion and Philosophy, Londres, Luzac, 1961. 76 Ibn Bagga (Avempace), El régimen dei solitario [tadbir almutawa1)1)id), introd. trad. et notes J. Lomba, Madrid, 1997. i Ibn Khaldoun, Discours sur l’histoirer universelle, Trad. V. Monteil, Paris, Sindbad 1978. J. Jolivet (éd.), Multiple Averroès, Paris, les Belles Lettres, 1978. G. Labica, Politique et religion chez Ibn Khaldoun, Alger, SNED, 1968 M. Lambardi, L’islam dans sa première grandeur, Paris, Flammarion 1971 Laoust, H., Les Schismes dans l'Islam, Paris, Payot, 1965. Leaman, O., An Introduction to Mediaeval Islamic Philosophy, Cambridge (G.B.), Cambridge University Press, 1985. Libera, A. de, La Philosophie médiévale (Premier Cycle), Paris, PUF, 1995. Libera, A. Penser au Moyen Âge (Chemins de pensée), Paris, Éd. du Seuil, 1996. Madkour, L'Organon d'Aristote dans le monde arabe, Paris, Vrin, 1969. M. Mehdi, Ibn Khaldoun’s philosophy of history, London, 1957 Michot, J., La Destinée de l'homme selon Avicenne. Le retour à Dieu et l'imagination, Louvain, Peeters, 1986. R. Rashed, Entre arithmétique et algebra, recherches sur l’histoire des mathématiques arabes, Les Belles Lettres, Paris 1984 Saleh, S., La Vie future selon le Coran, Paris, Vrin, 1971. Thomas d'Aquin, Contre Averroès, trad. A. de Libera (GF 713), Paris, GF Urvoy, D. Pensers d'al-Andalus. La vie intellectuelle à Cordoue et Séville au temps des empires berbères (fin Xl' siècle-début XIll' siècle), Toulouse, CNRS/PUM, 1990. ___________________________________________________________________ Mohamed Hassen ZOUZI CHEBBI Arabe pour philosophes I : Philosophie des poètes, poésie des philosophes Vendredi 12h – 15h 1er semestre – Master 1, 2 6 ECTS Il s’agit à travers un choix de testes et d’auteurs précis (traduits ou non) de réfléchir sur les liens inextricables entre pensée philosophique et création poétique dans la trame du poème arabe. Les exemples significatifs de philosophes poètes seront évoqués en comparaison afin de découvrir l’unité ou les similitudes entre poésie et philosophie. Ayant d’abord strictement orale pendant des siècles, la poésie arabe transmise de génération en génération ne se fondait que sur la mémoire vive et fiable. La poésie était le miroir de la vie, le réceptacle de la Hikma (sagesse) et l’expression suprême de la langue. L’avènement de l’Islam a produit une modification profonde dans la condition du poète et de la poésie. L’Islam arabe fondateur s’est préoccupé dès ses débuts à discréditer toute comparaison entre l’inspiration du poète et le message prophétique. Le risque outrageux contenu dans la proximité des trois termes poète-prophète-fou devait être à tout prix repoussé comme une aberration et un blasphème. Poètes au bord de la folie sacrée, prophètes méconnus, génies incompris, poètes maudits, autant de catégories erronées cousues de poncifs et de clichés qui escamotent l’immense richesse d’une pensée pénétrante et d’une esthétique du goût. La rupture radicale avec les dispositions païennes opérait en même temps à canaliser le fait poétique pour l’intégrer à l’œuvre commune de la nouvelle civilisation et de sa spiritualité. Malgré cette réhabilitation intégrative et les conséquences qui en découlaient, la poésie et le poète sont restés à jamais marqués par cette fatalité. Païenne irréductible, la 77 poésie chez les arabes comme chez bien d’autres peuples s’est allègrement convertie, divertie, travestie à tous les cultes, dansé et chanté dans tous les temples, hanté les palais et les décharges mais elle est restée toujours fidèle à elle-même comme principe, comme manifestation singulière de l’être, du sublime du langage humain, une lumière mystérieuse et subtile qui éclaire les profondeurs de l’âme et anime la pensée sensible. Une philosophie autre. Bibliographie provisoire MIQUEL André : L’Islam et sa civilisation -Paris, Armand Colin 1968, 2° Ed 1977 DJAÏT Hichem : La personnalité et le devenir arabo-islamiques, Paris Ed du Seuil 1978 ABDELALEK Anouar : Anthropologie de la littérature arabe contemporaine, e Paris, Seuil 1965. 2 Ed. 1978 KHAWWAM René : La poésie arabe des origines à nos jours, Paris, Marabout 1967 MONTEIL Vincent : Anthologie bilingue de la littérature arabe contemporaine, Imprimerie Catholique, Beyrouth 1961 ZEGHIDOUR Sliman : La poésie arabe moderne entre l’Islam et l’Occident, Karthala, Paris 1982 IBN KHALDOUN : Discours sur l’Histoire universelle, Al-Muqaddima, Traduit de l’arabe, présenté et annoté par Vincent Monteil, Sindbad, Paris 1997 Al-JABRI Mohamed Abed : Introduction à la critique de la raison arabe ; Editions la découverte / Institut du monde arabe, Textes à l’appui, Série islam et société, Paris 1995 RODINSON Maxime : Les Arabes. Puf-Quadrige, Paris 2002 RANCIERE Jacques (sous sa direction) : La politique des poètes, Bibliothèque du Collège International de Philosophie, Albin Michel, Paris, 1972 ARISTOTE : Rhétorique des passions. Éditions Payot&Rivages, Paris, 2000 Poétique, Gallimard, Paris, 1996 MESCHONNIC Henri: Politique du rythme, politique du sujet. Éd. Verdier, Paris 1995 Poétique du traduire, Éd. Verdier, Paris 1999 ___________________________________________________________________ Mohamed Hassen ZOUZI CHEBBI Arabe pour philosophes II : La langue arabe : Aventure philosophique, élan mystique Vendredi de 12h –15h 2nd semestre – Master 1, 2 ECTS Il s’agira d’examiner, à travers des exemples nombreux et significatifs, l’histoire et la réalité singulière de l’une des plus anciennes langues sémitiques. La “lougha” (logos, langue) arabe, aux registres nombreux et multiformes, dans son cheminement historique et géographique, idiome identitaire par excellence et facteur d’unité et de cohésion socio-culturelle, a toujours été le lieu d’exercice de la pensée, de l’éloquence, de l’imaginaire et de la poésie. En plus de son enracinement dans une tradition orale ancienne, la langue arabe s’est enrichie de toutes les fécondités avoisinantes (civilisation gréco-byzantine, civilisations africaines et asiatiques...). Le Coran et l’Islam lui ouvrirent des horizons d’une formidable diversité humaine, lui garantissant une incontestable universalité et la promesse tenue d’un extraordinaire 78 épanouissement. Au-delà de la liturgie et de la théologie, qui furent le premier lien avec les peuples musulmans non arabes, elle devient au long des siècles, la langue unitaire d’un vaste monde humain où son aventure passe par les champs de la philosophie, de la science, des belles lettres et de tous les domaines de l’art. Il ne s’agira donc pas du tout d’une initiation à la langue pour “grands débutants” mais d’une approche analytique et critique d’une somme de textes classiques illustrant la part active de la langue des arabes à la poursuite et au développement des grandes questions philosophiques (néo-platonisme) et des divers courants de pensée rationaliste ou mystique. C’est surtout à travers ces derniers que nous tenterons de cerner l’étendue des capacités expressives, des modalités stylistiques et rhétoriques, des ressources originales de la prosodie symbolique. La poésie mystique comme exemple extrême de la poursuite de l’ineffable propre à l’expérience mystique sera le domaine privilégié où seront puisés les objets de la réflexion. Sera également abordée la problématique complexe de la traduction de la langue arabe par l’évaluation comparative de plusieurs générations de traductions de textes arabes connus, avec l’ambition de faire prendre conscience de certains aspects de la dynamique d’absorption et d’assimilation de la langue arabe ainsi que du phénomène inverse. Bibliographie sommaire : - G.C. Anawati et Louis Gardet : mystique musulmane, aspects et tendances-expériences et techniques, Vrin 1986 - Vitray Meyrovitch : Mystique et poésie en Islam, Paris, Desclée de Brouwer 1972 - R. A. Nicholson : An historical Inquiry concerning the origin and development of sufism , Studies in islamic Mysticism, Cambridge University Press G. Mounin Linguistique et traduction Avicenne, Le livre des définitions, Trad. et notes de A. M. Goichon, Vrin 1963 - Hallaj : Diwan, Ed. et trad. De Louis Massignon, Paris, Cahiers du Sud, 1995 ___________________________________________________________________ 79 STAGES U.E. PHILOSOPHER HORS- CHAMPS Marie CUILLERAI Jeudi de 9 h – 12 h 1er et 2nd semestres 6 ECTS 2nd semestre LICENCE 3 - MASTER 1 - MASTER 2 L’Unité d’Enseignement « Philosopher Hors-Champs » est destinée à ouvrir le cursus philosophique L3, M1, M2 à ce qui se constitue comme son extériorité. Il s’obtient sur projet personnel déterminé conjointement par l’étudiant et son tuteur de stage. Philosopher hors champ, c’est se donner la liberté de réfléchir aux diverses pratiques et formations qui jalonnent la vie d’étudiant (pratiques culturelles, éducatives, associatives, militantes, politiques, etc.). Ce peut-être sous forme de stage, s’ouvrir à l’apprentissage des contraintes sociales, et aux différentes introductions à la vie professionnelle (expériences professionnelles en cours ou déjà acquises, etc.). L’étudiant définit son projet. Il choisit son mode d’évaluation et son tuteur en dialoguant avec les enseignants du département ou en prenant contact avec la responsable de l’UE, Marie Cuillerai. Le tuteur évalue le travail et valide l’UE (6 ECTS). Les étudiants de M2 qui n’auraient pas obtenu les 6 ECTS de M1 ont la possibilité de cumuler 12 ECTS sur l’année de M2. Les ECTS sont en général obtenus par la rédaction d’un mémoire court, entre 5 et 10 pages, qui présente le projet mené à bien en accord avec le tuteur responsable. D’autres formes de présentations ne sont pas exclues (audio, vidéo, performance), elles seront décidées conjointement entre le tuteur et l’étudiant. Le Département de Philosophie peut signer des conventions de stages avec toute institution susceptible de recruter un stagiaire. Les conventions de stages sont à retirer au secrétariat. Marie Cuillerai tient une permanence, le mardi à 15 h et le jeudi à 12h. 80 Propositions de projets de stage du Département de Philosophie Archives Gilles Deleuze M. Burkhalter propose un stage sur Gilles Deleuze. Travail à partir des transcriptions des cours qui seront faites par les étudiants de philosophie et d'arts plastiques. Contact Marielle Burkhalter: [email protected] Marielle Burkhalter: [email protected] Stage Master 1 et 2 Mercredi 12h/15h Informatique pour tous - C 207 Archéologie L'Institut National d'Archéologie Préventive propose des stages de courte durée, 1 à 2 semaines. Il s’agit d’acquérir une méthodologie de recherche scientifique sur le terrain, dans le cadre de chantiers de fouilles archéologiques en cours notamment en Ile-de-France, Centre et Midi-Pyrénnées. Contact auprès du Département de Philosophie : Stavroula BELLOS. Archives sonores de la lutte anti - CPE Des archives sonores ont été constituées pendant la mobilisation anti CPE. Le travail se fera à partir des morceaux de bandes sonores dont chaque étudiant se verra confié une partie à retranscrire. L’historienne Sophie Wahnich et des étudiants de l’EHESS viendront présenter ces archives lors d’une réunion qui aura lieu le mercredi 29 novembre de 12h30 – 13 h30 salle A 028. Contact Marie Cuillerai : [email protected] Arts contemporains La revue en ligne paris-art.com dont le responsable est André Rouillé, professeur de photographie (département photo et multi-média), propose des stages de 3 mois à temps complet ou partiel (possibilité 6 mois et plus). Il cherche en particulier un modérateur du Forum et des Blogs qui vont être ouverts prochainement. Contact avec A. Rouillet pour rendez-vous : 01 42 01 57 94 ou 06 64 26 57 63 Mail> [email protected]. Web> http://www.paris-art.com Édition, Bibliothèques & Documentations Eric Puisais anime la Société chauvinoise de philosophie, et développe à Chauvigny dans la Vienne une bibliothèque d’histoire du syndicalisme et de l’anarcho-syndicalisme. Il propose un accès à ces archives pour un travail documenté et/ou une collaboration pour la constitution d’une base de données. (Éventualité de rémunération). Contacter: [email protected] Les Cahiers Critiques de Philosophie (Revue du département). 81 Secrétariat de rédaction. Contacter B. Cany : [email protected]. Les éditions Hermann peuvent accueillir des stagiaires au service éditorial temps plein ou mi-temps pour une durée de 3 mois avec indemnisation. Contacter B. Cany: [email protected]. La MSH Paris-Nord La MSH Nord recrute des stagiaires pour la rénovation de la bibliothèque. Se renseigner auprès du secrétariat du département. Ou directement auprès de M. Porchet et G. Popovici. MSH : 01 55 93 93 00 L’Harmattan Les éditions l’Harmattan proposent des stagiaires sur différents postes. Se renseigner auprès du secrétariat du département ou contacter de la part de J.-L Déotte, Virginie Hureau: 06 85 56 43 30. La bibliothèque de Paris 8 propose des stages sur la section philosophie. Contact : Département ou bibliothèque de Paris8, Mr. Ribes Ros, webmaster. Enseignement- Éducation Le Cours Saint-John Perse (lycée privé) cherche des stagiaires sur des missions de surveillance et de soutien à la vie scolaire. Lieux : 3 rue de l'Eure 75014 Paris - 01 45 43 05 15. Contact : Directeur Paul Andréo sur recommandations de B. Cany. ([email protected]) Différents lycées de Seine Saint-Denis sont susceptibles d’accueillir des étudiants pour expérimenter l’enseignement de la philosophie en terminale. Contacter Marie Cuillerai Épistémologie et philosophie des sciences À travers des entretiens préparés en amont, les étudiants rencontrent des chercheurs en « sciences dures » et approchent des thèmes et concepts communs aux différentes disciplines (espace, temps, réel, virtuel, etc.). Contact : Alexis de Saint-Ours, [email protected] Valorisation scientifique- Organisation d’événements culturels L’institut du Monde Arabe propose des stages dans le cadre de son département Colloques et Manifestations. Contact Zouzi Chebbi : [email protected] Identité philosophique européenne La fondation Notre Europe propose un stage de 3 mois indemnisé pour des chercheurs de niveau M2. Participation aux activités de recherches de la Fondation (organisation de séminaires, interventions, articles). Contact : Marie Cuillerai. [email protected] 82 FORMATION À LA RECHERCHE SÉMINAIRES, JOURNÉES D’ÉTUDES, COLLOQUES, MANIFESTATIONS ANNÉE UNIVERSITAIRE 2007-2008 Séminaires pour les doctorants (Une brochure contenant la liste et les descriptifs complets des séminaires de formation doctorale sera diffusée au cours du mois d’octobre.) « Le silence peut-il être articulé ? » : question posée au philosophe et au musicien. (Antonia Soulez) Ce séminaire en 2 volets sur deux semestres consécutifs abordera d’abord le statut du silence dans différentes philosophies et conceptions de la musique et s’appliquera à questionner le mythe de « l’ineffabilité » 1. comme modalité « rhétorique », sous ses différents aspects : au regard de l’incommunicabilité, de l’expression de l’inexprimable, de l’intraductible, irreprésentable, ou non-transposable, de l’inarticulé fondamental, de la voix, de l’opposition entre le pur et l’impur, du prélinguistique ou pré-langagier, de l’intra-langagier (à distinguer du prélangagier), de la représentation et de la description, de l’intentionnalité, de l’écriture, de l’œuvre ou de la partition….mais aussi, des sons et des relations entre les sons, du bruit, etc… 2. On abordera ensuite les différentes stratégies de composition du silence dans les œuvres musicales et les philosophies de la musique éventuellement non explicitées des musiciens. Auteurs consultés : Theodor Adorno, Samuel Beckett, John Cage, Daniel Charles, Lydia Goehr, N. Goodman, Heidegger, Peter Kivy, Max Paddison, Aaron Ridley, Wittgenstein. Une bibliographie plus précise sera donnée en début d’année. Signalons la jeune revue Filigrane, ed. Delatour France, ss la direction de J-P. Olive. nd Ce séminaire aura lieu le 2 semestre à la MSH Paris-nord Séminaire de doctorat de l’équipe B du Laboratoire d’études et de recherches sur les logiques contemporaines de la philosophie. (Jean-Louis Déotte) Avec A. Brossat (Paris 8), J-L. Déotte (Paris 8), V. Fabbri (Collège international de philosophie), D. Payot (Strasbourg 2), G. Teyssot (Laval, Canada). Séminaire annuel les mardis de 16h30 à 19h30h à la MSH Paris Nord, après le séminaire sur Lyotard. Les : 13/XI, 27/XI, 11/XII, 8/I/2008, 19/II, 4/III, 18/III, 1/IV, 15/IV, 13/V, 27/V. 83 Les doctorants seront amenés à exposer l’état de leurs travaux dans une équipe de formation à la recherche, dirigée par quatre universitaires de la MSH Paris Nord. Séminaire ouvert aux masters. Dispositif (Foucault, Agamben), machine (Deleuze), appareil (Benjamin, Flusser) Le concept de machine intervient pour Deleuze (Logique du sens, Mille Plateaux, L’image-mouvement, L’image-temps, etc) à la jonction d’une réflexion d’une part sur les systèmes sériels, la répétition différenciante, d’autre part sur les « appareils » de capture (Etat). Entre la machine et l’appareil, se joue la différence entre ce qui fonctionne, se détraque, produit, et ce qui surcode, noue et lie. La relation entre ces deux concepts place au cœur de la réflexion deleuzienne la question du statut du sens, d’une part dans la relation à l’espace, d’autre part dans sa relation à l’inconscient. Le dispositif chez Foucault, relayé par Agamben (Qu’est-ce qu’un dispositif ? 2007) appartient au domaine de l’économie au sens aristotélicien, repris par la théologie du premier christianisme. Selon le modèle du Panopticon de Bentham, il permet à Foucault (Surveiller et punir, etc) d’articuler deux séries hétérogènes : celle du savoir (sciences humaines), celle du pouvoir. Ces deux points de départ nous permettrons de donner une autre inflexion à la notion d’appareil, capable d’articuler à partir de Benjamin (L’œuvre d’art à l’époque de sa reproductibilité technique) : l’infrastructure technique, la parure et la cosmétique donc l’esthétique, l’appariement de réalités hétérogènes et l’accueil de l’événement. Journées d’études Journées Granger, Janvier 2008 (Antonia Soulez) Les Journées d’études sur Gilles Granger se tiendront le 23 janvier 2008 à la MSH Paris-nord, et le 24 janvier 2008 à ENS de la rue d’Ulm (coord. A. Moreno, Université de Campinas, Brésil, A. Ruscio, Collège International de philosophie, A. Soulez, Université de Paris8 /MSH de Paris-nord). Un séminaire se tiendra également l’an prochain au Collège International de philosophie, assuré par Antoine Ruscio sur G. Granger. Journées d'étude : Subjectivation et reconnaissance. (Philosophie, psychanalyse et sciences sociales) Les 21 et 22 Mars 2008 Organisées par Jean-Pierre Marcos et Antonia Soulez (Paris 8). Avec : Plínio Prado (Paris 8), Nancy Frazer (N. Y.), Laurent Jeanpierre (Strasbourg), Sophie Mendelssohn (Paris), Frédéric Rambeau (Paris 8) et Vladimir Safatle (São Paulo). 84 Atelier autour de Différence et répétition Divergences, partitions et croisements de nos lectures (Mars 2008) Cela pourrait être déjà la source de ce que Deleuze nommait un « problème », une manifestation du souci qui a été le sien de conférer à l’histoire de la philosophie autre chose qu’un statut au sein duquel chacun viendrait puiser sa petite dose de reconnaissance. S’installer d’emblée dans une difficulté dont ni l’imaginaire ni le jugement ne sauraient à eux seuls triompher ; choisir comme mode de locomotion les concepts les plus incertains, ceux qui prêtent à sourire aussi bien que ceux qui sont sortis de tout sens commun après avoir trop longtemps servi à capitonner les cellules internes du positivisme ; venir débusquer l’événement dans ces réduits d’impuissance où les concepteurs d’empire, les maîtres en théologie et les marchands d’émotions ne sauraient se rendre ; convertir chacune de ces impasses en un labyrinthe auquel chaque empreinte, chaque écho, viendra offrir une nouvelle ouverture ; se tenir dans une lecture de l’attention qui est pour elle-même un geste de résistance, l’expérience vive de cette attitude à laquelle la raison administrative s’emploie, avec une extraordinaire pugnacité, à nous faire renoncer. Cela devrait être un problème pour la simple raison que Différence et répétition participe de ces lectures qui, à être trop vives, n’ont d’autres alternatives que d’introduire une philosophie au sein de laquelle toute notion est à la fois héritière d’un croisement de traditions et totalement inédite, éducatrice des sens qui l’ont précédés. Ouvrir un atelier qui nous permette de confronter nos lectures de Différence et répétition, c’est-à-dire qui soit l’occasion de donner à voir aussi bien nos difficultés à nous en saisir que nos petits instants de jubilation à en être traversés, implique un certain nombre de refus qui ont déjà leur propre portée philosophique. Ce ne peut être un conclave de disciples, tant il est vrai que pour une philosophie du virtuel, il n’est de bastille plus efficiente que cette ferveur, fût-elle naïve, pathologique ou intéressée. Ce ne peut être une célébration, ce trait d’ironie qui en nos temps de soumission de la pensée à l’ordre s’amuserait à célébrer les quarante ans des interdits d’interdire, des plages secrètes soutenant les pavés, des universités critiques des sens obligatoires et créatrices de chemins de traverse. Ce ne peut être une instance de convergences ou une fabrique d’identités communes car, précisément, cela reviendrait à renoncer à lire, cela impliquerait qu’à ce ressaisissement de la philosophie il convienne de substituer une doxa. Ce ne peut être une réunion d’anciens combattants, un comité de redressements des fêtes défuntes ou un consistoire d’exégètes en mal de systèmes à édifier. D’une certaine façon, ouvrir un atelier autour de nos lectures de Différence et répétition, cela devrait d’abord nous conduire à prendre la mesure de l’événement dont cette philosophie a manifesté la singulière exigence : à savoir que la métaphysique est par, l’usage même du temps, du langage ou du travail qu’elle implique, un acte politique ; autrement dit une opposition irréductible à cette forme de servitude qui voudrait qu’il y ait une place pour chaque chose, un sens pour chaque concept, un temps pour chaque forme d’activité, un partage clairement établi entre le monde commun et l’expérience intime, entre le sensible et l’intelligible, entre l’absolu et les données immédiates de l’expérience. Tout à la fois théorie de la connaissance et retournement des ontologies classiques, Différence et répétition constitue ainsi une occasion de nous amener à interroger le sens que nous conférons à l’acte de lire et, ce faisant, de ressaisir ce souci originel de la philosophie qui introduit effectivement une série d’écarts entre le sens donné et l’effet qu’il produit en chacun de nous. Un programme détaillé sera fourni dès janvier. 85 In memoriam Ivan LAPEYROUX (1969-2007) Entre philosophie contemporaine et création : un autre monde possible La philosophie sera à prendre sous condition d’événements de pensée qui lui sont extérieurs, pour cela nous puiserons dans différentes formes et régimes de pensée que nous ferons se confronter pour donner lieu à une - transformation de la philosophie. Ce geste s’apparentera alors peut-être à ce que nous nommerons une relève. Analyser et comprendre multiples lieux et territoires dans la relation et les déplacements opérés entre la philosophie et un dehors, comprendre la friction entre un corpus hétérogène et celui de la philosophie - à partir d’auteurs comme Deleuze, Derrida, Nietzsche et Wittgenstein. - Les différents points que nous aborderons durant l’année seront les suivants : Réflexion autour de la pensée de Gilles Deleuze. Comprendre la mondialisation. La place du langage, du corps et de l’objet. Surexposition et esthétique (image, imagination, représentation). Sculpture sociale, art et marchandise. Cinéma : Debord, Cassavetes, Deleuze, Barney. Nomadisme philosophique : (scène philosophique contemporaine (20ème siècle / France). Entre humanisme et existentialisme – la question de l’engagement. Être dans le monde, capitalisme et hyperconsommation. Changer de société / un autre monde est-il possible ? Conclusion Le département consacrera une journée de réflexion sur le travail d’Ivan Lapeyroux. 86 ANNEXES 87 DESCRIPTION DES PARCOURS SPÉCIALISÉS Au cours des 3e et 4e semestres de la mention de Master « Philosophie et critiques contemporaines de la culture », les étudiants sont orientés vers quatre parcours spécialisés : Philosophie contemporaine. Théories des sciences et philosophie de la connaissance. Philosophie politique. Philosophie, esthétique, littérature, pensée des arts. Ces parcours ont des objectifs à la fois scientifiques, pédagogiques et professionnalisants. Ils sont placés sous la responsabilité particulière d’un enseignantchercheur de l’équipe pédagogique de la mention de master. L’insertion de l’étudiant au sein des parcours spécialisés comprend des enseignements théoriques et méthodologiques spécifiques, ainsi que l’élaboration, rédaction et soutenance d’un mémoire d’environ 80 pages démontrant sa capacité à définir une orientation de recherche originale, une méthodologie et des outils d’investigation appropriés au champ et à l’état de la recherche, des hypothèses heuristiques susceptibles de fonder un projet de recherche doctorale. Parcours : « Philosophie contemporaine » Sous la responsabilité de S. DOUAILLER Présentation : Les objectifs de ce parcours sont de compléter la formation aux méthodes et à la créativité conceptuelle de la philosophie contemporaine délivrée par le tronc commun de la mention de master. Ce parcours a vocation à accueillir les étudiants que leurs intérêts en philosophie portent vers l’histoire des problématiques générales, l’explicitation et la confrontation des concepts fondamentaux, l’élucidation des enjeux épistémiques et pratiques des nouages inventifs dans lesquels la réflexion philosophique déplace le mouvement historique de sa pensée. Il apporte aux recherches dans lesquelles ces étudiants s’engagent des soutiens théoriques, méthodologiques et critiques. Les compétences acquises au sein du parcours « philosophie contemporaine » confèrent un niveau élevé de qualification en philosophie fondamentale en même temps qu’une connaissance fine des figures de ses contributions aux débats contemporains. Elles répondent à des besoins identifiés au sein des métiers de la culture, des missions diplomatiques à l’étranger, d’associations culturelles internationales. Leurs approfondissements aux niveaux doctoral et post-doctoral correspondent à des attentes d’un nombre croissant de départements et d’instituts universitaires français et étrangers. La visée scientifique du parcours se fonde sur le fait que, partagée entre plusieurs traditions et orientations spécialisées, la philosophie contemporaine est aussi fortement productive en chacun de ses lieux, et requiert la formation de chercheurs informés des travaux paradigmatiques, des contributions innovantes, des concepts et problèmes qui dessinent les champs d’investigation. Les domaines de recherche particulièrement mis en avant correspondent pour partie à l’histoire spécifique du département de philosophie de l’Université de Paris 8, et pour partie aux compétences singulières des membres des équipes d’accueil ainsi que de ceux des laboratoires européens et étrangers associés qui l’encadrent. Ils s’efforcent de combattre les tendances aux clôtures géographiques et théoriques régulièrement reproduites par des avancées 88 thématiques de la philosophie, et place vigoureusement l’accent, en même temps que sur le dialogue des traditions, sur la mobilité des enseignants et des étudiants. Contenus : LES DÉPLACEMENTS CONTEMPORAINS DE LA PHILOSOPHIE Il s’agit de prendre en compte le trait par lequel de nombreuses entreprises philosophiques du vingtième siècle ont tendu à se présenter comme des définitions renouvelées ou des alternatives à la philosophie sur la base d’un renouveau de ses méthodes, de ses objets, de son sens. Les enseignements proposés dans cet axe étudient la créativité intellectuelle que la philosophie a su déployer dans ce cadre en se rapportant aux dimensions du temps, du langage, de l’échange, de la finitude, du sensible, de l’altérité, du dehors, etc., et en s’imposant sous diverses modalités, de penser sous leur condition. PHILOSOPHIE ET PSYCHANALYSE Ce champ d’investigation se réfère à la configuration d’ensemble dans laquelle un certain nombre de sciences humaines comme la linguistique, l’anthropologie, la sémiologie, la psychanalyse, ont été conduites à modifier le rapport traditionnel de la nature à la culture en même temps que celui des sciences empiriques aux sciences de l’esprit, et à susciter conjointement en philosophie des interrogations inédites sur le réel, le champ de la parole, la pensée des vérités, l’instance subjective. Les enseignements proposés dans cet axe proposent à la fois de revenir sur l’histoire récente de ces développements, et d’en examiner critiquement les conséquences. ARCHÉOLOGIE DU PRÉSENT ET CRITIQUE DE LA CULTURE Cet axe d’études a sa source dans la diversité des gestes par lesquels la philosophie soustrait les productions culturelles au milieu desquelles elle se déploie à leurs historicités positives pour les éclairer sur des plans d’historicité ou de systématicité propres. Les enseignements proposés introduisent à la diversité des temporalités expérimentées à cet égard par la production philosophique récente, archéologique, généalogique, utopique, épocale etc., et engagent leur confrontation et discussion à la lumière des enjeux critiques revendiqués. SUJET, LANGAGE, RATIONALITÉ Cet axe a pour champ d’études les transformations de la relation de l’Être au langage, ainsi que de la conscience à la représentation, sur la base desquelles un grand massif de la philosophie actuelle a édifié sa figure contemporaine. Les enseignements proposés analysent les mutations, décentrements et reconstructions qu’elles entraînent dans l’histoire du rationnel, l’exigence éthique, l’expérience esthétique. 89 Parcours : « Théories des sciences et philosophie de la connaissance » Sous la responsabilité de J.POULAIN Présentation : Les objectifs de ce parcours visent à l’acquisition de compétences philosophiques et réflexives relatives à l’analyse, la mise en œuvre et la valorisation de recherches et de pratiques innovantes dans le champ de la culture scientifique et technique. Il comporte une forte orientation pluridisciplinaire, ainsi que des investigations approfondies des interactions entre savoirs, cultures, sociétés. Les compétences acquises au sein du parcours théories des sciences et philosophie de la connaissance qualifient les étudiants à des activités interdisciplinaires et réflexivement fondées dans le domaine des sciences de la culture et de la médiation culturelle, ainsi qu’à des approfondissements dans le champ de recherches philosophiques et critiques comportant des implications sociales. Elles privilégient la connaissance scientifique comme connaissance en acte de créativité et de jugement critique. Cette philosophie de la connaissance se dégage par contraste du concept de science développé par les théories épistémologiques de la vérité et les pratiques de justification qu’elles prêtent aux sciences. Contenus : PRAGMATIQUE DE LA SCIENCE ET THÉORIES DES VÉRITÉS Les théories de la vérité-cohérence, de la vérité-correspondance et de la véritéconsensus sont proposées par les diverses théories pragmatiques de la science dans le sillage des syntaxes et des sémantiques logico-mathématiques ainsi que des théories des actes de parole. Qu’elles soient purement descriptives ou délibérément prescriptives, elles conçoivent la validation de ces différents types de vérité en fonction de leurs conditions de justification. Elles demeurent donc dans l’horizon de l’épistémologie moderne en déduisant les conditions de production de la vérité à partir de cet objectif de justification et de l’appropriation des concepts de vérité à cet objectif. Les apories de l’extensionnalisme, de l’intensionnalisme et du constructivisme y génèrent un indéterminisme et un agnosticisme qui nourrissent un scepticisme fondé sur une théorie subjectiviste de l’interprétation. ÉPISTÉMOLOGIE COMPARÉE Il s’agit d’élaborer les modes opératoires d’une compréhension des productions des sciences, de la culture et des arts sur la base d’un concept de paradigme, ressaisi d’une part dans sa généalogie pluridisciplinaire, et explicité d’autre part en référence à des stratégies analogiques empruntant aux notions wittgensteiniennes d’Aspekt et de Denkstil la possibilité d’analyses sortant des registres simplement grammaticaux ou épistémologiques et susceptibles d’accueillir subjectivité, intériorité, temporalité. 90 PERFORMATIVITÉ SCIENTIFIQUE ET THÉORIE PHILOSOPHIQUE DE LA CONNAISSANCE L’anthropologie contemporaine du langage a dégagé les fondements de l’expérimentation scientifique, abordée par les pragmatiques comme dialogue avec le monde visible. La production des hypothèses est ainsi restaurée comme articulation de la pensée et du langage au monde : elle restaure une harmonie avec le monde après avoir décelé la fausseté de théories antérieures. La performativité du jugement est ainsi à la base de la falsification tout autant que de l’imaginaire créateur. On montre qu’elle s’inscrit comme performativité critique dans l’usage des actes de parole aussi bien que dans le transfert de la dynamique d’expérimentation dans le monde social. Cette dynamique d’inventivité critique sera donc analysée tant dans les actes de parole et de pensée que dans les sciences de la matière, de la biologie et dans les sciences de l’homme. HISTOIRE DES CONCEPTUELLE SCIENCES ET DES TECHNIQUES ET CRÉATIVITÉ La créativité critique du jugement n’inscrit ses résultats dans les concepts qu’à travers le dialogue scientifique : celui-là demeure la seule source de légitimation de la science qui soit conforme aux conditions de production des vérités scientifiques. On recourra à l’histoire des sciences et aux théories logiques des catégories pour retracer cette genèse des concepts et leur validation dans l’articulation des théories au monde et aux techniques de transformation de ce monde. Mais on analysera également, dans une perspective heuristique, la dynamique philosophique de choix et d’inspiration mutuelle qui se développe actuellement dans le domaine d’interaction des concepts philosophiques et des concepts scientifiques : on s’insèrera, pour ce faire, dans le dialogue contemporain des sciences, des techniques et de la philosophie comme dialogue d’inventivité critique des concepts. On analysera la façon dont le jugement conceptuel et théorique inspire et limite les jugements expérimentaux aux marges de la biologie, de la physique, de l’anthropologie et de la philosophie des catégories. Parcours « Philosophie politique » Sous la responsabilité de G. NAVET Présentation : Les objectifs du parcours visent à former des étudiants capables de mobiliser l’interrogation philosophique de la politique dans la perspective d’un dépassement des schèmes de pensée et d’action traditionnellement ordonnés aux fondements et refondations historico-juridiques du politique vers des déchiffrements pluriels et inventifs du monde contemporain. Elle comprend de ce fait l’acquisition de compétences débordant les champs conventionnels du social, de l’économique et du politique, notamment par des connaissances esthétiques, sémiologiques, anthropologiques, ainsi que par des savoirs ou expériences fortement ouverts sur les réalités internationales. Les compétences acquises au sein de ce parcours confèrent aux étudiants des capacités de se diriger dans des systèmes d’information complexes, de concevoir et de réaliser des enquêtes sur le réel contemporain, d’y mettre en œuvre des interventions réflexives, culturelles et pratiques. Elles répondent en 91 ce sens à des besoins croissants du monde de la presse, de l’édition, de la communication, ainsi qu’aux évolutions de l’action sociale, humanitaire, internationale. Le projet scientifique s’attache à constituer en objets problématiques les entités usuelles de description du monde contemporain comme le social, le culturel, le politique. Sous ces conditions, il soumet à analyse les formes de conceptualisation et d’écriture sous lesquelles ces entités servent à instituer des objets d’études et de sciences, ainsi que les partages et conflits démocratiques entre discours légitimes et mineurs qui se produisent à partir d’elles. Contenus : SUJETS POLITIQUES ET THÉORIES DE L’ACTION Cette dimension prend appui sur le mouvement réflexif par lequel l’élucidation de logiques de l’agir dégagées de relectures récentes de Marx ou d’Aristote se sont efforcées, à la fois de dépasser la dualité traditionnelle de l’individu et de la société, et de penser la délimitation du politique à l’égard du social à partir de normes immanentes à l’action. Les enseignements proposés restituent le parcours et les œuvres marquantes de cette pensée du politique, en l’interrogeant d’un côté sur le rôle instituant qu’elle tend en plusieurs de ses versions à conférer à l’opinion, en la mettant en tension d’un autre côté avec les constitutions en figure d’exception des sujets politiques au titre de l’événement, de la mésentente, de la différence du féminin, du temps de l’émancipation, etc. VIOLENCE, DOMINATION ET THÉORIES DU CONFLIT Cet axe d’investigations prend en compte que la politique et sa pensée ne cessent de se saisir aux bords de violences et de dominations. Pour autant que ces bords se tiennent en deçà de l’informe et de l’irreprésentable, ils requièrent à chaque fois un travail historique, critique, mémorial. Les enseignements proposés placent un accent particulier sur les figures contemporaines et souvent extrêmes de ces mises à l’épreuve du politique. PHILOSOPHIE ET POLITIQUES DU VIVANT Cet axe d’études a pour contexte les tentatives récentes, qui ont cherché à dépasser les théories classiques du pouvoir au sein d’une pure pensée de la puissance ainsi que de son immanence et co-extensivité aux phénomènes vitaux. Les enseignements proposés examinent les recompositions qu’elles induisent entre la souveraineté et le social ainsi que les relèves qu’elles encouragent du couple historique droit/émancipation par un couple puissance/multitudes. Au-delà de ces tentatives, ils interrogent les modes sous lesquels les formes de description et de conceptualisation des territoires du vivant retentissent sur les partages de l’ontologique et de l’éthique. TRAVAIL, ÉCONOMIE ET THÉORIES DE L’ÉMANCIPATION Cette dimension prend pour objet les critiques contemporaines du libéralisme économique articulées aux deux paradigmes dominants des critiques de la raison instrumentale et des redécouvertes du symbolisme et de la socialité totale de l’échange. Les enseignements proposés examinent les partages réels, imaginaires et aporétiques suggérés 92 par ces critiques entre calcul et liberté, esclavage et humanité, en les confrontant aux conflagrations d’identités et de temporalités recueillies et développées par les pensées de l’émancipation. Parcours : « Philosophie, esthétique, littérature, pensée des arts » Sous la responsabilité de J.-L.DÉOTTE Présentation : Les objectifs poursuivis par ce parcours prennent appui sur l’intérêt pour l’art et la littérature revendiqué et exprimé dans le moment contemporain avec une insistance particulière par la philosophie, pour former des étudiants initiés à la rencontre avec les œuvres, aux grammaires, subjectivations et temporalisations techniques du matériau linguistique et sensible attribuables à la création, aux liens qui ont noué l’historicité des champs littéraires et artistiques à celle des industries culturelles. Les enseignements proposés dans cette perspective se caractérisent de déborder la connaissance des doctrines et herméneutiques traditionnellement rassemblées sous le nom d’esthétique au profit de contacts avec le réel de la création, et font un large accueil à des étudiants ayant validé ou validant simultanément des cursus dans des écoles et départements de littérature, d’art et d’architecture. Les compétences acquises au sein du parcours confèrent aux étudiants une discipline du regard et du jugement qui les rend aptes à devenir des acteurs informés et inventifs de la réception et diffusion des œuvres, à intervenir dans les évolutions intriquées des formes littéraires et artistiques et de leurs dispositifs d’adresses au public, à enrichir de recherches critiques les investigations et débats accompagnant en ses déplacements parfois déroutants la création contemporaine. Ces compétences, qui les qualifient directement pour l’ensemble des secteurs de la médiation culturelle, sont également à même de soutenir des approfondissements théoriques désirés et mis en œuvre par des acteurs du champ littéraire et artistique, ainsi que l’acquisition de connaissances orientant vers l’enseignement. La visée théorique s’efforce de dépasser les usages dominants des motifs de l’autonomie de l’art et du désintéressement du jugement esthétique dans lesquels leurs compréhensions comme expérience supérieure et heureuse des fins de la raison, désistement du rationnel devant le pur sensible ou index irréductible de la différence anti-représentative de la modernité, tendent surtout à rejoindre des configurations préformées de la philosophie elle-même. Dans la confrontation avec la production littéraire et artistique contemporaine qu’elle favorise, ce parcours oriente ses analyses vers les découpages que celle-là opère des temps et des espaces, des visibilités, des puissances du parler et du penser, ainsi que vers les régimes de vérités singulières et les redistributions politiques qui s’y inventent. Contenus : FORMES ET FIGURES DU SENSIBLE Cet axe d’investigations prend son départ dans un abandon de la référence à des formes a priori de la sensibilité tel que des analyses menées stratégiquement en référence au monde de l’art, à la suite notamment de W. Benjamin, Th. Adorno, M. Foucault, J.F. Lyotard, J. Rancière, en ont suggéré des modes d’historicisation. La réflexion portera sur les temporalisations et catégorisations du sensible introduites par les pensées qui se réfèrent aux idées d’origine, de style, d’ « épistémé », de « régimes de l’art », de « blocs d’écriture », 93 de « faire-époque », etc. Elle portera aussi sur ce qui distingue les œuvres de la sensibilité commune d’une époque. ARTS, TECHNOLOGIES, NOUVEAUX MÉDIAS Ce plan d’analyses porte sur les multiples insertions aux univers culturels qui s’imposent aux arts du fait des techniques, dispositifs et appareils qu’ils élisent, transforment ou génèrent comme leurs supports. Les enseignements proposés examinent les partages qui cherchent à s’y délimiter entre invention et reproduction, en s’attachant en particulier à problématiser les tensions internes et externes qui circulent et s’échangent entre la production artistique et les modes d’expression de la politique, ainsi qu’à dénouer les équivoques et complexités induites par les thématiques de l’âge industriel de la culture. Une attention privilégiée est accordée aux mutations en cours, comme celles que connaît par exemple le domaine de l’architecture au moment où les techniques projectives nées avec la perspective se voient absorbées par l’écriture « numérique », ou le cinéma, dont les recherches de G. Deleuze, J. Rancière et A. Badiou ont montré qu’il joint à son fonctionnement comme appareil culturel mobilisant les autres une puissance de sensibilisation de l’événement et/ou du monde commun. ARTS ET ENJEUX ESTHÉTIQUES CONTEMPORAINS Ce champ d’études observe dans une confrontation directe avec les œuvres les transformations qui s’y expérimentent de leurs logiques productives, hiérarchies matérielles et figurales, délimitations liées à leurs statuts d’œuvres et de performances. En plus de transmettre les principaux modes institués et théorisés de la relation à l’œuvre d’art de la philosophie et des sciences humaines, les enseignements proposés s’attachent aussi bien à saisir dans les émergences du nouveau les changements de regard, déplacements de repères culturels, modifications des formes d’attention de la pensée, qui en permettent et à certains égards anticipent la réception. Deux aspects des arts contemporains seront privilégiés : la difficulté de délimiter le champ artistique et les pratiques (telles que la littéralisation) qui investissent cette difficulté ; les formes de résurgences dans les esthétiques de la modernité d’une impureté (comme on le voit dans le cas d’une esthétique de la disparition). ÉCRITURES, PEUPLES, LITTÉRATURES Ce champ d’investigation porte sur les actes d’enracinements, refondations, contestations, passages de frontières, exils, dans lesquels des pensées se séparent par un projet de littérature des paroles ordonnatrices de la tradition ou des représentations souveraines du sujet pour travailler comme grammaires de vérité une ou plusieurs configurations culturelles. Les enseignements proposés se réfèrent aussi bien à des segments historiques ou de civilisation (Europe médiévale, pensées persane et chinoise, littératures métisses, etc.), qu’à des formations symboliques (la poésie, le religieux, le droit, etc.). Ils mettent l’accent sur les conquêtes d’hétérogénéité par lesquelles les constellations d’existence s’excentrent au profit de décisions subjectives ou collectives à leur égard, ainsi que sur leurs enjeux politiques. 94 UNIVERSITE PARIS VIII SAINT DENIS UFR I__I ANNEE 200_ 200_ ATTESTATION DE VALIDATION DES ACQUIS (EQUIVALENCE) (Décret 85-906 du 23.08.1985) (Cette attestation n’est valable que pour l’année universitaire concernée et sous réserve de remplir les conditions) NOM :…………………………………. EPOUSE : …………………………………… PRENOM : …………………………………. Date de naissance : ……………… N°Carte : ………………….Nationalité :.……………… Adresse :…………………………………. ………………………………….……………… ……………………………………………………………………………………………….. BACHELIER : OUI I__I NON I__I Intitulé date et lieu d’obtention des Diplômes :………………………………………………. ………………………………….………………………………….…………………………… …….………………………………….………………………………….…………………….. (Les justificatifs seront demandés pour la remise de diplôme) Activités Professionnelles : ………………………………………………………………… ………………………………….………………………………….…………………………… …….………………………………….………………………………….…………………… Acquis Personnels : …………………………………………………………………………. ………………………………….………………………………….…………………………… DECISION DE LA COMMISSION PEDAGOGIQUE pour une Admission en ……………………………………. UE DISPENSE Module (s) Nombre d’UE I__I ou modules I__I nécessaires pour le diplôme : …………………………… Nombre d’UE I__I ou modules I__I accordés : ……………………………………………….. (Le cas échéant, schéma des enseignements) Nombre d’UE I__I ou modules I__I à effectuer (prérequis)* : …………………………………. (pour l’accès dans la formation) Soit un total à faire pour l’obtention du diplôme : ……………………………………………… Fait le : Signature du Responsable des équivalences : Signature du Président de la Commission Pédagogique et Cachet Cachet du Département Ces prérequis peuvent être détaillés sur un document annexe avec signature et cachet du département 95 Mention de master binational PHILOSOPHIE DE LA CULTURE ET DE LA PRAXIS CULTURELLE Mention délivrée de façon conjointe par le Département de philosophie de l’Université de Paris 8 et par l’Institut de philosophie de l’Université de Stuttgart Programme soutenu par l’Université Franco-Allemand Le parcours Master « Philosophie de la culture et de la praxis culturelle » valide une formation professionnelle franco-allemande fondée sur l’acquisition de compétences interculturelles. L’obtention des crédits européens de cette formation confère un double diplôme de master, reconnu en France et en Allemagne, ainsi que la certification du diplôme de master de l’Université franco-allemande de Sarrebruck. Le programme conjoint la double expérience des départements de philosophie des Universités de Stuttgart et de Paris 8 dans le domaine d’une critique culturelle fondée sur l’investigation des processus scientifiques, techniques et technologiques qui font œuvre, savoir, ouverture sensible et communauté litigieuse dans les univers culturels de l’histoire et du présent, ainsi que sur l’élucidation des processus de subjectivations singulières et d’institutions de collectivités inédites qui en accompagnent la dynamique d’interculturalité. Le parcours Philosophie de la culture et de la praxis culturelle prend appui sur le cadre européen – historique et contemporain – au sein duquel les institutions universitaires d’Europe inscrivent l’idée même d’Université ainsi que les tâches propres et partagées qu’elle présuppose. Il vise à développer entre les étudiants des institutions associées (le département de philosophie de l’Université de Paris 8 et le département de philosophie de l’Université de Stuttgart) des compétences linguistiques, des savoirs positifs, des univers de référence culturels et bibliographiques, des savoir-faire méthodologiques, des paradigmes d’investigation et de résolution de problèmes d’un statut et d’une efficience véritablement binationaux. Le grade de master Philosophie de la culture et de la praxis culturelle donne droit à la poursuite d’études doctorales en philosophie, en arts ou en esthétique. Les objectifs professionnels visent à développer des compétences réflexives spécifiques en matière de sciences de la culture et de gestion culturelle aux côtés des dynamiques multiples qui soutiennent les coopérations et les performances communes entre la France et l’Allemagne ainsi qu’à l’échelle de l’Europe dans le domaine des sciences et des techniques, des productions et diffusions des arts, des structures et manifestations culturelles. Universität Stuttgart 96 PROGRAMME MASTER BINATIONAL “Philosophie de la culture et de la praxis culturelle’’ Université Paris 8 / Universität Stuttgart Calendrier exemple, contactez le coordinateur pour trouver la bonne formule pour vos études ! Première année Semestre 1 Semestre 2 Module L’idée de culture et son histoire (6 ECTS) Module Histoire philosophique du concept de la culture (6 ECTS) Module Mise au niveau en langue allemande (6 ECTS) Module Philosophie et théories critiques de la culture (6 ECTS) Module Interculturalité (Paris) ou Culture et technologies (Stuttgart) (6 ECTS) Module Cours facultatif (6 ECTS) Module Cours facultatif (6 ECTS) Module Présentation d’un projet de recherche (18 ECTS) = 60 ECTS pour la première année Dans l’intersemestre: cours intensif Deuxième année Semestre 3 Module Interculturalité (Paris) ou Culture et technologies (Stuttgart) (6 ECTS) (en complémentarité avec le choix du deuxième semestre) Module Méthodologies (6 ECTS) Module Cours facultatif (6 ECTS) Semestre 4 Module Stage (12 ECTS) (3 mois) Module Master-Thesis (30 ECTS) (4 mois) = 60 ECTS pour la deuxième année; soit 120 ECTS en total Les études se terminent par une présentation du projet de recherche devant un jury binational. Il faut passer au moins 40 ECTS dans l’établissement partenaire. Contenus du parcours Ils sont définis par une charte pédagogique des deux Universités, qui a retenu comme pertinent un parcours comprenant les items suivants : L’idée de culture et son histoire Histoire de la philosophie – Histoire de la rationalité, des sciences et des techniques - Nature et culture dans l’Antiquité et à la Renaissance – Théories de la culture à l’âge des Lumières et dans la modernité – Anthropologie et philosophie de la culture. 97 Histoire philosophique du concept de culture Anthropologie philosophique des arts, des techniques, des institutions – Philosophie du langage et de la culture - Culture et civilisation – Sciences de l’esprit et sciences de la société. Philosophie et théories critiques de la culture Esthétique et théorie critique de la modernité – Archéologie du présent et critique de la culture - Philosophie du langage et de la culture – Culture et institutions (Théorie critique) – Interculturalités. Méthodologies Outils méthodologiques de la recherche – Philosophie contemporaine – Philosophie et sciences de la société – Pensée formelle et sciences de l’homme – Herméneutique – Concepts et théories du lien social Mise à niveau en langue française/allemande Un enseignement (= 6 ECTS) à prendre selon les indications de l’enseignant-tuteur de l’étudiant et du responsable de Master Culture et technologies (Stuttgart) Nature et technique (Platon, Aristote, Bacon, Descartes, Diderot, Hegel, Marx, Heidegger) ; travail, technique, société (Arendt, Anders, Ford, Schumacher, Schumpeter, Sombart) ; technocratie, industrie culturelle (Ellne, Moscovici, Freyer, Schelsky, Horkheimer, Adorno) ; technique et religion (Needham, Dessauer, Bergson, Brinkmann, Weber) ; éthique et technique (Horkheimer, Jonas, Ropohl, Hubig) Interculturalité (Paris 8) Déplacements contemporains de la philosophie – Ecritures, peuples, littératures – Sujets politiques et théories de l’action – Enjeux esthétiques contemporains - Théories de l’interculturalité et théories du pluralisme ; formes et figures de l’interaction interculturelle (dialogue, mimétisme, médiation artistique, etc.) Stage Le stage a comme objectif l’expérimentation de la pensée critique dans le monde culturel ainsi que des expériences au delà du cadre universitaire. Les étudiants peuvent choisir librement le format et la nature spécifique de leur stage (soit dans une organisation culturelle comme l’UNESCO, une ONG culturelle, des journaux, des établissements culturels comme les théâtres, centre culturels etc.). La durée du stage se monte normalement à 2-3 mois, le stage peut avoir lieu en France ou en Allemagne. Un rapport de stage sera demandé dont l’objectif principal est l’analyse des expériences qu’on a faites relativement aux rapports entre l’espace culturel, politique, économique. Il est possible de développer le ‘Master Thesis’ sur la base du rapport de stage. 98 Informations pratiques Conditions d’accès et inscription L’inscription effectuée auprès de l’Université de Paris 8 requiert (l’inscription à l’Université Paris 8 permet une inscription gratuite à l’université de Stuttgart pendant les semestres en Allemagne dans le cadre du programme master binational): - d’être titulaire d’une licence en philosophie, en arts, en esthétique, en littérature ou d’un diplôme équivalent ; - d’accepter les exigences d’assiduité, de travaux et d’examens (écrits et oraux) requis durant deux années alternativement dans les deux universités ; - de suivre un cours d’initiation ou de perfectionnement en langue allemande proposé par l’Université de Paris 8 durant la première année, et un cours de perfectionnement en langue allemande à l’Université de Stuttgart. L’inscription s’effectue en plusieurs étapes : 1) Candidature au programme Master et Pré-inscription (Lettre de Motivation et CV à l’adresse de la coordination du programme Master binationale – par email) 2) L’inscription administrative Renseignez vous sur : http://www.univ-paris8.fr/rubrique.php3?id_rubrique=198 Elle est finalisée par la délivrance de la carte d’étudiant(e). Les étudiants ayant effectué leurs études dans d’autres universités françaises doivent déposer une demande de transfert au Bureau des transferts Salle (se renseigner auprès du secrétariat A 030). Ces étudiants, ainsi que les étudiants ayant effectué leurs études dans des universités ou institutions étrangères, doivent constituer en outre un dossier d’inscription comprenant : • • • • Une photocopie de baccalauréat ou d’un diplôme équivalent. Une photocopie du dernier diplôme obtenu Une traduction en langue française des diplômes présentés (étudiants étrangers). Un formulaire spécial de demande d’équivalence de leurs diplômes (étudiants issus d’autres cursus et étudiants étrangers, contactez le secrétariat A 030). Le dossier est examiné en concertation avec l’équipe de formation du Master par le responsable de la mention, qui statue sur la demande d’inscription. L’étudiant est informé de la décision. Si sa demande a été retenue, il se présente pour inscription au bureau du deuxième cycle, muni d’une autorisation d’inscription ainsi que des pièces administratives de son dossier. Il reçoit, s’il est étranger, un certificat administratif lui permettant d’effectuer les démarches nécessaires à l’obtention de son visa pour études. Informations supplémentaires pour les étudiants étrangers sur http://www.univ-paris8.fr/ri/ 3) L’inscription pédagogique Elle concerne votre inscription aux cours ou éléments constitutifs (EC) en début d’année universitaire auprès du secrétariat du département de Philosophie (Salle A 030). Cette inscription se fait auprès de chaque enseignant, par minitel ou par fiche informatique en fonction des formations. 4) L’inscription à l’Université Franco Allemand (UFH) 99 Cette inscription s’effectue en ligne et elle est obligatoire pour l’accès aux bourses de UFA (voir ci-dessous). Il faut respecter le délai d’inscription : c’est le 30 septembre de chaque année pour l’année universitaire suivante. http://www.dfh-ufa.org/747+M50d1923b41f.html Bourses de l’UFA Les membres du programme bénéficient de bourses de mobilité à hauteur de 250 euros mensuels permettant d’effectuer une partie du cursus de ce master dans l’institution partenaire (dix mois sur deux ans au maximum). Une bourse de 300 euros est allouée pour un cours de perfectionnement en langue allemande. Contact: Annick Lemonnier ([email protected]) Contacts: Direction du programme • Prof. Dr. Jacques Poulain ([email protected]) • Prof. Dr. Christoph Hubig ([email protected]) Coordination Paris 8 Dr. Jens Badura ([email protected]) Coordination Stuttgart Dr. Niels Gottschalk-Mazouz ([email protected]) Susanne Ertelt ([email protected]) Renseignements complémentaires Département de Philosophie de l’Université de Paris 8 (Salle A 030) 2 rue de la liberté, 93526 Saint-Denis cedex 2 Téléphone + 33 (0)1 49 40 66 13. [email protected] http://www-artweb.univ-paris8.fr/ Informations générales sur la vie étudiante sur Paris 8 etc.: http://www.univ-paris8.fr/index.php3?id_rubrique=12 Pour les étudiants étrangers : http://www.univ-paris8.fr/ri/ (entre autres un ‘guide pratique’ à télécharger) http://www.uni-stuttgart.de/philo/index.php?id=729&L=3 100 AVERTISSEMENT : de l’usage de l’Internet. Les dix points à retenir. 1. L’Internet est un outil précieux qui nous facilite l’accès à l’information. Il est donc important de savoir l’utiliser. Le travail sur Internet comporte deux aspects: a) un aspect technique - le plus facile, qui est celui de trouver l’information: dans une bibliothèque on cherche les livres dans des catalogues; sur Internet on manipule des “moteurs de recherche” (Google, MSN, Lycos etc...) et on “clique” sur les bonnes adresses; b) un aspect intellectuel de lecture, de compréhension et d’interprétation des textes que vous trouvez sur le réseau Internet. 2. L’information que vous trouvez sur Internet est “la matière brute sur laquelle vous devez travailler”, tout comme un livre, une revue, un journal. Ce n’est pas un travail déjà fait pour vous. 3. Ce qu’on vous demande c’est de montrer avec vos propres mots et vos réflexions que vous avez lu et compris vos textes, que vous avez bien réfléchi à leur contenu et que vous savez en parler et dire ce que vous en pensez. Bien sûr, vous pouvez aussi exprimer vos doutes ou votre désaccord avec le contenu de vos lectures. Cela montrera que votre approche est créative, que vous ne vous contentez pas seulement de lire et reproduire ce que d’autres ont dit. 4. La seule chose que vous ne devez absolument pas faire, c’est du copié collé, même en partie. En faisant cela, vous vous appropriez le travail de l’auteur du texte et vous le présentez comme étant le vôtre. Cela s’appelle du plagiat et cela est interdit, qu’il s’agisse de la littérature, des arts ou des sciences sociales. C’est exactement comme la contrefaçon en industrie. 5. Le travail des copistes avait un sens au Moyen-âge avant l’invention de l’imprimerie. Les moines, alors, passaient des années à copier les vieux manuscrits et c’était la seule façon de partager le savoir. Si vous faites du “copié collé” à partir d’Internet vous vous servez d’un outil moderne avec des méthodes qui sont celles du Moyen-âge! Vous faites un travail non seulement inutile, mais également malhonnête car vous présentez le travail d’autrui comme étant le vôtre. 6. Bien sûr, on ne peut pas “tout inventer” soi-même. Les sciences (sociales et autres) progressent en utilisant le travail que nos prédécesseurs ont réalisé pendant des siècles. C’est bien la raison pour laquelle nous devons étudier et comprendre ce que d’autres ont dit et fait avant nous. Ce n’est qu’ainsi que certains d’entre nous pourront, un jour, y ajouter du nouveau. 7. Tout travail doit donc différencier clairement entre ce qui est à nous (nos propres mots, nos phrases, nos réflexions) et ce que d’autres ont dit. Lorsque nous avons absolument besoin de reproduire littéralement (mot par mot) ce que d’autres ont dit, nous pouvons le faire en mettant cette partie du texte entre guillemets. Cela s’appelle une citation. Nous nous servons de citations lorsque nous voulons illustrer une réflexion ou offrir un exemple de ce que nous affirmons. C’est la seule exception où vous pouvez faire du “copié collé”. Les citations doivent être courtes et en nombre limité. On doit toujours indiquer le nom de l’auteur, le titre du livre, son éditeur, l’année de l’édition et la page où se trouve la phrase citée. Lorsqu’il s’agit d’une citation trouvée sur Internet, on indique également l’adresse du site (www. etc..). 8. Ces règles s’appliquent, bien entendu, à vos fiches de lecture ainsi qu’à tout devoir ou mémoire. Une fiche de lecture est un travail où, par vos propres mots, vous devez donner le contenu de ce que vous avez lu et compris. Donc, pas de copié-collé, sauf pour les citations au cas où cellesci seraient indispensables pour illustrer vos propres jugements. 101 9. Bibliographie: On ajoute une bibliographie à son travail pour identifier les sources qui nous ont permis de nous familiariser avec un sujet et de développer notre propre réflexion. En d’autres termes, vous dites à votre professeur: “voici ce que j’ai lu avant d’écrire ce que j’ai écrit”. Il est inutile de mettre dans la bibliographie tous les titres que vous avez trouvés sur Internet sur le sujet qui vous intéresse et que vous n’avez pas lus. 10. Tout cela demande un travail individuel et indépendant de chaque étudiant. L’entraide n’est pas interdite mais elle doit se limiter à l’échange d’idées. Un devoir préparé par une personne autre que celle qui l’a signé sera noté zéro. Sur Internet: Lisez les instructions Usage d’Internet que nous vous avons distribuées, vous pouvez les demander au Secrétariat. Il y est précisé comment vous pouvez utiliser Internet. Il est interdit de copier des textes entiers, des paragraphes, des phrases et même des parties de phrase: c’est du plagiat. Sachez qu’une seule phrase copiée d’un livre ou d’Internet vous vaut 0/20 et perte irrémédiable de confiance et de respect aggravée par une légitime suspicion. Sachez que les sources sur Internet ne sont pas du tout toujours scientifiquement fiables, parce que n’importe qui peut y déposer ses divagations sans qu’il y ait eu auparavant, comme dans l’édition, recension scientifique. C’est pour cela que, quand vous pompez sur Internet, vous recopiez souvent des erreurs. Les enseignants ne vérifient pas systématiquement si quelqu’un a copié, ils partent du présupposé que les étudiants sont de bonne foi. C’est pour cela que nombre de plagiats leur échappent. Un certain nombre d’entre vous continue à tricher. Mais sachez que vos enseignants sont plus expérimentés que vous et qu’ils peuvent détecter puis démontrer les copies d’Internet quand ils s’en rendent compte et font la recherche nécessaire. Ils peuvent le faire si et quand le “devoir” soulève leur soupçon, soit qu’il est bourré d’arbitraire avec “assurance”, soit que son langage et contenu sont très différents de ce dont l’étudiant semble par ailleurs capable (et comparé à d’autres devoirs du même étudiant ou de la promotion), soit qu’il utilise un vocabulaire qui n’est pas familier aux étudiants (les enseignants - hélas !- connaissent bien ce vocabulaire), soit qu’il fait état de citations sans en donner des références, etc. Les enseignants n’ont aucune envie de faire les policiers. Ne transformez pas vos enseignants en policiers, et vous-mêmes en voleurs de textes, c’est moralement exécrable et vous n’en sortirez pas grandis, en plus de faire un tort réel – dans les cas où la triche réussit - à vos camarades qui ont travaillé tous seuls et ont obtenu de mauvaises notes néanmoins, ainsi qu’à vos enseignants, à qui vous faites perdre du temps utile pour la recherche. Les copies sur Internet sont très faciles et rapides à découvrir, une fois que l’enseignant a la puce à l’oreille: il lui suffit de taper sur Google n’importe quelle expression, phrase ou mot de votre texte, pour faire apparaître immédiatement les textes et les sites exacts où vous avez copié pour le devoir. Même une partie copiée invalide votre devoir et vous vaut 0/20. 102 PLAN D’ACCES A LA MSH PARIS-NORD 103 Index des enseignements Charles ALUNNI Pensée des sciences 32 Alain BADIOU Pour aujourd’hui : Platon ! 32 Jens BADURA Philosophie de l'interculturalité 33 Jens BADURA Atelier Méthodologie 34 Daniel BENSAÏD Le spectacle, stade suprême du fétichisme marchand 35 Daniel BENSAÏD Utopie et messianisme 35 Antonia BIRNBAUM Être et Temps 36 Antonia BIRNBAUM La critique à l’œuvre 37 Alain BROSSAT et Muhamedin KULLASHI Médicalisation de la société, médicalisation de la vie 37 Alain BROSSAT et Muhamedin KULLASHI L’aveu de Foucault 39 M. BURKHALTER Archives Gilles Deleuze 40 Bruno CANY Quel avenir pour la métaphysique ? 40 Bruno CANY Lyotard, un philosophe artiste ? 41 Marielle CHAUVIN La philosophie de quelques non philosophes (I) 41 Marielle CHAUVIN La philosophie de quelques non philosophes (II) 42 Marie CUILLERAI Métaphysique de l’échange, la perspective Bataille 42 Marie CUILLERAI Méthodologie 43 Marie CUILLERAI Logiques expressives de l’économique 43 Sophie DEMICHEL Philosophies du corps humain 47 104 Sophie DEMICHEL Lectures de Sartre, Actualités de l’existentialisme 48 Jean-louis DÉOTTE avec J.H. BARTHÉLÉMY La pensée du transindividuel chez Simondon 44 Jean-louis DÉOTTE avec S. LIANDRAT-GUIGUES re Les théories du cinéma (1 année) 44 Stéphane DOUAILLER Cartes postales et lettres volées : la philosophie épistolaire 48 Stéphane DOUAILLER Aristote et l’art poétique 49 Stéphane DOUAILLER Espaces et publics de la philosophie : Afrique et philosophie 50 Stéphane DOUAILLER Histoire et violence chez Merleau-Ponty 51 MOHAMAD FASHAHI La philosophie critique de l’Histoire 52 MOHAMAD FASHAHI Histoire, la Raison ou le Hasard ? 53 Ninon GRANGÉ Théories de la guerre juste et justice d’après-guerre 54 Ninon GRANGÉ Les passions à l’Âge classique : psychologie, morale, politique 55 Éric LECERF La philosophie dans ses enchaînements: de l’image bergsonienne au cinéma de Deleuze 56 Éric LECERF Simone Weil, critique de Marx 56 Patrice LORAUX Le « réel » dans la pensée grecque 57 Jean-Pierre MARCOS Aspects du deuil et figures de la mélancolie 58 Jean-Pierre MARCOS Différencier les sexes : la question du féminin 58 Georges NAVET Le droit chez G.B. Vico 59 Georges NAVET ème siècle Socrate et ses autres au XIX 59 Jean-Hérold PAUL Rationalité et « non-objectivité » 60 Jacques POULAIN Logique et anthropologie pragmatiques de la communication II 60 105 Jacques POULAIN Anthropologie philosophique de la communication, de l’art et du dialogue transculturel 62 Plínio Walder PRADO Jr. La philosophie comme thérapie (III). Le soi, l’autre et le sexuel 64 Plínio Walder PRADO Jr. Confessions (II). L’écriture de l’autre 66 Nielle PUIG-VERGES Conception de l’humain, apport des neurosciences et génomique 68 Nielle PUIG-VERGES La notion d’esprit : de l’Empirisme logique au Neurocognitivisme 69 Fréderic RAMBEAU Éloge du paradoxe 70 Fréderic RAMBEAU Éthiques de la désidentification 70 Yolande ROBVEILLE Villes, regards personnels. Introduction-méthodologie 71 Yolande ROBVEILLE Atelier de réalisation vidéo. Introduction-méthodologie 71 Alexis de SAINT-OURS Le monde comme miniature. Introduction à la physique quantique 72 René SCHÉRER Philosophie, politique et criminalité 72 Antonia SOULEZ Objet scientifique, objet esthétique 73 Fathi TRIKI Raison et raisonnabilité dans la philosophie arabe 74 Mohamed Hassen ZOUZI CHEBBI Arabe pour philosophes I : Philosophie des poètes, poésie des philosophes 77 Mohamed Hassen ZOUZI CHEBBI Arabe pour philosophes II : La langue arabe : Aventure philosophique, élan mystique 78 106 ATTENTION LES HORAIRES DES COURS PEUVENT ETRE MODIFIÉS EN FONCTION DE L'ATTRIBUTION DES SALLES. CONSULTER LE PLANNING A LA RENTRÉE UNIVERSITAIRE 107