RÉSUMÉ
Contexte : Les techniques de positionnement du patient sont utilisées chez le patient alité et
très fréquemment mises en place par le kinésithérapeute. Elles visent notamment à modifier les
rapports ventilation/perfusion. Justement, que se passe-t-il au niveau de la distribution de la
ventilation lors des différentes positions utilisées en pratique? La tomographie par impédance
électrique, méthode novatrice et non invasive, permet de la mettre en évidence et de la
quantifier.
Objectif de l’étude : Etudier l’influence du positionnement sur la distribution de la ventilation
chez les sujets sains.
Matériel et méthodes : Cette étude expérimentale a été réalisée dans le but d’évaluer les
variations régionales de la ventilation dans plusieurs positions. Nous avons utilisé un outil
permettant de quantifier ces variations : la tomographie par impédance électrique. Nous avons
comparé les différences régionales de ventilation entre, d’une part les décubitus latéraux droit
et gauche (DLD et DLG) et, d’autre part, le décubitus dorsal (DD), la position semi-assise (SA)
et le décubitus ventral (DV).
Résultats : Lors du décubitus latéral la variation « courante » de l’impédance, reflet de la
ventilation courante, est plus importante dans le poumon dépendant (poumon droit : DLG : 42,5
± 11,4% vs DLD : 65,2 ± 12,8 %, p<0,001 ; poumon gauche : DLG : 56,6 ± 11,6% vs DLD :
34,4 ± 13,0 %, p<0,001). La variation de distribution de la ventilation a lieu dans les parties
postérieures du poumon (post dt : DLG : 20,2 ± 6,0% vs DLD: 39,8 ± 5,6%, p<0,001 ; post gh
: DLG : 35,5 ± 6,9 % vs DLD : 17,4± 5,9 %, p<0,001).
Discussion : Les variations régionales de la ventilation lors des décubitus latéraux sont
cohérentes avec la littérature actuelle. Nous n’avons pas pu mettre en évidence de différence de
ventilation régionale entre le décubitus dorsal, le décubitus ventral et la position semi-assise.
Ces résultats sont à relativiser en raison de biais méthodologiques liés au protocole et au
matériel utilisé.
Conclusion : Devant le manque de preuve de l’efficacité des différentes techniques utilisées en
kinésithérapie respiratoire, la tomographie par impédance électrique parait être un outil
intéressant dans l’évaluation de ces techniques, que ce soit dans un premier temps chez le sujet
sain ou chez le sujet pathologique.
Mots clés : positionnement du patient, tomographie par impédance électrique, distribution de
la ventilation, kinésithérapie respiratoire.