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L’USAGER/CONSOMMATEUR PRODUCTEUR DE
RICHESSE
Médias 011
Y a-t-il une Richesse des Réseaux ?
Françoise Paquienséguy,
francoise.paquienseguy@univ-paris8.fr
Résumé en français
L’objectif est de replacer la figure de lusager dans la lumière de léconomie de
l’information en réseaux et dune mutation de la communication. Le glissement des usages
qu’elles suscitent conduit à repenser cette figure pour la compléter par celle du
consommateur. Elles se recouvrent et sont porteuses dune richesse communicationnelle
liée aux biens relationnels constitutifs de l’offre disponible via les réseaux, qui corrobore trop
souvent l’idéologie libertaire des réseaux. L’usage sinscrit toujours dans les logiques de
l’offre industrielle qui, non seulement le contraint, mais ici le crée.
Mot clés
Web 2.0 figure de l’usager usager/consommateur mutation de la communication
Abstract
The goal is to put the user into the lights of the networked information economy and of a
mutation of communication. They both change uses, which lead to think that user character
over and complete him with the consumer one. They overlap each over and carry a
communication fruitfulness linked to the relationship goods of the offer available through
networks, which all too often emphasizes the libertarian ideology of the networks. Use keeps
on been inscribed into the logic of industrial offer which not only constraints it, but also
creates it here.
Key-Words
Web 2.0 character of user user/consumer mutation of communication
L’USAGER/CONSOMMATEUR : UN BINOME PRODUCTEUR DE RICHESSE
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Introduction
Pour Benkler, la richesse des réseaux provient de léconomie de linformation qu’ils
soutiennent. L’internaute en est l’acteur principal au travers de ses figures de producteur, de
diffuseur, de relai d’information, mais aussi de consommateur d’information et de contenus
digitaux. Il nous semble d’ailleurs, qu’à bien lire cet auteur, la richesse du web contemporain
surgit du social comme nous le montrerons dans la première partie.
Ainsi analysé, le web collaboratif ouvre un contexte foisonnant dans lequel la notion
d’usage et celle d’usager méritent d’être examinées car elles paraissent stratégiques et
centrales dans les modèles économiques émergents (Rebillard 2007, Bouquillion, 2009). En
effet, les réseaux correspondent à un moment d’émergence d’une nouvelle figure d’usager
ou, pour élargir le point de vue, à une façon différente de penser l’usage, ses prescriptions et
ses contraintes. En effet, mutations et nouvelles logiques sociales traversent l’ère
numérique, pesant sur les pratiques communicationnelles autant que celles-ci les façonnent,
c’est ce que nous verrons dans la deuxième partie de cet article.
C’est pourquoi, dans la troisième partie, nous ferons et traiterons lhypothèse que les
réseaux sociaux permettent d’interroger plusieurs indicateurs de ce processus : d’abord, la
démarcation entre l’usager et le consommateur qui s’estompe lorsque l’internaute
commence par donner son avis lié à sa consommation pour finir par se intégrer les avis des
autres dans sa propre consommation (Léhuedé, 2009) glissement qui renforcerait le poids
des contraintes économiques dans la formation des usages ; ensuite, l’autonomie de
l’internaute, définie comme sociale par Jouët (1989 : 18-20) et comme partagée par les
individus chez Benkler (2009 : 233) ce qui en renforcerait le comportement social (Benkler,
2009 : 96) et lèverait une partie des contraintes institutionnelles et pragmatiques.
I. Le social surgi du web
Les caracristiques techniques du web2.0 ne nous intéressent pas ici, mais il faut tout de
même relever qu’elles ont ouvert des perspectives nouvelles en pesant sur la notion d’usage
et d’usager puisqu’elles ont véhiculé très fortement l’idée que le web2 .0 rendait
véritablement l’internaute actif et lui ouvrait les voies de la production. Nous avons montré
(Paquienséguy, 2012) quil sagit avant tout de discours promoteurs qui se sont construit
dans l’oubli des premières sources et des concepts d’usagers du siècle dernier qui validaient
déjà ces propriétés (Jouët, 1989 : 13-16). La généralisation d’Internet, de ses fonctionnalités
et de ses services déployés et magnifiés par les stratégies industrielles alliées aux politiques
publiques, ont conduit à faire ressortir très fortement les caractéristiques « sociales » des
TIC numériques. L’omniprésence dInternet a renforcé « la capacité communicative
humaine » (Benkler, 2009 :91).
Ainsi, plusieurs processus sociaux, politiques et avancées technologiques convergent-il,
donnant naissance à un contexte spécifique d’usages, en construction sous nos yeux, qui
fait principalement référence à une mutation de la communication centrée sur l’usage
contributif (Millerand, 2010 : 24). Pris dans ces mouvements, le web participatif nous
intéresse ici en tant qu’il correspond à un moment d’émergence d’une nouvelle figure
d’usager. Deux intrants de la figure d’usager s’y vérifient désormais, premièrement la
fonction de production de l’internaute, qui intègre la production à sa consommation
d’information, de biens relationnels, de biens culturels…et deuxièmement, la montée en
charge de la consommation considérée comme un acte social prégnant et fort accentuant le
premier intrant. Comme lécrit Benkler « la représentation des consommateurs en tant
qu’objets passifs de manipulation, …, n’a pas disparu du jour au lendemain mais elle perd de
sa prépondérance dans l’environnement informationnel » (2009 :185).
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