Sédimentation et structure des marges continentales Techniques d’exploration ETOPO 1 Isabelle Thinon (BRGM) Points abordés > > Généralités et définition d’une marge continentale • Les Marges continentales passives Structure et architecture sédimentaire des marges – – – non-volcanique Volcanique Les modèles de formation du rift à la marge • • Les Marges continentales transformantes > > > Sédimentation sur les marges continentales Les Marges continentales actives Pourquoi étudier les marges Méthodes d’investigations Mercredi 19 octobre 2011 - ISTO I. Thinon – BRGM Qu’est-ce qu’une marge continentale? C’est une bordure de continent C’est une zone de transition entre un continent, constitué de croûte continentale et une plaque océanique, constitué de croûte océanique. Les marges continentales recouvrent 11% de la surface de la Terre 1. Marges continentales passives 2. Marges continentales transformantes 3. Marges continentales actives 12 plaques lithosphériques* 3 frontières de plaque Frontière divergente Extension au niveau de la dorsale Frontière transcurrente Glissement entre plaque le long d’un décrochement ou d’une faille transformante ETOPO 1 Frontière convergente zone de subduction * Plaque lithosphérique: Ensemble rigide formé de la croûte et de la partie superficielle du manteau supérieur comprise entre la surface et 70-150 km de profondeur. Les plaques reposent sur l’asthénosphère, un milieu solide, ductile. Elles sont délimitées par des zones actives ou limites de plaques. Actuellement, il y en a 12. Mercredi 19 octobre 2011 - ISTO I. Thinon – BRGM Marge continentale passive Connaissance avant et après 1990 Mercredi 19 octobre 2011 - ISTO Golfe du Lion. Source (Ifremer, SHOM) MNT (BRGM) I. Thinon – BRGM Marge continentale passive Définitions et généralités Marge continentale passive (ou stable): -Zone de transition entre une masse continentale et la croûte océanique, qui se crée au sein de la même plaque lithosphérique. -Elle ne présente pas d’activité sismique et volcanique. -Induite par des contraintes de distension « lointaines » Golfe du Lion. Source (Ifremer, SHOM) MNT (BRGM) (~perpendiculaire à l’axe du rift) -Issue d’une phase de rifting qui a aboutit à la rupture lithosphérique et l’accrétion océanique formation de 2 marges continentales passives dites marges conjuguées. -Lieu où la croûte continentale s’amincie (30 -> 0 km) -Lieu où les sédiments transitent du continent à la plaine abyssale. Tirés des cours de Barriers Mercredi 19 octobre 2011 - ISTO I. Thinon – BRGM Marge continentale passive Définitions et généralités Où sont-elles ? -Océan atlantique -Océan Arctique -Océan Indien occidental -Australie -Antarctique -Méditerranée occidentale : Corse, Sardaigne, Provence (golfe du Lion) Mercredi 19 octobre 2011 - ISTO Golfe du Lion. Source (Ifremer, SHOM) MNT (BRGM) I. Thinon – BRGM Marge continentale passive Définitions et généralités Sa morphologie -Plateau continental: 0 – 200 m Pente très faible (~0.1°), Largeur (5 à 1500 km), Epaisseur crustale (~30-35 km) -Pente continentale (talus): 200 – 4000 m Pente importante (1-5°) et étroite (10 – 100 km), Entaillée de canyons sous-marins, lieu de l’amincissement crustal (30 à qq km). Golfe du Lion. Source (Ifremer, SHOM) MNT (BRGM) Carte bathymétrique -Glacis continental: 2500–5000 m Accumulation de sédiments au pied de la pente -Plaine abyssale : 2500- 5000m Socle: croûte océanique À proximité de la pente, lieu de la Transition Océan/Contient (TOC) Mercredi 19 octobre 2011 - ISTO I. Thinon – BRGM Marge continentale passive Définitions et généralités 2 types de marges continentales en fonction de la quantité de sédiments déposés -Marges maigres (ex: Marge armoricaine du Golfe de Gascogne) -Marges nourries (ex: Marge du Golfe du Lion, Marge du Gabon) Marge armoricaine d’après Montadert et al. (1979) SO africaine d’après Séranne et Anka (2005) 2 types de marges continentales en fonction de la largeur de l’amincissement crustal -Marge étroite (< 50km): Marge de Provence, Marge armoricaine (Golfe de Gascogne) -Marge large (> 100km) : Golfe du Lion D’après Gueguen(1990) Mercredi 19 octobre 2011 - ISTO Reconstruction cinématique (Gueguen, 1990) Fermeture du bassin liguro-provençal I. Thinon – BRGM Marge continentale passive Structures Diversité des structures 1. Marges continentales passives non-volcaniques partie distale de la marge et TOC 2. Marges continentales passives volcaniques Connaissances avant 1990 Connaissances après 1990 Golfe du Lion. Source (Ifremer, SHOM) MNT (BRGM) Marge non-volcanique Marge volcanique Mutter et al. (1987) Mercredi 19 octobre 2011 - ISTO Gernigon et al. (2005) I. Thinon – BRGM Marge continentale passive Structures Diversité des structures 1. Marges continentales passives non-volcaniques partie distale de la marge et TOC 2. Marges continentales passives volcaniques Connaissances avant 1990 Golfe du Lion. Source (Ifremer, SHOM) MNT (BRGM) Marge non-volcanique Marge non-volcanique - C.C. amincie caractérisée par une succession de blocs basculés vers l’océan -C.C. directement adjacente à la croûte océanique -TOC est abrupte Marge volcanique Marge volcanique -C.C. amincie caractérisée par des blocs inclinés vers le continent. -Présence d’une masse volcanique épaisse au niveau de la TOC. Mutter et al. (1987) Mercredi 19 octobre 2011 - ISTO I. Thinon – BRGM Marge continentale passive Structures Diversité des structures 1. Marges continentales passives non-volcaniques partie distale de la marge et TOC 2. Marges continentales passives volcaniques Au niveau de la TOC Golfe du Lion. Source (Ifremer, SHOM) MNT (BRGM) Marge non-volcanique -TOC : zone de dimension non négligeable -Croûte transitionnelle ni océanique, ni continentale (Manteau serpentinisé exhumé) entre la croûte océanique et la C.C. amincie Marge volcanique -SDR -Corps sous-plaqué de vitesse élevé (> 7 km/s) Mercredi 19 octobre 2011 - ISTO I. Thinon – BRGM Marge continentale passive non-volcanique Structure – connaissance à la fin du 20ème siècle Partie distale Sa structure Partie proximale -La TOC était supposée abrupte. -C.O. issue d'une accrétion lente à l'axe d'une dorsale. -C.C. amincie, caractérisée par une succession de blocs basculés bordés par des failles normales (listriques) -L'architecture sédimentaire respecte la nomenclature classique pré-, syn- et post-rift, (Prosser, 1993). Rebord de plateau CM16 (Montadert et De Charpal, 1979) Thinon, 1999 Thinon, 1999 Coupe perpendiculaire à la marge des Entrées de la Manche (Golfe de Gascogne) Mercredi 19 octobre 2011 - ISTO I. Thinon – BRGM Marge continentale passive Architecture sédimentaire – zone proximale La séquence sédimentaire est généralement subdivisée en trois catégories: -Les sédiments prérifts (antérift): dépôt avant toute déformation liée au rifting. Tout comme la C.C., ils sont faillés et basculés durant la phase de rifting. -Les sédiments synrifts : dépôt au cours du rifting (s.s.), pendant l’activité tectonique d’extension. Forment des éventails sédimentaires au pied de la faille bordière. -Les sédiments postrifts : premiers sédiments à être déposés sur la croûte océanique. Ils recouvrent la marge, en lissant la topographie. Ils sont sub-horizontaux sans aucun épaississement ou convergence de réflecteurs. D’après Peron-pinvidic- 2006 ! : les sédiments synrifts peuvent apparaître comme des sédiments postrifts: Ex 1) un taux de sédimentation trop faible limite l’enregistrement des mouvements tectoniques; 2) Des failles aux géométries plates ne favorisent pas la rotation du bloc. D:\TEMP\Images_marges\sismi3b.gif La séparation entre les sédiments pré- et synrift et les sédiments post-rift = la discordance sédimentaire du breakup. Définition initiale: surface de non dépôt ou d’érosion dont le hiatus sédimentaire est significatif. Elle sépare des sédiments plus anciens de sédiments plus jeunes (Falvey, 1974; Driscoll et al., 1995), Exemple d’image sismique (Marge ouest-ibérique) Considérer comme limite temporelle et spatiale de la rupture continentale (indicateur de la fin du rifting) Mercredi 19 octobre 2011 - ISTO I. Thinon – BRGM Marge continentale passive non-volcanique Architecture sédimentaire – zone distale et TOC Nouvelles observations mise en cause des concepts basés sur l’architecture sédimentaire Intervalles sédimentaires syn- et post-rifts : Les « structures en éventail », interprétées comme séquence « synrift », non limitées au domaine continental, mais également observées dans la TOC et sur la croûte océanique. Pour une meilleure caractérisation des différentes phases de rifting, distinguer les sédiments "syn-formation de la marge proximale", "syn-formation de la marge distale", "syn-basculement des blocs continentaux", syn-exhumation mantellique"… terme utilisé = sédiments syn-tectoniques (Peron-Pinvidic, 2006) Discordance sédimentaire de breakup Selon Peron-Pinvidic (2006) La discordance sédimentaire de breakup n’est pas une limite temporelle mais graduelle (marge ibérique ~ 20 Ma). La rupture continentale n’est pas une frontière géographique donnée, mais coïncide avec la mise en place d’une large zone transitionnelle (> 160 km). Peron-pinvidic- 2006 Mercredi 19 octobre 2011 - ISTO I. Thinon – BRGM Marge continentale passive non-volcanique Structure - connaissance en ce début de 21ème siècle Exemple: marges conjuguées Ibérie/Terre-Neuve (Atl. N) Terre-Neuve Ibérie Études géophysiques Sismique réflexion 20 km Zones avec anomalies magnétiques Zone magnétiquement calme D’après Manatschal, 2010 Mercredi 19 octobre 2011 - ISTO I. Thinon – BRGM Marge continentale passive non-volcanique Structure - connaissance en ce début de 21ème siècle Terre-Neuve Ibérie Études géophysiques Sismique réflexion Sismique réfraction 20 km Sismique réfraction D’après Manatschal, 2010 Mercredi 19 octobre 2011 - ISTO I. Thinon – BRGM Marge continentale passive non-volcanique Structure - connaissance en ce début de 21ème siècle Terre-Neuve Ibérie Études géophysiques Sismique réflexion Sismique réfraction Forages ODP 20 km Sismique réfraction D’après Manatschal, 2010 Mercredi 19 octobre 2011 - ISTO I. Thinon – BRGM Marge continentale passive non-volcanique Structure - connaissance en ce début de 21ème siècle Terre-Neuve Ibérie Études géophysiques Sismique réflexion Sismique réfraction Forages ODP Peron-Pinvidic_2006 Sismique réfraction D’après Manatschal, 2010 Mercredi 19 octobre 2011 - ISTO I. Thinon – BRGM Marge continentale passive non-volcanique Structure - connaissance en ce début de 21ème siècle Qu’est ce que la Transition Océan-Continent (TOC)? Peron-pinvidic- 2006 3 hypothèses émises pour définir la TOC d’une marge continentale passive non-volcanique -une croûte océanique accrétée au niveau d’une dorsale lente à très lente (Sawyer, 1994; Whitmarsh and Sawyer, 1996), -une croûte continentale étirée, amincie, découpée et intrudée par des matériaux ignés (Whitmarsh et al., 1990a; Whitmarsh and Miles, 1995; Whitmarsh and Sawyer, 1996) -un domaine d’exposition de manteau mantellique suite au fonctionnement d’une ou plusieurs structures d’extension (Beslier et al., 1996; Krawczyk et al., 1996; Pickup et al., 1996; Discovery 215 Working Group, 1998; Chian et al., 1999; Dean et al., 2000). A l’heure actuelle, du point de vue géologique, les caractéristiques de la TOC se résument à la présence d'une zone de manteau subcontinental exhumé à composition variable, recouvert localement par des allochtones d'origine continentale et par des brèches tectono-sédimentaires. D’après Peron-pinvidic- 2006 Mercredi 19 octobre 2011 - ISTO I. Thinon – BRGM Marge continentale passive non-volcanique Structure - connaissance en ce début de 21ème siècle Marges continentales passives non-volcaniques Marges continentales passives volcaniques Mercredi 19 octobre 2011 - ISTO I. Thinon – BRGM Marge continentale passive non-volcanique Structure - connaissance géologique en ce début de 21ème siècle Leurs caractéristiques: Manteau océanique Manteau enrichi VanAvendonk et al. (2009); Péron-Pinvidic and Manatschal (2009); Manatschal and Müntener (2009) Manteau sub-continental Marges distales sont assymétriques et complexes Caractérisées par des blocs de socle, bordés de failles normales (à regard vers l’océan). Caractérisées par une croûte continentale fortement amincie, Peu ou pas de magmatisme. La croûte océanique est anormalement fine. Système sédimentaire complexe (changement d’architecture et nouvelles sources) TOC est transitionnelle, entre les C.C. et C.O., à caractère ni océanique ni continentale 3 domaines mantelliques : Manteau sub-continental (hérité), enrichi (infiltration), océanique (extraction) Evolutions tectonique et magmatique poly-phasées Evolutions isostasique et thermique complexes Nouvelles observations impliquent des changements importants dans les modèles de formation. Mercredi 19 octobre 2011 - ISTO I. Thinon – BRGM Marge continentale passive non-volcanique Quelques exemples Marge continentale passive non-volcanique française ex: Golfe du Lion / Marge de Sardaigne ex: Marge armoricaine (Golfe de Gascogne) Mercredi 19 octobre 2011 - ISTO I. Thinon – BRGM Marge continentale passive non-volcanique Quelques exemples Marge angolaise (Atlantique Sud) Mercredi 19 octobre 2011 - ISTO I. Thinon – BRGM Marge continentale passive non-volcanique Quelques exemples Faille de forts pendages Quand et où? Exhumation du manteau Failles de détachement au toit du socle Relations avec les processus magmatiques? Quand et comment se forment-elles? Marge fossile (Alpes) Observation des structures du rifting et leurs relations avec les sédiments D’après Manatschal, 2010 Mercredi 19 octobre 2011 - ISTO I. Thinon – BRGM Marge continentale passive Structures des marges Diversité des structures 1.Marges continentales passives non-volcaniques 2.Marges continentales passives volcaniques Golfe du Lion. Connaissances après 1990 Connaissances avant 1990 Source (Ifremer, SHOM) MNT (BRGM) Etude de partie distale de la marge Etude de la TOC Mutter et al. (1987) Mercredi 19 octobre 2011 - ISTO Gernigon et al., 2005 I. Thinon – BRGM Marge continentale passive volcanique Où les trouver? Germigon (2005) Marges continentales passives volcaniques font partie des grandes provinces ignées, qui se caractérisent par des emplacements massive de roches extrusives mafiques et des roches intrusives sur des périodes de temps très courtes (White & McKenzie, 1989; Menzies et al., 2002). Mercredi 19 octobre 2011 - ISTO I. Thinon – BRGM Marge continentale passive volcanique Leur structure Leurs caractéristiques -Activité volcanique importante dominée principalement par des magmas tholéitiques : Grand volume de magma mis en place à la TOC durant les premiers stades d'accrétion. SDR (seaward-dipping reflector) = réflecteurs sismiques inclinés vers le large (SDR océanique, externe, interne) Coupe schématique type d’une marge volcanique Geoffroy, 2005 La déformation en extension, très rapide, s’accompagne d’une fusion catastrophique du manteau et de l’accrétion d’une croûte magmatique épaisse. Les failles qui accommodent l'extension sont en partie syn-magmatiques et à pendage vers le continent. Elles sont associées au développement d’anticlinaux en roll-over, d’échelle crustale. White, 1992 Linedrawing (interprétation de profil sismique) Présence de nombreux sill/dyke intrudant le bassin sédimentaire pre-breakup L’absence de forte subsidence sur la marge passive durant et après la Breakup Mercredi 19 octobre 2011 - ISTO I. Thinon – BRGM Marge continentale passive volcanique Leur structure Leurs caractéristiques (suite) Présence de croûte inférieure ayant des vitesses sismiques de propagation anormales (7.1-7.8 km/s), appelés corps de croûte inférieure [LCB, lower crustal bodies] (Planke et al., 1991; Eldholm et al., 2000). Le corps LCB souvent localisé le long de la TOC mais peut s’étendre sous la croûte continentale. Coupe schématique type d’une marge volcanique Geoffroy, 2005 White, 1992 Exemples de modèle de vitesse le long d’un profil perpendiculaire à la marge Mercredi 19 octobre 2011 - ISTO I. Thinon – BRGM Marge continentale passive volcanique Leur structure. Ex: marge de Norvège et du Groenland Groenland Vôring - Norvège Plateau de Rockall 20 km Profil de sismique réflexion, Hopper et al. (2003) 50 km SDR Présence d’un corps sous-plaqué de vitesse anormale (7.1-7.4 km/s) Zone d’amincissement crustal étroite modèle de vitesse sismique de propagation Hopper et al. (2003) Mercredi 19 octobre 2011 - ISTO I. Thinon – BRGM Marge continentale passive volcanique Leur structure. Ex: marge de Norvège et du Groenland Groenland Vôring - Norvège Plateau de Rockall Plateau de Vöring SDR Présence d’un corps sous-plaqué de vitesse anormale (7.1-7.4 km/s) Faille normale à regard vers le continent. Sill magmatique dans le bassin sédimentaire pré-breakup Zone d’amincissement crustal est large Mercredi 19 octobre 2011 - ISTO I. Thinon – BRGM Marge continentale passive volcanique Leur structure. Ex: marge de Norvège et du Groenland Groenland Vôring - Norvège Plateau de Rockall Modèle de vitesse sismique des marges conjuguées (groenland/rockall). Marge continentale passive volcanique est asymétrique et complexe Mercredi 19 octobre 2011 - ISTO I. Thinon – BRGM Marge continentale passive volcanique Quelques exemples Marge continentale passive volcanique de Namibie (Atl. Sud) Segmentation des marges Marge continentale passive volcanique Marge continentale passive nonvolcanique Mercredi 19 octobre 2011 - ISTO I. Thinon – BRGM Marge continentale passive Leur formation Stade initial Cause de l’amincissement lithosphérique initial = le rifting formation de rifts (fossés d’effondrement) Stade « rift »: rift actif ou passif Naissance des marges conjuguées = le drifting accrétion océanique Jeune Stade Marge volcanique ou non-volcanique Mature D’après M. Seranne – cours MasterI Montpellier Mercredi 19 octobre 2011 - ISTO I. Thinon – BRGM Marge continentale passive Leur formation : stade rift Mode d’amincissement Deux phénomènes peuvent être à l’origine de l’amincissement initial : Rifting actif ou passif (Sengor and Burke, 1978) Rifting actif : phénomène thermo- Rifting passif : phénomène dynamique mettant en mécanique mettant en jeu l’apparition d’une anomalie thermique (ex: plume mantellique ). Il est dirigé par la convection du manteau asthénosphérique chaud qui remonte sous la base de la lithosphère continentale induisant : jeu des contraintes surtout horizontales au sein de la lithosphère qui trouvent leur origine aux limites de plaque. amincissement de la plaque lithosphérique bombement régional de la plaque lithosphérique extension de la croûte et du manteau lithosphérique amincissement important au niveau de la remontée du manteau asthénosphérique. Note : l’asthénosphère remonte de manière passive en réponse à l’amincissement de la lithosphère. D’après L. Barrier (2009) et Peron-pinvidic (2006) Mercredi 19 octobre 2011 - ISTO I. Thinon – BRGM Marge continentale passive Leur formation : stade rift Bassin de Parentis Diversité des rifts, des déformations, .. Manatschal d’après Pinet et al., 1987 Les déformations observées sur les rifts peuvent être expliquées par: • la structure thermique de la lithosphère (voir de l’asthénosphère): La température contrôle la rigidité de la lithosphère, le mode et le style de déformation, la subsidence et le soulèvement, le métamorphisme, la génération de magmas. • la rhéologie de la lithosphère contrôle le style de la réponse de la lithosphère aux contraintes et joue un rôle majeur dans la détermination de la morphologie, de la sismicité et de la distribution des failles dans les zones de rift. • l’héritage structural contrôle les zones de faiblesses • les facteurs temporels: Le temps est un paramètre déterminant dans l’étude des processus de rifting: l’âge absolu d’un rift et la durée de rifting placent son développement dans un contexte d’ordre régional ou global et la durée des différents stades de déformation permet de distinguer la nature passive ou active des processus d’extension. • les taux d’extension. L’interaction de ces paramètres physiques détermine l’éventuel développement d’un rifting, les caractéristiques de subsidence et de soulèvement, le mode de déformation d’extension. D’après L. Barrier (2009) et Peron-pinvidic (2006) Mercredi 19 octobre 2011 - ISTO I. Thinon – BRGM Marge continentale passive non-volcanique Leur formation : du rift aux marges – anciens modèles Mode d’amincissement La réponse mécanique de la lithosphère aux contraintes d’extension est variable. Principalement 2 mécanismes ont été proposés pour expliquer l’accommodation de l’extension par la lithosphère : cisaillement pur et cisaillement simple. Lieu d’amincissement max Amincissement symétrique et homogène dans toute la lithosphère marges continentales passives conjuguées identiques Phase de subsidence initiale ~ simultanée de l’étirement Amincissement asymétrique dans toute la lithosphère La remontée max. du manteau lithosphérique n’est pas à l’aplomb de la zone d’amincissement max. de la croûte. marges continentales passives conjuguées asymétriques Amincissement asymétrique dans la croûte et symétrique dans le manteau supérieur. La CC inférieure et le manteau se déforment ductilement. Modifié d’après Ziegler, 1994 et Barriers Mercredi 19 octobre 2011 - ISTO marges continentales passives conjuguées asymétriques I. Thinon – BRGM Marge continentale passive non-volcanique Leur formation : du rift aux marges – nouveaux modèles Accrétion océanique Amincissement étirement VanAvendonk et al. (2009); Péron-Pinvidic and Manatschal (2009); Manatschal and Müntener (2009) Modélisations numériques et analogiques Mercredi 19 octobre 2011 - ISTO Kusznir & Manatschal, 2010? I. Thinon – BRGM Marge continentale passive volcanique Leur formation : du rift aux marges – modèles Mode actif Mode passif Les concepts de rifting passif et actif sont appliqués à la formation des marges continentales passives volcaniques Rifting Marge passive non-volcanique Rupture et accrétion océanique Stade de rift Volcanisme + Trap Marge passive volcanique Rupture et accrétion océanique Geoffroy, 2005 Mercredi 19 octobre 2011 - ISTO I. Thinon – BRGM Marge continentale transformante Golfe du Lion. Source (Ifremer, SHOM) MNT (BRGM) Mercredi 19 octobre 2011 - ISTO I. Thinon – BRGM Marge continentale transformante Définitions et généralités Marge continentale transformante. -La transition continent/océan se fait au sein de la même plaque lithosphérique. C.C. C.C. amincie C.O. -Induit par des contraintes de distension obliques à parallèles à la limite séparant les deux masses continentales Mascle et Basile, 1998; Basile, 1990 Mercredi 19 octobre 2011 - ISTO I. Thinon – BRGM Marge continentale transformante Définitions et généralités Marge continentale transformante. C.C. C.C. amincie C.O. -La transition continent/océan se fait au sein de la même plaque lithosphérique. -Induit par des contraintes de distension obliques à parallèles à la limite séparant les deux masses continentales -3 Stades : 1. Marge transformante intracontinentale (MTI) 2. Marge transformante active (MTA) 3. Marge transformante passive (MTP) stade MTI Stade MTA MTP Mascle et Basile, 1998; Basile, 1990 Mercredi 19 octobre 2011 - ISTO I. Thinon – BRGM Marge continentale transformante Définitions et généralités Marge continentale transformante. C.C. C.C. amincie C.O. -La transition continent/océan se fait au sein de la même plaque lithosphérique. -Induit par des contraintes de distension obliques à parallèles à la limite séparant les deux masses continentales -3 Stades : 1. Marge transformante intracontinentale (MTI) 2. Marge transformante active (MTA) 3. Marge transformante passive (MTP) -Lieu où la croûte continentale s’amincie (30 -> 0 km) stade MTI Stade MTA MTP Loncke (Modified from Sage et al., 1997 & 2000) Mascle et Basile, 1998; Basile, 1990 Mercredi 19 octobre 2011 - ISTO I. Thinon – BRGM Marge continentale transformante Définitions et généralités Marge continentale transformante. Morphologie -Plateau continental: 0 – 200 m; allongé et étroit -Pente continentale: 200 – 4000 m • Pente linéaire, très étroite et très raide (Marge de Ghana > 10°, peut atteindre 20 ou 30°) Mascle et Basile, 1998 Basile, 1990 • Surface d’érosion ou de non-dépôt • Dans son prolongement: Ride marginale (toit = surface d’érosion héritée d’une surrection antérieure) • Transition CC/CO raide ; dénivelé important du Moho (10-12 km sur une distance de 10km) • Contrastes importantes entre deux lithosphères différentes (nature, âge, épaisseur, rhéologie, Thermicité) -Plaine abyssale : croûte océanique Loncke (Modified from Sage et al., 1997 & 2000) Mercredi 19 octobre 2011 - ISTO I. Thinon – BRGM Marge continentale transformante Définitions et généralités Marge continentale transformante. Localisées dans le prolongement d’anciennes zones de fractures océaniques : les failles transformantes. Surinam-Guyane Sénégal Amazone Côte d’Ivoire-Ghana LibériaCôte d’Ivoire Niger (Loncke, 2011 d’après Patriat) marges transformantes passives = Marge Côte d’Ivoire Ghana – Marge de Guinée Côte d’Ivoire Ghana Marges encore peu connues Études scientifiques relancées sur cet objet Mercredi 19 octobre 2011 - ISTO I. Thinon – BRGM Marge continentale active Golfe du Lion. Source (Ifremer, SHOM) MNT (BRGM) Mercredi 19 octobre 2011 - ISTO I. Thinon – BRGM Marge continentale active Définitions et généralités Marge active ou (instable): C’est une limite de plaques lithosphériques convergentes Zone de subduction : Une plaque lithosphérique plonge sous une autre plaque dans l’asthénosphère •Subduction océanique : - Océan/Continent (67%): subduction andine - Océan/Océan (15%): subduction des Mariannes, arc des Antilles La fosse de Puerto Rico http://en.wikipedia.org/wiki/Oceanic_trench •Subduction continentale: -Continent/Continent (17%) = subduction se prolonge après la collision (Himalaya) -Continent/Océan (1%) Activités sismique et volcanique Importantes M. Nafi Toksoz (1975) Lieu d’épaississement de la lithosphère + création de reliefs Où sont-elles? -Océan Pacifique: « ceinture de feu » -Mer de Chine (Philippines; Fosse de Manille) -Océan Indien : Indonésie -Méditerranée orientale (crête, Calabre) Mercredi 19 octobre 2011 - ISTO I. Thinon – BRGM Marge continentale active Définitions et généralités Marge active ou (instable) Morphologie -Plateau continental: Étroit, inexistant -Pente continentale: Pente forte (10-20°) et étroite ed Fo ’acc rét ss e ion ss in Ba Pr ism d’a va nt arc pa ys Ar c arc vo str lcan uc iq t ur ue al ss in Ba Ba ss in d’a rriè rea d’a va nt- rc On peut rencontrer : La morphologie des marges actives est fonction du type de subduction La fosse de Puerto Rico http://en.wikipedia.org/wiki/Oceanic_trench Mercredi 19 octobre 2011 - ISTO I. Thinon – BRGM Marge continentale active Définitions et généralités Marge active ou (instable): Classification des subductions est fonction de l’âge de la plaque plongeante, nature de la plaque chevauchante; importance du couplage entre les deux plaques etc... Grand nombre de critère Grande diversité Deux exemples: Subduction forcée : Subduction du Chili - Continent/Océan Plaque océanique jeune et peu dense Panneau plongeant faiblement pentu Fort couplage entre les plaques Forte séismicité Développement d’un prisme d’accrétion La fosse de Puerto Rico http://en.wikipedia.org/wiki/Oceanic_trench Subduction spontanée: Subduction des Mariannes - Océan/Océan Plaque océanique inférieure vieille et dense Panneau plongeant fortement pentu Faible couplage entre les plaques Faible séismicité Pas de prisme d’accrétion Corrélation entre pendage de la plaque plongeante et le régime tectonique dominant observable dans la plaque supérieure. Paquet, 2008 Mercredi 19 octobre 2011 - ISTO I. Thinon – BRGM Marge continentale active Définitions et généralités Marge active ou (instable): Différentiation des marges Marge en accrétion tectonique : -Présence d’un prisme d’accrétion sédimentaire plus ou moins développés. -Préférentiellement au pied des subductions océan-continent, le continent servant de source de sédiments. -Fosse peu développée -Bassin avant-arc La fosse de Puerto Rico http://en.wikipedia.org/wiki/Oceanic_trench Marge en érosion tectonique : Le passage de la plaque plongeant opère un effet de rabot sur la base de la plaque chevauchante et lui arrache du matériel qui est entraîné dans le manteau. -Présence de tectonique extensive et de subsidence au sein de la plaque chevauchante: Bassin Avant-arc -Prisme d’accrétion peu développé -Fosse profonde Mercredi 19 octobre 2011 - ISTO I. Thinon – BRGM Marge continentale active Sédimentation L’architecture sédimentaire d’un prisme d’accrétion Prisme d'accrétion désigne l'accumulation de matériel sédimentaire à l'avant d'une zone de subduction. Il peut atteindre 20-40 km d'épaisseur. Prisme d'accrétion = structure tectonique générée par l'imbrication d'écailles sédimentaires. Cet écaillage est lié à l'existence d'un butoir rigide (C.C., C.O., ancien prisme) qui racle sur les sédiments pélagiques de la croûte océanique plongeante. Deux ensembles au sein du prisme d'accrétion : (A)- partie superficielle formée par accrétion frontale (B)- partie profonde formée par sous-placage de sédiments pélagiques. Différentes géométries de prisme d'accrétion, contrôlées par différents facteurs : forme du butoir rigide, quantité de matériel sédimentaire, l'angle du plan de subduction, A noter: Circulation de fluides (sources froides) et de gaz volcans de boue Propriétés thermiques particulières : T°C faibles (< 450°C en base de prisme; faciès schiste bleu). Mercredi 19 octobre 2011 - ISTO I. Thinon – BRGM Marge continentale active Sédimentation L’architecture sédimentaire d’un prisme d’accrétion : Prisme de Nankai Prisme d'accrétion sédimentaire de Nankaï (Mikada et al. 2002) Profil sismique Profil sismique Coupe interprétative basée sur le profil sismique Analogue de terrain Mercredi 19 octobre 2011 - ISTO Photo sous-marine Modélisation analogique Imagerie d’un volcan de boue I. Thinon – BRGM Marge continentale active Sédimentation L’architecture sédimentaire d’un bassin avant-pays La séquence sédimentaire est subdivisée en trois catégories: -Les sédiments pré-déformation : dépôt antérieur à la déformation induite par la convergence. Ils sont faillés et déformés. -Les sédiments syn-déformation : dépôt pendant l’activité tectonique de convergence. Forment généralement des éventails sédimentaires. Ils peuvent être recouverts par des sédiments plus anciens (inversion, chevauchement) -Les sédiments post-déformation : Sédiments déposés après la phase de déformation. Ils scellent les accidents et comblent les dépressions. Barriers, cours Mercredi 19 octobre 2011 - ISTO I. Thinon – BRGM Sédimentation des marges continentales (d’après Kendall, 2001) Références bibliographiques: Cours de Barrier Guillocheau et al. (2003) Vail et al., 1977 Guillocheau, 1994 Nalpas, 2002 Homewood et al., 2000 Eléments de sédimentologie et de Pétrologie sédimentaire » univ. de liège http://www2.ulg.ac.be/geolsed/sedim/sedimentologie.htm Peron-pinvidic- 2006 Mercredi 19 octobre 2011 - ISTO I. Thinon – BRGM Sédimentation des marges continentales La sédimentation des marges est en grande partie influencées par des facteurs externes tels que le climat, l’érosion ou la circulation océanique, mais elles sont également directement sous la dépendance de la subsidence de la lithosphère et des structures tectoniques actives ou héritées d’un stade d’évolution antérieur. Transfert de matière et processus agissants sur une marge Mercredi 19 octobre 2011 - ISTO I. Thinon – BRGM Sédimentation des marges continentales Nature des dépôts 2 types de sédimentation: détritique / carbonatée Erosion Transfert Dépôts Sédimentation détritique Sédimentation carbonatée : Issu principalement de l’érosion des continents (terrigène) et de squelettes d’organismes vivants (biodétritique). Issu de la production biologique de l'océan. Taux de sédimentation ~ 30 cm/Ka (exception: delta du Mississipi ~ 4 m/Ka) Fonction de la quantité d’éléments biologiques (plancton) Diversité des plates-formes = variation des facteurs de l'environnement : la morphologie, l'hydrodynamisme, les apports, le climat, ... Diversité des plates-formes carbonatées = variation des facteurs de l'environnement : la morphologie, l'hydrodynamisme, le chimisme (salinité, oxygénation), la pénétration de la lumière. Mais surtout de l’accommodation d’une marge (volume Taux de production très élevés: 1m/Ka disponible entre la surface de la mer et la surface des sédiments dans le bassin ou sur la plateforme). Mercredi 19 octobre 2011 - ISTO I. Thinon – BRGM Sédimentation des marges continentales Nature des dépôts Sédimentation carbonatée sur le plateau continental On distingue: 1.Les plateaux continentaux calcaires et plateformes insulaires calcaires : Vastes zones d’accumulation de débris/squelettes calcaires d'organismes (plancton). Bahamas (Y. Arthus-Bertrand) 2. Les récifs coralliens se retrouvent sur les plateaux continentaux calcaires ou les platesformes insulaires en zone tropicale. "Grand Trou Bleu" dans l'atoll de Belize - Barrière récifale sur le rebord du plateau , - Récifs insulaires ou des atolls Sédimentation au niveau de la plaine abyssale Loin du continent, particules détritiques fines et éléments planctoniques •Éléments planctoniques : débris carbonatés et siliceux. •Particules terrigènes : argiles d'origine continentale apportées en suspension par les courants océaniques et poussières transportées par les vents. Dans les hautes latitudes s'ajoutent les matériaux glaciaires apportés par les glaces flottantes et les vents « Eléments de sédimentologie et de Pétrologie sédimentaire » univ. de liège. http://www2.ulg.ac.be/geolsed/sedim/sedimentologie.htm Mercredi 19 octobre 2011 - ISTO I. Thinon – BRGM Sédimentation des marges continentales Architecture des dépôts Sédimentation détritique sur le plateau continental en bordure littorale La distribution et l’architecture des sédiments meubles sur la bordure côtière sont fonctions des courants, vagues et marées Zonation bathymétrique du plateau Rides de vagues Rides de courant 500 m 15 m Dunes (mégarides) Plans parallèles Zonation fonction de l’action de la marée Antidunes • zone supratidale, au-dessus du niveau moyen de la marée haute • zone intertidale = zone de balancement des marées • zone infratidale, en-dessous du niveau des basses mers. Formes sédimentaires hydrodynamisme du milieu Zonation fonction de l’action de la houle Zonation fonction de l’action du courant Mercredi 19 octobre 2011 - ISTO « Eléments de sédimentologie et de Pétrologie sédimentaire » univ. de liège. http://www2.ulg.ac.be/geolsed/sedim/sedimentologie.htm I. Thinon – BRGM Sédimentation des marges continentales Architecture des dépôts Sédimentation détritique sur le plateau continental en bordure littorale stratifications obliques, crées par des courants de direction constante Stratifications obliques dans un grès du Paléozoïque inférieur, Kalbarri, Australie « Eléments de sédimentologie et de Pétrologie sédimentaire » univ. de liège. http://www2.ulg.ac.be/geolsed/sedim/sedimentologie.htm Mercredi 19 octobre 2011 - ISTO I. Thinon – BRGM Sédimentation des marges continentales Architecture des dépôts Sédimentation détritique : pente continentale/glacis 1. Glissement de terrain mobilise une grande masse de sédiment: Structures de slumps (sédiment peu déstructuré) 2. Debris flow: écoulement plastique où les particules sont supportées par une matrice. Débris de toute taille. Mal classés. 3. Ecoulement mixte: des sédiments érodés sont incorporés à la masse glissée. La densité et la vitesse augmentent; 4. Courant de turbidité se développe (fluide où les particules sont maintenues en suspension par la turbulence seule). Ils ont un grand pouvoir de déplacement (vitesse de 25 à 100 km/h f(pente); une grande extension des dépôts (> 200.000 km2); l'épaisseur variant de quelques cm à 1 mètre; et un grand pouvoir de transport (> 200 km3 sédiment). Dépôt de turbidites: dépôts dont le mode de transport est un courant de turbidité. Sédiments plutôt fins. Granoclassées. « Eléments de sédimentologie et de Pétrologie sédimentaire » univ. de liège. Mercredi 19 octobre 2011 - ISTO I. Thinon – BRGM Sédimentation des marges continentales Architecture des dépôts Sédimentation détritique : pente continentale/glacis Classes de turbidites = f(granulométrie et éloignement par rapport à la source des sédiments) selon Shanmugam, 1997 « Eléments de sédimentologie et de Pétrologie sédimentaire » univ. de liège. Mercredi 19 octobre 2011 - ISTO séquence idéale de turbidite de moyenne densité ("séq. de Bouma"). Terme A (le + grossier) = chenaux de turbidites; Termes B-D = lobe proximal, Terme E =le lobe distal. I. Thinon – BRGM Sédimentation des marges continentales Architecture des dépôts Sédimentation détritique : pente continentale/glacis Ex. avalanche sous-marine Paquet (2008) Mercredi 19 octobre 2011 - ISTO I. Thinon – BRGM Sédimentation des marges continentales Architecture des dépôts sur le plateau continental Duvail (2008) Mercredi 19 octobre 2011 - ISTO I. Thinon – BRGM Sédimentation des marges continentales Architecture des dépôts sur le plateau continental L’accommodation (A) = volume disponible entre le niveau marin et le fond du bassin. Il dépend de 3 facteurs. Le flux sédimentaire (S) : quantité de sédiments déposés en fonction du temps. Le niveau eustatique ou niveau moyen des mers. Oscillations traduisent des interactions entre des phénomènes tectoniques et/ou climatiques (périodes glaciaires et interglaciaires). La subsidence, enfoncement progressif de la marge Ces trois facteurs agissent ensemble, mais c’est le facteur le plus variable (souvent le niveau eustatique) qui contrôle l’accommodation d’une marge continentale F(t) Plus le niveau eustatique est élevé, plus l’accommodation augmente F(x,t) Plus le flux est élevé, plus l’accommodation diminue F(x,t) Relation eustatisme, déformation, flux sédimentaire et paléogéographies Mercredi 19 octobre 2011 - ISTO Plus la vitesse d’enfoncement est élevée, plus l’accommodation augmente Guillocheau et al. (2003) Cours de Barrier I. Thinon – BRGM Sédimentation des marges continentales Architecture des dépôts sur le plateau continental Architecture stratigraphique Elle est fonction de l’espace disponible pour l’accumulation des sédiments (A) et du volume de ces sédiments (flux sédimentaire S). Il faut comparer le rapport A/S Guillocheau et al. (2003) Cours de Barrier A>S Dépôts de plus en plus près du continent; Ligne de rivage recule A=S L’espace disponible est aussitôt rempli par les sédiments. Ligne de rivage ne varie pas A<S Dépôt en amont Ligne de rivage avance vers le bassin A =0 Le bassin se comble petit à petit. Ligne de rivage avance vers le bassin S>A Erosion Dépôt en amont Ligne de rivage avance vers le bassin Mercredi 19 octobre 2011 - ISTO I. Thinon – BRGM Sédimentation des marges continentales Architecture des dépôts sur le plateau continental Reconstitution de l’évolution des paysages passés (4D) Exemple de séquences sismiques (Brésil) Mercredi 19 octobre 2011 - ISTO Pino-Moréna, 1998 I. Thinon – BRGM Sédimentation des marges continentales Architecture des dépôts sur le plateau continental Séquences sismiques (Vail et al., 1977) Mercredi 19 octobre 2011 - ISTO Vail et al., 1977 dans Guillocheau, 1994 Cours de Barrier I. Thinon – BRGM Sédimentation des marges continentales Architecture des dépôts sur le plateau continental Reconstitution de l’évolution des paysages passés (4D) Exemple de séquences sismiques (Brésil) Mercredi 19 octobre 2011 - ISTO Pino-Moréna, 1998 I. Thinon – BRGM Sédimentation des marges continentales Erosion/incision Erosion et incision sur le plateau continental Présence de réseaux de vallées incisées sur le plateau au large de fleuves actuels (ex: paléoLoire). Ces paléo-vallées sont généralement comblées par des sédiments récents. Marqueurs des baisses du niveau marins successifs associés aux variations glacioeustatiques du Quaternaire (~100m) Thinon et al. 2010 Proust et al., 2010 Mercredi 19 octobre 2011 - ISTO I. Thinon – BRGM Pourquoi étudier les marges continentales Mercredi 19 octobre 2011 - ISTO I. Thinon – BRGM Pourquoi étudier les marges ? Tsunamis Répondre aux besoins sociétaux Les marges (plateau domaines profonds) Ressources minérales (L’industrie pétrolière). Les pentes continentales Plateforme pétrolière Risques (avalanches, tsunamis) Les plateaux continentaux (domaine côtier) Granulats marins Zone protégée •Aménagement du littoral, zones protégées, délimitation du domaine public maritime •Prévention des risques : Impacts environnementaux (pollution), zones submersibles (tsunamis, houles, tempêtes), érosion Géothermie Eolien •Ressources minérales: granulats •Évolution du climat •Energies renouvelables (Eolien, Stockage de CO2, géothermie, ..) •Développement des infrastructures : tunnel sous la Manche, ponts, ports, … Tunnel sous la Manche •Ressources en eau (système karstique) Pont Mercredi 19 octobre 2011 - ISTO Port I. Thinon – BRGM Pourquoi étudier les marges ? Définition du plateau continental juridique « Le plateau continental d'un Etat côtier comprend les fonds marins et leur sous-sol au-delà de sa mer territoriale, sur toute l'étendue du prolongement naturel du territoire terrestre de cet Etat jusqu'au rebord externe de la marge continentale,… » (Convention des Nations Unies sur le droit de la mer. Partie VI, Article 76). Les Nations Unies examinent les dossiers de revendication (Mai 2009) pour l’extension de l’espace maritime d’un état. Pour définir la limite extérieure du plateau continental étendu conformément aux dispositions de l'article 76, il faut démontrer que sont réunies un certain nombre de conditions géologiques, morphologiques et géophysiques Critères de sélection •à 60 milles du pied de pente ; •à une distance de 100 milles de l'isobathe de 2500 mètres. •Epaisseur des roches sédimentaires (= au centième au moins de la distance entre le point considéré et le pied de pente) ; •à une distance de 350 milles des lignes de base à partir desquelles la largeur de la mer territoriale est mesurée Projet EXTRAPLAC : état français - 2002 http://www.extraplac.fr/ Mercredi 19 octobre 2011 - ISTO I. Thinon – BRGM Méthodes d’investigations • Prélèvements (nature et datation) • Carottages (roches et sédiments) • Forages •Moyens géophysiques (géométrie, propriété physique du milieu,…) • Gravimétrie/Magnétisme • Imagerie acoustique • Sismique réflexion • Sismique réfraction • Observation à terre (marges fossiles …) C. Jackson – Virtual Seismic Atlas http://see-atlas.leeds.ac.uk:8080/homePages/generic.jsp?resourceId=090000648000f239 Mercredi 19 octobre 2011 - ISTO I. Thinon – BRGM Méthodes d’investigations Acquisition de données Pourquoi-Pas? (Ifremer/SHOM) 107m Marion Dusfresne II (IPEV) - 120m Navires hauturiers, côtiers TETHYSII (INSU) 25m Haliotis (Ifremer)- 10m Positionnement plus précis : DGPS, GPS Forte évolution des technologies d’acquisition et dans leur traitement Mercredi 19 octobre 2011 - ISTO I. Thinon – BRGM Méthodes d’investigations Données de base : bathymétrie (Topographie et morphologie du fond marin) Sondes hydrographiques ou Levé monofaisceau Levé multifaisceaux SMF (grand/petit-fond) + imagerie acoustique Sondes (SHOM) Bathymétrie MNT 50M Sources: sondes hydrographiques (SHOM) Mercredi 19 octobre 2011 - ISTO Bathymétrie MNT 5M Sources: SMF petit fond Mosaïque Imagerie acoustique Sources: SMF petit fond I. Thinon – BRGM Méthodes d’investigations Données de base : bathymétrie (Topographie et morphologie du fond marin) Quelques exemples Mercredi 19 octobre 2011 - ISTO I. Thinon – BRGM Méthodes d’investigations Données de base : bathymétrie (Topographie et morphologie du fond marin) Quelques exemples http://www.dorsetwildlifetrust.org.uk/doris_map Mercredi 19 octobre 2011 - ISTO I. Thinon – BRGM Méthodes d’investigations Données de base : bathymétrie (Topographie et morphologie du fond marin) Laser aéroporté (LIDAR) : Altimétrie continue terre-mer Fournir un modèle altimétrique précis, continu terre-mer pour toutes les applications littorales Emprise du référentiel • terre : altitude 10 m et au moins 2 km à partir du trait de côte • mer : isobathe 10 m (étendu à 20 / 30 m dans certaines zones) Sur terre / Levé LIDAR topographique • précision verticale meilleure que 20 cm (95%) • résolution métrique • filtré du sursol Litto 3D (SHOM): Golfe du Morbihan Bathymétrie MNT 50M Sources: sondes hydrographiques (SHOM) Mercredi 19 octobre 2011 - ISTO www.shom.fr/litto3d.htm Bathymétrie MNT 5M www.ign.fr Sources: SMF petit fond En mer/ Levé LIDAR bathymétrique • précision verticale meilleure que 50 cm (95%) •résolution 5 m I. Thinon – BRGM Méthodes d’investigations Approche géophysique : imagerie acoustique Levé de sonar latéral : Fournir des cartes de réflectivité acoustique du fond-marin Cartographie des sédiments (structures sédimentaires, signature acoustique (faciès), zone de roches) Montre parfois la structuration des zones rocheuses. Epaves et blocs rocheux (Pluquet, 2005) (Pluquet, 2005) Mercredi 19 octobre 2011 - ISTO Structure sédimentaire + herbier (Pluquet, 2005) Structuration des micaschistes (Thinon, 2010) I. Thinon – BRGM Méthodes d’investigations Approche géophysique: propriété physique du sous-sol Gravimétrie Magnétisme Mesure le champ de pesanteur qui permet de déterminer des anomalies de densité dans le sous sol. Mesure le champ magnétique ambiant = champ magnétique terrestre + champ magnétique généré par les roches du sous-sol (fonction susceptibilité). Fournir des cartes d’anomalie gravimétrique (anomalie de Bouguer) Mercredi 19 octobre 2011 - ISTO Fournir des cartes d’anomalie magnétique I. Thinon – BRGM Méthodes d’investigations Approche géophysique: Géométrie des formations du sous-sol Sismique réflexion Source Géométrie du sous-sol (2D à 3D) Flûte sismique multitrace Exemple de profil sismique réflexion haute résolution (BRGM) 2D flûte sismique multitrace (6 – 96 -…traces) Mercredi 19 octobre 2011 - ISTO Flûte sismique monotraces 3D I. Thinon – BRGM Méthodes d’investigations Approche géophysique: Géométrie des formations du sous-sol Sismique réflexion Puissance de la source utilisée est fonction de l’objet géologique à visualiser Profondeur Puissance Résolution Canon à air 80 à 210 bars Seul ou en batterie (ex: Matériel Ifremer) Compresseur (ex: matériel INSU) Sparker (étinceleur) (50 – 1000 J ; 30 – 200 brins Mercredi 19 octobre 2011 - ISTO Boomer Seistec I. Thinon – BRGM Méthodes d’investigations Approche géophysique: Géométrie des formations du sous-sol Imagerie de basse à très haute résolution des objets géologiques Exemple de différentes résolutions sismique Ex: Marge du Golfe du Lion 2250 m 750 m ECORS 75 m Sismique pétrolière Baie du Mont St-Michel Sismique Haute résolution 7.5 m Mercredi 19 octobre 2011 - ISTO Sismique Très Haute résolution I. Thinon – BRGM Méthodes d’investigations Approche géophysique: Géométrie des formations du sous-sol Exemple : Traitement des données sismiques Profil de sismique réflexion Boomer traité (BRGM) Adaptation filtre de Houle sousSU (Mary & Chaumillon, 2004) ~7m Mercredi 19 octobre 2011 - ISTO I. Thinon – BRGM Méthodes d’investigations Approche géophysique: sismique réfraction Loi de vitesse de propagation sismique Modèle de vitesse sismique le long d’un profil Mercredi 19 octobre 2011 - ISTO I. Thinon – BRGM Méthodes d’investigations Approche géologique: contrôle terrain Photos-vidéos Prélèvements bennes Carottier à sédiments (INSU) ~ 3-5 m Carottier à roche Mercredi 19 octobre 2011 - ISTO I. Thinon – BRGM Méthodes d’investigations Approche géologique: contrôle terrain Sous-marins ou engins ROV Forages (IODP, DSDP, ODP, pétroliers) Carottier géant à sédiment < 60 m de long ; z < 5000m Le Calypso (Marion Dufresne II, IPEV) Mercredi 19 octobre 2011 - ISTO I. Thinon – BRGM Merci pour votre attention [email protected] Mercredi 19 octobre 2011 - ISTO I. Thinon – BRGM