Argument
Acte I : le salon de Mme Flora, médium. Dans un coin de la pièce, on voit un théâtre de
marionnettes ; dans un autre coin, une statue de la Vierge. Pas de fenêtre, heure du jour
incertaine. Toby, jeune homme muet recueilli par Mme Flora, tire quelques morceaux d’une malle
pour improviser un costume. La fille de Mme Flora, Monica, se coiffe en chantant pour elle-même.
Le bruit de la porte qui claque les effraie et ils s’empressent de ranger le désordre créé par Toby.
Apparaît Madame Flora (que Monica appelle « Baba »). Elle tance vertement les deux jeunes gens
: « Combien de fois vous ai-je dit de ne pas toucher à mes affaires ? Est-ce que tout est prêt ?
Evidemment, non. » Monica calme sa mère et ils se préparent pour la séance. Monica revêt une
robe blanche tandis que Toby essaie les divers dispositifs du théâtre de marionnette, destinés à
duper les clients.
Justement, les clients arrivent : Mrs Nolan et M et Mme Gobineau. La première n’est jamais venue
tandis que les deux autres viennent depuis deux ans et expliquent à la nouvelle à quel point Mme
Flora est merveilleuse. Mme Gobineau raconte leur histoire : leur fils s’est noyé très jeune dans la
fontaine d’une maison qu’ils avaient en France. Mrs Nolan explique que sa fille est morte. Madame
Flora entre, tout le monde s’installe autour de la table. Toutes les lumières sont éteintes, à
l’exception de la bougie qui brûle devant la statue de la Madone. Baba gémit, et Monica apparaît
tout doucement dans une lumière bleue en chantant. « Mother, mother, are your there ? » « Mère,
mère, es-tu là ? » Mrs Nolan est persuadée qu’il s’agit de sa fille et pose quelques questions
faciles ; les réponses la satisfont. Mais imprudemment, Monica évoque un bracelet en or que la
fille de Mrs Nolan n’a jamais eu. Immédiatement, la vision disparaît.
Monica imite ensuite le rire d’un enfant, pour satisfaire les Gobineau. Tout à coup, Baba pousse un
hurlement : « Who touched me ? » « Qui m’a touchée ? » Elle a senti une main glacée se poser
sur sa gorge. Elle allume la lumière, chasse ses clients qui essaient de la rassurer et finissent par
partir en chantant « mais pourquoi avoir peur de nos morts ? »
La terreur de Baba est à son paroxysme. Elle saisit Toby et essaie de lui faire porter la
responsabilité du phénomène. Mais Toby, par gestes, affirme qu’il n’y est pour rien. Monica tente
de la calmer et pour la rassurer, lui chante la chanson du Cygne Noir. (« Black Swan »)
Brusquement, Baba a l’impression d’entendre des voix. Elle envoie Toby voir qui est là ; mais il n’y
a personne. Elle tombe à genoux et se met à prier tandis que Monica entonne à nouveau les
dernières mesures du Cygne Noir.
Acte II – Le même salon. Monica, assise devant le théâtre de marionnettes, regarde une
représentation que donne Toby. Elle applaudit, puis chante pendant qu’il danse pieds nus tout
autour de la pièce. La danse se transforme en une sorte de duo d’amour dans lequel Monica
chante pour eux deux, tandis que Toby mime sa partie. Elle a deviné son amour pour elle et essaie
d’en faire un rôle de théâtre comme il aime en jouer.
Baba monte péniblement l’escalier. Toby se blottit dans un coin du salon alors que Monica est déjà
partie dans sa chambre. Baba interroge Toby au sujet de l’incident qui a eu lieu quelques jours
auparavant : est-ce lui qui a touché sa gorge ? Toby essaie de lui faire comprendre qu’il n’y est
pour rien mais devant son obstination, Baba, folle de rage, perd son sang-froid, saisit un fouet et le
bat sans pitié. On sonne à la porte. Ce sont les Gobineau et Mrs Nolan. N’est-ce pas cette nuit que