- 4 -
4.2 L'intérêt universel et le caractère unique et irremplaçable sont-ils établis ?
Ce sutra, écrit en 1651, présente l’histoire de la Mongolie et de ses pays voisins depuis l’époque
de Gengis Khan jusqu’à celle de Ligden Khan.
Le plus grand mérite de Lubsan Danzan en tant qu’historien est d’avoir restauré les anciennes
traditions historiographiques mongoles en utilisant avec succès des sources du XIIIe siècle, en
particulier L’Histoire secrète des Mongols. Des experts ont prouvé que 233 des 282 paragraphes
de L’Histoire secrète ont été intégrés dans le Lu. « Altan Tovch ». Ce dernier peut être considéré
comme l’exemple le plus ancien qui nous soit parvenu des premières éditions mongoles de
L’Histoire secrète et de la reproduction faite de celle-ci au XVIIe siècle. Il faut ainsi reconnaître que
L’Histoire secrète doit cette deuxième naissance essentiellement à Lubsan Danzan.
L’Histoire secrète des Mongols est une épopée historique monumentale qui retrace l’histoire
mongole. C’est un élément du patrimoine documentaire et une œuvre d’une grande valeur
littéraire. Nous, les nouvelles générations du monde d’aujourd’hui, avons hérité de l’équivalent d’un
album éclatant qui illustre une partie importante et fascinante de l’Histoire mondiale, à savoir
l’histoire des origines de la Mongolie, de l’ascension au pouvoir de Gengis Khan, de l’unification
des tribus mongoles et du début de l’Empire mongol. Cela n’a été possible que grâce à L’Histoire
secrète, le seul grand témoignage qui nous soit parvenu sur le XIIIe et XIVe siècle, l’époque de
Gengis Khan et du Lu. « Altan Tobchi », qui reproduit partiellement cette épopée.
L’UNESCO a célébré le 750e anniversaire de L’Histoire secrète des Mongols en présentant celle-ci
comme « un grand monument de l’histoire et de la littérature orientales, unique dans l’histoire par
la richesse de sa langue littéraire et par son esthétique artistique ». L’Organisation a jugé
nécessaire que l’œuvre soit traduite partout dans le monde.
Malheureusement, aucune version originale de L’Histoire secrète écrite en caractères mongols n’a
survécu jusqu’à aujourd’hui. Les bibliophiles chinois du XIVe siècle transcrivaient en caractères
chinois le texte mongol original, aujourd’hui disparu, et ils en faisaient des traductions verbatim et
abrégées.
De plus, Lu. « Altan Tobchi » contient des renseignements supplémentaires sur la Mongolie, l’Asie
centrale et la Chine du XIIe et du XIIIe siècle qui ne figurent pas dans L’Histoire secrète.
En conclusion, il faut souligner un fait indubitable : le manuscrit Lu. « Altan Tobchi » est un
élément du patrimoine documentaire historique et littéraire qui présente un intérêt et une portée
universels.
En l’occurrence, la disparition ou la détérioration de ce manuscrit mongol, Lu. « Altan Tobchi »,
constituerait une perte irréversible non seulement pour l’histoire des Mongols, mais aussi pour
celle du reste du monde, notamment l’Asie centrale, la Chine et la Russie, car il est le seul
manuscrit dont nous disposions sur la Mongolie.
4.3 Un ou plusieurs des critères (a) de l'époque, (b) du lieu, (c) des personnes, (d) du sujet
et du thème, (e) de la forme et du style (f) signification
sociale/spirituelle/communautaire sont-ils satisfaits ?
(a) Le temps
Lu. « Altan Tobchi », comme nous l’avons déjà dit, a été écrit en 1651, mais il reproduit 233
articles sur les 282 que compte L’Histoire secrète des Mongols, laquelle retrace des événements
historiques importants ayant eu lieu en Mongolie et en Asie centrale durant le XIIIe et le XIVe
siècle. C’est durant cette période, comme le montre le récit fait dans le Lu. « Altan Tobchi » de la
vie et des actions de Gengis Khan, que fut fondé l’Etat mongol unifié, qui devint par la suite le
Grand Empire.