India: Price stabilisation offers new market opportunities -
Les élections générales de 2014, en portant au pouvoir Narandra Modi, ont été la dernière étape d’un changement
en profondeur pour l’Inde. La première étape fut la nomination en septembre 2013, de Raghuram Rajan, ancien
chef économiste du FMI de 2003 à 2006, à la tête de la banque centrale et l’adoption d’un régime de ciblage
d’inflation. Six mois après les élections générales qui ont été un séisme politique en Inde
, le nouveau
gouvernement s’est finalement révélé avoir une approche bien plus graduelle qu’escompté par beaucoup.
Pour autant, le renversement de statut de l’économie indienne est sans précédent. Candidate l’année dernière à la
première crise émergente d’ampleur depuis une décennie, l’Inde est perçue maintenant comme une puissance
renaissante en Asie. Dans le contexte actuel, de décélération de la Chine, le renforcement de l’économie indienne
permettrait de rééquilibrer les moteurs de croissance en Asie et au sein des économies émergentes. En effet, une
ré-accélération indienne se conjuguerait avec une reprise des dépenses en infrastructure dans le pays.
Les actifs indiens sont le reflet de cette confiance retrouvée. Le Sensex, l’indice phare indien progresse de 35%
depuis le début de l’année (dont près de 27% depuis le mois de mai), le coût de la couverture de la dette
souveraine indienne, telle que mesurée par les CDS, s’est réduit de 120 pb s’abaissant de 294 pb en début d’année
à 174pb. Les marchés obligataires indiens se font l’écho du crédit acquis par la stratégie actuelle de la banque
centrale. Les valorisations des actifs en devise locale ne reflètent pas encore le changement de régime que l’Inde
est en train de connaître sur l’inflation.
La confiance des investisseurs est revenue dans un premier temps grâce aux mesures de macro-
stabilisation
Comment expliquer ce revirement de sentiment des marchés? Une grande partie est justifiée par l’ajustement
spectaculaire réalisé par les gouvernements successifs depuis plus d’un an. Alors qu’en septembre 2013, le déficit
courant indien s’élevait à 5% du PIB, il n’est plus qu’à X% fin 2014. Plusieurs facteurs expliquent cette forte
amélioration. Tout d’abord, le gouvernement de Mammohan Singh avait décidé très tôt, dès septembre 2012,
d’une consolidation fiscale qui aura été accompagnée de restrictions drastiques sur les importations d’or en août
2013. Par ailleurs, l’investissement restant anémique sur l’année fiscale 2013-14 les importations de biens
d’équipement et de métaux (fer, acier) ont reculé de 11% et 26% respectivement. De plus, la très forte
dépréciation de la roupie de 22% entre avril et septembre 2013 a favorisé un redressement rapide du solde
commercial en renforçant la compétitivité des exportations. Ces ajustements ont ainsi mené à un redressement de
l’épargne brute, de fait, à un redressement du solde courant.
Graphe 1 : Balance courante, investissement et solde fiscal (% GDP)
Le plus important à moyen terme demeure donc la stabilisation des anticipations d’inflation
Le Bharatiya Janata Party, parti d’opposition a remporté en mai 2014 282 sièges sur un total de 543 sièges de la Lok Sabha, le
parlement indien. En incluant les partis affiliés au BJP, celui-ci contrôle un total de 336 sièges. Le parti du Congrès, la formation politique
dominante de l’Inde depuis son indépendance de 1947, a remporté 44 sièges. Le parti du Congrès contrôle la Lok Sabha via l’Alliance
Unie Progressiste 58 sièges.