Compilation des synthèses des réunions Groupe de travail du 24

Mission d’étude pour la création d’un parc naturel marin en Martinique
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Compilation des synthèses des réunions Groupe de travail
du 24 avril au 8 juillet 2014
1. Le parc naturel marin
2. Le parc naturel marin arrive trop tardivement. Il y a trop d’activités en Martinique qui ont engendré une
forte destruction du milieu marin. Il est nécessaire d’avoir une gestion durable des activités terrestres et
maritimes.
3. Il y a une crainte de la part des intervenants que le parc naturel marin impose trop de glementations. A
la création du parc, aucune nouvelle réglementation n’est mise en place. C’est au conseil de gestion du parc
naturel marin de proposer une réglementation adaptée au contexte local.
4. Le conseil de gestion est composé d’une cinquantaine de membres représentant toutes les activités
présentes en mer. Il peut émettre un avis conforme « sur les activités qui peuvent avoir un effet notable sur le
milieu marin d’un parc naturel marin ». Ce sera au conseil de gestion d’autoriser ou d’interdire les activités
qui ont trop d’impacts sur le milieu.
5. Un parc naturel régional et un parc naturel marin ne peuvent pas se superposer. A noter qu’un parc
naturel régional ne dispose pas de l’avis conforme. Le parc naturel régional de Martinique n’a pas de partie
marine.
6. Il est possible de créer des réserves naturelles nationales ou régionales dans un parc naturel marin. Il
est important d’avoir des zones à forte protection afin de sauvegarder des espèces et des habitats rares ou
remarquables. Ces zones servent de cœur à un espace plus vaste géré avec des objectifs équilibrés de
protection du milieu et de développement durable des activités.
7. Un parc naturel marin ne se substitue pas au rôle que tiennent les administrations, les élus, les
professionnels, les associations de loisirs ou de protection du milieu marin. Il permet à tous ces acteurs
d’assurer une gestion partagée du milieu marin.
8. Les espèces invasives
9. La discussion a principalement porté sur le poisson-lion, son impact sur la biodiversité marine
martiniquaise et les moyens de lutte qui sont mis en place et ceux qui pourraient être envisas. Son impact
est considéré comme important sur le recrutement des juvéniles et tous poissons et crustacés inférieurs à sa
taille.
10. Il a été évoqué la présence de milieux pouvant être considérées comme zones « sources » pour le
poisson-lion comme par exemple les zones profondes (au-delà de 100 m) et les secteurs interdits à la pêche du
fait de présence de chlordécone dans les eaux côtières. Toutefois, son habitat préférentiel étant les zones
rocheuses, les fonds de baies sont peu colonisés.
11. Parmi les moyens de contrôle et de lutte, il a été suggéré de continuer, pour le poisson-lion, la chasse en
bouteille qui est permise pour un nombre restreint de personne (autorisations préfectorales nominatives). La
généralisation de sa pêche par les pêcheurs professionnels doit être incitée en développant des engins de
capture spécialisés. La formation et l’information des pêcheurs sur la transformation et la commercialisation
doit être encouragée. Sa chair est de qualité. Un effort est à faire sur sa valorisation et sa promotion auprès du
consommateur.
12. Halophila stipulacea est une herbe marine, originaire de mer Rouge, très envahissante qui a tendance à
coloniser les fonds sableux au détriment des espèces autochtones. Des études en Martinique ont montré que
la tortue verte ne la consomme que très peu. Dans les zones de fonds de baies, elle pourrait avoir un rôle de
filtration et stabilisation des sédiments. La dynamique de colonisation et son impact sont mal connus.
13. D’autres espèces étrangères de la Caraïbe et potentiellement invasives pour la Martinique sont d’ores
et déjà observées par exemple sur les côtes de Floride (ex : Zebrasoma flavescens, Cromileptes altivelis…). La
dynamique d’expansion de toutes ces espèces est peu connue. L’expérience montre que leurs impacts sur la
biodiversité locale peut-être catastrophique.
14. Concernant les espèces potentiellement invasives pour la Martinique, il a été proposé de limiter
l’exploitation aquacole d’espèces non locales ainsi que l’importation d’espèces d’aquariophilie. Une fois
implantée dans le milieu marin, l’éradication des espèces invasives est quasiment impossible. Il est nécessaire
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d’anticiper l’arrivée d’espèces invasives en connaissant mieux leurs facteurs d’introduction pour proposer
des mesures préventives.
15. Le thème des espèces invasives a suscité un fort intérêt. Le poisson-lion mobilise toutes les attentions au
risque parfois d’oublier de parler des autres espèces déjà présentes et surtout de ne pas évoquer les mesures
à prendre pour éviter de nouvelles catastrophes.
16. La plongée sous-marine
17. La plongée sous-marine en Martinique est une activité majoritairement représentée par des structures
commerciales agréées par la FFESSM (Fédération française d’études et de sports sous-marins). D’autres
fédérations rassemblent des plongeurs : Fédération sportive et gymnique du travail, Association nationale des
moniteurs de plongée. Il existe également en Martinique des structures associatives.
18. Au total, environ 50 structures sont présentes sur l’île qui accueille environ 80 000 plongées touristiques
par an. La plongée est une véritable économie en Martinique : hébergement et restauration, achat et location
de bateaux et de matériel de plongée… donc créatrice d’emplois. De façon unanime, les intervenants
reconnaissent que c’est la qualité du milieu marin et sa biodiversité qui crée cette économie.
19. Les plongeurs sont les premiers observateurs de l’évolution du milieu sous-marin. Ils sont une source
importante d’informations. Plus il y aura de plongeurs bien formés et encadrés, meilleure sera la protection
du milieu marin.
20. L’autorisation de chasser le poisson-lion en scaphandre autonome est sujet à controverse. Elle oppose
les tenants d’une plongée qui par éthique doit rester sans prélèvement face à ceux qui utilisent la chasse en
scaphandre comme un des moyens de lutte le plus efficace.
21. La surfréquentation de certaines zones et les comportements irresponsables peuvent entrainer une
dégradation du milieu. Peu de mouillages sont posés de façon écologique. Beaucoup de bateaux de plongée
mouillent à l’ancre par manque d’installations. Des sites dépassent les seuils de fréquentation recommandés.
22. Une organisation entre les structures devrait être mise en place afin d’éviter un surnombre de bateaux
sur les sites les plus fragiles. La surfréquentation est parfois dissimulée par les effets environnementaux tels
que de fortes houles, des cyclones, le réchauffement des eaux et les pollutions. L’impact de cette activité sur le
milieu marin nécessite un suivi régulier.
23. La ressource halieutique
24. Pour diminuer l’effort de pêche sur le plateau insulaire, il y a depuis une vingtaine d’années un
déploiement de dispositifs de concentration de poissons (DCP) au large. Mais cette che aux pélagiques ne
se développe plus. Elle aurait même tendance à diminuer alors que les rendements par sortie ont fortement
augmentés. Les stocks des grands pélagiques sont surveillés et ne sont pas considérés en danger en
Martinique. La pression du marché de l’exportation avec des prix bas peut expliquer cette diminution de pêche
au large. Les pêcheurs artisans ne peuvent pas être compétitifs face à ce marché.
25. Les rendements de pêche aux filets sont plus intéressants, ils sont de plus en plus utilisés ce qui a
entrainé une forte diminution voir une disparition de certaines espèces en Martinique.
26. Il est cessaire d’avoir une meilleure connaissance et une surveillance des ressources très prisées et
fortement exploitées telles que le lambi et l’oursin blanc. On ne connait pas la dispersion larvaire, ni les zones
de reproductions des oursins.
27. Certaines espèces de poisson ont disparus des étales. Certaines pratiques de pêches traditionnelles sont
devenues rares et ne sont plus employées que par les vieux pêcheurs. Elles sont vouées à disparaître s’il n’y a
pas de transmission aux jeunes générations.
28. Pour avoir une gestion adaptée de la ressource, il est nécessaire de mieux connaitre cette ressource et
son niveau d’exploitation. Une organisation locale entre les professionnels et les scientifiques doit se mettre
en place pour mener une réflexion permettant le maintien de la pêche sur le long terme. Une meilleure
connaissance de la ressource associée à la formation initiale et permanente pourraient aussi permettre
d’améliorer les conditions de travail et le rendement des pêcheurs mais aussi de diversifier pour certains leurs
activités professionnelles.
29. Les plaisanciers ne sont pas assez informés des différentes glementations. Il serait intéressant
d’actualiser et de éditer le guide des usages de la mer. Une étude sur l’impact de la pêche de loisir sur la
ressource serait nécessaire.
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30. Pêcheurs et institutions publiques doivent travailler ensemble afin de mettre en place des mesures bien
adaptées à la zone : permettre la sortie des pêcheurs qui sont en âge de la retraite, moderniser la flottille pour
la pêche au large, adapter la réglementation des engins de pêche...
31. Le but de la pêche artisanale est de produire du poisson frais mais néanmoins, il faudrait améliorer la
commercialisation du poisson. Le consommateur de proximité ciblé par les cheurs achète sans doute peu
cher des produits recherchés qui pourraient être valorisés dans des circuits touristiques ou des points de
ventes regroupés et bien identifiés. Il y a trop d’irrégularités d’approvisionnement aux points de
débarquements. La commercialisation ne peut donc pas être stable. Il existe une clientèle prête à payer plus
cher des produits frais de qualité (thon, marlin, langoustes…) ayant subits une première transformation. Des
efforts doivent être faits au niveau des points de débarquement, les cheurs doivent s’organiser entre eux
pour mieux valoriser leurs produits et les mettre à la disposition de ces consommateurs.
32. La gestion et le devenir des zones interdites à la pêche du fait de la pollution par la chlordécone sont
envisagés. Un travail entre les pêcheurs, les scientifiques et les services de l’État doit permettre d’acquérir de
la connaissance sur ces zones : inventaire de biodiversité, évaluation de la biomasse, présence d’espèces
invasives, résilience du milieu… Les aspects socioéconomiques de la pêche seront également abordés : impact
de l’interdiction de pêche sur les revenus, veloppement de nouvelles activités génératrices de revenus pour
les pêcheurs concernés (formation au pescatourisme, surveillance des zones interdites…).
33. Le nautisme et les sports de glisse
34. L’encadrement des activités sportives de nautisme et de glisse nécessite d’avoir un diplôme sportif
permettant d’encadrer cette activité, il y a un diplôme pour chacune des activités. La location de voiliers, de
bateau à moteur ou de jet-ski n’est pas considérée comme une activité sportive et donc ne nécessite pas
d’avoir un diplôme sportif. Les engins tractés (ski nautique, wakeboard, bouées tractées…) rentrent dans la
catégorie des activités sportives et nécessite donc un diplôme sportif d’encadrement.
35. Les pratiquants de certains sports nautiques sont peu fédérés, par exemple kitesurf, planche à voile, surf,
jet-ski… Dans d’autres disciplines, les licenciés sont majoritaires, par exemple la plongée sous-marine, la voile
légère… De fait, le niveau de connaissance sur ces activités est très hétérogène et comme le nombre de
pratiquants est en constante augmentation cela rend difficile la communication et la sensibilisation aux
bonnes pratiques environnementales de ces publics.
36. La mise en place de plans de balisage est indispensable. Cela permet la protection du patrimoine naturel
en limitant la pratique de certaines activités sur des zones sensibles identifiées mais cela autorise aussi le
développement durable des usages et sécurise la pratique simultanée de plusieurs activités.
37. La Fédération française d’études et de sports sous-marins (FFESSM) était délégataire de la pratique de la
chasse sous-marine jusqu’en novembre 2013. Depuis, il y a une fédération de chasse sous-marine
indépendante qui n’est pas encore représentée en Martinique.
38. Une structure de pêche au gros est déclarée en Martinique. Toutes les autres ne sont pas déclarées à la
Direction de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale (DJSCS). Pour encadrer l’activité de pêche au gros
il faut avoir un diplôme de la DJSCS. Il y’a une dizaine de structures qui proposent cette activité en
Martinique.
39. Le transport de passagers que ce soit pour les marins professionnels ou les marins pêcheurs est soumis
à une réglementation stricte. Il est obligatoire d’avoir un diplôme de la marine marchande ainsi qu’un
équipement de sécurité approprié. Toutefois, une réflexion est en cours sur le rapprochement possible entre
des diplômes sportifs et de transport de passagers.
40. Le patrimoine naturel marin remarquable de la Martinique :
41. Il y a une biodiversité très riche en Martinique dont la survie dépend du maintien en bon état
écologique de l’habitat. Certains sites présentant une biodiversité spécifique nécessitent une protection (Le
Prêcheur par exemple). Il n’y a pas de cartographie précise de ces sites.
42. Les eaux martiniquaises sont importantes pour la biodiversité marine de la mer des Caraïbes. Il y a des
flux nutritifs et biologiques importants, un grand courant traverse les Antilles de l’Atlantique vers la mer des
Caraïbes. Si le milieu marin local est dégradé, de la biodiversité est perdue en Martinique et en conséquence
pour toute la Caraïbe. La Martinique est un maillon de l’arc antillais et il faut préserver cette continuité : le
milieu marin de toutes les îles des Antilles forme un écosystème unique.
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43. Il y a une richesse importante et méconnue en profondeur (au-delà des 50 m). De nouvelles espèces y
sont régulièrement découvertes. Une campagne d’acquisition de données permettrait d’avoir une meilleure
connaissance de ces milieux profonds.
44. Malgré le constat général d’une diminution de la biodiversité marine en Martinique, il y a parfois un
retour de certaines espèces que l’on pensait disparues (Acropora cervicornis, mérou de Nassau).
45. Certains observateurs constatent la prolifération de diodons peut-être due au fait que le poisson-lion
consomme ses prédateurs.
46. Sur plusieurs sites marins qui ont été étudiés, il a été constaté une perte de la biodiversité. Par exemple,
au niveau de la pointe des Nègres à Fort-de-France, des pollutions récurrentes (nombreux déchets, carénage
sauvage, eaux usées…) altèrent le milieu. Par ailleurs, des stations d’épurations défectueuses ou le manque de
systèmes d’assainissement ont un impact rapide et dangereux sur les écosystèmes marins.
47. La pollution par les sédiments en baie de Fort-de-France empêche le développement de nombreuses
espèces. Certaines zones de la baie possèdent une forte biodiversité et abritent des espèces rares telles que le
corail Oculina diffusa. Quelques mètres en dessous, les milieux sont très pauvres asphyxiés par des sédiments.
48. La présence de ces sédiments en grande quantité est due en partie aux aménagements urbains et à
l’imperméabilisation des sols. L’eau de ruissellement n’est pas freinée et transporte beaucoup de particules en
mer. Il est nécessaire d’arrêter ou de freiner ces écoulements.
49. Une mauvaise exploitation des carrières impacte fortement le milieu marin. De grandes quantités de
particules fines sont lessivées et finissent dans le milieu marin.
50. Autre exemple de modifications de la biodiversité : aux Anses-d’Arlets, depuis la mise en place de
mouillages, il y a plus de bateaux ce qui entraine plus de pollutions (plastiques, verres, eaux usées…), les
cyanophycées prolifèrent sous les bateaux or elles sont indicatrices de pollution. De fait, aucune infrastructure
pour la récupération à terre des eaux noires et des eaux grises n’a été mise en place.
51. Les fonds marins de certains sites sont très abimés par les jets d’ancre et les rejets des bateaux. Il est
nécessaire de bien connaitre les écosystèmes marins (études d’impacts) avant la mise en place de tout
équipement.
52. La gestion des zones de mouillages organisées (ZMO) est indispensable. Les gestionnaires des ZMO
doivent permettre le recueil et le traitement des eaux grises et des eaux noires. Il faut prévoir ces équipements
à chaque fois qu’on fait une ZMO. Des crédits incitatifs sont à rechercher pour l’installation de ces équipements
et une taxe de mouillage permet l’entretien et la surveillance de la ZMO.
53. De plus, pour chaque ZMO, il faut des équipements à terre et une bonne gestion de ces zones littorales :
sites d’embarquements et de débarquements, stockage des déchets, emplacements de carénages.
54. Il est important de faire des plans de balisages à chaque fois qu’on fait une ZMO. Par exemple, il faut
interdire le mouillage forain autour des ZMO afin d’éviter la dégradation des fonds marins par les jets d’ancres.
Un plan de balisage et de mouillage global à l’échelle de la Martinique est souhaitable.
55. Le patrimoine culturel marin de la Martinique
56. Il y a de nombreuses épaves en Martinique. Les épaves de Saint-Pierre sont une attraction touristique
pour les plongeurs. Les épaves surtout en bois ce sont dégradées. Ce n’est pas forcement le pillage qui détruit
le plus les épaves, ce sont les ancres des gros bateaux. Toutefois, les épaves des gros bateaux métalliques ne se
dégradent pas rapidement, elles sont pour de nombreuses années encore. Il existe un centre
muséographique à Saint-Pierre présentant l’histoire de ces épaves. Dans les années 1995 – 1997, un sous-
marin à Saint-Pierre a permis aux touristes d’aller voir 2 épaves (le Roraima et le Tamaya).
57. La baie de Saint-Pierre est une halte pour les bateaux de plaisance. En janvier et février, il y a environ 40 à
50 bateaux au mouillage dans la baie mais seulement 4 coffres, réservés aux bateaux de plongée, sont installés.
Le balisage instauré pour la protection du patrimoine culturel des épaves de Saint-Pierre n’est pas respecté
par manque de moyens de surveillance. L’installation de mouillages respectueux du patrimoine culturel et
naturel pourrait créer des emplois.
58. Certains pensent que des bateaux à l’abandon sur le rivage après dépollution pourraient être coulés
pour servir de récif artificiel et d’attraction pour les plongeurs. Cela a été le cas pour le Nahoon aux Anses-
d’Arlet. A noter que des épaves ont été coulées au large et ne sont pas accessibles aux plongeurs.
59. Les épaves concentrent une forte biodiversité spécifique voir unique (exemple du cérianthaire diurne).
Dans les zones sableuses ou dans les herbiers, elles forment des ilots de biodiversité spécifique différents de
l’environnement où elles se situent.
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60. Il y a une obligation de déclarer toutes épaves, biens matériels ou sites archéologiques trouvés en mer
et sur le littoral.
61. Il y a 4 phares en Martinique dont 3 vont être classés. Certains bateaux représentant un intérêt
patrimonial pourraient être également classés.
62. Le patrimoine culturel marin est aussi immatériel : traditions marines des populations locales,
chansons, gastronomie, etc. Il y a les courses de gommiers et de yoles qui sont de plus en plus populaires. Un
savoir-faire de menuisier de marine existe également.
63. Les récifs coralliens, évolution de leur état de santé
64. Les espèces des cifs coralliens de la Caraïbe sont différentes de celles des océans Pacifique et Indien. A
l’échelle mondiale, ces habitats représentent un haut lieu de la biodiversité. Dans la Caraïbe, les écosystèmes
martiniquais, bien qu’en mauvaise santé, sont parmi les moins dégradés et présentent le plus fort taux de
recouvrement. Des constructions coralliennes remarquables se retrouvent sur certains secteurs en
Martinique.
65. Il y a une grande hétérogénéité de l’état de santé des récifs coralliens autour de la Martinique. L’initiative
française pour les récifs coralliens (Ifrécor) réalise des suivis réguliers de cet état de santé : plus de 80% des
récifs sont considérés dégradés. Sur les stations suivies depuis plus de 10 ans la couverture corallienne est en
diminution constante, elle a chuté partout de près de 50%.
66. Les récifs coralliens subissent de nombreuses pressions affectant leur état de santé. Autres que le
réchauffement climatique et l’acidification des océans, les pressions anthropiques locales jouent un rôle
majeur dans leur dégradation.
67. Les coraux sont reconnus comme des organismes vivants exigeant des conditions particulières pour leur
développement. Les apports excessifs en nutriments et en particules fines leurs sont néfastes. L’effet des
polluants sur leur état de santé est encore mal connu. De fait, l’état écologique des récifs coralliens est un bon
indicateur de la qualité des masses d’eau côtières.
68. L’urbanisation mal maitrisée est un des facteurs qui impacte l’état de santé des récifs coralliens. Des
efforts ont été faits concernant la mise aux normes de stations d’épuration et sur le traitement collectif des
eaux usées mais il reste encore un gros travail à réaliser sur l’assainissement non collectif, la récupération des
eaux pluviales et les apports terrigènes par les bassins versants. Des schémas d’aménagement et
d’urbanisation respectueux du milieu marin devraient être mis en place.
69. La pêche affecte également le bon état des récifs coralliens. En plus d’une pression physique causée par
les casiers et les filets qui cassent les colonies, le prélèvement d’espèces herbivores (poissons perroquets…)
influe négativement sur la régulation des macros algues. N’étant plus broutées, les macro-algues prolifèrent au
détriment des coraux. Cette prolifération est accélérée par un enrichissement des eaux en nutriments par les
apports des bassins versants.
70. Des mesures de conservation et une gestion durable de la pêche sur l’ensemble du bassin de la Caraïbe,
sont recommandées par l’Initiative internationale pour les récifs coralliens (Icri) dans un but de restauration
des stocks d’herbivores.
71. Les structures proposant des activités en mer mouillent encore à l’ancre sur certains sites. Des projets
d’installation de mouillages respectueux de l’environnement sont en cours avec les différentes institutions.
Les professionnels des loisirs en mer aimeraient voir ce genre de projet se concrétiser et souhaiteraient
s’investir dans l’entretien et la pérennisation de ces mouillages.
72. Tourisme et milieu marin en Martinique
73. Le tourisme est une activité économique majeure de la Martinique, la mer y occupe une place centrale.
Les 650 000 touristes annuels venant en Martinique sont à la recherche d’un environnement marin de
qualité sur le littoral, sur la mer et sous l’eau. Toutes les entreprises des loisirs en mer expriment ce besoin en
demandant la préservation du milieu marin.
74. Il est important d’avoir une gestion attractive des zones touristiques avec des aménagements adaptés
(exemple du projet Grand site des Salines). Afin de limiter certaines pollutions sur les sites touristiques, des
aménagements (sanitaires, collecte des déchets…) sont nécessaires et il faut continuer les campagnes de
nettoyages.
75. De plus en plus d’opérateurs touristiques se lancent dans l’écotourisme et font de la sensibilisation à
l’environnement lors de leurs excursions. L’écotourisme est une pratique qui devrait se développer en
Martinique, pour cela il est nécessaire que les structures soient encadrées et accompagnées.
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