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Un peu d’histoire : les principales interventions du FMI
Durant la décennie 1980, plusieurs pays d’Afrique (dont le Ghana, l’Ouganda, la Tanzanie et le
Zimbabwe) et d’Amérique latine ont connu des crises d’endettement nécessitant l’intervention du
FMI. A partir des années 1990, la succession des crises financières internationales (crise asiatique
en 1997, crise russe en 1998) amène le FMI à jouer de plus en plus le rôle de « prêteur de dernier
ressort » au niveau mondial.
Tour d’horizon des principales interventions du FMI lors de la survenue des crises financières à partir du
début des années 1980.
Mexique, 1982
En 1981, le cours du pétrole chute fortement entrainant une baisse sensible des recettes issues des
exportations du Mexique. L'économie du pays, qui dépend largement de ces exportations de pétrole, se
contracte. Les recettes fiscales diminuent alors que les déficits accumulés depuis le milieu des années 70
ne cessent de se creuser.
Le 22 août 1982, incapable de faire face à l’échéance de fin de mois du paiement de sa dette, le Mexique
réclame un moratoire de six mois à ses créanciers. La dette totale du pays s'élève à 86 milliards de
Elle est essentiellement détenue par des dollars soit 70 % de son produit intérieur brut (PIB). banques
étrangères.
Le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque des règlements internationaux (BRI) acceptent de
prêter huit milliards de dollars en urgence à une double condition que :
cet argent serve à rembourser les banques privées étrangères
le Mexique adopte des mesures d'ajustement
Le Mexique accepte, dévalue sa monnaie, augmente les taux d'intérêts, réduit les dépenses
publiques et sauve les banques privées du pays de la faillite en les nationalisant.
Mexique, 1994
En décembre 1994, les autorités mexicaines dévaluent leur monnaie, le Peso, entraînant une fuite des
capitaux qui déstabilise gravement la devise mexicaine et provoque une crise économique dans le pays. Le
FMI intervient et accorde un prêt d’un montant de 18 milliards de dollars.
Asie du sud-est, 1997
Au début de l’année 1997, l’éclatement de la bulle financière en Thaïlande provoque la chute de la bourse
et la fuite des capitaux du pays. En réaction, les autorités thaïlandaises décident de laisser flotter leur
monnaie qui jusque-là était arrimée au dollar américain. Cette décision amène les spéculateurs à attaquer
les autres devises des pays asiatiques qui sont rattachées au dollar américain (Philippines, Malaisie et
l’Indonésie). En l’absence d’intervention immédiate du Trésor américain et du FMI, la défiance des
investisseurs à l’égard de l’ensemble des devises des pays du sud-est asiatique se propage. La Corée du
Sud, Singapour, Taïwan et Hong Kong sont touchés à leur tour. Les fuites de capitaux s’accélèrent et les
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économies des pays asiatiques tombent en récession en raison de la succession de faillites bancaires et
de grandes entreprises qui s’étaient endettées en dollars. Le FMI intervient après plusieurs mois de crise. Il
accorde des prêts pour un montant total de 37 milliards de dollars à la Thaïlande, à la Corée du Sud, à
l’Indonésie et aux Philippines.
Russie, 1998
Après le déclenchement de la crise asiatique, l’économie russe a souffert à la fois de la moindre demande
de matière premières en liaison avec le ralentissement économique mondial, et d’une surévaluation du
Rouble –laquelle était due à des taux d’intérêt fixés à un niveau élevé pour lutter contre l’inflation- qui
pénalisait la compétitivité des produits du pays. Dans ce contexte, les recettes fiscales, déjà insuffisantes,
se sont amoindries et une situation d’impasse budgétaire est apparue. Le FMI (prêt de 22,6 milliards de
dollars) et la Banque mondiale intervinrent pour prêter à la Russie, mais ces interventions provoquèrent la
défiance des investisseurs internationaux et une fuite de capitaux. Les autorités réagirent en dévaluant le
Rouble et en déclarant leur pays en défaut de paiement sur sa dette.
Brésil, 1998
L’impact de la crise asiatique se répercute au Brésil à partir d’octobre 1997 et s’accentue au cours de
l’année 1998. La fuite des capitaux qui s’ensuit amenuise les réserves du pays, obligeant le gouvernement
à dévaluer le Real en janvier 1999. Au préalable, le FMI avait accordé un plan de sauvetage de 41,5
milliards de dollars en décembre 1998.
Turquie, 2000
La banque centrale turque intervient pour éviter la faillite de plusieurs banques affectées par la baisse
brutale du marché des bons du Trésor, elle-même provoquée par des ventes massives de la part de la
Demirbank qui se trouvait à court de liquidités. Cette intervention a suscité des craintes des investisseurs
internationaux quant à la solidité du système bancaire turc et les sorties de capitaux se sont accélérées,
poussant les autorités à demander l’assistance du FMI qui lui a consenti une aide de 11 milliards de
dollars.
Argentine, 2001
À compter du 1er janvier 1992, la valeur externe du Peso est alignée sur celle du dollar américain de façon
à lutter contre l’hyper inflation et l'État ne peut plus recourir aux avances de la Banque centrale pour
financer son déficit. Les résultats sont immédiats : le taux d'inflation passe sous 10 % en 1992 et la
croissance du PIB dépasse 10 % en 1991 et 1992, et reste très forte jusqu’en 1998. Le système de change
choisi est favorable tant que le dollar ne s'apprécie pas par rapport aux monnaies des pays avec lesquels
l'Argentine commerce. Mais la brutale remontée du dollar en 1998, à la suite du déclenchement de la crise
asiatique, ébranle l’économie argentine.
La dévaluation soudaine du Réal brésilien en janvier 1999 et la montée constante du dollar provoquent
rapidement un effondrement des exportations. L'Argentine est entraînée dans la déflation car les stocks
des entreprises se gonflent et l’activité se contracte.
Le gouvernement fait alors appel au FMI qui lui prête 21,6 milliards de dollars.
Grèce, 2010 et 2011
En arrivant au pouvoir en octobre 2009, le Premier ministre Georges Papandreou découvre un déficit
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public de 12,9 % et une dette publique équivalant à 115% du PIB, niveaux qui se situent bien au-delà des
critères de convergence exigés pour les pays membres de la zone euro mais qui jusqu’alors avaient été
masqués par les autorités grecques. Ce décalage est le résultat d'une fraude fiscale massive, d'une
économie souterraine qui représente un cinquième du PIB, de dépenses publiques bien supérieures aux
moyens de l'Etat. L'exécutif s'engage à ramener son déficit public à 8,7 % pour fin 2010 mais peine à
convaincre ses partenaires européens. Afin d’éviter le défaut de paiement sur sa dette, Athènes doit se
tourner vers l'Union européenne et le FMI. Ceux-ci accordent à la Grèce en mai 2010 une aide financière
de 110 milliards d’euros sur trois ans, dont 30 milliards de la part du FMI (seuls 20 milliards seront utilisés).
En mai 2011, il apparaît que la Grèce ne pourra pas emprunter sur les marchés en 2012 et que de
nouveaux financements doivent être trouvés. En effet, le pays n'arrive pas à réduire la fraude fiscale et voit
sa récession aggravée par l'austérité. Les Européens et le FMI qui redoutent qu'un défaut de la Grèce ne
vienne provoquer une nouvelle tourmente financière sont prêts à venir en aide au pays. Le FMI accorde un
nouveau programme de prêts allant jusqu’à 28 milliards d’euros sur 4 ans.
Portugal, 2011
Le Portugal a vu ses taux d'emprunt augmenter à la suite de la dégradation de la note de sa dette
souveraine par les agences de notation. En 2010, la dette extérieure (privée et publique) du pays atteint un
niveau élevé (93 % du PIB) et son déficit public se monte à 9,8 % du PIB. Eprouvant des difficultés
croissantes à se financer sur les marchés internationaux, le gouvernement portugais trouve, le 17 mai
2011, un accord avec l’Union européenne, la Banque centrale européenne et le Fonds monétaire
international pour un programme d’aide de 78 milliards d’euros. Dans ce cadre, le FMI lui accordera des
prêts d’un montant total de 26 milliards d’euros environ entre 2011 et 2014.
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