Greenpeace, Heinrichstr. 147, case postale, CH-8031 Zurich Téléphone +41 44 447 41 41, fax +41 44 447 41 99 «Les chauffages électriques sont énergivores et ne devraient plus être installés. Par ailleurs, une stratégie d’incitation doit faire en sorte que les systèmes existants soient remplacés. La Confédération doit prendre ses responsabilités en matière de consommation d’énergie et non simplement renvoyer la balle aux cantons, comme elle l’a malheureusement fait lorsqu’elle a répondu à ma motion*.» Hildegard Fässler, Conseillère nationale PS (SG), *07.3432 Motion Fässler: Interdiction des chauffages électriques «Nous préconisons un système qui récompenserait enfin les personnes soucieuses d’économiser l’électricité et qui sanctionnerait les gaspillages. Pour cela, il faut supprimer l’abonnement et la dégressivité des tarifs. C’est en agissant sur le portemonnaie que nous arriverons à changer les mentalités. En pratique, très peu de fournisseurs encouragent leurs clients à économiser l’électricité. Certains ménages économes en énergie ne peuvent même plus bénéficier du bas tarif. C’est scandaleux!» Sara Stalder, directrice de la Stiftung für Konsumentenschutz (SKS, fondation pour la protection des consommateurs) «Remplacer les chauffages électriques à accumulation qui fonctionnent dans les bâtiments existants? C’est une très bonne idée, mais cela revient généralement trop cher aux propriétaires. Dans les nouvelles constructions et les rénovations complètes, en revanche, ces chauffages n’ont plus aucune raison d’être et doivent être remplacés par des systèmes de production de chaleur plus efficaces.» Thomas Ammann, Schweizerischer Hauseigentümerverband (HEV Schweiz, association suisse des propriétaires immobiliers) «Cela fait des années que j’aimerais remplacer mon chauffage électrique, qui n’est pas du tout écologique. Si les cantons et les grandes entreprises d’électricité se décidaient enfin à mettre en place des mesures d’incitation rendant moins coûteuse l’installation de technologies efficaces à base d’énergies renouvelables, j’aurais réussi depuis longtemps à convaincre mon propriétaire de cette évidence!» Dani Slamanig, locataire Renoncer au chauffage électrique: un bon calcul pour l’environnement, l’économie et la société Pour plus d’informations et télécharger la brochure: www.greenpeace.ch/fr/energie Impressum Texte et rédaction: Greenpeace Suisse, Zurich one marketing services ag, Zurich Révision technique: Jürg Nipkow, S.A.F.E. Conception graphique: one marketing services ag, Zurich Impression: Druckerei Albisrieden AG, Zurich Imprimé sur papier 100% recyclé Le guide des solutions énergétiques efficaces et durables «Minimiser le gaspillage d’énergie et choisir les meilleures technologies sont d’excellentes façons d’agir en faveur d’un développement durable. Il faut exploiter le potentiel d’amélioration de l’efficacité électrique si l’on veut parvenir à la société à 2000 watts et atteindre les objectifs de la Suisse en matière de protection du climat.» Dieter Imboden, professeur de physique de l’environnement à l’EPF Zurich, Président du Conseil national de la recherche du Fonds national suisse et instigateur du concept de la «société à 2000 watts» Table des matières La problématique des chauffages électriques. Cinq constats sans appel. Pages 4/5 Les choix d’hier et la réalité d’aujourd’hui. Les énergivores et les solutions alternatives. Pages 6/7 Le remplacement systématique des chauffages électriques. Un bénéfice pour tous. Pages 8/9 Le rôle du secteur de l’électricité. Des fournisseurs d’électricité qui passent à l’action. Pages10/11 Le rôle des pouvoirs publics. Des cantons qui passent à l’action. Pages12/13 Les solutions disponibles. Divers avis du domaine politique, économique, scientifique et public. Pages14/15 Index des sources et bases de calcul en page intérieure de la couverture Page 15 La problématique des chauffages électriques. Cinq constats sans appel. La consommation d’énergie des 230 000 chauffages électriques fixes à accumulation installés chez les particuliers représente un total de 3000 gigawattheures (GWh) par an 1, 2. Si l’on y ajoute celle des appareils de chauffage électriques mobiles et des installations utilisées dans les services, l’agriculture, l’industrie et les transports, la consommation annuelle atteint environ 5500 GWh 3, 4. Cela correspond aux besoins moyens en électricité de 1,4 million de ménages. Mais ce procédé n’est pas seulement énergivore, il présente aussi un mauvais écobilan global: la fourniture de chaleur revient cher et nuit à l’environnement. Les arguments avancés pour défendre le chauffage électrique (source d’énergie pratique, sans émissions polluantes sur place ni besoin de stockage; coûts d’acquisition et d’entretien faibles) sont superficiels. N° 1: les chauffages électriques gaspillent beaucoup d’énergie. N° 2: les chauffages électriques reposent sur une technologie obsolète. N° 3: les chauffages électriques nuisent à l’environnement, au climat et à la santé. A première vue, les chauffages électriques à résistance transforment très efficacement le courant en chaleur, avec des rendements de plus de 90%. Mais à y regarder de plus près, on s’aperçoit que l’efficacité est illusoire. En effet, environ deux tiers de l’énergie primaire (uranium/ charbon, p. ex.) disparaissent sous forme de déperdition de chaleur, tandis que 6% supplémentaires se dissipent durant le transport. Par ailleurs, transformer le courant électrique de grande qualité énergétique en chaleur de faible qualité est une aberration. Même la production de chaleur à partir de ressources fossiles (pétrole, gaz ou charbon) entraîne une consommation 2 à 3 fois inférieure. Le bilan énergétique global des chauffages électriques est donc très mauvais. L’électricité ne doit être utilisée qu’en l’absence de toute autre solution et lorsqu’elle présente un réel avantage, p. ex. pour l’éclairage et pour l’alimentation d’appareils électriques ou de moteurs industriels. Les chauffages électriques présentent également de mauvais résultats en termes de production de chaleur. Les pompes à chaleur (PAC) à sonde géothermique ou sur nappe phréatique sont plus efficaces et ont p. ex. un rendement global 3 à 4 fois plus élevé pour une consommation d’électricité inférieure de 65–75%. Les systèmes modernes de chauffage à distance ou de proximité fonctionnant avec des énergies renouvelables économisent jusqu’à 80% de l’énergie primaire par rapport aux systèmes électriques. Même les chauffages au mazout ou au gaz ont un meilleur rendement. Or, qui dit mauvais rendement dit émissions polluantes importantes: un chauffage électrique émet environ 2,5 fois plus de CO2 par kWh d’énergie finale qu’un chauffage à gaz, et au moins 10 fois plus qu’un chauffage à pellets 5, 15. Par ailleurs, un nombre croissant de chauffages électrique, ne peuvent plus être réglés correctement. La régulation de la chaleur se fait alors bien souvent en ouvrant la fenêtre. Soi-disant non polluants, les chauffages électriques sont en réalité très dangereux pour l’environnement. Le bouquet électrique utilisé produit beaucoup de gaz à effet de serre néfastes pour le climat, des émissions radioactives et d’autres pollutions pour l’environnement, le climat et la santé. La nuit, les chauffages électriques sont généralement alimentés par un bouquet provenant en grande partie de centrales nucléaires et à charbon. La journée, la Suisse exporte du courant hydraulique, qui revient très cher, tandis qu’elle importe de ses voisins, notamment pour couvrir les besoins des chauffages électriques pendant les nuits d’hiver, de grandes quantités d’électricité bon marché produite avec du charbon ou du nucléaire (cf. p. 5, nº 4). Le mix électrique consommé a des effets très négatifs sur le climat, mais aussi sur l’environnement, la santé et l’économie suisse en raison des problèmes de sécurité et d’élimination des déchets posés par l’énergie nucléaire. 70% de perte Comparaison des rendements Fig. 2 Pertes caractér. du système de chauffage (min.) Pertes prod. et transp. électr. (min.) Pertes liées à la fabric. de pellets de bois (min.) Rendement global syst. chauffage (max.) PA C CO (géo PA th. , Ch 3,4 au ) ffa au ge Ch gaz au f à fage El pe ec l tri qu lets e di re ct El ec ac tr cu iqu m e ul à at io n 100% 80% 60% 40% 20% 0% 4 Comparaison émissions CO2 Fig. 3 Ex.: besoin de chauffage annuels de 14 440 kWh (maison individuelle) 10 Pe Tonnes équiv. CO2/an lle ts Po à m bo p is (g e à éo c th h Ch erm aleu au iq r u di èr e) e à Ch g au az di èr El e ec ma à z tri qu out e di r El ec ect ac tr i cu qu m e ul à at io n 30% d’électricité Fig. 1 Rendement effectif avec chaleur ambiante Une production d’électricité inefficace 8 6 4 2 0 «Les chauffages électriques reposent sur une technologie du siècle dernier, comme en témoigne leur rendement très faible. Il est aberrant de transformer du précieux courant électrique en simple chaleur, sachant que les deux tiers de l’énergie sont gaspillés.» Kathy Riklin Dipl. sc. nat. EPFZ, Conseillère nationale PDC Zurich N° 4: les chauffages électriques grèvent l’approvisionnement en électricité. Nº 5: les chauffages électriques pèsent sur l’économie et les consommateurs. Chiffres clés Les chauffages électriques sont très utilisés pendant la période la moins favorable, en hiver, lorsque la production nationale est réduite pour des raisons naturelles. Pendant les mois d’hiver, leur consommation représente en effet 1/5 des besoins totaux du pays en électricité, soit davantage que la production conjointe des trois plus anciennes centrales nucléaires de Suisse durant cette période. Si tous les chauffages électriques devaient fonctionner à plein régime pendant une nuit glaciale de janvier, les cinq centrales nucléaires suisses travailleraient quasi exclusivement pour les approvisionner.6 La quantité d’électricité que la Suisse importe en hiver équivaut presque à la consommation des chauffages électriques: l’excédent d’importation des cinq derniers semestres d’hiver dépassait en moyenne 4300 GWh.7 Ces systèmes énergivores jouent donc un rôle considérable dans les difficultés d’approvisionnement en saison froide. Les chauffages électriques génèrent des coûts d’électricité de quelque 800 millions CHF par an 8: un poids très lourd pour l’économie suisse, mais aussi pour les consommateurs. Au début des années 1990, certains fournisseurs d’électricité ont supprimé le tarif de nuit avantageux pour les chauffages électriques, entraînant des augmentations de coûts allant jusqu’à 100%. Avec les récentes hausses des tarifs, qui ont fait grimper les factures de plus de 20% dans certains cas, propriétaires et locataires l’ont compris à leurs dépens: les tarifs bon marché pour les chauffages électriques appartiennent au passé. Cette évolution est réjouissante, d’autant que la plupart des installations ont plus de 30 ans et devront être remplacées prochainement en fonction du cycle normal de renouvellement des chauffages. • 230 000 appartements (6%) disposent d’un chauffage électrique en Suisse, dont 70% de bâtiments habités de façon permanente.2 Production/consom. d’électricité Fig. 4 Electr. nucl. CH Electr. hydro. et al. Consom. CH Solde d’import. Consommation des chauffages électriques Hausse prix d’électr. pour les ménages chauffés électr. en 2008 en 2009 25 8000 ct./kWh 20 6000 4000 • Les chauffages électriques monopoli- sent 15 – 20% de la consommation d’électricité de la Suisse en hiver. 4, 18 • Plus de 2/3 de l’énergie primaire sont perdus lors de la production d’électricité dans les centrales et lors du transport. • Les chauffages électriques consom- ment 4 fois plus d’électricité que les technologies efficaces. • En Suisse, chaque année les chauffages électriques génèrent 3 mio t de CO2 (correspond à 6% des émissions de CO2 du pays) 24 m3 de déchets hautement radioactifs, 2989 m3 de déchets moyennement et faiblement radioactifs, 10 771 t de SO2 et 5445 t de NOx.9–11 • Le poids des chauffages électriques sur l’économie et les consommateurs est d’environ 800 mio de CHF/an.8 15 10 5 2000 0 2005 2006 2007 2008 Fu rre lly n Bu bac ch he La n ng w ies M en dr isi o M uo ta th al M ur iau x 0 Ho GWh/mois Fig. 5 • En Suisse, les chauffages électriques consomment 5500 GWh/an, soit 9% du total annuel (tous secteurs et types de chauffage électrique).3, 4 5 Les choix d’hier et la réalité d’aujourd’hui. Les énergivores et les renouvelables. La construction des 5 centrales nucléaires suisses entre 1969 et 1984 a entraîné des surcapacités considérables. Pour doper les ventes d’électricité nucléaire, les chauffages électriques ont été subventionnés à coups de milliards pour que les ménages ayant un autre type de chauffage se mettent à l’électrique. Entre 1980 et 1990, le nombre de chauffages centraux électriques a triplé, tandis que le nombre d’appartements équipés d’installations individuelles a encore augmenté d’environ 24% entre 1990 et 2000.2 Jusqu’à aujourd’hui, ces chauffages énergivores ont bénéficié d’une publicité de masse et d’un traitement de faveur évident, malgré les efforts d’économies d’énergie de la Confédération et des cantons. Il est grand temps que ces derniers prennent leurs responsabilités et soutiennent le remplacement des installations. D’autres solutions existent! Une expansion due à l’excédent d’électricité. Des décennies de promotion. La responsabilité du secteur de l’électricité et des autorités. Dans les années 1970 et 1980, après la construction des centrales nucléaires, pour utiliser les excédents d’électricité survenant notamment la nuit, les fournisseurs ont lancé des programmes de promotion des chauffages électriques, en proposant rabais à l’achat, tarifs spéciaux ou encore prise en charge des réparations. A force de subventions et d’arguments publicitaires efficaces pour ce système «propre, écologique et bon marché», le nombre d’installations fixes a grimpé. La consommation d’électricité a continué d’augmenter après l’an 2000, de 7% pour les chauffages centraux, de 14% pour les chauffages individuels à accumulation et de 20% pour les chauffages électriques mobiles. Au total, la consommation des chauffages électriques à résistance a crû de 20% depuis 1990.2 Cette évolution s’explique notamment par les nouvelles installations, la hausse des besoins en puissance calorifique et celle des heures d’utilisation complète. En soutenant les chauffages électriques, l’industrie électrique a nettement accru la consommation. Jusqu’à une date récente, certains fournisseurs proposaient à leurs clients de contribuer aux frais de rénovation de ces chauffages. Aujourd’hui encore, tandis que l’importance d’une utilisation durable des ressources énergétiques entre de plus en plus dans les esprits, fabricants et distributeurs continuent à promouvoir activement tous les systèmes peu efficaces, tandis que les grands groupes énergétiques favorisent par des tarifs bon marché les chauffages et les chauffe-eau électriques, gros consommateurs d’énergie. En Suisse, on s’est mis à croire que le but était forcément d’écouler un surplus d’électricité pendant la nuit. Or cet argument est dépassé; aujourd’hui, le marché de l’énergie est libéralisé et l’électricité se vend en bourse. En hiver, la Suisse est donc contrainte d’importer, notamment pour alimenter les chauffages électriques (cf. p. 5). L’efficacité énergétique est la clé de voûte de la politique climatique et énergétique. La Loi sur l’énergie contient des mesures très claires destinées aux fournisseurs d’électricité (cf. encadré). Le secteur de l’électricité est donc tenu de remplir ses obligations légales en remplaçant les systèmes inefficaces par des technologies rationnelles et renouvelables et en mettant fin au subventionnement des chauffages électriques, soutenus pendant plus de 30 ans. Il doit aujourd’hui faire face à ses responsabilités. Les pouvoirs publics, quant à eux, doivent interdire les subventions croisées des chauffages électriques et imposer aux fournisseurs d’énergie le respect de prescriptions légales, sans quoi le remplacement de ces énergivores se fera beaucoup trop lentement. Puissance installée des centrales Fig. 6 nucléaires et des chauffages électr. Centrales nucl. CH Chauffages électr. Tarifs préf. chauffages électrique Fig. 7 Exemples de 2007 Ménages chauff. électr. 4000 Ménage normal 30 ct./kWh 25 MW 3000 2000 20 15 10 5 1000 0 1970 6 1975 1980 1985 1990 Al td o Ar rf os Be a rn Da e Ei v ns os i He ede Ka rrlib ln nd er er g s Lu teg c M ern es e oc c Si o er Zu re ric h 0 Loi sur l’énergie (LEne), art. 7b, al. 3: Les entreprises chargées de l’approvisionnement prennent des mesures en faveur de l’utilisation économe et rationnelle de l’électricité ainsi que du recours aux énergies indigènes renouvelables. «Lors du remplacement des chauffages électriques, il faut avant tout rénover l’enveloppe du bâtiment. Le meilleur chauffage au monde ne sera en effet ni rentable ni écologique dans un bâtiment mal isolé, car les besoins de chauffage seront surévalués et l’installation sera chère et inefficace. Le remplacement du système de chauffage doit être envisagé une fois l’isolation thermique effectuée.» Jürg Nipkow Ing. dipl. EPF en électricité, Agence suisse pour l’efficacité énergétique (S.A.F.E.) Solutions de remplacement des chauffages centraux électriques. Solutions de remplacement des chauffages individuels électriques. Chauffages électriques mobiles, radiateurs à infrarouge et radiateurs soufflants. Environ 60% des chauffages électriques à accumulation sont des chauffages centraux, qui disposent d’un système de distribution de la chaleur et peuvent être remplacés assez facilement. Les solutions alternatives écologiques sont les chauffages solaires et au bois, mais aussi les pompes à chaleur (PAC) efficaces (géothermiques ou sur nappe phréatique). Les PAC aérothermiques, qui ont un mauvais rendement en cas de faible température, ne sont pas recommandées. Les PAC sont écologiques dès lors que le courant de service provient de sources renouvelables. Il faut si possible envisager le raccordement à un réseau de chauffage de proximité ou à distance. En cas de rénovation du bâtiment, les installations solaires, le gaz naturel, le couplage chaleur-force et les centrales à cycle combiné constituent des solutions intéressantes. Coût (maison individuelle): 15 000–45 000 CHF selon le système. Economie: 65 à 95% selon le système. En 2e position des installations de chauffage électrique fixes, on retrouve les chauffages à accumulation individuels (env. 40%). Leur remplacement est plus complexe du fait de l’absence de système de distribution de la chaleur dans le bâtiment. Outre le nouveau système de chauffage (mêmes possibilités que pour le chauffage central), il faut en effet installer la distribution de la chaleur. Pour éviter le remplacement, il est possible d’isoler intégralement le bâtiment, en posant éventuellement une aération avec récupération de la chaleur. Une isolation de qualité doit impérativement être planifiée avant les travaux. Coût (maison individuelle): cf. chauffage central (ci-contre) + env. 30 000 CHF pour syst. de distrib. Coût isolation therm. normale: 40 000–60 000 CHF; isolation intégrale: 100 000–200 000 CHF. Economie: cf. chauffage central; jusqu’à 50% d’écon. d’électr. avec isolation therm. normale et jusqu’à 70% avec isolation intégrale. Environ 1,5 million de chauffages électriques mobiles consomment près de 600 GWh par an.12 Le courant consommé en une heure suffirait à éclairer une ampoule économique pendant 5 jours et 5 nuits. Si les radiateurs soufflants et à infrarouge sont à la mode, ils présentent pourtant les mêmes inconvénients que tous les chauffages électriques (cf. p. 4–5) et leur faible prix d’achat ne tarde pas, au bout de quelques semaines, à être dépassé par leur coût de fonctionnement. Les problèmes de chaleur pouvant être résolus simplement par un meilleur réglage du chauffage central et par l’isolation des fenêtres, les appareils mobiles sont souvent inutiles. Ils peuvent toutefois être tolérés pour de brèves utilisations, dans des espaces réduits et avec de l’écocourant (ponctuellement dans une salle de bains ou contre le gel, p. ex.). Dans tous les cas, il est indispensable de bien régler le thermostat, afin d’éviter tout gaspillage d’électricité. Photo 1 Photo 2 Photo 3 7 Le remplacement systématique des chauffages électriques. Un bénéfice pour tous. Compte tenu du gaspillage d’énergie extrêmement coûteux et néfaste pour l’environnement et des défis à relever en matière de politique climatique, il est indispensable de remplacer les chauffages électriques pour des raisons non seulement écologiques, mais aussi économiques et de politique énergétique. Améliorer l’efficacité des installations par des mesures systématiques permettrait de promouvoir des technologies rentables et écologiques au lieu d’investir des milliards dans de grandes centrales nuisibles, sources de gaspillages énergétiques et potentiellement dangereuses. Un vaste programme de remplacement des chauffages électriques générera des investissements de plusieurs milliards de francs, bénéfiques pour la conjoncture, pour l’emploi et pour tous, y compris pour le secteur de l’électricité. Avantages pour les technologies, l’économie et les PME. Avantages pour l’environnement, le climat et notre santé. Avantages pour l’approvisionnement en électricité. Le remplacement des chauffages électriques présente des opportunités considérables pour le développement des meilleures technologies et la prospérité des secteurs d’activité concernés. D’un point de vue économique, il est donc judicieux d’investir dans ce processus, qui bénéficie à la fois aux concepteurs de technologies efficaces, aux fournisseurs de ressources indigènes (p. ex. bois de la région) ainsi qu’aux entreprises et artisans locaux. La création de valeur s’effectue majoritairement en Suisse et soutient de nombreuses PME régionales. Le remplacement des chauffages électriques représenterait un volume d’investissement de l’ordre de 5 milliards CHF, qui permettrait de redynamiser l’économie et de créer des emplois. Un programme sur 10 ans garantirait non seulement le maintien des emplois existants sur le territoire national, mais aussi, selon les estimations, la création de plusieurs centaines de nouveaux postes.13 La suppression du gaspillage d’énergie permet d’économiser les ressources et d’éviter l’émission de quantités considérables de polluants. Si tous les chauffages électriques étaient remplacés par des technologies efficaces, la consommation d’électricité et les émissions liées au chauffage pourraient diminuer de 70% en moyenne. Les émissions de CO2 pourraient p. ex. être réduites d’au moins 1,7 million de t/an, correspondant à plus 3% du total annuel en Suisse.9–11 Les chauffages au bois consomment 95% d’électricité en moins, avec une exploitation quasiment neutre en CO 2. En outre, chaque kWh économisé représente moins de déchets radioactifs, qui restent dangereux pour l’homme et pour l’environnement pendant plus de 10 000 ans. Les émissions de NOx, responsable de la pollution de l’air par l’ozone, et celles de SO2, principale cause des pluies acides, du smog hivernal et des affections des voies respiratoires, pourraient aussi nettement baisser. Un approvisionnement durable en énergie passe par une utilisation judicieuse de l’électricité. Au total, le remplacement des systèmes de chauffage électrique dans toute la Suisse permettrait d’économiser au moins 2000 MW de puissance de pointe et 3000 GWh d’électricité par an, soit la consommation de la ville de Zurich 14 ou celle de 750 000 de ménages moyens. L’élimination de ces chauffages améliorerait nettement la sécurité de l’approvisionnement et l’autoapprovisionnement pendant la saison froide, entraînant la quasi-disparition des difficultés hivernales (cf. p. 5). Cette évolution serait également positive pour l’économie nationale, puisque les importations de courant en hiver pourraient être nettement réduites et le courant économisé revendu. Remplacer à grande échelle les chauffages électriques dans certaines régions permettrait en outre de soulager le réseau et d’éviter l’extension des lignes. Réduction de la pollution par Fig. 8 remplacement des chauffages électr. Consommation des chauffages Fig. 9 électriques et potentiel d’économie Remplacement des chauffages électriques = moins… par an Consommation de la Suisse en 2008: 58 700 GWh/an Emissions restantes – 3000 GWh – 1,7 mio de tonnes de CO2 – 2970 t de NOX – 5875 t de SO2 Photo 4 8 – 13.3 m3 déchets haut. radioactifs – env. 1600 m3 déch. moyenn. et faibl. radioactifs Toutes les autres utilisations: env. 91% Chauffages électriques env. 5500 GWh (9%) Potentiel d’économies: au min. 3000 GWh (5%) «Il n’existe aucune autre solution que les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique. Attaquons-nous d’abord aux plus gros gaspillages d’électricité. Améliorer l’efficacité des bâtiments en général et remplacer les chauffages électriques en particulier, voilà qui permettrait de créer des emplois et de soutenir les entreprises locales.» Peter Malama Directeur de l’Union des arts et métiers de Bâle-Ville, Conseiller national et député PLR du Grand Conseil de Bâle Avantages pour l’économie nationale, les propriétaires et les locataires. Exemples de bonnes pratiques dans les entreprises. Principaux arguments et avantages en un clin d’œil. Des économies d’électricité d’environ 450 millions CHF par an pourront être réalisées en mettant fin à la consommation inefficace des chauffages électriques.8 Cela permettra également de réduire les coûts de construction et de fonctionnement de nouvelles grandes centrales, et ceux de l’approvisionnement en électricité. Les investissements générés par les rénovations des bâtiments et des chauffages entraîneront un bénéfice net pour l’économie. Les propriétaires et les locataires feront des économies grâce à des coûts de fonctionnement plus faibles et ne seront plus à la merci des hausses de tarifs de l’électricité. Par ailleurs, grâce à la mise en place à grande échelle du certificat de performance énergétique pour les bâtiments, la qualité du bilan énergétique des biens immobiliers contribuera à accroître leur valeur vénale de manière importante. Une entreprise change de cap Il y a 10 ans, la société GersterCo de Laufon vendait encore du mazout. Elle est aujourd’hui une section autonome d’EBL (Elektra Baselland) qui propose des systèmes de chauffage écologiques et remplace les installations électriques. Son modèle d’affaires innovant axé sur le développement durable a permis une forte croissance de l’entreprise. Technologie et économie: • Renforcement des PME locales (constr., planif., conseil, install.) • Création de valeur en Suisse • Investissements de 5 mia CHF avec effet positif sur la conjoncture • Création d’env. 600 emplois sur 10 ans • Promotion de technologies d’avenir et des industries liées Des investissements créateurs d’emplois «Les pompes à chaleur que nous avons installées depuis 2003 à la place de 23 chauffages électriques représentent une économie annuelle de quelque 320 000 kWh. Opter pour des systèmes basés sur les énergies renouvelables permet de contribuer à la résolution de nos problèmes d’environnement. Les 23 rénovations ont généré un volume d’investissement de plus de 1 million CHF.» Ernst Gasser, Bureau d’études en chauffage, eau chaude et isolation thermique Environnement, climat et santé: 9–11 • Réduct. de 70% des émiss. polluantes •Baisse des émissions de CO2 de 1,7 mio t/an (corresp. 3,5% des émiss. CH/an) • Au min. 13,3 m3 de déchets hautement radioactifs et env. 1600 m3 de déchets moy. et faibl. radioactifs de moins par an • Au min. 2970 t/an d’émiss. de NOx et 5875 t/an d’émiss. de SO2 en moins • Utilisation durable de l’énergie Approvisionnement en électricité: • Potentiel d’écon.: au min. 3000 GWh/ an, soit 5% des besoins CH en électr. • Réduct. des pics de consom. en hiver • Sécurité accrue de l’approvis. • Meilleure autonomie via utilis. des ressources CH Economie nationale et consommateurs: • Econ. d’électr. de 450 mio CHF/an 8 • Baisses des dépenses pour grandes centrales • Indépendance accrue par rapport aux fluct. du prix de l’électr. • Diminution des frais de fonct. • Accroiss. de valeur des biens immob. Photo 5 9 Le rôle du secteur de l’électricité. Des fournisseurs d’électricité qui passent à l’action. L’objectif de la politique climatique suisse est un approvisionnement durable en énergie. C’est pourquoi les directeurs cantonaux de l’énergie et le Conseil fédéral condamnent les chauffages électriques. Ce qui n’empêche pas ces énergivores de continuer aujourd’hui à bénéficier de tarifs préférentiels, récompensant en quelque sorte les gaspillages d’électricité aux dépens des ménages soucieux d’économiser les ressources. Ceci est totalement incompatible avec l’orientation politique très claire de la Suisse. Le secteur de l’électricité doit assumer ses responsabilités en matière de politique énergétique, vis-à-vis de la société comme de l’environnement, en mettant fin aux subventions croisées et en soutenant le remplacement des installations trop gourmandes. Certaines entreprises électriques ont toutefois compris l’urgence de la situation. Des tarifs basés sur l’efficacité et la consommation. Programmes d’aide et solutions de financement. Des fournisseurs d’électricité donnent l’exemple. Les ménages standard paient le kWh en moyenne près de 50% plus cher que ceux qui se chauffent à l’électricité. Si les tarifs étaient basés sur les prix réels du marché et sur la pollution effective, cette technologie inefficace ne serait plus compétitive depuis longtemps. Pour un avenir énergétique durable, il faut que les prix reflètent la réalité: les ménages qui se chauffent à l’électrique doivent payer au moins aussi cher que les autres. Les tarifs préférentiels freinent en outre le remplacement des énergivores et réduisent la compétitivité des technologies plus rationnelles en allongeant artificiellement la durée d’amortissement. Lorsque l’on base les calculs sur de tels tarifs, l’investissement nécessaire pour changer de système de chauffage ne sera souvent remboursé qu’au bout de 40 ans ou plus, contre 15 à 25 ans avec des tarifs normaux. Ces derniers permettraient également d’encourager les rénovations et le remplacement des installations devenues obsolètes. En se basant sur une différence moyenne de 6 ct./kWh entre le tarif normal et celui pratiqué pour les chauffages électriques, on obtient des subventions croisées de quelque 200 millions CHF/an. Sur 30 ans, cela représente 6 milliards CHF, soit le coût total du remplacement des chauffages électriques. Par conséquent, si une partie de ces fonds était investie dans un programme de remplacement, auquel contribueraient également les propriétaires, tous les équipements pourraient être remplacés. Après une campagne de promotion active des chauffages électriques par le passé, propriétaires et locataires se retrouvent aujourd’hui face à des coûts de remplacement très élevés et se sentent abandonnés par leurs fournisseurs d’électricité. Ceux-ci doivent maintenant soutenir leurs clients et leur proposer des solutions. Certaines entreprises d’électricité souhaitent accroître le moins possible leurs capacités, tandis qu’une partie des fournisseurs a mis fin aux tarifs préférentiels pour les chauffages électriques. Et l’on trouve même des fournisseurs qui encouragent de manière ciblée le remplacement des installations, comme le montrent les exemples de bonnes pratiques présentés en page suivante. Pour certains, le calcul peut en effet s’avérer payant: limiter la consommation en hiver permet de réduire les importations de courant, ce qui rend les entreprises et leurs clients moins dépendants des autres fournisseurs. L’électricité provenant de la propre production se vend mieux et les sommes investies pour améliorer l’efficacité énergétique sont rentabilisées. Durée d’amortiss. en cas de hausse tarifs chauff. électr. Fig. 10 Ex.: remplacement d’un chauffage central électrique à accum. par une PAC à sonde géotherm.; écon. d’électr. de 75%, prix de l’électr.: tarif normal 16 ct./kWh; coût de l’investissement: 40 000 CHF TCE Tarif pour chauffage électrique (en hausse) 10 TCE 10 ct./kWh 42 ans TCE 12 ct./kWh 31 ans TCE 16 ct./kWh 21 ans Idée d’un fonds de soutien: 17 Les fournisseurs d’électricité verseraient à un fonds la différence entre les recettes de la vente de l’électricité pour les chauffages électriques et les recettes fictives qui résulteraient de la vente de la même quantité d’électricité au tarif moyen normal. Ce fonds servirait à aider les propriétaires désirant changer de système. Exemple: lorsqu’un fournisseur exige, pour un chauffage électrique (consom.: 15 000 kWh/an), 10 ct./kWh (tarif préférentiel grâce aux subventions croisées) au lieu de 20 ct./kWh (tarif normal pour particuliers), cela revient à subventionner le chauffage électrique à hauteur de 1500 CHF/an. Le fournisseur pourrait donc affecter cette somme à un fonds de soutien. Photo 6 «Sur le plan énergétique, il est aberrant de produire de la chaleur avec de l’électricité. Il est indispensable de remplacer dans un avenir proche les anciens chauffages électriques. Je propose de mettre en place, avec une phase de transition, une obligation de remplacer les installations de plus de 30 ans. Le financement devrait se faire via un système d’incitations et le modèle devrait, inclure les fournisseurs d’énergie. Dans un souci écologique, j’ai remplacé il y a 4 ans mon chauffage électrique par un système écologique de pellets de bois.» Hans Grunder, propriétaire de la société Grunder Ingenieure AG, Conseiller national et Président du PBD Suisse Erstfeld: une commune exemplaire. Autres exemples de bonnes pratiques des services d’électricité (2008/2009). Mesures clés à prendre par le secteur de l’électricité. L’entreprise Gemeindewerke Erstfeld offre jusqu’à 8000 CHF aux propriétaires qui souhaitent installer des capteurs solaires pour la production d’eau chaude ou remplacer leur chauffage électrique. 2500 CHF sont proposés pour l’installation d’une PAC, et 5000 CHF pour celle d’un chauffage à bois. «Cet argent est bien investi», assure Roman Betschart. Le président de la direction de l’entreprise est sûr de lui: «Cela nous permet de réduire la consommation d’électricité dans la commune et d’accroître ainsi le degré d’autoapprovisionnement pour nous comme pour les propriétaires.» Un bon calcul: en hiver, l’entreprise achète moins de courant à prix fort. «Nous pouvons alors investir l’argent économisé dans les énergies renouvelables», explique M. Betschart. «Pour alléger leur facture d’électricité, les habitants d’Erstfeld ne sont plus obligés de superposer les vêtements pour avoir chaud.» C’est aussi simple que ça! Ont supprimé le tarif préférentiel: • Energie Thun AG • IWB (Industrielle Werke Basel) • EWZ (Elektrizitätswerk der Stadt Zürich) • Vastes programmes de remplacement (p. ex. via des fonds de soutien) pour financer la suppression des chauffages électriques et des anciennes pompes à chaleur inefficaces, ainsi que l’amélio ration de l’isolation thermique, en favorisant impérativement les énergies renouvelables et les technologies les plus récentes. Soutiennent le remplacement: • Elektra Baselland (EBL): 2000–5000 CHF en cas de remplac. par PAC, chauff. bois ou raccordement au réseau • Elektrizitätswerk des Bezirks Schwyz (EBS): 1000–2000 CHF en cas de remplac. par PAC • Elektrizitätswerke des Kantons Zürich (EKZ): coeff. de perf. (COP) × kW × 60 CHF en cas de remplac. par PAC (géothermique) + 3500 CHF (maison individuelle) pour distrib. hydr. de chaleur • Autres: EWB Berne, EW Tamins, SGSW St-Gall, AMB Bellinzona Solutions de financement: • EBL: contrats de leasing pour chauffa ges de petite taille, contracting-installa tions pour chauffages plus gros • Fin des subventions croisées et des tarifs préférentiels pour les énergivo res financés par les clients payant les tarifs normaux via des abonnements coûteux et des tarifs plus élevés. • Tarifs basés sur la consommation, suppression de l’abonnement, intro duction de tarifs progressifs pour inciter à économiser l’électricité. • Mise en place d’instruments de financement tels que le contracting ou le leasing. • Soutien de programmes de recher che fédéraux orientés vers la solution, notamment pour trouver des solutions techniques bon marché pour rempla cer les chauffages électriques indivi duels. Photo 7 11 Le rôle des pouvoirs publics. Des cantons qui passent à l’action. «Dans les limites de leurs compétences respectives, la Confédération et les cantons s’emploient à promouvoir un approvisionnement énergétique suffisant, diversifié, sûr, économiquement optimal et respectueux de l’environnement, ainsi qu’une consommation économe et rationnelle de l’énergie.» Stipule l’art. 89, al. 1 de la Constitution fédérale. La politique énergétique est claire en matière de chauffages électriques: des mesures importantes ont été prises au niveau de la Confédération et des directeurs cantonaux de l’énergie pour dépasser cette technologie synonyme de gaspillage d’énergie. Quelques cantons appliquent déjà les exigences consistant à interdire l’installation de chauffages électriques et à promouvoir leur remplacement. Nous avons maintenant besoin de mesures globales et nationales. La Confédération renvoie la balle aux cantons. Les cantons sont chargés de la mise en œuvre. Une promotion et des prescriptions de grande ampleur s’imposent. La Loi fédérale sur l’énergie impose aux cantons d’édicter des dispositions concernant l’installation de chauffages électriques fixes et le remplacement de telles installations (LEne, art. 9, al. 3b). Le plan d’action pour les énergies renouvelables du Conseil fédéral et le modèle de prescriptions énergétiques des cantons (MoPEC) prévoient de remplacer à moyen et long termes tous les chauffages électriques par des systèmes plus efficaces.1 En 2009, la Confédération a fait un premier pas décisif: 10 millions CHF d’investissements ont été mis à disposition dans le cadre du 2e programme de stabilisation conjoncturelle pour le remplacement des chauffages centraux électriques par des pompes à chaleur, des chauffages solaires ou à bois. Soit un volume de contrats d’environ 50 millions CHF. Environ 1% des chauffages électriques pourront être remplacés. La Confédération doit prendre rapidement d’autres mesures en vue d’interdire les appareils énergivores. En avril 2008, les directeurs cantonaux de l’énergie ont adopté le MoPEC révisé et amélioré, qui interdit l’installation de chauffages électriques fixes à résistance alimentant un système de distribution de chaleur par eau, que ce soit pour un nouvel équipement ou un remplacement. Des exceptions restreintes sont possibles. Le module de base encourage les cantons à adopter le modèle de prescriptions, mais ils n’est pas légalement contraignant. Les prescriptions elles-mêmes présentent des lacunes, puisque le MoPEC ne prévoit aucun délai de remplacement des chauffages électriques. Il faut aussi envisager des solutions pour les chauffages électriques individuels à accumulation et les appareils électriques mobiles. Ceux-ci sont en effet en pleine expansion du fait de l’interdiction des nouvelles installations fixes et ils représentent d’autant plus un danger qu’ils ne requièrent aucune autorisation. Ces lacunes doivent impérativement être comblées rapidement. Les études et la pratique ont montré que des prescriptions et des incitations sont nécessaires pour que le remplacement se fasse de manière rapide et écologique.15 Il faut appliquer l’interdiction de nouvelles installations au niveau national et promouvoir la rénovation des bâtiments et des systèmes de chauffage, et une échéance pour le remplacement. Sans échéances, l’assainissement ne se fait pas ou alors sur des décennies – et dans la plupart des cas de la façon la moins chère et souvent énergétiquement la plus mauvaise. Idée d’incitation: «Prime à la casse pour les chauffages électriques» La prime à la casse est financée via une taxe spécifique au niveau fédéral ou cantonal: une taxe marginale sur les kWh est mise en place pour une durée de 10 ans. Le remplacement doit avoir lieu dans ce délai, faute de quoi les primes sont annulées. Exemple du canton de Berne: cf. note n° 16 Chauffages électriques dans les cantons Fig. 11 Part d’appartements à chauffage électr. en % 12 45 196 45% 40% 30 929 25% 20% 15% 2,3% 1388 3,2% 13 823 17,9% 24 642 7,6% 11,8% 30% 1870 3489 3,4% 4527 8,2% 6233 5,6% 1420 4,1% 10,6% 6452 3,1% 8,4% 1699 1422 1930 2,4% 9548 6,3% 8,3% 2587 1925 4857 2,4% 10,1% 11 931 11,3% 35% 10% 5% ZH ZG VS VD UR TI TG SZ SO SH SG W O NW NE LU JU R G L G E 0% G FR 1203 1,1% 4592 3,9% BS BL 5,9% 14 660 11,4% 24,4% 27 326 BE 320 5,3% AR AI 1093 4,4% 13 282 5,5% 50 000 45 000 40 000 35 000 30 000 25 000 20 000 15 000 10 000 5 000 0 AG Appartements Nbre d’appartements à chauffage électr. (chauffages électr. fixes à accumulation) «Les directeurs cantonaux de l’énergie souhaitent qu’à l’avenir, les maisons ne soient plus chauffées directement avec du précieux courant électrique. Les personnes qui remplacent un chauffage électrique à résistance par un nouveau système économe en ressources doivent être récompensées.» Stefan Engler Conseiller d’Etat PDC Grisons, président de la Conférence des directeurs cantonaux de l’énergie (EnDK) Ils s’attaquent au problème. Exemples de bonnes pratiques dans différents cantons (2008, en partie 2009). Mesures clés à prendre par la Confédération et les cantons. «En 1986, le canton de Genève a inscrit dans sa constitution que le chauffage par résistance électrique doit être soumis à un régime d’autorisation exceptionnelle ou interdit. Pour inciter les propriétaires à se défaire des installations existantes, le canton subventionne leur remplacement par des systèmes efficaces alimentés entièrement ou partiellement par des énergies renouvelables. Cette incitation est renforcée en 2009 par les aides confédérales et par le programme éco21 mis en œuvre par les services industriels de Genève (SIG).» Robert Cramer, Conseiller d’Etat, canton de Genève, Département du territoire Programmes de remplacement (exemples): • UR: 4000 CHF pour remplac. par PAC géothermique/eau, 2500 CHF pour chauff. bois • VD: 600 CHF par kW remplacé, 3000 CHF pour nouveau chauff. bois • GE: 2200 CHF pour chauff. bois, 5000 CHF max. pour PAC air, 10 000 CHF pour PAC géothermique • BL: 1500–2500 CHF pour remplacement par PAC ou chauff. bois • ZH: 800 CHF pour remplac. par PAC géothermique + 60 CHF par kW remp- lacé x coeff. de perf. (COP) • TG: 2000 CHF (unifam.)/3500 CHF (plurifam.) pour rempl. par PAC géo- thermique/air, + 2500/3500 CHF pour distrib. hydr. de chaleur; 2500/ 3500 CHF pour chauff. bois • SO: 2000 CHF pour remplacement par PAC géothermique/air, 2000 CHF pour chauffage à bois, 3000 CHF pour raccordement au réseau de chaleur • Programmes spéciaux d’encouragement 2009: AG, BE, NE, SH, ZH, etc. Confédération et cantons: •Echéance d’assainissement 2015 (obligation d’isoler, de remplacer; pour les résidences sec. au moins 50% de réduction de consom. par l’optimisation de la commande automatique / réduction de temp.) • Création de vastes programmes de remplacement avec mécanismes d’incitation financière et utilisation impérative de la meilleure technique disponible • Suppression des tarifs préférentiels pour chauffages électriques • Promulgation de prescriptions pour les chauffages électriques mobiles • Programmes d’information et conseils abordables en matière d’énergie • Encouragement de la décentralisation de l’approvisionnement en énergie (couplage chaleur-force) •Mise en place de taxes d’encouragement et d’orientation en matière ’électricité «Depuis avril 2009, le programme d’encouragement du canton de Berne distribue également des subventions pour le remplacement des chauffages électriques à résistance et des chauffages électriques directs. En l’espace d’un mois, des aides ont déjà été attribuées à 35 installations.» Walter Kubik, responsable du service de l’énergie du canton de Berne Exemples de bonnes pratiques à l’étranger • Allemagne: suppression progressive des chauffages de nuit à accumulation, délai de remplacement jusqu’à 2020 pour les maisons plurifamiliales d’au moins 6 logements, les bâtiments commerciaux et bureaux de > 500 m² de surface utile • Initiatives de remplacement avec sys tèmes d’incitations au Danemark, en Norvège, en Grande-Bretagne et en Suède Délai de rénovation (état août 2009) Inscrit dans le concept énergétique du canton de SG; dans le projet vert de la Loi sur l’énergie du canton de BE et NE. Interdiction des nouvelles installations • Genève (avant 2008) • Tessin (2009) • Zoug (2009) Cantons: • Application systématique dans toute la Suisse de l’interdiction de nouvelle installation selon le MoPEC • Interdiction de remplacer les chauffa ges individuels à accumulation par des systèmes identiques, avec subventions spéciales • Standard Minergie-P (nouvelles constructions); Minergie (rénovations) • Augmentation progressive de la part minimum d’énergies renouvelables pour la chaleur ambiante et l’eau chaude de 20% à 100% 13 Les solutions disponibles. Divers avis du domaine politique, économique, scientifique et public. Le remplacement des chauffages électriques est judicieux du point de vue énergétique et macroéconomique, mais aussi microéconomique. Les consommateurs sont en outre de plus en plus conscients du problème des chauffages électriques, même si le coût important des rénovations de bâtiments et de chauffages dissuade bien souvent propriétaires et entreprises. Selon le système de remplacement et les prix de l’électricité, les investissements sont amortis dans un délai de 10 à 40 ans. Le prix d’acquisition des technologies de pointe étant généralement plus élevé, le secteur de l’électricité, la Confédération et les cantons doivent soutenir systématiquement ces solutions. Un certain nombre d’exemples montrent qu’il est avantageux de choisir un système respectueux de l’environnement, pour des raisons écologiques, mais aussi financières. Exemple de bonnes pratiques: «Ferme Diemtigen» Photo 9 14 60% 20 000 40% 15 000 20% 10 000 0% 5 000 0 1 5 10 Ans 15 – 58% – 78% – 91% 2 80% 25 000 6 072 kWh 0 100% 30 000 18 592 kWh 10 000 5 000 Exemple de la maison «Zehntscheuer» CHF/an kWh 15 000 Exemple de la famille Kurzen Econ. coûts chauffage (CHF cumulé) Investissement de 20 000 CHF Fig. 14 iss io de ns CO 20 000 Economies via le réseau de chaleur à distance Em Exemple de la famille Rüttimann Pompe à chaleur 2004 Chauffage électr. 2000 Amortiss. et bénéfice après Fig. 13 remplacement du chauffage électr. Fr ch ais au de ffa ge Fig. 12 Remplacement par un raccordement au chauffage à distance 15 Depuis 2003, la maison bourgeoise «Zehntscheuer» (dans le Bade-Wurtemberg) est chauffée au bois plutôt qu’à l’électricité. L’installation toute proche de chauffage central par copeaux de bois, qui approvisionnait déjà d’autres bâtiments, est maintenant reliée également à la «Zehntscheuer» via une conduite de chauffage à distance. Déjà installés et opérationnels, les quatre régulateurs séparés sont pilotés depuis le dépôt via un dispositif de contrôle-commande. Le changement du système de chauffage a des avantages considérables en matière de consommation d’énergie, d’émissions de CO2 et de frais de chauffage. m d’ atio én n e pr rgie im air e Consommation d’électricité avant/après Remplacement d’un chauffage électrique au sol par un poêle à pellets Un système à pellets de bois remplace depuis 2005 le chauffage électrique au sol de la famille Kurzen, dont la facture d’électricité dépassait 3000 CHF/an. Dans le salon, le poêle à pellets chauffe l’eau qui alimente les nouveaux radiateurs des chambres. 2,5 tonnes de pellets et environ 2 stères de bûches (pour le poêle en stéatite laissé par le prédécesseur) suffisent désormais pour chauffer la maison. Les Kurzen dépensent environ 1000 CHF/an pour ces deux formes d’énergies renouvelables neutres en CO2, et recommandent donc les pellets! Coût: 20 000 CHF avec du travail personnel; contribution de 2000 CHF du canton BE. om Remplacement du chauffage électrique par une PAC géothermique Les factures d’électricité avaient doublé depuis 1981 pour dépasser 3000 CHF/an. Le remplacement s’imposait aussi pour des raisons techniques. Si Markus Rüttimann avait opté pour un système équivalent, son fournisseur d’électricité se serait montré très généreux. Mais il a fait un autre choix (cf. p. 15) et chauffe désormais sa maison unifamiliale à l’aide d’une PAC à sonde géothermique. Certes, l’investissement de départ était supérieur, mais la famille a vu sa consommation baisser de plus de 2/3. Elle a en outre choisi un mix d’écocourant et de courant hydraulique pour alimenter sa PAC. Coût: 45 000 CHF. Photo 10 ns Photo 8 Exemple de bonnes pratiques: «Maison bourgeoise Zehntscheuer» (Allemagne) Co Exemple de bonnes pratiques: «Maison individuelle Winterthour» Une meilleure efficacité avec des énergies plus propres. Pour arrêter le gaspillage et la pollution. L’efficacité énergétique est la clé de l’avenir. Pendant des décennies, la consommation d’énergie des appareils et des machines n’entrait en ligne de compte ni à l’achat ni à la production. La situation a évolué depuis quelques années. Les consommateurs, les acteurs économiques et les responsables politiques sont de plus en plus nombreux à voir le gaspillage énergétique comme une aberration économique et écologique. Pour prendre l’exemple type de l’électricité, la consommation suisse pourrait facilement être réduite de 30% si l’on utilisait des appareils et des installations intelligentes et si l’on retirait du marché les principaux dispositifs énergivores. Parmi ceux-ci, les chauffages électriques sont tout particulièrement visés, avec leur technologie devenue obsolète et leur consommation d’énergie inefficace et anti-écologique. Les experts s’accordent depuis longtemps pour dire que cette technique appartient au passé. Le gaspillage d’énergie et les énergivores n’ont plus la cote; aujourd’hui, c’est l’efficacité énergétique qui prime. Des solutions ingénieuses et avantageuses sont disponibles. Il existe d’autres solutions, présentant qui plus est un potentiel d’économie considérable. Le remplacement des chauffages électriques par des installations modernes plus efficaces permet en effet une baisse de la consommation d’énergie allant jusqu’à 80%, ainsi qu’une réduction des émissions polluantes. De plus, remplacer les systèmes de chauffage est non seulement un bon calcul pour l’environnement, mais aussi pour l’économie suisse, puisque cela favorise des technologies d’avenir et permet de créer des emplois, dans l’industrie comme dans les PME locales. Le secteur de l’électricité et les pouvoirs publics doivent intervenir. Le coût élevé de la rénovation des bâtiments et des systèmes de chauffage est souvent un obstacle pour les propriétaires. Il est donc indispensable qu’ils bénéficient du soutien financier du secteur de l’électricité, de la Confédération et des cantons. Ce guide présente différents constats relatifs au chauffage électrique, mais aussi des exemples positifs de cantons, d’entreprises électriques et de propriétaires immobiliers qui ont fait le choix de remplacer leurs installations. Dans l’intérêt de l’écologie comme de l’économie, Greenpeace encourage les décideurs des domaines public, politique et énergétique à saisir les opportunités qui s’offrent à eux et à s’attaquer au remplacement systématique des équipements énergivores. Agir de manière intelligente et responsable signifie aujourd’hui économiser les ressources et préserver l’environnement. Les solutions existent, de même que les exemples de réussite. Nous avons maintenant besoin de votre collaboration. La balle est dans votre camp! Eva Geel Directrice Climat & Energie, Greenpeace Suisse «Pour réduire la consommation des chauffages électriques, la priorité doit aller à l’efficacité énergétique, c’est-à-dire concrètement à l’amélioration de l’isolation thermique. L’énergie ainsi économisée n’a plus besoin d’être produite. A long terme, tous les bâtiments devront présenter un bon rendement énergétique. Pour moi, les pompes à chaleur, les chauffages à pellets et les collecteurs solaires sont d’excellentes méthodes pour produire efficacement de la chaleur.» Peter Flück, directeur de la société Flück Haustechnik AG, Président de la commune de Brienz et membre PLR du Grand Conseil du canton de Berne «Les centrales nucléaires produisent de l’électricité pour des réfrigérateurs mal isolés et des chauffages électriques ultra gourmands en énergie. Si nous utilisions des appareils économes, nous pourrions fermer les centrales.» Franziska Teuscher, Conseillère nationale Verts (Berne), présidente de l’ATE «L’énergie la plus efficace est celle que nous ne consommons pas! Nous devons déployer tous nos efforts pour promouvoir les énergies renouvelables et les bâtiments économes en ressources.» Hansjörg Hassler, agriculteur et Conseiller national PBD Grisons Markus Rüttimann interviewé par Greenpeace (décembre 2007) «Les chauffages électriques sont un anachronisme. Ils ont été favorisés à l’origine pour accroître le taux d’utilisation des grandes centrales nucléaires et d’énergies fossiles. Mais à l’avenir, ce système posera de graves problèmes tant sur le plan économique que sur celui de la politique énergétique et climatique, puisqu’il n’est pas compatible avec l’exploitation du potentiel des énergies renouvelables. A cela s’ajoute le coût de fonctionnement élevé de ces appareils, qui entraîne une baisse du pouvoir d’achat des ménages, mais aussi des problèmes sociaux notamment pour les locataires.» Uwe Leprich, économiste dipl., Université des Sciences Appliquées de Sarrebruck; membre de la direction scientifique de l’IZES (Institut pour systèmes énergétiques du futur) «Du fait des nombreuses restrictions et mesures d’exception, l’obligation de remplacement en Allemagne (EnEV 2009) permettra d’exploiter seulement 10% du potentiel total d’économie d’ici 2020. En tant qu’experts, nous avons donc proposé en plus, dès le départ, un programme d’encouragement différencié doté des ressources nécessaires.» Günther Frey, physicien dipl., chef de projet à l’Institut für ZukunftsEnergieSysteme (IZES, Institut pour systèmes énergétiques du futur) Cf. exemple de bonnes pratiques Winterthour en page 14 Pourquoi avez-vous choisi une solution innovante plus coûteuse? Pour commencer, je suis de plus en plus sensible aux questions d’énergie et d’environnement. Nous ne voulions plus gaspiller l’électricité si précieuse simplement pour nous chauffer. Et puis, après avoir comparé l’investissement de départ et le coût d’exploitation, nous avons opté pour un prix d’acquisition plus élevé assorti de frais de fonctionnement plus faibles par la suite. Les services techniques de la ville, qui sont aussi votre fournisseur d’électricité, vous ont-ils soutenu? Et grâce à votre installation efficace, bénéficiez-vous d’un tarif plus intéressant qu’auparavant? Pas du tout, au contraire. Avec notre chauffage électrique à accumulation, nous pouvions nous chauffer uniquement avec du courant de nuit bon marché. Les services techniques continuent à proposer un tarif préférentiel pour chauffage électrique de 6,4 ct., soit 1/3 de moins que le bas tarif habituel. Au plus froid de l’hiver, notre pompe à chaleur consomme également du courant de jour, plus cher. Et nous avons aussi choisi, en plus de l’écocourant, de verser 2 ct. par kWh au fonds pour le climat de la ville. 15 Principales sources et bases de calcul: 1 Office fédéral de l’énergie (OFEN, 11.02.2009): fiche d’information «Remplacement des chauffages électriques par des pompes à chaleur, des chauffages au bois ou solaires». 2 Prognos SA (2008): Der Bestand an Elektroheizungen in den Kantonen – 1990, 2000 und 2008. Sur mandat de l’OFEN. 3 La consom. des chauff. électr. en Suisse varie, selon les sources spécialisées et la délimitation des secteurs et types de chauffages électriques, entre env. 3000 GWh/an (chauff. à résistance fixes, seulem. pour particuliers) et 7700 GWh/an (tous secteurs et types d’installations). 4 Metron AG, eTeam (1997): Energieverbrauch der Elektroheizungen; Analyse aufgrund der Temperaturabhängigkeit. Sur mandat de l’OFEN. 5 WWF Suisse & AEE (Agence pour les énergies renouvelables) 2005; comparaison des coûts de chauffage d’une maison individuelle. Chauff. électr. complétées (à partir des taux de rendement chauffage électrique/PAC COPA 3,4). 6 Capacité installée des chauff. électr. fixes à accum. chez les particuliers: env. 3400 MW (15 kW x 230 000; cf. fig. 6), + autres types de chauff. électr. et autres secteurs; capacité totale des 5 centrales nucléaires suisses: env. 3200 MW. 7 OFEN (2008): Statistique de l’électricité. Production et consommation totales d’énergie électrique en Suisse 2008. Solde d’importation 2008: env. 4500 GWh. 8 Env. 15 ct./kWh. 9Calculé sur la base du mix euro. UCTE en raison de la situation spécifique du mix électrique consommé par les chauff. électr. (cf. p. 4 et 5); cf. Note n° 18. 10ESU-services GmbH & banque de données ecoinvent 2.01 (information juin 2009); UCTE 562 g CO2/kWh, CH 140 g CO2/kWh. 11Office fédéral de l’environnement (2009): Emissions d’après la Loi sur le CO2 et d’après le Protocole de Kyoto. Emissions de CO2 sans l’électr.: 40,23 mio t; pour calcul de la part de CO2 des chauffages électriques, ajout de 8,22 mio t de CO2 (électricité, mix consomm. CH). 12 Prognos SA (2002): Die Entwicklung des Elektrizitätsverbrauchs serienmässig herge stellter Elektrogeräte in der Schweiz; sur mandat de l’OFEN. 13 180 000 bâtiments à chauff. électr. × 2 personnes × 4 jours de travail (tout compris) = 1 440 000 jours de travail/240 jours de travail = 6000 années de travail = 6000 postes pour 1 an ou 600 postes sur 10 ans. 14 Annuaire statistique de la Ville de Zurich (2008): consom. d’électr. pendant l’année hydrologique 2005/2006: 2974 GWh. 15 Institut für ZukunftsEnergieSysteme IZES gGmbH, Bremer Energie Institut (2007): Studie zu den Energieeffizienzpotenzialen durch Ersatz von elektrischem Strom im Raumwärmebereich. Sur mandat de co2online gGmbH dans le cadre de la campagne «Climate seeks protection» soutenue par le ministère allemand de l’environnement. 16 Prime à la casse – ex. de calcul pour canton de Berne: taxe de 0,1 ct./kWh >> 80 mio CHF en 10 ans (consom. d’électr. d’env. 8 mia de kWh/an). Ce montant suffit pour subventionner le remplacement de la totalité des 25 000 chauffages électriques du canton à hauteur de 3200 CHF par installation. Puissance économisée: 250 MW (70% de la puissance de la centrale de Mühleberg). Consom. d’électr. économisée: 0,4 mia de kWh (11% de la production de Mühleberg). 17 Armin Braunwalder, Braunwalder Energie-Kommunikation, Erstfeld. 18TEP Energy GmbH (2009): CO2-Intensität des Stromabsatzes an Schweizer Endkunden. (CO2 contenu dans le courant du consommateur final en Suisse). (Considération limite actuelle avec profil COP 340-400 g CO2/kWhe; valeurs probabl. plus élevées pour les chauffages électr. à cause profil particulier de demande). Autres bases de calcul: – Puissance et consom. moy. d’un chauff. électr. fixe: a) maison unifam.: 15 kW, 16 000–20 000 kWh/an; b) appartement: 8–12 kW, 15 000 kWh/an. – Mühleberg: puissance électr. de 355 MW; production de 2,7 mia de kWh/an. Graphiques – sources des données: Fig. 1: Fondation Suisse de l’Energie SES (2007), adapté. Fig. 2: Pertes caract. des syst. de chauff.: www.heiz-tipp.de/ratgeber-684-beispiel.html; www.bioheizung.biz/ (pellets uniquement); pertes liées à la fabric. des pellets: «Récapitulation des valeurs indicatives les plus importantes. Energie-bois Suisse, 2006»; pertes liées à la prod. et au transp. de l’électr.: www.energie-fakten.de (centrales nucl. et therm. à combust. fossiles); publication OFEN «Exkurs Wasserkraft-v9.pdf» (rendem. moy. des centrales hydr.); publication OFEV: «Rapport sur la gestion des déchets 2008» (taux de rendement UIOM). Fig. 3: WWF Suisse & AEE 2005; chauff. électr. complété (cf. note n° 5). Contient toutes les émissions de gaz à effet de serre (équivalents CO2) émises lors de la prod. des syst. de chauff. et des ressources énerg. et lors de leur fonctionnement (ex. besoin en chaleur maison unifam.: 14 440 kWh/an pour 200 m² de surface à chauffer). Source des données: ecoinvent version 1.2 2005. Fig. 4: Glauser H., easi 2009, sur la base des statist. suisses de l’électr. (OFEN) Fig. 5: Surveillant des prix juillet 2009. Catég. H6 (25 000 kWh/an, particulier avec chauff. électr.). Ménage avec maison indiv. 5 pièces avec poêle électr., chauffeeau électr. 150 l, sèche-linge et chauff. électr. à résistance, 25 000 kWh/an. Fig. 6: cf. note n° 4. Fig. 7: Braunwalder A. (2007) sur la base du Surveillant des prix 2007; prix de l’électr. pour catég. H6 (ménage à chauff. électr. consommant 25 000 kWh/an) et H3 (ménage normal consommant 4000 kWh/an). Fig. 8: ESU-services GmbH (information juin 2009) & banque de données ecoinvent 2.01. Fig. 9: cf. notes n° 1–4. Fig. 10: Exemple fictif, consom. chauff. électr.: 16 000 kWh/an, PAC efficace: 4000 kWh/an; coût de l’investiss. hors intérêts. Fig. 11: Base: recensement 2000 et cf. note n° 6. Fig. 12: Glauser H. et Marti K., données famille Rüttimann. Fig. 13: Greenpeace, données Glauser H./famille Kurzen. Fig. 14: cf. note n° 15. Photos/copyrights Couverture:Greenpeace Photo 1: Elektra Baselland (EBL) Photo 2: Rock/Greenpeace Photo 3: iStockphoto.com Photo 4: Production de pompes à chaleur Innotherm Photo 5: Photo 6: Photo 7: Photo 8: Photo 9: Photo 10: Elektra Baselland (EBL) Greenpeace Gemeindewerke Erstfeld Glauser/Rüttimann Glauser/Kurzen IZES GmbH (cf. note n° 15)