Renoncer au chauffage électrique: un bon calcul pour

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Greenpeace, Heinrichstr. 147, case postale, CH-8031 Zurich
Téléphone +41 44 447 41 41, fax +41 44 447 41 99
«Les chauffages électriques sont énergivores et ne devraient plus être installés.
Par ailleurs, une stratégie d’incitation
doit faire en sorte que les systèmes
existants soient remplacés. La Confédération doit prendre ses responsabilités
en matière de consommation d’énergie
et non simplement renvoyer la balle aux
cantons, comme elle l’a malheureusement fait lorsqu’elle a répondu à ma
motion*.»
Hildegard Fässler, Conseillère nationale
PS (SG), *07.3432 Motion Fässler: Interdiction des chauffages électriques
«Nous préconisons un système qui
récompenserait enfin les personnes
soucieuses d’économiser l’électricité et
qui sanctionnerait les gaspillages. Pour
cela, il faut supprimer l’abonnement et la
dégressivité des tarifs. C’est en agissant
sur le portemonnaie que nous arriverons
à changer les mentalités. En pratique,
très peu de fournisseurs encouragent
leurs clients à économiser l’électricité.
Certains ménages économes en énergie
ne peuvent même plus bénéficier du bas
tarif. C’est scandaleux!»
Sara Stalder, directrice de la Stiftung
für Konsumentenschutz (SKS, fondation
pour la protection des consommateurs)
«Remplacer les chauffages électriques
à accumulation qui fonctionnent dans
les bâtiments existants? C’est une très
bonne idée, mais cela revient généralement trop cher aux propriétaires.
Dans les nouvelles constructions et les
rénovations complètes, en revanche,
ces chauffages n’ont plus aucune raison
d’être et doivent être remplacés par des
systèmes de production de chaleur plus
efficaces.»
Thomas Ammann, Schweizerischer
Hauseigentümerverband (HEV Schweiz,
association suisse des propriétaires
immobiliers)
«Cela fait des années que j’aimerais
remplacer mon chauffage électrique,
qui n’est pas du tout écologique. Si
les cantons et les grandes entreprises d’électricité se décidaient enfin à
mettre en place des mesures d’incitation
rendant moins coûteuse l’installation de
technologies efficaces à base d’énergies
renouvelables, j’aurais réussi depuis
longtemps à convaincre mon propriétaire de cette évidence!»
Dani Slamanig, locataire
Renoncer au chauffage électrique:
un bon calcul pour l’environnement,
l’économie et la société
Pour plus d’informations et télécharger la brochure:
www.greenpeace.ch/fr/energie
Impressum
Texte et rédaction: Greenpeace Suisse, Zurich
one marketing services ag, Zurich
Révision technique: Jürg Nipkow, S.A.F.E.
Conception graphique: one marketing services ag, Zurich
Impression: Druckerei Albisrieden AG, Zurich
Imprimé sur papier 100% recyclé
Le guide des solutions énergétiques efficaces et durables
«Minimiser le gaspillage d’énergie et
choisir les meilleures technologies sont
d’excellentes façons d’agir en faveur d’un
développement durable. Il faut exploiter
le potentiel d’amélioration de l’efficacité
électrique si l’on veut parvenir à la société
à 2000 watts et atteindre les objectifs
de la Suisse en matière de protection du
climat.»
Dieter Imboden, professeur de physique
de l’environnement à l’EPF Zurich,
Président du Conseil national de la
recherche du Fonds national suisse et
instigateur du concept de la «société
à 2000 watts»
Table des matières
La problématique des chauffages électriques. Cinq constats sans appel.
Pages
4/5
Les choix d’hier et la réalité d’aujourd’hui. Les énergivores et les solutions alternatives.
Pages
6/7
Le remplacement systématique des chauffages électriques. Un bénéfice pour tous.
Pages
8/9
Le rôle du secteur de l’électricité. Des fournisseurs d’électricité qui passent à l’action.
Pages10/11
Le rôle des pouvoirs publics. Des cantons qui passent à l’action.
Pages12/13
Les solutions disponibles. Divers avis du domaine politique, économique,
scientifique et public.
Pages14/15
Index des sources et bases de calcul en page intérieure de la couverture
Page
15
La problématique des
chauffages électriques.
Cinq constats sans appel.
La consommation d’énergie des 230 000 chauffages électriques fixes à accumulation installés chez les particuliers représente un total de 3000 gigawattheures
(GWh) par an 1, 2. Si l’on y ajoute celle des appareils de chauffage électriques
mobiles et des installations utilisées dans les services, l’agriculture, l’industrie
et les transports, la consommation annuelle atteint environ 5500 GWh 3, 4. Cela
correspond aux besoins moyens en électricité de 1,4 million de ménages. Mais
ce procédé n’est pas seulement énergivore, il présente aussi un mauvais écobilan
global: la fourniture de chaleur revient cher et nuit à l’environnement. Les arguments avancés pour défendre le chauffage électrique (source d’énergie pratique,
sans émissions polluantes sur place ni besoin de stockage; coûts d’acquisition et
d’entretien faibles) sont superficiels.
N° 1: les chauffages électriques gaspillent beaucoup d’énergie.
N° 2: les chauffages électriques reposent
sur une technologie obsolète.
N° 3: les chauffages électriques nuisent
à l’environnement, au climat et à la santé.
A première vue, les chauffages électriques
à résistance transforment très efficacement le courant en chaleur, avec des
rendements de plus de 90%. Mais à y
regarder de plus près, on s’aperçoit que
l’efficacité est illusoire. En effet, environ
deux tiers de l’énergie primaire (uranium/
charbon, p. ex.) disparaissent sous forme
de déperdition de chaleur, tandis que 6%
supplémentaires se dissipent durant le
transport. Par ailleurs, transformer le courant électrique de grande qualité énergétique en chaleur de faible qualité est une
aberration. Même la production de chaleur
à partir de ressources fossiles (pétrole, gaz
ou charbon) entraîne une consommation 2
à 3 fois inférieure. Le bilan énergétique global des chauffages électriques est donc
très mauvais. L’électricité ne doit être utilisée qu’en l’absence de toute autre solution
et lorsqu’elle présente un réel avantage,
p. ex. pour l’éclairage et pour l’alimentation
d’appareils électriques ou de moteurs industriels.
Les chauffages électriques présentent
également de mauvais résultats en termes
de production de chaleur. Les pompes à
chaleur (PAC) à sonde géothermique ou
sur nappe phréatique sont plus efficaces
et ont p. ex. un rendement global 3 à 4
fois plus élevé pour une consommation
d’électricité inférieure de 65–75%. Les
systèmes modernes de chauffage à distance ou de proximité fonctionnant avec
des énergies renouvelables économisent
jusqu’à 80% de l’énergie primaire par rapport aux systèmes électriques. Même les
chauffages au mazout ou au gaz ont un
meilleur rendement. Or, qui dit mauvais
rendement dit émissions polluantes importantes: un chauffage électrique émet
environ 2,5 fois plus de CO2 par kWh
d’énergie finale qu’un chauffage à gaz, et
au moins 10 fois plus qu’un chauffage à
pellets 5, 15. Par ailleurs, un nombre croissant de chauffages électrique, ne peuvent
plus être réglés correctement. La régulation de la chaleur se fait alors bien souvent
en ouvrant la fenêtre.
Soi-disant non polluants, les chauffages
électriques sont en réalité très dangereux
pour l’environnement. Le bouquet électrique utilisé produit beaucoup de gaz à
effet de serre néfastes pour le climat, des
émissions radioactives et d’autres pollutions pour l’environnement, le climat et la
santé. La nuit, les chauffages électriques
sont généralement alimentés par un bouquet provenant en grande partie de centrales nucléaires et à charbon. La journée,
la Suisse exporte du courant hydraulique,
qui revient très cher, tandis qu’elle importe
de ses voisins, notamment pour couvrir les
besoins des chauffages électriques pendant les nuits d’hiver, de grandes quantités d’électricité bon marché produite avec
du charbon ou du nucléaire (cf. p. 5, nº 4).
Le mix électrique consommé a des effets
très négatifs sur le climat, mais aussi sur
l’environnement, la santé et l’économie
suisse en raison des problèmes de sécurité et d’élimination des déchets posés par
l’énergie nucléaire.
70% de perte
Comparaison des rendements
Fig. 2
Pertes caractér. du système de chauffage (min.)
Pertes prod. et transp. électr. (min.)
Pertes liées à la fabric. de pellets de bois (min.)
Rendement global syst. chauffage (max.)
PA
C
CO (géo
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100%
80%
60%
40%
20%
0%
4
Comparaison émissions CO2
Fig. 3
Ex.: besoin de chauffage annuels de 14 440 kWh
(maison individuelle)
10
Pe
Tonnes équiv. CO2/an
lle
ts
Po
à
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30% d’électricité
Fig. 1
Rendement effectif
avec chaleur ambiante
Une production d’électricité
inefficace
8
6
4
2
0
«Les chauffages électriques reposent
sur une technologie du siècle dernier,
comme en témoigne leur rendement très
faible. Il est aberrant de transformer du
précieux courant électrique en simple
chaleur, sachant que les deux tiers de
l’énergie sont gaspillés.»
Kathy Riklin
Dipl. sc. nat. EPFZ,
Conseillère nationale PDC Zurich
N° 4: les chauffages électriques grèvent
l’approvisionnement en électricité.
Nº 5: les chauffages électriques pèsent
sur l’économie et les consommateurs.
Chiffres clés
Les chauffages électriques sont très utilisés pendant la période la moins favorable,
en hiver, lorsque la production nationale
est réduite pour des raisons naturelles.
Pendant les mois d’hiver, leur consommation représente en effet 1/5 des besoins totaux du pays en électricité, soit
davantage que la production conjointe
des trois plus anciennes centrales nucléaires de Suisse durant cette période. Si
tous les chauffages électriques devaient
fonctionner à plein régime pendant une
nuit glaciale de janvier, les cinq centrales
nucléaires suisses travailleraient quasi exclusivement pour les approvisionner.6 La
quantité d’électricité que la Suisse importe
en hiver équivaut presque à la consommation des chauffages électriques: l’excédent
d’importation des cinq derniers semestres
d’hiver dépassait en moyenne 4300 GWh.7
Ces systèmes énergivores jouent donc
un rôle considérable dans les difficultés
d’approvisionnement en saison froide.
Les chauffages électriques génèrent des
coûts d’électricité de quelque 800 millions CHF par an 8: un poids très lourd pour
l’économie suisse, mais aussi pour les
consommateurs. Au début des années
1990, certains fournisseurs d’électricité ont
supprimé le tarif de nuit avantageux pour
les chauffages électriques, entraînant des
augmentations de coûts allant jusqu’à
100%. Avec les récentes hausses des tarifs, qui ont fait grimper les factures de plus
de 20% dans certains cas, propriétaires et
locataires l’ont compris à leurs dépens:
les tarifs bon marché pour les chauffages
électriques appartiennent au passé. Cette
évolution est réjouissante, d’autant que la
plupart des installations ont plus de 30 ans
et devront être remplacées prochainement
en fonction du cycle normal de renouvellement des chauffages.
• 230 000 appartements (6%) disposent d’un chauffage électrique en Suisse, dont 70% de bâtiments habités de façon permanente.2
Production/consom. d’électricité
Fig. 4
Electr. nucl. CH
Electr. hydro. et al.
Consom. CH
Solde d’import.
Consommation des chauffages électriques
Hausse prix d’électr. pour les
ménages chauffés électr.
en 2008
en 2009
25
8000
ct./kWh
20
6000
4000
• Les chauffages électriques monopoli-
sent 15 – 20% de la consommation
d’électricité de la Suisse en hiver. 4, 18
• Plus de 2/3 de l’énergie primaire sont
perdus lors de la production d’électricité dans les centrales et lors du transport.
• Les chauffages électriques consom-
ment 4 fois plus d’électricité que les technologies efficaces.
• En Suisse, chaque année les chauffages électriques génèrent 3 mio t de
CO2 (correspond à 6% des émissions
de CO2 du pays) 24 m3 de déchets
hautement radioactifs, 2989 m3 de
déchets moyennement et faiblement
radioactifs, 10 771 t de SO2 et 5445 t
de NOx.9–11
• Le poids des chauffages électriques sur l’économie et les consommateurs est d’environ 800 mio de CHF/an.8
15
10
5
2000
0
2005
2006
2007
2008
Fu
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0
Ho
GWh/mois
Fig. 5
• En Suisse, les chauffages électriques consomment 5500 GWh/an, soit 9% du total annuel (tous secteurs et types de chauffage électrique).3, 4
5
Les choix d’hier et la réalité
d’aujourd’hui. Les énergivores
et les renouvelables.
La construction des 5 centrales nucléaires suisses entre 1969 et 1984 a entraîné
des surcapacités considérables. Pour doper les ventes d’électricité nucléaire, les
chauffages électriques ont été subventionnés à coups de milliards pour que les
ménages ayant un autre type de chauffage se mettent à l’électrique. Entre 1980
et 1990, le nombre de chauffages centraux électriques a triplé, tandis que le
nombre d’appartements équipés d’installations individuelles a encore augmenté d’environ 24% entre 1990 et 2000.2 Jusqu’à aujourd’hui, ces chauffages
énergivores ont bénéficié d’une publicité de masse et d’un traitement de faveur
évident, malgré les efforts d’économies d’énergie de la Confédération et des
cantons. Il est grand temps que ces derniers prennent leurs responsabilités et
soutiennent le remplacement des installations. D’autres solutions existent!
Une expansion due à l’excédent
d’électricité.
Des décennies de promotion.
La responsabilité du secteur de
l’électricité et des autorités.
Dans les années 1970 et 1980, après la
construction des centrales nucléaires,
pour utiliser les excédents d’électricité survenant notamment la nuit, les fournisseurs
ont lancé des programmes de promotion
des chauffages électriques, en proposant
rabais à l’achat, tarifs spéciaux ou encore
prise en charge des réparations. A force
de subventions et d’arguments publicitaires efficaces pour ce système «propre,
écologique et bon marché», le nombre
d’installations fixes a grimpé. La consommation d’électricité a continué d’augmenter
après l’an 2000, de 7% pour les chauffages
centraux, de 14% pour les chauffages individuels à accumulation et de 20% pour les
chauffages électriques mobiles. Au total, la
consommation des chauffages électriques
à résistance a crû de 20% depuis 1990.2
Cette évolution s’explique notamment par
les nouvelles installations, la hausse des
besoins en puissance calorifique et celle
des heures d’utilisation complète.
En soutenant les chauffages électriques,
l’industrie électrique a nettement accru la
consommation. Jusqu’à une date récente,
certains fournisseurs proposaient à leurs
clients de contribuer aux frais de rénovation de ces chauffages. Aujourd’hui encore, tandis que l’importance d’une utilisation durable des ressources énergétiques
entre de plus en plus dans les esprits,
fabricants et distributeurs continuent à
promouvoir activement tous les systèmes
peu efficaces, tandis que les grands groupes énergétiques favorisent par des tarifs
bon marché les chauffages et les chauffe-eau électriques, gros consommateurs
d’énergie. En Suisse, on s’est mis à croire
que le but était forcément d’écouler un
surplus d’électricité pendant la nuit. Or cet
argument est dépassé; aujourd’hui, le marché de l’énergie est libéralisé et l’électricité
se vend en bourse. En hiver, la Suisse est
donc contrainte d’importer, notamment
pour alimenter les chauffages électriques
(cf. p. 5).
L’efficacité énergétique est la clé de voûte
de la politique climatique et énergétique.
La Loi sur l’énergie contient des mesures
très claires destinées aux fournisseurs
d’électricité (cf. encadré). Le secteur de
l’électricité est donc tenu de remplir ses
obligations légales en remplaçant les systèmes inefficaces par des technologies
rationnelles et renouvelables et en mettant
fin au subventionnement des chauffages
électriques, soutenus pendant plus de
30 ans. Il doit aujourd’hui faire face à ses
responsabilités. Les pouvoirs publics,
quant à eux, doivent interdire les subventions croisées des chauffages électriques
et imposer aux fournisseurs d’énergie le
respect de prescriptions légales, sans
quoi le remplacement de ces énergivores
se fera beaucoup trop lentement.
Puissance installée des centrales Fig. 6
nucléaires et des chauffages électr.
Centrales nucl. CH
Chauffages électr.
Tarifs préf. chauffages électrique
Fig. 7
Exemples de 2007
Ménages chauff. électr.
4000
Ménage normal
30
ct./kWh
25
MW
3000
2000
20
15
10
5
1000
0
1970
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1975
1980
1985
1990
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Loi sur l’énergie (LEne), art. 7b, al. 3:
Les entreprises chargées de l’approvisionnement prennent des mesures en
faveur de l’utilisation économe et rationnelle de l’électricité ainsi que du recours
aux énergies indigènes renouvelables.
«Lors du remplacement des chauffages
électriques, il faut avant tout rénover
l’enveloppe du bâtiment. Le meilleur
chauffage au monde ne sera en effet ni
rentable ni écologique dans un bâtiment
mal isolé, car les besoins de chauffage
seront surévalués et l’installation sera
chère et inefficace. Le remplacement du
système de chauffage doit être envisagé
une fois l’isolation thermique effectuée.»
Jürg Nipkow
Ing. dipl. EPF en électricité,
Agence suisse pour l’efficacité
énergétique (S.A.F.E.)
Solutions de remplacement des
chauffages centraux électriques.
Solutions de remplacement des chauffages individuels électriques.
Chauffages électriques mobiles, radiateurs
à infrarouge et radiateurs soufflants.
Environ 60% des chauffages électriques
à accumulation sont des chauffages
centraux, qui disposent d’un système de
distribution de la chaleur et peuvent être
remplacés assez facilement. Les solutions
alternatives écologiques sont les chauffages solaires et au bois, mais aussi les
pompes à chaleur (PAC) efficaces (géothermiques ou sur nappe phréatique). Les
PAC aérothermiques, qui ont un mauvais
rendement en cas de faible température,
ne sont pas recommandées. Les PAC
sont écologiques dès lors que le courant
de service provient de sources renouvelables. Il faut si possible envisager le raccordement à un réseau de chauffage de
proximité ou à distance. En cas de rénovation du bâtiment, les installations solaires,
le gaz naturel, le couplage chaleur-force et
les centrales à cycle combiné constituent
des solutions intéressantes.
Coût (maison individuelle):
15 000–45 000 CHF selon le système.
Economie: 65 à 95% selon le système.
En 2e position des installations de chauffage électrique fixes, on retrouve les chauffages à accumulation individuels (env. 40%).
Leur remplacement est plus complexe du
fait de l’absence de système de distribution de la chaleur dans le bâtiment. Outre
le nouveau système de chauffage (mêmes
possibilités que pour le chauffage central),
il faut en effet installer la distribution de la
chaleur. Pour éviter le remplacement, il est
possible d’isoler intégralement le bâtiment,
en posant éventuellement une aération
avec récupération de la chaleur. Une isolation de qualité doit impérativement être
planifiée avant les travaux.
Coût (maison individuelle): cf. chauffage
central (ci-contre) + env. 30 000 CHF pour
syst. de distrib. Coût isolation therm. normale: 40 000–60 000 CHF; isolation intégrale: 100 000–200 000 CHF.
Economie: cf. chauffage central; jusqu’à
50% d’écon. d’électr. avec isolation therm.
normale et jusqu’à 70% avec isolation intégrale.
Environ 1,5 million de chauffages électriques mobiles consomment près de
600 GWh par an.12 Le courant consommé
en une heure suffirait à éclairer une ampoule économique pendant 5 jours et 5
nuits. Si les radiateurs soufflants et à infrarouge sont à la mode, ils présentent pourtant les mêmes inconvénients que tous les
chauffages électriques (cf. p. 4–5) et leur
faible prix d’achat ne tarde pas, au bout de
quelques semaines, à être dépassé par leur
coût de fonctionnement. Les problèmes
de chaleur pouvant être résolus simplement par un meilleur réglage du chauffage
central et par l’isolation des fenêtres, les
appareils mobiles sont souvent inutiles. Ils
peuvent toutefois être tolérés pour de brèves utilisations, dans des espaces réduits
et avec de l’écocourant (ponctuellement
dans une salle de bains ou contre le gel,
p. ex.). Dans tous les cas, il est indispensable de bien régler le thermostat, afin
d’éviter tout gaspillage d’électricité.
Photo 1
Photo 2
Photo 3
7
Le remplacement systématique des
chauffages électriques. Un bénéfice
pour tous.
Compte tenu du gaspillage d’énergie extrêmement coûteux et néfaste pour
l’environnement et des défis à relever en matière de politique climatique, il est
indispensable de remplacer les chauffages électriques pour des raisons non
seulement écologiques, mais aussi économiques et de politique énergétique. Améliorer l’efficacité des installations par des mesures systématiques
permettrait de promouvoir des technologies rentables et écologiques au lieu
d’investir des milliards dans de grandes centrales nuisibles, sources de gaspillages énergétiques et potentiellement dangereuses. Un vaste programme de
remplacement des chauffages électriques générera des investissements de
plusieurs milliards de francs, bénéfiques pour la conjoncture, pour l’emploi et
pour tous, y compris pour le secteur de l’électricité.
Avantages pour les technologies,
l’économie et les PME.
Avantages pour l’environnement,
le climat et notre santé.
Avantages pour l’approvisionnement
en électricité.
Le remplacement des chauffages électriques présente des opportunités considérables pour le développement des meilleures technologies et la prospérité des
secteurs d’activité concernés. D’un point
de vue économique, il est donc judicieux
d’investir dans ce processus, qui bénéficie
à la fois aux concepteurs de technologies
efficaces, aux fournisseurs de ressources
indigènes (p. ex. bois de la région) ainsi
qu’aux entreprises et artisans locaux. La
création de valeur s’effectue majoritairement en Suisse et soutient de nombreuses PME régionales. Le remplacement
des chauffages électriques représenterait
un volume d’investissement de l’ordre de
5 milliards CHF, qui permettrait de redynamiser l’économie et de créer des emplois.
Un programme sur 10 ans garantirait non
seulement le maintien des emplois existants sur le territoire national, mais aussi,
selon les estimations, la création de plusieurs centaines de nouveaux postes.13
La suppression du gaspillage d’énergie
permet d’économiser les ressources et
d’éviter l’émission de quantités considérables de polluants. Si tous les chauffages
électriques étaient remplacés par des
technologies efficaces, la consommation
d’électricité et les émissions liées au chauffage pourraient diminuer de 70% en moyenne. Les émissions de CO2 pourraient p. ex.
être réduites d’au moins 1,7 million de t/an,
correspondant à plus 3% du total annuel en
Suisse.9–11 Les chauffages au bois consomment 95% d’électricité en moins, avec une
exploitation quasiment neutre en CO 2.
En outre, chaque kWh économisé représente moins de déchets radioactifs, qui
restent dangereux pour l’homme et pour
l’environnement pendant plus de 10 000 ans.
Les émissions de NOx, responsable de la
pollution de l’air par l’ozone, et celles de
SO2, principale cause des pluies acides,
du smog hivernal et des affections des
voies respiratoires, pourraient aussi nettement baisser.
Un approvisionnement durable en énergie
passe par une utilisation judicieuse de
l’électricité. Au total, le remplacement des
systèmes de chauffage électrique dans
toute la Suisse permettrait d’économiser
au moins 2000 MW de puissance de pointe
et 3000 GWh d’électricité par an, soit la
consommation de la ville de Zurich 14 ou
celle de 750 000 de ménages moyens.
L’élimination de ces chauffages améliorerait
nettement la sécurité de l’approvisionnement
et l’autoapprovisionnement pendant la saison froide, entraînant la quasi-disparition
des difficultés hivernales (cf. p. 5). Cette
évolution serait également positive pour
l’économie nationale, puisque les importations de courant en hiver pourraient être
nettement réduites et le courant économisé revendu. Remplacer à grande échelle
les chauffages électriques dans certaines
régions permettrait en outre de soulager le
réseau et d’éviter l’extension des lignes.
Réduction de la pollution par
Fig. 8
remplacement des chauffages électr.
Consommation des chauffages Fig. 9
électriques et potentiel d’économie
Remplacement des chauffages
électriques = moins… par an
Consommation de la Suisse en 2008:
58 700 GWh/an
Emissions
restantes
– 3000 GWh
– 1,7 mio de tonnes de CO2
– 2970 t de NOX
– 5875 t de SO2
Photo 4
8
– 13.3 m3 déchets
haut. radioactifs
– env. 1600 m3
déch. moyenn. et
faibl. radioactifs
Toutes les
autres utilisations:
env. 91%
Chauffages
électriques env.
5500 GWh (9%)
Potentiel d’économies:
au min. 3000 GWh (5%)
«Il n’existe aucune autre solution que
les énergies renouvelables et l’efficacité
énergétique. Attaquons-nous d’abord
aux plus gros gaspillages d’électricité.
Améliorer l’efficacité des bâtiments en
général et remplacer les chauffages électriques en particulier, voilà qui permettrait
de créer des emplois et de soutenir les
entreprises locales.»
Peter Malama
Directeur de l’Union des arts et
métiers de Bâle-Ville,
Conseiller national et député PLR
du Grand Conseil de Bâle
Avantages pour l’économie nationale,
les propriétaires et les locataires.
Exemples de bonnes pratiques dans
les entreprises.
Principaux arguments et avantages
en un clin d’œil.
Des économies d’électricité d’environ
450 millions CHF par an pourront être réalisées en mettant fin à la consommation inefficace des chauffages électriques.8 Cela
permettra également de réduire les coûts
de construction et de fonctionnement de
nouvelles grandes centrales, et ceux de
l’approvisionnement en électricité. Les investissements générés par les rénovations
des bâtiments et des chauffages entraîneront un bénéfice net pour l’économie.
Les propriétaires et les locataires feront
des économies grâce à des coûts de
fonctionnement plus faibles et ne seront
plus à la merci des hausses de tarifs de
l’électricité. Par ailleurs, grâce à la mise en
place à grande échelle du certificat de performance énergétique pour les bâtiments,
la qualité du bilan énergétique des biens
immobiliers contribuera à accroître leur valeur vénale de manière importante.
Une entreprise change de cap
Il y a 10 ans, la société GersterCo de Laufon vendait encore du mazout. Elle est
aujourd’hui une section autonome d’EBL
(Elektra Baselland) qui propose des systèmes de chauffage écologiques et remplace les installations électriques. Son
modèle d’affaires innovant axé sur le développement durable a permis une forte
croissance de l’entreprise.
Technologie et économie:
• Renforcement des PME locales
(constr., planif., conseil, install.)
• Création de valeur en Suisse
• Investissements de 5 mia CHF avec
effet positif sur la conjoncture
• Création d’env. 600 emplois sur 10 ans
• Promotion de technologies d’avenir
et des industries liées
Des investissements créateurs d’emplois
«Les pompes à chaleur que nous avons installées depuis 2003 à la place de 23 chauffages électriques représentent une économie annuelle de quelque 320 000 kWh.
Opter pour des systèmes basés sur les
énergies renouvelables permet de contribuer à la résolution de nos problèmes
d’environnement. Les 23 rénovations ont
généré un volume d’investissement de
plus de 1 million CHF.»
Ernst Gasser, Bureau d’études en chauffage, eau chaude et isolation thermique
Environnement, climat et santé: 9–11
• Réduct. de 70% des émiss. polluantes
•Baisse des émissions de CO2 de 1,7 mio
t/an (corresp. 3,5% des émiss. CH/an)
• Au min. 13,3 m3 de déchets hautement
radioactifs et env. 1600 m3 de déchets
moy. et faibl. radioactifs de moins par an
• Au min. 2970 t/an d’émiss. de NOx et
5875 t/an d’émiss. de SO2 en moins
• Utilisation durable de l’énergie
Approvisionnement en électricité:
• Potentiel d’écon.: au min. 3000 GWh/
an, soit 5% des besoins CH en électr.
• Réduct. des pics de consom. en hiver
• Sécurité accrue de l’approvis.
• Meilleure autonomie via utilis. des
ressources CH
Economie nationale et
consommateurs:
• Econ. d’électr. de 450 mio CHF/an 8
• Baisses des dépenses pour grandes
centrales
• Indépendance accrue par rapport aux
fluct. du prix de l’électr.
• Diminution des frais de fonct.
• Accroiss. de valeur des biens immob.
Photo 5
9
Le rôle du secteur de l’électricité.
Des fournisseurs d’électricité qui
passent à l’action.
L’objectif de la politique climatique suisse est un approvisionnement durable
en énergie. C’est pourquoi les directeurs cantonaux de l’énergie et le Conseil
fédéral condamnent les chauffages électriques. Ce qui n’empêche pas ces
énergivores de continuer aujourd’hui à bénéficier de tarifs préférentiels, récompensant en quelque sorte les gaspillages d’électricité aux dépens des ménages
soucieux d’économiser les ressources. Ceci est totalement incompatible avec
l’orientation politique très claire de la Suisse. Le secteur de l’électricité doit
assumer ses responsabilités en matière de politique énergétique, vis-à-vis de
la société comme de l’environnement, en mettant fin aux subventions croisées
et en soutenant le remplacement des installations trop gourmandes. Certaines
entreprises électriques ont toutefois compris l’urgence de la situation.
Des tarifs basés sur l’efficacité et
la consommation.
Programmes d’aide et solutions
de financement.
Des fournisseurs d’électricité donnent
l’exemple.
Les ménages standard paient le kWh en
moyenne près de 50% plus cher que ceux
qui se chauffent à l’électricité. Si les tarifs
étaient basés sur les prix réels du marché et
sur la pollution effective, cette technologie
inefficace ne serait plus compétitive depuis
longtemps. Pour un avenir énergétique durable, il faut que les prix reflètent la réalité:
les ménages qui se chauffent à l’électrique
doivent payer au moins aussi cher que les
autres. Les tarifs préférentiels freinent en
outre le remplacement des énergivores
et réduisent la compétitivité des technologies plus rationnelles en allongeant artificiellement la durée d’amortissement.
Lorsque l’on base les calculs sur de tels
tarifs, l’investissement nécessaire pour
changer de système de chauffage ne sera
souvent remboursé qu’au bout de 40 ans
ou plus, contre 15 à 25 ans avec des tarifs
normaux. Ces derniers permettraient également d’encourager les rénovations et le
remplacement des installations devenues
obsolètes.
En se basant sur une différence moyenne
de 6 ct./kWh entre le tarif normal et celui
pratiqué pour les chauffages électriques,
on obtient des subventions croisées de
quelque 200 millions CHF/an. Sur 30 ans,
cela représente 6 milliards CHF, soit le coût
total du remplacement des chauffages
électriques. Par conséquent, si une partie
de ces fonds était investie dans un programme de remplacement, auquel contribueraient également les propriétaires, tous
les équipements pourraient être remplacés.
Après une campagne de promotion active
des chauffages électriques par le passé,
propriétaires et locataires se retrouvent
aujourd’hui face à des coûts de remplacement très élevés et se sentent abandonnés
par leurs fournisseurs d’électricité. Ceux-ci
doivent maintenant soutenir leurs clients et
leur proposer des solutions.
Certaines entreprises d’électricité souhaitent accroître le moins possible leurs capacités, tandis qu’une partie des fournisseurs a mis fin aux tarifs préférentiels pour
les chauffages électriques. Et l’on trouve
même des fournisseurs qui encouragent
de manière ciblée le remplacement des
installations, comme le montrent les exemples de bonnes pratiques présentés en
page suivante. Pour certains, le calcul
peut en effet s’avérer payant: limiter la
consommation en hiver permet de réduire
les importations de courant, ce qui rend les
entreprises et leurs clients moins dépendants des autres fournisseurs. L’électricité
provenant de la propre production se vend
mieux et les sommes investies pour améliorer l’efficacité énergétique sont rentabilisées.
Durée d’amortiss. en cas
de hausse tarifs chauff. électr.
Fig. 10
Ex.: remplacement d’un chauffage central électrique
à accum. par une PAC à sonde géotherm.; écon.
d’électr. de 75%, prix de l’électr.: tarif normal
16 ct./kWh; coût de l’investissement: 40 000 CHF
TCE Tarif pour chauffage électrique (en hausse)
10
TCE 10 ct./kWh
42 ans
TCE 12 ct./kWh
31 ans
TCE 16 ct./kWh
21 ans
Idée d’un fonds de soutien: 17
Les fournisseurs d’électricité verseraient
à un fonds la différence entre les recettes
de la vente de l’électricité pour les chauffages électriques et les recettes fictives
qui résulteraient de la vente de la même
quantité d’électricité au tarif moyen normal.
Ce fonds servirait à aider les propriétaires
désirant changer de système. Exemple:
lorsqu’un fournisseur exige, pour un chauffage électrique (consom.: 15 000 kWh/an),
10 ct./kWh (tarif préférentiel grâce aux subventions croisées) au lieu de 20 ct./kWh
(tarif normal pour particuliers), cela revient
à subventionner le chauffage électrique à
hauteur de 1500 CHF/an. Le fournisseur
pourrait donc affecter cette somme à un
fonds de soutien.
Photo 6
«Sur le plan énergétique, il est aberrant de
produire de la chaleur avec de l’électricité.
Il est indispensable de remplacer dans
un avenir proche les anciens chauffages
électriques. Je propose de mettre en
place, avec une phase de transition, une
obligation de remplacer les installations
de plus de 30 ans. Le financement devrait
se faire via un système d’incitations et le
modèle devrait, inclure les fournisseurs
d’énergie. Dans un souci écologique,
j’ai remplacé il y a 4 ans mon chauffage
électrique par un système écologique de
pellets de bois.»
Hans Grunder, propriétaire de la
société Grunder Ingenieure AG,
Conseiller national et Président du
PBD Suisse
Erstfeld: une commune exemplaire.
Autres exemples de bonnes pratiques des
services d’électricité (2008/2009).
Mesures clés à prendre par le secteur
de l’électricité.
L’entreprise Gemeindewerke Erstfeld offre jusqu’à 8000 CHF aux propriétaires
qui souhaitent installer des capteurs solaires pour la production d’eau chaude
ou remplacer leur chauffage électrique.
2500 CHF sont proposés pour l’installation
d’une PAC, et 5000 CHF pour celle d’un
chauffage à bois. «Cet argent est bien
investi», assure Roman Betschart. Le
président de la direction de l’entreprise
est sûr de lui: «Cela nous permet de réduire la consommation d’électricité dans
la commune et d’accroître ainsi le degré
d’autoapprovisionnement pour nous comme pour les propriétaires.» Un bon calcul: en hiver, l’entreprise achète moins de
courant à prix fort. «Nous pouvons alors
investir l’argent économisé dans les énergies renouvelables», explique M. Betschart.
«Pour alléger leur facture d’électricité, les
habitants d’Erstfeld ne sont plus obligés
de superposer les vêtements pour avoir
chaud.» C’est aussi simple que ça!
Ont supprimé le tarif préférentiel:
• Energie Thun AG
• IWB (Industrielle Werke Basel)
• EWZ (Elektrizitätswerk der Stadt Zürich)
• Vastes programmes de remplacement
(p. ex. via des fonds de soutien) pour
financer la suppression des chauffages
électriques et des anciennes pompes
à chaleur inefficaces, ainsi que l’amélio ration de l’isolation thermique, en
favorisant impérativement les énergies
renouvelables et les technologies les
plus récentes.
Soutiennent le remplacement:
• Elektra Baselland (EBL): 2000–5000 CHF
en cas de remplac. par PAC, chauff.
bois ou raccordement au réseau
• Elektrizitätswerk des Bezirks Schwyz
(EBS): 1000–2000 CHF en cas de
remplac. par PAC
• Elektrizitätswerke des Kantons Zürich
(EKZ): coeff. de perf. (COP) × kW ×
60 CHF en cas de remplac. par PAC
(géothermique) + 3500 CHF (maison
individuelle) pour distrib. hydr. de chaleur
• Autres: EWB Berne, EW Tamins, SGSW
St-Gall, AMB Bellinzona
Solutions de financement:
• EBL: contrats de leasing pour chauffa ges de petite taille, contracting-installa tions pour chauffages plus gros
• Fin des subventions croisées et des
tarifs préférentiels pour les énergivo res financés par les clients payant les
tarifs normaux via des abonnements
coûteux et des tarifs plus élevés.
• Tarifs basés sur la consommation,
suppression de l’abonnement, intro duction de tarifs progressifs pour
inciter à économiser l’électricité.
• Mise en place d’instruments de
financement tels que le contracting
ou le leasing.
• Soutien de programmes de recher che fédéraux orientés vers la solution,
notamment pour trouver des solutions
techniques bon marché pour rempla cer les chauffages électriques indivi duels.
Photo 7
11
Le rôle des pouvoirs publics.
Des cantons qui passent à l’action.
«Dans les limites de leurs compétences respectives, la Confédération et les
cantons s’emploient à promouvoir un approvisionnement énergétique suffisant,
diversifié, sûr, économiquement optimal et respectueux de l’environnement,
ainsi qu’une consommation économe et rationnelle de l’énergie.» Stipule l’art.
89, al. 1 de la Constitution fédérale. La politique énergétique est claire en
matière de chauffages électriques: des mesures importantes ont été prises au
niveau de la Confédération et des directeurs cantonaux de l’énergie pour dépasser cette technologie synonyme de gaspillage d’énergie. Quelques cantons
appliquent déjà les exigences consistant à interdire l’installation de chauffages
électriques et à promouvoir leur remplacement. Nous avons maintenant besoin
de mesures globales et nationales.
La Confédération renvoie la balle
aux cantons.
Les cantons sont chargés de la mise
en œuvre.
Une promotion et des prescriptions de
grande ampleur s’imposent.
La Loi fédérale sur l’énergie impose aux
cantons d’édicter des dispositions concernant l’installation de chauffages électriques fixes et le remplacement de telles
installations (LEne, art. 9, al. 3b). Le plan
d’action pour les énergies renouvelables
du Conseil fédéral et le modèle de prescriptions énergétiques des cantons (MoPEC)
prévoient de remplacer à moyen et long
termes tous les chauffages électriques par
des systèmes plus efficaces.1 En 2009, la
Confédération a fait un premier pas décisif: 10 millions CHF d’investissements
ont été mis à disposition dans le cadre du
2e programme de stabilisation conjoncturelle pour le remplacement des chauffages centraux électriques par des pompes
à chaleur, des chauffages solaires ou à
bois. Soit un volume de contrats d’environ
50 millions CHF. Environ 1% des chauffages
électriques pourront être remplacés. La
Confédération doit prendre rapidement
d’autres mesures en vue d’interdire les appareils énergivores.
En avril 2008, les directeurs cantonaux
de l’énergie ont adopté le MoPEC révisé et amélioré, qui interdit l’installation de
chauffages électriques fixes à résistance
alimentant un système de distribution de
chaleur par eau, que ce soit pour un nouvel équipement ou un remplacement. Des
exceptions restreintes sont possibles. Le
module de base encourage les cantons à
adopter le modèle de prescriptions, mais
ils n’est pas légalement contraignant. Les
prescriptions elles-mêmes présentent des
lacunes, puisque le MoPEC ne prévoit aucun délai de remplacement des chauffages électriques. Il faut aussi envisager des
solutions pour les chauffages électriques
individuels à accumulation et les appareils
électriques mobiles. Ceux-ci sont en effet
en pleine expansion du fait de l’interdiction
des nouvelles installations fixes et ils représentent d’autant plus un danger qu’ils
ne requièrent aucune autorisation. Ces lacunes doivent impérativement être comblées rapidement.
Les études et la pratique ont montré que
des prescriptions et des incitations sont
nécessaires pour que le remplacement se
fasse de manière rapide et écologique.15
Il faut appliquer l’interdiction de nouvelles
installations au niveau national et promouvoir la rénovation des bâtiments et des
systèmes de chauffage, et une échéance
pour le remplacement. Sans échéances,
l’assainissement ne se fait pas ou alors sur
des décennies – et dans la plupart des cas
de la façon la moins chère et souvent énergétiquement la plus mauvaise.
Idée d’incitation: «Prime à la casse pour
les chauffages électriques»
La prime à la casse est financée via une
taxe spécifique au niveau fédéral ou cantonal: une taxe marginale sur les kWh est
mise en place pour une durée de 10 ans. Le
remplacement doit avoir lieu dans ce délai,
faute de quoi les primes sont annulées.
Exemple du canton de Berne: cf. note n° 16
Chauffages électriques dans les cantons
Fig. 11
Part d’appartements à chauffage électr. en %
12
45 196
45%
40%
30 929
25%
20%
15%
2,3%
1388
3,2%
13 823
17,9%
24 642
7,6%
11,8%
30%
1870
3489
3,4%
4527
8,2%
6233
5,6%
1420
4,1%
10,6%
6452
3,1%
8,4%
1699
1422
1930
2,4%
9548
6,3%
8,3%
2587
1925
4857
2,4%
10,1%
11 931
11,3%
35%
10%
5%
ZH
ZG
VS
VD
UR
TI
TG
SZ
SO
SH
SG
W
O
NW
NE
LU
JU
R
G
L
G
E
0%
G
FR
1203
1,1%
4592
3,9%
BS
BL
5,9%
14 660
11,4%
24,4%
27 326
BE
320
5,3%
AR
AI
1093
4,4%
13 282
5,5%
50 000
45 000
40 000
35 000
30 000
25 000
20 000
15 000
10 000
5 000
0
AG
Appartements
Nbre d’appartements à chauffage électr. (chauffages électr. fixes à accumulation)
«Les directeurs cantonaux de l’énergie
souhaitent qu’à l’avenir, les maisons ne
soient plus chauffées directement avec
du précieux courant électrique. Les
personnes qui remplacent un chauffage
électrique à résistance par un nouveau
système économe en ressources doivent
être récompensées.»
Stefan Engler
Conseiller d’Etat PDC Grisons,
président de la Conférence
des directeurs cantonaux de
l’énergie (EnDK)
Ils s’attaquent au problème.
Exemples de bonnes pratiques dans
différents cantons (2008, en partie 2009).
Mesures clés à prendre par la
Confédération et les cantons.
«En 1986, le canton de Genève a inscrit
dans sa constitution que le chauffage par
résistance électrique doit être soumis à un
régime d’autorisation exceptionnelle ou interdit. Pour inciter les propriétaires à se défaire des installations existantes, le canton
subventionne leur remplacement par des
systèmes efficaces alimentés entièrement
ou partiellement par des énergies renouvelables. Cette incitation est renforcée en
2009 par les aides confédérales et par le
programme éco21 mis en œuvre par les
services industriels de Genève (SIG).»
Robert Cramer, Conseiller d’Etat, canton
de Genève, Département du territoire
Programmes de remplacement (exemples):
• UR: 4000 CHF pour remplac. par PAC géothermique/eau, 2500 CHF pour chauff. bois
• VD: 600 CHF par kW remplacé, 3000 CHF pour nouveau chauff. bois
• GE: 2200 CHF pour chauff. bois, 5000 CHF max. pour PAC air, 10 000 CHF pour PAC géothermique
• BL: 1500–2500 CHF pour remplacement par PAC ou chauff. bois
• ZH: 800 CHF pour remplac. par PAC géothermique + 60 CHF par kW remp-
lacé x coeff. de perf. (COP)
• TG: 2000 CHF (unifam.)/3500 CHF
(plurifam.) pour rempl. par PAC géo-
thermique/air, + 2500/3500 CHF
pour distrib. hydr. de chaleur; 2500/
3500 CHF pour chauff. bois
• SO: 2000 CHF pour remplacement par PAC géothermique/air, 2000 CHF pour chauffage à bois, 3000 CHF pour raccordement au réseau de chaleur
• Programmes spéciaux
d’encouragement 2009:
AG, BE, NE, SH, ZH, etc.
Confédération et cantons:
•Echéance d’assainissement 2015
(obligation d’isoler, de remplacer;
pour les résidences sec. au moins
50% de réduction de consom. par
l’optimisation de la commande automatique / réduction de temp.)
• Création de vastes programmes de
remplacement avec mécanismes
d’incitation financière et utilisation
impérative de la meilleure technique
disponible
• Suppression des tarifs préférentiels
pour chauffages électriques
• Promulgation de prescriptions pour
les chauffages électriques mobiles
• Programmes d’information et conseils
abordables en matière d’énergie
• Encouragement de la décentralisation
de l’approvisionnement en énergie
(couplage chaleur-force)
•Mise en place de taxes d’encouragement
et d’orientation en matière ’électricité
«Depuis avril 2009, le programme d’encouragement du canton de Berne distribue
également des subventions pour le remplacement des chauffages électriques à résistance et des chauffages électriques directs.
En l’espace d’un mois, des aides ont déjà
été attribuées à 35 installations.»
Walter Kubik, responsable du service de
l’énergie du canton de Berne
Exemples de bonnes pratiques à l’étranger
• Allemagne: suppression progressive
des chauffages de nuit à accumulation,
délai de remplacement jusqu’à 2020
pour les maisons plurifamiliales d’au
moins 6 logements, les bâtiments
commerciaux et bureaux de > 500 m²
de surface utile
• Initiatives de remplacement avec sys tèmes d’incitations au Danemark, en
Norvège, en Grande-Bretagne et en
Suède
Délai de rénovation (état août 2009)
Inscrit dans le concept énergétique du canton de SG; dans le projet vert de la Loi sur
l’énergie du canton de BE et NE.
Interdiction des nouvelles installations
• Genève (avant 2008)
• Tessin (2009)
• Zoug (2009)
Cantons:
• Application systématique dans toute
la Suisse de l’interdiction de nouvelle
installation selon le MoPEC
• Interdiction de remplacer les chauffa ges individuels à accumulation par des
systèmes identiques, avec subventions
spéciales
• Standard Minergie-P (nouvelles
constructions); Minergie (rénovations)
• Augmentation progressive de la part
minimum d’énergies renouvelables
pour la chaleur ambiante et l’eau
chaude de 20% à 100%
13
Les solutions disponibles. Divers avis
du domaine politique, économique,
scientifique et public.
Le remplacement des chauffages électriques est judicieux du point de vue
énergétique et macroéconomique, mais aussi microéconomique. Les consommateurs sont en outre de plus en plus conscients du problème des chauffages
électriques, même si le coût important des rénovations de bâtiments et de
chauffages dissuade bien souvent propriétaires et entreprises. Selon le système
de remplacement et les prix de l’électricité, les investissements sont amortis
dans un délai de 10 à 40 ans. Le prix d’acquisition des technologies de pointe
étant généralement plus élevé, le secteur de l’électricité, la Confédération et les
cantons doivent soutenir systématiquement ces solutions. Un certain nombre
d’exemples montrent qu’il est avantageux de choisir un système respectueux
de l’environnement, pour des raisons écologiques, mais aussi financières.
Exemple de bonnes pratiques:
«Ferme Diemtigen»
Photo 9
14
60%
20 000
40%
15 000
20%
10 000
0%
5 000
0
1
5
10
Ans
15
– 58%
– 78%
– 91%
2
80%
25 000
6 072 kWh
0
100%
30 000
18 592 kWh
10 000
5 000
Exemple de la maison «Zehntscheuer»
CHF/an
kWh
15 000
Exemple de la famille Kurzen
Econ. coûts chauffage (CHF cumulé)
Investissement de 20 000 CHF
Fig. 14
iss
io
de ns
CO
20 000
Economies via le réseau
de chaleur à distance
Em
Exemple de la famille Rüttimann
Pompe à chaleur 2004
Chauffage électr. 2000
Amortiss. et bénéfice après
Fig. 13
remplacement du chauffage électr.
Fr
ch ais
au de
ffa
ge
Fig. 12
Remplacement par un raccordement au
chauffage à distance 15
Depuis 2003, la maison bourgeoise «Zehntscheuer» (dans le Bade-Wurtemberg) est
chauffée au bois plutôt qu’à l’électricité.
L’installation toute proche de chauffage central par copeaux de bois, qui approvisionnait déjà d’autres bâtiments, est maintenant
reliée également à la «Zehntscheuer» via
une conduite de chauffage à distance. Déjà
installés et opérationnels, les quatre régulateurs séparés sont pilotés depuis le dépôt
via un dispositif de contrôle-commande.
Le changement du système de chauffage
a des avantages considérables en matière
de consommation d’énergie, d’émissions
de CO2 et de frais de chauffage.
m
d’ atio
én n
e
pr rgie
im
air
e
Consommation d’électricité
avant/après
Remplacement d’un chauffage électrique
au sol par un poêle à pellets
Un système à pellets de bois remplace depuis 2005 le chauffage électrique au sol de
la famille Kurzen, dont la facture d’électricité
dépassait 3000 CHF/an. Dans le salon, le
poêle à pellets chauffe l’eau qui alimente
les nouveaux radiateurs des chambres.
2,5 tonnes de pellets et environ 2 stères de
bûches (pour le poêle en stéatite laissé par
le prédécesseur) suffisent désormais pour
chauffer la maison. Les Kurzen dépensent
environ 1000 CHF/an pour ces deux formes
d’énergies renouvelables neutres en CO2,
et recommandent donc les pellets!
Coût: 20 000 CHF avec du travail personnel;
contribution de 2000 CHF du canton BE.
om
Remplacement du chauffage électrique
par une PAC géothermique
Les factures d’électricité avaient doublé depuis 1981 pour dépasser 3000 CHF/an. Le
remplacement s’imposait aussi pour des
raisons techniques. Si Markus Rüttimann
avait opté pour un système équivalent, son
fournisseur d’électricité se serait montré
très généreux. Mais il a fait un autre choix
(cf. p. 15) et chauffe désormais sa maison
unifamiliale à l’aide d’une PAC à sonde géothermique. Certes, l’investissement de
départ était supérieur, mais la famille a vu
sa consommation baisser de plus de 2/3.
Elle a en outre choisi un mix d’écocourant
et de courant hydraulique pour alimenter sa
PAC. Coût: 45 000 CHF.
Photo 10
ns
Photo 8
Exemple de bonnes pratiques: «Maison
bourgeoise Zehntscheuer» (Allemagne)
Co
Exemple de bonnes pratiques:
«Maison individuelle Winterthour»
Une meilleure efficacité avec des
énergies plus propres.
Pour arrêter le gaspillage et la pollution.
L’efficacité énergétique est la clé de l’avenir.
Pendant des décennies, la consommation d’énergie des appareils et des machines
n’entrait en ligne de compte ni à l’achat ni à la production. La situation a évolué depuis
quelques années. Les consommateurs, les acteurs économiques et les responsables
politiques sont de plus en plus nombreux à voir le gaspillage énergétique comme une
aberration économique et écologique.
Pour prendre l’exemple type de l’électricité, la consommation suisse pourrait facilement
être réduite de 30% si l’on utilisait des appareils et des installations intelligentes et si
l’on retirait du marché les principaux dispositifs énergivores. Parmi ceux-ci, les chauffages électriques sont tout particulièrement visés, avec leur technologie devenue obsolète
et leur consommation d’énergie inefficace et anti-écologique. Les experts s’accordent
depuis longtemps pour dire que cette technique appartient au passé. Le gaspillage
d’énergie et les énergivores n’ont plus la cote; aujourd’hui, c’est l’efficacité énergétique
qui prime.
Des solutions ingénieuses et avantageuses sont disponibles.
Il existe d’autres solutions, présentant qui plus est un potentiel d’économie considérable.
Le remplacement des chauffages électriques par des installations modernes plus efficaces permet en effet une baisse de la consommation d’énergie allant jusqu’à 80%, ainsi
qu’une réduction des émissions polluantes.
De plus, remplacer les systèmes de chauffage est non seulement un bon calcul pour
l’environnement, mais aussi pour l’économie suisse, puisque cela favorise des technologies d’avenir et permet de créer des emplois, dans l’industrie comme dans les PME
locales.
Le secteur de l’électricité et les pouvoirs publics doivent intervenir.
Le coût élevé de la rénovation des bâtiments et des systèmes de chauffage est souvent
un obstacle pour les propriétaires. Il est donc indispensable qu’ils bénéficient du soutien
financier du secteur de l’électricité, de la Confédération et des cantons. Ce guide présente différents constats relatifs au chauffage électrique, mais aussi des exemples positifs
de cantons, d’entreprises électriques et de propriétaires immobiliers qui ont fait le choix
de remplacer leurs installations.
Dans l’intérêt de l’écologie comme de l’économie, Greenpeace encourage les décideurs
des domaines public, politique et énergétique à saisir les opportunités qui s’offrent à eux
et à s’attaquer au remplacement systématique des équipements énergivores. Agir de
manière intelligente et responsable signifie aujourd’hui économiser les ressources et préserver l’environnement. Les solutions existent, de même que les exemples de réussite.
Nous avons maintenant besoin de votre collaboration. La balle est dans votre camp!
Eva Geel
Directrice Climat & Energie,
Greenpeace Suisse
«Pour réduire la consommation des
chauffages électriques, la priorité doit
aller à l’efficacité énergétique, c’est-à-dire
concrètement à l’amélioration de l’isolation
thermique. L’énergie ainsi économisée n’a
plus besoin d’être produite. A long terme,
tous les bâtiments devront présenter un
bon rendement énergétique. Pour moi,
les pompes à chaleur, les chauffages à
pellets et les collecteurs solaires sont
d’excellentes méthodes pour produire
efficacement de la chaleur.»
Peter Flück, directeur de la société Flück
Haustechnik AG, Président de la commune de Brienz et membre PLR du Grand
Conseil du canton de Berne
«Les centrales nucléaires produisent
de l’électricité pour des réfrigérateurs
mal isolés et des chauffages électriques
ultra gourmands en énergie. Si nous
utilisions des appareils économes, nous
pourrions fermer les centrales.»
Franziska Teuscher, Conseillère nationale Verts (Berne), présidente de l’ATE
«L’énergie la plus efficace est celle que
nous ne consommons pas! Nous devons
déployer tous nos efforts pour promouvoir
les énergies renouvelables et les bâtiments
économes en ressources.»
Hansjörg Hassler, agriculteur et Conseiller
national PBD Grisons
Markus Rüttimann interviewé par
Greenpeace (décembre 2007)
«Les chauffages électriques sont un anachronisme. Ils ont été favorisés à l’origine
pour accroître le taux d’utilisation des
grandes centrales nucléaires et d’énergies
fossiles. Mais à l’avenir, ce système posera
de graves problèmes tant sur le plan
économique que sur celui de la politique
énergétique et climatique, puisqu’il n’est
pas compatible avec l’exploitation du potentiel des énergies renouvelables. A cela
s’ajoute le coût de fonctionnement élevé
de ces appareils, qui entraîne une baisse
du pouvoir d’achat des ménages, mais
aussi des problèmes sociaux notamment
pour les locataires.»
Uwe Leprich, économiste dipl., Université
des Sciences Appliquées de Sarrebruck;
membre de la direction scientifique de
l’IZES (Institut pour systèmes énergétiques
du futur)
«Du fait des nombreuses restrictions
et mesures d’exception, l’obligation de
remplacement en Allemagne (EnEV 2009)
permettra d’exploiter seulement 10% du
potentiel total d’économie d’ici 2020. En
tant qu’experts, nous avons donc proposé en plus, dès le départ, un programme
d’encouragement différencié doté des
ressources nécessaires.»
Günther Frey, physicien dipl., chef de projet à l’Institut für ZukunftsEnergieSysteme
(IZES, Institut pour systèmes énergétiques
du futur)
Cf. exemple de bonnes pratiques Winterthour en page 14
Pourquoi avez-vous choisi une solution
innovante plus coûteuse?
Pour commencer, je suis de plus en
plus sensible aux questions d’énergie et
d’environnement. Nous ne voulions plus
gaspiller l’électricité si précieuse simplement pour nous chauffer. Et puis, après
avoir comparé l’investissement de départ
et le coût d’exploitation, nous avons opté
pour un prix d’acquisition plus élevé assorti de frais de fonctionnement plus faibles
par la suite.
Les services techniques de la ville, qui sont
aussi votre fournisseur d’électricité, vous
ont-ils soutenu? Et grâce à votre installation efficace, bénéficiez-vous d’un tarif
plus intéressant qu’auparavant?
Pas du tout, au contraire. Avec notre
chauffage électrique à accumulation, nous
pouvions nous chauffer uniquement avec
du courant de nuit bon marché. Les services techniques continuent à proposer un
tarif préférentiel pour chauffage électrique
de 6,4 ct., soit 1/3 de moins que le bas
tarif habituel. Au plus froid de l’hiver, notre
pompe à chaleur consomme également du
courant de jour, plus cher. Et nous avons
aussi choisi, en plus de l’écocourant, de
verser 2 ct. par kWh au fonds pour le
climat de la ville.
15
Principales sources et bases de calcul:
1 Office fédéral de l’énergie (OFEN, 11.02.2009): fiche d’information «Remplacement
des chauffages électriques par des pompes à chaleur, des chauffages au bois ou
solaires».
2 Prognos SA (2008): Der Bestand an Elektroheizungen in den Kantonen – 1990, 2000
und 2008. Sur mandat de l’OFEN.
3 La consom. des chauff. électr. en Suisse varie, selon les sources spécialisées et la
délimitation des secteurs et types de chauffages électriques, entre env. 3000 GWh/an
(chauff. à résistance fixes, seulem. pour particuliers) et 7700 GWh/an (tous secteurs
et types d’installations).
4 Metron AG, eTeam (1997): Energieverbrauch der Elektroheizungen; Analyse aufgrund
der Temperaturabhängigkeit. Sur mandat de l’OFEN.
5 WWF Suisse & AEE (Agence pour les énergies renouvelables) 2005; comparaison des
coûts de chauffage d’une maison individuelle. Chauff. électr. complétées (à partir des
taux de rendement chauffage électrique/PAC COPA 3,4).
6 Capacité installée des chauff. électr. fixes à accum. chez les particuliers: env. 3400 MW
(15 kW x 230 000; cf. fig. 6), + autres types de chauff. électr. et autres secteurs;
capacité totale des 5 centrales nucléaires suisses: env. 3200 MW.
7 OFEN (2008): Statistique de l’électricité. Production et consommation totales
d’énergie électrique en Suisse 2008. Solde d’importation 2008: env. 4500 GWh.
8 Env. 15 ct./kWh.
9Calculé sur la base du mix euro. UCTE en raison de la situation spécifique du mix
électrique consommé par les chauff. électr. (cf. p. 4 et 5); cf. Note n° 18.
10ESU-services GmbH & banque de données ecoinvent 2.01 (information juin 2009);
UCTE 562 g CO2/kWh, CH 140 g CO2/kWh.
11Office fédéral de l’environnement (2009): Emissions d’après la Loi sur le CO2 et
d’après le Protocole de Kyoto. Emissions de CO2 sans l’électr.: 40,23 mio t; pour
calcul de la part de CO2 des chauffages électriques, ajout de 8,22 mio t de CO2
(électricité, mix consomm. CH).
12 Prognos SA (2002): Die Entwicklung des Elektrizitätsverbrauchs serienmässig herge stellter Elektrogeräte in der Schweiz; sur mandat de l’OFEN.
13 180 000 bâtiments à chauff. électr. × 2 personnes × 4 jours de travail (tout compris) =
1 440 000 jours de travail/240 jours de travail = 6000 années de travail = 6000 postes
pour 1 an ou 600 postes sur 10 ans.
14 Annuaire statistique de la Ville de Zurich (2008): consom. d’électr. pendant l’année
hydrologique 2005/2006: 2974 GWh.
15 Institut für ZukunftsEnergieSysteme IZES gGmbH, Bremer Energie Institut (2007):
Studie zu den Energieeffizienzpotenzialen durch Ersatz von elektrischem Strom im
Raumwärmebereich. Sur mandat de co2online gGmbH dans le cadre de la campagne
«Climate seeks protection» soutenue par le ministère allemand de l’environnement.
16 Prime à la casse – ex. de calcul pour canton de Berne: taxe de 0,1 ct./kWh >>
80 mio CHF en 10 ans (consom. d’électr. d’env. 8 mia de kWh/an). Ce montant suffit
pour subventionner le remplacement de la totalité des 25 000 chauffages électriques
du canton à hauteur de 3200 CHF par installation. Puissance économisée: 250 MW
(70% de la puissance de la centrale de Mühleberg). Consom. d’électr. économisée:
0,4 mia de kWh (11% de la production de Mühleberg).
17 Armin Braunwalder, Braunwalder Energie-Kommunikation, Erstfeld.
18TEP Energy GmbH (2009): CO2-Intensität des Stromabsatzes an Schweizer Endkunden. (CO2 contenu dans le courant du consommateur final en Suisse). (Considération
limite actuelle avec profil COP 340-400 g CO2/kWhe; valeurs probabl. plus élevées
pour les chauffages électr. à cause profil particulier de demande).
Autres bases de calcul:
– Puissance et consom. moy. d’un chauff. électr. fixe: a) maison unifam.:
15 kW, 16 000–20 000 kWh/an; b) appartement: 8–12 kW, 15 000 kWh/an.
– Mühleberg: puissance électr. de 355 MW; production de 2,7 mia de kWh/an.
Graphiques – sources des données:
Fig. 1: Fondation Suisse de l’Energie SES (2007), adapté.
Fig. 2: Pertes caract. des syst. de chauff.: www.heiz-tipp.de/ratgeber-684-beispiel.html;
www.bioheizung.biz/ (pellets uniquement); pertes liées à la fabric. des pellets:
«Récapitulation des valeurs indicatives les plus importantes. Energie-bois Suisse, 2006»; pertes liées à la prod. et au transp. de l’électr.: www.energie-fakten.de
(centrales nucl. et therm. à combust. fossiles); publication OFEN «Exkurs Wasserkraft-v9.pdf» (rendem. moy. des centrales hydr.); publication OFEV: «Rapport sur la gestion des déchets 2008» (taux de rendement UIOM).
Fig. 3: WWF Suisse & AEE 2005; chauff. électr. complété (cf. note n° 5). Contient
toutes les émissions de gaz à effet de serre (équivalents CO2) émises lors de la
prod. des syst. de chauff. et des ressources énerg. et lors de leur fonctionnement (ex. besoin en chaleur maison unifam.: 14 440 kWh/an pour 200 m² de
surface à chauffer). Source des données: ecoinvent version 1.2 2005.
Fig. 4: Glauser H., easi 2009, sur la base des statist. suisses de l’électr. (OFEN)
Fig. 5: Surveillant des prix juillet 2009. Catég. H6 (25 000 kWh/an, particulier avec
chauff. électr.). Ménage avec maison indiv. 5 pièces avec poêle électr., chauffeeau électr. 150 l, sèche-linge et chauff. électr. à résistance, 25 000 kWh/an.
Fig. 6: cf. note n° 4.
Fig. 7: Braunwalder A. (2007) sur la base du Surveillant des prix 2007; prix de l’électr.
pour catég. H6 (ménage à chauff. électr. consommant 25 000 kWh/an) et H3
(ménage normal consommant 4000 kWh/an).
Fig. 8: ESU-services GmbH (information juin 2009) & banque de données ecoinvent
2.01.
Fig. 9: cf. notes n° 1–4.
Fig. 10: Exemple fictif, consom. chauff. électr.: 16 000 kWh/an, PAC efficace:
4000 kWh/an; coût de l’investiss. hors intérêts.
Fig. 11: Base: recensement 2000 et cf. note n° 6.
Fig. 12: Glauser H. et Marti K., données famille Rüttimann.
Fig. 13: Greenpeace, données Glauser H./famille Kurzen.
Fig. 14: cf. note n° 15.
Photos/copyrights
Couverture:Greenpeace
Photo 1: Elektra Baselland (EBL)
Photo 2: Rock/Greenpeace
Photo 3: iStockphoto.com
Photo 4: Production de pompes
à chaleur Innotherm
Photo 5: Photo 6: Photo 7: Photo 8: Photo 9: Photo 10: Elektra Baselland (EBL)
Greenpeace
Gemeindewerke Erstfeld
Glauser/Rüttimann
Glauser/Kurzen
IZES GmbH (cf. note n° 15)
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