SUR LA."RESPIRATION VÉGÉTALE.
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MM.
Lechartier et
Bellamy,
étudiant ce phénomène au point
de vue chimique, démontrèrent que les cellules d'une
feuille
soustraite à l'action de l'oxygène de l'air agissaient comme la
levure
de bière en présence du glucose et donnaient de l'alcool
et de l'acide carbonique. Plus récemment, M.
Mùntz,
en expé-
rimentant sur des plantes entières dans une atmosphère d'azote,
c'est-à-dire en se
mettant
dans les meilleures conditions phy-
siologiques
possibles, a démontré par une méthode très-élé-
gante que non-seulement une plante formait de
l'alcool
à l'abri
de l'oxygène, mais encore que la vie n'était en rien altérée,
lorsque,
après un séjour de quarante-huit heures dans l'azote,
le
végétal était replacé dans des conditions normales.
Dans
toutes nos recherches sur la respiration, nous avons
vu,
quel que soit l'organe mis en expérience, fleur,
feuille,
bourgeon,
rameau, qu'aussitôt que
l'oxygène
venait à manquer,
le
dégagement d'acide carbonique continuait, et que, comme
dans la respiration végétale proprement dite, il semblait lié à la
température.
Plus
la
température
était élevée, plus il y avait d'acide
carbonique produit; à zéro degré, ce dégagement était très-
faible.
Nous
avons fait remarquer aussi à propos de la respi-
ration des pétales, qu'il était lié à
l'état
de santé des organes
mis
en expérience.
Cette
formation d'acide carbonique par la cellule vivante
des végétaux est donc
tout
à fait générale. Chaque
fois
que
dans nos appareils l'oxygène venait à manquer (lorsque les
expériences,
par exemple, avaient une
trop
longue durée), le
volume
d'acide carbonique dégagé continuait à s'accroître.
La
plante se brûlait pour vivre, elle fournissait
tout
à la
fois
et
le
carbone et l'oxygène.
Comparaison
de l'activité respiratoire
entre
les
feuilles,
les bourgeons
et les rameaux.
•
Il
nous a paru intéressant de comparer
entre
eux les volumes
d'acide
carbonique dégagés par les différentes parties d'un
végétal.
Pour le Marronnier, le maximum de dégagement