L`orthographe au cycle 3 - Académie d`Orléans

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L’orthographe grammaticale au cycle 3
(à partir des notes prises le 12. 01.2011à la conférence de M. Colin,
professeur de français à l’iufm, université d’Orléans)
Introduction : A travers le préambule des programmes de 2008, il est précisé que, pour atteindre
par cycle les objectifs fixés en termes de connaissances et de compétences, la liberté de la méthode
est laissée aux enseignants dès lors qu’elle permet d’adapter la progressivité des apprentissages aux
besoins des élèves.
La méthodologie à utiliser n’a pas changé depuis l’O.R.L.F. (préconisée en 2002 et proposée dès le
plan Rouchette de 1971). Elle s’appuie sur la démarche inductive.
Structure d’une séquence d’orthographe
1. Phase d’observation d’énoncés écrits où les élèves réfléchissent face à un problème posé
par le maître
2. une phase où les élèves confrontent ce qu’ils ont repéré (ressemblances, différences)
3. une mise en commun où les critères mis en évidence sont validés ou non par d’autres
énoncés ou par des exercices
4. une institutionnalisation des savoirs (règles de fonctionnement de la langue française).
5. une phase d’appropriation (phase d’exercices) de la règle élaborée collectivement et de
mémorisation
6. une phase d’application, de systématisation, puis d’automatisation
Activités à mener en classe :
- Elles s’appuient sur des mots, des phrases, des textes produits par les élèves ou proposés par
l’enseignant (textes littéraires ou non qui ont déjà été lus et compris avant la séance d’orthographe)
- à partir desquels sont effectués :
* des tris, des classements
* des opérations de déplacement, de remplacement, d’ajout, de suppression, de comptage de mots.
Quelques principes :
La maîtrise de l’orthographe est liée à la maîtrise de la grammaire et particulièrement à la
reconnaissance des classes de mots. Donc il faut y passer beaucoup de temps.
L’élève peut réciter la définition d’un adjectif mais, par contre ne pas le reconnaître dans un texte,
et donc ne pas savoir l’accorder. Il doit passer du savoir objet (connaissance abstraite) au savoir
outil (procédure).
Les apprentissages mis en œuvre à l’école élémentaire sont primordiaux mais cependant, ce n’est
qu’en moyenne à 12 ans, qu’un élève pourra en maîtriser l’usage.
Il s’agit donc, avant tout, de préparer des structures mentales d’accueil : des attitudes et des
postures sont à mettre progressivement en place. Notamment la distinction entre une approche
sémantique (trop largement privilégiée) et une approche grammaticale est fondamentale et
fondatrice de l’avenir de l’élève.
Quelques notions d’orthographe abordées:
Le genre
Une distinction est à opérer entre êtres animés / non animés pour faire comprendre une des
difficultés du français, à savoir que les objets ont un genre donné par le déterminant.
Attention à la généralisation hâtive de la règle : « on ajoute un e au féminin ». Les contreexemples d’un e aux noms masculins sont nombreux. La règle est « on ajoute un e au féminin des
adjectifs quand il n’y en a pas déjà un».
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Le pluriel
Il y a confusion entre la notion grammaticale de pluriel (forme d'un mot qui indique un nombre
supérieur à l'unité) et la notion sémantique de pluralité (un nombre supérieur à un, la multiplicité
dans la réalité du monde).
Le pluriel peut se présenter sous forme d’un singulier ex : une multitude d’oiseaux vole.
Il y a deux moments à différencier. Du point de vue du sens, il y a plusieurs oiseaux mais du point
de vue de la grammaire : c’est le mot « multitude » qui commande le verbe, et donc le déterminant
« une » qui indique l’utilisation ici d’un singulier.
Il faut amener les élèves à changer de posture entre le moment de la compréhension et le moment
de la grammaire.
A retenir : c’est grâce au déterminant que l’on sait s’il s’agit d’un masculin ou d’un féminin, d’un
singulier ou d’un pluriel
Les différentes fonctions de la lettre S :
Cette lettre sert
- à marquer le pluriel des noms, la deuxième personne du singulier du verbe,
- à distinguer des homophones,
Elle peut être une lettre muette ou non.
Noms et verbes :
Au CE2, l’objectif est de différencier un nom d’un verbe.
Le verbe varie en fonction du temps (à la différence du nom).
Il se reconnaît car on peut en modifier le temps et la personne.
Il a une fonction : il est noyau de la phrase, comme le nom est noyau du groupe nominal.
C’est à 8 ans que le concept du verbe commence à être appréhendé.
Dès le CE1, on repère que les verbes sont en un morceau ou en deux morceaux : mais c’est bien
toujours une seule unité lexicale.
Le verbe en un morceau se compose de deux parties, la base qui donne accès au sens + les
éléments flexionnels (le temps + la personne+ le nombre+ le genre, pour les participes passé.
Difficultés à surmonter :
- opposer pluriel des noms et pluriel des verbes.
- éviter lors des évaluations les phrases difficiles telles que « Nicolas voit ses copains. Il les
appelle. » mais privilégier les régularités, les cas les plus fréquents.
Sujets et verbes :
La représentation première des élèves sur le verbe et sur le sujet est invariable : « le verbe est un
mot qui dit une action. » et un sujet est « quelqu’un qui agit » d’où la nécessité d’introduire des
phrases qui comportent des verbes attributifs, des verbes de sentiment, de sensation, d’opinion, de
parole.
Pour l’accord sujet / verbe, on compare à l’oral et à l’écrit « le chien blanc aboie / Les chiens
blancs aboient ». Puisqu’il n’y a pas de différence audible excepté le déterminant, il faut créer un
automatisme. Lorsque l’on entend / on écrit les, le déterminant déclenche l’accord du nom, de
l’adjectif et du verbe.
Le terme « sujet » étant polysémique, il s’agit de clairement le définir comme une fonction
syntaxique sans fixer les enfants sur la notion sémantique de qui fait l’action. Le sujet peut être
défini comme « le mot qui commande le verbe ». Eviter les formules traditionnelles du type « le
verbe s’accorde avec le sujet », car c’est une rétroaction, alors qu’on veut une projection dans le
sens de l’écriture.
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Conjugaison :
Au CE1 et au CE2, on construit la conjugaison horizontalement : il faut par exemple que l’élève
sache que quand il écrit un verbe au présent de la 3ème personne du singulier du présent, il n’a que 3
possibilités (pour les cas les plus courants)
e/s/x
s/x
e/d/t (a)
Il va, il a, (a du futur et du passé simple)
ons (-mes)
ez (-tes)
nt
Les Tableaux de conjugaison sont à construire progressivement puis les élèves doivent savoir s’y
repérer et les utiliser.
Il y a 4000 verbes du 1er groupe : soit 90 % des verbes, 300 verbes du 2nd groupe et 350 verbes du
3ème groupe. Mais les verbes les plus fréquents sont irréguliers et on doit les apprendre à part : être
– avoir – faire – dire – pouvoir – aller – voir – savoir – vouloir - venir - falloir - devoir –croire –
trouver – donner – prendre – parler – aimer– passer– mettre– demander – tenir – sembler.
En CM2 : il est nécessaire d’élaborer et d’afficher la carte d’identité de certains verbes pour
lesquels la connaissance du verbe par l’infinitif est insuffisante (ex : devoir).
L’orthographe révisée :
L’« orthographe révisée » est la référence comme indiqué dans les programmes de 2008, BO du
ministère de l’Education nationale n°3 du 19 juin 2008, p 37, à la fin de la colonne orthographe.
Nous vous rappelons le site où vous pourrez trouver ces modifications :
http://www.orthographe-recommandee.info/
La réforme de l’orthographe est indiquée pour tout ce qui simplifie les détails irréguliers.
En résumé, il faut
- mettre l’accent sur l’orthographe grammaticale,
- combiner une réflexion, un entraînement, une mémorisation qui permettra aux élèves
d’écrire des textes en ayant automatisé certains accords.
Référence bibliographique : « Pour enseigner et apprendre l’orthographe » Danièle Cogis
Delagrave pédagogie et formation
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