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Chantiers du Cardinal - N°186 - Juin 200912 Chantiers du Cardinal - N°186 - Juin 2009
NOS FRÈRES CATHOLIQUES ORIENTAUX
dimanche, la messe réunit un millier de
fidèles », note Mgr Saïd.
Au delà de l’aspect matériel, le but de la Fondation est
de développer les liens d’amitié entre la France et le
Liban. Le Foyer accueille dans cette optique une
soixantaine d’étudiants. Chaque année, 120 demandes
sont déposées, seulement une trentaine peuvent être
retenues, les jeunes pouvant résider jusqu’à quatre ans.
Certains bénéficient d’une bourse d’études ou de re-
cherche. « Tout étudiant qui excelle dans son domaine
mérite notre soutien. » Une bibliothèque des cultures
d’Orient, « la plus complète sur le Proche-Orient et les
Eglises orientales », précise Mgr Saïd, a été ouverte le
1er juin dernier. Le centre culturel organise des confé-
rences, des colloques, des concerts et propose un en-
seignement de l’arabe littéraire et dialectal libanais
ainsi qu’un atelier de lecture des hymnes de saint
Ephrem dans leur langue originale syriaque [la langue
du Christ et de ses disciples, ndlr]. 250 enfants béné-
ficient actuellement de l’enseignement de la langue
arabe et 50 adultes environ.
La communauté est très attachée à ses traditions.
« Notre Eglise est plus ancienne que l’Eglise de France.
Clovis est mort à la fin du Vesiècle et notre saint pa-
tron, Maroun, en 410. Les chants de saint Ephrem
datent du IVesiècle. Nous vivons en communion avec
Rome mais en conservant notre patrimoine», conclut le
vicaire patriarcal maronite.
Église greco-roumaine catholique : paroisse Saint-Georges - 38, rue Ribera - 75016 Paris
haque dimanche à 11 h,
300 à 400 grecs-roumains
catholiques (1000 fidèles, les
jours de grande fête) s’inclinent de-
vant le mur mobile d’icônes installé
dans l’église des sœurs de Marie-
Réparatrice, rue Michel-Ange à
Paris dans le XVIearrondissement.
Dans la sacristie sont rangés les
icônes qui forment l’iconostase
provisoire : à gauche et à droite, la
Vierge et le Christ ; au centre, saint
Jean et le saint patron de la pa-
roisse : saint Georges. Ce « mur »
raconte le monde de l’au-delà.
Quand les portes de l’iconostase
s’ouvrent, le royaume de Dieu se
dévoile à eux. Ils découvrent l’autel
qui figure le tombeau du Christ
installer. L’Eglise est là pour les aider
à ouvrir les yeux sur la réalité fran-
çaise tout en conservant leurs ra-
cines ».
La paroisse est le lieu où les enfants
suivent un parcours catéchétiques,
où les parents peuvent parler leur
langue natale… mais, souligne le
curé « elle est surtout, pour ces fer-
vents catholiques, une source spiri-
tuelle à laquelle ils viennent
s’abreuver. La pratique est très liée à
la tradition sacramentelle». Chaque
année, le père Buboï organise des
pèlerinages. Dans la cour de la pa-
roisse, une grotte de Lourdes en
miniature rappelle aux greco-ca-
tholiques le sacrifice qu’ils ont ac-
complis en cheminant jusqu’au lieu
où la Vierge a rencontré Berna-
dette. « Dans la mentalité rou-
maine, il faut rencontrer Dieu là où
il est apparu aux hommes ».
Mais en attendant d’accomplir un
nouveau pèlerinage, le père Buboï
est là pour s’unir avec eux «à la li-
turgie céleste avec les anges et les ar-
changes ».
*La communauté greco-catho-
lique roumaine de la rue
Ribera a été fondée en 1945 par
Mgr Surdu.
Le royaume de Dieu 0KB;58K
l’Eglise gréco-catholique
compte en Roumanie environ
700000 fidèles – répartis dans
cinq diocèses – pour 22 millions
d’habitants. En 1948, les 2000
églises et tous les biens de
l’Église catholique roumaine ont
été confisqués, les prêtres tués
ou envoyés en prison. Comme
dans les autres ex-pays
d’Europe de l’Est, l’Église est
aujourd’hui en pleine
reconstruction. Elle a
actuellement récupéré 152 lieux
de culte et 150 ont été rebâtis.
En 2005, Benoît XVI l’a élevé au
rang d’archevêché majeur.
mais aussi le lieu où tout homme
peut être ressuscité. Le cadre reste
celui d’une église latine. « L’impor-
tant, précise le père Buboï, leur
curé venu de Blaj pour étudier à
Rome puis en France, est que les
gens se sentent à la maison ». Les
autres jours de la semaine, le curé
les accueille dans la chapelle de la
paroisse située rue Ribera.
Ils sont en effet de plus en plus
nombreux à venir participer aux
célébrations selon le rite byzantin.
Des jeunes surtout, petits-enfants
de ceux qui ont fuit leur pays
quand les communistes ont déclaré
l’Eglise catholique « hors la loi » en
1948*. Régulièrement, d’autres
émigrés rejoignent la commu-
nauté. Une nouvelle vague d’émi-
grés est arrivée à la suite de la
révolution roumaine de 1989 et de
la chute du communisme, enfin
quand leur pays a intégré l’Europe
en 2007. « Bien sûr, souligne le père
Buboï, la France n’est pas le pays de
leurs songes mais ils ont choisi de s’y
Le père Buboï
devant
l’iconostase de
la paroisse
Saint-Georges,
rue Ribera.
Rémi Pothier
En Roumanie, l’église
catholique est en pleine
«reconstruction». A Paris,
la paroisse fait preuve d’un
grand dynamisme.
L’Église catholique est née en Orient
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