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EglisE dE NîmEs > 3 juillEt 2016 > N°9
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EglisE dE NîmEs > 3 juillEt 2016 > N°9
HOMME DE COMMUNION
Lors d’une visite à Rome, en 1863, le
Pape Pie IX demande au P. d’Alzon de
s’occuper des chrétiens orthodoxes
du Moyen Orient qui désiraient se
rallier à l’Eglise catholique tout en
gardant le rite oriental. Lui qui s’in-
téressait déjà au « retour » des Pro-
testants français et des Anglicans y
voit un appel de plus à travailler pour
l’unité de l’Eglise. Il envoie des Religieux et des Religieuses en Bul-
garie et dans l’Empire Ottoman.
De nombreux frères ont travaillé à cette cause. Citons notamment
le P. Bruno Chenu (1942-2003), qui fut vice-président du groupe
des Dombes (comme l’est actuellement le P. Michel Kubler), ou le
P. Daniel Olivier (1927-2005), qui fut un spécialiste éminemment
reconnu de Luther, et les très nombreux assomptionnistes spécia-
listes de l’histoire, la théologie et la liturgie orthodoxes, créateurs
de l’Institut assomptionniste d’Etudes Byzantines (actuellement
transféré à la Catho de Paris). Leurs travaux scienti ques sont en-
core une référence aujourd’hui. A Bucarest, la communauté locale
a récemment fondé le Centre Saint Pierre-Saint André devenu un
lieu de rencontres, d’études et de débats entre catholiques et or-
thodoxes. Des communautés d’Assomptionnistes et d’Oblates sont
implantées en Russie, Bulgarie, Roumanie, Grèce, Turquie et Israël
et leurs religieux célèbrent encore dans le rite oriental.
A l’échelon local, des religieux travaillent aussi à l’unité de l’église.
C’est mon cas. Après quelques mois à Nîmes, il m’a été proposé de
rejoindre le CNEC, le Comité Nîmois d’Eglises chrétiennes. Le CNEC
a pour charge de permettre aux Eglises d’exprimer ensemble une
parole sur les préoccupations communes et les événements d’ac-
tualité. Il organise des manifestations communes aux Eglises
membres : temps de prière, célébrations, actions communes, par-
ticulièrement durant le temps de l’Avent, pendant la semaine de
prière pour l’Unité des Chrétiens et au cours de la Semaine Sainte.
C’est une joie de participer à ce groupe, et de rencontrer ainsi des
frères et sœurs d’autres Eglises, que je n’aurais pas eu l’occasion de
rencontrer en d’autres circonstances.
P. Thibault, aa
SOLIDAIRES DES PAUVRES
D’Alzon, voilà un homme qui, au nom de Jésus Christ,
n’a pas tenu son rang social. Issu d’une famille noble
et riche, il s’est engagé au service du Royaume de Dieu
en y consacrant toute sa fortune. Dès le début de son
ministère dans le diocèse, il suscite de nombreuses
œuvres de charité ou d’action sociale. Au Collège de
l’Assomption, les élèves constituent plusieurs confé-
rences de Saint Vincent de Paul qui visitent les malades
ou apportent de la nourriture à ceux qui en ont besoin.
Il encourage le P. Pernet à fonder les Petites Sœurs de l’Assomption
pour aider les familles ouvrières en détresse. De nombreux témoi-
gnages attestent de sa générosité personnelle.
Chaque assomptionniste doit intégrer dans ses objectifs une at-
tention particulière aux pauvres et à ceux qui sont dans le besoin.
Mais la congrégation comme telle doit, elle aussi, manifester cette
mission par des œuvres signi catives.
C’est le cas de la communauté dite de « La Péniche » qui vit sur
la Seine à Con ans Sainte Honorine, où quatre religieux et une
équipe de laïcs et de religieuses accueillent une centaine de réfu-
giés, gens de la rue, chômeurs ; servant gratuitement les repas de
chaque jour, assurant l’hébergement sur cinq autres péniches et
dans une quarantaine d’appartements loués, aidant chacun dans
les démarches administratives, apportant les soins indispensables.
A Bruxelles, c’est l’association « Accompagner » qui mobilise un
grand nombre de bénévoles formés à l’accompagnement des
personnes en di culté dans leurs démarches administratives. A
Saigon, une maison va être construite pour accueillir les enfants
orphelins ou abandonnés. Au Congo, c’est la scolarisation des en-
fants de la rue ou encore la création d’une palmeraie et d’une mini
centrale électrique…. Dans ce même pays, quatre assomption-
nistes ont récemment payé de leur vie leurs combats pour et avec
les pauvres, rejoignant la liste des six autres victimes des dicta-
tures bulgare et argentine.
Exemples parmi d’autres de ce travail où les pauvres ont leur place
dans nos engagements, qu’ils soient étrangers, malades, sans re-
venus, persécutés ou abandonnés… sans oublier tous ceux à qui
il manque un peu de cette tendresse de Dieu pour qu’ils puissent,
éventuellement, la partager avec nous.
P. Michel Zabé, aa
Spiritualité
L’ESPRIT DE L’ASSOMPTION
En adoptant les paroles du Notre Père comme
devise de l’Assomption - « Que ton Règne
vienne » - le P. d’Alzon manifestait qu’il ne
recherchait pas une originalité particulière.
Il a cependant ajouté « en nous et autour de
nous », dans un mouvement où la contem-
plation et l’action, la vie communautaire et
la vie apostolique se nourrissent mutuelle-
ment.
Toujours dans sa volonté d’être « simplement mais totalement ca-
tholique », il a orienté la spiritualité de ses congrégations vers les
vertus théologales : la Foi, l’Espérance et la Charité, les reliant aux
vœux religieux d’obéissance, de pauvreté et de chasteté.
Aujourd’hui, dans cette dynamique, les Assomptionnistes veulent
être, dans leur vie personnelle, communautaire et apostolique,
des hommes de foi, proposant la foi ; des hommes de communion,
d’unité ; attentifs aux hommes et femmes vivant dans la pauvreté
ou la sou rance.
Bien des œuvres se rattachent à l’un ou l’autre terme de ces trilo-
gies : presse, universités et établissements scolaires, enseignement
théologique, pèlerinages, orphelinats, accueil et accompagnement
de réfugiés et de gens de la rue, auberge de jeunesse, paroisses, au-
môneries, foyers de jeunes.
Cependant, le P. d’Alzon ne voulait pas que nous nous dé nissions
par des œuvres, mais par un amour du Christ, des hommes et de
l’Eglise, une générosité et un désintéressement pour le Royaume de
Dieu.
Mettons le Christ au centre de notre vie personnelle et commu-
nautaire et l’Esprit nous indiquera ce que nous devons faire pour
répondre aux besoins du moment !
P. Radji (Juvence Ramanambitana), aa
HOMME DE FOI
Pour le chrétien en général, et donc
pour l’Assomptionniste qui ne reven-
dique pas d’originalité en la matière,
la foi est un appel à reconnaître le long
chemin d’amour vers nous de Celui qui
nous a aimés le premier. La foi suscite en nous la contemplation,
l’émerveillement et appelle notre réponse.
La foi d’un assomptionniste s’épanouit et se renouvelle grâce à la
rencontre quotidienne avec le Christ et avec la vie du monde. Elle
n’est pas statique. Elle s’inscrit dans une simplicité spirituelle et
dans la foi de l’Eglise.
L’Assomptionniste se veut compagnon de ceux avec lesquels il vit
et travaille. Homme de foi et de son temps, il veut témoigner du
royaume de Dieu déjà parmi nous et contribuer à sa révélation.
Il s’alimente à la Parole, aux sacrements, à la prière et à la tradi-
tion de l’Eglise par l’exemple de ceux qui ont marché devant lui
comme Augustin, le chercheur de Dieu.
Le P. d’Alzon voyait dans le Christ l’image parfaite de l’homme et
en l’homme l’ image de Dieu à laquelle il est appelé à ressem-
bler. « Nous nous portons là où Dieu est menacé dans l’homme et
l’homme menacé comme image de Dieu », dit notre Règle de vie.
C’est tout naturellement que l’Assomptionniste propose la foi,
qu’il promeut l’unité et la communion entre les hommes, qu’il est
attentif aux plus pauvres, qu’il aime l’Eglise…
Pour cela il fait route avec ses Frères en communauté. Nous
nous épaulons dans l’aventure de la foi en partageant la Parole
de Dieu, en priant, en mettant en commun nos biens, en nous
entraidant, en nous acceptant di érents, selon le modèle com-
munautaire des premiers chrétiens qui a inspiré Saint Augustin.
Mais la communauté existe aussi pour faire venir le Royaume de
Dieu autour de nous. C’est pourquoi elle est sans cesse invitée à
s’ouvrir, à partager sa vie, à former « alliance » avec les laïcs qui
le souhaitent. Vie communautaire et vie apostolique sont pour
nous indissociables.
Fr. Antoine-Marie, aa
g https://assomptionnimes.wordpress.com