Mgr Cosma: Je suis né en 1948 à
Soc Son, le quartier où est situé
l’aéroport de Hanoi actuellement. Én
1954, je suis déménagé avec ma
famille à Saigon. C’était ce que beau-
coup de familles catholiques faisaient
à l’époque pour quitter la région
dirigée par les communistes. Plus
tard, à 20 ans, j’ai choisi d’entrer au
noviciat des jésuites à Thu Duc, un
quartier de Saigon, et j’ai fait l’en-
semble des études de ma formation
jésuite au Collège pontifical de Dalat,
au Vietnam.
C’est là que j’ai connu plusieurs
jésuites du Canada français qui
s’étaient dédiés à la mission au
Vietnam, par exemple les pères
Lachance, Lamothe et Deslierres, de
bons professeurs. D’autres jésuites
du Québec n’étaient pas professeurs,
mais nous accompagnaient dans la
vie spirituelle; c’était le cas de Roger
Champoux et de Pierre Gervais, si je
me souviens bien. En 1976, j’ai é
ordonné prêtre, et bien vite, en 78, je
suis devenu maître des novices.
Pierre Bélanger: 1976, 1978… Ce
furent des années charnières dans
l’histoire récente du Vietnam. À cette
époque, tous les étrangers ont dû
partir, y compris nos pères qui étaient
à Dalat, n’est-ce pas?
Mgr Cosma: Ces étapes, je les ai
vécues « le cœur palpitant mais
l’estomac vide»… C’était une époque
difficile, durant laquelle nous ne
connaissions pas l’avenir. Il y avait
tout de même des jeunes qui se
joignaient à nous, et, pendant un
certain temps, sous le nouveau
régime, nous pouvions recevoir des
candidats. Cela s’est resserré ensuite,
par exemple au moment où des
jeunes comme ceux que vous avez
connus au Québec, sont venus chez
nous. Je parle de Michel Truong et de
Vincent Pham. Nous devions alors
vivre dans la clandestinité.
À partir de 1986, j’ai été curé d’une
paroisse et en même temps d’une
léproserie, celle de Thanh Binh à
Saigon; à partir de 1995, j’étais curé
seulement de la léproserie; j’ai ainsi
vécu avec les lépreux durant 16 ans.
C’est à cette époque que j’ai connu le
P. Louis-Joseph Goulet, de chez vous
lui aussi. J’ai pu être curé car j’ai é
reconnu comme prêtre par l’État, une
reconnaissance qui n’était accordée
qu’au compte-goutte pendant long-
temps.
En 2002, je suis allé à Paris pour
faire mes études sur saint Ignace, en
particulier pour écrire la vie de saint
Ignace pour les Vietnamiens. C’est en
2005 que je suis revenu au pays, au
Grand Séminaire de Hanoi, où nous,
jésuites, collaborons avec les évêques
pour la formation des futurs prêtres,
en particulier pour l’accompagne-
ment et la vie spirituelle. C’est le seul
Grand Séminaire pour les huit
diocèses du nord du pays, avec plus
de 300 séminaristes.
PB: C’est une surprise pour nous,
du Québec, d’apprendre qu’il y a 300
séminaristes dans un séminaire au
Vietnam, alors que les séminaires du
Québec ne réunissent qu’une dizaine
ou une douzaine de candidats…
Vous n’avez pas dit
grand-chose de vos en-
gagements entre 1978 et
2002. Votre situation et
celle de la Compagnie de
Jésus ont-elles évolué
durant ces années?
Mgr Cosma: Il y a eu bien peu de
progrès. On peut dire qu’à cette épo-
que plusieurs jésuites ont été mis en
prison, à commencer par le supérieur
régional. Quant à moi, étant un jeune
prêtre, sans grandes responsabilités
officielles ou publiques, on a dû trou-
ver que ça n’était pas la peine de me
mettre en prison! J’avais la respon-
sabilité d’une toute petite paroisse de
200 âmes.
Considérant ce faible niveau de
notoriété, comprenez que j’ai été bien
surpris quand, en 2006, un an après
mon retour au pays, on m’a appelé ici,
à Bac Ninh, pour me dire qu’après
consultation des prêtres du diocèse,
on allait présenter mon nom comme
candidat unique au siège de Bac Ninh.
J’ai d’abord répondu négativement;
nous, jésuites, ne devons pas,
normalement, accéder aux dignités
ecclésiastiques. Puis, après deux ans,
V I E T NA M
5
Mgr Cosma Hoang Van Dat est évêque du diocèse de Bac Ninh, une petite ville de
100 000 habitants sise non loin de Hanoi, mais dont l’immense diocèse s’étend sur
plusieurs provinces du nord du Vietnam. Ce territoire était déjà sous contrôle
communiste depuis 1947, avant la «guerre du Vietnam» entre les États-Unis et le
régime de Hanoi, guerre qui s’est terminée en 1975 par la défaite de l’armée américaine
et la réunification du pays. Si on trouve au sud du Vietnam un bon nombre de chrétiens
et en particulier de catholiques, ceux-ci sont peu nombreux dans le nord. On a entendu
parler de persécution des chrétiens dans ce pays; qu’en est-il au juste maintenant? Mgr
Dat nous éclaire sur la situation de son diocèse et plus largement sur celle des
chrétiens dans cette partie de l’Asie du Sud-Est. Mais il commence par nous dire
comment un jésuite a pu être choisi comme évêque de ce grand diocèse de Bac Ninh.
Mgr Cosma Hoang Van Dat
Un évêque jésuite au Nord-Vietnam
LE CENTRE DIOCÉSAIN DE
BAC NINH, RÉCEMMENT
RÉNOVÉ AVEC L’AIDE DE
BIENFAITEURS.
alors que l’évêque qui m’avait pres-
senti est décédé sans qu’il ait
activement cherché un autre can-
didat, j’ai appris que j’étais nommé.
Je l’ai appris par la radio!
Un bien grand diocèse
PB: Pour quelles raisons pensez-
vous avoir été choisi?
Mgr Cosma: Je pense que c’est
parce que je suis né dans la région. À
cause de cela, je suis facilement
accepté par le peuple et aussi par les
communistes, le gouvernement.
Deuxièmement, après trois ans à
Hanoi, on a constaté que je n’avais
rien fait qui ait pu choquer les
communistes. Alors, les prêtres m’ont
proposé à l’unanimité. Plusieurs
m’avaient connu au séminaire mais
l’ensemble du clergé me connaissait
par les récollections et les retraites
que j’avais données comme anima-
teur spirituel.
PB : Parlez-nous un peu de ce
diocèse dont vous êtes maintenant le
pasteur.
Mgr Cosma: Ce diocèse est im-
mense: 25 000 km2, 8 millions d’habi-
tants dont 125 000 catholiques, c’est-
à-dire moins de 2%. Je comprends
pourquoi on a voulu un jésuite, c’est
un diocèse de missions. Je me
considère envoyé ici par la Compa-
gnie: je suis le premier jésuite à être
officiellement envoyé à Hanoi. En ce
sens, je considère avoir ouvert un
chemin à la Compagnie de Jésus.
C’est une mission. À ma nomination,
on m’a demandé ce que je pensais de
l’honneur d’être le premier jésuite à
être nommé évêque au Vietnam. J’ai
répondu que je ne voyais pas là un
honneur mais simplement une mis-
sion. Le Père Général, le P. Nicolás,
m’a dit : « C’est une très bonne
réponse, une réponse très jésuite!».
PB: Depuis votre arrivée ici, en
2008, la Compagnie de Jésus est-elle
plus présente dans le nord?
Mgr Cosma : Maintenant, nous
avons une communauté à Hanoi,
avec deux directeurs spirituels au
Grand Séminaire et Michel Truong
qui vit ici, à l’évêché avec moi. Des
scolastiques peuvent se joindre au
groupe de temps à autre.
Si je vous dis encore quelque chose
des gens de mon diocèse, j’ajouterais
que 90% des habitants sont des
paysans, des agriculteurs. Ils sont
pauvres. Il y a 10 ou 20 ans, il n’y avait
pas assez de riz pour nourrir le
peuple, mais plus maintenant. Les
gens peuvent manger, mais leur
pauvreté fait que beaucoup ne
peuvent envoyer leurs enfants à
l’école après le primaire. À partir de
14 ou 15 ans, ils doivent travailler aux
champs.
Quant à la situation de l’église, le
diocèse compte 80 paroisses et plus
de 250 chapelles qui dépendent des
paroisses. Mais nous n’avons pas
autant de clochers, ce n’est pas
comme au Canada! En France d’ail-
leurs, je pense qu’il y a plus de
clochers que de communautés!
Un défi: la formation du clergé
et des fidèles
Le clergé, pour s’occuper de ces
communautés, est constitué de
prêtres qui ont une foi solide mais pas
suffisamment éclairée; leur formation
a été longtemps déficiente. En 1954,
au moment où les communistes ont
pris le nord du Vietnam, il y a presque
60 ans, il y avait ici 14 prêtres. Pen-
dant longtemps le séminaire a été
fermé et on n’a pas eu de recrute-
ment. En 1995 de fait, il n’y avait plus
que 8 prêtres. Maintenant, alors que
le séminaire a pu être ouvert de
nouveau à la fin des années 90, nous
avons 55 prêtres. Trois diacres se
préparent pour l’ordination sacerdo-
tale et j’ai 42 séminaristes aux
différents stades de la formation.
Un des principaux défis que nous
devons relever, c’est justement de
faire que le clergé, puis l’ensemble de
nos gens, aient une foi plus éclairée.
Pendant longtemps, les catholiques
soutenaient leur foi en récitant le
chapelet. Ils n’avaient pas accès à la
catéchèse. Il y avait aussi l’obstacle de
l’éloignement : la paroisse la plus
éloignée est à 300 km de l’évêché.
Sans compter que durant longtemps,
les communistes ont été durs pour les
chrétiens.
PB: Vous me dites que les relations
entre l’Église et les autorités civiles se
sont améliorées; quelle est la
situation actuelle?
Mgr Cosma: C’est vrai, les relations
progressent dans le bon sens. Par
exemple, à l’occasion de Noël, les
autorités sont venues ici pour me
féliciter, me faire leurs vœux. Et alors,
juste avant le Nouvel An, je leur ai fait
V I E T NA M
6
LE DIOCÈSE COUVRE
UNE GRANDE
PARTIE DU NORD
DU VIETNAM.
MGR COSMA CÉLÈBRE L’EUCHARISTIE DU SOIR AU CENTRE DIOCÉSAIN.
une visite. C’est un chemin de
réconciliation, un chemin sur lequel
on avance lentement. Il y a bien des
blessures à panser. Pensez que notre
vicaire général a été mis en prison
durant 9 ans, un autre prêtre de l’évê-
ché durant 14 ans, un séminariste
durant 15 ans de sorte qu’il n’a pu
ensuite terminer sa formation. Je
connais un catéchiste qui a passé 24
ans en prison! Ils étaient mis en
prison parce qu’ils étaient considérés
par le parti comme dangereux pour le
régime.
Cette situation, celle de la fermeture
du séminaire durant 40 ans par
exemple, fait que les jeunes qui
veulent devenir prêtres ont reçu une
formation communiste intensive.
Aussi ai-je mis sur pied le « pré-
séminaire», avec le concours de mon
confrère jésuite Michel Truong, pour
leur offrir une formation de base qui
leur permette de profiter des cours
qu’ils vont avoir au séminaire. Mais je
passe pas mal de temps aussi à offrir
des récollections, des retraites, des
sessions de formation permanente
aux prêtres, aux religieux et reli-
gieuses, aux membres de chorales,
aux catéchistes, aux enfants. La
formation sérieuse, c’est vraiment
une priorité dans notre contexte pour
que les gens vivent un christianisme
plus éclairé.
En plus, je tâche d’envoyer les
prêtres, des religieux et des religieu-
ses aux études à l’étranger. En France,
à Rome, aux États-Unis, à Taïwan. Je
pense qu’en 10 ans, je pourrai
envoyer 20 personnes aux études
avancées, car, ici, nous n’offrons que
la formation de base, même au
séminaire. Je cherche des bourses
pour cela; c’est une semence pour
l’avenir du diocèse.
Une Église de jeunes
Si j’ajoute quelques mots au sujet
de l’ensemble des 125 000 catho-
liques de mon diocèse, je dirais que la
plupart sont jeunes. Car les gens qui
sont demeurés catholiques après
l’arrivée des communistes en 1954
ont maintenant 70 ou 80 ans. Par
ailleurs, s’il est vrai que tous les
jeunes ont été formés dans le
matérialisme athée puisque ce sont
les communistes qui sont au pouvoir
depuis plus de 50 ans, les traditions
des familles et des paroisses ont tenu
bon dans bien des cas. Comme les
chrétiens étaient persécutés, ils
résistaient; bien des jeunes ont réagi
assez fortement en affirmant leur
appartenance à l’Église.
PB: J’oserais penser que la force
des traditions dans les familles
vietnamiennes se révèle aussi chez
les Vietnamiens qui vivent à Montréal.
Les catholiques vietnamiens, chez
nous, sont reconnus pour leur ferveur.
Mgr Cosma: L’investissement dans
la formation des jeunes porte des
fruits. Je ne le fais pas seul. J’ai mis
sur pied des commissions, nom
des responsables, des mères et des
pères de famille; j’ai encouragé le
MEJ, le Mouvement eucharistique
des jeunes. Les gens se prennent en
main et ça donne de bons résultats.
L’évêque ne doit pas tout faire lui-
même! J’ai donc invité aussi des
religieux et religieuses de plusieurs
congrégations à venir travailler à
l’évangélisation chez nous. Jusqu’ici,
nous n’avions pratiquement pas de
membres de communautés interna-
tionales. J’ai invité des cisterciens,
des rédemptoristes, des dominicains,
des sœurs de Saint-Paul de Chartres.
Ça n’est pas simple à organiser, dans
le contexte gouvernemental d’ici.
Mais ces collaborations sont essen-
tielles dans un contexte où nous
manquons véritablement de person-
nel qualifié.
Je pourrais parler aussi des diffi-
cultés financières qui sont une préoc-
cupation constante. Avec l’arrivée des
communistes, tous les biens, y
compris les terrains et les bâtiments
de l’Église avaient été confisqués. On
ne nous avait laissé que les églises, et
les presbytères.
De grands besoins matériels
PB : Ces tensions sur les biens
existent encore entre l’Église catho-
lique et le gouvernement vietnamien,
d’après ce qu’on lit dans les journaux,
même au Canada. Ce sont des ten-
sions que vous vivez au jour le jour?
Mgr Cosma: Oui, mais nous ne
considérons pas cela de première
importance. Je veux encourager les
chrétiens à mener une vie plus digne,
à être des disciples au sens spirituel,
évangélique. Si on fait des querelles
avec le gouvernement, on n’obtient
rien et on perd beaucoup par ailleurs.
Reste que nous avons 200 églises à
réparer ou à construire. Pendant la
guerre, plus de 80% des églises ont
été détruites. Et puis, il y a beaucoup
de nouvelles communautés chrétien-
nes qui se déplacent et viennent
d’autres provinces. Les petites chapel-
les sont importantes pour permettre
aux gens de se retrouver pour prier
ensemble. Sans elles, les catholiques
se sentent perdus.
J’aime en particulier visiter chaque
année l’ensemble des communautés.
C’est un défi, si on considère que mon
prédécesseur n’a pu visiter qu’une
trentaine de paroisses en 15 ans. J’ai
quand même plus de liberté de
déplacement maintenant. Parfois, je
V I E T NA M
7
GROUPE DE PRÉ-SÉMINARISTES.
LA CATHÉDRALE DE BAC NINH A GRAND BESOIN
DE RÉNOVATION.
reçois un message « officiel » me
disant que je ne peux visiter telle ou
telle église parce qu’elle a é
construite illégitimement (c’est-à-dire
sans l’accord du gouvernement).
Alors, je réponds aux autorités que
c’est mon devoir de faire les visites
aux communautés et que je ne crains
rien. Je leur dis: «Si vous m’arrêtez,
ça sera connu dans le monde entier
et, si je meurs, je serai canonisé!». Ils
n’ont pas grand intérêt à faire de moi
un martyr.
De plus, je dirais que le fait d’être
jésuite est un avantage, subjective-
ment et objectivement. Subjective-
ment, la formation jésuite m’aide à
discerner au cœur de situations déli-
cates, à dialoguer et à discuter au
besoin. Et spirituellement, j’ai accepté
ma nomination comme évêque par le
pape parce que je suis jésuite. Alors,
je comprends que tout ce que je fais
est une manière de réaliser la mission
confiée par le pape, selon l’esprit de la
Compagnie de Jésus. Je pourrais
ajouter qu’objectivement, les jésuites
sont très appréciés par les prêtres et
les évêques du pays, par les intel-
lectuels aussi qui connaissent l’his-
toire de la Compagnie.
PB: Avant d’être évêque, vous vous
étiez mis au service des lépreux. Avez-
vous pu continuer à exercer un
ministère auprès de ces marginaux de
la société?
Mgr Cosma: Oui, comme jésuite,
j’ai travaillé avec les lépreux pendant
seize ans et j’espérais être avec eux
jusqu’à la fin de ma vie. Je ne peux
plus leur accorder beaucoup de
temps, mais nous avons quatre
léproseries dans le diocèse. Je
considère ça comme une richesse. De
fait, ce sont des lépreux qu’on dit
«blanchis», guéris de la lèpre. Ils sont
handicapés physiquement et ils
doivent faire face aux préjugés à leur
égard. En ce sens, leur vie est difficile.
En soutenant des villages où ils sont
regroupés, ils sont plus heureux.
C’est un ministère important pour
nous.
Malgré les écueils, l’espérance est forte
PB: Nous avons au Canada une
image du Vietnam comme d’un pays
à forte croissance économique, un
pays où tout le monde peut devenir
riche. On peut être surpris que dans
un pays communiste, le système
libéral ait pris tant de place. Est-ce
que cette révolution économique et
sociale a une influence sur votre
ministère, sur les possibilités de pro-
poser les valeurs évangéliques?
Mgr Cosma: Oui, le pays connaît
une croissance économique rapide,
spectaculaire même. Mais c’est une
image de premier plan qui empêche
souvent de voir ce qu’il y a derrière.
Dans les villes, ces avancées
économiques sont évidentes. Mais
quand on regarde la situation de la
grande partie du peuple qui vit à la
campagne, c’est tout à fait différent.
Ça m’est difficile de saisir vers où cela
mène. Je pense que l’économie du
pays va se développer et le peuple va
s’enrichir un peu, mais les riches vont
devenir beaucoup plus riches, surtout
ceux qui sont proches du pouvoir,
ceux qui sont membres du parti. Au
niveau moral, beaucoup de menaces
guettent notre société: la corruption,
les jeux de hasard, la drogue, la
violence, l’avortement et le
mensonge sont répandus. Mais cela
n’empêche pas, par ailleurs, les
avancées sur le plan spirituel. Oui, le
Royaume de Dieu est présent malgré
tout, car Jésus a dit: «J’ai vaincu le
monde».
J’ai confiance; mon esrance
demeure vivante et je vois des signes
d’espérance. Les chrétiens, même
très minoritaires, peuvent avoir une
influence dans une société commu-
niste. J’ai des exemples tout simples
et bien concrets de l’appréciation que
les gens en général ont des chrétiens.
Par exemple, hier encore j’ai célébré
la messe dans une petite communau-
té de 100 personnes. Je suis ensuite
allé dans un café avec des prêtres et
on m’a demandé si j’étais catholique.
À ma réponse positive, la serveuse
m’a dit aimer les chrétiens, parce
qu’ils sont très bons avec tous. Il y a
quelques jours, un homme me disait
que les familles chrétiennes offrent
une bonne formation à leurs enfants,
qu’elles sont heureuses. La qualité
des chrétiens est de plus en plus
connue.
PB: Merci, Mgr Cosma, de nous
avoir partagé ce que vous vivez.
Bravo pour votre engagement au
service des chrétiens de votre diocèse
et pour le témoignage évangélique
que vous donnez à toute la
population.
Mgr Cosma: Je me sens heureux ici
et je suis prêt à rester ici jusqu’à la
mort. Par ailleurs, je suis toujours prêt
à renoncer à ce que j’ai et à ce que
je fais pour répondre aux invitations
que le Seigneur pourrait me lancer
demain!
V I E T NA M
COLLATION AVEC L’ÉVÊQUE…
8
L’ENVIRONNEMENT DEMEURE FORTEMENT COMMUNISTE.
1 / 4 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !