Les verres à couches, 2ème partie
Serge Etienne, Laboratoire de Physique des Matériaux, UMR CNRS 7756, Nancy
Pôle Verrier/Cerfav, février 09
élevés. Ces vitrages des vitrages à basse émissivité et haute transmission. Ils devaient donc
transmettre les longueurs d’onde du rayonnement solaire (visible et proche InfraRouge, voir
figure 1) mais arrêter le rayonnement InfraRouge lointain à grandes longueurs d’onde
produits par les appareils de chauffage et autres corps terrestres (voir figure 1).
Actuellement, dans les immeubles dédiés au secteur d’activité tertiaire (bureaux) on recherche
à minimiser les gains solaires, tout en gardant une bonne transmission lumineuse et une bonne
isolation. Les vitrages correspondant doivent donc transmettre la lumière visible, mais arrêter
(donc réfléchir) les InfraRouges du rayonnement solaire et les InfraRouges lointains (voir
Figure 1). Il s’agit de vitrages à faible émissivité sélectifs.
Si en outre la couche à faible émissivité sélective est déposé sur une vitre teintée ou si le
coefficient de réflexion de la couche est augmentée, on obtient un vitrage à basse émissivité
sélectif et à basse transmission.
1.1.3 - Mode de dépôt et performance
Comme expliqué en introduction, un verre revêtu d’une couche à faible émissivité réfléchit la
partie du spectre à grande longueur d’onde (IR). Le dépôt à faible émissivité est un mince film
métallique ou d’oxyde métallique. Ce dépôt peut être de type pyrolytique (CVD) ou obtenu
par pulvérisation (PVD). Le dépôt pyrolytique est plus résistant, plus commode à manipuler et
à fabriquer. Le dépôt obtenu par pulvérisation est plus fragile mais présente de meilleures
performances. Le dépôt pyrolitique est appelé ‘couche dure’ et le dépôt PVD est appelé
‘couche tendre’ ou encore ‘couche douce’. Par dépôt, on obtient facilement des valeurs
d’émissivité faibles e = 0,2 (et même 0,04 pour des couches ‘tendres’) alors que l’émissivité
d’un verre usuel non traité est de l’ordre de 0,8 à 0,9 (typiquement 0,89).
1.1.4 - Les produits industriels
Il existe deux familles de vitrage à faible émissivité (low-e glazing en anglais) :
- Les verres à couches classe C
La couche est déposée sous vide (dépôt PVD magnétron). Il s’agit d’une couche dite ‘tendre’.
Pour obtenir un vitrage de sécurité à faible émissivité, le verre est trempé mais la trempe doit
avoir lieu avant le dépôt de la couche afin de ne pas détériorer celle-ci. Ces couches sont plus
performantes en termes d’isolation thermique que les couches dites ‘dures’ mais elles doivent
être utilisées uniquement en double vitrage car elles sont délicates.
- Les verres à couches classe A
La couche est de type pyrolytique, déposée ‘en ligne’ à chaud pendant que la température du
verre est encore au voisinage de 600°C. Ce dépôt est appelé couche ‘dure’. Le verre peut être
trempé après le dépôt de la couche.
La trempe thermique de ces verres classe A de type pyrolytique est plus délicate que celle de
verres classiques non traités. En effet, la trempe thermique pose des problèmes engendrés par
la dissymétrie de rayonnement des deux faces (revêtue et non revêtue). La chauffe symétrique
nécessaire pour éviter une déformation du verre impose des consignes de chauffage
différenciées sur les deux faces. De plus, pour ne pas dégrader la couche à faible émissivité, la