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AVANT-PROPOS
Ce livre s’adresse aux traducteurs, aux chercheurs qui s’intéressent à la
linguistique contrastive, aux professeurs de français et aux étudiants désireux de
perfectionner leur compétence linguistique aussi bien que leur compétence
traductionnelle.
Mettant à profit notre expérience en tant que professeur, linguiste et traductrice,
nous proposons ici plusieurs études qui mettent en rapport certaines structures lexicales
et grammaticales du roumain et du français, suivant des approches assez diverses.
La première section est consacrée aux équivalents roumains de certains lexèmes
ou de certaines structures grammaticales du français. L’analyse sémantique de deux
prépositions temporelles – dès et depuis – permet d’établir, dans une vision
systématique, les correspondants roumains de ces relateurs. Dans le cas de l’adverbe
là, l’étude des différentes situations possibles et, implicitement, celle des équivalents
roumains de là mobilise des notions propres à la théorie de l’énonciation. Nous
proposons également un bref aperçu des équivalents roumains des périphrases verbales
aspectuelles du français.
Dans la deuxième section du livre, l’analyse est orientée du roumain vers le
français. On envisage d’abord une étude des pronoms relatifs du roumain, dont la
traduction en français soulève un certain nombre de difficultés pour les locuteurs et
surtout pour les apprenants roumains. On étudie ensuite les diverses possibilités dont on
dispose en roumain pour traduire en français le mode présomptif et l’infinitif long,
catégories spécifiques pour le roumain, n’ayant pas de correspondants directs en
français. Enfin, la préposition întru, qui a une situation assez particulière non seulement
en roumain, mais aussi dans l’ensemble des langues romanes, où elle n’a pas
d’équivalent, nous a semblé présenter un intérêt certain pour les traducteurs.
La dernière section du livre se réclame explicitement de la didactique, mettant
en lumière une série de divergences entre le roumain et le français, et, à partir de là,
certains types de fautes interférentielles.
Notre but est donc essentiellement pratique : proposer des solutions pour
l’activité traduisante, qu’il s’agisse de la traduction didactique ou de toute autre forme
de traduction.
En même temps, la comparaison entre les deux langues est de nature à mieux
éclairer certains aspects propres à l’une ou à l’autre des langues envisagées, permettant
d’apporter des précisions utiles dans la description de celles-ci et facilitant, par là, la
réflexion linguistique.