Ce fichier reproduit l’édition de 1965 parue à la
Librairie Plon
ACHE D'IMPRIMER LE 15 MARS 1965
SUR LES PRESSES DE L'IMPRIMERIE R.
MOURRAL POUR PLON ÉDITEUR A PARIS
Mise en vente: avril 1965.
N° ddition: 9109.
N* d'impression: 2236.
OCTAVE LINIER
MORALE DE L'ENTREPRISE
ET
DESTIN DE LA NATION
PLON
SOMMAIRE
INTRODUCTION 11
PREMIERE PARTIE LOGIQUE DE L'ECONOMIE
CONCURRENTIELLE
CHAPITRE 1 ---- LA BONNE GESTION ............................................... 19
CHAPITRE 2 ---- LA CONCURRENCE ................................................ 21
les 12 règles du jeu ........................... 24
réflexions et conclusion....................... 30
CHAPITRE 3 ROLE DE L'ENTREPRISE: CRÉATION DE
RICHESSES ET PROFIT CONCURRENTIEL..
38
création du profit concurrentiel. . . 4 0
emploi du profit concurrentiel.... 43
la réaction en chaîne du développe
ment rentable .......................................... 51
— quantification des critères de bonne
gestion ................................................. 54
— généralisation ....................................... 68
CHAPITRE 4 ---- RESSORTS ET FINALITÉ DE LCONOMIE DE
MARCHÉ ....................................................................
72
le marc et la valeur concurrentielle 72
régulation: cybernétique de l'écono
mie de marché ................................. 83
évolution et finalité de lconomie
concurrentielle ................................... 97
CHAPITRE 5 ---- PROPRIÉTÉ ET POUVOIR ........................................ 100
Quatre conditions d'une direction effi
cace ...................................................... 101
examen de différents systèmes............ 103
rôle et pouvoirs des actionnaires de
Soctés Anonymes ............................. 111
DEUXIEME PARTIE
ORIGINES ET FONDEMENTS DE
LA MORALE INDUSTRIELLE
121
CHAPITRE 6 — LES ORIGINES ........................................................... 123
sociétés primitives ............................ 123
antiquité classique ............................ 125
CHAPITRE 7 ---- LE CHRISTIANISME .................................................. 127
CHAPITRE 8 RENAISSANCE, FORME ET CONTRE-
FORME ......................................................................... 131
Renaissance ........................................ 131
Réforme ............................................. 132
les puritains ..................................... 133
- Cinq: idées-forces de la morale
puritaine ......................................... 134
— Contre-Réforme .................................. 140
CHAPITRE 9 ----- DÉVELOPPEMENT DE LA SOCIÉTÉ INDUS
TRIELLE ...................................................................... 143
développement économique de l'Eu
rope ...................................................... 143
développement économique de l'A
rique ................................................... 149
. formation de la Société Industrielle
aux Etats-Unis .................................... 151
— morale sociale et niveau de vie : chif
fres actuels ......................................... 160
— dimension du marché et productivité 168
morale industrielle et richesse des
nations .............................................. 173
CHAPITRE 10 -----DEUX SYSTÈMES DE MORALE SOCIALE QUI
SE PARTAGENT L'OCCIDENT ................................. 179
conception du mal ............................... 181
autonomie et contrôle hiérarchique .. 182
règne du Droit Pluralisme et Unité 184
' intérêt personnel marché et con
currence .................................................... 186
métier et profit ................................. 189
critères de bonne gestion ................... 191
information, propagande et publicité 192
canismes impersonnels de gulation 194
le sens de l'épreuve ............................. 199
CHAPITRE 11—PROFIT ET CHARI : TROIS NIVEAUX DE
MORALE ...................................................................... 205
relations « immédiates » et morale
individuelle ....................................... 207
relations « diates » et morale in
dustrielle ............................................ 209
la tentation de l'individualisme . . . . 214
la tentation du néo-tribalisme ............ 216
trois niveaux de morale : Ml, M2, M3 218
TROISIEME PARTIE
PROBLEMES ET LIMITES
DE L'ECONOMIE CONCURRENTIELLE 229
CHAPITRE 12 OBJECTIONS HABITUELLES ..................................... 231
les mauvais souvenirs du libéralisme 232
les besoins non solvables ................. 233
— l'équilibre des revenus ..................... 234
crises et chômage ................................. 237
— les réussites socialistes ...................... 238
les défauts de l'Arique ................... 241
— le problème des très grandes entre
prises ................................................... 243
CHAPITRE 13 — RELATIONS INTERNATIONALES ET ÉCONOMIE
CONCURRENTIELLE ; CAS DES PAYS SOUS-
DÉVELOPPÉS ............................................................ 248
CHAPITRE 14 — HIÉRARCHIE ET PARTICIPATION DANS L'EN-
TREPRISE ................................................................... 253
direction participative ...................... 254
— délégation décentralisation............. 255
concurrence entre hiérarchies .......... 258
CHAPITRE 15 LES DOULEURS DU CHANGEMENT ...................... 260
CHAPITRE 16 — PROPRIÉTÉ DES SOLS URBAINS .......................... 267
— quatre types de solutions .................. 268
CHAPITRE 17----- PLANIFICATION CENTRALISÉE ET ÉCONO
MIE CONCERTÉE ........................................................ 273
— chaque unité de gestion doit avoir
son plan ............................................. 273
rigidité et centralisation efficaces .. 274
— infériorité cybernétique d'une plani
fication centralisée autoritaire .... 277
planification indicative et économie
concere ........................................... 284
— ce que l'Etat doit planifier .............. 287
CHAPITRE 18 — PROBLÈMES EN MARGE ....................................
302
logique de la corruption ................. 302
l'Art et l'Economie ............................. 306
QUATRIEME PARTIE
PERSPECTIVE FRANÇAISE 313
CHAPITRE 19---- RÉTROSPECTIVE FRANÇAISE ........................... 315
l'état initial ....................................... 316
le Grand Siècle .................................. 317
. le Siècle des Lumières .................... 319
le palier du 19
e
siècle............................ 321
le 20" siècle: les échecs continuent 324
l'état final ............................................. 327
CHAPITRE 20 — PERMANENCE DES PRINCIPES D'ORGANISA-
TION DE LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE ................. 330
les sources d'inspiration ................. 330
les changements d'emballage .......... 332
les canismes de perpétuation . . . . 334
CHAPITRE 21 — PROSPECTIVE FRANÇAISE ............................... 340
— le repli dans la tradition .................. 343
la dissolution dans le monde Atlan
tique ................................................... 344
le redressement par la bonne gestion 347
CHAPITRE 22 --- LE REDRESSEMENT PAR LA BONNE GESTION 350
instauration de la concurrence géné
ralisée ................................................. 351
décentralisation des décisions ......... 357
- autonomie communale .................. 358
- autonomie et pluralisme universi
taire ................................................. 360
- autonomie de décision des entre
prises .............................................. 365
- autonomie de décision des consom
mateurs ........................................... 368
cas des activités industrielles gérées
par l'Etat ........................................... 370
cas de la construction .................... 374
cas de la recherche ........................... 378
réforme de l'administration ............. 380
réforme fiscale ................................. 383
morale des dirigeants d'entreprises 385
Conclusion .......................................... 393
INTRODUCTION
Le progrès: depuis plusieurs siècles, les hommes
en parlent, discutant entre eux pour le définir, disputant
de son existence même.
Aujourd'hui nous pensons moins à le définir, car
nous savons le mesurer. Pour imparfaite qu'elle soit,
cette mesure est universellement utilisée. Les journaux
les plus populaires ne cessent de parler de revenu natio-
nal, de revenu par tête, et des taux de croissance de ces
revenus. Chacun constate que le niveau de vie (autre
version du revenu par te), est inséparable du niveau
intellectuel, du rayonnement culturel et de toutes les
formes de puissance, et que tout ceci n'est que l'expres-
sion du veloppement de la Société industrielle. Avec le
respect de l'homme, l'accroissement du niveau de vie est
unanimement adopté comme l'objectif majeur des socié-
tés humaines: les dirigeants politiques de tous partis et
de tous pays proclament tous cet objectif, les chefs reli-
gieux eux-mêmes l'adoptent: c'est ainsi qu'à chacun de
ses discours, le Pape souligne l'urgence de relever le
niveau de vie des pays sous-dévelops.
12
MORALE DE L' ENTREPRISE
ET DESTIN DE LA NATION
13
Cet accord extraordinaire sur le but à atteindre pro-
vient d'une prise de conscience tardive mais totale du
fait que le développement humain est irréalisable sans
progrès économique. Cette prise de conscience entraîne
un accès d'intérêt pour les alités économiques, et spé-
cialement pour l'entreprise qui, sous tous les régimes, est
le creuset se combinent les efforts en vue de créer des
richesses l'entreprise dont le fonctionnement efficace
conditionne tout progrès.
Si du but on passe aux moyens et méthodes, l'una-
nimité fait place au chaos. D'accord pour mesurer le
progrès et le désirer, les hommes divergent profondé-
ment sur les moyens de l'obtenir, et il n'est pas de thèse
si extravagante qui n'ait été soutenue et appliquée. Les
résultats constatables devraient permettre de juger:
toutefois, les facteurs en cause sont si nombreux, leur
action si lente et entremêlée, les passions si vives, qu'il
n'a pas é possible de aliser l'uni des théories expli-
catives. L'explication restant confuse, la prévision est
impuissante: au cours des cinquante dernières années,
combien d'énormes erreurs de prévision concernant
l'Europe, l'Amérique, la Russie ?
Ces erreurs mêmes permettent de celer des régu-
laris: les changements ont été presque toujours moins
tranchés que prévu, les évolutions plus continues, le
rapport des forces économiques ne se modifiant qu'avec
une extrême lenteur. Malgré tant d'événements la liste
des principales puissances économiques en 1900 est peu
différente de celle d'aujourd'hui; celle de l'an 2000 ne
fera sans doute pas apparaître de bouleversement: tout
au plus le prolongement d'évolutions séculaires.
Comme les richesses naturelles ne jouent aucun rôle
dans ce classement (le Brésil a autant de richesses natu-
relles que les Etats-Unis, le Pakistan autant que l'Aus-
tralie), on peut penser que le facteur le plus profond et
le plus stable du développement économique d'une nation
consiste dans les règles de comportement de sa popula-
tion et de ses élites. Ces gles, définissant l'attitude des
hommes à l'égard de leur métier, et l'attitude des diri-
geants à l'égard de l'économie, constituent une morale
sociale qui est, suivant les cas, plus ou moins favorable
au développement économique. Léguée par l'Histoire,
soutenue par la tradition, souvent exprimée par les reli-
gions et les idéologies, codifiée et transmise de génération
en ration par l'enseignement, cette morale sociale
présente dans chaque nation une remarquable inertie. Si
elle a aujourd'hui dans telle nation des effets économi-
ques constatables, il est fort probable que des effets ana-
logues seront encore perceptibles dans trente ou cin-
quante ans. Ainsi l'observation des effets économiques
des principaux types de morale sociale permet-elle une
bonne prévision à long terme du destin économique de
chaque nation. C'est la démarche de pensée qui permit à
Alexis de Tocqueville, observant en 1831 les Etats-Unis,
petite république de onze millions d'habitants, de pvoir
leur destin d'hégémonie mondiale.
Quoique fondée sur les faits, cette approche n'est
pas entièrement scientifique. Elle est construite, en effet,
à partir de faits synthétiques qui font l'objet d'une per-
ception globale où le jugement personnel garde un rôle
indéniable. N'en est-il pas de même, à ce jour, de toutes
les sciences humaines ?
Notre but est principalement de prévoir le destin
économique de la France. Pour y accéder, nous devrons
successivement:
rappeler quelques éléments de la logique de
l'économie concurrentielle, afin d'avoir clairement en vue
les principaux mécanismes de la forme dominante de
société industrielle,
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