Risque rayons du soleil, risques rayon UV, risque cancer de la peau

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Rayons du soleil
Messages clés
L’incidence du mélanome cutané (forme la plus grave du cancer de la peau) a plus que triplé
entre 1980 et 2005 : près de 70% des cas sont dus à l’exposition solaire.
Les UVA, les UVB, ainsi que le rayonnement solaire, sont classés cancérogènes avérés pour
l’homme (groupe 1 du CIRC). Les cellules de la peau peuvent être altérées par des doses d’UVA et d’UVB inférieures à celles
provoquant l’apparition d’un coup de soleil. Ce dernier est donc un mauvais indicateur du pouvoir
cancérogène des UV. L’exposition aux UV artificiels (cabines de bronzage) se cumule à celles des expositions
aux UV naturels et n’entraîne aucun bénéfice pour la santé. Elle est donc fortement déconseillée. La prévention de l’exposition aux UV est un enjeu majeur de santé publique.
Introduction
En quantité modérée, le soleil est bénéfique pour la santé. Mais une exposition excessive et inconsidérée aux
rayons du soleil peut entrainer plusieurs risques pour sa santé, tels que des coups de soleil, un vieillissement
prématuré de la peau, une photosensibilisation, et l'apparition de cancers de la peau ou lésions oculaires.
En France, 8 000 nouveaux cas de mélanomes cutanés (forme la plus grave du cancer de la peau) ont été
estimés en 2010 (InVS). Près de 70 % des mélanomes cutanés sont dus à l'exposition solaire (CIRC).
L’incidence du mélanome cutané (cancer de la peau) a plus que triplé entre 1980 et 2005.
Le mélanome cutané se situe au 9ème rang des cancers les plus fréquents en France avec 7 401 nouveaux
cas estimés et 1 440 décès estimés en 2005.
Selon le réseau Francim, 9 780 mélanomes cutanés et 1 620 décès étaient attendus en 2011.
Le bronzage en cabine
Un recensement, en cours de réalisation par la DGCCRF, estime à environ 15 000 le nombre d’appareils UV
répertoriés sur le territoire national.
L’activité des centres dédiés au bronzage en cabine en France semble être en progression, mais il existe
encore peu de données disponibles aujourd’hui pour décrire avec précision la fréquentation des cabines UV
en France, le profil des utilisateurs ainsi que leurs motivations : une étude de l’INPES est en cours à ce sujet.
Le lien entre exposition aux UV et cancers cutanés est démontré: une étude de l'InVS a montré en
2012 que 4,6% des mélanomes cutanés étaient dus aux cabines de bronzage (Boniol, 2012). Le
risque cancérogène des UV naturels et artificiels se cumule. C’est la dose totale d’UV reçue qui détermine le
risque global pour les cancers épidermoïdes (qui représentent environ 30 % des cancers cutanés).
Dans le cas du mélanome, la période (enfance/adolescence) et l’intensité de l’exposition aux UV interagissent
fortement avec les facteurs liés à l’hôte. Outre leur rôle initiateur de cancers cutanés, les UV joueraient un rôle
promoteur de la croissance des tumeurs cutanées, en particulier par l’affaiblissement local et systémique du
système immunitaire. Deux études ont permis de clarifier la situation et d’affirmer l’existence d’un lien entre
une exposition aux UV artificiels et l’augmentation du risque de mélanome : le suivi d’une cohorte prospective
de femmes norvégiennes et suédoises (Veierod, 2003 et 2010), et une méta­analyse de l’ensemble des
études, conduites tant en Europe que sur le continent américain et en Australie, effectuée par un groupe de
travail du Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC, 2006).
Les données scientifiques disponibles ont conduit le CIRC à ajouter, en juillet 2009, les UVA et
les UVB à la liste des cancérogènes certains pour l’homme (groupe 1), au même titre que le
rayonnement solaire.
Le rayonnement riche en UVA délivré actuellement par les appareils de bronzage, répondant aux spécificités
du décret français n°97­617 et de la norme européenne EN 60335­2­27 : 2005, ne peut donc être
considéré sans danger. Les UVA et les UVB sont des génotoxiques sans effet de seuil: ils produisent ainsi des
altérations de l’ADN pour des doses inférieures à celles déclenchant le signal d’alerte qu’est le coup de soleil. Ce
dernier s’avère donc être un mauvais indicateur du pouvoir cancérogène des UV et en particulier des UVA
dont la capacité à induire un coup de soleil est plus faible que pour les UVB.
Enfin, des résultats récents ont mis en évidence la persistance des dommages à l’ADN plusieurs jours après
l’exposition aux UV et le fait que l’accumulation des dommages à l’ADN puisse saturer les mécanismes de
réparation de la cellule et conduire à des mutations génétiques.
L’exposition aux UV artificiels dans les installations de bronzage n’entraîne aucun bénéfice pour
la santé et les doses reçues se cumulent à celles des expositions aux UV naturels.
Par conséquent, la pratique du bronzage par UV artificiels est fortement déconseillée.
En novembre 2016, les conclusions du rapport du Comité scientifique sur la santé, l'environnement et les
risques émergents (SCHEER) montre que les rayons UV, y compris les rayons UV émis dans les cabines UV,
sont carcinogènes et agissent comme Initiateur et promoteur de certains cancers. A partir de ces données
scientifiques récentes disponibles, le Comité conclut qu'il existe de fortes preuves entre l'exposition aux
rayons UV, y compris ceux émis dans les cabines de bronzage et l’apparition de mélanome cutané et de
carcinome épidermoïde quel que soit l’ âge et que le risque de cancer est d’autant plus élevé que la première
exposition a lieu jeune. Il existe également des preuves modérées entre l'exposition aux rayons UV, y compris
celle émise par les cabines de bronzage et l’augmentation du risque de carcinome basocellulaire et de
mélanome oculaire (SHEER, 2016).
Se protéger du soleil
Pour que le soleil reste un plaisir, il est important de penser à s'en protéger lors de toutes activités de plein air,
que l'on soit dans son jardin, à la terrasse d’un café, à la plage, à la montagne ou à la campagne, en train de
faire du sport ou tout simplement pendant des ballades.
Les règles générales de sécurité à l’égard des expositions solaires sont de :
porter des vêtements et accessoires protecteurs (chapeaux, casquettes...)
protéger les yeux, ne jamais exposer un jeune enfant de moins de 24 mois directement au soleil
éviter les expositions lors des heures de la journée où le rayonnement est le plus intense
utiliser un produit de protection solaire adapté à son type de peau et aux conditions d'exposition, pour les
parties du corps exposées au soleil
La prévention de l'exposition aux UV s’inscrit dans les grands axes du Plan cancer 2009­2013 : l'action 12.5
prévoit de nouvelles actions d'information et d'évolutions réglementaires dans ce domaine. L' INCa contribue
aux campagnes de prévention solaire lancés chaque année par l'INPES avant l'été.
Retouvez des informations complémentaires et informez­vous sur les bons gestes à adopter pour soi et
ses proches grâce aux différents liens proposés dans la rubrique Pour aller plus loin.
Evolutions récentes
L'Afssaps a publié, en juillet 2011, sur la base de la règlementation cosmétique actuelle, des recommandations
de bon usage des produits de protection solaire afin de guider les utilisateurs. Une bonne utilisation de ces
produits ne peut se concevoir sans le respect préalable de règles générales de sécurité à l’égard des
expositions solaires (Afssaps, 2011).
Auteur : Unité Cancer et Environnement
Nos fiches sur ce thème
Revue des cancérogènes pour l'homme ­ partie D : rayonnements
Pour aller plus loin
Rapports et textes officiels
SCHEER, 2016 : Opinion on Biological effects of ultraviolet radiation relevant to health with particular
reference to sunbeds for cosmetic purposes
AFSSAPS, 2011 : Recommandations de bon usage des produits de protection solaire à l'attention des
utilisateurs
Légifrance, 2014: Arrêté du 20 octobre 2014 relatif à la traçabilité des appareils de bronzage et fixant les
modalités du contrôle de ces appareils et
Etudes et publications scientifiques
A review of human carcinogens—Part D: radiation
Allinson S, 2012 : Validity and use of the uv index: report from the uvi working group
Boniol, 2012 : Évaluation de l’impact sanitaire de l’exposition aux UV (appareils de bronzage) Franc
IARC Working Group Reports, 2006 : Exposure to Artificial UV Radiation and Skin Cancer
INCa, 2010 : Installations de bronzage UV, état des lieux des connaissances sur les risques de cance
Veierod, 2003 : A prospective study of pigmentation, sun exposure, and risk of cut
Veierod, 2010 : Sun and solarium exposure and melanoma risk: effects of age, pigmentary
Informations des publics
Afsset, 2006 : rayonnements ultraviolets
INCa, 2010 : Rayonnements UV et risques de cancer, Fiche repère
INCa, 2010 : Se protéger du risque UV : des réponses à vos questions
INCa, 2011 : Synthèse sur les UV (artificiels et solaires), vitamine D et cancers non cutanés
InCa, 2014 : Bronzage artificiel : combattre les idées reçues
INPES, 1, 2, 3 soleil : toutes les règles du jeu pour profiter au mieux du soleil
INPES, Risques solaires : 4 gestes simples
INPES, Risques solaires : ce qu'il faut savoir pour que le soleil reste un plaisir
INPES, site internet Risques solaires : se protéger du soleil c'est protéger sa santé
INRS. Photosensibilisation, cancers cutanés et exposition professionnelle aux ultraviolets
IRSN, 2014 : Exposition de la population française aux rayonnements ionisants liés aux actes de diag
MCE, 2013. Livret santé environnement, des liens de chaque instant
Site d'information et d'éducation solaire, Sécurité solaire
Dossiers et autres ressources
Dossier de l'INCa sur l'exposition aux rayonnements UV
Dossier sur les rayonnements UV de l'OMS (en anglais)
Mise à jour le 21 avr. 2016
Copyright 2016 ­ Centre Léon­Bérard
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