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Résumé : Emergence de la servitude subjectale au XVI
e
siècle. Textes narratifs en prose
(1504-1585)
Cette thèse aborde un phénomène du changement linguistique spécifique à la langue française
en tant que langue romane : la généralisation de l’emploi des personnels sujets considérée
comme acquise au 17
e
siècle. Les relevés opérés dans un corpus littéraire en prose réparti sur
le 16
e
s. montrent que cette progression, bien qu’elle soit continue, est inégale selon que les
personnels sujets réfèrent au locuteur ou à l’allocutaire de la situation contextuelle ou qu’ils
réfèrent à un élément cotextuel. Aussi, pour expliciter cette disparité, cette étude s’appuie sur
l’hétérogénéité interne au paradigme des personnels sujets et distingue les personnels
déictiques locutifs je/nous, et allocutifs tu/vous, et les anaphoriques il(s)/elle(s), et propose la
raison énonciative comme principal facteur d’emploi. Elle s’efforce de démontrer que leur
emploi correspond à un choix émanant de l’énonciateur qui s’effectue dans des cadres
cotextuels repérables, illustrés par deux corpus, les assertions fictionnelles postérieures à un
discours direct fictif (chap. 3) et un ensemble de propositions subordonnées (chap. 4). Dans le
premier, le recours aux personnels sujets quel que soit leur mode référentiel pallie une
saturation textuelle traditionnelle en voie de disparition. Dans le second, l’énonciateur (fictif
ou fictionnel) signifie son intention de prendre en charge la représentation des instances de la
situation coénonciative (je ou vous) au lieu de la laisser à l’initiative de son allocutaire. Au
terme de cette thèse, le passage d’une morphosyntaxe variée à la progressive fixation de
l’ordre phrastique PSV se trouve justifiée par trois critères, énonciatif, pragmatique et textuel.
Mots clés : énonciation, opérateur modal, organisation textuelle, personnels sujets,
pragmatique, variation.
Abstract : Emergence of subjective servitude in the 16
th
century. Narrative texts in prose
(1504-1585)
This thesis addresses a phenomenon of language change specific to the French language as a
Romance language: the generalisation of the use of subjective personals considered as
established on the end of the 16
th
century. The listings extracted from a literary corpus in
prose show that, even though it has a significantly evolution, the progression depends on
whether the subjective personals refer to the locutor or to the allocutor in the context or if they
refer to the co-text. To explain that the discrepancy, this study is based upon the internal
heterogeneity of the paradigm in subjective personals, making the difference between the first
person deictic personals je/nous, the second person ones tu/vous and the anaphoric subjective
personals il(s)/elle(s), and it gives an enunciative reason as the main factor of use. To us, their
use corresponds to a choice by the enunciator, choice made within a defined co-text,
illustrated by two corpus: fictional assertions posterior to a fictitious direct speech (chap. 3)
and a set of dependent clauses (chap.4). In the first one, resorting to subjective personals
regardless of their referential mood compensates for a traditional textual saturation which is
on its ellapsing way. In the second one, the (fictitious or fictional) enunciator signifies his
intention to be responsible for the representation of the co-enunciative situation’s occurrences
instead of leaving it to his allocutor’s initiative. At the end of this thesis, the transition from a
mutable morphosyntax to the progressive fixation of the SP V sentential order will be justified
by three different criteria, enunciative, pragmatic and textual.
Keywords : enonciative approach, modal operator, textual organization, subjective personals,
pragmatics, variation.