
Que veut dire croire en Dieu ? 
Croire en Dieu signifie que celui qui pose cet acte se laisse  atteindre, au cœur de sa propre 
existence, par ce que Dieu est en lui-même et qu’il se rend accessible en Jésus de Nazareth, 
grâce à son Esprit de Sainteté : le croyant en vit « dans l’Eglise » dont la raison d’être est de 
percevoir et de susciter  cette sainteté au  sein  même  des  sociétés  humaines ;  ce  qui  laisse 
supposer qu’elle se trouve au bon endroit et reste « …. Située dans l’ouverture messianique de 
la création » 
Le  mot  Dieu  reçoit  pour  ceux  qui  se  risquent  à  Le  nommer,  une  singulière  signification 
inouïe. Une signification qui se forme dans et grâce à l’histoire, au croisement de l’épreuve du 
silence divin, de la présence de la  sainteté dans notre monde  et d’un  indéracinable désir de 
bonheur pour chacun de nous et commun à tous. 
Dieu aurait-il tout livré, y compris Lui-même, sa propre Sainteté, pour que nous puissions 
grâce  à  son  silence  –  accéder  en  nous  et  par  nous-mêmes  à  la  source  de  sa  béatitude ? 
Pourquoi se référer à Lui, c’est en même temps comprendre de l’intérieur ce que la tradition 
désigne par le vocabulaire « TRINITE ». 
Le mystère de la paternité de Dieu 
Comment comprendre en effet la paternité de Dieu si nous ne recevons pas le monde et notre 
propre existence comme un don confié – ou une création à continuer– en acquiesçant avec 
toutes nos fibres au retrait du donateur, à sa discrétion ou à son silence, qui laisse ce qu’il a 
donné intégralement au bénéficiaire que nous sommes sans vouloir le contraindre à quoi que 
ce soit ? 
Dans ce cadre, il y a la possibilité pour l’être humain de vivre de sainteté. Le monde confié à 
tous et comportant tant d’inégalités et de violences ne peut être porté que par des saints : Jésus 
et ceux et celles qui, en deçà ou au- delà de nos frontières religieuses, peuvent un jour être 
reconnus tels selon les critères éthiques et théologaux concernant l’humanité fournis par nos 
Ecritures et vérifiés comme pertinents en telle situation historique. 
C’est là, la réalité théologique de la Trinité : le silence appartient au Père. La sainteté est celle 
du Fils unique et des siens dans notre histoire. La consolation qui rend possible cette sainteté 
communicative d’elle-même est l’œuvre de l’Esprit Saint. Quand Jésus sera reconnu comme 
le Saint par  les  siens,  le  livre de la sagesse deviendra en  effet  la  matrice  de toute future 
théologie trinitaire. 
Les lieux de l’expérience trinitaire 
Le premier  lieu  est  précisément  le  « lien  politique  et  social » qui  fait  tenir  ensemble non 
sociétés. Ce lien est traversé et éprouvé plus que jamais par des dynamiques pluriculturelles et 
supranationales. Ce que le christianisme a su faire au 4° siècle, la société actuelle ne peut se 
rapporter  à  elle-même  comme  en  seul  corps  à  cause  du  pluralisme :  le  Christianisme  est 
indispensable ! 
Ce grand récit  multiforme de  nos  sociétés modernes constitue donc  le  premier  lieu  d’une 
expérience  trinitaire  en  quelque  sorte  anonyme.  Se  représenter  le  lien  qui  constitue  notre 
société, c’est éprouver  le travail  de l’Esprit.  (Rm 8/22- 23 -26) : il y a un lien, une identité 
structurelle entre le caractère incernable et énigmatique du « lien de société » et la fonction 
relationnelle de l’Esprit. L’un et l’autre indiquent en effet ce qui tient mystérieusement dans et 
entre nos sociétés en dépit de l’existence de toutes les forces destructrices. 
Le deuxième lieu : c’est le déchiffrement que la société réalise et ses interrogations face à la 
mondialisation.